TURGIS *Louis, Auguste

Nom: 
TURGIS
Prénom: 
*Louis, Auguste
Date de début d'activité: 
10/07/1856
Adresses professionnelles: 

60, rue des Écoles (1861)
80, rue des Écoles (février 1857)
10-12, rue Serpente (1856)

Maison à New-York : 300, Broadway (1856)  ; 78, Duane Street (1859) ;  83, Leonard Street ;  41, Barclay Street

Ville - Département: 
Paris
Prédécesseurs: 
Informations personnelles: 

Il est né le 2 mai 1818 à Gouville dans la Manche ; son père était marchand d'estampes. Il a toujours travaillé dans l'établissement de sa mère et de son frère et dirigeait plus particulièrement l'imprimerie. Il est marié et père de famille. Il habite depuis dix ans rue Serpente où il paie un loyer de 6 000 F.

Informations professionnelles: 

Il succède à son frère aîné. Il poursuit la politique d'expansion de ses exportations en direction du monde hispanique et latino-américain, puis multiplie ses correspondants aux États-Unis, et, par le biais de correspondants et commis-voyageurs, touche les marchés allemand et italien. Cette politique commerciale est liée à l'évolution de sa production : il privilégie les images susceptibles d'intéresser un marché aussi large que possible. Son catalogue fait donc une place grandissante à l'imagerie religieuse, destinée à l'immense marché des pays catholiques, et aux estampes aux sujets universels. Le catalogue de 1893 précise, dans son préambule en quatre langues, que  "indépendamment du titre français, la presque totalité de nos sujets porte également le  titre en espagnol et en anglais. L'imagerie religieuse en dentelle se fait aussi en texte allemand, anglais, espagnol et italien au verso."
Il propose plusieurs centaines de sujets religieux en tous formats pour l'imagerie courante, avec dentelle ajustée ou à coller, des scapulaires, des souvenirs de première communion, des petits noëls avec décor de paille autour de l'enfant Jésus et satin ajouté, en option. Pour la décoration des églises et salles de catéchisme, il y a des canons d'autel, des chemins de croix montés sur carton et beaucoup de scènes religieuses à encadrer, de plus grand format. Si gravure et lithographie se partagent la production de la petite imagerie, les  reproductions à encadrer sont majoritairement lithographiées ou chromolithographiées. Pour parfaire l'illusion d'une peinture, beaucoup sont reproduites en oléographie ou vernies. Très peu d'artistes connus sont cités pour inspirer ces reproductions, à l'exception de Vinci pour sa Cène et quelques peintres du XIXe siècle comme Dubufe.
La part des estampes dites "fantaisie" a été progessivement réduite. Elle se concentre d'abord sur des sujets d'actualité (séries Guerre d'Orient, Campagne d'Italie, Affranchissement de l'Italie), quelques satires de moeurs et types parisiens (série Les femmes de Paris), des paysageset des monuments (Palais nationaux, Paris nouveau) célèbres ou curieux. Il puise notamment dans les lithographies exécutées par Gustave Doré pour divers journaux et publications, ou dans ses dessins lithographiés par d'autres. Puis, au fur et à mesure que l'imagerie religieuse se développe, la part des estampes "fantaisie" se compose essentiellement de reprises d'anciennes estampes entrées à son catalogue  ou à celui de son père, sous l'Empire. Qu'ils soient paysages et vues de villes, portraits d'hommes célèbres (Cortès), héros de la littérature (Romeo et Juliette, Don Juan...), scènes historiques, natures mortes ("belles compositions pour sallees à manger),  le principe de la sélection est que le sujet soit universellement connu ou sans référence à une seule culture nationale, comme les thèmes moraux ou attendrissants (la vie de famille, les scènes enfantines). Les ouvrages destinés aux dessinateurs et créateurs de modèles pour les arts décoratifs comme l'Ornementation des manuscrits au Moyen-âge (1892) ou Les fleurs d'après nature  (1892) entrent aussi dans ce cadre. Enfin, reprenant l'importante production de cartes géographiques des années 1850, il les réédite inlassablement en les adaptant au marché par l'adjonction de la couleur et, si nécessaire, des légendes en langue étrangère (espagnole principalement).

En 1891, il a associé ses fils à l'entreprise désormais dénommée L. Turgis et fils.
 

Bibliographie Sources: 

Archives Nationales F18 1831

Catalogue du fonds de L. Turgis et fils, éditeurs d'estampes et d'imagerie religieuses : année 1893
Catalogue du fonds de L. Turgis jne. Année 1866
1er Supplément au catalogue de 1858 de L. Turgis jeune, imprimeur-éditeur...
 

Remarques: 
Revu E. P., 30/03/2020.