le logo Elec

Testaments de guerre de Poilus parisiens (1914-1918) : une édition critique

Première page
Ceci est mon testament :

Avant de partir à la guerre dont
tant ne reviendront pas, je tiens à décider
ce qui suit :

Je lègue à mon cher frère M. André
Victor Chatin l’universalité de mes biens
(en dehors de la part réservatrice qui revient
à mon excellente mère, part que je désire
qu’elle prenne sur la partie de mes biens
dont elle n’a que l’usufruit) à charge
pour mon frère André de remettre aux
personnes ci-après les legs suivants :

Deuxième page 1° à mon amie Mme Anny Coker,
artiste lyrique, 82 Rue du Faubourg
St-Denis, une somme de vingt mille
francs (20,000) en pleine propriété et libre de tous frais[a] a. Ajout dans l’interligne. - Je prie en outre
mon cher frère de remettre dès ma
mort et le plus vite possible à Mme
Anny Coker, une somme de deux mille
francs à prélever sur les vingt mille
que je lui donne afin d’assurer
sa subsistance jusqu’à la fin de
son entrée en possession du legs que
je lui fais. Cette somme de vingt mille francs
sera remise à Mme Anny Coker libre de toute charge ou impôt
au moment où elle la recevra
-
2° à ma mère je lui tous mes objets de
piété et ce qu’elle désirera dans mes
meubles en dehors des objets légués.
3° à mon frère Paul Chatin de Chastaing
une somme de cinq mille francs et
ma montre à sonnerie
4° à mon ami Paul de Fallois 69 Rue de Troisième page Grenelle, ma montre en or de première
communion en souvenir d’un vieil
ami
5° à mon vieil ami Morel mon fusil
calibre 12 percussion centrale (de Warn)[b] b. Tache d’encre à la fin du mot.
Mon ami Morel habite 2 Rue Lénac
à Marseille.

Pour le reste de mes biens mon frère
André, dont je connais l’esprit de
sagesse et de bon sens, les reçoit en
pleine propriété. Puisse-t-il en
jouir longtemps et heureux !

Fernand Chatin

Ce testament annule tous ceux que j’aurais
pu faire auparavant. Fernand Chatin

Quatrième page
(Mentions hors teneur postérieures au testament, non éditées)