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Testaments de guerre de Poilus parisiens (1914-1918) : une édition critique

Première page
Voici mes dernières volontés :

Je lègue à ma femme, Andrée Ferté, l’usufruit
dont la loi me permet de disposer en sa
faveur, sous la réserve suivante :
Ce legs d’usufruit sera réduit de moitié, au
profit de mon fils Jacques, lorsque celui-ci
contractera mariage, à la condition qu’il le
fasse du consentement de sa mère.

Les dossiers qui, lors de mon décès, seront
en ma possession seront retournés aux avoués
dont le nom figure sur la cote :

Ceux dans lesquels j’aurais plaidé et
n’aurais pas reçu d’honoraires, avec
l’indication que des honoraires sont dus
à ma succession.

Pour ceux que j’aurais plaidés, ayant
reçu des honoraires, ceux-ci bien entendu
resteraient acquis à ma succession.

Pour les dossiers plus nombreux dans au
sujet desquels j’ai reçu des honoraires, et
que je n’ai pas encore plaidés - quel que
soit le travail qu’ils m’aient occasionné
déjà - je désire éviter toute discussion et Deuxième page je veux (qu’à moins d’accord entre le
client et un de mes confrères disposé
à rendre généreusement ce service
aux miens : Me Cresson, Viénot,
Boyer-Chaumard, etc....) les honoraires
touchés soient restitués.

Je serais heureux que mon mobilier,
en particulier mon bu mobilier de bureau,
ne fût pas vendu par les miens.

Quant à mes livres, tous les ouvrages
de droit, exclusivement, seront, si mon
fils ne dirige pas ses études de ce côté,
mis à la disposition de l’ordre des avocats
de Paris, à qui je les lègue dans ce cas (si
à 21 ans mon fils n’entreprend pas son
droit.) pour être donnés à un jeune
avocat, sans grandes ressources, n’apparte-
nant pas au cercle d’études professionnelles,
ou à quelque autre groupement dit « libéral »
du Palais, mais ayant des idées plutôt
rétrogrades au point de vue professionnel :
j’entends le respect des vieilles traditions
Troisième page de mon cher Barreau.

Je demande ici pardon à tous
ceux pour lesquels je n’ai su avoir, ou
manifester l’affection que je leur devais.

J’embrasse en particulier mon Père, ma femme, et mon fils - mon
petit Jacques chéri.

René Patey

Quatrième page
(Page blanche, non numérisée)