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. Pourville
(Seine-Maritime)
Testament olographe de Marie René Patey, mort pour la France au bois des Buttes, commune de Pontavert (Aisne), le 16 mars 1916.
Papier à lettre blanc, 4 pages, dim. 17,3 x 12,7 cm, encre.
Cote aux Archives nationales : MC/ET/LXXXIX/2352, minute du 7 mai 1917
Pourville, 31 juillet 1914.
Voici mes dernières volontés :
Je lègue à ma femme, Andrée Ferté, l’usufruit
dont la loi me permet de
disposer en sa
faveur, sous la réserve suivante :
Ce legs d’usufruit sera réduit de moitié, au
profit de mon fils
Jacques, lorsque celui-ci
contractera mariage, à la condition qu’il
le
fasse du consentement de sa mère.
Les dossiers qui, lors de mon décès, seront
en ma possession seront
retournés aux avoués
dont le nom figure sur la cote :
Ceux dans lesquels j’aurais plaidé et
n’aurais pas reçu d’honoraires,
avec
l’indication que des honoraires sont dus
à ma succession.
Pour ceux que j’aurais plaidés, ayant
reçu des honoraires, ceux-ci bien
entendu
resteraient acquis à ma succession.
Pour les dossiers plus nombreux dans au
sujet desquels j’ai
reçu des honoraires, et
que je n’ai pas encore plaidés - quel que
soit le travail qu’ils m’aient occasionné
déjà - je désire éviter toute discussion et
Deuxième page je veux (qu’à moins d’accord entre
le
client et un de mes confrères disposé
à rendre généreusement ce
service
aux miens : Me Cresson, Viénot,
Boyer-Chaumard, etc....) les honoraires
touchés soient restitués.
Je serais heureux que mon mobilier,
en particulier mon bu
mobilier de bureau,
ne fût pas vendu par les miens.
Quant à mes livres, tous les ouvrages
de droit, exclusivement, seront, si mon
fils ne
dirige pas ses études de ce côté,
mis à la disposition de l’ordre des
avocats
de Paris, à qui je les lègue dans ce cas (si
à 21 ans mon
fils n’entreprend pas son
droit.) pour être donnés à un jeune
avocat, sans grandes ressources,
n’apparte-
nant pas au cercle d’études professionnelles,
ou à quelque
autre groupement dit « libéral »
du Palais, mais ayant des idées
plutôt
rétrogrades au point de vue professionnel :
j’entends le
respect des vieilles traditions
Troisième page de mon cher Barreau.
Je demande ici pardon à tous
ceux pour lesquels je n’ai su avoir, ou
manifester l’affection que
je leur devais.
J’embrasse en particulier mon Père, ma femme, et mon fils - mon
petit Jacques chéri.
René Patey
Quatrième page(Page blanche, non numérisée)