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Testaments de guerre de Poilus parisiens (1914-1918) : une édition critique

Première page

Je donne et lègue à ma Bien
Chère Femme, Marie Louise Le Guen,
tout ce que je puis posséder ou m’advenir,
tant en propre qu’en commun, ainsi
que mes droits dans la succession de
mon père, que mes frères et moi avons
laissé la libre jouissance à notre mère
et une somme de neuf cents francs que
j’ai prêté à ma mère sans reçu en
septembre ou octobre 1912 pour l’aider
à construire une maison à Ste Menehould.

En raison du regret que ma mère m’en
a manifesté le 15 février dernier, je demande
que le ¼ en usufruit réservé par la loi,
provenant de la succession de mon père
et auquel ma mère a renoncé au profit
de mes frères et moi, lui soit rendu,
quant à ma part, dans le cas où je
disparaitrais avant elle.

Si je disparais avant ma Bien chère
Femme je lui demanderai de vouloir bien
partager ce qui pourra rester à sa mort
entre les enfants de sa sœur Madame
Paul Millet et les enfants de mon frère
Hippolyte Jolly exclusivement.

L.A. Jolly

Deuxième page
(Codicille)

Ce jourd’hui vingt-sept Mai mil neuf cent
seize, sain de corps et d’esprit, je révoque la donation
que je fais dans le dernier paragraphe d’autre part
concernant les enfants de Madame Paul Millet ;
mais je désire que Ma Bien chère compagne,
si je disparais avant elle, que les biens ou valeurs
quelconques venant de ma famille, retourne aux
enfants de mon frère Hippolyte Jolly exclusivement,
en tant que ceux qui pourront encore exister au jour
de son décès ou en tous les cas la moitié de l’avoir
à ce jour mais jusqu’à concurrence seulement de l’avoir
au jour de mon décès, c’est-à-dire que si Ma Bien
Chère Femme réalise des bénéfices après ma mort
les enfants de mon frère Hippolyte ou de mon
frère Henri n’y ont aucun droit.

A. Jolly