Un formulaire métropolitain russe du XVIe siècle
Résumé
Dans la diplomatique russe contemporaine, le terme « formuljar » sonne presque comme le mot français « formulaire ». Proches par le son, ces deux mots désignent pourtant des objets très différents. Un « formulaire », en français, c’est un recueil de documents exemplaires, de modèles qui guident le rédacteur de telle ou telle espèce d’acte ; le « formuljar », en russe, renvoie plutôt à un concept méthodologique et désigne la structure et l’agencement des caractères internes de l’acte. La diplomatique russe a donc dû inventer un autre terme pour désigner les recueils de modèles rédactionnels, c’est le mot « formuljarnik ». Le « formuljarnik » le plus ancien qui nous soit parvenu est celui du métropolite Daniel (1522-1539). L’étude de son contenu montre qu’il comprend des formules d’actes, mais aussi la copie de lettres et d’actes réels, qui donnent à la compilation les traits mixtes d’un formulaire et d’un cartulaire.
Introduction
Le mot « formulaire » n´est apparu en Russie qu´à l´époque de Pierre le Grand, au début du xviiie siècle. Il avait été emprunté à l´allemand1. De 1716 à 1861, employé seul (« formular ») ou en composition (« formularnyj spisok »), le terme désignait les états de service militaire2. Plus tard on commença à utiliser le mot « formular » pour les fiches de bibliothèque3. Dans la science historique russe du xxe siècle, le mot prit une signification nouvelle : il renvoyait à la forme interne (alias caractères internes) des actes, c´est-à-dire à la structure diplomatique d´un document conçu et lu comme un acte écrit. Pour être mieux compris, je vais citer la définition du terme « forme » dans le Vocabulaire international de la diplomatique : « La forme de l´acte est le moule dans lequel est coulé le contenu de cet acte, l´ensemble des caractères externes et des caractères internes qui donnent à l´acte l´aspect qui répond à sa nature diplomatique et juridique selon les règles ou les habitudes de la chancellerie qui l´expédie ou du bureau d´écriture qui le rédige »4.
Si l’on distingue ici les « caractères externes » et les « caractères internes » de l´acte, dans la littérature russe on distingue la « forme externe » et la « forme interne » de l´acte écrit, et c´est la dernière que l´on identifie au « formular ». Ainsi la notion russe contemporaine de « formular » coïncide avec celle de « forme » dans la diplomatique occidentale, mais en en excluant les « caractères externes » dont l´ensemble est considéré comme la « forme externe » de l´acte. M´appuyant sur la tradition russe, j´ai proposé de distinguer quatre types de « formular » : 1) individuel, 2) de groupe, 3) abstrait, 4) conventionnel5. Par la première expression, j‘entends la structure du texte d´un document considéré seul. Le « formular » de groupe est celui des parties communes du texte de plusieurs actes. Le « formular » abstrait qualifie un texte rassemblant en un schéma général tous les éléments éventuels des actes de telle ou telle espèce. Enfin, le « formular » conventionnel, c´est le schéma occidental avec ses divisions traditionnelles de l´acte en trois parties inégales nommées « protocole », « texte » et « eschatocole », et qui sont divisées à leur tour en composantes de base, comme l´« invocatio », l´« intitulatio », etc. Pour ne pas confondre les deux acceptions du mot « texte », au sens général et au sens diplomatique, je préfère remplacer ce mot par l´expression « partie principale », quand il s´agit de la partie intégrante de la teneur de l´acte et non pas de tout l´ensemble des éléments externes et internes d´un document.
Quant aux « formulaires » au sens occidental, c´est-à-dire des recueils de modèles d‘actes, en russe on les appelle « formularniki »6. Le suffixe « nik » fait la différence entre deux mots : « formular » (la forme interne de l´acte) et « formularnik » (recueil des documents exemplaires).
I. Les rythmes de la production documentaire
Les actes écrits sont apparus en Russie beaucoup plus tard que dans les pays occidentaux. Les premiers cas où les Russes jouent le rôle d´une partie contractante à des actes écrits remontent au xe siècle. Trois traités conclus entre Byzance et Russie en 911, 944 et 971 sont présentés, en russe, au fil de plusieurs chroniques russes7. Les originaux de ces traités ne nous sont parvenus ni en russe, ni en grec.
Les actes proprement russes apparaissent au xiie siècle. Quatre actes de cette époque rapportent les donations princières à deux monastères de Novgorod le Grand8. Un seul d’entre eux nous est parvenu sous la forme d’un original sur parchemin ; nous connaissons les trois autres par des copies tardives. Aucune de ces chartes ne porte de date, et les datations proposées dans la littérature scientifique sont contradictoires. Un consensus se dégage pour la datation de la charte du grand-prince Mstislav Vladimirovitch et de son fils Vsevolod-Gabriel Mstislavitch pour le monastère de Saint-Georges (Jur´ev) à Novgorod9 : on la rapporte habituellement à l´année 113010. Elle était considérée comme la plus ancienne charte russe sur parchemin parvenue en original, quoique récemment Valentin L. Janin ait avancé une hypothèse que le document conservé n’est qu’une copie faite au xiiie siècle de la charte sincère du grand-prince Mstislav.
Les relations commerciales de Novgorod avec l´Occident font surgir des traités entre ces deux partenaires : on en connaît à partir de la fin du xiie siècle11. Au xiiie siècle la pratique se répand, et d’autant plus que Novgorod est maintenant flanqué de Smolensk, nouveau protagoniste des relations entre Russie et villes allemandes. Dans la seconde moitié du xiiie siècle apparaissent des traités entre Novgorod et les grands-princes de Vladimir, qui règlementent la participation princière à l´administration de la république novgorodienne. Aux xiiie et xive siècles, c´était la plupart du temps les grands-princes de Tver´ qui jouaient ce rôle, mais au xve siècle ils se virent remplacer par les grands-princes de Moscou.
Quant aux actes privés, il faut noter d´abord que leur conception dans la diplomatique russe ne coïncide pas complètement avec la conception occidentale traditionnelle, qui entend par actes privés ceux dont l´auteur juridique n´est ni l'empereur, ni le roi, ni le pape. Ainsi parmi les actes privés se trouvent, à côté des documents rédigés au nom de simples particuliers, les actes provenant des ducs, princes et autres détenteurs du pouvoir étatique, n´ayant pas rang de roi ou d´empereur et considérés parfois formellement comme leurs vassaux12. Cette conception très repandue au xixe siècle est aujourd’hui largement abandonnée, ce qui rapproche davantage les positions des diplomatiques russe et occidentale. Les diplomatistes occientaux contemporains prêtent attention à la nature ambivalente de certaines catégories d‘actes. Cette tendance, que je reconnais très utile, peut être complétée par la mise en relief de quelques variétés ou groupe des documents que nous avons l’audace de considérer comme actes privé-publics (par exemple, les suppliques de personnes privées adressées au pouvoir public) et public-privés (par exemple, des baux à ferme octroyés par l’empereur ou son gouvernement aux personnes privées).
Dans la diplomatique russe, les actes des grands-princes et des princes apanagés, de même que des gouvernements républicains de Novgorod ou de Pskov, sont regardés comme des actes publics. On tient aussi pour publics les actes du métropolite, des archevêques et des évêques. Bien plus, les jugements et les procès-verbaux dressés au nom de juges princiers (boyards ou autres serviteurs du grand-prince ou du prince apanagé) sont rangés parmi les actes publics. Il va de soi que les « jarlyks » des khans de la Horde d´Or accordés aux princes régnants et aux métropolites russes doivent être rapportés à la même catégorie d´actes publics. Du point de vue traditionnel de la diplomatique occidentale du xixe siècle, un point de vue aujourd’hui abandonné, les « jarlyks » seuls mériteraient d’être mis au nombre des actes publics dans le cadre de la Russie médiévale du xiiie au xve siècle. À cette époque, les khans étaient porteurs du pouvoir suprême, tandis que les princes régnants russes n´étaient que leurs vassaux.
Dans la tradition de la science russe, le corpus des actes privés se limite aux contrats que passent des particuliers entre eux, ou entre eux et quelque institution ecclésiastique ou laïque.
La naissance des actes privés en Russie n´a pas de date certaine. Deux actes prétendus du milieu du xiie siècle sont conservés par des copies du xvie siècle (un achat-donation et le testament d´Antonij Rimljanin)13. Ils ont été l’objet de longs débats, leur sincérité étant mise en doute. De mon point de vue, il y a assez d´arguments pour conclure que ces actes ont été falsifiés14.
Plus complexe est la question de la sincérité d´une donation faite par un certain Varlaam au monastère de St. Sauveur de Khoutyn´. Cet acte nous est parvenu sous la forme d´une feuille du parchemin, ce qui produit l´impression d‘une charte originale15. La date manque, mais l‘on suppose que la donation remonte à 1192 : c’est effet sous cette date (année 6700 de l´ère byzantine) que la Première Chronique novgorodienne rapporte qu´un moine Varlaam, de son nom profane Aleksa Mikhailovitz, fonda une église à Novgorod, en un lieu nommé Khoutyn´16.
Une particularité étrange de cette charte consiste en ce que sa marge gauche est très large, à la différence des autres actes de l´époque, et que son invocation symbolique en forme de croix octogonale est trop grande : elle fait plutôt penser à un dessin tracé à part, placé devant les premières sept lignes du texte, qui ne compte que onze lignes. Ces caractéristiques sèment le doute.
Quel document donc pouvons-nous considérer avec certitude comme l‘acte privé russe le plus ancien ? C´est sans doute le testament d´un Novgorodien du nom de Clément, que l´on date des années 1258-126817. Un autre acte authentique, chronologiquement proche de celui-ci, notifie un accord relatif à des biens dotaux, passé entre Jakim et Techata, tous deux habitants de Pskov. L’acte a été écrit par un scribe du prince Dovmont (Timothée), qui régnait à Pskov en 1266-129118.
Avant le xive siècle, les actes russes sont peu nombreux, et inégalement répartis dans l‘espace. Ils n´apparaissent que dans le nord-ouest de la Russie (Novgorod, Pskov, Smolensk, Polotzk), alors que la Russie du nord-est n´est représentée à cette époque par aucun acte, ni public, ni privé. Par ailleurs, à compter de la seconde moitié du xiiie siècle, Tver´, en contractant avec Novgorod, s´associe à la pratique d´écriture documentaire. Dans la principauté de Rjazan´, le recours à l’acte écrit se manifeste au tournant des xiiie et xive siècles.
Le véritable coup d’envoi de la production d‘actes en Russie se place au milieu du xive siècle. Au cours des xive, xve et xvie siècles, plusieurs types d´actes se forment. Parmi les actes publics, on rencontre les testaments princiers, les traités entre les grands-princes et Novgorod, et entre les princes eux-mêmes, les privilèges, les mandements, les jugements. Les actes privés sont représentés par les chartes de donation, de partage, d´achat, d´échange, d´hypothèque, d´affermage, de redevance, etc. Par la variété des formes et des types, par les effectifs et par le rythme de délivrance, ce complexe documentaire est semblable à celui de l´époque carolingienne en Occident.
II. À la recherche de modèles d’actes
Il est difficile d´établir les origines du texte premier type par type, mais l‘on peut observer l´influence d´un acte précédent sur la structure d´un acte ultérieur du même type : très souvent le document ancien servit de modèle pour le document récent. En rédigeant un nouveau testament du grand-prince de Moscou, on tirait toujours des archives princières un testament précédent, pour prendre connaissance de sa forme et de son contenu. Un procédé analogue était mis en œuvre quand il fallait rédiger de nouveaux traités entre les grands-princes de Moscou et ceux de Tver´ ou Rjazan, comme entre le grand-prince et les princes apanagés. Les monastères recopiaient leurs anciens privilèges et les présentaient au grand-prince ou au prince apanagé pour recevoir une nouvelle charte, de même contenu, parfois sans succès.
Parfois aussi les autorités mettaient au point un texte devant servir de modèle pour les chartes octroyées à différentes personnes physiques ou morales. Si de tels textes nous étaient parvenus, nous aurions pu les considérer comme des « formulaires » au sens occidental du mot. Mais nous ne voyons que leur reflet dans les documents délivrés aux destinataires concernés. Pour prendre un exemple, quelques chartes reçues par les monastères de la Trinité St. Serge, de St. Cyrille du Lac blanc, et de St. Sauveur de Prilouki près de Vologda, permettent de constater que, dans la seconde moitié du xve siècle, Novgorod le Grand, en accordant des privilèges d´immunité douanière aux monastères du nord-est de la Russie reproduisait un patron rédactionnel unique, un patron qu‘adoptaient les princes qui confirmaient les privilèges anciens19. Dans les chartes que délivrèrent conjointement, en 1504, à divers monastères de Novgorod les grands-princes Ivan III et son fils Vasilij III, une rédaction générale, quoique d´un autre genre, fut strictement suivie20. Même procédé en 1551, quand le gouvernement d´Ivan IV prit la décision de réduire les immunités fiscales de tous les monastères russes21. Même constat de la standardisation, tirée d’un modèle, devant la commune teneur d´un groupe des chartes des années 1576-1578, octroyées aux monastères de la région Vladimir-Souzdal´-Pereslavl´, cette fois pour élargir leurs privilèges22.
Dans une étude de 1970, je me suis efforcé de dégager divers types rédactionnels des privilèges de la première moitié du xvie siècle, mais il me fut impossible de conclure que chacun des types en question remontait à un modèle abstrait23. Aujourd´hui je n´en suis plus sûr.
III. Cartulaires et formulaires
Il me semble que la naissance de formulaires en Russie, sans doute comme en Occident, fut étroitement liée à la pratique de compilation des cartulaires. Si en Occident les cartulaires sont connus dès le ixe siècle, en Russie ils n´apparurent qu´au xvie siècle. Les plus anciens d´entre eux furent rédigés dans l‘entourage de la chaire métropolitaine (1527-1528)24, aux monastères de St. Cyrille du Lac blanc (années 20 du xvie siècle)25 et de la Trinité St. Serge (1534)26. Ce dernier continua de compiler des cartulaires dans les années 60 et 80 du xvie siècle27. À la fin du même siècle, le monastère de St. Joseph de Volokolamsk composa lui aussi un cartulaire28.
Les cartulaires monastiques et métropolitains contiennent les copies d´actes se rapportant à la propriété foncière et aux immunités, surtout fiscales et judiciaires. Ils donnent à lire une vaste gamme de documents publics et privés : privilèges, donations, achats, jugements de litiges fonciers, etc.
IV. Le « formulaire métropolitain »
D’une tout autre nature est le recueil coté Nr. 562 de la Collection dite synodale du Musée historique d´État à Moscou29. Dans l´historiographie, il est désigné du nom de « formulaire métropolitain ». Il contient les copies de 157 documents. Ce sont pour la plupart des épîtres des métropolites russes, majoritairement du xve siècle. À leurs côtés on trouve des lettres des patriarches de Constantinople et d’Alexandrie, des messages des évêques et des grands-princes, des privilèges métropolitains, le traité passé par le grand-prince Vasilij Ier avec le métropolite Cyprien, et maints autres documents isolés, comme, par exemple, les testaments de Dmitrij Donskoj (1389) et d´Ivan III (1504).
Le recueil a un format moyen d’in-4° (hauteur 21,2 cm, largeur 16,5 cm). Il contient 449 pages. La reliure date du premier quart du xviiie siècle. Le manuscrit est formé de plusieurs cahiers de papier étranger (surtout allemand – tête de boeuf, tiare, etc). Les filigranes et le montage codicologique du manuscrit ont été bien étudiés par A.I. Pligouzov. Cet auteur a établi en particulier que les différentes sortes de papier utilisées renvoient à une période assez longue, du début du xvie siècle jusqu´en 153030. Trait concordant, le manuscrit a été écrit par plusieurs mains.
Le premier document transcrit est l´épître de métropolite Philippe, adressée en 1467 à l´archevêque de Novgorod et s‘élevant contre les tentatives de personnes et d‘autorités laïques de s´emparer de terres ecclésiastiques. En général du reste, tout le recueil est marqué au coin de la lutte pour l´intégrité des possessions conventuelles et ecclésiastiques. On peut même penser qu´il a été commencé vers 1503, en relation avec le concile de 1503, où les questions de la sécularisation partielle furent examinées31. Par la suite, les matériaux primitifs furent peu à peu complétés d´autres, qui répondaient le mieux aux graves problèmes de telle ou telle nouvelle étape du développement des relations entre l´Église et l´État dans le premier tiers du xvie siècle.
Les matériaux documentaires se virent parfois complétés de quelques matériaux narratifs. On lit, par exemple, une parabole sur un certain tsar khazar qui prit une seconde femme du vivant de sa première épouse légitime : allusion sans doute à la situation de 1525, quand Vasilij III répudia et cloîtra sa première femme Solomonija Sabourova et épousa Elena Glinskaja. Par la parabole sur un tsar khazar, l´Église russe exprimait sa réprobation du second mariage de Vasilij III. Ce n´est pas par hasard que, dans le recueil métropolitain, cette parabole précède immédiatement une épître du patriarche d´Alexandrie, Joachim, qui ne délivre aucun consentement au second mariage du grand-prince, quoique ce dernier l´attendît avec impatience32.
À la différence des cartulaires, le recueil métropolitain n´était pas rédigé d´après un plan défini. Il surgit comme une anthologie idéologique composée non pas tout d´un coup, mais au fur et à mesure des luttes menées par l‘Église pour défendre sa propriété foncière, ses prérogatives judicières, financières, administratives et politiques33.
La disposition des documents dans le recueil produit l´impression d´arbitraire et de désordre. Leur succession peut être expliquée seulement si l’on considère pas à pas les péripéties des relations et des conflits ouverts ou feutrés entre l´Église et l´État, ainsi qu´entre l´Église russe et l´Église œcuménique.
L‘objectif de faire de ce recueil un formulaire était ainsi relégué à l´arrière-plan, quoique parfois il se manifestât assez clairement. Dans plusieurs textes, le nom de l´auteur de l’action juridique fut remplacé par l´expression impersonnelle : « imjarek » (= N, Untel). La plupart des versions dépersonnalisées étaient fondées sur des documents réels.
Ce recueil est flanqué de quelques autres formulaires métropolitains du xvie siècle34. Toutes ces compilations ecclésiastiques prennent en compte une quantité assez limitée de types documentaires.
Conclusion
Le constat général est celui d’une atonie de la compilation de formulaires : on ne connaît pas de formulaires d´actes privés, tels que donations, achats, échanges, etc. ; pas plus que de formulaires d´actes publics qui contiendraient des modèles de privilèges princiers, de mandements et de jugements. On pourrait pourtant les attendre de l´influence byzantine : on sait qu’il existait à Byzance des formulaires d´actes privés dès le xiie siècle, et qu‘ils y étaient répandus au xve siècle35. Mais la documentation byzantine privée ne pénétrait pas massivement en Russie, et ses formulaires n´avaient aucune chance d´offrir de modèles aux actes russes.