Introduction > Les spécificités formelles des testaments de Poilus > La lettre de dernières volontés
La seconde forme adoptée pour tester est celle de la lettre missive énonçant un testament, admise comme acte de dernières volontés par les tribunaux. Écrite le plus souvent au front, dans l’urgence, le danger et la précarité, elle représente 7 % du corpus.
Domicile | 3 |
---|---|
Garnison | 1 |
Front | 4 |
Hôpital | 0 |
Non spécifié | 1 |
Généralement longues et écrites au crayon sur des papiers de fortune, les
lettres testamentaires ont été conservées par les familles pour être
produites en cas de besoin. Souvent peu lisibles, elles obligent les
notaires à en établir une copie collationnée destinée à en conserver
le texte intégral et à suppléer aux originaux eux-mêmes au cas où
l’écriture tracée au crayon pourrait venir à s’effacer ou
s’altérer
(minute Dondain). Ces lettres ne se distinguent des
lettres ordinaires de Poilus que par la présence en leur
sein de dispositions testamentaires égrenées dans une ou plusieurs lettres,
qui seront toutes produites au tribunal (Boutin, testament n° 118 ; Cohendy, testament n° 81 ; Mercier, testament n° 110 ; Roux, testament n° 99 ; Stofft, testament n° 106). Différent est le cas de la
dernière lettre
, en forme testamentaire, remise au
destinataire seulement après la mort du testateur qui peut prendre la forme
d’un testament spirituel ou tout au moins d’un bilan d’existence (Burret, testament n° 63 ; Dardonville, testament n° 133).