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. Paris
Testament olographe d’Émile Jean Léon Grandjean, mort pour la France à Montdidier (Somme), le 3 décembre 1914.
En double.
Papier à lettre blanc, 6 pages, dim. 20,2 x 15,7 cm, encre ; enveloppe, dim. 9,5 x 12 cm, encre, 5 cachets.
Cote aux Archives nationales : MC/ET/LXXXIX/2354, minute du 13 juillet 1917
Paris, le 1 Août 1914.
(Premier Août 1914).
Sain de corps et d’esprit, avant de partir de
partir
pour la mobilisation française, j’écris sur
ce papier libre, faute d’avoir pu me procurer
un papier
timbré, mon testament et mes
dernières volontés.
Ce que je possède peut s’estimer à la
somme d’environ cinq mille francs,
le
reste de mon ancien capital ayant fondu
dans les baisses
successives de bourse.
Il comprend :
1°) Un compte courant au Crédit Foncier de
France n°69358, où sont déposées des
valeurs, et principalement :
2 communales 1912 entièrement libérées
2 Act. ord. Transatlantique.
Deuxième page
4 parts Crédit Mobilier.
2 act Chemin de fer de Buenos Ayres (sans valeur)
5 act Langlayte Estate
1 act Crown Mines.
2°) A la Société Générale, Cte courant 9953, bureau
5 rue St-Augustin, agence O :
2 act. Pathé frères.
5 act. Wagons Citernes
1 act. capital Cie Gle Omnibus de Paris
1 act. Tabacs des Philippines
10 act. privilégiées Sucreries & Raffineries d’Egypte.
3°) Dans mon bureau, 7 Bd Morland :
Actions et parts Syndicat Financier Central (sans valeur)
1 act deferred
British Motor Cab.
5 parts Tabacs des Philippines
1 part Theo (sans valeur)
1 act Chemin de fer de Buenos Ayres (sans valeur)
4°) Remis à Mr Léon Grandjean, mon frère
pour qu’il les place dans son
coffre-fort, 11 rue
Troisième pageSt-Augustin :
1 oblig communale 1912 non libéré
(175 frs payés)
1 act capital Cie Gle Omnibus de Paris
1 act jouissance Cie Gle Omnibus
3 act. Pathé frères.
Les comptes courants dans les
banques sont nuls en quelque sorte,
mais
ils ne sont pas débiteurs à ce jour -
Je n’ai aucune dette
à ma connaissance ; je n’ai signé aucun
billet.
J’institue mon légataire
universel mon frère Léon Grandjean,
commissionnaire, 11 rue St-Augustin, en
souhaitant que le peu que je lui donne
lui permette de
remettre ses affaires
en état -
Je lui demande en échange,Quatrième page
1°) de brûler toutes les lettres personnelles que
j’ais reçues et qui sont, soit dans mon bureau,
soit dans ma bibliothèque.
2°) de donner à la bibliothèque de l’Hospice des
Enfants
Assistés, 74 rue Denfert-Rochereau
tous mes livres de médecine.
3°) de s’inquiéter discrètement de ce que
sont
devenues :
Mlle Pauline Mély, 86 rue Amelot chez ses
Parents ou mieux par l’intermédiaire de sa
sœur Mme Demey - 47 rue du
e
Temple
Turenne Paris
et Madame Mariot, anciennement 100
rue du
e
Temple
Turenne.
et de donner à chacune d’elles de ma part,
mais de façon à
ce qu’elles s’ignorent l’une
l’autre, soit un cadeau ou bijou d’une
Cinquième page valeur de cent cinquante à 200 francs
soit la somme d’argent,
si elles étoient
dans le besoin, et de les assurer
chacune de
mon souvenir bien affectueux.
Si mon frère ne pouvait
exécuter ces volontés ou refusait le
testament, ma Mère Madame
Emilie Grandjean, 7 Bd Morland pren-
drait sa place et pourrait se faire
aider,
pour les clauses un peu délicates,
par Mr Ernest Feldstein, qu’elle
dédommagerait de ses peines par
un
cadeau.
Fait à Paris le 1er Août 1914.
1 dans mon bureau
1 chez le notaire Me Ploix
À Paris
Grandjean
Sixième page(Mentions hors teneur postérieures au testament, non éditées)
A n’ouvrir qu’en cas de ma mort
Testament de Mr
Emile Jean Léon
Grandjean
7 Bd Morland
Paris (4e)