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Testaments de guerre de Poilus parisiens (1914-1918) : une édition critique

Première page (Espace de 2 lignes environ laissé blanc)

Sain de corps et d’esprit,
devant partir demain pour
rejoindre mon poste de mobi-
lisation, je prends les dispositions
suivantes, que je prie ma famille
de respecter :

1° Je lègue à mon frère
René Laederich la totalité de
ma fortune qui, du reste, est
presque entièrement déposée dans
sa maison de commerce, à charge
pour lui ou pour ses héritiers
naturels de servir à Mlle Marie
Hausberger une rente annuelle et
viagère de vingt quatre mille francs.
Cette rente devra être gagée sur
mes deux cent cinquante actions Deuxième pagedu Comptoir Industriel
cotonnier et sur mes actions de la
Société cotonnière de Moussey qui
sont toutes nominatives.

Je lègue en outre à Mlle
Hausberger la totalité des titres
qui sont déposés à mon nom dans
les caisses de la Banque de
Mulhouse à Epinal (et dont je
lui ai remis le détail) ainsi
que le reliquat de mon compte
courant en cette maison à Epinal.

Je lui lègue enfin le
mobilier de notre appartement
7 Rue de Talleyrand, à Paris
à charge pour elle de remettre
à ma famille un service de
Vieux Saxe qui se trouve dans
la vitrine de son salon.

Je prie mon frère de
partager entre ses trois enfants
les dépôts que je peux avoir
tant en titres qu’en compte Troisième page courant dans les caisses
de la Banque de Mulhouse
à Mulhouse, chez M. Flury-
Hérard, Banquier à Paris
372 Rue St Honoré et à l’Agence
X du Crédit lyonnais, Bd St
Germain, en la même ville.

Enfin je lègue tout
spécialement à mon neveu
Georges Laederich le mobilier
de mon appartement, Rue de
la Planche n°15, ainsi que les
armes de chasse tant anciennes
que modernes qui se trouvent
à Paris, 7 Rue de Talleyrand.

Ce testament étant écrit
en hâte, le deuxième jour de
la mobilisation, je prie mes
héritiers de respecter mes volontés
et de les régler entre eux de
bonne foi.

R. Laederich

Quatrième page
(Mentions hors teneur postérieures au testament, non éditées)
Enveloppe

Testament

M. Laederich

Verso de l’enveloppe

Paris, ce 4 août 1914

R. Laederich