Note des auteurs de l’édition : le testament est illisible ; sauf pour ce qui concerne l’enveloppe, l’édition ci-dessous est donnée à partir de la transcription notariale.
Première page
Paris, le 2 août 1914
Je soussigné
Jules Baumont, demeurant à Paris rue Émilie Castelar n°6, laisse l’usufruit de ce que je possède à mon père
Gilbert demeurant à Paris rue Montmorency 47, à charge par lui de
faire une rente viagère de 365 francs par an à ma tante, en mémoire de ma pauvre mère et pour aider sa sœur qui se
trouve dans le besoin.
Quant au reliquat ou solde, celle-ci elles devront être remises à Mme Vasseau mon amie par fractions de un douzième tous
les mois pour l’ existence et l’éducation de mon fils Gilbert Jules,
âgé de 2 ans et demi. Mon père devra bien se conformer à cette volonté
car je ne puis laisser dans le besoin mon pauvre petit Zizi. Il
veillera sur lui comme moi, lui prodiguera ses conseils et l’aidera, si besoin est. A la mort de ma tante, mon père jouira des 365 francs de rente
faites à ma tante jusqu’à sa mort, ensuite mon frère aura de nouveau 200
francs de rente et le reste viendra grossir le petit pécule de Zizi.
Il reste bien entendu que les mêmes titres seront conservés et que les
actions seules seront vendues lorsque le prix d’achat aura le même cours,
puis placées en titre nominatif à 4% l’an.
Mon fils ne devra et ne touchera le capital Deuxième page
Troisième page
Quatrième page qu’après extinction des
obligations
et pas avant l’âge de 25 ans en aucune façon.
Il est prié d’entretenir la tombe de nos parents dans le plus grand état
de propreté. Mon père achètera 2 titres au porteur de rente française de 6 francs chaque et les remettra :
1° à la Société de Saint Vincent de Paul dont le siège est
rue Charlot, paroisse Saint-François, au titre de fondation Joséphine
Wullin en sa mémoire,
2° à la société des anciens élèves de Saint-Nicolas au titre de fondation Gilbert Baumont pour
contribution à l’œuvre de la propagation de la foi (les frais à la charge de la succession).
La montre sera remise avec la chaîne à Zizi ou conservée pour lui, celle de M. Boileau à Charles
Charmois en ma mémoire.
Je ne laisse pas grand-chose à mon père sachant qu’il ne se trouve pas
dans le besoin et lui donne quitus du compte de ma mère. Mon avoir se décompose de la liste des valeurs ci-jointes,
de mon assurance sur la vie et des notes ci-jointes à toucher chez mes clients.
Les valeurs appartenant à Mme Vasseau lui seront remises (la liste est ci-jointe). Le mobilier lui
sera donné en entier, sauf le bureau en acajou que
tu garderas pour toi.
Au cas où Mme Vasseau viendrait à se marier, tu
conserveras le tout sans qu’elle puisse faire aucune objection et prendrais à ta charge mon fils Zizi.
Au cas où Zizi viendrait à décéder tu prendrais le tout pour toi en continuant la rente de ma tante et en laissant à Mme Vasseau mon amie, 150 francs de rente
pour lui assurer son loyer.
Dans le cas d’une indivision, mon oncle Jules sera appelé comme arbitre et sa décision sans
appel : toutes les parties devront s’y conformer. Il est sage et très juste, j’ai pu l’apprécier dans
différentes occasions.
Fait à Paris, le 2 août 1914.
Baumont