[...] aigus traversent les airs ; c’est le tocsin ; un bruit sourd fait trembler le sol, c’est le canon ; tout à coup ici, là, en face, la fusillade éclate ; des cris, des jurements, des gémissements retentissent à chaque instant ; une clameur effroyable s’élève vers le ciel ; un nuage immense de fumée dérobe tout à la vue. C’est l’émeute, c’est la bataille, c’est la révolution !
Le peuple est vainqueur, le haillon a fait fuir l’uniforme. Le tyran est renversé, nous sommes libres : vive la république !
Hélas, dévouements sublimes, acclamations populaires, chants triomphals, qu’êtes-vous devenus ?
Plus rien ; mon cœur est flétri ; je ne crois plus à rien sur terre, je ne désire rien ; je ne puis plus rien. Autour de moi s’étend un voile noir. Qu’il y a-t-il derrière ? Est-ce un cercueil ? Aux battements affaiblis de mon cœur, je le croirais.
Qu’importe ; ma vie est perdue ; déjà sacrifiée par l’accomplissement d’un devoir, il ne lui restait que de faibles ressorts. Soit ! que la mort vienne s’il lui plaît.