Mon esprit éprouve des sensations jusqu’à ce jour inconnues. Parfois une
plus grande lucidité dans ses perceptions lui permet d’entrevoir plus
nettement les opérations de la pensée. Parfois aussi, mais avec la
rapidité de l’éclair, il perd brusquement la ligne, la série de
réflexions qui devaient le conduire à l’appréciation d’une idée.
D’où cela vient-il ? Est-ce une phase nécessaire à l’esprit replié sur lui-même et qui
cherche en lui-même le secret de son être ? Est-ce faiblesse ? Est-ce
épuisement ? Si ce n’était que les efforts intellectuels d’un esprit qui
entrevoit un horizon nouveau d’idées et qui manque encore de forces pour
explorer ces nouvelles régions ? Avec de la méthode, de la régularité dans l’étude, je triompherais
de ces difficultés. Mais si on était sur la limite qui sépare la raison de la folie, si on allait devenir fou ou idiot !