Je sortis pour voir ce qui se passait. Je craignais qu’on ne fit
un mauvais parti à ce pauvre diable. En effet, il était entouré
d’un groupe d’artilleurs de la
garde nationale avec un capitaine en tête qui voulaient
forcer l’entrée.
Je sus depuis que cet officier se nommait
Pechinay
. Je lui demandais ce
qu’il venait faire ici et je le sommais de se mettre
lui et ses hommes à notre disposition.
Au nom de qui me
faites-vous cette sommation
, me répondit le citoyen
Pechinay
. Au nom du nouveau
gouvernement
. Eh bien, je vous arrête au nom de
l’ancien
, répartit allègrement le capitaine
Pechinay
. Je jetais un regard
autour de moi : impossible de résister, nous étions une dizaine et
sans armes. Je me rendis. On nous emmena entre les rangs des
artilleurs qui, je dois le dire, nous préservèrent des fureurs
homicides de la garde nationale à pied qui ne cessait de darder ses
bayonnettes pour nous atteindre.