[...] du palais législatif venait d’avoir lieu dans un sens tout favorable au coup d’État, au système de M. Bonaparte . Enfin, une dernière épreuve avait encore apporté une nouvelle confirmation à l’inauguration de cette nouvelle politique. Nous voulons parler de la nomination des conseillers généraux. Dans ces deux circonstances, le peuple n’avait choisi que des hommes entièrement dévoués à l’ordre de choses bonapartistes. C’était donc lui donner complètement gain de cause. Il paraît que le résultat qui devait être inattendu pour lui, ne le satisfait point. Il persiste dans la route qu’il s’est tracée. Il est impitoyable pour toutes les douleurs qu’il a soulevées sur son passage. Rompant brusquement avec toutes les traditions politiques, son nouveau gouvernement s’est élevé à l’aide de la violence, et le lendemain de son succès, n’a pas même daigné le faire pardonner par une mesure clémente et généreuse.
Nous voici donc rejetés pour longtemps encore dans les prisons, dans les souffrances de toute sorte. Nos esprits, nos corps se mineront lentement, nos familles périront de misère et de chagrin, mais M. L. Bonaparte régnera .
Ô peuple stupide et égoïste ! Un instant enivré par le patriotisme, tu as risqué courageusement ta vie, mais cet élan de courte durée a fait place à un sentiment honteux, celui de la peur et la conservation.