Dies felix inter felices ! 1
Sans emphase, distraction précieuse.
À midi on m’appelle et, réuni à 25 ou 30 détenus, nous allons prendre un bain de mer. Qu’on se figure une crique exposée au midi, garantie de tous les autres vents par les rochers qui s’élèvent à pic. La plage semée ça et là d’énormes rocs stratifiés, d’essence amphibolique et basaltique ; le sol est couvert de gravier fin et doux comme du velours. La mer blonde et sereine vient lécher le rivage et se retire coquettement en arrière. La vague semble inviter les baigneurs à la suivre.
Des grottes garnies de stalagmites s’ouvrent au milieu des rochers. Le chemin que nous suivons pour arriver dans cet endroit charmant est taillé dans le roc et décrit un zigzag au milieu des mûriers et des liserons blancs qui tapissent les rochers et retombent en guirlandes. Trente ou quarante soldats sont placés en attente au pied du rocher