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Édition critique des carnets de prison et de la correspondance privée d’Henri Delescluze à Belle-Île (1851-1853)

Archives nationales, 494AP/1, dossier 4 : carnet 2, page 9 : cliquer pour consulter l’image avec la visionneuse des Archives nationales
Archives nationales, 494AP/1, dossier 4 : carnet 2, page 9

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Le ciel prit vers 4 heures du matin cette transparence rougeâtre, que l’on remarque dans les pays où se produisent des tremblements de terre. Enfin, il avait ces reflets fulgurans que le baron  Gros ou Girodet ou Prudhon ont mis dans le tableau du Déluge 1 qui est au Louvre.

Ce matin, nous apprenons que de terribles désastres ont eu lieu : une maison s’est écroulée, les habitans ont eu la vie sauve, parce qu’une poutre faisant arc-boutant, a soutenu les débris de maçonnerie au dessus d’eux.

Deux bricks anglais venus hier soir chercher un abri dans la rade de Palais, ont disparu ; une galiote hollandaise a échoué sur les rochers, on a sauvé l’équipage en lui tendant des amarres. Je vais un instant sur le grand préau à 7 heures du matin ; toutes les pierres ont été balayées et réunies par lits d’un pied de haut. Le vent s’engouffre dans mon caban et m’enlève a cent mètres en rasant la terre. Une butte de gazon m’arrête, sans cela j’allais être écrasé contre un mur.