[...] ton royaume ; là
seulement tu seras rémunéré de tes peines
, te crient sans
cesse tous les voltairiens contemporains. Secoue ta torpeur où t’a jeté 10 siècles de croyance ; arrière tout ce bagage
d’illusions surannées, de superstitions ridicules ! Jette à terre les
derniers lambeaux de catholicisme auquel tu as été initié par ta vieille
mère et que tu allais tout à l’heure encore inoculer dans l’esprit de
cette blonde et gracieuse enfant, ta fille ! Tu es maintenant ton prêtre, ton Dieu et
ton Roi.
Un geste d’indécision se trahit sur ta figure, paysan. Tu te rappelles avec émotion les gaies journées où les rues de ton village tapissées de feuilles et de fleurs livraient passage à la procession de la Fête-Dieu. Ta jeunesse, ta candeur t’avaient désigné aux yeux du vieux curé pour être chargé de ces jolies corbeilles gonflées de feuilles de rose.
Tu te souviens de la pavillée 1 parfumée que tu jettais à l’air emprégné 2 lui-même des plus suaves senteurs [...]