[...] du printemps ; tu te souviens de la couronne blanche que ta grande mère te mit de sa main tremblante sur ta tête pensive ; tu te souviens des longs accords de l’orgue murmurant dans l’église aux prières du soir, des chants mystérieux, infinis, qui soulevant un sanglot dans ton sein, amenaient une larme sur ta paupière.
Aujourd’hui tu es un homme ; chasse cette fantasmagorie sentimentale - les impressions qui viennent de se réveiller dans ton cœur n’étaient produites que par des causes matérielles ; quand tu croyais ton cœur ému , pauvre paysan, tu te trompais ; c’était seulement ton organisme nerveux qui avait subi un choc électrique et qui l’avait transmis à ton cerveau.
Sois donc philosophe. Plus de rêves, plus d’erreurs, rien que la vérité. Tu as des droits politiques, exerce-les : lis les journaux, commente-les ; juge tel ou tel de tes mandataires ; casse-le aux gages si tu n’es pas satisfait de lui ; encore une fois laisse là les cohortes des anges, [...]