Il est né le 24 juillet 1800 à Limoges dans une famille d'imprimeurs. Il dirige depuis 20 ans l'imprimerie de son père et gère toutes ses affaires depuis 5 ans.
Il reprend les trois brevets de son père et reste associé à son frère dans l'exploitation de l'imprimerie-librairie-papeterie familiale.
9, place des Bancs
Il est né le 3 novembre 1771.
Il obtient son brevet de libraire le 5 août 1818 et celui d'imprimeur en lettres le 20 novembre de la même année. Il a la clientèle de la Préfecture, de la Société d'agriculture, de la cour royale de justice... Quand, en 1821, il oublie de porter son nom sur les Éléments de géométrie théorique et pratique de Madieu jeune, il a donc droit à l'indulgence du Préfet.
3, rue du Couvent
Elle est née à Bordeaux le 9 septembre 1818. Pendant 4 ans, elle a travaillé avec sa mère.
Elle reprend le brevet que lui transmet sa mère et le cède à son mari Jacques Descas.
Il est né à Bordeaux. Son père était capitaine de navires.
Les récits de sa vie professinnelle diffèrent selon les circonstances et le narrateur. Il a d'abord été papetier, puis a fait la demande d'un brevet de lithographe sans fournir d'attestation de capacité car, dit-il, ses confrères la lui refusaient par jalousie. En 1836, il quitte Bordeaux pour Paris, "appelé par des intérêts majeurs" ou, selon une autre version, désireux de se séparer de sa femme dont il a à se plaindre ; dans l'attestation qu'il laisse à celle-ci pour le transfert de son brevet, il évoque un désir de changer de branche d'activité. L'intéressée, elle, évoque clairement "des dettes toujours croissantes". Il semble que ce soit elle qui fasse marcher l'imprimerie depuis déjà quelques temps et que Chapoulie ait cherché à faire du commerce des vins. Sans succès et en augmentant encore ses dettes. Après la mort de sa femme et la reprise de l'imprimerie par sa fille, il revient dans l'imprimerie pour s'occuper de la caisse et des écritures. En 1845, "ne voulant pas dépouiller sa fille ", il fait une nouvelle demande de brevet pour Mont-de-Marsan, qui est rejetée.
119, Avenue de Neuilly (1872)
Il est né le 26 juillet 1825 à Albertville (Savoie). Il possède un immeuble 158, rue de Vaugirard. Il est arrivé à Paris en 1851. Il est marié et père de famille.
Il a été ouvrier lithographe pendant 15 ans avant de faire sa demande de brevet. Il a déjà exercé à Paris en faisant des travaux de ville et des faire-part pour le compte de papetiers, puis a cédé son brevet à Borniol le 11 avril 1868, espérant vivre de ses 3 000 F de rentes. Ayant reconnu que c'était insuffisant, il fait une demande pour exploiter 3 presses sans spécialité à Neuilly où il vient de s'installer en octobre 1868.
10, rue de Vaugirard (1860) 63, rue du Four Saint-Germain (1861)
Il est né le 26 juillet 1825 à Albertville (Savoie). Son père était ouvrier lithographe. Il est arrivé à Paris en 1851. Il est ouvrier lithographe depuis quinze ans quand il demande son brevet. Il est marié et père de famille.
Il imprime divers travaux de ville, dont des faire-parts, pour le compte de papetiers, et de courtes brochures lithographiées.
Il est né le 24 novembre 1819 à Lyon ; son père était cordonnier.
Il est traduit en justice pour faux en écriture mais acquitté le 20 août 1849. En revanche, il est condamné le 23 août 1850 à 5 ans de réclusion pour contrefaçon de timbres de l'État. 200 affiches saisies chez lui portaient un faux timbre ; l'enquête montre que le pharmacien qui lui avait passé commande de 3 000 affiches lui avait versé 150 F pour les timbres, mais qu'il n'en a dépensé que le tiers, gardant pour lui le reste de la somme et contrefaisant les timbres manquants. Son brevet lui est retiré à la suite de sa condamnation car elle portait sur l'exercice de sa profession.
179, rue du Temple (avril 1868) 103, rue Lafayette
Il est né le 15 juillet 1815 à Paris. Il est marié et père de famille. Il a été ouvrier imprimeur pendant 30 ans chez Thierry, puis il est entré chez Vadot comme commissionnaire en impressions.
Il raconte comment, avec ses économies et quelques emprunts, il avait acheté du matériel et une presse et s'était installé chez son ami d'enfance Vadot. Sous couvert de son brevet, il s'était constitué une clientèle ; Vadot se retirant et vendant brevet et imprimerie, il sollicite une autorisation de transporter son matériel dans un local à lui et de travailler sans avoir à reprendre un brevet qu'il ne pourrait payer. Il possède un capital de 5 000 F et un matériel valant environ 20 000 F. Il veut faire des travaux de ville. Mieux que l'autorisation demandée, il obtient un brevet par création.
Il est né le 4 novembre 1794 à Arras ; son père était marchand.
Il compte parmi ses ouvriers deux natifs d'Arras, Alexandre Désiré Collette et Charles Auguste Sanson qui partiront ensuite pour Paris et travailleront pour Jean Engelmann. Son brevet a été annulé en 1859 pour cause d'inexploitation.
148, Grande Rue (1852)
Il est remplacé en 1873 comme libraire et typographe, mais non comme lithographe.
Elle est née le 18 mars 1844 à Besançon (Doubs) où son père était voiturier. Elle est écrivain lithographe et dessinatrice, formée chez Sage à Cannes.
Elle obtient en même temps un brevet de libraire et a le projet d'ouvrir un cabinet de lecture. Elle serait l'associée de Sage qui a déjà ces deux mêmes brevets pour Cannes. En 1876, l'administration constate qu'elle n'exerce plus.
44 - 45, passage du Caire (1848)
Elle est née le 15 mai 1808 à Auxonne (Côte-d'or) ; son père était marchand. Elle épouse le 8 septembre 1838 l'imprimeur Goupil. Elle meurt le 20 avril 1865. Son mari est mort le 12 octobre 1848
Après avoir travaillé 10 ans dans l'entreprise de son mari, elle lui succède quand elle se retrouve veuve. Pendant deux ans, elle exerce sans demander le transfert du brevet, mais elle est sommée de régulariser sa situation. Ce qu'elle fait le 19 octobre 1850, d'autant que le rapport de l'inspecteur Gaillard ne lui tient pas rigueur de ce délai. Elle emploie pendant 8 ans le neveu de son mari Michel Joseph Goupil.
31, rue Quincampoix (février 1861) 15, rue Grenéta (octobre 1856) 39, rue Bellefond (1855)
Il est né le 23 septembre 1822 à Belleville. Il a fait son service en Algérie, y est resté comme imprimeur à Alger et s'y est marié avec une Espagnole. Il est venu ensuite à Marseille où il a travaillé dans une imprimerie lithographique, puis, en 1852, à Paris où il a travaillé chez Bauchet et Sailly.
Il démissionne en 1865 en faveur de Jeanjaquet, qu'il remplace de nouveau en 1866 (nouveau brevet du 12 juin 1866) jusqu'en 1873.
20, rue Paradis
Il est né à Tarascon (Bouches-du-Rhône) le 20 août 1812. Son père était chapelier.
Il a exercé pendant sept ans à Marseille. Ensuite, il a fait plusieurs demandes de transfert de son brevet pour Paris en 1848 (mais les événements semblent avoir arrêté l'instruction de son dossier), en 1851, en 1853 où il s'est heurté à des refus. Il tient passage Jouffroy à Paris un magasin de broderies et voudrait une presse lithographique pour pouvoir imprimer des dessins de broderies et faire des modèles pour des journaux pour dames. Il fait des travaux de ville, des cartes commerciales notamment très ornées (Chapellerie Lautié)
Il est né le 21 avril 1829 à Metz (Moselle) ; son père était manoeuvre. Il a vécu à Metz jusqu'en 1847 ; il s'y était fait remarquer par ses capacités en dessin. Il tient un magasin d'articles de bureau et papeterie.
Il demande un brevet de lithographe pour faire des travaux de ville, en profitant de la renonciation de Fondeur. En 1860, il demande un brevet de libraire qu'il obtient le 30 juillet malgré une pétition d'une libraire qui a réussi à mobiliser ses confrères. Or elle tient un cabinet de lecture "qui est le grand, le seul foyer des cancans, commérages et calomnies de toute nature qui circulent en ville " et le Préfet la soupçonne de jouer un rôle d'entremetteuse ; sa plainte se trouve donc discréditée. Après 1870, alorsque ses deux fils ont opté pour la France, il n'a pas trouvé à vendre son imprimerie et, continuant son métier de lithographe, il se trouve accusé par un confrère allemand en 1873 de posséder illégalement des caractères typographiques. L'administration française consultée confirme qu'il s'agissait d'une tolérance pour les presses de petit format et les petits tirages.
14, rue du Pont de la Mourque (1854) 28, fossé du Chapeau rouge (1863)
Il est né le 4 mars 1817 à Bordeaux ; son père était chapelier. Il s'est formé comme écrivain lithographe et veut s'installer pour soutenir sa mère qui est veuve.
Il a demandé son brevet dès juin 1835, mais, comme il était mineur, il lui a été refusé. Il renouvelle donc sa demande dès qu'il attteint l'âge requis. En 1859, il demande l'autorisation d'avoir des caractères typographiques destinés à des impressions lithographiques et il s'engage à ne les utiliser que pour la fabrication d'étiquettes ; l'autorisation lui est donc accordée. Le 28 février 1861, c'est un véritable brevet d'imprimeur en lettres qu'il obtient. Il a une très importante production d'étiquettes pour les vins de Bordeaux : Château de Frands (1859), Château Bois-Martin (1863), Château Lafitte (1868)..., mais en imprime aussi quelques-unes pour la Champagne et la Bourgogne (Champagne Impérial, 1864 ; Pommard M. S. Constantin, 1866), et pour d'autres produits : Pâtés de foies gras aux truffes Aux armes de Brives et de Périgueux, 1866.Dès 1864, il imprime sa propre marque (qu'il dépose) en chromolithographie. Après sa mort, sa veuve, née Artigues, reprend l'imprimerie (déclaration du 4 novembre 1872) qui est l'une des plus importantes pour les impressions commerciales à Bordeaux
Il est né le 27 novembre 1845 à Provins où son père était boulanger. Il est arpenteur géomètre.
Il obtient son brevet de lithographe par création.
16, rue Manigne
Il est le fils de l'imrimeur Charles.
Il exploite l'imprimerie typographique et lithographique ainsi que de la librairie qu'avec sa mère il a héritées de son père. Il en devient seul propriétaire en novembre 1877 et fait donc une nouvelle déclaration le en mars 1879.
41, rue de Sèvres (1829)
Il est né le 20 décembre 1792 à Paris; son père était dragon dans les armées de la République et meurt quand il n'a que six ans. Il a étudié dans l'atelier de Gros et se fait connaître par ses croquis de soldats et ses dessins consacrés aux mœurs militaires. Il meurt à Paris le 30 décembre 1845.
Delpech, Motte, Villain impriment une très grande partie de ses lithographies ( Album lithographique de divers sujets composés et dessinés sur pierre) Son brevet est exploité par Ory jusqu'en 1833. Son brevet est annulé en 1855, 10 ans après sa mort, mais sa veuve, qui s'est remariée avec un rentier nommé Prot, ne l'avait ni exploité ni remis à l'administration.
65, rue du Faubourg du Temple
Il est né le 4 novembre 1820 à Ennemain (Somme) ; son père était manouvrier. Il est marié et père de famille. Il a travaillé 18 ans dans la même maison rémoise Cazier & Duval, grossiste en tissus. Il aurait 30 000 F d'économies.
Étant commissionnaire en tissus, il n'est pas expert en lithographie et il lui faudra "quelques mois d'études et de travaux pour conduire l'établissement qu'il a acheté à Roland", juge l'inspecteur Gaillard dans son rapport du 23 août 1861.
Il est né à Sourdun (Seine-et-Marne) le 6 novembre 1801. Son père était cabaretier. Il a été papetier à Paris et veut ouvrir une papeterie et lithographie à Provins.
Son brevet est annulé en 1860 car l'enquêteur a noté qu'il ne l'a jamais exploité et qu'il est inconnu à Provins.
Il est né le 12 juin 1806 à Cosne (Nièvre), d'un père instituteur, devenu libraire en 1823 tandis que sa mère était maîtresse de pension. Il s'est formé à la lithographie à Paris chez Goujon et Formentin.
Il fait en 1825 une demande de brevet de lithographe qui est rejetée. Il a pourtant eu soin de préciser qu'il ne ferait pas de concurrence à d'autres puisqu'il voulait seulement faire des plans géométriques et des dessins. Le 20 mars 1827, il reprend le brevet de libraire de son père et obtient l'année suivante celui de lithographe, appuyé par les notables locaux qui soulignent la nécessité d'un lithographe pour les travaux de ville.
133, rue Saint-Claude
Charmet et cie est un négociant en peaux et cuirs qui utilise une presse autographique professionnellement.
Il est instituteur de formation. " Son but est de faciliter et augmenter ses moyens d’instruction en reproduisant en grand nombre par les procédés autographiques des modèles d’écriture, tables de calcul, tableaux des temps primitifs, cartes muettes géographiques, billets de satisfaction, dessins de récompense et autres choses qui se rattachent à l’instruction, avantages qui rejailliraient sur les enfants en [lui] permettant de leur en faire la délivrance gratis car il n’entend pas cesser de se livrer à l’instruction". Il n’en évoque pas moins les avantages qu’en tireraient la mairie, les affaires, le bataillon cantonnal de la garde nationale. L’enquête préfigurant l’annulation du brevet note qu’il est absent de Coincy depuis 1846.
17, quai de Bourbon
Peintre d'histoire, notamment de dessins de la guerre de Vendée, il demande un brevet pour imprimer des dessins lithographiques représentant l'Histoire de France. Il s'avise en novembre 1827 qu'il n'est pas venu retirer son brevet. Il explique qu'il a été obligé de rentrer à Besançon pour affaires de famille, mais que son retour à Paris est définitif. Il fait intervenir la duchesse de Saulx-Tavannes à qui il avait donné des leçons de dessin. Franchet se montre inflexible et répond en décembre qu'il ne peut obtenir un nouveau brevet par création, mais qu'il se montrera bienveillant s'il trouve à en reprendre un. Sans suite.
20, rue du Cimetière Saint-André 6, place Dauphine (1850)
Il est né le 18 janvier 1806 à La Rochelle (Charente-inférieure). Son père était graveur à Nantes, puis il a ajouté la lithographie à sa spécialité. Il travaille depuis 12 ans avec son père qui l'a officiellement associé dans l'Imprimerie Charpentier et fils, puis Charpentier, père, fils et cie (1838) et qui fait pour lui la demande d'un brevet à son nom pour Paris. La nécessité de cette antenne parisienne est la conséquence du développement de la maison de Nantes.
Ses spécialités sont les étiquettes à l'usage des pharmaciens, liquoristes, confiseurs, parfumeurs ... Il continue, toutefois, de collaborer avec l'imprimerie nantaise de son père en obtenant un brevet de typographe pour Nantes en 1849, puis de libraire, qui permettent d'étendre la production de l'imprimerie paternelle ; il semble que l'imprimerie parisienne ne soit plus alors qu'une antenne de l'imprimerie paternelle nantaise puisque le papier à en-tête de cette dernière précise : "Maison à Paris représentée par M. Gascard, 6 place Dauphine d'où l'on recevra pour Paris et les départements voisins" et qu'Henri Charpentier prenne complètement la suite de son père déjà âgé. Son brevet de lithographe parisien est annulé en 1855, car il reprend à Nantes celui de son père décédé.
32, rue de la Fosse
6, place Dauphine, Paris (1850)
Il est né le 6 mars 1771 à Châlons-sur-Marne (Marne). Son père était orfèvre. Il a d'abord été graveur à Nantes. Il est marié et père d'un fils et d'une fille avec qui il est en société. Il meurt le 26 décembre 1854.
Il a déjà demandé un brevet de lithographe en 1824 qui lui a été refusé au prétexte d'une trop grande concurrence à Nantes. Son brevet obtenu, il demande à faire figurer le nom de son fils sur les impressions ; l'administration refuse puisque son fils n'a pas de brevet, mais admet que la société puisse s'appeler Charpentier et cie. A l'occasion d'une visite de la duchesse de Berry à Nantes, il lui fait l'hommage d'une gravure en lui demandant l'attribution d'un brevet à son fils, ce qui est impossible légalement. Le père et le fils restent donc associés et, tout en respectant la loi, créent une antenne parisienne, par le biais d'un brevet de lithographe attribué au fils pour Paris ; en 1847, c'est à lui aussi qu'est attribué le brevet d'imprimeur en lettres nécessaire à l'imprimerie nantaise, puis celui de libraire en 1851. Pendant toute cette période, il est difficile d'attribuer à l'un ou l'autre telle production lithographique car l'imprimerie nantaise du père travaille en collaboration avec celle parisienne de son fils et lui sert de point de vente. À la fin des années 1840, il semble de plus en plus clair qu'Henri exerce le premier rôle dans l'entreprise, mais il n'obtiendra de brevet de lithographe pour Nantes qu'au décès de son père.
L'entreprise emploie 37 personnes en 1841, 60 en 1848, et possède 20 presses pour un chiffre d'affaires annuel de 100 à 15 000 F . À côté d'une importante production de cartes et plans divers, elle imprime par la lithographie des recueils de planches, vendus par livraisons, d'une remarquable qualité. Félix Benoist est le principal dessinateur (et parfois lithographe) des paysages et monuments, Hippolyte Lalaisse celui des costumes et Jules Gaildrau celui des personnages ; les textes qui les accompagnent sont dus le plus souvent à des érudits locaux. Paraissent ainsi Angers pittoresque (1842), la Galerie armoricaine, costumes et vues pittoresques de Bretagne en 26 livraisons (1844-1845), La Bretagne, scènes de mœurs et sujets pittoresques (2 livraisons), les scènes familières du Keepsake breton de Zoé Coste (1843), l'Armorial général de Bretagne en 68 livraisons de 32 écussons, l'Album du pèlerin de Notre-Dame-de-la-Salette dont les dix planches sont augmentées d'une chromolithographie imprimée en 15 couleurs, La Normandie illustrée, dont les 60 livraisons de 2 à 3 planches donnent à voir monuments, sites pittoresques et costumes de cette province. Ce dernier ouvrage, vendu 120 F (et 240 F pour les 50 exemplaires de luxe) et terminé en 1852, fait pendant à Nantes et la Loire-inférieure, paru deux ans plus tôt en 37 livraisons contenant chacune deux planches lithographiées en deux teintes, voire trois, qui aura une seconde édition en 1857. Les deux ouvrages prétendent transmettre aux générations futures les beautés des monuments, des sites et des costumes que le développement des villes et la mode condamnent. Charpentier, qui est éditeur et utilise les services d'autres libraires pour la commercialisation de ses planches à Rouen, Angers, Vannes et Paris, est le plus important producteur de lithographies de la Bretagne ancienne. Moins originale est sa production d'illustrations religieuses. À côté de ces travaux artistiques, l'imprimerie fait aussi des travaux de ville : publicités, diplômes, etc. La production typographique est dominée par les ouvrages traitant de la religion et les manuels destinés à l'enseignement catholique. Il est récompensé d'une médaille de bronze à l'Exposition des produits de l'Industrie de 1844.
32, rue de la Fosse (1844) 32-34, rue de la Fosse (1876)
3, quai Conti, Paris (1857)
Il est né le 18 janvier 1806 à La Rochelle (Charente-inférieure). Son père était alors graveur, avant de devenir aussi lithographe. Il travaille depuis 1822 dans l'imprimerie paternelle dont il est l'associé, avant de faire la demande d'un brevet de lithographe pour Paris et d'y installer une imprimerie.
Il obtient pour Nantes un brevet d'imprimeur en lettres le 8 janvier 1849, puis de libraire le 13 décembre 1851 ; cela permet à l'imprimerie nantaise d'élargir sa production, puisque son père n'avait pas ces deux brevets, puis de commercialiser les productions artistiques ainsi produites. À la mort de son père, il récupère son brevet de lithographe pour Nantes, abandonnant celui pour Paris. Comme toute grande imprimerie typographique de province, elle imprime des ouvrages aux sujets variés, avec une importance particulière donnée aux ouvrages religieux et aux livres destinés à l'enseignement des écoles chrétiennes. La lithographie tient une place de choix dans l'activité de la maison. Outre beaucoup de plans de ville et de cartes géographiques (dont certaines, muettes, pour l'enseignement), elle a notamment publié la Galerie armoricaine, costumes et vues pittoresques de Bretagne, Nantes et la Loire-inférieure , ensembles d'estampes vendus par souscription et beaucoup d'autres publications illustrées par la lithographie. La mort de Pierre Charpentier et le transfert de son brevet à son fils Henri ne changent pas la production de l'entreprise. Les deux très beaux volumes de Nantes et la Loire-inférieure connaissent une seconde édition en 1857, vendue 75 F, tandis que deux nouvelles entreprises sont lancées. La première, Paris dans sa splendeur : monuments, vues pittoresques, scènes historiques, description et histoire, est vendue en 50 livraisons à 3 F contenant 2 planches lithographiées en deux teintes et 12 pages de textes empruntés à Mérimée, Sainte-Beuve, Viollet-le-Duc, Lassus... Rome en sa splendeur procède de la même volonté de renouvellement et d'élargissement de la clientèle. La seconde, La vie et les mystères de la bienheureuse Vierge Marie, mère de Dieu est "une magnifique publication imitant les plus beaux manuscrits du Moyen Age et comprenant 32 planches avec miniatures représentant les principales scènes de la vie de la Vierge, prières en rapport avec le sujet et riches encadrements de différents styles et de différentes époques, imprimés en chromolithographie à 12 ou 15 couleurs par Lemercier [...] sans aucune retouche au pinceau." Pour ces 32 livraisons, Charpentier a fait appel à Kellerhoven, Ledoux et Gsell. D'autres publications plus modestes comme la Généalogie de la maison Cornulier-Lucinière donnent lieu aussi à illustration par la lithographie. En 1864-1865, La Bretagne contemporaine se propose d'offrir en trois volumes une vision de la Bretagne qui reprendrait celle des publications antérieures en l'élargissant. L'imprimerie a reçu une médaille d'argent de 1ère classe à l'Exposition universelle de Paris (1855) Au 34 rue de la Fosse, a été ouvert un magasin d'estampes, encadrements, papeterie et fournitures de bureaux. Les estampes sont vendues aussi à Paris, au 55 quai des Augustins. Il vend son entreprise à son directeur, Jules Émile Grinsard, en août 1870 et lui cède ses brevets de libraire et de typographe, mais conserve celui de lithographe : il veut continuer à imprimer les illustrations artistiques ; son successeur doit donc faire une demande de brevet lithographique pour les travaux commerciaux. En 1876, l'administration note qu'il n'exerce plus. L'imprimerie, elle, passe entre les mains d'Amédée Boucherie, puis d'Édouard Vincent.
9, rue de la Paix (1872)
Il est né à Chevannes (Côte-d'or) le 23 décembre 1834 ; son père était marchand. C'est un ancien caporal au 44e de ligne. Il travaille comme chef d'atelier dans une imprimerie typographique de Dijon.
Il poursuit la publication de L'Écho bourguignon et ouvre une librairie en septembre 1872.
53, rue Saint Nicolas, faubourg Saint-Martin (1850)
Il est né le 26 août 1809 à Niort (Deux-Sèvres). Son père était cordonnier. Son instruction est fort bornée et il travaille tôt chez un notaire, un huissier, un cafetier (son oncle, dont il tient la caisse pendant 2 ans). Il vient à Paris à 18 ans pour être apprenti chapelier, puis fait son service militaire, de 1831 à 1836 et en sort sergent major. suit les cours des écoles gratuites de Paris Il entre, grâce à un oncle, dans l'administration des Postes comme surnuméraire avec un salaire de 1 000 à 1 500 F annuels à Dunkerque, puis à Paris. Pour compléter ses revenus, il fait des expéditions autographiées pour les notaires, pendant ses heures de bureau. Finalement, il achète un bureau d'écritures et demande un brevet pour travailler chez lui. "Sa femme, qui serait d'ailleurs instruite, dirige elle-même cette entreprise" note le Préfet de police, le 14 avril 1844. Il emploie plusieurs employés et paie un loyer de 600 F.
Sa demande de brevet suscite la réticence de Bailleul car Charrier reconnaît que, s'il était promu et son salaire augmenté, il renoncerait sans doute à l'imprimerie ; de plus, l'inspecteur n'apprécie guère que les fonctionnaires travaillent pour leur propre compte dans les bureaux de l'administration(13 juillet 1844). Charrier obtient néanmoins son brevet par création. Il prévient l'administration le 15 octobre 1850 que les débuts de son établissement annoncés en septembre "n'ayant pas répond à [ses] espérances", il cesse d'exploiter son imprimerie. Il demande à transmettre son brevet à un nommé Jemmé qui est refusé car ni ses compétences, ni sa conduite ni ses ressources ne répondent aux attentes de l'administration de la Librairie (20 février 1851). Brocard, lui, sera agréé.
Il est né à Saintes le 21 mars 1798. Son père y était libraire depuis1791. Il a fait de très bonnes études au collège avant de se mettre à travailler avec son père. Il a trois soeurs et "les dames Charrier offrent un modèle de vertu et de piété".
A la mort de son père, le 8 mai 1829, il demande à reprendre son brevet de libraire qui lui est délivré le 10 juillet 1830. Quand il demande, en 1842, un brevet de lithographe, il fait valoir ses vingt ans d'expérience de la librairie et de la gravure.
Secrétaire et trésorier de la Société chorale et fanfare de Janville, il utilise une presse autographique pour les besoins de la Société.
Il est né à Hancourt (Marne) le 18 juillet 1810 dans une famille de cultivateurs ; sa mère était célibataire. Il a fait son apprentissage chez un imprimeur de Vitry-le-François et il y est resté comme ouvrier pendant trois ans avant de partir pour Paris travailler comme compositeur chez Fain. En 1837, il quitte Montrouge pour Saint Dizier.
Il y obtient un brevet de typographe le 1er juin 1837.
24 bis, rue du Temple
Il est avoué.
Il utilise professionnellement une presse autographique.
Il est né le 1er janvier 1846 à Sérézin (Isère).
Par sa déclaration, il régularise sa situation car il exerce depuis 1870.
22, rue d’Aguesseau 11, rue des Tilleuls 25, Grande rue, Boulogne (1855)
Né le 22 décembre 1831 à Paris, il est marié et père d'un enfant. Il a été écroué en 1849 à Sainte-Pélagie pour cris séditieux.
Il a travaillé chez James et chez Antoine Marcilly, son beau-frère. Il est spécialisé en travaux de ville : faire-part, factures, etc. Il est papetier et demande en 1857 à vendre des livres de piété et des livres classiques car sa profession d’imprimeur ne marche pas.
7, rue des Sept Voies (avril 1857) 38, rue Saint-Jacques (1854)
Elle est née à Paris le 5 juillet 1823. À la mort de son mari, le 28 août 1854, elle a 5 enfants à charge dont l'aîné n'a que onze ans.
Elle reprend l'imprimerie et les deux brevets de son mari. Elle possède, en 1854, 12 presses lithographiques et 10 presses en taille-douce. Sa spécialité est l'imagerie religieuse et les dessins de broderie ; elle imprime notamment les grilles explicatives des ouvrages publiés par Sajou.
Il est né le 9 novembre 1832 à Sète (Hérault) où son père était employé des contributions indirectes. Il meurt le 22 mars 1869 avant l'obtention de son brevet.
54, rue de Rome (1863)
Il est né le 1er novembre 1831. Il est militaire de 1849 à 1853, comme engagé volontaire, et sert en Afrique. Il habite Marseille depuis 1861 et il a travaillé comme ouvrier lithographe chez Decugis et Michalet.
Il a demandé en 1863 un brevet pour Draguignan qui lui a été refusé et il décide de racheter l'imprimerie de son ancien patron. Il est condamné le 9 février 1864, pour absence de dépôt d'une publication, à une amende de 3 000 F réduite ensuite à 100 F.
Il imprime des étiquettes : Chateau de Vignon, 1868 ; Vins étrangers F. Campredon, 1867 ; Encre nouvelle Lacube et Arabeyre, 1876...
Il reprend la direction de l'imprimerie Humbert ainsi que la rédaction et la gérance de la Presse vosgienne.
Né le 21 mai 1798 à Lezoux dans le Puy de Dôme, il est veuf et remarié.
En 1837, il est maître de pension depuis 8 ans à Belleville. Son pensionnat est prospère. «Il donne à ses élèves une éducation toute moderne et l’imprimerie est du nombre des connaissances qu’il veut leur faire acquérir ». Il a fait apposer dans Belleville des affiches lithographiques pour sa pension ; l’enquête, après dénonciation, a montré qu’elles sortaient de sa presse. Son brevet est annulé car, en 1860, il est toujours maître de pension et il n'a jamais vraiment exercé.
Il est né à Longny (Orne) le 28 février 1801 ; son père était marchand. Il est graveur en taille-douce depuis 24 ans et travaille à l'École des Beaux-arts de Lyon. Après avoir été longtemps malade, il meurt le 18 avril 1852.
Rue Saint-Aubin
Il est né le 10 avril 1798 à Angers ; son père était concierge à la manutention des vivres et pains. Il a travaillé dix ans chez Mame, puis un an à Paris dans la librairie. Il revient à Angers où il est très bien vu politiquement.
Il obtient le 15 juin 1829 un brevet de libraire et, le 29 juillet, un brevet d'imprimeur en lettres, de préférence à deux autres candidats car "il a toujours donné des preuves d'attachement à la famille royale". Il publie le journal Le Royaliste. À sa mort, seuls ces deux brevets sont repris ; le brevet de lithographe, dont il semble, à en croire son concurrent Lesourd, qu'il se soit peu servi, est annulé longtemps après son décès.
15, rue de la Préfecture
Il est né de parents inconnus le 30 août 1813 au Mans. Il est dessinateur lithographe et il a travaillé à Paris. Il meurt le 22 octobre 1858.
Il veut faire grâce à la lithographie des dessins sur papier et sur toile, mais aussi des travaux de ville. Après sa mort, son brevet est transféré à Rouillon par l'administration.
Il est né le 30 septembre 1834 à Lunéville ; son père était confiseur.
Il reprend les trois brevets et l'entreprise que lui cède sa soeur.
Elle est née à Lunéville (Meurthe) le 22 janvier 1831 ; son père était confiseur.
À la mort de son mari, elle reprend ses trois brevets et la tête de l'entreprise. En 1870, elle s'en démet en faveur de son frère.
72, passage du Caire (1838)
Il est né le 7 octobre 1814 à Paris. Il est marié et père de famille.
Il est d'abord taille-doucier, mais "la lithographie ayant absorbé presque toute la taille-douce", dit-il, il a besoin d'un brevet pour se mettre à la lithographie.
Il est né à Bègles (Gironde) le 12 juillet 1811 ; son père était tonnelier. Il meurt le 29 novembre 1848.
Il obtient un brevet d'imprimeur en lettres le 22 mars 1836, puis demande, en 1840, deux brevets de lithographe et de libraire, ce dernier par création. Chatenet justifie sa demande par la nécessité de résister à la concurrence des imprimeurs bordelais. La réponse tarde, mais en 1842, les deux brevets sont attribués en même temps. A sa mort, sa veuve prend sa succession.
15, rue Saint-André (1857) 4, rue Saint-André (1877)
Il est né le 28 juillet 1807 à Angoulême. Son père était marchand. Il s'est formé à Paris, Limoges et Angoulême.
En 1833, il demande à pouvoir mettre en oeuvre un procédé de report sur pierre utilisant une encre de son invention qui permettrait de tirer un grand nombre d'exemplaires et concurrencer les impressions typographiques. Pour cela, il lui faut disposer de caractères typographiques, et par conséquent d'un brevet, mais il se heurte à une violente opposition de ses confrères angoumois. Châtenet cherche l'appui de la Chambre consultative des arts et manufactures, en dénonçant la jalousie suscitée par sa réussite professionnelle :"Messieurs les typographes virent avec effroi adopter mon genre de travail et alors comme aujourd'hui, ils se réunirent contre moi et commencèrent une guerre dont vous allez apprécier la loyauté" : demandes de brevets de lithographe et débauchage d'ouvriers formés chez Châtenet. Il plaide qu'il veut "fonder un atelier d'imagerie en concurrence avec Paris, Toulouse, Nancy et Montbéliard. Cet établissement serait de la plus grande utilité soit par l'emploi d'un grand nombre de bras soit en offrant un débouché pour nos papiers soit enfin en propageant le goût du dessin beaucoup trop négligé." Les autres imprimeurs rétorquent que ces arguments ne sont qu'un prétexte et que créer un nouveau brevet d'imprimeur serait une injustice à l'égard de ceux qui ont payé 12 000 F pour reprendre un brevet. Faux, répond Châtenet : ils n'ont jamais payé plus de 1 200 F... La polémique agite les imprimeurs angoumois de juin 1840 à octobre 1841. L'administration prend une demi-mesure en autorisant Châtenet à posséder un petit nombre de caractères. En 1846, Chatenet constitue un nouveau dossier pour obtenir un brevet d'imprimeur en lettres, en joignant un grand tableau généalogique de Guez de Balzac, montrant la nécessité d'un grand nombre de caractères typographiques pour sa réalisation. Les concurrents protestent à nouveau et l'administration renonce à statuer. En 1848, nouvelle offensive de Châtenet, cette fois couronnée de succès le 28 mars. Châtenet est, à l'évidence, un entrepreneur dynamique, récompensé par une médaille de bronze à l'Exposition des produits de l'industrie nationale en 1839. Outre ses recherches pour améliorer, grâce à de nouvelles encres, le rendement des tirages lithographiques, il a breveté en 1838 un procédé pour filigraner le papier après fabrication. Son papier à en-tête annonce qu'il réalise les impressions lithographiques, autographiques et en taille-douce. Il a la clientèle des Papeteries d'Angoulême pour leurs lettres de voiture. Alors que son papier à en-tête de 1840 s'orne d'un grand portrait de Louis-Philippe et d'une reproduction de la Charte de 1830, il soutient sa demande brevet de 1848 en attribuant les précédents refus à des "abus d'influence" dans l'action de "gouvernements rétrogrades qu'un coup de foudre a fait crouler". Le 24 novembre 1855, il est condamné à une amende de 3 025 F pour avoir imprimé un factum hostile au Préfet ; l'administration note au passage qu'il est le seul imprimeur d'Angoulême à avoir accepté d'imprimer la liste des candidats d'opposition aux élections municipales. Toutefois, comme le Préfet juge qu'il a eu des opinions républicaines avancées mais qu'il est aujourd'hui préoccupé seulement de son industrie, l'amende est ramenée à 500 F.
Son fils aîné, Pierre Jules Châtenet, prend trois brevets dans les années 1860.
67, rue des Vieux-Augustins (1836) 63, rue de Cléry (1831) 32, rue Montmartre (1855) 14, rue Tiquetonne (1849) 5, rue Tiquetonne (1842)
Il est né le 22 février 1803 à Paris ; son père était marchand mercier. Sa famille était fournisseur de l'École militaire et elle a connu des pertes considérables pendant les Cent jours. Il a fait son apprentissage chez Lacroix, puis a travaillé chez Langlumé.
Il demande en vain un brevet de lithographe depuis 1828. Il pratique la lithographie et la taille-douce. Il est condamné le 17 juillet 1838 à 3 000 F d'amende pour défaut d'indication de ses nom et adresse sur une affiche autographiée publiée par un nommé Levanier. L'administration de la Librairie propose, le 2 janvier 1839, que l'amende soit réduite à 200 F car il sera déjà suffisamment puni ainsi, sa position étant gênée : il n'a jamais eu plus de 2 ouvriers et il a dû s'endetter pour acheter ses presses, ce qui lui a valu quelques temps de prison à Sainte-Pélagie, à la demande de ses créanciers ; la somme due était néanmoins faible..