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Édition critique des carnets de prison et de la correspondance privée d’Henri Delescluze à Belle-Île (1851-1853)

Archives nationales, 494AP/1, dossier 4 : carnet 2, page 7 : cliquer pour consulter l’image avec la visionneuse des Archives nationales
Archives nationales, 494AP/1, dossier 4 : carnet 2, page 7

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Il est onze heures du soir, tous les habitans de la chambre sont couchés. J’ai travaillé longuement à une œuvre qui ne vaudra sans doute rien. N’importe ! La nuit est terrible, le vent est furieux ; la grêle par moments, vient se briser contre les carreaux ; on entend au loin les clameurs puissantes de la mer sauvage ; les murs de notre baraque tremblent ; le toit frémit et la lumière vacille, mal garantie des rafales qui viennent expirer contre les fenêtres. Pauvres matelots ! Combien d’entre vous à cette heure, roulés par la vague, qui ne reverront plus ni leurs mères, ni leurs femmes, ni leurs enfants.

De profundis clamavi ad te Domine, et miserere nobis ! 1