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Édition critique des carnets de prison et de la correspondance privée d’Henri Delescluze à Belle-Île (1851-1853)

Archives nationales, 494AP/1, dossier 4 : carnet 2, page 36 : cliquer pour consulter l’image avec la visionneuse des Archives nationales
Archives nationales, 494AP/1, dossier 4 : carnet 2, page 36

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Seul ; c’est mon dernier jour de prison. Ce lourd passé et qui représente presque trois années de souffrances s’est dissipé comme un rêve. Demain c’est la liberté, c’est le monde, c’est la famille, c’est la vie. Tandis qu’ici, entre ces quatre murs, c’était la mort. Dieu ne permettra pas qu’un tel bonheur soit infécond. Il m’accordera assez de forces pour élever ma fille. Je suis transformé, des pensées nouvelles agitent mon cerveau : je suis un homme nouveau, mon linceul est tombé. Demain la résurrection ! Quelle joie pour ma mère, si elle pouvait voir toute celle qui m’inonde. Le bonheur est une grande symphonie dont les notes sont écrites par la divinité.