Werther 1 est tombé dans mes mains. Je l’avais déjà lu il y a dix sept ans ! J’en avais seize alors. Plein de confiance en moi-même, mon esprit s’élançait impétueusement dans les champs mystérieux de l’avenir et ne doutait point de la réalisation de ses rêves désordonnés. Intérieurement, je considérais avec mépris ce Werther qui, buté contre une sotte passion, mourait étouffé par son égoïsme et sa faiblesse. Je ne comprenais pas que rien pût arrêter un homme dans sa marche triomphale vers le but dominateur où il tend sans cesse et je ne voyais dans Werther qu’un sot, dans Charlotte qu’une coquette, et dans Albert qu’un mari jaloux.
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