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Édition critique des carnets de prison et de la correspondance privée d’Henri Delescluze à Belle-Île (1851-1853)

Archives nationales, 494AP/1, dossier 4 : carnet 1, page 27 : cliquer pour consulter l’image avec la visionneuse des Archives nationales
Archives nationales, 494AP/1, dossier 4 : carnet 1, page 27

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[...]  aigus traversent les airs ; c’est le tocsin ; un bruit sourd fait trembler le sol, c’est le canon ; tout à coup ici, là, en face, la fusillade éclate ; des cris, des jurements, des gémissements retentissent à chaque instant ; une clameur effroyable s’élève vers le ciel ; un nuage immense de fumée dérobe tout à la vue. C’est l’émeute, c’est la bataille, c’est la révolution !

Le peuple est vainqueur, le haillon a fait fuir l’uniforme. Le tyran est renversé, nous sommes libres : vive la république !

Hélas, dévouements sublimes, acclamations populaires, chants triomphals, qu’êtes-vous devenus ?

(signe graphique) 1

Plus rien ; mon cœur est flétri ; je ne crois plus à rien sur terre, je ne désire rien ; je ne puis plus rien. Autour de moi s’étend un voile noir. Qu’il y a-t-il derrière ? Est-ce un cercueil ? Aux battements affaiblis de mon cœur, je le croirais.

Qu’importe ; ma vie est perdue ; déjà sacrifiée par l’accomplissement d’un devoir, il ne lui restait que de faibles ressorts. Soit ! que la mort vienne s’il lui plaît.