Édition critique des carnets de prison et de la correspondance privée d’Henri Delescluze à Belle-Île (1851-1853)

Tu n’as point répondu à ma lettre du 18 février dernier. Cependant j’attendais un mot de toi avec impatience ; enfin, peut-être serai-je plus heureux cette fois.

Voici ce qui arrive. Des amis m’écrivent de Paris que je suis banni, sans doute ainsi que d’autres, et que je vais être dirigé sur la frontière un de ces jours. Lorsque cet ordre sera arrivé ici, que faudra-t-il faire ? De quel côté me dirigerai-je ? Voilà quel est l’embarras de ma situation. N’ayant pas de fortune, je vais probablement être conduit de brigade en brigade jusqu’au  Havre ou jusqu’ au Pont-de-Beauvoisin ² . Je suis fort inquiet de tout ceci et quoique je sois, au fond, ravi de quitter cette horrible prison de Belle-Île, l’incertitude de mon avenir ne laisse pas que de m’effrayer beaucoup.

Dis-moi donc, mon cher ami, ce que je dois faire, mon éloignement du monde[...] 

Tu n’as point répondu à ma lettre du 18 février d^r. Cependant j’attendais un mot de toi avec impatience, enfin, peut-être serai-je plus heureux cette fois.

Voici ce qui arrive. Des amis m’écrivent de Paris que je suis banni, sans doute ainsi que d’autres et que je vais être dirigé sur la frontière un de ces jours. Lors que cet ordre sera arrivé ici, que faudra-t-il faire ? De quel côté me dirigerai-je ? Voilà quel est l’embarras de ma situation. N’ayant pas de fortune, je vais probablement être conduit de brigade en brigade jusqu’au Havre ou jusqu’au Pont de Beauvoisin. Je suis fort inquiet de tout ceci et quoique je sois au fond ravi de quitter cette horrible prison de Belle-Île, l’incertitude de mon avenir ne laisse pas que de m’effrayer beaucoup.

Dis-moi donc, mon cher ami, ce que je dois faire, mon éloignement du monde[...]