Belle-Île, 31 mai 1852 1 .
Je profite de l’occasion que me présente le départ d’un de nos camarades du complot de Lyon, M. Chevassus , banni et dirigé sur l’Angleterre. Ne connaissant personne à Londres, ignorant la langue, il serait heureux si tu pouvais lui rendre les services qui rendraient son séjour utile à ses intérêts. C’est un des négociants les plus honorables de Lyon ; personnellement je n’ai eu qu’à me louer de ses bons et fraternels procédés ; et je sais, mon cher ami , combien, et en mille circonstances, tu as considéré mes amis comme les tiens !
Je ne puis donc te recommander Chevassus plus vivement que je ne le fais.
Je ne reçois point de tes nouvelles, ni de Mère non plus ; je suis bien abandonné ; enfin j’attribue ce silence à l’absence de bonnes nouvelles qui rend une correspondance plus rare.