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Édition critique des carnets de prison et de la correspondance privée d’Henri Delescluze à Belle-Île (1851-1853)

Archives nationales, 494AP/1, dossier 4 : carnet 1, page 21 : cliquer pour consulter l’image avec la visionneuse des Archives nationales
Archives nationales, 494AP/1, dossier 4 : carnet 1, page 21

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[...]  avec le pain et le cirque, panem et circenses 1 ; aujourd’hui c’est avec la faim et le canon qu’on le maîtrise et qu’on se fait aimer de lui.

Du 1er au 21 décembre 1851, M. Bonaparte aurait dû être fusillé. Le 22 décembre il était sacré par 7 millions et demi d’ilotes. A lui l’avenir.

M. Ledru-Rollin n’était qu’un grand artiste. M. Bonaparte a été un homme pratique  ; il a joué sa tête, il  [a] gagné sa partie. Tant mieux pour lui.

Revenons à Proudhon . Il a donc attaqué le gouvernement de février ; il a donné son coup de pied aussi ; maintenant chez ses pairs voyez quelle mêlée ; partout cet homme trouve matière à sarcasme ou même à calomnie ; il attaque celui-ci, insulte celui-là ; calomnie Paul, ridiculise Pierre; il coupe les jarrets à un confrère, plante un poignard dans la poitrine d’un ancien ami. Et satisfait de cette lutte honteuse, déplorable pour la démocratie, il se dresse aux yeux de la population inquiète d’une telle conduite et dit avec orgueil : Destruabo et aedificabo 2 3 .

Nous avons vu avec douleur plus d’une fois son instinct de destruction assouvi. Mais qu’a-t’il édifié ? Le doute, l’inquiétude, la défiance. M. Proudhon a produit par ses écrits les votes de décembre  [18]48 et de décembre  [18]49. À lui le remords, à lui le châtiment.