[...] et crût qu’elle serait infaillible le jour qu’elle exprimerait librement sa volonté.
Hélas, quelle erreur. Et c’est avec de pareil éléments que M. Proudhon veut organiser la loi sociale. C’est avec les votes généralement inintelligents que M. Proudhon veut reconstituer la société française. Quoi sur 900 constituants, la France n’a su choisir que 2 à 300 démocrates plus ou moins avancés, c’est-à-dire une minorité insignifiante le lendemain d’une révolution. Et M. Proudhon veut l’appeler à nommer tous ses fonctionnaires ! A propos d’une législative la France n’a nommé que 200 démocrates à 250 sur 750, et M. Proudhon veut faire dépendre la réorganisation démocratique de ces mêmes votes qui ont produit en 1848 M. Bonaparte avec 5 millions 1/2 de voix et l’ont ramené en 1851 avec 7 millions 1/2 après l’acte le plus monstrueux qui ait jamais été commis dans un pays civilisé.
Oh non, la France est comme la Liberté de M. Auguste Barbier 1 : elle n’aime que ceux qui la frappent et la domptent.
M. Bonaparte a bien fait ; lui seul a compris la situation ; autrefois on apaisait le peuple romain [...]