[...]
Précisément
, reprit-il en riant, et sans danger d’en
être soupçonné.
Étonné de cette pensée, je m’attachais, tout en paraissant plaisanter, à
lui prouver combien il serait facile de le convaincre du fait. En
effet
, lui disais-je, en supposant que vous me tuiez du
coup, les médecins sauraient parfaitement découvrir si le coup de
hache m’a été donné par un étranger ou par moi-même. D’ailleurs, un
pareil coup donné par soi-même n’aurait jamais la force d’impulsion
que si il était donné par la main d’un autre.
Ceci et
d’autres considérations parurent le convaincre.
(Je répète que nos relations étaient parfaites, qu’il avait même une réelle amitié pour moi, qui lui donnais des leçons de grammaire et d’arithmétique).
Le soir ou le lendemain, son accès s’empara de lui. Dès que je le vis couché, je pris la hache et allais la mettre sous un lit à l’autre extrémité de la chambre. Pendant ce temps-là, privé de connaissance, il se débattait sur son lit en proie à son mal. Aussitôt que son état de somnambulisme commença, son premier soin fut d’aller à l’endroit où se trouvait ordinairement la hache. Ne l’y voyant plus, il leva la tête, les yeux [...]