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Édition critique des carnets de prison et de la correspondance privée d’Henri Delescluze à Belle-Île (1851-1853)

Description matérielle du corpus édité > Constitution du corpus

Les textes édités ici font partie de l’ensemble des documents produits par Henri Delescluze pendant les années de sa détention et de son exil en Angleterre et aux États-Unis après sa sortie de la prison de Belle-Île-en-Mer le 18 avril 1853. Les documents sont conservés aux Archives nationales et à la Bibliothèque municipale de Lille. Ils appartiennent à un même ensemble de papiers de la famille Delescluze, vraisemblablement regroupés à la mort d’Henri Delescluze, en 1879, par Octave Advenant, ami de la famille et ancien collaborateur du Réveil (journal fondé par Charles Delescluze en 1868). Octave finança le retour d’Henri en France en 1879 et prit en charge ses funérailles. L’ensemble des documents, vendu à Paris en mars 1904, est décrit dans le catalogue de vente 1 .

La Bibliothèque municipale de Lille conserve une importante masse de documents de la main d’Henri Delescluze et parmi eux, un cahier manuscrit, « carnet de Lyon ». Ce document relate l’arrestation et la détention provisoire d’Henri Delescluze à la prison de Mazas, puis à celle de Roanne (comprise dans l’enceinte du palais de justice de Lyon), et le voyage de Delescluze de Lyon à Belle-Île. À Lille sont aussi conservés des notes de cours ou de lecture, des textes de fiction d’Henri Delescluze (romans, nouvelles, pièces de théâtre) ainsi qu’une partie de sa correspondance.

Les Archives nationales possèdent huit carnets d’Henri Delescluze rédigés lors de sa détention à Belle-Île et de ses exils anglais et américain. Tenus régulièrement au jour le jour, ces carnets, qu’Henri Delescluze lui-même appelait les « Éphémérides », relatent les événements de la vie quotidienne de leur auteur en détention, puis en exil.

Les pages écrites à Belle-Île ont été réunies en cahiers par Henri Delescluze lui-même et reliées sous une couverture bleue cartonnée. À sa sortie de prison, Henri Delescluze emporte ces deux premiers carnets qui l’accompagnent tout au long de son voyage. Avec le temps, désireux de mettre ses carnets en ordre, Delescluze les a numérotés. Pour la plupart d’entre eux, il a également indiqué sur la page de titre, ou sur la première page du carnet en cas d’absence de page de titre, les dates extrêmes et les adresses, ainsi que le lieu de la rédaction de chaque carnet.

Pour les carnets conservés aux Archives nationales, nous avons établi la chronologie suivante :

  • premier carnet : du 30 novembre 1851 au 16 octobre 1852 ;
  • deuxième carnet : du 17 octobre 1852 au 26 mars 1854 ;
  • troisième carnet : du 27 mars 1854 au 15 décembre 1854 ;
  • quatrième carnet : du 1er janvier 1857 au 19 décembre 1857 ;
  • sixième carnet : du 24 avril 1858 au 12 décembre 1858 ;
  • septième carnet : du 13 décembre 1858 au 21 novembre 1859 ;
  • treizième carnet : du 27 décembre 1863 au 19 février 1865 ;
  • quatorzième carnet : du 23 juin 1866 au 4 novembre 1866.

La plupart de la correspondance connue d’Henri Delescluze est également conservée aux Archives nationales. Pour cette correspondance, nous avons établi le comptage suivant :

  • 1852 : six lettres envoyées ;
  • 1853 : sept lettres envoyées ;
  • 1854 : deux lettres envoyées et cinq reçues ;
  • 1857 : deux lettres envoyées et une reçue ;
  • 1858 : deux lettres envoyées ;
  • 1859 : une lettre envoyée et deux reçues ;
  • 1865 : une lettre envoyée ;
  • 1866 : une lettre envoyée et deux reçues.

Ainsi, la correspondance de Delescluze n’est pas nombreuse mais présente un avantage important. La plupart des lettres sont échangées avec la mère de Delescluze, son frère Charles et sa sœur Azémia. Il s’agit, donc, de lettres des gens les plus proches du détenu, écrites sur un ton familier et donnant un grand nombre d’informations sur la vie réelle de Delescluze en prison et durant son exil.

Vu l’importance de l’ensemble des documents produits par Henri Delescluze et conservés aux Archives nationales à Paris et à la Bibliothèque municipale de Lille, pour la présente édition électronique, il nous a fallu choisir les textes à éditer. Notre choix s’est donc porté sur des textes originaux et non fictionnels témoignant de la vie réelle de Delescluze et du contexte politique contemporain. Nous nous sommes concentrés sur la période de détention d’Henri Delescluze à Belle-Île (du 30 novembre 1850 au 18 avril 1853). Ainsi, nous éditons les textes du premier carnet, rédigé dans son intégralité à Belle-Île, et de la plus grande partie du deuxième traitant de la fin de sa détention. La correspondance a vraisemblablement une valeur essentielle pour le détenu, qui note soigneusement la réception ou l’envoi des lettres, car elle reste un de ses seuls liens avec le monde extérieur. C’est pourquoi nous avons jugé intéressant de publier les quinze lettres suivantes d’Henri Delescluze écrites ou reçues lors de sa détention :

  • Henri Delescluze à Charles Delescluze, 15 décembre 1851.
  • Henri Delescluze à Charles Delescluze, 5 mars 1852.
  • Henri Delescluze à sa sœur, Azémia Delescluze, 27 mars 1852.
  • Henri Delescluze à Charles Delescluze, 30 avril 1852.
  • Henri Delescluze à Charles Delescluze, 31 mai 1852.
  • Henri Delescluze à sa mère, Marie Lavenant, 22 août 1852.
  • Henri Delescluze à Charles Delescluze, 3 novembre 1852.
  • Charles Delescluze à Henri Delescluze, 24 novembre 1852.
  • Henri Delescluze à Charles Delescluze, 5 décembre 1852.
  • Henri Delescluze à sa mère, Marie Lavenant, 12 février 1853.
  • Henri Delescluze à Charles Delescluze, 19 février 1853.
  • Henri Delescluze à sa mère, Marie Lavenant, 22 mars 1853.
  • Henri Delescluze à Charles Delescluze, 31 mars 1853.
  • Baron de Ravinel à Henri Delescluze, 5 avril 1853 2 .
  • Henri Delescluze à sa mère, Marie Lavenant, 12 avril 1853.