Description matérielle du corpus édité > Écriture et graphie
a. Écriture quotidienne à l’usage privé de l’auteur
Nous avons déjà remarqué que l’écriture d’Henri Delescluze est assez fine et rapide, sans être calligraphiée ce qui s’explique par la destination du carnet qui sert à noter les évènements de la vie quotidienne. Le carnet reste également un document destiné à l’usage privé de son auteur. Ce n’est donc ni la beauté, ni la lisibilité de l’écriture qui ont été jugées importantes.
La rapidité de l’écriture impose une sorte de dédain pour la graphie. Nous pensons surtout au mélange des lettres n, u, m qui ne sont pas toujours faciles à distinguer. C’est parfois aussi le cas des lettres e et c. La lettre a peut être souvent confondue avec les deux lettres, e et i. De même pour les lettres t et c.
b. Exemples de calligraphie du XIXe siècle
L’écriture de certaines dates se distingue par sa qualité calligraphique. Sans doute s’agit-il d’un moyen pour permettre à Delescluze de se repérer dans son carnet. On peut aussi supposer qu’elles ont été écrites à l’avance, à l’instar d’un agenda à remplir, Delescluze complétant ensuite les journées par des mentions ou l’indication « Rien / Nothing ».
c. Abréviations
Une autre façon de permettre la rapidité de l’écriture consiste en l’usage d’abréviations. Remarquons qu’Henri Delescluze a élaboré sa propre méthode d’abréviation. Ainsi, il écrit la ou les premières lettres du mot, suivies d’un ou trois points, et termine le mot par une ou plusieurs lettres ou par un ou plusieurs points. La quantité des lettres écrites dépend de la longueur du mot. En revanche, la quantité des points à l’intérieur du mot paraît dépendre de la volonté de l’auteur. C’est par exemple le cas du nom de l’un des détenus de Belle-Île, Batilliat, qui est abrégé de la façon suivante : « B.at. ».
Les identifications de certaines personnes dont les noms ont été ainsi abrégés sont devenues possibles grâce à la recherche dans les registres d’écrou de Belle-Île.