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L’édition

Conception et contenu du volume.

Tel qu’il est présenté, ce « cartulaire » semble surtout être le prétexte à une histoire du prieuré qui, parce qu’elle se base presque exclusivement sur les documents édités, se révèle très sèche et « au ras des actes ».

La présentation de l’édition compte ainsi 90 pages, dont 89 pour retracer l’histoire du prieuré et une pour présenter l’édition. Suivent les actes, édités dans un ordre chronologique imparfait qui est celui d’Afforty, puis un appendice de douze documents, également pris chez Afforty, allant de 1737 à 1761 et venant apparemment du fonds du prieuré (pièces de procès, visites…). Une liste des prieurs, provenant elle encore du travail d’Afforty, un index des noms propres et une liste des actes en guise de table des matières complètent cette édition a minima.

Les documents retenus dans la partie principale (hors appendice) sont peu nombreux, soit 56 pour plus de deux siècles, mais avec de grosses lacunes. Sans surprise, ils datent majoritairement du xiiie siècle. En voici la répartition :

Tableau de répartition chronologique des actes
 
xie siècle 3
Seconde moitié xie siècle 3
1061-1070 1
1081-1090 1
1091-1100 1
 
xiie siècle 1
1171-1180 1
 
xiiie siècle 52
Première moitié xiiie siècle 23
1211-1220 3
1221-1230 4
1231-1240 5
1241-1250 11
Seconde moitié xiiie siècle 29
1251-1260 11
1261-1270 4
1271-1280 13
S.d. 1

Qualité de l’édition.

À la page lxxxix de son introduction, l’éditeur, avouant ses lacunes en diplomatique, prévient : « Je n’ai pas la prétention d’offrir au public une œuvre d’érudition. » De fait, on aura plus vite fait d’énumérer les éléments présents dans l’édition que ceux qui manquent pour la rendre pleinement utilisable : transcription des documents (sans aucune norme d’édition donnée), avec un regeste très sommaire (repris d’Afforty ?), indication de la référence dans les manuscrits d’Afforty, notes d’identification principalement pour les toponymes, et index des noms propres avec noms modernisés.

Au chapitre des manques, outre une numérotation des actes et une bibliographie, on signalera les plus élémentaires caractères diplomatiques (original/copie/vidimus…, matière, dimensions, signes de validation) et surtout la recherche des différentes versions des actes en vue de l’établissement de textes fiables. À ce propos, il reste des mots non lus, dont on aimerait savoir qui d’Afforty ou de Vattier n’a pas su les déchiffrer.

De manière générale, la servilité de Vattier vis-à-vis du travail d’Afforty est telle, qu’il faudrait plutôt intituler ce livre Chartes du prieuré de Saint-Christophe-en-Halatte, d’après le chanoine Afforty, sans oublier qu’on peut peut-être tirer plus de ses copies que ne l’a fait l’abbé Vattier. Cet ouvrage constitue certes une base pour l’étude du prieuré au Moyen Âge, dans la mesure où le chartrier semble avoir peu subsisté et où les copies du xviiie siècle sont peut-être les seuls témoins qu’il en reste. Mais en tout état de cause, une recherche systématique des originaux, une réflexion sur le fonds d’archives du prieuré et une description minimale des caractères externes et internes de ses documents s’imposent à qui voudra entreprendre à ce sujet un travail scientifique.