[...] avant le 2 Décembre, comme après cette date, en catégories diverses : il y aurait, dit-on, des bannis, des internés, et des condamnés maintenus dans leur prison.
Si le gouvernement se décide à cela, en définitive, pour quelques-uns, ce sera une aggravation. Aussi, les travaux dont je te parlais plus haut pourront-ils m’être très utiles, si cette mesure m’atteint, ce dont je doute ; je n’aurai pas cette chance.
L’affaire de Huber a été ici différemment appréciée. Son état maladif était tel que le malheureux ne devait pas, disait-on, passer le printemps. Ensuite et à plusieurs reprises, il avait officiellement annoncé à quelques-uns de ses amis, depuis plusieurs mois, qu’il était résolu à quitter complètement la vie politique. Était-ce parce qu’il sentait ses forces physiques s’en aller ? Je n’en sais rien. Quelques-uns l’ont blâmé, il est vrai, mais ç’a été plutôt du développement prétentieux donné à son [épî]tre que de la demande de bannissement en elle-même, qu’on aurait voulu lui voir faire, et simplement et sans réflexion aucune.
Barbès et Fayolle , Langlois et Boch , tous enfin, que je vois journellement, te serrent affectueusement la main, les deux premiers surtout, avec lesquels je suis le plus fréquemment.
Je ne puis que me louer des procédés de la personne en question. Toutes les fois qu’elle trouve l’occasion de m’être agréable, elle le fait avec une bienveillance extrême. Elle me parle quelquefois de toi, en termes qui me font un vif plaisir.