« Marie, royne de France. — De la justice ou ressort du prieuré d'Espernon. — Arrestus pro charrono burgi Sancti Thome. »
- B N° 11 de la liasse. Double queue de parchemin.
- a Cartulaires de Saint-Thomas d'Epernon et de Notre-Dame de Maintenon, prieurés dépendant de l'abbaye de Marmoutier, éd. Auguste Moutié et Adolphe de Dion, Rambouillet, 1878.
                « Marie
                    par la grâce de dieu Roine de
                      France A touz ceus qui ces présentes lettres
                  verront salut.
                Comme le baillif de Montfort,
                  procureur de nostre chière et amée cousine, la duchesse de
                      Bretaigne, nous requeist ou non de la dite
                  duchesse, auoir la court et la congnoissance, pour reson du chastel de
                    Montfort, de plusieurs cas et articles ci dessouz nommez,
                  des quieus nostre baillif de Mante
                  metoit empeschement en disant que à lui en son siège de
                    Mante appartenoit la court et la congnoissance diccus, et
                  que illeuques deuoit demourer.
                Sachent tuit que, nous sus les diz cas et articles auons veu et regardé, en
                  consueil et deliberation par nostre noble consueil, en la manière qui ensuit ;
                  Premièrement le prieur dEspernon procureur de
                    Mèremoustier se douloit et requèroit, que comme il eust
                  esté anciannement, pour lui et pour séglise dEspernon.
                en saisine destre gardez par le siège du chastel de Nogent
                  et par le préuost de ce lieu, toutes foiz que les cas si estoient eschoiz  et contrinz feust daler à Mantes et destre gardé
                  par le siège de Mantes, ou grief et préjudice de lui et
                  séglise et ou grant dommage ; Et le dit prieur nous eust requis par plusieurs foiz
                  que par le siège de Nogent feust gardé, et tenu en sa
                  saisine destre gardé par le préuost de Nogent, et le deuant
                  dit procureur à la dite Duchesse proposast au contraire, que les genz à la Contesse dAubemalle du chastel
                    dEspernon estoient en saisine que toutes foiz que le dit
                  prieur ou non de séglise, se vouloit douloir de la gent à la dite contesse
                    dAubemalle, de griès ou dautres choses que illi eussent
                  fez à lui ou à ses hommes, que il estoit traitiez au siège de
                    Mante, et illeuques deuoit demourer, Pour quoi requeroit
                  le procureur de la dite Duchesse, que comme la dite Contesse
                      dAubemalle feust en la foy de la dite Duchesse du
                  chastel dEspernon, et se ressortissist devant li à
                    Montfort que aussi comme la dite Duchesse se
                  ressortissoit à Mante, deuoit demourer la dite Contesse au
                  siège de Mante, et le dit prieur si disoit que se traitié
                  auoit esté à Mante ce aououit esté depuis ceu, que une
                  grâce qui donnée fu du Roy nostre sire à la dite Duchesse que la Contesse d'Aubemalle qui à ce temps se
                  ressortissoit à Nogent, se ressortissist à
                    Montfort, et de Montfort à
                    Mante, aussint comme le dit chastel de
                    Montfort fesoit, et que de ce auoit bien fet touz jours
                  le dit prieur retenne que il ne li feist préjudice, et que requis nous auoit
                  destre gardez en sa saisine par le chastel de Nogent, et de
                  quoi nous feusmes bien recordant, que commandement auions fet au dit prieur, que
                  seurement il alast soy ressortir à Mante, sans ce que il
                    li feist aucun préiudice, et que le plus toust que nous pourrions
                  auoir deliberation de parler au Roy, nous saurions questoit la volenté du Roy du
                  dit ressort, et ce seu nous li ferions droit.
                Tout oui ce qui proposé estoit d'une part et d'autre, veu les lettres le Roy à
                  nous enuoiées sur ceu, et la grâce que le Roy auoit donnée à la dite Duchesse, du
                  deuant dit ressort dEspernon, dit fu et par arrest, que de
                  la saisine, dont la dite Duchesse se vouloit aidier que le dit prieur afin que il
                  demourast du ressort de Mante, depuis la dite grâce donnée
                  du  Roy, la dite Duchesse deci en avant ne sen pourra plus aidier
                  enuers ledit prieur ; mès se la dite Duchesse veust monstrer, le dit prieur
                  appelé, que anciannement le dit prieur se ressortissist à
                    Mante elle y sera receue, et aussi se le dit prieur veust
                  monstrer, que anciannement il se ressortissist au châtel de
                    Nogent, il y sera receuz ; et sus ceu les enquestes
                  faites droit et sera.
                Item, le procureur de la dite Duchesse requeroit à nous la court et la
                  congnoissance dune demande, que le dit prieur dEspernon
                  fesoit au baillif de la Contesse dAubemalle de ceu que il disoit, que comme il
                  s'église et ses hommes feussent en lespécial garde de nous, et en saisine destre
                  gardez par nous, et en sa tierre feust venuz le dit baillif
                    dEspernon, eust pris un homme pour le fet dune occision,
                  et iceli pendu et tuié sanz lay et sans jugement ou grief du dit prieur et de
                  s'église, que cette congnoissance lui deuoit appartenir, et deuant li deuoit aler,
                  le dit prieur et ce requerre mesmement quie le dit procureur maintaigne que le dit
                  homme fu pris en la terre du dit prieur pour soupeçon de murtre, de quoi la
                  congnoissance en appartenoit à la contesse dAubemalle ; et nostre dit baillif
                  proposoit et disoit afin que la congnoissance de ceu li demourast, que le cas
                  dessus dit estoit occision ; et que débat en estoit entre le dit prieur, et la
                  dite contesse, à sauoir se le cas estoit occision ou murtre.
                Et que du dit débat pour la reson du dit prieur lequel est en nostre espécial
                  garde, la congnoissance en appartenoit à nostre dit baillif, à sauoir se le fet
                  estoit occision ou murtre, et disoit nostre dit baillif que enqueste seu estoit
                  faite sauoir se le cas estoit occision ou murtre, du consentement du dit prieur et
                  du baillif à la dite Contesse par quoi disoit nostre dit baillif que parmi la dite
                  enqueste len pouet venair clèrement, à sauoir se le fet est occision ou murtre ;
                  Tout oui ce qui proposé estoit dune part et dautre, dit fu et par arrest que la
                  dite enqueste sera ouuerte et se jugera à fin deue.
                Item le procureur de la dite Duchesse nous requèroit la court et la congnoissance
                  du préuost dEsparnon, dune demande que le charron du bourt
                    Saint Thomas fesoit au dit préuost deuant nostre dit
                  baillif, de  ce que il auoit pris et emporté les houstinz du dit
                  charron, ce que il ne pouet ne ne deuoit, et requeroit à notre dit baillif que par
                  lui li feussent délivrez ; Et disoit le dit procureur à la Duchesse,
                  que le dit charron estoit franche personne, et que deuant le baillif à la dite
                  Contesse, ou deuant son dit préuost auoit requis la déliurance de ses hostinz, Et
                  que acepté les auoit à juges, et entré en procès pour prendre droit deuant eus
                  pour quoi la congnoissance en deuoit estre rendue à la dite Duchesse, comme la
                  dite Contesse, pour reson de son chastel dEspernon se
                  ressortissist à Montfort ; Et nostre baillif proposoit et
                  disoit afin que la congnoissance de ce li eu deust demourer que le dit charron
                  estoit hoste couchant et leuant au dit prieur, lequel prieur estoit en nostre
                  garde espécial lui et ses hommes, et en saisine destre gardé par nous, Et que
                  toutes foiz que empeschement lui estoit mis à lui ou à ses hommes par nous estre
                  ostez ; et se disoit nostre dit baillif que le dit prieur sestoit adjoint en
                  procès avecques le dit charron son homme, afin que la franchise que ses hommes
                  auoient, par nous leur pouist estre gardée.
                Tout oui ce qui proposé estoit dune part et dautre, dit fu et par arrest, que se
                  le dit bailif à la Contesse, ou son préuost pouaient prouuer que le dit charron,
                  en tant que il est franche personne, eust requis deuant iceus des hostienz, et lui
                  mis en procès pour prendre droit deuant eus, que la congnoissance leur en demoura
                  pour tant quie au dit charron touche, et se il ne le peuent prouuer, la court et
                  la congnoissance en demourra pardeuers nostre dit baillif, pour tant que le dit
                  prieur qui en notre garde est, sest adioint aueiques le dit charron ; les quèles
                  choses dessus dites nous certefions par naus lettres seellées de notre propre
                  seel.
                Données 


