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Orientation archivistique

Le chartrier

Il ne reste plus rien du chartrier médiéval de l’abbaye de Morienval, hormis trois actes de 1432 à 1445 concernant Béthencourt, sous la cote H 7728 des Archives départementales de l’Oise.

Quant aux archives de l’époque moderne, très lacunaires elles aussi, elles ont été réunies à celles de l’abbaye bénédictine de Royalieu lors de la suppression de l’abbaye de Morienval au XVIIIe siècle. Elles se trouvent également aux Archives départementales de l’Oise ; le Répertoire numérique de la série H, réalisé par J. Estienne avec la collaboration de Louis Carolus-Barré en 1942, nous en fait connaître l’essentiel, à l’entrée Royalieu principalement : H 7725 à H 7769 (cette dernière cote correspond à un registre des biens de l’abbaye de Morienval réalisé au XVIIIe siècle). Dominique Lebée a exploité ces archives pour son étude sur l’abbaye (voir bibliographie).

Par ailleurs, l’inventaire des titres et papiers de Royalieu fait en 1790 par le district de Compiègne, coté 1Q21644 aux Archives départementales de l’Oise, comporte une analyse très détaillée des documents, dont certains sont issus de l’ancienne abbaye de Morienval (voir le Répertoire numérique de la série Q, dressé par H. Crampion en 1960).

Enfin les Archives départementales de l’Oise conservent des plans de l’abbaye et de ses domaines aux XVIIe et XVIIIe siècles, sous les cotes PLAN 1229/1 et 2, 1229/5 et 1229/7 à 9. Le musée Vivenel de Compiègne conserve également des cartes et estampes de l’abbaye.

Les cartulaires

Stein signale, dans sa notice no 2603 consacrée à Morienval, un cartulaire perdu de l’abbaye de Morienval, daté de 1323 et se composant de 29 feuillets de parchemin (voir aussi http://www.cn-telma.fr/cartulR/entite785/). Le cartulaire perdu est par chance connu par une copie de 1764, le manuscrit latin 9987 de la BnF, un in-4o de XII-91 feuillets de papier. Ce manuscrit est en très bon état (il a été restauré en 1975).

Il y est précisé au fol. I que le cartulaire de Morienval « a été fait en l’an 1323 ; l’écriture qui est très belle et très correcte en prouve l’authenticité. Il est écrit sur 29 feuillets de parchemin en très bon ordre, excepté les deux derniers […], dans lesquels sont contenus 80 titres. »

Suit, du fol. I au fol. XII, une « analyse sommaire des titres contenus dans le cartulaire de l’abbaye de Notre-Dame de Morienval, autrement Morgneval ou Mornneval, située dans le diocèse de Senlis (sic). »

Par ailleurs, au fol. 89, on trouve la note suivante : « La fin de ce dernier titre [no 79], à compter de ces mots illis de jure pertinere, a été ajoutée et est d’une écriture différente de celle du cartulaire, laquelle paraît être du XVIIe siècle. Il manque en cet endroit plusieurs feuillets et ceux qui restent, qui sont au nombre de deux, sont très imparfaits. Le premier est coupé jusqu’aux deux tiers et n’est écrit que du côté recto. Il contient la fin d’un vidimus de lettres, qui n’est pas pareillement de la même écriture que celle du cartulaire, mais paraît être de la fin du même siècle. À la suite il y a deux notes qui sont vraisemblablement les notes des titres qui manquent. L’écriture paraît être du 16e siècle. Le deuxième et dernier feuillet n’est écrit que du côté verso et contient un titre entier. L’écriture est aussi différente de celle du cartulaire : elle paraît être de la fin du XIVe siècle ou du commencement du XVe. »

Enfin, il est à noter que Stein signale à tort dans sa notice 2603 qu’on trouve d’autres copies du cartulaire de Morienval dans le volume 74 de la collection Baluze (BnF), aux pages 184-206 : il s’agit de copies du cartulaire de Morigny, non de Morienval.

Les documents nécrologiques

Auguste Molinier, dans Les obituaires français au Moyen-Âge, Paris, 1890, signale un fragment de l’obituaire de Morienval, contenant notamment un long éloge de Barthélemi de Roye, chambrier de France (mort en 1237). Ce manuscrit est conservé à la BnF, collection Duchesne, XCVII bis, et a été publié par Léopold Delisle dans les Instructions adressées par le Comité des travaux historiques et scientifiques aux correspondants du ministère de l'Instruction publique et des Beaux-Arts, littérature latine et histoire du Moyen Âge, Paris, 1890, pages 65-67. Ce fragment d’obituaire n’est pas signalé dans le Répertoire des documents nécrologiques français de Jean-Loup Lemaitre.

Autres sources 

L’évangéliaire de Morienval, conservé à la bibliothèque du chapitre de Noyon (auj. bibliothèque municipale) contient plusieurs chartes de l’abbaye que Peigné-Delacourt a intégrées à son édition. Le manuscrit appartenait à l’abbaye de Morienval depuis le milieu au moins du XIIe siècle : on en a la preuve par deux chartes transcrites sur les feuilles de garde et fol. 17v, dont la plus ancienne date de l’abbatiat de Mathilde (1140-1161). L’abbaye des bénédictines de Morienval était alors en plein épanouissement, comme l’atteste la splendeur de l’architecture de l’église abbatiale, mais il est douteux qu’elle ait possédé un scriptorium trois siècles plus tôt. La décoration du manuscrit permet de rattacher le manuscrit à l’école de Reims (scriptorium de l’abbaye d’Hautvillers sans doute) et à l’époque carolingienne (fin IXe siècle). Au XVIIe siècle, Mabillon cite les chartes, qu’il a trouvées à Morienval « in veteri codice Evangeliorum ». Le manuscrit est inscrit à l’inventaire des Monuments historiques (Patrimoine des bibliothèques de France, t. II, Nord-Pas-de-Calais, Picardie, Payot, 1995, p. 148-149).