École des chartes » ELEC » Cartulaires d'Île-de-France » Saint-Merry de Paris » Cartulaire » Avril 1225-1226

Composition d'après laquelle les chanoines de Saint-Merry reconnaissent aux léproseries de Juvisy et de la Banlieue le droit de percevoir 9 sous de rente sur des maisons situées dans la rue Neuve-Saint-Merry.

  • B Bibliothèque vaticane, Reg. lat. 907, fol. 55v°, cartulaire du XIIIe ou XIVe siècle.
  • a Cartulaire et censier de Saint-Merry de Paris, éd. Léon Cadier et Camille Couderc, Paris, 1891.
D'après a.

De xii denariis census recisis de decem solidis collatis duabus leprosariis ; qui decem solidi erant augmentati census in censiva canonicorum Sancti Mederici. — Omnibus presentes litteras inspecturis officialis curie Parisiensis salutem in Domino. Notum facimus quod cum leprosi de Givisiaco1 haberent v solidos augmentati census et leprosi de Banleuca2 alios quinque solidos, singulis annis ex elemosina defuncti Bernardi de Sancto Victore, supra domos quasdam sitas in Vico Novo, in fundo terre Sancti Mederici Parisiensis, et canonici ejusdem ecclesie predictos leprosos compellerent ad illos decem solidos extra manum suam ponendos, sicut magistri dictorum domorum leprosorum nobis intimaverunt, tandem partes in hoc convenerunt quod ipsi canonici voluerunt et concesserunt ut domos leprosorum predictorum, de censu predicto augmentato, novem solidos, utraque scilicet domus quatuor solidos et dimidium1, supra domus illas in perpetuum teneant et percipiant annuatim, ita quod ad eos vendendos vel alienandos de cetero non poterunt coarctari ; dictique canonici et eorum successores residuos duodecim denarios in recompensationem percipient ventarum, tamquam suos. Et hoc factum est, salva et retenta dictis canonicis et eorum successoribus omnimoda justicia et jurisdictione, que pertinet ad fundum terre. Nam dicti leprosi, in domibus sepe dictis, nichil preter ix solidos illos augmentati census poterunt reclamare. In cujus rei testimonium et approbationem presentes litteras, ad petitionem partium, sigillo curie Parisiensis fecimus communiri. Actum .


1 Juvisy, canton de Longjumeau (Seine-et-Oise).
2 Ce nom, qui se trouve déjà dans la pièce VI, revient à trois reprises dans le Cartulaire de N-D., t. II, p. 152, et t. IV, p. 86. Il n'a pas été identifié par Guérard. Dans le dernier des cas (t. IV, p. 86), il n'a même pas été considéré comme un nom propre et a été écrit sans majuscule. Il s'agissait pourtant, ainsi que dans notre pièce, de la « leproseria de Bannaleuca. » D'après le Dictionnaire historique de la ville de Paris et de ses environs de Hurtaut et Magny (Paris, 1779, t. I, p. 525), cette léproserie n'aurait plus été représentée, à cette époque, que par « une auberge située à un carrefour sur le grand chemin qui conduit au Bourg-la-Reine, à main gauche, à la distance d'une lieue et demie ou de cinq quarts de lieue » de Paris. Cette auberge a disparu, et le nom qu'elle portait ne semble pas avoir été conservé. Nous ne l'avons trouvé, en tout cas, sur aucune carte. Il ne figure, en particulier, ni sur la carte de l'état-major ni sur les cartes qui, dans l'Atlas cantonal du département de la Seine, dressé par Lefèvre, en 1872-1873, sont consacrées aux communes d'Arcueil et de Montrouge. Hurtaut et Magny nous apprennent, en effet, que la Banlieue « étoit comprise dans le territoire d'Arcueil. " Elle fut choisie, sous le règne du roi Jean, comme lieu de réunion des envoyés du roi d'Angleterre et du régent pour traiter de la paix. Ils s'y rencontrèrent, le 10 avril 1360, après Pâques, mais ne purent s'entendre : " Et assemblèrent les traicteurs en une maladrerie, appelée la Banlieue, qui est outre la Tombe Ysore... et tantost se partirent aussi sans aucun traictié faire... » Grandes Chroniques, édition P. Paris, t. VI, p. 170.
1 Tel était, en effet, primitivement le montant de la rente. Cf. plus haut, pièce VI.