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Procès verbal de visite de Buccamp.

Procès-verbal de visite du lieu, appelé la Tour-Saint-Leu, autrement dit Buccamp, sis près le château de Chantilly, par Jean Pasle, maçon et plâtrier à Senlis, Pierre Dupuis, charpentier et menuisier à Senlis, Jean Hary dit Houden, charpentier à Saint-Leu, Jean Flayon, couvreur de tuiles et d'ardoises, Jean Chastelain, laboureur à « Quiquempoit »606, Jean Alart, laboureur à Vineuil, dom Chambellan607, docteur en théologie et prieur de Saint-Leu d'Esserent, haut et puissant seigneur Guillaume, seigneur et baron de Montmorency608, Chantilly, Montjay, Auffois et Chavercy, maître Jean de Vitry, protonotaire apostolique, abbé d'Hérivaux609, maître Jean Morel610, avocat du roi au bailliage de Senlis, bailli de Chantilly, Philippe Romain599, écuyer, seigneur de Sauverterre, et Nicolas Desprez, procureur au bailliage de Senlis.

Ils se transportèrent « en et sur une grande masure, lieu et pourpris, jadis fermez de murs où souloit avoir maison, grange, estables et autres édiffices, appellez communément la Tour-Saint-Leu, autrement ditz Buccamp, séans prez du chasteau et place forte de Chantilly, entre le dit chasteau et Quiquempoit, dessus la rivière de Onnette, joignant d'un costé aux estangs dudit lieu de Chantilly, et d'autre part, où il y a vielle fermeture de muraille en partie, au long d'un cours d'eaue qui part de la bonde et yssue des estangs et fossez dudit Chantilly, recouvrant la dite rivière de Onnette, et de l'autre costé vers Quiquempoit, tout au long des friez en retournant ausdiz estangs, et contient environ quatre arpents, laquelle place et lieux ilz ont veuz et visitez et avoient trouvé plusieurs vielles et anciennes murailles abatues et mises a terre en la pluspart, et n'y avoit ne a couverture ne quelque édiffice debout, sinon une vielle cheminée et une vix de pierre de taille, couverte de pierre, dont partie est desmolie et abatue par hault du costé dudit Chantilly, lesquelz viz et cheminée sont en petit lieu et de petite estendue, qui cousteroient de grans deniers a réparer et remettre sus et si ne pourfiteroient guères, auquel pourpris souloit avoir chappelle, qui est toute desmolye et abatue par terre, plaine d'arbres et buissons, tellement que on n'y sauroit entrer ; aussi dient qu'il y souloit avoir grange qui n'estoit pas fort grande, les murailles de laquelle sont toutes abatues, et au lieu où estoit la dite grange, aussi les édiffices et maisons manables, court et pourpris dudit hostel, y a a présent grans arbres, buissons et haliers, tellement que a grand peine pourroit l'en entrer dedens ne passer parmy, et dient les diz ouvriers que les diz lieux, qui les vouldroit remettre en l'estat où ils ont esté d'ancienneté, pourroient couster de six à sept mil livres tournois, et, quant ilz seroient réparez, ilz ne vauldroient point a les bailler a louage, attendu le lieu où ilz soient, s'il n'y avoit autres appartenances que le pourpris dessus dit, cent solz tournois par an, et si dient tous les dessus nommez qu'ilz ne sauroient parler des appartenances de la dite place ne s'il en a aucunes, et si ont tousjours oy nommer le dit lieu la Tour-Saint-Leu et ne l'ont point veu en autre estat qu'il est de present », samedi 15 mars 1494.

  • B Sommaire et copie empruntée à l'Inventaire des Arch. dép. Oise, de M. Ern. Roussel.
  • a Cartulaire du prieuré de Saint-Leu d'Esserent (1080-1538), éd. Eugène Müller, Pontoise, 1901.
D'après a.