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1944
1943
1945
14 janvier 1944(196)
Assistaient à la séance : MM. Hautecoeur, conseiller d'État, secrétaire général des Beaux-arts, président, Perchet, directeur des services d'Architecture. le représentant du président de la section de l'Intérieur de l'Instruction publique et des Beaux-arts au Conseil d'État, le commissaire au Tourisme, le directeur adjoint de l'administration départementale et communale au ministère de l'Intérieur, M Le directeur de l'Urbanisme à la Délégation générale à l'Equipement national, Paquet, Inspecteur général des Monuments historiques, Verrier, idem, Verdier, idem, Herpe, Inspecteur général des Monuments historiques, Huignard, idem, Danis, Inspecteur général des Bâtiments civils et Palais nationaux, Lefebvre, idem, Gélis, adjoint à l'inspection générale des Monuments historiques, Formigé, idem, membre de l'Institut, Bitterlin, adjoint à l'inspection générale des Bâtiments civils et Palais nationaux, Renaud, inspecteur général des Ponts-et-Chaussées, Sorlin, chef du bureau des Monuments historiques. Marcel Aubert, membre de l'Institut, Monseigneur Courbe, évêque auxiliaire de Paris, Gasquet, président du Touring-club de France, Madame de Maillé, vice-présidente de La Sauvegarde de l'art français, Bocquet, sous-chef du bureau des Monuments historiques ff., secrétaire.
Excusés : M. Galletier, directeur de l'Enseignement supérieur, et M. d'Espezel, historien d'art. 80/15/030/121
Seine - Hôtel des Invalides - classement
Rapporteur : M. Herpe.

M. Herpe donne lecture à la Commission de son rapport du 13 janvier 1944 sur l'hôtel des Invalides. Il rappelle que cet ensemble architectural n'est que partiellement classé parmi les Monuments historiques. L'administration des Beaux-arts, qui s'est efforcée depuis longtemps d'obtenir le classement de ce remarquable ensemble s'est heurtée jusqu'ici à l'opposition de l'administration de la Guerre.

M. Herpe expose que les bâtiments non classés sont occupés par de nombreux services, indépendant les uns des autres qui aménagent et transforment, selon leurs besoins immédiats, les locaux qui leur sont concédés. De telle sorte que les bâtiments sont aujourd'hui défigurés par les conduits de fumée et les châssis qui se trouvent sur les toitures, les baraquements dans les cours et les adjonctions en verrue sur les façades.

M. Herpe souligne la nécessité d'arrêter ce désordre et d'envisager avec méthode la restauration et surtout la mise en valeur de l'hôtel des Invalides. Une opération aussi délicate ne pourra être menée à bien s'il n'existe pas une unité dans la conception et dans la direction des travaux. Le classement parmi les Monuments historiques peut seul, à son avis, donner cette unité et propose, en conséquence, de classer tous les bâtiments existants, qu'ils soient anciens ou modernes.

Le rapport de M. Herpe est suivi de projections de nombreuses vues montrant les atteintes les plus caractéristiques portées à l'hôtel des Invalides.

La Commission, approuvant à l'unanimité les conclusions de son rapporteur, estime qu'il y a lieu de classer parmi les Monuments historiques tous les bâtiments de l'hôtel 80/15/030/122 des Invalides, anciens et modernes, en recourant, si besoin, au classement d'office par décret pris en Conseil d'État.

Pour extrait conforme, le secrétaire. 80/15/030/123
Seine ; Vincennes, château, extension du classement
Rapporteur : M. Paquet.

M. Trouvelot donne lecture à la Commission de son rapport du 15 novembre 1943 par lequel il propose de classer parmi les Monuments historiques l'ensemble des bâtiments du château de Vincennes. Il rappelle, dans ce rapport, que cette grande demeure royale n'est que partiellement classée et que l'administration des Beaux-arts qui s'efforce depuis longtemps d'obtenir un classement total, s'est toujours heurtée au refus de l'administration militaire, affectataire de l'édifice.

M. Paquet donne ensuite lecture à la Commission de son rapport du 3 janvier 1944, dans lequel il souligne la nécessité de classer dans son intégralité cet ensemble architectural qui présente un intérêt de premier ordre aussi bien au point de vue de l'histoire que de l'art et de l'archéologie. Cette mesure de protection permettra au service d'architecture des Monuments historiques d'empêcher toute nouvelle construction qui en altérerait l'aspect du monument et d'entreprendre la restauration des bâtiments et l'aménagement des abords qui s'imposent. M. Paquet note que ces opérations seront grandement facilité"es par les nombreux plans et dessins anciens qui existent sur le château.

Ce rapport est accompagné de nombreux documents montrant l'état ancien et actuel des différentes parties du château et de ses abords.

La Commission, approuvant les conclusions de son rapporteur, émet l'avis à l'unanimité un avis favorable au classement parmi les Monuments historiques de tout l'ensemble du château de Vincennes, en recourant, si besoin, à la procédure du classement d'office par décret en Conseil d'État, conformément à l'article 3 de la loi du 31 décembre 1913 sur les Monuments historiques.

Pour extrait conforme, le secrétaire. 80/15/030/124
19 mai 1944
Etaient présents :.MM. Hilaire, secrétaire général des Beaux-arts, Perchet, directeur des services d'Architecture, de Ségogne, commissaire du Tourisme, Giraud, directeur adjoint de l'Administration départementale et communale au ministère de l'Intérieur, Paquet, Inspecteur général des Monuments historiques, Verrier, Inspecteur général des Monuments historiques, Verdier, idem, Herpe, idem, Huignard, idem, Ruprich-Robert, Inspecteur général honoraire des Monuments historiques, Sallez, idem, Collin, idem, Formigé, adjoint à l'Inspection générale des Monuments historiques, Gélis, idem, Trouvelot, idem, Danis, Inspecteur général des Bâtiments civils et Palais nationaux, Bitterlin, adjoint, Renaud, Inspecteur général des Ponts-et-Chaussées représentant le Commissaire général aux communications, Maitre Cartault, conseiller juridique de l'administration des Beaux-arts, 80/15/030/125 Deschamps, conservateur du musée des Monuments français, d'Espezel, historien d'art, Debidour, inspecteur général des services de protections historiques et esthétiques de Paris, M. Gasquet, président du Touring club de France, Lavedan, professeur à la Faculté des lettres de Paris, Madame de Maillé, vice-présidente de La Sauvegarde de l'art français, M. Planchenault, Inspecteur principal des Monuments historiques, Lestel, Sorlin, chef du bureau des Monuments historiques, M. Dupont, Inspecteur des Monuments historiques, Auzas, idem, Bocquet, sous-chef du bureau des Monuments historiques, secrétaire.
Excusés : Monseigneur Courbe, secrétaire général de l'Action catholique française, Gabriel Faure, Inspecteur général honoraire des Monuments historiques.
Loiret - Saint-Benoît-sur-Loire - église - sculpture
Rapporteur : M. Paquet.

M. l'architecte en chef Gélis propose de confier à M. Navarre, sculpteur, l'étude de la sculpture de deux chapiteaux du narthex de l'église de Saint-Benoît sur Loire qui sont restés épannelés depuis la restauration exécutée au siècle dernier.

Dans son rapport, M. Paquet expose qu'on ne peut laisser à l'état d'épannelage de tels motifs d'Architecture qui jouent un rôle décoratif considérable dans l'aspect du monument. Il rappelle qu'on ne possède aucune indication précise sur la disposition ancienne de ces chapiteaux, aucun moulage n'ayant été pris lors de la restauration de l'édifice la seule chose sure est qu'ils étaient historiés. M. Paquet estime nécessaire de sculpter ces chapiteaux ; ceux-ci ne devront pas être des pastiches ; il faudra assurément qu'ils soient conçus dans la même masse, dans les mêmes profils et dans la même forme que ceux existant déjà dans le narthex mais leur facture devra être franchement moderne. En raison du coût élevé qu'entraînera le modelage en terre de ces deux chapiteaux, M. Paquet propose de commencer par un seul et de poursuivre l'opération si les résultats sont satisfaisants.

Madame de Maillé estime qu'il est préférable de laisser tels quels ces chapiteaux, et qu'on risque d'altérer l'aspect intérieur de l'édifice en les sculptant.

M. Danis propose de faire un épannelage plus accentué sans réaliser aucune sculpture.

M. Paquet souligne que ces chapiteaux se trouvent dans le narthex et que leur aspect actuel est des plus regrettables. Il rappelle qu'on n'a jamais hésité aux autres époques à réaliser de telles sculptures et il estime fort possible, à l'heure où existent nombre de sculpteurs de talent, de créer des chapiteaux d'une facture moderne qui soient dans le caractère de l'édifice. 80/15/030/126

M. de Ségogne fait remarquer que ce travail ne présente aucune urgence et qu'il serait peut être plus utile de conserver les crédits budgétaires mis à la disposition du service des Monuments historiques à certains travaux indispensables de couverture ou de maçonnerie.

M. Verrier fait observer que le service des Monuments historiques ne doit pas limiter son rôle à la conservation de la construction elle-même ; qu'il doit songer aussi à la mise en valeur et à la décoration des monuments les plus remarquables, et dans ce but s'attacher à la d'une pleiade d'artistes par la passation de ce qui leur permettrait de vivre.

M. Paquet rappelle que les sculptures de tous monuments se désagrègent rapidement depuis une trentaine d'années sous l'action des agents atmosphériques. Si l'on ne trouve aucun remède, ces sculptures auront disparu dans une cinquantaine d'années et il apparaît en conséquence nécessaire de former dès maintenant des artistes pour restaurer ces sculptures.

M. de Ségogne estime qu'il serait préférable le concours de ces artistes pour la reconstruction des édifices détruits ou gravement endommagés par la guerre.

M. [Jules] Formigé fait observer à la Commission que les édifices religieux sont intéressants par la diversité architecture ou de leur décoration, par les marques qu'il a conservé des diverses époques ; le service des Monuments historiques n'a pas l'intention de faire des pastiches et qu'il envisage de réaliser une oeuvre de facture moderne, il fait seulement ce que les sculpteurs du XIVe et du XVe siècles faisaient lorsqu'ils sculptaient un chapiteau, une église du XIIIe siècle.

Après délibération, la Commission donne un avis favorable à l'exécution d'une ou de plusieurs maquettes pour un des deux chapiteaux, et décide qu'une délégation de la Commission se rendra sur place afin d'examiner le produit. Mais considérant les très lourdes charges auxquels devra faire face avec des crédits budgétaires limités le service des Monuments historiques pour la remise en état des monuments insuffisamment entretenus par suite des circonstances actuelles, et pour la restauration des édifices endommagés par la guerre, considérant d'autre part que la sculpture de ces chapiteaux ne présente aucun caractère d'urgence, la Commission, tout en approuvant le principe de cette opération, estime qu'il est préférable de l'ajourner moment où les circonstances seront plus favorables.

Pour extrait conforme, le secrétaire, Bocquet. 80/15/030/127
Saône-et-Loire - Cluny - église Notre-Dame - travaux
Rapporteur : M. Collin

M. Collin donne lecture à la Commission de son rapport sur le devis de 230 992 Francs présenté par M. l'architecte en chef Sallez en vue de restaurer les sculptures et les moulurations du portail de la façade ouest de l'église Notre-Dame à Cluny. Il signale que ce devis n'appelle de sa part aucune observation d'ordre technique, mais qu'il conviendrait au préalable, ainsi que l'avait demandé le Comité consultatif des Monuments historiques, de prendre un moulage de la moitié sud du portail qui est la partie la plus dégradée.

M. Paquet souligne que cette solution paraît la plus sage ; ce serait sur le second exemplaire du moulage que l'architecte en chef étudierait les restaurations à réaliser.

La Commission, conformément à l'avis de son rapporteur et de M. Paquet, donne son approbation au principe de la restauration envisagée et demande que M. l'architecte en chef Sallez soit invité à adresser des propositions en vue de l'estampage de la moitié sud du portail.

Pour extrait conforme, le secrétaire, Bocquet. 80/15/030/128
Meuse - Marville - église - statue du portail
Rapporteur : M. Herpe.

La statue de la Vierge qui décore le portail de l'église de Marville est très endommagé par les intempéries ; elle présente plusieurs fissures longitudinales et il est à craindre que celles-ci ne la détachent du trumeau dont elle est solidaire.

M. Verrier souligne à la Commission, la nécessité de mettre cette statue à l'abri. Pour son remplacement, trois solutions peuvent être envisagées :

-ou bien mettre un simple bloc de pierre,

-ou bien un moulage en pierre reconstituée,

-ou, ce qui serait à son avis préférable, une oeuvre nouvelle qui s'inspirerait de la statue ancienne tout en conservant une facture moderne.

Considérant que la conservation de cette statue ne peut être assurée que par sa mise à l'abri, la Commission approuve sa dépose et à son installation à l'intérieur de l'église.

d'autre part, l'assemblée émet un avis favorable à l'étude d'une nouvelle statue dans le sens indiqué par M. Verrier ; il conviendra de faire un essai avec la maquette et de voir sur place l'effet produit.

Pour extrait conforme, le secrétaire, Bocquet. 80/15/030/129
Deux-Sèvres - Oiron - château - travaux
Rapporteur : M. Huignard.

Le château d'Oiron a été récemment acquis par l'État et il a fait l'objet depuis lors, de travaux importants de restauration.

Dans son rapport, M. Huignard expose à la Commission, par ordre d'urgence, les travaux dont la réalisation est nécessaire pour achever la remise en état de ce château. Il émet un avis favorable à l'approbation d'un devis de 67 011 Francs pour la restauration du pavillon situé à l'extrémité de l'aile Renaissance.

M. de Ségogne demande quelle affectation sera donnée à ce château.

M. Perchet répond qu'à l'heure actuelle celui-ci n'a aucune affectation. On avait envisagé un moment, d'en faire la résidence d'été du préfet régional, mais ce projet a été abandonné.

M. de Ségogne souligne à la Commission l'intérêt qu'il y aurait à donner une affectation à ce magnifique château qui sera compris dans un circuit touristique.

La Commission donne son approbation au programme de travaux tel qu'il a été exposé par M. l'Inspecteur général Huignard et demande que l'administration recherche une affectation pour ce château.

Pour extrait conforme, le secrétaire, Bocquet. 80/15/030/130
Sarthe - Le Mans - cathédrale - débadigeonnage
Rapporteur : M. Huignard.

Les travaux de débadigeonnage de la cathédrale du Mans, ayant donné lieu à certaines critiques, la Commission des Monuments historiques, au cours de sa séance du 5 février 1943, avait demandé qu'il soit procédé à une enquête sur les conditions dans lesquelles avaient été effectués ces travaux.

Ce sont les résultats de cette enquête que M. Huignard porte à la connaissance de la Commission. Il expose que les travaux ayant donné lieu à critique sont la continuation d'une opération entreprise en 1941 ; qu'ils ont été réalisés avec toutes les précautions voulues, sans dommage pour la pierre ; et que si les parties débadigeonnées apparaissent d'une blan cheur trop crue, cet inconvénient est dû d'une part à l'opposition des parties non nettoyées, d'autre part, et surtout à l'absence des vitraux déposés depuis le début des hostilités. Il demande à la Commission s'il convient d'entreprendre le débadigeonnage du choeur ou de se limiter à l'indispensable, c'est-à-dire au nettoyage des piliers et des arcades jusqu'aux archivoltes, qui ont été nettoyés seulement du côté du déambulatoire.

La Commission remercie M. Huignard des précisions apportées ; l'assemblée estime après délibération qu'il convient seulement de débadigeonner les piliers sur la totalité de leur pourtour et les arcades jusqu'aux archivoltes.

Pour extrait conforme, le secrétaire, Bocquet. 80/15/030/131
Gironde - Bordeaux - Cathédrale
Rapporteur : M. [Jules] Formigé.

L'administration des Beaux-arts est saisie d'une demande tendant à obtenir l'autorisation de placer dans les niches vides du portail de la cathédrale de Bordeaux, des statues représentant les saints patrons des métiers. Ces statues seraient réalisées aux frais exclusifs des corporations de cette Ville.

M. [Jules] Formigé et M. Paquet appellent l'attention de la Commission sur le fait que les cathédrales sont des oeuvres collectives, qui portent la marque de plusieurs siècles, il n'y a pas d'inconvénient, à leur avis, d'autoriser la pose des statues qui s'harmoniseraient avec le caractère de l'édifice.

Considérant que ce projet ne présente aucun caractère d'urgence et qu'il risque de modifier l'aspect d'un des portails de cette cathédrale, la Commission estime qu'il y a lieu de refuser l'autorisation sollicitée.

Pour extrait conforme, le secrétaire, Bocquet. 80/15/030/132
Haute-Loire - Auzon - église
Rapporteur : M. Trouvelot.

L'église d'Auzon, qui est construite sur un piton rocheux, s'est trouvée, après la désaffectation du cimetière, surélevée du fait de l'abaissement du sol environnant. Pour masquer le roc, un mur de soutènement avait été édifié tout autour de l'église. L'eau a provoqué son écroulement partiel.

M. l'architecte en chef Monnet ayant reconnu que le rocher était sain, propose de démolir complètement ce mur et de laisser le roc apparent. Il a établi à cet effet un devis s'élevant à 116.605 Francs qui prévoit également quelques travaux d'aménagement intérieur.

Dans son rapport, M. Trouvelot expose que ce devis n'appelle de sa part aucune observation d'ordre technique.

Prenant en considérant l'intérêt que présente l'opération envisagée, la Commission, conformément à l'avis de son rapporteur, donne à l'unanimité son approbation à l'exécution des travaux envisagés.

Pour extrait conforme, le secrétaire, Bocquet. 80/15/030/133
Haute-Loire - Lavaudieu - ancienne abbaye - restauration
Rapporteur : M. Trouvelot.

L'ancienne abbaye de Lavaudieu a été tout récemment acquise par l'État pour éviter son dépeçage et sa ruine. L'abbaye et une partie du cloître ont déjà été restaurées. Par contre, les autres bâtiments sont dans un état voisin de la ruine. La salle capitulaire et une partie du cloître se sont écroulées avant leur acquisition par l'État.

M. l'architecte en chef Monnet a établi un devis s'élevant à 504 939 Francs pour la restauration de l'ancien réfectoire de l'aile sud du cloître, et l'aménagement du sol du cloître. Dans son rapport, M. Trouvelot expose que ces travaux son urgents et que le devis présenté n'appelle aucune observation technique de sa part.

La Commission, conformément à l'avis de son rapporteur, approuve l'exécution des travaux prévus à ce devis.

Pour extrait conforme, le secrétaire, Bocquet. 80/15/030/134
Seine-et-Oise - Grand-parc de Versailles - replantation
Rapporteur : M. Danis

M. Danis fait à la Commission un exposé sur l'état de décrépitude dans lequel se trouvent les plantations, et notamment des arbres de ligne du grand parc de Versailles. Il donne quelques indications sur les différentes replantations faites dans le domaine et montre qu'à part certaines opérations poursuivies sous Napoléon 1er et sous Napoléon III, l'ensemble des dernières replantations date de la fin du XVIIIe siècle.

Il souligne qu'une replantation générale du Domaine ne peut être envisagée parce qu'elle en modifierait profondément l'aspect. Il estime qu'il y a lieu d'approuver les propositions de M. l'architecte en chef Japy de replanter les abords du grand canal, et notamment les deux rangées d'arbres de ligne qui bordent les berges. Il indique que ces propositions ont fait l'objet d'un examen sur place d'une Commission qui comprenait de nombreux représentants de l'administration des Eaux-et-forêts.

M. Hilaire souligne le caractère de nécessité et d'urgence de cette opération, mais il estime qu'il serait utile d'en informer, par un communiqué à la presse, le public qui pourrait être ému des modifications apportées à l'aspect du Grand-canal.

En ce qui concerne les essences d'arbres à planter, M. Debidour demande qu'on ne choisisse pas le platane, actuellement trop répandu, mais de préférence l'orme.

M. Renaud expose que c'est en effet l'arbre le plus beau, mais qu'il est depuis quelques années, sur tout l'ouest de l'Europe, attaqué par une maladie dont on ignore le remède. Une variété n'est toutefois pas atteinte par ce mal : l'orme de Sibérie. 80/15/030/135

La Commission, après délibération, approuve à l'unanimité le principe de la replantation des abords le grand canal de Versailles. M. l'architecte en chef devra préparer le texte d'un communiqué à la presse.

Pour extrait conforme, le secrétaire, Bocquet. 80/15/030/136
Seine - Palais de Versailles - restauration des petits appartements du Roi
Rapporteur : M. Danis.

M. Danis expose à la Commission que les dispositions actuelles des petits appartements du Roi situés sous les combles de l'aile du Midi de la cour de Marbre ne sont pas les dispositions primitives mais qu'elles résultent de modifications apportées à l'époque de Louis XVI. Il indique que M. l'architecte en chef Japy a pu constater de façon certaine les modifications et recueillir des documents très précis sur l'état primitif des lieux pour que celui-ci puisse être rétabli. Cette reconstitution nécessiterait les travaux suivants :

- première anti-chambre et pièce des bains : réparation des sols, des menuiseries et des peintures

- ancienne salle à manger d'hiver : rétablissement des proportions, réparation du sol, des menuiseries et des peintures

- Galerie : rétablissement des proportions : réparation du sol, des menuiseries et des peintures

- cabinet de chaise, réparation du sol, des menuiseries et des peintures.

M. Danis souligne tout l'intérêt d'une telle restauration, tant au point de vue historique qu'au point de vue de la visite du Palais.

M. Hilaire estime toutefois qu'il serait utile d'en informer préalablement le public

La Commission, après délibération, approuve à l'unanimité les propositions de M. l'architecte en chef Japy pour la restauration dans leur état primitif des anciens petits appartements du Roi. M. Japy devra préparer le texte d'un communiqué à la presse.

Pour extrait conforme, le secrétaire, Bocquet. 80/15/030/137
Haute-Saône - Filain - château - classement
Rapporteur : M. Herpe.

Le château de Filain est inscrit sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques depuis le 14 avril 1927.

Ce château a été construit en plusieurs étapes et ses diverses parties sont d'un intérêt très inégal. Depuis l'époque de sa construction, il a fait l'objet de nombreuses transformations et restaurations qui ont altéré son caractère. Cependant, ses façades sur cour présentent une valeur architecturale certaine qu'il convient de sauvegarder. D'autre part, le château renferme un très beau mobilier du XVIIIe siècle qu'il serait intéressant de protéger par un classement ; malheureusement le propriétaire refuse de donner son adhésion à cette mesure.

La Commission, après délibération, donne un avis favorable au classement de ce château parmi les Monuments historiques et elle émet le voeu que les négociations soient entreprises avec le propriétaire afin d'obtenir son adhésion au classement du mobilier.

Pour extrait conforme, le secrétaire, Bocquet. 80/15/030/138

196L'ordre du jour signale Rotonde de La Villette : projet de restauration et d'aménagement des abords par M. Paquet.