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1889
1888
1890
25 janvier 1889
Présidence de M. Larroumet, directeur des Beaux-arts. Sont présents : MM. Proust, vice-président, [Émile] Boeswillwald, Paul Boeswillwald, de Baudot, Courajod, Darcel, Darcy, Dreyfus, Gautier, Geoffroy-Dechaume, Kaempfen, Lameire, Laisné, de Lasteyrie, [Jean-Juste] Lisch, Maret, de Mortillet, Jules Roche, Sauvageot, Selmersheim.
Le procès-verbal de la séance du 10 décembre 1888 est lu et adopté.
Fouilles au Château de Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise)

Relation avec les Bâtiments civils

M. le président rappelle qu'à la date du 30 novembre dernier M. Lafollye, architecte du château de Saint-Germain en faisant connaître au président de la Commission que des fouilles avaient été exécutées par lui dans la cour du château s'était mis à la disposition de cette assemblée pour les lui faire visiter ; il expose que la Commission s'étant rendue à cette invitation le 5 décembre suivant, l'administration des Beaux-arts avait correspondu à ce sujet avec M. Lafollye pour lui faire connaître l'avis de la Commission, que M. le directeur des Bâtiments civils, après avoir demandé communication de cette correspondance et du procès-verbal de la séance du 30 novembre, avait prié son collègue, par lettre du 15 janvier de vouloir bien à l'avenir user de son intermédiaire lorsqu'il aurait à correspondre avec les architectes des Bâtiments civils.

M. le directeur des Beaux-arts dit qu'il a voulu s'entourer des avis de la Commission avant de répondre à son collègue, mais qu'il lui a déjà toutefois fait connaître son 80/15/013/85 opinion personnelle qui est que la Commission, ayant un rôle de contrôle et une responsabilité, lui semblait devoir être mise à même de les exercer au moyen d'une correspondance directe ; que d'ailleurs il n'avait fait cela que suivre son précédent en vigueur depuis 1862, époque où ont commencé les travaux du château de Saint-Germain. Empruntant un exemple à ce qui se passe dans le service de l'enseignement du dessin où son administration correspond directement avec des fonctionnaires relevant des divers services de l'Instruction publique, M. le directeur estimait qu'il n'avait pas outrepassé son droit.

M. le directeur des Bâtiments civils invité à assister à la séance a déclaré qu'il préférait s'abstenir. Il a adressé au directeur des Beaux-arts une lettre dont M. le président donne lecture et dans laquelle il expose que, prêt à recourir à la haute compétence de la Commission chaque fois qu'une occasion se présentera de faire appel à ses lumières, il ne saurait admettre que l'avis de la Commission puisse être demandé en dehors de lui, au sujet d'affaires ressortissant à son service par un architecte nommé sur sa seule proposition et ne relevant que de lui au point de vue administratif.

M. le président déclare en terminant qu'il croit que les intérêts de la Commission sont en jeu et qu'il importe d'empêcher que le service des Monuments historiques ne devienne à ce point de vue une annexe des Bâtiments civils au lieu de conserver son autonomie et sa raison d'être.

MM. [Jean-Juste] Lisch, de Baudot, Paul Boeswillwald, citent les exemples du Palais de Justice à Dijon, de la chapelle du château de Vincennes, des remparts de la Cité de Carcassonne, qui ressortissent le premier au département de l'Intérieur, les deux autres à celui de la Guerre et pour la restauration desquels l'administration transmet directement toutes les instructions aux architectes sans que 80/15/013/86 les départements affectataires élèvent aucune prétention contraire, bien qu'ils participent à la restauration par une part contributive souvent plus considérable que celle des Beaux-arts.

M. [Émile] Boeswillwald, relevant ce motif exprimé par M. le directeur des Bâtiments civils que la nomination de l'architecte de Saint-Germain avait eu lieu sur sa seule présentation, croit qu'il y a lieu d'exprimer un regret à ce sujet de même que pour l'architecte de Pierrefonds et estime que la Commission aurait dû être consultée.

M. Proust est d'avis de se reporter en cette affaire à la doctrine de la Commission des Monuments historiques ; il rappelle que la question de principe a été posée dès 1848 lorsque M. Mérimée, Inspecteur général, dans un rapport au Citoyen ministre demanda que les Palais nationaux classés parmi les Monuments historiques fussent rattachés à ce service. Il rappelle que ce rattachement fut opéré sous l'Empire par arrêté du 8 mai 1858 pour la Sainte-Chapelle et la basilique de Saint-Denis et que, lorsque la restauration de Saint-Germain et de Pierrefonds fut entreprise sous la haute direction de la Commission des Monuments historiques, ce fut par esprit de justice que le directeur des Bâtiments civils fut admis comme membre de droit de cette assemblée afin d'être en situation de défendre ses intérêts devant elle. Il désire qu'on expose la question au ministre dans toute son étendue. Il constate que la direction des Bâtiments civils n'adresse pas de communication à la direction des Beaux-arts et que, si M. Lafollye ne se fût pas adressé directement au président de la Commission, 80/15/013/87 celle-ci eût ignoré les fouilles à propos de la Porte Saint-Denis, dont les sculptures sont en ce moment couvertes d'affiches ; il constate que la direction des Bâtiments civils ne s'inquiète pas de l'intérêt artistique des monuments et est impropre à les protéger. Il conclut à la nécessité de revenir au principe posé en 1848 et propose d'émettre un voeu en faveur du rattachement des Palais nationaux au service des Monuments historiques.

M. le directeur des Beaux-arts dit qu'il avait eu, comme chef de cabinet du ministre, à étudier un rattachement de cette nature, qui, après sa nomination à la direction des Beaux-arts, a paru sur le point d'aboutir ; il ne peut que partager absolument les appréciations de la Commission ; il estime enfin que, si la divergence de vue entre les deux directions devait continuer, il y aurait lieu de porter la question devant le ministre.

M. de Baudot reprend l'exemple de la Porte Saint-Denis au point de vue de la restauration elle-même et rappelle qu'il n'a pas été tenu compte des observations de la Commission qui avait condamné l'emploi du ciment métallique, il ajoute l'exemple de la Tour du Vertbois dont la restitution est devenue une transformation dans les mains de l'architecte des Bâtiments civils et qui par suite a perdu tout son intérêt.

M. le directeur résume le débat et précise les points dont il entend faire la base de sa réponse à M. le directeur des Bâtiments civils :

1° sur le droit pour l'administration des Beaux-arts de correspondre directement avec l'architecte

2° exemples tirés des relations de la Commission avec les autres services ministériels,

3° regrets de la Commission de n'avoir pas 80/15/013/88 été consultée pour la nomination de M. Lafollye.

M. Kaempfen croit à ce sujet qu'il y aurait lieu d'exprimer, non pas un regret, mais un voeu, pour qu'à l'avenir les architectes soient nommés sur l'avis de la Commission.

M. [Jean-Juste] Lisch rappelle dans quelles conditions sa nomination a été faite pour le château de Pierrefonds, la Commission n'a pas été consultée.

M. Proust fait observer qu'elle l'avait été pour la nomination de MM. Viollet-le-Duc et Ouradou,t prédécesseurs de M. [Jean-Juste] Lisch.

M. [Jean-Juste] Lisch se déclare prêt à offrir sa démission en raison de ces circonstances.

La Commission se rallie à l'idée de voeu.

Enfin M. le directeur offrirait de porter la question devant le ministre dans le cas où l'accord ne se ferait pas avec son collègue. La prochaine séance est fixée au vendredi suivant.

Hommage est fait à la Commission par M. de Lasteyrie d'un ouvrage de M. Palustre intitulé [blanc].

La séance est levée. 80/15/013/89
1er février 1889
Présidence de M. Antonin Proust. Sont présents : MM. de Baudot, [Émile] Boeswillwald, Paul Boeswillwald, Courajod, Darcel, Darcy, Dreyfus, Gautier, Geoffroy-Dechaume, Kaempfen, Lameire, de Lasteyrie, [Jean-Juste] Lisch, Maret, Renaud, Selmersheim, Sauvageot.
Le procès-verbal de la séance du 25 janvier 1889 est lu et adopté.
Démission de M. [Jean-Juste] Lisch comme architecte du château de Pierrefonds (Oise)

M. [Jean-Juste] Lisch fait connaître, au sujet du procès-verbal, qu'il a donné sa démission d'architecte du château de Pierrefonds.

Gros-Horloge à Rouen (Seine-Inférieure)

M. le président fait connaître qu'il a reçu une communication de M. Ricard, ancien maire de Rouen, relative à la restauration du Gros-Horloge, qui estime à 60 000 Francs la dépense et demande que l'édifice soit examiné par la Commission.

M. Sauvageot expose que le maire de Rouen a nommé une Commission qui s'occupe de cette affaire. On n'aperçoit pas, suivant lui, une dépense aussi élevée que celle de 60 000 Francs.

La Commission, sur la proposition de M. le président, autorise M. Sauvageot à dire à la Ville de Rouen tout l'intérêt qu'elle porte à cet édifice.

L'ordre du jour appelle l'examen de l'affaire de la :

Tour de l'horloge à Barcelonnette (Basses-Alpes)

Rapport de M. [Émile] Boeswillwald.

L'architecte a, suivant les instructions de la Commission, réduit son devis de 10 073 Francs à 9 460 Francs, et M. l'Inspecteur général propose l'allocation conditionnelle de 4 460 Francs pour exécuter les travaux.

M. de Lasteyrie conteste l'intérêt du monument. Il croit que la restauration, qui comprend une reprise du soubassement, aura pour effet de diminuer encore 80/15/013/90 cet intérêt. Il trouve, en conséquence, préférable de réserver l'allocation proposée pour des monuments qui en seraient plus dignes.

M. [Émile] Boeswillwald fait valoir l'intérêt relatif de cet édifice dans une contrée dépourvue de monuments. Le déclassement lui paraît la conséquence du refus d'allocation.

Le déclassement proposé est adopté.

Église de Chauriat (Puy-de-Dôme)

La Commune transmet un devis rédigé par M. Mallay pour la reconstruction du clocher. La dépense évaluée à 15 561 Francs serait couverte par des devis particuliers.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, est d'avis qu'il serait dangereux de confier un travail de cette importance à un architecte dont les précédents travaux ne sont pas de nature à donner confiance à la Commission. Il estime, d'ailleurs, que le projet est insuffisant et il propose d'inviter la Commission à en demander un autre à M. Petitgrand, architecte chargé de la restauration des Monuments historiques du Puy-de-Dôme.

Adopté.

Église Saint-Nazaire à Béziers (Hérault)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose l'adoption d'un devis de 20 329 Francs présenté par M. Révoil en vue de la réparation des couvertures de la nef, de la réfection de la voûte du dernier étage du clocher, de la dépose et de la repose du beffroi après remaniement, de la réfection des abat-sons, et de diverses réparations aux couvertures et reprises dans les arcades du cloître ; il propose en même temps l'allocation du tiers de la dépense, soit 6 800 Francs.

Répondant à M. de Lasteyrie, M. [Émile] Boeswillwald entre dans le détail des travaux projetés, les tuiles sont posées directement sur les voûtes, on propose de les poser à bain de mortier, la nef est 80/15/013/91 couverte en dalles, on propose de les rejointoyer, les arêtiers de la voûte du dernier étage du clocher ont été refaits en briques et la voûte est couverte en bitume, on propose la reconstruction de la voûte et un dallage à recouvrement ; le beffroi, pourri à la base, pose sur la voûte, on le remanierait en le remontant de façon à l'écarter de la voûte.

Les conclusions du rapport sont adoptées.

Église et bâtiments de l'ancienne abbaye de Sylvacane à La Roque-d'Anthéron (Bouches-du-Rhône)

L'église est propriété de l'État. La Commune de La Roque-d'Anthéron qui en a la jouissance ne l'a pas entretenue et une dépense de 1 121 Francs 93 est aujourd'hui nécessaire pour la remettre en état. Quant aux bâtiments claustraux, dont la remise en état n'entraînerait pas une dépense moindre de 24 119 Francs 67, ils appartiennent à un particulier et sont occupés par un fermier.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, conclut à l'allocation des 1 121 Francs, et, en ce qui concerne le cloître et les restes de l'ancienne abbaye, il propose d'inviter le propriétaire à faire connaître à l'administration dans quelle proportion il contribuerait à la dépense.

Ces conclusions sont adoptées.

Église Saint-Amable à Riom (Puy-de-Dôme)

Conformément aux conclusions de M. [Émile] Boeswillwald, la Commission est d'avis d'autoriser la Fabrique de cette église à établir une grille le long de la façade méridionale en dehors des contreforts et sans pratiquer de scellements dans ces derniers.

Église de Saint-Nicolas-de-Port (Meurthe-et-Moselle)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose d'autoriser la restauration de la seconde verrière de l'abside qu'il serait impossible de remettre en place en raison du mauvais état de ses panneaux, et d'imputer la dépense de 7 400 Francs à laquelle est évaluée cette opération sur une somme de 8 188 Francs restant disponible sur l'exercice de 1888. 80/15/013/92

M. de Lasteyrie se demande si la restauration est ici nécessaire. Selon lui, une simple remise en plomb doit suffire. Il ne s'agit que d'assurer la conservation.

M. de Baudot expose le but que se proposent les architectes et les inspecteurs généraux : ils sont aussi préoccupés que personne de respecter les monuments. En ce qui concerne la restauration des verrières, les difficultés pratiques sont particulièrement grandes. Le nombre des peintres verriers capables de seconder utilement les architectes est très limité. C'est une école qu'il est intéressant d'étendre. Il demande instamment qu'on ne trouble pas la situation.

M. de Lasteyrie exprime le désir qu'on choisisse quelques verrières pour les laisser sans restauration. L'habileté même avec laquelle on les restaure en est une raison de plus à ses yeux puisqu'elle ne permet presque plus de reconnaître les restaurations.

M. [Jean-Juste] Lisch fait observer qu'avec ce système au bout de peu d'années il ne resterait plus de vitraux anciens.

M. de Lasteyrie insiste pour qu'au moins l'affaire soit ajournée à une séance ultérieure.

La Commission vote l'ajournement.

Abbaye de la Haute-Veille à Cirey-sur-Vezouze (Meurthe-et-Moselle)

La Commission, sur la proposition de M. [Émile] Boeswillwald, adopte le classement des restes de cet édifice, aujourd'hui propriété particulière, sous la réserve que l'État ne s'engagera dans aucune dépense de restauration ni d'entretien.

Inscription romaine de Philippeville (Algérie)

M. Louis Bertrand, secrétaire de la mairie de Philippeville, ayant offert à l'État une inscription chrétienne qu'il a découverte dans cette Ville en 1886, et, la Section d'archéologie du Comité des Travaux historiques et scientifiques ayant émis le voeu de voir déposer au Musée du Louvre cette inscription, M. [Émile] Boeswillwald propose d'accepter l'offre de M. Bertrand et de donner 80/15/013/93 satisfaction au voeu du comité.

Adopté.

Églises Saint-Michel et Saint-Laurent à Salon (Bouches-du-Rhône)

M. Révoil présente un devis de 19 780 Francs pour la restauration de l'église Saint-Laurent, et un devis de 43 000 Francs pour la restauration de l'église Saint-Michel.

Les travaux de ce dernier édifice ne présentant pas un caractère d'urgence, M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose de les ajourner, et d'allouer conditionnellement pour ceux de l'église Saint-Laurent, une somme de 3 900 Francs égale au tiers de la dépense urgente qu'il évalue à 11 803 Francs 46.

M. de Baudot présente quelques observations relativement aux propositions du 2° chapitre qui consistent à relever la couverture en dalles dont la pente serait actuellement insuffisante pour assurer l'écoulement des eaux. Il croit nécessaire de demander à l'architecte une étude de ses combles avant de prendre une décision.

Cette proposition est adoptée.

Château de Nantes (Loire-inférieure)

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, expose que l'administration de la Guerre compte faire exécuter par son architecte les travaux de restauration dont le projet a été soumis à l'examen de la Commission en faisant usage de la subvention de 15 000 Francs du ministère des Beaux-arts, et non sans avoir même modifié le projet après l'approbation de celui ci.

M. le rapporteur estime que l'administration des Beaux-arts ne saurait accepter de semblables conditions, et que les travaux en question doivent être dirigés par elle. Il rappelle à cet égard les précédents, et propose de demander à M. le ministre des Beaux-arts de vouloir bien écrire à son collègue de la Guerre pour les lui rappeler et le prier de faire remettre à l'architecte des Monuments historiques la partie du château à restaurer, en s'appuyant sur les dispositions de l'article 4 de la loi du 30 mars 1887. 80/15/013/94

La Commission adopte les conclusions du rapport et émet l'avis de retirer la subvention, s'il n'était pas donné satisfaction à la proposition de M. le ministre des Beaux-arts.

Clocher de Saint-Laon à Thouars (Deux-Sèvres)

Le maire ayant adressé à l'administration un devis dressé par un entrepreneur de la Ville en dehors des données du service des Monuments historiques, la Commission, sur la proposition de M. [Jean-Juste] Lisch, désigne M. Devéria pour étudier un projet de restauration de l'édifice.

Arc de Sizun (Finistère)

M. [Jean-Juste] Lisch expose la situation de l'affaire et fait connaître que le déplacement et la réédification de l'édifice sont évalués par M. l'architecte Gout à 10 472 Francs. Sur cette somme, la Commune ayant voté 1 200 Francs et le ministère des Travaux publics étant disposé à contribuer pour 3 800 Francs représentant la partie de la dépense résultant strictement de l'opération de déplacement, M. [Jean-Juste] Lisch propose à la Commission de voter une somme de 5 000 Francs représentant la moitié de la dépense totale qui serait ramenée au chiffre de 10 000 Francs.

La Commission ayant témoigné de son regret de voir procéder à une opération aussi délicate et aussi dangereuse pour le monument, M. [Jean-Juste] Lisch ouvre un avis qui consisterait, si la Commission était disposée à voter 10 000 Francs pour l'acquisition de l'immeuble qui, en disparaissant, permettrait à la route de passer sans déplacer l'Arc, à demander à M. le ministre des Beaux-arts de traiter l'affaire sur ces bases avec son collègue des Travaux publics.

La Commission se prononce à l'unanimité en faveur de cette solution.

Porte de Druyes (Yonne)

M. Paul Boeswillwald estime à une somme de 1 500 à 2 000 Francs la dépense à laquelle 80/15/013/95 peuvent donner lieu les travaux de consolidation à exécuter à cet édifice récemment classé et propose de charger M. Louzier d'établir un devis de cette dépense qui devra se limiter aux travaux de stricte consolidation.

Adopté.

Église Saint-Michel de Gaillac (Tarn)

M. Selmersheim, rapporteur, fait connaître les transformations dont cet édifice a été l'objet et rappelle les circonstances dans lesquelles la Fabrique fut invitée à suspendre la construction de la chaire à prêcher commencée sans autorisation. Par suite de ces divers travaux l'édifice a beaucoup perdu de son intérêt ; mais M. le rapporteur verrait un inconvénient à prononcer le déclassement, puisqu'il suffirait aux Fabriques de modifier à leur gré les églises pour arriver à ce résultat, si elles le désiraient.

Il propose en conséquence de maintenir le classement et de charger un architecte du service M. Gout, par exemple, de se mettre en rapport avec les autorités locales pour assurer la conservation des parties intactes de l'édifice.

La Commission adopte ces conclusions en appuyant sur la nécessité de faire démolir la chaire aux frais de la Fabrique.

[Achat d'une statuette de Jeanne d'Arc par le Musée de Cluny]

M. Darcel consulte la Commission sur la question de savoir s'il y a lieu de faire l'acquisition d'une statuette de Jeanne d'Arc, oeuvre du XVe siècle, faisant partie de la collection Odiot, qui doit être mise en vente au mois de mars prochain, et pour laquelle il prévoit une mise à prix élevée.

M. Courajod appuie sur la nécessité pour l'administration française de ne pas laisser mettre en vente cet objet, dont la possession intéresse à un trop haut point l'histoire nationale, sans tenter un effort pour l'obtenir et le conserver à la France.

M. de Lasteyrie voit là une question de mesure qu'il est impossible de décider sans être d'abord fixé sur la valeur artistique de l'objet.

[Tableau dans la chapelle du château de Vincennes (Seine)]

M. de Baudot fait connaître à la Commission 80/15/013/96 qu'un tableau a été placé dans la chapelle du château de Vincennes sous le vitrail de Jean Cousin. Il déplore l'effet de cette peinture qui par sa couleur et ses dimensions détruit l'harmonie architectonique de la chapelle. Il regrette que la Commission n'ait pas été consultée.

La Commission exprime le voeu qu'en principe on ne place aucun objet de cette nature dans les édifices classés sans avoir pris son avis, et que, dans la circonstance, une lettre soit adressée au ministre de la Guerre pour lui demander l'enlèvement du tableau, en s'appuyant sur le sentiment exprimé par la Commission.

La séance est levée. 80/15/013/97
15 février 1889
Présidence de M. Antonin Proust. Sont présents : MM. [Émile] Boeswillwald, Paul Boeswillwald, Courajod, Darcel, Darcy, Dreyfus, Dumay, [Jean-Camille] Formigé, Gautier, Geoffroy-Dechaume, Kaempfen, Laisné, Lameire, de Lasteyrie, [Jean-Juste] Lisch, Maret, Sauvageot, Selmersheim.
Le procès-verbal de la séance du 1er février est lu et adopté.
Extension du Musée de sculpture comparée

M. le président rend compte de sa démarche auprès de M. le ministre des Beaux-arts au sujet de l'inscription du crédit de 150 000 Francs pour l'installation du Musée de sculpture comparée dans la galerie du Trocadéro (côté de Passy), demandé au Sénat à la suite du vote, puis de l'ajournement de l'inscription de cette dépense par la Chambre des Députés.

M. le président a, de plus, saisi officiellement le ministre par une lettre dans laquelle il a réclamé la prompte solution de cette affaire.

[Conférences au Musée de sculpture comparée]

M. le président fait connaître qu'il a proposé à M. le ministre d'organiser pendant la durée de l'exposition dans la salle du Cours de l'Art français du Trocadéro une série de conférences et de réunions périodiques où seraient discutées les questions se rattachant à la protection des monuments présentant un intérêt historique et artistique.

La Commission des Monuments historiques serait appelée en première ligne à faire partie de ce congrès dont M. le ministre a accepté l'idée.

L'ordre du jour appelle la proposition de classement du :

Pont de Lavoûte-Chilhac (Haute-Loire)

dont M. l'architecte Petitgrand communique un croquis en signalant un projet d'élargissement qui aurait pour effet d'enlever tout son caractère à cet édifice du XIVe siècle.

Le classement est adopté 80/15/013/98 sur le rapport de M. Selmersheim.

Halles de Dives et de Saint-Pierre-sur-Dives (Calvados)

La Commission sur la proposition de M. Selmersheim, rapporteur, écarte la demande de classement des Halles de Dives formée par le Conseil général du Calvados considérant ce monument comme une oeuvre de charpente d'exécution un peu brutale, et se prononce en faveur du classement des Halles de Saint-Pierre-sur-Dives qui lui paraissent réaliser le type des constructions du même genre dans la région.

Cloître de Luxeuil (Haute-Saône)

La Ville a demandé l'autorisation d'établir sous les galeries du cloître de l'ancienne abbaye un petit magasin servant de dépôt de blé pour le service du marché aux grains. Elle installerait ce service dans deux travées de la galerie sud qu'elle clôturerait de cloisons en planches.

M. Selmersheim, rapporteur, rappelle la tentative déjà faite par la Ville en 1865 d'établir son marché aux grains dans le cloître et manifeste la crainte de voir devenir définitive une installation sollicitée à titre provisoire. Il conclut au rejet de la demande.

La Commission se prononce dans ce sens.

Église Saint-Martin à Argentan (Orne)

[Blanc] 80/15/013/99

Église Saint-Pierre à Lisieux (Calvados)

M. Selmersheim fait connaître la situation de l'édifice et propose d'approuver le devis de 59 246 Francs dressé par l'architecte et d'allouer 20 000 Francs pour l'exécution des travaux. L'architecte ayant prévu des tuiles à emboîtement, modèle Muller, pour remplacer la couverture actuelle du collatéral sud et des chapelles, qui est en tuile plate et dont la pente est insuffisante, M. de Lasteyrie s'élève contre ce changement.

M. le rapporteur expose que la solution rationnelle consisterait à couvrir les chapelles du XVe siècle en terrasse afin de rétablir la pente ancienne du bas-côté, mais outre que ces terrasses n'ont peut être jamais existé, cette solution entraînerait une forte dépense à raison du remaniement de la charpente.

M. [Émile] Boeswillwald émet l'avis de demander à l'architecte un nouveau devis comprenant une partie de la couverture en dallage.

M. de Lasteyrie désirerait que la question fût étudiée sur place.

La Commission ajourne l'affaire jusqu'à la visite du monument par MM. les Inspecteurs généraux, M. de Lasteyrie et M. le directeur des Cultes.

Église Saint-Aignan à Cosne (Nièvre)

Conformément aux conclusions de M. Selmersheim, la Commission est d'avis de renvoyer, après l'avoir approuvé, le devis de réparations des couvertures à la Fabrique, en invitant celle-ci à faire exécuter à ses frais des travaux rendus nécessaires par le défaut d'entretien.

Église de Maule (Seine-et-Oise)

Les travaux approuvés pour la reprise du pilier portant l'angle sud-est du clocher ayant donné lieu à un excédent de dépense de 4 085 Francs qu'il estime suffisamment justifié, M. Selmersheim, rapporteur, propose d'allouer conditionnellement 2 000 Francs pour le paiement de cette dépense supplémentaire. 80/15/013/100

M. le rapporteur propose en même temps d'autoriser la Fabrique à placer une deuxième cloche dans la tour, mais de rejeter son projet de restauration du pilier de la nef auquel est adossé le banc d'oeuvre.

Ces diverses propositions sont adoptées.

Église de Beaumesnil (Calvados)

Une demande de classement de cet édifice est formée par le Conseil municipal.

M. Selmersheim ne croit pas devoir proposer à la Commission d'accueillir favorablement cette demande, la construction dans son ensemble lui paraissant affaiblie et dégradée par le temps et nécessitant des réparations urgentes dont la dépense serait hors de proportion avec la valeur artistique.

Conclusions adoptées.

Prieuré de Saint-Gabriel-Brécy (Calvados)

Sur la proposition de M. Selmersheim, la Commission est d'avis d'approuver un devis supplémentaire de 549 Francs 85, présenté par l'architecte, pour quelques travaux urgents et d'allouer cette somme sur le crédit des Monuments historiques, ce qui permettrait de fermer le chantier.

Donjon d'Huriel (Allier)

L'architecte présente 1° un devis de restauration proprement dite s'élevant à 16 203 Francs 08, 2° un devis des travaux relatifs à l'installation des services municipaux dans cet édifice récemment acquis par la Commune, s'élevant à 13 450 Francs 23.

M. Selmersheim, rapporteur, propose d'approuver intégralement le 1er devis, et de n'approuver le second que sous la réserve des travaux relatifs au campanile dont aucuns détails graphiques ne donnent la forme et qui changeraient complètement l'aspect du donjon, la dépense se trouverait ainsi réduite de 4 064 Francs.

M. le rapporteur propose en outre d'y contribuer par une allocation conditionnelle de 12 800 Francs.

Adopté. 80/15/013/101

Église de Ferrières (Loiret)

La Commission, sur la proposition de M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, est d'avis d'approuver un devis de 4 646 Francs dressé par M. l'architecte Dussère et d'allouer pour cette entreprise, dont l'urgence est déclarée, une subvention conditionnelle de 2 000 Francs.

Église de Brive-la-Gaillarde (Corrèze)

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, propose l'adoption d'un devis de 59 210 Francs ne comprenant que des travaux de consolidation, pour l'exécution desquels la Fabrique a réuni 20 000 Francs.

M. le rapporteur est d'avis d'allouer une somme égale sur le crédit des Monuments historiques, à la condition que la Ville se procurera le complément des ressources nécessaires et, de plus, dégagera l'édifice en faisant l'acquisition de l'échoppe placée dans l'axe de la chapelle absidale et de la maison qui masque la chapelle du transept nord.

Adopté.

Église de Redon (Ille-et-Vilaine)

La Commission est d'avis d'approuver, sur la proposition de M. [Jean-Juste] Lisch, le projet de grille destiné à protéger la base du clocher, modifié suivant les indications données par elle, et d'allouer pour l'exécution 800 Francs, sur les 2 431 Francs auxquels est évaluée la dépense.

Église Saint-Hilaire de Poitiers (Vienne)

La Fabrique sollicite un secours pour la réfection des toitures du choeur et du transept et déclare disposer de 5 000 Francs pour cette entreprise évaluée à 20 000 Francs. Aucun devis n'étant présenté à l'appui de la demande, M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, qui a constaté d'ailleurs l'urgence de la situation, propose d'inviter la Fabrique à charger M. [Jean-Camille] Formigé de dresser un devis dans le plus court délai.

Adopté.

Église de Saint-Macaire (Gironde)

Le Conseil municipal a décidé que la devise "Liberté, Egalité, Fraternité" serait inscrite sur 80/15/013/102 la façade principale de tous les édifices communaux.

M. le préfet de la Gironde a autorisé cette inscription excepté pour l'église Saint-Macaire qui figure parmi les Monuments historiques, se basant sur la loi du 30 mars 1887 qui dispose qu'aucun travail ne pourra être exécuté sur un monument historique, sans l'autorisation du ministre des Beaux-arts.

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, est d'avis que cette inscription ne saurait être inscrite sur le monument lui-même, sa façade ne laissant aucun vide qu'elle puisse occuper sans inconvénient, mais elle peut être placée sur plaque mobile sans altérer le caractère de l'édifice, il n'y a pas lieu de refuser l'autorisation demandée.

M. Henri Maret se prononce dans le sens d'un refus catégorique.

Cette opinion est adoptée.

Maladrerie de Troo (Loir-et-Cher)

Sur le rapport de M. [Jean-Juste] Lisch, la Commission est d'avis de classer ces restes intéressants de l'époque romane menacés de destruction par le service vicinal.

Église de Montagrier (Dordogne)

La Commune en sollicite le classement dans l'espoir d'une subvention pour réparer l'édifice qui est dans un état de délabrement complet.

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur est d'avis d'écarter cette demande en raison de l'intérêt très secondaire de l'édifice et en prévision des dépenses qu'il nécessiterait.

Sur la demande de M. de Lasteyrie, l'affaire est ajournée jusqu'à production de plus amples documents sur la valeur et la situation de l'édifice.

Tour du Prévôt et tourelle de l'Hôtel du Président Tindeau à Thouars (Deux-Sèvres)

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, propose le classement 80/15/013/103 de ces deux édifices, qui est adopté.

Classement des lanternes des morts et croix de cimetière (Deux-Sèvres)

Il propose en même temps le classement des lanternes des morts et croix de cimetière d'Aiffres, de Saint-Christophe-sur-Roc, de Prahec (XIIe siècle) de Saint-Maixent-de-Beugné, de Pers (XIIIe siècle), de Saint-Georges-de-Noisné, de Pamplie (XIVe siècle), d'Amuré (XVe siècle) et Ménigoute (XVIe siècle) toutes situées dans le département des Deux-Sèvres.

Le classement est adopté.

Donjon de Pons (Charente-Inférieure)

M. [Jean-Juste] Lisch fait connaître que le 3 février, le couronnement et le parapet de l'escalier adossé au Donjon de Pons ont été enlevés par la tempête et que l'administration informée de cet accident a aussitôt télégraphié au préfet de s'opposer à toute réparation du dit escalier avant l'examen de l'Inspecteur général.

M. [Jean-Juste] Lisch est d'avis, non seulement de s'opposer à la reconstruction de la rampe, dont la disposition a été reconnue dangereuse au point de vue de la sécurité publique, mais de profiter de la circonstance pour faire disparaître l'escalier.

Cette proposition est adoptée.

Enceintes de Saintes (Charente-Inférieure)

M. [Jean-Juste] Lisch a reçu de M. l'abbé Laferrière une communication relative à ses dernières fouilles dans l'enceinte des murs de Saintes. Les morceaux de sculpture mis au jour sont très nombreux, la place manque pour les abriter et leur conservation ne peut être assurée qu'à la condition de leur trouver un abri.

M. de Lasteyrie serait d'avis de suspendre les fouilles jusqu'à ce que cet abri soit assuré.

M. [Jean-Juste] Lisch écrira dans ce sens à M. l'abbé Laferrière en attendant qu'il puisse étudier la question sur place.

Cloches des églises à Corbeil (Seine-et-Oise)

M. de Lasteyrie fait une communication relative à deux cloches anciennes existant à Corbeil et qui seraient menacées de destruction. L'une provient de l'ancienne église Saint-Guenoult, aujourd'hui détruite, et date de 1505 ; l'autre de l'ancienne église Saint-Léonard également détruite et date du XVIIIe siècle 80/15/013/104 Toutes deux sont intéressantes, et M. de Lasteyrie propose de les classer pour en assurer la conservation.

La Commission se prononce en faveur du classement.

Achat d'une statuette de Jeanne d'Arc par le Musée de Cluny

M. Darcel place sous les yeux de la Commission un moulage de la statuette présumée de Jeanne d'Arc dont il a entretenu la Commission dans la précédente séance.

M. Dreyfus croit qu'il faut se placer au point de vue national et considère que cette statue est très connue à l'étranger, et que, si elle est achetée par un étranger, on ne manquera pas de reprocher à la Commission de n'avoir pas fait un effort pour la conserver à la France.

M. Courajod rappelle que de nombreux monuments ont existé qui prouvent que, dès le XVe siècle, Jeanne d'Arc était l'objet d'un véritable culte. Ces monuments ont presque tous disparu ; celui ci est un des derniers, c'est une épave qu'il faut tenter de sauver. Il estime qu'il serait très grave, aux yeux de l'étranger, de paraître ne pas s'associer au culte historique de Jeanne d'Arc.

M. le président propose d'ajourner le vote jusqu'à la présentation de l'original que M. Darcel s'engage à produire à la séance suivante.

Verrières de l'église Notre-Dame à Châlons-sur-Marne (Marne)

M. [Émile] Boeswillwald fait un rapport verbal sur un projet de verrières pour l'église Notre-Dame de Châlons. Les esquisses de M. Didron présentées par M. Génuys ne le rassurent pas complètement. Il en critique l'ornementation. Il désirerait également que la coloration fût indiquée.

Sur l'avis de la Commission, M. Génuys sera invité à se mettre en rapport avec M. l'Inspecteur général qui lui indiquera dans quel sens le projet devra être modifié.

Chaire de l'église Notre-Dame à Mantes (Seine-et-Oise)

Un projet de chaire à prêcher pour l'église Notre-Dame de Mantes a été présenté à la 80/15/013/105 Commission par M. Simil.

M. Selmersheim est d'avis de demander à l'architecte une étude plus simple.

Adopté.

Restauration de meubles au Musée de Cluny

M. Darcel rend compte du travail auquel il s'est livré, sur l'avis de la Commission après sa visite au Musée de Cluny, pour décomposer certains meubles hybrides, formés de pièces de provenances diverses. Il a disposé sur des épines les éléments de ces meubles. Mais le travail n'est point terminé et il évalue à 2 000 Francs le crédit nécessaire pour l'achever.

Ce crédit est accordé.

Enquête sur les objets d'art cultuels

M. le président demande à M. le directeur des Cultes s'il est en mesure de fournir des renseignements au sujet des demandes d'objets d'art.

M. le directeur des Cultes fait connaître qu'il a déjà reçu 29 réponses d'évêques et 35 d'architectes diocésains.

La Commission fixe au vendredi 22 la réunion de la commission spéciale.

Arc de Triomphe du Carrousel à Paris (Seine)

M. Dreyfus demande quel est l'architecte chargé de la restauration de l'Arc de Triomphe de la Cour du Carrousel.

M. Selmersheim est d'avis de demander à la direction des Bâtiments civils communication du projet de restauration afin de se rendre compte de la manière dont on entend y procéder.

M. Selmersheim est invité à se mettre en rapport avec M. Guillaume, architecte du Louvre, chargé de cette restauration.

Place de la Concorde à Paris (Seine)

M. le président informe la Commission d'un projet de proposition de M. Félix Pyat, député, en vue de la transformation de la Place de la Concorde.

La séance est levée. 80/15/013/106
8 mars 1889
Présidence de M. Antonin Proust. Sont présents : MM. [Émile] Boeswillwald, Paul Boeswillwald, Courajod, Darcel, Darcy, Dreyfus, Gautier, Geoffroy-Dechaume, Laisné, Lameire, de Lasteyrie, [Jean-Juste] Lisch, Maret, de Mortillet, Sauvageot, Selmersheim.
Lecture du procès-verbal de la séance du 15 février.
Arc de Triomphe du Carrousel à Paris (Seine)

A propos de l'Arc de Triomphe du Carrousel, M. Selmersheim fait connaître qu'il a visité l'édifice, dont l'état est loin d'être satisfaisant, et qu'il s'est entretenu avec MM. Guillaume et Garnier de la manière dont la restauration en serait entendue. M. Guillaume a projeté la restauration en ciment métallique et la dépense est évaluée par lui à 15 000 Francs. Aux objections faites par M. Selmersheim sur l'emploi du ciment, M. Guillaume a répondu que la restauration en pierre entraînerait une dépense double et qu'elle ne serait pas terminée pour l'ouverture de l'exposition.

M. [Jean-Juste] Lisch fait observer que le ciment présente un double inconvénient, d'abord celui de ne pas prendre la même coloration que la pierre, ensuite celui d'obliger à mettre la pierre à vif pour en faire l'application. Il le condamne, en conséquence, absolument à l'extérieur. Cette opinion, il déclare, d'ailleurs, l'avoir exprimée dans le Conseil des Bâtiments civils.

M. [Jean-Juste] Lisch, invité à s'entremettre auprès de ce Conseil pour obtenir que la restauration soit ajournée à la fin de l'année et exécutée en pierre, exprime le désir que la direction des Bâtiments civils soit saisie administrativement par la direction des Beaux-arts du voeu de la Commission et s'engage à s'en faire, de son côté, 80/15/013/107 l'interprète devant le Conseil.

La Commission se prononce dans ce sens.

Le procès-verbal est adopté.
Gros-Horloge à Rouen (Seine-Inférieure)

M. Sauvageot demande et obtient la mise à sa disposition d'un crédit de 5 à 600 Francs pour la construction d'un échafaudage qui lui est nécessaire pour se rendre compte de l'état de la construction de la Tour du Gros-Horloge à Rouen, dont la restauration lui est confié.

Achat d'une statuette de Jeanne d'Arc par le Musée de Cluny à Paris (Seine)

L'original de la statuette de Jeanne d'Arc est mis sous les yeux de la Commission. M. Darcel fait prévoir que l'objet atteindra vraisemblablement aux enchères un prix élevé.

La Commission considère qu'il a plutôt sa place au Louvre qu'à Cluny et propose de transmettre à M. le directeur des Musées nationaux un avis favorable à l'acquisition pour le Louvre. M. Darcel serait chargé de la rédaction d'un rapport en ce sens au nom de la Commission, alléguant l'intérêt historique de l'objet.

Château de Montceaux à Montceaux-lès-Meaux (Seine-et-Marne)

M. le président donne communication d'une lettre de M. Lefol, architecte, auteur d'une étude de restitution du château royal de Monceaux, dont deux feuilles ont été acquises par la Commission des Monuments historiques, demande que ces deux feuilles soient mises à sa disposition pour être jointes au reste de l'oeuvre qui doit figurer à l'Exposition Universelle.

La Commission se plaçant au point de vue du principe et statuant d'une manière générale sur tous les dessins de ses archives, refuse l'autorisation.

L'ordre du jour appelle la lecture du rapport de M. [Jean-Juste] Lisch, sur la :
Maison d'Agnès Sorel à Orléans (Loiret)

Le maire de cette Ville demande à l'administration de verser la deuxième annuité complément de l'allocation de 40 000 Francs, destinée, avec les 25 000 Francs que la Ville est prête à verser de son côté, à exécuter les travaux de réparations nécessaires. Le devis de ces 80/15/013/108 travaux n'étant pas encore dressé, M. [Jean-Juste] Lisch propose de désigner à la Municipalité d'Orléans M. Dussère pour la rédaction du projet et d'attendre sa production pour verser la seconde annuité de la subvention ministérielle.

Cette proposition est adoptée.

Église d'Yvignac (Côtes-du-Nord)

La Fabrique sollicite un secours pour l'achèvement de son église. Les travaux projetés n'intéressant que les parties modernes de l'édifice et devant compléter d'autres travaux exécutés avant son classement, en dehors du contrôle de la Commission, M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, est d'avis qu'il n'y a pas lieu d'allouer le secours demandé, mais de recommander l'édifice à la bienveillance de l'administration des Cultes.

Adopté.

M. Antonin Proust, obligé de se retirer, invite M. [Émile] Boeswillwald à prendre la présidence.
Église de Saint-Gildas-de-Rhuis (Morbihan)

M. l'architecte Gout demande l'autorisation d'exécuter le 2° chapitre de son devis s'élevant à 8 062 Francs. Les ressources locales ne devant pas dépasser 500 Francs, M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, propose d'allouer conditionnellement sur le crédit des Monuments historiques 3 000 Francs pour l'achèvement de la restauration de cet édifice.

Adopté.

Chapelle du Creisker (Finistère)

La Commission adopte, sur la proposition de M. [Jean-Juste] Lisch, un projet de grille séparative du sanctuaire présenté par M. Gout, mais est d'avis de demander à cet architecte un nouveau projet d'appui de communion plus en rapport avec le caractère de l'édifice que celui qu'il a présenté.

Église de Châtillon-sur-Indre (Indre)

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, fait connaître la situation de l'édifice dans lequel certains 80/15/013/109 désordres se sont produits depuis la mort de l'architecte M. de Mérindol. Il propose de charger M. Georges Darcy de dresser un rapport sur la situation et de rédiger un devis des travaux qu'il jugerait nécessaire d'exécuter.

Adopté.

Église Saint-Pierre de Melle (Deux-Sèvres)

Le devis de 8 401 Francs 80 présenté par M. l'architecte Devérin ne comprenant que des travaux d'embellissement et d'appropriation intérieure, M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, est d'avis de l'approuver sans accorder de subvention.

Adopté.

Église Saint-Eutrope à Saintes (Charente-Inférieure)

L'architecte, en présence de l'urgence des travaux et de l'impossibilité de remplir d'ici à longtemps les conditions mises à l'allocation ministérielle de 2 400 Francs accordée le 26 décembre dernier, demande l'autorisation d'exécuter les travaux jusqu'à concurrence de cette somme.

Adopté.

Château de Berrye à Berrie (Vienne)

La Commission, conformément aux conclusions de M. [Jean-Juste] Lisch, est d'avis d'écarter la demande de classement de cette propriété particulière de l'évêque de Moulins qui se propose d'y faire exécuter des travaux importants et de réclamer le concours de l'administration.

Église des Aix-d'Angillon (Cher)

M. Georges Darcy a présenté un devis de 33 883 Francs 06 divisé en deux chapitres, comprenant : l'un, l'achèvement de la restauration du choeur, la restauration des transepts et des reprises dans les parties hautes de la tourelle d'escalier ; l'autre, la reconstruction des absidiales de transepts.

M. Selmersheim, rapporteur, est d'avis qu'en raison du faible concours que la Fabrique et la Commune ont apporté aux précédents travaux, il y a lieu de s'en tenir pour le moment aux travaux strictement 80/15/013/110 nécessaires, qui consistent dans la restauration du choeur, dont la dépense est évaluée à 8 733 Francs 23. Il propose en même temps d'allouer conditionnellement 3 000 Francs pour cette partie de l'entreprise. Le reste serait ajourné.

Ces conclusions sont adoptées.

Église d'Ineuil (Cher)

Un devis complémentaire de 5 343 Francs 45 est présenté par l'architecte pour l'achèvement des travaux. Leur urgence étant justifiée, M. Selmersheim, rapporteur, en propose l'approbation avec allocation conditionnelle de 2 400 Francs.

Adopté.

Église Aubigny-sur-Nère (Cher)

Demande d'autorisation par la Fabrique de construire à ses frais une annexe à la sacristie actuelle. La partie du monument contre laquelle cette construction sans caractère viendrait s'appuyer ne présentant pas d'intérêt à l'extérieur, M. Selmersheim, rapporteur, propose d'accorder l'autorisation demandée.

La Commission ajourne l'affaire jusqu'à la production de photographies.

Église Saint-Julien-le-Pauvre à Paris (Seine)

M. l'architecte Rapine a dressé un devis de 12 106 Francs 17 pour les travaux de réparations et de consolidation de cette église dont la cession temporaire vient d'être accordée à M. le curé des Grecs catholiques résidant à Paris.

M. Selmersheim, rapporteur, croit qu'il y a lieu de se féliciter de cette cession au point de vue de la conservation du monument, il considère le devis comme rédigé avec la plus stricte économie et il propose d'allouer conditionnellement 6 000 Francs sur le crédit pour cette affaire.

Cette proposition est adoptée.

Église de Saint-Martin-de-Boscherville (Seine-Inférieure)

M. Selmersheim expose la situation et 80/15/013/111 propose à la Commission de demander à la Commune de reprendre et étudier le projet d'isolement de l'église Saint-Georges sur les faces sud et est, d'inviter M. Sauvageot à dresser le devis des réparations nécessaires à la conservation de l'édifice, enfin, de faire de l'expropriation des terrains le long des faces sud et est sur une largeur de trois mètres, la condition sine qua non de toute reprise des travaux.

M. Darcel se met à la disposition de la Commission pour traiter l'affaire en s'adressant directement à la propriétaire des terrains qu'il s'agirait d'exproprier.

La Commission accepte sa proposition et attendra le résultat de la mission de M. Darcel pour voter sur les conclusions du rapport.

Projet de maître-autel pour l'église Saint-Pierre à Lisieux (Calvados)

Ce projet a été dressé par M. Louzier sur la demande de la Fabrique qui en prend les frais à sa charge, soit 21 267 Francs.

M. Selmersheim en propose l'adoption qui est votée sous la réserve de quelques modifications de détail.

Mont-Saint-Michel (Manche)

M. Selmersheim fait connaître que M. le directeur des Domaines à Saint-Lô demande le retour à son administration, qui en pourrait tirer parti, des bâtiments des Fanils dépendant de l'abbaye du Mont-Saint-Michel, que depuis le départ des religieux, ils sont occupés, sans redevance par les ouvriers de l'entrepreneur des travaux.

M. le rapporteur est d'avis d'écarter la demande des Domaines, il considère, en effet, que les ouvriers sont dans l'impossibilité de se loger au Mont-Saint-Michel pendant la belle saison, en raison de l'affluence des touristes ; il conclut, en conséquence, à ce que la jouissance de ces bâtiments soit concédée, partie à la Commune, partie à l'entrepreneur, dans des conditions à débattre qui seraient soumises à l'administration des Domaines. 80/15/013/112

Ces conclusions sont adoptées.

Monuments de Lanuéjols (Lozère)

M. Selmersheim rappelle que M. Bruyerre avait été chargé d'exécuter des travaux d'assainissement autour de cet édifice, travaux qui ont été interrompus par la maladie et la mort de M. Bruyerre et qui sont restés inachevés. Il expose que leur reprise est indispensable et conclut à l'adoption d'un devis de 7 496 Francs 16 dressé par M. Petitgrand pour leur achèvement. Il y aurait lieu d'ajouter à cette somme, celle de 681 Francs 33 pour acquisition de terrain et indemnité. Le total de la dépense, soit 8 177 Francs 49 serait à la charge du crédit des Monuments historiques.

Ces conclusions sont adoptées.

Chartreuse de Villefranche-de-Rouergue (Aveyron)

Les conditions mises à l'allocation de 2 000 Francs pour la reconstruction d'une cellule n'ayant pas été remplies par l'administration de l'hospice, M. l'architecte Gout demande l'autorisation de faire des travaux indispensables pour une somme de 1 022 Francs 29, dont la moitié serait à la charge du crédit des Monuments historiques.

M. Selmersheim, rapporteur, est d'avis d'accepter cette proposition, et de rendre définitive l'allocation conditionnelle de 2 000 Francs que l'architecte emploiera à exécuter les travaux de consolidation nécessaires, en amorçant sur un mètre de saillie les murs en moellons, de la cellule que l'on se proposait de rétablir, au lieu de construire des éperons en pierre d'appareil, comme il avait été primitivement proposé.

M. Darcel, ayant offert de faire une démarche auprès de M. Sibille pour obtenir une participation à la dépense qui permettrait de maintenir le premier projet, l'affaire est ajournée jusqu'au jour où M. Darcel en aura fait connaître le résultat. 80/15/013/113

Église de Vernon (Eure)

Conformément aux conclusions de M. Selmersheim, la Commission est d'avis d'allouer 1 326 Francs 17 pour des travaux urgents au clocher et aux soubassements de l'édifice évalués 1 867 Francs 62 à la condition que la Fabrique, qui a voté 5 215 Francs 27 pour des travaux d'embellissement, les emploiera à ceux du nouveau devis et se procurera le complément du déficit, en s'adressant au besoin, à l'administration des Cultes.

Propriétés des remparts du Mont-Saint-Michel (Manche)

M. Selmersheim expose les difficultés qui surgissent au Mont-Saint-Michel à propos de la propriété des remparts. Il demande la nomination d'une sous-commission dans laquelle entrerait M. Tétreau pour examiner la question.

Sur le désir de la Commission, M. Tétreau sera consulté au sujet de cette affaire.

La séance est levée. 80/15/013/114
29 mars 1889
Présidence de M. Proust. Sont présents : MM. [Émile] Boeswillwald, Paul Boeswillwald, Courajod, Darcel, Dreyfus, [Jean-Camille] Formigé, Gautier, Geoffroy-Dechaume, Kaempfen, Lameire, de Lasteyrie, [Jean-Juste] Lisch, Renaud, Sauvageot, Selmersheim.
Lecture du procès-verbal de la séance du 8 mars.
Église de Saint-Martin-de-Boscherville (Seine-Inférieure)

M. Darcel à propos du procès-verbal, fait connaître qu'il a vu la propriétaire du terrain à exproprier le long des faces sud et est de l'église de Boscherville. Elle serait disposée à laisser faire les travaux plutôt que d'être expropriée.

La Commission est d'avis qu'on pourrait établir une servitude de passage pour l'exécution des travaux seulement. On remettrait une note dans ce sens à M. Darcel qui ferait cette proposition à la propriétaire et s'entendrait avec elle pour la rédaction d'un acte établissant ce droit.

Le procès-verbal est adopté. M. Antonin Proust, obligé de se retirer, invite M. [Émile] Boeswillwald à prendre la présidence. L'ordre du jour appelle l'affaire de l' :
Église de Royat (Puy-de-Dôme)

M. l'architecte Petitgrand présente un projet d'achèvement de la restauration interrompue par la mort de M. Bruyerre. Ce projet, divisé en deux chapitres, l'un relatif à la restauration de l'église, l'autre aux réparations à exécuter à l'ancien prieuré, aujourd'hui presbytère, comporte une dépense totale de 18 508 Francs 35.

Sur la proposition de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, la Commission est d'avis d'allouer 80/15/013/115 la moitié de cette somme 9 244 Francs sur le crédit des Monuments historiques.

Grange de Vauclerc (Aisne)

La dépense des travaux, afférente aux cinq travées appartenant au seul des propriétaires consentant à coopérer aux ouvrages de conservation et de consolidation de sa propriété, est évaluée à 7 226 Francs 57.

M. [Émile] Boeswillwald propose d'allouer 3 600 Francs pour cette entreprise dans l'espoir de déterminer le propriétaire à faire une dépense égale.

Adopté.

Église de Montsaunès (Haute-Garonne)

M. [Émile] Boeswillwald fait connaître que, par suite d'une simplification du projet de sacristie, le devis se trouve réduit de 430 Francs, et, par suite d'un vote de 400 Francs par le Conseil municipal, le déficit réduit à 3 807 Francs. La Fabrique ayant épuisé ses ressources, M. le rapporteur propose de l'inviter à solliciter le concours de l'administration des Cultes pour cette entreprise en vue de laquelle 4 500 Francs sont assurés conditionnellement sur le crédit des Monuments historiques.

Adopté.

Église de Lescar (Basses-Pyrénées)

Sur la proposition de M. [Émile] Boeswillwald, la Commission est d'avis d'autoriser la réparation des verrières, simple travail de conservation et d'entretien, pour lequel le Conseil municipal a voté les fonds nécessaires.

Cloître et clocher de Saint-Paul-de-Mausole à Saint-Rémy (Bouches-du-Rhône)

M. Révoil, chargé de visiter cet édifice, a évalué à 7 195 Francs 41 la dépense nécessaire pour le remettre en état. Sur cette somme, il considère que la réfection des toitures montant à 3 340 Francs, doit être entièrement à la charge du propriétaire, les travaux de restauration et de consolidation, pouvant faire l'objet d'une subvention de l'État 80/15/013/116 s'élevant à 3 854 Francs 71, M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose de fixer cette subvention à 1 500 Francs.

Adopté.

Fouilles dans l'abbaye de Montmajour à Arles (Bouches-du-Rhône)

Les pétitionnaires, sur l'invitation du préfet, ont produit le document sur lequel ils appuient leur demande et qui indique l'endroit où des valeurs auraient été déposées par le curé Valette, à l'époque de la Révolution.

M. [Émile] Boeswillwald conclut, en conséquence, à l'autorisation des fouilles, mais une autre demande dans le même sens a été formée par M. Bouchet-Doumeng, adjoint au maire d'Arles, qui, celle ci ne donne pas d'indication précise et laisse même ignorer si son auteur ne se propose pas de venir en aide aux premiers pétitionnaires.

M. [Émile] Boeswillwald propose de faire demander des renseignements précis sur ce point à M. le préfet des Bouches-du-Rhône, et d'attendre la réponse pour envoyer la première autorisation.

La Commission est d'avis de prendre l'avis des Domaines au sujet de l'intérêt des fouilles, de leurs résultats, des droits de l'État et de ceux des pétitionnaires. Elle n'a, en ce qui la concerne, qu'à se préoccuper de sauvegarder le monument, si les fouilles s'exécutent, et dans ce but, elle pose ce principe qu'elles ne sauraient avoir lieu que sous la direction d'un architecte du service. Sous cette réserve, les conclusions du rapport sont adoptées.

Fouilles à Vienne (Isère)

Le Conseil général fait connaître que des fouilles archéologiques pratiquées à Vienne pendant les années 1887 et 1888 ont donné des résultats inespérés, mettant à découvert de nombreuses dalles ayant servi de pavé à la voie romaine de Provence, des tombeaux, des médailles, inscriptions, etc… 80/15/013/117

La Commission, sur la proposition de M. [Émile] Boeswillwald, vote des remerciements au Conseil général pour sa communication.

Palais Ducal de Nancy (Meurthe-et-Moselle)

M. [Émile] Boeswillwald expose la nécessité de réparer les balcons de la face principale et une partie du soubassement de la tour du grand escalier, de refaire les portes d'entrée du Palais, portes charretières établies à l'époque où la Gendarmerie occupait le rez-de-chaussée du Palais, et de fermer les entrées du grand escalier.

La dépense totale s'élèverait à 5 934 Francs 31. Le département et la Ville ayant voté ensemble une somme de 2 000 Francs spécialement affectée à la réfection des portes, M. l'Inspecteur général propose d'allouer le complément du devis sur le crédit des Monuments historiques.

Adopté.

Pont de Saint-Affrique (Aveyron)

M. Selmersheim fait connaître la situation de ce pont, récemment classé, qui a besoin de réparations urgentes évaluées à 98 Francs, dans un devis transmis par le préfet, mais qu'une partie de la Municipalité désirerait voir disparaître.

La construction d'un nouveau pont devant entraîner l'abaissement du niveau du quai au droit de l'ancien pont et le raccordement de celui ci au moyen de marches, M. le rapporteur estime qu'il y a là un travail à étudier dont il est nécessaire de charger un architecte de la Commission et propose M. [Jean-Camille] Formigé.

Cette proposition est adoptée.

Château d'Arcques (Seine-Inférieure)

Sur la proposition de M. Selmersheim, la Commission est d'avis d'approuver un devis de 2 158 Francs 33 dressé par M. Sauvageot pour des réparations urgentes au château d'Arques et d'ouvrir à cet architecte un crédit d'égale somme pour faire face à la dépense projetée. 80/15/013/118

Église de Caudebec-en-Caux (Seine-Inférieure)

La Commission, sur la proposition de M. Selmersheim, approuve en principe un projet de vitrail destiné à décorer une fenêtre du bas-côté nord de l'église, mais elle réclame de l'architecte une surveillance toute spéciale de l'exécution du travail du peintre verrier.

Église Saint-Martin d'Argentan (Orne)

Le projet de M. Chaine revient à la Commission modifié suivant ses instructions et porte à 58 309 Francs l'évaluation totale de la dépense. Sur cette somme les travaux urgents sont compris, dans le 1er chapitre pour 36 414 Francs 99.

M. Selmersheim propose l'adoption de ce chapitre et l'allocation conditionnelle du tiers de la dépense, soit 12 138 Francs 33.

Adopté.

Église Saint-Nicolas à Caen (Calvados)

Sur la proposition de M. Selmersheim, la Commission est d'avis d'approuver le 1er chapitre du devis présenté par M. de La Rocque, s'élevant à 3 021 Francs 80, d'allouer la moitié de cette somme sur le crédit des Monuments historiques à la condition que le département de la Guerre prendrait à sa charge l'autre moitié, et d'ajourner le 2e chapitre jusqu'à ce que la construction d'un échafaud ait permis à l'architecte de se rendre mieux compte des besoins de l'édifice.

Église de Carentan (Manche)

M. l'architecte [Gabriel] Ruprich-Robert demande l'autorisation d'imputer sur les fonds prévus pour la restauration du dallage une somme de 3 332 Francs 29 qui serait nécessaire pour restaurer et remettre en plomb un vitrail du XVIe siècle dans la fenêtre précédant le transept sud, dont il n'avait prévu que la restauration des meneaux. Il demande également l'autorisation de faire usage d'une somme de 860 Francs qu'une personne de la localité offre à cet effet, pour le nettoyage 80/15/013/119 de la chapelle absidiale du Rosaire.

Sur la proposition de M. Selmersheim, ces autorisations sont accordées.

Église de Château-Landon (Seine-et-Marne)

La Commission, conformément aux conclusions de son rapporteur, M. Selmersheim, propose de charger M. Sauvageot d'étudier un projet de restauration de cet édifice dont l'état de dégradation nécessite des réparations urgentes : ce devis serait divisé en deux chapitres comprenant, l'un, les travaux de restauration, l'autre, ceux de reconstruction.

Église de Gonesse (Seine-et-Oise)

M. Selmersheim, rapporteur, propose d'approuver le projet de calorifère dressé par M. Louzier sous la réserve d'une observation : l'architecte devra établir le tuyau de fumée sans entailler le parement de la tourelle.

M. [Jean-Juste] Lisch propose en outre de substituer pour ce tuyau la tôle à la poterie.

Le projet est approuvé sous la réserve de ces deux observations.

Église de Tannay (Nièvre)

La Fabrique soumet à l'approbation ministérielle un projet de réparations dont les évaluations ne sont pas de nature à rassurer sur la manière dont serait conduite l'opération, et qui ne prévoit pas certains travaux indispensables pour la conservation de l'édifice.

M. Selmersheim propose de rejeter ce projet et de charger M. de La Rocque de dresser un devis des travaux qui lui paraîtraient avoir un caractère d'urgence.

Adopté.

Église de Conques (Aveyron)

M. [Jean-Camille] Formigé soumet à l'examen de la Commission un devis de 4 937 Francs 07 pour l'achèvement des travaux de restauration de cet édifice qui ont dû être entièrement faits jusqu'ici aux frais de l'administration des Beaux-arts, l'administration des Cultes n'ayant pas participé à la dépense pour des raisons d'ordre 80/15/013/120 administratif et les Pères prémontrés qui occupent l'édifice n'ayant pas réalisé les fonds qu'ils avaient promis.

M.Selmersheim est d'avis d'approuver ce devis, pour fermer le chantier, et d'allouer 2 500 Francs pour achever cette entreprise, à la condition que les religieux fourniraient le surplus.

Adopté, avec cette observation qu'une tentative pourrait être faite auprès de l'administration des Cultes pour combler le déficit, en raison du peu de chance de réussir auprès des religieux.

Église de Fenioux (Deux-Sèvres)

M. l'architecte Devérin a dressé un devis de 10 795 Francs 12, divisé en deux chapitres, l'un pour la restauration de l'église, l'autre pour la construction d'une sacristie.

M. [Jean-Juste] Lisch propose l'adoption du 1er chapitre s'élevant à 4 531 Francs 65 et pour lequel les autorités locales ont dès à présent réuni 4 000 Francs. Il propose en outre d'appliquer à ces travaux une somme de 450 Francs formant le reliquat de l'allocation mise à la disposition de l'architecte pour l'exécution des fouilles, à laquelle on ajouterait une allocation complémentaire de 81 Francs 65.

Adopté.

Église de Boupère (Vendée)

Le préfet transmet un devis de 69 150 Francs divisé en deux chapitres, dont le premier, s'élevant à 52 350 Francs, est applicable à la restauration de l'édifice, et le deuxième, à son appropriation.

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, signale dans le projet diverses propositions qui ne lui paraissent pas devoir être acceptées, telles que l'augmentation des fenêtres du clocher, l'adjonction de mâchicoulis et d'une échauguette, la suppression d'un escalier, le changement des proportions de la façade ; il conclut, en conséquence au renvoi du projet à l'architecte, avec invitation de tenir compte 80/15/013/121 de ces observations.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de Beaulieu-sur-Dordogne (Corrèze)

Sur le rapport de M. [Jean-Juste] Lisch, la Commission est d'avis d'allouer conditionnellement 10 000 Francs pour la restauration de cet édifice dont le devis s'élève à 20 894 Francs.

Église du Dorat (Haute-Vienne)

M. [Jean-Juste] Lisch propose d'autoriser la Municipalité à faire établir une nouvelle horloge dans le clocher de l'église.

La Commission demande qu'on lui fasse connaître d'abord la disposition du cadran projeté.

Cloître de Buisson-de-Cadouin (Dordogne)

Conformément aux conclusions de M. [Jean-Juste] Lisch, la Commission est d'avis d'allouer 12 000 Francs pour la conservation de cet édifice, à la condition que le département qui en est propriétaire complétera les ressources nécessaires évaluées par l'architecte à 17 884 Francs 21.

Église Saint-Jean de Châlons-sur-Marne (Marne)

Approbation par la Commission, sur un avis de M. [Émile] Boeswillwald, d'un projet de chaire à prêcher, par M. Génuys, architecte.

Église Notre-Dame-de-L'Épine (Marne) à Châlons [sic]

Approbation d'un projet de maître-autel par M. Génuys, M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur.

Église Notre-Dame à Mantes (Seine-et-Oise)

Approbation d'un projet de chaire à prêcher, modifié suivant les indications de la Commission par M. Simil, M. Selmersheim, rapporteur. 80/15/013/122

Retable dans l'église de Mognéville (Meuse)

Proposition de classement par M. de Lasteyrie adoptée par la Commission.

La séance est levée. 80/15/013/123
10 mai 1889
Présidence de M. Larroumet, directeur des Beaux-arts. Sont présents MM. Proust, vice-président, de Baudot, [Émile] Boeswillwald, Paul Boeswillwald, Courajod, Darcel, Darcy, Dreyfus, Dumay, [Jean-Camille] Formigé, Gautier, Geoffroy-Dechaume, Kaempfen, Laisné, Lameire, de Lasteyrie, [Jean-Juste] Lisch, de Mortillet, Sauvageot, Selmersheim. M. Henry Maret s'est fait excuser.
Le procès-verbal de la séance du 29 mars est lu et adopté.
Promotion de M. [Jean-Juste] Lisch dans la Légion d'honneur

M. le directeur des Beaux-arts rappelle la promotion récente de M. [Jean-Juste] Lisch au grade d'officier de la Légion d'honneur, à l'occasion de l'achèvement des travaux de la Gare Saint-Lazare, et dit la part que ses travaux dans les Monuments historiques ont eu dans cette nomination, à laquelle la Commission est heureuse d'applaudir.

Achat d'une statuette de Jeanne d'Arc pour le Musée de Cluny à Paris (Seine)

M. le directeur fait connaître dans quelles circonstances l'État se trouve aujourd'hui propriétaire de la statuette de Jeanne d'Arc. L'objet ayant été, lors de la vente, acquis par un étranger, le baron Alphonse de Rothschild, informé des regrets qu'avait exprimés la Commission que la situation des crédits ne permit pas de l'acquérir, l'a racheté des mains de l'adjudicataire et offert au Musée de Cluny.

M. le directeur propose de voter des remerciements au donateur.

Ces remerciements sont votés à l'unanimité.

M. Darcel propose de remercier également M. Chabrières-Arlès, dont l'intervention dans la circonstance a été efficace.

Adopté.

Relation avec les Bâtiments civils

M. le directeur rappelle la divergence de vues qui s'est produite entre lui et son collègue des Bâtiments civils au sujet de la correspondance 80/15/013/124 directe avec l'architecte du château de Saint-Germain.

M. Lockroy, à qui le différend avait été soumis, ayant adopté la solution dans le sens de la correspondance directe, M. le directeur allait lui demander acte de son avis, lorsque M. Fallières remplaça M. Lasteyrie au ministère de l'Instruction publique. Le nouveau ministre, saisi de la question, s'est prononcé dans le même sens que son prédécesseur.

M. le directeur des Beaux-arts se propose, en conséquence, d'aviser son collègue des Bâtiments civils de la solution adoptée par le ministre.

Mont-Saint-Michel (Manche)

M. Selmersheim entretient la Commission des nouvelles difficultés qui viennent de surgir au Mont-Saint-Michel.

Le maire se refuse à laisser M. Poulard pratiquer une porte dans le mur de sa propriété sur les remparts en exécution de la convention intervenue entre l'État et ce propriétaire. Celui ci en raison du refus du maire demande qu'on lui rende le terrain qu'il n'avait cédé qu'en échange du percement de la porte en question.

M. le directeur expose ce qui a été fait par l'administration et fait part du désir du ministre de laisser se détendre la situation sans abandonner aucun droit.

M. Selmersheim fait observer que la situation est loin d'être détendue, car le maire a accordé à un autre propriétaire l'autorisation de reconstruire une maison sur son emplacement empiétant sur l'escalier qui accède à l'Abbaye.

M. l'Inspecteur général se demande même s'il n'y a pas lieu d'intervenir à ce sujet.

M. le directeur craint que cette intervention ne rentre pas dans les vues du ministre. Il se propose toutefois de lui soumettre la question et de reprendre en même temps celle du détournement 80/15/013/125 de la digue.

L'ordre du jour appelle la lecture du rapport de M. Selmersheim sur l' :
Église Saint-Paul-Saint-Louis à Paris (Seine)

Le projet présenté pour la restauration de cet édifice s'élève à 68 900 Francs.

M. le rapporteur estime que ce devis n'est pas conçu dans un esprit de réelle économie, les trois quarts de la dépense étant absorbés par des travaux accessoires ou d'embellissement et qu'il y a lieu de demander à l'architecte une nouvelle estimation dans laquelle il se bornerait aux travaux de véritable urgence se réduisant aux reprises et au revêtement des corniches et frontons. Il propose en même temps d'autoriser la Fabrique à faire réparer le perron détérioré par le grand échafaud.

Adopté.

Basilique de Saint-Denis (Seine)

M. Selmersheim propose l'adoption d'un projet de reprise de l'angle sud-ouest de la tour sud de la façade principale d'après lequel la dépense est évaluée à 48 558 Francs 31.

M. de Baudot est d'avis que cette dépense est beaucoup trop considérable appliquée à une partie du monument qui ne présente qu'un médiocre intérêt. Il propose d'employer des moyens économiques, comme par exemple des chaînages.

M. Darcy considère que ses propositions sont aussi réduites que possible et que les travaux projetés sont conçus dans le seul sens où il est possible de les exécuter. Il demande l'examen sur place.

Cette proposition est adoptée et la visite de la Commission fixée au mardi suivant, 3 heures.

Église d'Orgeval (Seine-et-Oise)

L'architecte ayant fait ressortir par une lettre l'intérêt qu'il y aurait à classer entièrement cet édifice dont le clocher seul est actuellement classé, afin de sauvegarder les parties intéressantes du choeur et du chevet, M. le rapporteur Selmersheim, appuie cette proposition. 80/15/013/126

La Commission estime qu'il y a lieu de considérer ces parties comme classées étant donné qu'elles supportent le clocher qui appartient à la même époque sans qu'il soit besoin de modifier la Liste de classement.

Église de Mars-sur-Allier (Nièvre)
Demande de secours formée par la Commune en vue d'obtenir que des réparations urgentes soient exécutées à l'édifice.

M. Selmersheim ayant constaté sur place que les réparations dont il s'agit sont de peu d'importance et qu'elles ont le caractère d'entretien, est d'avis d'inviter le maire à pourvoir à leur exécution au moyen des ressources de la Commune et de la Fabrique.

Adopté.

Église Saint-Pierre de Nevers (Nièvre)

La Ville et la Fabrique sollicitent un secours de l'État pour couvrir une dépense de réparations faites aux toitures de l'édifice qui contient des fresques classées.

La Commission, conformément aux conclusions de M. Selmersheim, est d'avis qu'il n'y a pas lieu d'accueillir favorablement cette demande, attendu que, si les fresques de l'église sont classées, l'église elle-même ne l'est pas, et que la Fabrique et la Commune ont la charge des travaux d'entretien, tels que ceux qui ont été faits.

La Commission est d'avis également de profiter de la circonstance pour interdire toute restauration desdites peintures, auxquelles il est regrettable qu'on ait déjà touché.

Chapelle de Châtillon-d'Azergues (Rhône)

Demande de secours formée par la Commune en vue d'obtenir que des travaux de conservation soient exécutés à l'édifice.

M. l'Inspecteur général Selmersheim fait connaître qu'il a examiné sur place l'état de la chapelle et que les craintes de la Municipalité 80/15/013/127 sont exagérées. Il n'y a pas lieu de donner satisfaction à sa demande. La commission adopte cet avis et, sur la proposition de M. Selmersheim, exprime en outre, le voeu que la Fabrique fasse disparaître un rocher facturé en forme de grotte abritant diverses scènes et un autel en plâtre et rocaille, qui au point de vue de l'art, déshonore l'édifice.

Église Saint-Pierre à Lisieux (Calvados)

M. Selmersheim fait connaître le résultat de la visite de cet édifice par MM. [Émile] Boeswillwald, Courajod, de Lasteyrie et Selmersheim qui l'ont examiné sur place en présence de l'architecte. Les résolutions prises ont été les suivantes :

-adopter les propositions de l'architecte relativement à la reprise des soubassements de la face sud dans le couloir d'isolement et au nivellement de ce passage,

-ne pas changer les pentes des combles ni leurs modes de couverture

-couvrir le grand comble de la nef au moyen de vieilles tuiles portées sur lattis neuf

-établir de fortes gouttières sur les murs gouttereaux de manière à arrêter la chute des tuiles

-enfin, couvrir le bas-côté sud en tuiles neuves plates de Bourgogne.

Un devis, modifié dans ce sens, serait demandé à M. l'architecte Louzier.

Église de Saint-Jean-du-Doigt (Finistère)

Sur la proposition de M. [Jean-Juste] Lisch, la Commission est d'avis d'autoriser l'architecte à découvrir la base du clocher afin de reconnaître l'état des charpentes et des clochetons, et de mettre, à cet effet, à sa disposition, une somme de 500 Francs. Il aurait ensuite à dresser un devis estimatif des travaux.

Église de Rudelle (Lot)

M. [Jean-Juste] Lisch propose de désigner M. l'architecte Gout pour visiter cet édifice et présenter un devis des travaux qu'il jugerait nécessaires pour en assurer la conservation.

Adopté. 80/15/013/128

Cloître de Saint-Sever-de-Rustan (Hautes-Pyrénées)

Le maire de Tarbes ayant adressé au ministre une demande de subvention en vue de l'acquisition du cloître de Saint-Sever-de-Rustan et de sa réédification dans un jardin de la Ville, la Commission, conformément aux conclusions de M. Paul Boeswillwald, est d'avis de concourir pour moitié aux frais de cette entreprise qui est évaluée approximativement à 15 000 Francs et qui aura pour effet d'assurer la conservation du cloître. Elle désigne M. Paul Boeswillwald pour dresser un devis aussi exact que possible de la dépense des travaux projetés.

Vente d'une châsse de l'église de Banize (Creuse)

M. de Lasteyrie propose le classement d'urgence d'une châsse que la Fabrique de l'église de Banise (Creuse) se proposerait de vendre et aurait déjà expédiée à Paris à cet effet.

M. le directeur des Cultes, avisé, a demandé des renseignements et se propose de faire au besoin une saisie arrêt.

La Commission, sur le vu d'une photographie, se prononce en faveur du classement.

La séance est levée. 80/15/013/129
7 juin 1889
Présidence de M. Antonin Proust. Sont présents : MM. de Baudot, [Émile] Boeswillwald, Courajod, Comte, Darcel, Darcy, Dreyfus, Dumay, Gautier, Geoffroy-Dechaume, Kaempfen, de Lasteyrie, [Jean-Juste] Lisch, Lameire, Laisné, Renaud, Selmersheim.
Félicitations pour l'exposition

M. le président, obligé de se rendre au Trocadéro avec M. Darcel, avant de se retirer, propose à la Commission de voter des remerciements à MM. Darcel, Geoffroy-Dechaume et de Baudot pour les soins qu'ils ont apportés à l'organisation de l'exposition, et prie M. [Émile] Boeswillwald de le remplacer à la présidence.

Le procès-verbal de la séance du 10 mai est lu et adopté.
Travail de M. Bénouville sur le département du Gers

M. de Lasteyrie présente un travail de M. Bénouville sur le département du Gers, que l'auteur a terminé peu de jours avant sa mort. Il en fait l'éloge et se félicite que la Commission ait eu la pensée de provoquer un travail de ce genre qu'il conviendrait d'étendre à tous les départements. Il croit utile d'en faire l'acquisition et de le renvoyer à la sous-commission de classement qui y trouvera de précieuses indications.

M. de Baudot fait connaître que c'est lui qui a mis M. Bénouville en rapport avec l'administration. Le travail ayant été demandé à l'artiste, il y a eu une mission pour laquelle est due une indemnité dont le chiffre est à fixer. MM. les inspecteurs généraux et M. de Baudot sont chargés de faire une proposition.

L'ordre du jour appelle la lecture du rapport de M. [Jean-Juste] Lisch sur l'

Église de Saint-Aignan (Loir-et-Cher)

L'évêque de Blois se plaint de ce que le maire de Saint-Aignan ait fait graver la devise. 80/15/013/130 républicaine sur la façade principale de la tour de l'église, et il en demande la radiation.

M. le rapporteur rappelle que la Commission a dernièrement été d'avis de refuser à la Commune de Saint-Macaire (Gironde) l'autorisation de placer cette inscription sur un monument classé.

Dans la circonstance actuelle, en présence du fait accompli et étant donné le caractère politique que semble prendre l'affaire, il estime que la Commission ne pouvant se déjuger, ne peut proposer qu'un blâme au maire et l'envoi à tous les préfets d'une circulaire pour empêcher le renouvellement d'un pareil fait.

M. de Baudot croit qu'il n'appartient pas à l'administration des Beaux-arts de trancher la question telle qu'elle se présente. Le ministre de l'intérieur en aurait dû être saisi. En transmettant la lettre de l'évêque au ministre des Beaux-arts, le préfet l'a éludée et déplacée. Il expose comment les choses se sont passées, et déclare que l'architecte qui est seul responsable n'a rien autorisé.

M. le directeur des Cultes fait connaître que, depuis 1879, le ministre de l'Intérieur a constamment autorisé l'inscription de la devise sur les édifices religieux. Il n'y a donc pas à douter du résultat de la demande de ce côté.

M. de Baudot fait observer que, si le ministre de l'Intérieur eût accordé l'autorisation, il eût fait sans doute des réserves sur le mode de l'inscription et que pour les appliquer la Commission des Monuments historiques eût été consultée. Il estime qu'en ce moment encore ce qu'il y a lieu de faire c'est de provoquer l'autorisation du ministre de l'Intérieur afin de pouvoir préciser les conditions dans lesquelles une inscription peut être autorisée. 80/15/013/131

Cette proposition est adoptée.

Église de La Ferté-Bernard (Sarthe)

La Commission, sur la proposition de M. [Jean-Juste] Lisch, est d'avis d'approuver le devis de 15 969 Francs 66 dressé par l'architecte et d'allouer conditionnellement 7 000 Francs pour cette entreprise qui concerne plus particulièrement la réparation du contrefort du choeur et celle du comble de la nef.

Église de Trois-Palis (Charente)

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, propose d'adopter un devis de 31 439 Francs 16 dressé pour la restauration de cet édifice et d'allouer conditionnellement 20 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques pour cette dépense à laquelle il ne croit pas que l'administration des Cultes puisse participer.

L'affaire est ajournée jusqu'à la vérification de la situation de l'édifice au point de vue de l'administration des Cultes.

Église Saint-Hilaire de Poitiers (Vienne)

Sur un devis de 35 247 Francs 98 présenté par M. [Jean-Camille] Formigé, la Commission, sur la proposition de M. [Jean-Juste] Lisch, est d'avis d'autoriser seulement l'exécution immédiate des deux premiers chapitres s'élevant à 23 613 Francs 39 et d'allouer conditionnellement 9 300 Francs pour cette dépense, soit la moitié de la somme à laquelle il reste à pourvoir, la Fabrique ayant voté 5 000 Francs.

Église du Creisker à Saint-Pol-de-Léon (Finistère)

L'architecte ayant modifié son projet d'appui de communion pour cette chapelle, suivant les indications de la Commission, M. [Jean-Juste] Lisch en propose l'adoption qui est acceptée.

Tour de César à Provins (Seine-et-Marne)

La Commission, conformément aux conclusions de M. [Jean-Juste] Lisch, est d'avis d'approuver l'ensemble du projet de M. Selmersheim, s'élevant à 12 685 Francs 24, mais de n'autoriser pour le moment que les travaux de réparation de l'enceinte extérieure prévus au 1er chapitre pour une dépense de 2 891 Francs 33. La moitié de cette somme serait accordée conditionnellement 80/15/013/132 sur le crédit des Monuments historiques.

La Commission approuve également la proposition de M. Selmersheim de faire disparaître le logement du gardien de la place qu'il occupe pour le transporter au pied de l'enceinte extérieure entre la muraille et le perron d'entrée.

Église de Roussines (Indre)

Des peintures murales ont été signalées à l'attention de la Commission dans cet édifice.

M. [Jean-Juste] Lisch propose de charger M. Georges Darcy de se rendre sur place pour examiner leur valeur, l'opportunité de leur classement, les mesures à prendre, au besoin, pour les conserver, et en faire le relevé s'il y a lieu.

Adopté.

Église de Boupère (Vendée)

L'architecte ayant modifié son projet suivant les modifications qu'elle avait indiquées, la Commission, conformément aux conclusions de M. [Jean-Juste] Lisch, est d'avis de l'approuver, sous la réserve toutefois d'une modification nouvelle consistant dans la suppression des couronnements des contreforts et leur remplacement par un crénelage.

Murs d'enceinte de la Ville de Coucy (Aisne)

Le rempart de la Ville s'est effondré sur une longueur de dix à douze mètres dans la partie qui borde le jardin de l'hospice. L'administration de cet établissement a décidé qu'elle ne rétablirait le rempart que jusqu'à la hauteur du sol du jardin, soit à quatre mètres en contrebas du parapet du chemin de ronde ; et le maire de la Ville sollicite de l'État une subvention de 1 000 à 1 500 Francs pour permettre de rétablir le mur dans toute sa hauteur, ce qui occasionnerait une dépense totale de 2 333 Francs 71.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, estime qu'il n'y a pas lieu de donner satisfaction à cette demande, les remparts de Coucy n'étant pas 80/15/013/133 classés parmi les Monuments historiques.

Église Notre-Dame à Châlons-sur-Marne (Marne)

La Commission ayant dans une de ses dernières séances demandé la suppression des nimbes autour de la figure d'Ève et de quelques personnages de l'Ancien Testament dans un projet de verrières pour les fenêtres de l'abside présenté par M. Didron, ce peintre verrier a adressé au président de la Commission une lettre dans laquelle il expose les motifs qui l'ont déterminé à donner des nimbes à ces divers personnages et qui lui en font demander le maintien. Il estime que son système iconographique n'est pas en contradiction avec l'esprit de l'art du Moyen Âge qui assimile à des saints les justes de l'Ancien Testament et croit que les femmes de l'ancienne Loi sont moins des personnages historiques que des symboles, rappelant la mission, les privilèges et les vertus de la sainte Vierge.

M. Didron fait également valoir des considérations d'harmonie générale pour obtenir l'autorisation de nimber toutes les figures de son projet.

M. [Émile] Boeswillwald combat la doctrine de M. Didron et conclut au maintien de la délibération de la Commission.

M. de Lasteyrie rappelle qu'il existe à Strasbourg un exemple de verrières où des figures qui ne sont pas nimbées sont entourées cependant d'un disque coloré. Il pense que M. Didron pourrait être invité à s'inspirer de cet exemple, ce parti lui paraissant de nature à sauvegarder l'effet décoratif qui préoccupe avec raison le peintre verrier.

La Commission se prononce en faveur de cet amendement.

Église de Dormans (Marne)

Le devis présenté pour l'ensemble des travaux s'élève à 53 257 Francs 49.

M. [Émile] Boeswillwald estime qu'il y a lieu d'ajourner les reprises de l'extérieur "chapitre II" et de n'exécuter pour le moment que les travaux du 1er paragraphe du chapitre 1er 80/15/013/134 concernant la restauration complémentaire du choeur et du transept et ceux du chapitre 2e relatifs à la restauration du clocher. Ces deux chapitres forment un total approximatif de 36 000 Francs.

M. le rapporteur propose d'allouer conditionnellement le tiers de cette somme, soit environ 12 000 Francs.

Adopté.

Église Saint-Maurice d'Épinal (Vosges)

L'architecte ayant complété son devis, suivant les indications de la Commission, M. [Émile] Boeswillwald en propose l'adoption avec allocation conditionnelle de 1 600 Francs sur le crédit des Monuments historiques. Il propose en même temps l'emploi immédiat des 20 000 Francs disponibles.

Adopté.

Église Saint-Pierre d'Avignon (Vaucluse)

M. [Émile] Boeswillwald est d'avis d'approuver, en le simplifiant, le projet de grille dressé par M. Révoil, en vue de protéger cet édifice et d'allouer 1 929 Francs 63 pour cette dépense évaluée à 3 859 Francs 25, en adoptant, pour sa répartition, les proportions établies pour le reste de l'entreprise.

Adopté.

Cloître de Saint-Jean-des-Vignes à Soissons (Aisne)

M. l'architecte Gout ayant demandé l'avis de la Commission sur l'opportunité d'un projet de restauration partielle du cloître, qui ne s'appliquerait qu'à deux travées de la face ouest, de manière à conserver un type de cette construction, M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, rappelle qu'en 1888 la Commission a déjà invité l'architecte à produire un projet de conservation des restes de ce cloître et notamment l'étude d'un mode de couverture devant remplacer la couverture actuelle, 80/15/013/135 cause de la ruine des voûtes et des piliers.

M. le rapporteur propose de réitérer cette invitation en spécifiant que ce projet ne devra comporter qu'une simple consolidation des restes et la réparation des voûtes susceptibles d'être conservées.

Après une discussion dans laquelle M. de Baudot exprime les craintes qu'on ne se laisse entraîner à une restauration et propose de couvrir les restes du cloître d'un hangar, qui ne porterait pas sur les piliers de l'ancienne construction, et M. de Lasteyrie appuie l'opinion de M. [Émile] Boeswillwald et propose de ne décider que sur la présentation du projet de l'architecte, la Commission adopte les conclusions du rapport.

Église Saint-Spire à Corbeil (Seine-et-Oise)
Demande d'autorisation par le Conseil municipal d'établir quatre cadrans sur les faces du clocher.

M. Selmersheim, rapporteur, expose que ce projet nécessiterait le percement derrière chaque cadran, d'une ouverture assez grande et par suite entraînerait la dégradation du clocher et compromettrait sa solidité, il propose en conséquence, de placer les cadrans dans des lucarnes très simples que l'on construirait à la base du comble, et d'allouer, en raison du surcroît de la dépense, un secours de 300 Francs sur le crédit.

La Commission adopte cette proposition.

La séance est levée. 80/15/013/136
28 juin 1889
Présidence de M. Antonin Proust, puis de M. [Émile] Boeswillwald. Sont présents : MM. de Baudot, [Émile] Boeswillwald, Paul Boeswillwald, Comte, Darcel, Darcy, Dreyfus, Gautier, Geoffroy-Dechaume, [Jean-Juste] Lisch, Lameire, Renaud, Sauvageot, Selmersheim. M. le directeur des Beaux-arts et M. Courajod se sont fait excuser.
Lecture du procès-verbal de la séance du 7 juin.
Remparts de Coucy (Aisne)

Observation au sujet de l'affaire des remparts de Coucy : M. [Émile] Boeswillwald avait conclu au refus d'allocation, motivé sur le non-classement des remparts. Ayant constaté depuis que les murailles de la Ville avaient été portées sur la dernière Liste de classement, M. l'Inspecteur général modifie ses conclusions en proposant une allocation conditionnelle de 1 000 Francs.

Adopté.

Le procès-verbal est adopté.
Décès de M. Duthoit

M. le président exprime le regret de la perte que la Commission vient de faire d'un de ses éminents collaborateurs, M. Duthoit. Il invite M. [Émile] Boeswillwald à rédiger une notice sur cet architecte, et propose de transmettre à la famille les compliments de condoléances de la Commission.

Église Saint-Martin de Boscherville (Seine-Inférieure)

M. Darcel a poursuivi ses démarches au sujet de l'isolement de l'église Saint-Martin de Boscherville. Le propriétaire serait disposé à autoriser les travaux de déblaiement au chevet, mais sous réserve du maintien de l'appentis.

M. Selmersheim croit que, en l'état, il y a lieu d'obtenir l'autorisation précise de faire les déblais et de rédiger à cet effet un acte sous- 80/15/013/137 seing privé qui serait accompagné d'un plan dressé par M. Sauvageot.

Adopté.

Congrès international sur la protection des monuments

M. le président rappelle que le ministre a décidé qu'il serait tenu un congrès pour la protection des monuments et fait connaître que des commissaires étrangers lui ont exprimé le vif désir d'y assister. Il propose de le convoquer pour le 10 ou le 17 juillet et d'établir d'ici là le programme des questions à traiter.

Réclamation d'honoraires de M. Corroyer pour le Mont-Saint-Michel (Manche)

M. Selmersheim donne lecture d'un rapport sur la demande d'honoraires formée par M. Corroyer pour la rédaction de projets non exécutés au Mont-Saint-Michel.

La somme, réclamée de ce chef et calculée à 1, 5 % des travaux projetés, est de 18 108 Francs 37.

M. l'Inspecteur général estime que d'après l'article 5 de l'avis du Conseil des Bâtiments civils du 12 Pluviôse An VIII (1er février 1800) qui sert de jurisprudence en pareille matière, il n'est dû que 1% sur les projets non suivis d'exécution, ce qui réduirait à 12 338 Francs 94 le chiffre des honoraires de l'architecte.

M. de Baudot croit qu'il y a lieu de tenir compte pour cette estimation de la difficulté du travail et de son utilité pour le successeur. Il établit une différence entre un travail fait par un architecte depuis longtemps attaché au monument, et un travail fait par un architecte qui ne le connaît pas encore. Il craint qu'on établisse un précédent fâcheux en adoptant un taux unique pour des travaux dont la valeur est très variable.

M. le directeur des Bâtiments civils expose comment les choses se passent dans son administration. La note de l'architecte est soumise à l'appréciation du Conseil qui prend en considération la valeur du projet et les circonstances dans lesquelles il s'est produit.

M. [Jean-Juste] Lisch fait observer que la question est délicate en raison de la situation de l'architecte. Il croit nécessaire de se baser sur un arrêté net et précis 80/15/013/138 pour éviter un recours de l'architecte au Conseil d'État qui accorde généralement 1 et 1, 1/2% aux architectes dans la situation de M. Corroyer.

M. le président estime que la Commission n'a pas à se préoccuper de cette situation, mais seulement de la valeur des dessins. La doctrine des Bâtiments civils lui paraît devoir être adoptée.

M. le directeur des Bâtiments civils serait d'avis de donner une somme à titre d'indemnité et non à titre de rémunération proportionnelle. On éviterait de la sorte de créer un précédent.

L'affaire est renvoyée à l'examen de l'administration et du Contrôle.

Dortoir

M. Selmersheim donne lecture d'un rapport sur les travaux proposés par M. l'architecte Petitgrand pour l'achèvement de la restauration du dortoir du Mont-Saint-Michel. Le devis s'élève à 133 059 Francs 49.

M. l'Inspecteur général propose de l'approuver et d'affecter à la dépense, en 1889, la somme de 38 712 Francs 05 laissée disponible sur le crédit de 60 000 Francs par la liquidation des travaux de M. Corroyer.

Ces propositions sont adoptées, sous la réserve que l'architecte substituera du carrelage simple au carrelage en terre cuite émaillée prévu au devis.

Église de Montivilliers (Seine-Inférieure)

M. Selmersheim propose d'adopter le projet de M. l'architecte Lefort, en écartant toutefois un article relatif à la suppression de la voûte du XVIIe siècle établie sous la croisée sous la réserve d'une modification consistant à substituer à la charpente apparente prévue au devis une voûte en bardeau avec entraits et poinçons apparents en excluant le sapin de la construction. Le devis se trouvant ramené à 86 533 Francs 62 par la suppression de l'article 5 et les 80/15/013/139 ressources réunies s'élevant à 60 000 Francs, il est à supposer que le déficit, après les modifications demandées sera environ de 25 000 Francs.

M. l'Inspecteur général propose d'en allouer conditionnellement la moitié sur le crédit.

La Commission accepte ces conclusions avec cet amendement proposé par M. de Baudot, en vue de l'économie qui en doit résulter, que l'architecte serait autorisé à faire emploi du chêne et du sapin.

Église de Saulieu (Côte-d'Or)
Demande de secours formée par la Municipalité en vue de réparations urgentes.

M. Selmersheim, rapporteur, ayant constaté sur place les mutilations dont l'édifice a été l'objet, est d'avis qu'il y a lieu d'inviter la Municipalité à faire à ses frais, les réparations pour lesquelles il a donné lui-même des instructions aux ouvriers de la localité.

Adopté.

Donjon de Bricquebec (Manche)

Sur la proposition de M. Selmersheim, rapporteur, la Commission est d'avis d'approuver le devis dressé par M. Louzier, s'élevant à 9 352 Francs 50, et d'allouer conditionnellement 6 000 Francs pour cette entreprise.

Donjon du Château de La Haye-du-Puits (Manche)
Projet de garde-corps pour la plate-forme et de main courante pour l'escalier, et demande du subvention pour ce travail.

M. Selmersheim, rapporteur, propose d'approuver le projet, mais de refuser la subvention, le travail en question n'intéressant en rien la conservation du monument.

La Commission approuve mais sous réserve de simplification du projet.

Tour Pannesac au Puy (Haute-Loire)

Les propriétaires ont consenti au classement, 80/15/013/140 mais ils ont demandé qu'il fût étendu à l'immeuble contenant l'escalier qui donne accès à la tour.

M. Selmersheim estime que ce classement peut être admis comme la conséquence de celui de la tour, à la condition qu'il n'entraîne pas la charge d'entretenir l'escalier. D'autre part, l'architecte, qui avait approximativement évalué à 1 200 Francs le chiffre de la dépense nécessaire, pour laquelle 600 Francs avaient été mis conditionnellement à la charge du service des Monuments historiques, après un examen plus approfondi, présente un devis de 4 852 Francs 82.

M. le rapporteur en propose l'adoption, avec allocation dans la même proportion, soit de moitié, qui ne sera rendue définitive qu'après un engagement écrit des propriétaires de parfaire le devis.

Adopté.

Tour de Bec-Hellouin (Seine-Inférieure) [sic : Eure]

Sur la proposition de M. Selmersheim, rapporteur, la Commission est d'avis d'approuver un devis de 16 585 Francs 58 dressé par M. Gabriel Ruprich-Robert pour les réparations urgentes à faire à cet édifice et d'allouer conditionnellement la moitié de la somme nécessaire pour cette dépense dont l'autre moitié serait demandée à l'administration de la Guerre.

Porte neuve de Vézelay (Yonne)

M. Paul Boeswillwald a dressé pour la consolidation de cette Porte un devis de 3 953 Francs 41, dont M. Selmersheim propose l'adoption avec allocation conditionnelle d'une somme de 3 000 Francs.

Adopté.

Porte de Druyes (Yonne)

La Commission, conformément aux conclusions de M. Selmersheim, est d'avis d'approuver le devis de 1 906 Francs 52, dressé par M. Louzier pour la consolidation de la Porte de Ville de Druyes, 80/15/013/141 et d'allouer conditionnellement 1 000 Francs sur le crédit.

Église abbatiale de Saint-Denis (Seine)

M. Selmersheim rappelle que, dans sa visite faite à l'abbaye de Saint-Denis le 14 mai dernier, la Commission a été d'avis qu'il n'y avait pas lieu de restaurer la tour sud du portail qui a perdu tout intérêt par suite du ravalement qu'elle a subi il y a quarante ans, mais qu'il fallait la consolider et la chaîner en vue d'empêcher son écroulement. Il propose en conséquence, l'approbation du devis de M. Darcy a modifié dans ce sens et s'élevant à la somme de 29 366 Francs 60 chiffre maximum qui ne devra pas être dépassé.

Cette proposition est adoptée.

Église Saint-Séverin à Paris (Seine)

Le projet de l'architecte de la Ville de Paris, complété par des détails graphiques réclamés par la Commission a fait l'objet d'un nouvel examen de M. Selmersheim.

M. l'Inspecteur général y a relevé une erreur matérielle considérable qui porte à 383 442 Francs le chiffre des travaux projetés au lieu des 278 781 Francs annoncés. Il a constaté d'autre part que ce projet conçu peu économiquement comprenait pour la plus grande partie des travaux extérieurs aux murs qui constitueraient une véritable remise à neuf de l'édifice avec un excédent de dépenses hors de proportion avec sa valeur artistique. Il exprime enfin la crainte de voir les travaux en question échapper au contrôle de l'administration des Beaux-arts et par suite donner de regrettables résultats.

Il conclut, en conséquence, au rejet du projet présenté.

Ces conclusions sont adoptées.

Salle capitulaire à Saint-Jean-aux-Bois (Oise)

La Commune sollicite l'approbation d'un projet consistant dans l'appropriation et la restauration de l'ancienne Salle capitulaire du 80/15/013/142 prieuré en vue d'y installer un musée forestier. Elle a voté 4 000 Francs pour la dépense qui est évaluée à 18 659 Francs 39 et sollicite le surplus des administrations des Beaux-arts et de l'Agriculture.

Conformément à l'avis de M. Selmersheim, la Commission considère qu'il y a lieu d'aider à la réalisation de ce projet qui assure la conservation du monument et propose de participer à la dépense pour 10 000 Francs.

Église de Loctudy (Finistère)

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, propose d'approuver un devis supplémentaire de 2 469 Francs 10 présenté par l'architecte et d'allouer conditionnellement la moitié de cette somme sur le crédit.

M. le rapporteur fait part ensuite d'une difficulté survenue dans le règlement de la première entreprise ; la Commune et la Fabrique qui s'étaient engagées pour une somme de 5 000 Francs évaluent à 2 000 Francs les travaux de déblaiement qu'ils ont fait effectuer au moyen de prestations et sollicitent la déduction de cette somme sur la subvention promise.

M. [Jean-Juste] Lisch n'est pas d'avis d'admettre cette prétention par la raison que ces travaux ont été faits en dehors du contrôle de l'architecte et que rien ne justifie l'estimation du maire.

M. [Émile] Boeswillwald estime qu'il y a lieu de faire estimer le travail résultant des prestations et de déduire de la subvention promise le chiffre de cette estimation.

Cette opinion est adoptée.

Église de Moirax (Lot-et-Garonne)

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, expose la situation de l'édifice, dans lequel des désordres se sont produits, et qu'il a été nécessaire de cintrer pour éviter des accidents en attendant la réfection des contreforts et la reprise des arcs doubleaux. Le devis dressé par l'architecte s'élève à 57 669 Francs 63. 80/15/013/143

M. le rapporteur, en raison de l'urgence des travaux, propose d'allouer 25 000 Francs sur le crédit, à la charge par la Commune de pourvoir au complément de la dépense.

Adopté.

Église Notre-Dame à Chauvigny (Vienne)

Le devis présenté par la Commune et rédigé par un conducteur des Ponts et Chaussées, ne paraissant pas à M. [Jean-Juste] Lisch susceptible d'être approuvé, M. le rapporteur propose d'inviter la Commune à s'adresser à un architecte du service des Monuments historiques pour les travaux à exécuter à son église.

La Commission adopte cette proposition et désigne M. [Jean-Camille] Formigé.

Chapelle sépulcrale de Chambon-sur-Voueize (Creuse)

Conformément aux conclusions de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, la Commission est d'avis d'approuver un devis de 4 116 Francs 12 dressé par M. Petitgrand en vue de l'achèvement des travaux de restauration de cet édifice et d'allouer le tiers de la dépense, soit 2 800 Francs à titre conditionnel.

Triptyque dans l'église de Mognéville (Meuse)

M. [Émile] Boeswillwald propose d'approuver les moyens de préservation réclamés par la Commune et la Fabrique et consistant dans la réfection du fond du triptyque en bois de chêne, mais sans application de peinture, son déplacement et sa repose sur un socle d'un mètre d'élévation sous la grande fenêtre du bras droit du transept, mais avec simplification de ce socle et suppression de la moulure saillante, l'établissement d'une grille de préservation, sous la réserve de la production du dessin. M. le rapporteur propose en outre de ne statuer sur l'allocation demandée qu'après la révision du projet conformément aux observations ci-dessus.

Adopté.

Église de Maxéville (Meurthe-et-Moselle)

La Société française d'archéologie de Meurthe-et-Moselle ayant appelé l'attention de la Commission sur cet édifice 80/15/013/144 que la Commune se propose de démolir, M. Paul Boeswillwald s'est rendu sur place pour apprécier le degré d'intérêt que présente ce monument et a constaté que rien, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur, ne milite en faveur de sa conservation.

M. le rapporteur proposerait seulement de déposer les panneaux de vitraux, pierres tombales, chapiteaux, pièces portant des armoiries et de les transporter au Musée de Nancy, ainsi que la pile isolée qui soutient le clocher.

Cette proposition est adoptée.

Verrières de Gisors (Eure)

M. Selmersheim présente la nouvelle maquette produite par le peintre verrier. La donnée n'en paraît pas acceptable pour des verrières du XVIe siècle et la coloration en est jugée trop intense.

M. Darcy est invité à fournir un croquis au peintre verrier.

Église Notre-Dame de Forcalquier (Basses-Alpes)

Conformément aux conclusions de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, la Commission est d'avis d'approuver les deux premiers chapitres du devis de M. Jacob, architecte, s'élevant à 16 685 Francs sous la réserve que l'architecte soit invité à substituer à la couverture en dalles de l'abside, une couverture en plomb et d'allouer conditionnellement le tiers de la dépense, soit 5 562 Francs pour cette entreprise.

La séance est levée. 80/15/013/145
26 juillet 1889
Présidence de M. Larroumet, directeur des Beaux-arts. Sont présents : M. Proust, vice-président, MM. [Émile] Boeswillwald, Paul Boeswillwald, Courajod, Darcel, Darcy, Dreyfus, Dumay, de Baudot, Gautier, [Jean-Camille] Formigé, Laisné, [Jean-Juste] Lisch, Lameire, de Mortillet, Selmersheim.
Lecture du procès-verbal de la séance du 28 juin.
Congrès international sur la protection des monuments

M. Antonin Proust demande la parole sur le procès-verbal à propos du Congrès. Il rappelle le but que se proposait le Congrès institué par M. Lockroy. Il fait connaître que s'étant adressé à quelques unes des personnes qui en avaient sollicité la réunion, il a rencontré de l'opposition. Il en a rencontré également au côté de la direction générale de l'Exposition Universelle qui a voulu considérer l'exposition du Trocadéro comme faite en dehors d'un programme antérieurement conçu.

M. Proust explique comment il a opéré et constate le succès obtenu. La conséquence de cette mise à l'écart du plan général se traduit en ce moment à l'occasion de l'impression du catalogue. Il rencontre sur ce point des difficultés d'où résultera la nécessité de faire imprimer à part le catalogue de l'exposition du Trocadéro.

M. de Baudot appuie sur la nécessité de cette impression au point de vue des Archives des édifices diocésains et des Monuments historiques. Les dessins qui les composent participent aux récompenses et n'ont été admis à y participer que sur l'engagement pris qu'il y aurait un catalogue.

M. le président fait également ressortir l'intérêt d'un catalogue pour les collectionneurs exposants et se rattache à l'opinion émise par M. Antonin Proust.

L'impression du catalogue est votée en principe, et M. Darcel est invité à en réunir les éléments.

M. Proust reprend la question du congrès. Il rappelle ce qui s'est passé, l'impossibilité de s'entendre avec le 80/15/013/146 ministre du Commerce et par suite l'institution d'un autre congrès par arrêté du ministre de l'Instruction publique, l'entente provoquée par le président du premier, puis l'accord interrompu, enfin le résultat obtenu. Nombre de questions importantes pour les diverses nationalités restent à traiter pour lesquelles il croit qu'il y aurait intérêt à provoquer la réunion du deuxième congrès et il prierait l'administration des Beaux-arts de se concerter à ce sujet avec l'administration de l'exposition.

M. le président se déclare disposer à reprendre la correspondance avec le ministre du Commerce. Il propose d'ailleurs, dans le cas où il serait impossible d'obtenir un local à l'Exposition Universelle pour la réunion du nouveau congrès, d'en trouver un dans quelqu'un des établissements relevant de son administration. La date proposée et adoptée serait entre le 10 et le 25 septembre.

M. le directeur des Beaux-arts donnera des instructions pour reprendre immédiatement l'affaire.

Le procès-verbal est adopté.

L'ordre du jour appelle l'affaire de :

Église de Saint-Paul-Trois-Châteaux (Drôme)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur.

Un devis de 12 352 Francs 89 a été approuvé dès 1883. La Ville est en ce moment en état de consacrer 6 000 Francs à l'entreprise.

La Commission, sur la proposition de M. [Émile] Boeswillwald, est d'avis d'allouer la moitié du déficit dont l'autre moitié serait demandée à la Fabrique et à l'administration des Cultes.

Château de Coucy (Aisne)

M. [Émile] Boeswillwald évalue à 5 266 Francs 17 les travaux à exécuter au Donjon et à la Tour du Musée, en même temps que l'établissement d'une citerne à l'usage du gardien, et propose l'allocation de cette somme sur le crédit.

Adopté. 80/15/013/147

Église Saint-Sernin de Toulouse (Haute-Garonne)

Par suite du défaut de concours de la Ville de Toulouse et de la Fabrique de l'Église Saint-Sernin, la restauration de ce monument est restée incomplète, et les démarches faites auprès des autorités locales pour les déterminer à concourir sont restées sans résultat. Cependant, il y a lieu de penser que, si l'État intervenait aujourd'hui, le Conseil de Fabrique se déciderait à participer à la dépense. L'architecte a, dans cette prévision, préparé un devis des travaux urgents qui s'élève à 47 650 Francs.

M. [Émile] Boeswillwald en propose l'adoption avec allocation conditionnelle du quart de la dépense, les trois autres quarts devant être répartis entre la Ville, la Fabrique et l'administration des Cultes.

M. le directeur des Cultes fait entendre que toute faveur de son administration provoquera une réclamation de la part du préfet.

MM. de Baudot et [Émile] Boeswillwald s'élèvent contre une manière de procéder qui consisterait à faire supporter aux monuments les conséquences d'une situation politique.

Les conclusions du rapport sont adoptées.

Ancienne abbaye de Sylvacane (Bouches-du-Rhône)

M. [Émile] Boeswillwald rappelle la situation et fait connaître le résultat des propositions faites au propriétaire. L'offre de celui-ci de contribuer pour 500 Francs à une dépense de 24 119 Francs 67, lui paraît de nature à empêcher l'administration de s'engager dans cette entreprise. Il croit en conséquence qu'il y a lieu de s'en tenir à la proposition précédemment faite par la Commission, à savoir de pourvoir à la mise en état des couvertures de l'église, qui est propriété de l'État, laquelle est évaluée à 1121 Francs.

Adopté.

Théâtre antique d'Orange (Vaucluse)

Le maire de cette Ville propose de restituer dans leur entier les gradins inférieurs du Théâtre jusqu'à la première précinction, de rétablir les murs 80/15/013/148 d'échiffre parallèles à la scène, l'arc et les voûtes des passages conduisant des deux côtés est et ouest à l'orchestre, de relever quelques travées de murs et de voûtes pour renforcer les rampes des gradins enfin de rétablir le dallage du sol de la scène et les canaux d'écoulement des eaux. Ces diverses opérations sont évaluées à une somme approximative de 80 000 Francs. Le maire se fait fort d'obtenir de la Municipalité une somme de 25 000 Francs payable en trois annuités et même en une seule, si l'on rétablissait les trois précinctions.

M. le rapporteur estime que les travaux projetés ayant pour but de favoriser des représentations théâtrales qui profiteront à peu près uniquement à la Ville et au département, c'est à ces administrations locales que devrait incomber la dépense totale de l'entreprise et que, même en admettant que la Commission fût disposée à consacrer une certaine somme à ces travaux, il ne conviendrait de statuer sur la part contributive de l'État que sur la production d'un projet et d'un devis détaillés dressés par l'architecte du monument.

M. l'Inspecteur général signale comme importante une autre opération consistant dans la restauration de ce qui reste des deux étages inférieurs de la face latérale est et dans la restitution des deux étages supérieurs avec leur couronnement. Mais là encore, en l'absence d'un projet et d'un devis, la Commission pour le moment n'aurait pas à statuer.

M. le président expose dans quelles conditions se sont produites les propositions de M. le maire d'Orange. Il est d'avis d'écarter ce qui se rapporte aux représentations et de ne retenir que ce qui se rattacherait à la restauration proprement dite.

La Commission adopte cette opinion ainsi que les conclusions du rapport. 80/15/013/149

Église de Saint-Bertrand-de-Comminges (Haute-Garonne)

Projet d'agrandissement du beffroi en vue de la pose de deux cloches supplémentaires.

L'affaire est ajournée jusqu'à production du projet et du devis.

Cloître de l'église Saint-Gengoult à Toul (Meurthe-et-Moselle)

La réparation des toitures de cet intéressant édifice présente un caractère de grande urgence et la dépense en peut être évaluée à 6 306 Francs 95. Le Conseil municipal et la Fabrique se sont engagés pour 1 000 Francs.

Sur la proposition de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, la Commission est d'avis d'approuver le devis et d'allouer conditionnellement 2 600 Francs pour cette entreprise.

Église de Burlats (Tarn)

La Commune se propose d'établir des écoles et le service de la mairie dans les ruines de l'ancienne église du XIIe siècle classée parmi les Monuments historiques.

La Commission, consultée sur ce projet, sur l'avis de son rapporteur M. [Émile] Boeswillwald, et après examen des plans et devis, considérant que des mutilations regrettables résulteraient de cette installation, émet l'avis de refuser l'autorisation demandée.

Église Saint-André à Grenoble (Isère)

Ce monument n'étant pas classé, l'affaire sera renvoyée à l'administration des Cultes.

Maison de Jeanne d'Arc à Domrémy (Vosges)

Le devis de l'architecte du département transmis par le préfet n'étant accompagné d'aucun document graphique, la Commission est d'avis d'ajourner l'examen de l'affaire après la visite qui sera faite prochainement de la Maison de Jeanne d'Arc par M. [Émile] Boeswillwald.

Hôtel de ville d'Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône)

Le Conseil municipal sollicite une subvention égale à la moitié des dépenses faites pour la restauration de cet édifice, lesquelles s'élèvent à la somme de 12 345 Francs 29.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, fait observer que l'édifice n'étant point classé, la Commission n'a pas à 80/15/013/150 examiner la demande en question, mais que d'autre part, cet édifice, qui date de 1636, est d'un beau caractère architectural et pourrait peut-être être classé. Il propose en conséquence, d'ajourner toute décision, jusqu'à ce qu'il soit procédé sur place à un examen détaillé de l'Hôtel de ville d'Aix et des travaux qui y ont été faits.

Adopté.

Église de Vertus (Marne)

M. [Émile] Boeswillwald propose d'approuver le projet de restauration du clocher, dont la dépense est évaluée à 29 739 Francs 28, et d'allouer 10 000 Francs pour cette entreprise dont l'urgence est déclarée. Cette allocation serait soumise à la condition que la Commune, qui a elle-même voté pareille somme, se procurerait le complément des ressources nécessaires pour parfaire le devis.

Adopté.

Palais du Premier président de la Cour d'Alger (Algérie)

Demande de classement.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, fait entendre que cette demande a pour but d'obtenir le concours de l'administration des Beaux-arts aux frais d'entretien de cette construction et notamment à ceux de la réfection du plafond du Salon de l'appartement du Président, travail évalué à 12 000 Francs.

M. le rapporteur est d'avis que l'édifice en question ne présente qu'un intérêt secondaire, inférieur à celui de plusieurs maisons du même style et de la même époque à Alger, et qu'il n'y a pas lieu d'en prononcer le classement, en raison de l'insuffisance du crédit affecté à la conservation des Monuments historiques en Algérie.

Les conclusions sont adoptées.

Remplacement de M. Duthoit en Algérie et dans la Somme

M. Proust demande, à ce sujet, s'il n'y a pas lieu de se préoccuper du remplacement de M. Duthoit, comme architecte des Monuments de l'Algérie. 80/15/013/151

M. [Émile] Boeswillwald répond que les Inspecteurs généraux ont eu cette préoccupation pour l'Algérie et aussi pour le département de la Somme. Il croit devoir d'abord poser ce principe que le recrutement des architectes se fasse dans le service. Il appuie sur la nécessité d'une filière à suivre et voit dans cette manière de procéder une garantie pour les travaux et un encouragement pour les architectes.

Ces considérations l'ont amené à proposer, d'accord avec ses collègues, pour les Monuments de l'Algérie, M. Albert Ballu, qui leur a paru réunir toutes les conditions requises pour remplir cette difficile mission.

M. [Jean-Juste] Lisch fait connaître de son côté, que pour les monuments du département de la Somme, le choix des inspecteurs généraux s'est porté sur un architecte de valeur reconnue, M. Danjoy, que ses travaux appellent déjà dans cette région et qui a des titres importants dans le service.

M. le directeur des Cultes appuie la candidature de M. Danjoy.

M. Dreyfus demande la parole pour appuyer une candidature qui s'est produite en dehors de la Commission pour les Monuments de l'Algérie. C'est celle de M. Ambroise Baudry. Il énumère les titres de cet architecte et se demande s'il ne serait pas possible de lui ouvrir l'accès du service.

M. de Baudot reprend les principes exposés par M. [Émile] Boeswillwald tout à l'heure et fait ressortir la nécessité d'un stage dans tous les services. Il montre à quels inconvénients peut entraîner l'oubli de ces principes.

M. le directeur prend acte des observations émises et met aux voix la candidature de M. Danjoy pour la Somme, qui est acceptée à l'unanimité ; celle de M. Albert Ballu pour l'Algérie, qui est adoptée à l'unanimité moins une voix.

M. [Jean-Juste] Lisch donne communication d'une lettre qui lui a été adressée par le propriétaire de la 80/15/013/152
Maison de la Duchesse Anne à Morlaix (Finistère)

faisant connaître que cet édifice est sérieusement menacé par la démolition projetée de la maison voisine. Ce propriétaire qui a acheté le monument historique pour le sauver et qui est prêt à le céder au prix d'acquisition, sollicite l'envoi d'un architecte du service pour aviser aux moyens d'assurer sa conservation. Sur la proposition de M. [Jean-Juste] Lisch la Commission désigne M. Gout.

M. le directeur a lieu de croire que les dispositions de la Municipalité sont favorables à cette conservation et propose d'appeler son attention sur l'opportunité qu'il y aurait d'établir un musée archéologique dans cette maison. Une lettre dans ce sens pourrait être préparée par les soins du bureau des musées.

Cette proposition est adoptée.

Légion d'honneur

M. de Baudot demande s'il n'y aurait pas lieu de dresser une liste des candidats des deux administrations des Beaux-arts et des Cultes pour la Croix de la Légion d'honneur et si les deux services ne pourraient pas s'entendre pour faire en commun leurs présentations.

M. le directeur des Cultes fait connaître qu'il a proposé M. Danjoy et que, dans son service, cette candidature passera avant toute autre.

M. le directeur des Beaux-arts croit que cette entente ne peut produire que d'excellents résultats, mais à la condition de rester officieuse.

Sur l'observation de M. le directeur des Cultes qui suppose que M. le président du Conseil, ministre du Commerce, se réserve la disposition de toutes les croix, M. le directeur des Beaux-arts fait connaître que telles ne seraient pas sans doute les vues de M. . Tirard et que M. le président du Conseil avait lui-même déclaré qu'un certain nombre de croix seraient mises à la disposition du ministre des Beaux-arts 80/15/013/153 Dans ces conditions M. le directeur estime qu'il y a lieu de se préoccuper de dresser les listes des deux administrations et de s'entendre à cet effet, mais officieusement.

La séance est levée. 80/15/013/154
2 août 1889
Présidence de M. Larroumet, directeur des Beaux-arts, puis de M. [Émile] Boeswillwald. Sont présents M. Antonin Proust, vice-président. MM. de Baudot, [Émile] Boeswillwald, Paul Boeswillwald, Courajod, Darcel, Darcy, Gautier, Geoffroy-Dechaume, [Jean-Juste] Lisch, Lameire, Sauvageot, Selmersheim.
Lecture du procès-verbal de la séance du 26 juillet.
Exposition Universelle

M. Antonin Proust demande qu'il soit fait mention de sa réponse à la prétention exprimée par l'administration de l'Exposition Universelle qu'il y aurait lieu de distinguer entre les expositions prévues et non prévues, à savoir qu'aucune affectation spéciale n'avait été donnée au crédit mis à sa disposition pour l'exposition du Trocadéro.

En ce qui concerne le congrès, M. Antonin Proust ne pense pas qu'il y ait à se préoccuper ni d'un local ni de l'adhésion du ministre du Commerce et de l'Industrie.

M. le directeur des Beaux-arts fait part de l'intention du ministre de s'entendre verbalement à ce sujet avec son collègue du Commerce.

Salles du Moyen Âge et de la Renaissance au Musée du Louvre

M. Proust exprime le regret que la Commission n'ait pas été invitée à l'inauguration des nouvelles salles du Moyen Âge et de la Renaissance au Musée du Louvre.

M. le directeur répond que la visite du ministre était projetée depuis longtemps, sans date ferme, et que sa décision précipitée a empêché de procéder à une convocation officielle. Il fait part de l'heureuse impression 80/15/013/155 du ministre en visitant ces salles dont l'organisation fait honneur à M. Courajod.

M. Proust reprend qu'il n'a pas eu d'autre but en faisant son observation, que de provoquer la direction des musées à inviter la Commission à visiter les salles en question.

Bénitier en pierre de l'église de Cluses (Haute-Savoie)

M. de Mortillet propose le classement d'un bénitier en pierre sculptée d'une composition originale situé dans l'église de Cluses et dont il présente la photographie.

La Commission en vote le classement.

Chef-reliquaire de l'église de Mareuil-la-Motte (Oise)

M. Darcel a reçu du curé de Mareuil-Lamotte la proposition d'acquérir un chef reliquaire qui serait la propriété personnelle de cet ecclésiastique.

M. Selmersheim ira voir l'objet.

Ordre du jour.

Église de Saint-Gildas-de-Rhuis (Morbihan)

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, fait connaître que sur les 8 062 Francs auxquels est évaluée la dépense il resterait à combler un déficit de 2 362 Francs que la Commune et la Fabrique sont dans l'impossibilité de se procurer. Sur les propositions de M. l'Inspecteur général, la Commission est d'avis d'allouer cette somme sur le crédit.

Église d'Airvault (Deux-Sèvres)

Sur le rapport de M. [Jean-Juste] Lisch et conformément à ses conclusions, la Commission est d'avis d'approuver le devis de 76 770 Francs 81 présenté par M. Devérin et d'allouer conditionnellement la somme de 30 500 Francs, égale à la moitié du déficit, les administrations locales ayant déjà réuni 15 500 Francs.

M. Proust regrette à cette occasion qu'un autre édifice du département, qui présente le plus grand intérêt, l'église de Saint-Jouin-de-Marnes, ne soit l'objet d'aucuns travaux de restauration.

M. [Jean-Juste] Lisch répond que la Commission a reculé devant la dépense et s'en est tenue pour cette raison à des propositions de réparations et de travaux provisoires. 80/15/013/156

M. Proust ne doute pas que le département ne soit prêt à faire des sacrifices pour cet édifice, mais encore faut il qu'un devis soit présenté.

La Commission est d'avis de demander ce devis à M. Devérin en l'invitant à ne comprendre dans ses propositions que les travaux indispensables.

M. le directeur des Beaux-arts cède la présidence à M. Antonin Proust, qui, obligé de se retirer lui-même, la cède à M. [Émile] Boeswillwald.
Église Saint-Laon à Thouars (Deux-Sèvres)

La Commission, conformément aux conclusions de M. [Jean-Juste] Lisch est d'avis d'approuver le devis de 13 832 Francs dressé par M. Devérin en vue de la restauration du clocher et d'allouer conditionnellement le tiers de la dépense soit 4 500 Francs pour cette entreprise.

Église Saint-Pierre à Melle (Deux-Sèvres)

M. Devérin a dressé un devis de 8 401 Francs 80 en vue de l'achèvement de la restauration de cet édifice. Les ressources locales s'élevant à 1 500 Francs, la Commission, sur les conclusions de M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, propose l'approbation du devis et l'allocation conditionnelle de la moitié du déficit, soit 3 500 Francs. La Fabrique ayant demandé, d'autre part, l'autorisation d'établir un buffet d'orgue, objet d'un don particulier, M. le rapporteur estime que le projet présenté n'est pas acceptable et qu'il y a lieu d'inviter la Fabrique à s'adresser à l'architecte du service des Monuments historiques pour obtenir un nouveau projet.

Adopté.

Église de Saint-Angel (Corrèze)

L'administration des Cultes a communiqué le dossier d'une demande de secours pour la réparation de la toiture du presbytère et de la sacristie, afin d'avoir l'avis de la 80/15/013/157 Commission sur la convenance et l'utilité des travaux projetés. Or il résulte de l'examen du dossier que, si l'église est classée, les bâtiments auxquels s'appliqueraient les travaux ne le sont pas.

La Commission, sur la proposition de M. [Jean-Juste] Lisch, est d'avis en conséquence, de renvoyer le dossier à l'administration des Cultes.

M. de Baudot fait observer que les bâtiments où se trouvent le presbytère et la sacristie et qui font partie de l'ancien monastère sont intéressants, qu'on a vraisemblablement entendu les comprendre dans le classement de l'église, qu'en tous cas il y aurait lieu de les classer.

La Commission est d'avis qu'en renvoyant le dossier, l'examen de cette question soit réservée.

Église de Bussière-Badil (Dordogne)

Un devis de 38 841 Francs est présenté pour la restauration de cet édifice.

L'affaire est ajournée jusqu'à production d'un projet et de photographies.

Maison à Périgueux (Dordogne)

Le propriétaire de la maison, sise rue Limogeanne et classée parmi les Monuments historiques, fait connaître que cette construction a besoin de réparations urgentes et demande au ministre de vouloir bien donner des ordres pour qu'elles soient exécutées le plus tôt possible.

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, propose de désigner M. Rapine, architecte, pour visiter l'immeuble et voir dans quelles conditions les réparations pourraient être entreprises.

Adopté.

Fontaine Sainte-Croix à Bordeaux (Gironde)

Sur la proposition de M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, la Commission est d'avis de classer la Fontaine dite de Sainte-Croix à Bordeaux, dont un relevé par M. Devérin est mis sous ses yeux. Cet édifice du XVIIIe siècle, se rattachant au 80/15/013/158 jardin de l'ancienne abbaye de Sainte-Croix, vient d'être mis à découvert par suite du dégagement de l'église Sainte-Croix et du percement de rues nouvelles.

Église de Lhuître (Aube)

Le devis, dressé par M. Selmersheim pour restaurer cet édifice incendié par la foudre en 1874, s'élève à 34 362 Francs. La Commune a déjà réuni, en vue de cette entreprise, une somme de 10 500 Francs et espère avec le concours de l'administration des Cultes couvrir les deux tiers de la dépense. Le déficit ne serait plus en conséquence que de 12 000 Francs et M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, propose d'allouer cette somme en approuvant le devis.

Adopté.

Bains d'Anne de Bretagne à Blois (Loir-et-Cher)

La Municipalité ayant obtenu de l'administration de la Guerre la translation dans un autre local de la Manutention qui occupait les constructions dites Bains de la Reine Anne, et affecté une somme de 12 000 Francs, tant à cette opération qu'au dégagement des bâtiments classés, M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, estime qu'il y a lieu de prendre à la charge du crédit la dépense des travaux à exécuter qui sont évalués par M. de Baudot à 53 126 Francs, subvention qui pourrait être répartie en trois annuités.

Cet avis est adopté.

Mosaïque de Villeloin (Indre-et-Loire)

M. [Jean-Juste] Lisch fait connaître qu'un carrelage, en terre cuite émaillée, du XIIe siècle, reproduisant les dispositions de la voûte dans laquelle il était placé a été découvert près de Loches, dans les dépendances d'une ferme. Il propose de demander à M. Bruneau le relevé d'une partie de ce carrelage, avec un tracé général et les études nécessaires pour le faire comprendre.

M. de Baudot appuie sur l'intérêt 80/15/013/159 qu'il y aurait à conserver un travail de ce genre comme exemple pour les céramistes.

M. [Jean-Juste] Lisch ira sur place pour négocier l'affaire avec le propriétaire.

La Commission ajourne jusque là son avis.

Porte de l'ancien hôtel de la préfecture à Mende (Lozère)

Demande de secours accompagné d'une demande de classement.

Sur la présentation d'une vue photographique et conformément aux conclusions de M. Selmersheim, rapporteur, la Commission est d'avis que ces restes de l'ancien Palais des Évêques ne présentent pas assez d'intérêt pour être classés.

Ancienne église des Minimes à Nevers (Nièvre)

Le Conseil municipal a voté la démolition de cet édifice dont les murs sont imprégnés d'humidité et d'où, pour cette cause, on a dû retirer les collections des musées qui y avaient été installées.

M. Selmersheim, rapporteur, est d'avis qu'il y aurait lieu de tenter de sauver la façade de cette église qui remonte aux premières années de Louis XIV, et de tenter un accord avec la Municipalité pour en opérer le classement.

La Commission ajourne l'affaire jusqu'à la visite de M. Selmersheim, en émettant le voeu que la Municipalité soit invitée à surseoir à l'exécution de son projet.

Église Saint-Pierre-de-Montmartre à Paris (Seine)

M. le préfet de la Seine a transmis à l'administration un rapport de l'architecte de la 9e section des travaux de Paris signalant la nécessité de prendre des mesures conservatrices dont il évalue la dépense à 2 600 Francs et consistant dans la réfection des étais et quelques consolidations de maçonneries.

M. le préfet déclare que la Fabrique a voté 600 Francs et demande, en même temps que leur approbation, dans quelle mesure l'administration des Beaux-arts serait disposée à concourir à la dépense. 80/15/013/160

M. Selmersheim, rapporteur, rappelle que la préfecture de la Seine avait précédemment accepté le choix de MM. Millet et [Jean-Juste] Lisch comme architectes du monument, et, par suite reconnu que la direction des travaux appartenait à l'administration des Beaux-arts ; il conclut, en conséquence, à ce que les travaux projetés soient exécutés par l'architecte des Monuments historiques et à ce que la dépense fût répartie de la manière suivante : 600 Francs par la Fabrique, 1 000 Francs par la Ville, 1 000 Francs par l'administration des Beaux-arts, ainsi que l'excédent dans le cas où ces prévisions seraient dépassées.

M. [Jean-Juste] Lisch rappelle la situation et ne croit pas à la possibilité de reprendre utilement l'affaire.

M. de Baudot est d'avis que les travaux projetés ne regardent que la Ville et la Fabrique. La Ville est responsable de l'état des constructions après ce qui s'est passé entre elle et l'État. Il lui appartient d'en subir les conséquences en supportant la dépense.

M. [Émile] Boeswillwald appuie cette opinion.

La Commission consultée se prononce dans le sens de ces observations.

Église Saint-Germain-des-Prés à Paris (Seine)

M. le préfet de la Seine a soumis à l'approbation du ministre des Beaux-arts un projet de nouvelle entrée à l'église Saint-Germain-des-Prés sur la rue de l'Abbaye, comprenant un porche ouvert, et un magasin ou dépôt à la suite, adossé à l'église. Ces constructions devant s'appuyer contre un mur sans caractère et permettre d'autre part de dégager les abords du monument, M. Selmersheim, rapporteur, est d'avis qu'on peut approuver le projet, en invitant l'architecte à le traiter simplement, sans chercher à lui donner un caractère roman. 80/15/013/161

Cet avis est adopté.

Église Saint-Pierre à Lisieux (Calvados)

L'architecte ayant modifié son devis suivant les observations formulées sur place par la Commission des Monuments historiques, lors de son voyage à Lisieux, le 17 avril dernier, M. Selmersheim propose d'approuver le projet de M. Louzier d'après lequel la dépense est évaluée à 54 427 Francs 55 et d'allouer conditionnellement le tiers de cette somme, soit 18 142 Francs 50.

Adopté.

Église de Châteaumeillant (Cher)

M. Georges Darcy a présenté un devis de 61 391 Francs 76 dont la dépense est couverte jusqu'à concurrence de 22 100 Francs.

M. Selmersheim rapporteur, propose de l'adopter sous la réserve toutefois de maintenir à la charpente et à la couverture des bas-côtés leur disposition actuelle que l'architecte proposait d'abaisser à leur niveau primitif en vue de rouvrir les fenêtres hautes de la nef.

M. le rapporteur ne voit pas d'intérêt à cette restitution, en raison de l'état actuel du monument, et il croit qu'il y a lieu de réaliser de ce chef, sur les prévisions du devis une économie de 10 650 Francs 65, qui réduirait le déficit à la somme de 28 641 Francs 11. Il propose d'approuver le devis dans ces conditions et d'allouer conditionnellement la moitié du déficit, soit 14 320 Francs 50 pour cette entreprise.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de Taverny (Seine-et-Oise)

La Commission, conformément à l'avis de M. Selmersheim, rapporteur, estime qu'il n'y a pas lieu d'approuver le projet de tribune d'orgues présenté par M. Simil, mais de le lui renvoyer pour l'étudier à nouveau, en adoptant le style du XVIe siècle qui est celui du mobilier de l'église et non celui du XIIIe qui n'est pas justifié.

Église de Saint-Seine-l'Abbaye (Côte-d'Or)

Sur la proposition de M. Selmersheim, rapporteur, la Commission est d'avis d'approuver le devis de 27 234 Francs 66 80/15/013/162 dressé par M. Louzier et d'allouer conditionnellement 13 000 Francs sur le crédit pour cette entreprise.

Église de Champagne (Seine-et-Oise)

M. Selmersheim, rapporteur, propose d'approuver le deuxième chapitre d'un devis général dressé par M. Louzier le 15 novembre 1887 et dont le premier chapitre a reçu son exécution. Il propose toutefois d'ajourner les articles relatifs au dallage de l'église et au carrelage du triforium, d'où résulterait une économie de 9 762 Francs 72 sur les 20 379 Francs de ce chapitre.

Conformément aux conclusions de M. le rapporteur, la Commission est d'avis d'allouer la moitié de la somme nécessaire pour couvrir la dépense du chapitre ainsi réduit, soit 5 308 Francs, à titre conditionnel.

Église Sainte-Trinité à Falaise (Calvados)

M. Selmersheim propose l'adoption d'un projet de vitrail pour la chapelle de Saint-Joseph dont une maquette est placée sous les yeux de la Commission.

Cette proposition est adoptée.

Cloître de Saint-Sever-de-Rustan (Hautes-Pyrénées)

Conformément aux conclusions de M. [Émile] Boeswillwald, la Commission est d'avis d'approuver le devis de 13 053 Francs dressé pour l'acquisition du Cloître de Saint-Sever et son rétablissement dans le jardin public de Tarbes, et d'allouer la moitié de cette somme, soit 6 525 Francs, à la condition que la Ville de Tarbes fournira l'autre moitié.

Église Saint-Didier à Langres (Haute-Marne)

La Municipalité a voté la démolition du transept nord de cet édifice en vue de ménager, autour d'un marché couvert en cours de construction, un espace suffisant pour la circulation. L'administration du Musée aujourd'hui installé dans cette ancienne église ayant protesté contre cette décision, M. le préfet de la Haute-Marne insiste auprès du ministre pour que l'autorisation 80/15/013/163 demandée par la Municipalité lui soit accordée alléguant l'état de ruine de l'édifice.

La Commission, conformément aux conclusions de M. [Émile] Boeswillwald, se prononce dans un sens opposé et propose d'inviter la Ville de Langres à prendre les dispositions nécessaires au maintien du transept en question, et à reculer, s'il y a lieu, la construction de son marché couvert, des quelques mètres qu'elle juge utiles à la circulation.

Église de Conches (Eure)

Sur la proposition de M. Selmersheim, la Commission est d'avis d'approuver le devis de 1 397 Francs 50 présenté par l'architecte en vue de quelques réparations urgentes et d'allouer la moitié de cette somme sur le crédit.

Église de Saint-Julien-du-Sault (Yonne)

La Commune demande l'autorisation de démolir la sacristie placée extérieurement à l'abside de l'église et de l'installer dans l'étage inférieur du clocher.

Cette opération ayant l'avantage de dégager l'édifice, M. Selmersheim, rapporteur, propose de donner satisfaction à la demande de la Commune.

Adopté.

Classement de Croix de cimetières (Deux-Sèvres)

M. [Jean-Juste] Lisch propose le classement de trois croix de cimetières dans les Deux-Sèvres, celles de la Peyratte de Gourgé et de Lousse. Un certain nombre de monuments similaires ont été récemment classés.

Cette proposition est adoptée.

La séance est levée. 80/15/013/164
29 novembre 1889
Présidence de M. Larroumet, directeur des Beaux-arts. Sont présents : MM. Antonin Proust, vice-président, [Émile] Boeswillwald, Courajod, Darcel, Darcy, [Jean-Camille] Formigé, Geoffroy-Dechaume, Gautier, Kaempfen, Laisné, Lameire, de Lasteyrie, [Jean-Juste] Lisch, de Mortillet, Sauvageot, Selmersheim.
Il est donné lecture du procès-verbal de la séance du 2 août 1889.
Reliquaires de Mareuil-la-Motte pour le Musée de Cluny à Paris (Seine)

M. Selmersheim fait connaître qu'il a visité à Mareuil-la-Motte, les reliquaires proposés à l'acquisition pour le Musée de Cluny. Ils sont au nombre de trois et tous dans un état de détérioration tel qu'il n'y a pas lieu, suivant M. l'Inspecteur général, de donner suite à la proposition.

Carrelage de Villeloin pour le Musée de Cluny à Paris (Seine)

M. [Jean-Juste] Lisch rend également compte de sa mission à Villeloin. Il a constaté l'intérêt du carrelage, mais il voit de grandes difficultés au transport des carreaux fatigués et brisés dans beaucoup de parties. Il se demande s'il n'y aurait pas avantage à conserver sur place. Il croit qu'un relevé serait intéressant.

La Commission est d'avis de faire dessiner le carrelage.

M. de Lasteyrie demande en outre qu'on fasse quelque chose pour la conservation de ce dallage qui est, à ses yeux, un Monument historique au premier chef. Il en propose, en conséquence, le classement.

M. [Jean-Juste] Lisch croit que le propriétaire ne consentira au classement que moyennant une indemnité.

La Commission est d'avis de négocier 80/15/013/165 dans ce sens et s'en remet à M. [Jean-Juste] Lisch pour le chiffre de cette indemnité.

M. [Jean-Juste] Lisch essaierait en outre d'obtenir l'autorisation de faire faire un relevé à titre de document.

Visite des salles du Moyen Âge au Musée du Louvre à Paris (Seine)

M. Kaempfen, qui a eu le regret de ne pas assister à la dernière séance, expose qu'il n'y a pas eu convocation pour l'ouverture des salles du Moyen Âge au Louvre. Il se met à la disposition de la Commission pour les lui faire visiter.

M. Courajod expose l'esprit dans lequel est constitué ce musée qu'il serait heureux de placer sous le patronage de la Commission.

M. le directeur des Beaux-arts propose de laisser à M. le directeur des Musées le soin de fixer un jour pour la visite de ses collègues de la Commission.

Sous-commission du Trocadéro

M. Proust demande que la sous-commission du Trocadéro se réunisse le lendemain, 30 novembre au Champ de Mars.

Adopté.

Correspondants étrangers

M. Proust rappelle que M. Lockroy avait autorisé un congrès. A défaut de ce congrès, il a réuni quelques uns des commissaires étrangers et leur a proposé de conserver des relations qui permissent de pratiquer des échanges.

Cette proposition ayant été accueillie, M. Proust a réservé la question de désigner les membres correspondants des Commissions d'échange.

Adopté.

Ordre du jour.
Église d'Ambronay (Ain)

Sur la demande de la Municipalité et conformément à l'avis de M. Selmersheim, la Commission propose le classement de l'Église d'Ambronay, du tombeau de la chapelle nord, et de la salle capitulaire.

Hôtel Lallemant à Bourges (Cher)

M. le maire de Bourges, conformément au voeu du Conseil général, déclare que la Ville est dans l'intention de mettre l'édifice à la disposition des Sociétés savantes et philanthropiques de Bourges, 80/15/013/166 mais il fait observer que, pour arriver à cette solution, de nombreuses réparations sont nécessaires, et il sollicite, en vue de leur exécution, le concours de l'État.

M. Selmersheim, rapporteur, estime qu'il y a lieu d'appuyer la combinaison proposée, mais qu'il est nécessaire de connaître avant tout à quelles charges on s'engagera. Il est d'avis, en conséquence, de charger M. Paul Boeswillwald de se mettre en rapport avec les autorités locales et de dresser une évaluation des travaux de réparation et d'appropriation de l'édifice.

Adopté.

Tourelle de Saint-Mandé (Seine)

La Société Nationale des antiquaires de France ayant exprimé le voeu de voir classer parmi les Monuments historiques la Tourelle de Saint-Mandé, M. Selmersheim a constaté sur place que cet édicule du XIIIe siècle, aujourd'hui propriété particulière, formant une saillie de plusieurs mètres sur la route Nationale, était appelé à disparaître, lors de l'élargissement de celle-ci, et que son intérêt artistique et même historique n'était pas suffisant pour motiver un classement qui soulèverait à ce moment de grandes difficultés.

La Commission a été d'avis, en conséquence, qu'il n'y avait pas lieu de prendre en considération le voeu de la Société des antiquaires de France.

Ermitage de Jean-Jacques Rousseau à Montmorency (Seine-et-Oise)

M. le docteur Mahrenhalte appelle l'attention de l'administration sur le pavillon qu'aurait habité Jean-Jacques Rousseau à Montmorency et en demande la restauration.

M. Selmersheim fait connaître que cette construction qui ne remonte pas à plus de cinquante ans n'a rien de commun, même pour l'emplacement avec celle qu'avait illustrée 80/15/013/167 Jean-Jacques. Il n'y a en conséquence, aucune suite à donner à la communication dont il s'agit.

Pont de Lavoûte-Chilhac (Haute-Loire)

Le service vicinal a présenté un nouveau projet d'élargissement de ce pont consistant en l'adjonction sur les deux faces de corbeaux en pierre de 0 M. 70 de saillie portant une plinthe débordant de 0m10 laquelle recevrait un garde-corps en fonte.

M. Selmersheim combat ce projet, comme devant faire perdre tout son caractère au monument, et propose un projet d'élargissement au moyen d'arcs en pierre sans rapport avec les arceaux anciens, reliés aux maçonneries actuelles et portant un bahut semblable à l'ancien parapet.

M. [Jean-Juste] Lisch n'est pas d'avis de s'engager dans une entreprise de cette nature. Il prévoit qu'on accusera la Commission de se prêter à des travaux dont le résultat est de défigurer un monument.

M. de Lasteyrie se demande si l'on ne pourrait pas, comme transaction, n'élargir que d'un côté, et sauver ainsi l'une des faces.

M. [Jean-Camille] Formigé objecte que dans ce cas le pont perdrait son équilibre.

M. [Jean-Juste] Lisch émet l'avis de demander un autre projet qui respecterait et laisserait visible la partie architecturale du pont actuel en lui superposant un tablier plus large au moyen d'un encorbellement métallique.

La Commission se rallie à cette proposition.

Église de Rabastens (Tarn)

Demande de classement.

Conformément aux conclusions de M. Selmersheim, la Commission émet un avis favorable à cette demande.

Église de Vic-le-Comte (Puy-de-Dôme)

La Commission approuve un projet de verrières présenté par M. Petitgrand pour une des 80/15/013/168 fenêtres de l'abside, sous la réserve que l'artiste produira le carton d'une figure ou d'une partie du vitrail.

Chapelle des Templiers à Laon (Aisne)

Sur la proposition de M. [Émile] Boeswillwald, la Commission est d'avis d'approuver un projet présenté par la Municipalité de Laon en vue du dégagement de cet édifice et de son affectation à un musée d'archéologie et de ne statuer sur la demande de subvention qui l'accompagne, que lorsque le dégagement aura permis d'apprécier la nature et l'importance des réparations à entreprendre.

Église Saint-Just à Narbonne (Aude)

M. [Émile] Boeswillwald propose à la Commission d'approuver un devis des travaux urgents évalués par M. l'architecte Révoil à 20 725 Francs et d'affecter conditionnellement à ces travaux une somme de 6 500 Francs déjà votée en 1882 pour d'autres travaux concernant cet édifice qui n'ont pas été exécutés.

Adopté.

Mosaïque de Tunis (Tunisie)

Conformément aux conclusions de M. [Émile] Boeswillwald, la Commission, saisie de la proposition d'acquisition d'une mosaïque découverte à Gadès (banlieue de Tunis) dont la moitié déjà a été prélevée par le Gouvernement de Tunis, et dont l'autre moitié seulement est restée à la disposition du propriétaire, est d'avis que ces fragments, ainsi morcelés et d'après les renseignements qui lui sont fournis, ne présentent pas un intérêt suffisant pour motiver leur acquisition.

Pont de Chaix (Isère)

Demande de classement.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, constate que cette oeuvre hardie mérite d'être classée, il propose toutefois de ne statuer qu'après que le 80/15/013/169 préfet aura fait connaître le montant de la dépense à laquelle donnera lieu le projet de restauration que doit présenter le service des Ponts et Chaussées.

Adopté.

Église d'Eyragues (Vaucluse)

La Commission, sur la proposition de M. [Émile] Boeswillwald, émet l'avis de classer une petite chapelle, signalée comme un reste de temple antique, qui se trouve enchâssée dans l'église de la Commune.

Église d'Uzès (Gard)

Les bois du beffroi étant exposés à des détériorations par suite de l'infiltration des eaux pluviales à travers les brèches de la couverture, M. [Émile] Boeswillwald propose de faire procéder d'urgence à la réparation de celle-ci et de demander à M. Révoil un projet d'établissement d'abat-sons dans les baies du clocher de manière à abriter efficacement les bois du beffroi.

Adopté.

Château de Tarascon (Bouches-du-Rhône)

L'attention de l'administration des Beaux-arts ayant été appelée sur le mauvais état de ce monument par l'offre qu'un visiteur étranger lui a faite d'une somme de cent francs pour contribuer à certaines dépenses d'entretien, M. [Émile] Boeswillwald est d'avis qu'il n'y a pas lieu d'accepter cette offre, mais de s'entendre avec l'administration pénitentiaire pour dresser d'urgence un projet des réparations nécessaires pour assurer la conservation de l'édifice.

Adopté.

Église d'Embrun (Hautes-Alpes)

Projet de restauration de la rose occidentale de l'ancienne cathédrale. Sur une somme de 7 300 Francs à laquelle est évaluée la dépense, la Ville et le département ont voté 2 000 Francs, et la Commission a voté une somme égale, à la charge par les administrations locales de combler le déficit. L'administration des Cultes n'ayant accordé que 500 Francs, la Commission, 80/15/013/170 sollicitée de combler le déficit, maintient le chiffre et la condition de l'allocation sur le crédit des Monuments historiques.

Cloître de Saint-Jean-des-Vignes à Soissons (Aisne)

M. [Émile] Boeswillwald a visité ces constructions et constaté qu'il y avait lieu de déblayer les voûtes surchargées de débris, de les débarrasser des végétations parasites, de reprendre en sous-oeuvre quelques assises ruinées, et d'assurer la solidité de deux des piliers, M. l'Inspecteur général propose la couverture en zinc, à dilatation libre, comme offrant le plus de garanties de préservation de l'infiltration des eaux pluviales et comme exigeant le moins de dépense d'entretien.

Le devis dressé par M. l'architecte Gout, suivant ces indications, s'élève à 14 377 Francs 95, et M. [Émile] Boeswillwald en demande l'approbation avec allocation de cette somme sur le crédit des Monuments historiques. L'administration des Beaux-arts aurait, en outre, à se mettre d'accord avec celle de la Guerre pour les mesures à prendre afin de déblayer le cloître et le préserver désormais des dégradations. Ces propositions sont adoptées.

Enceintes de Poitiers (Vienne)

M. Antonin Proust fait une communication du président de la Société des antiquaires de l'Ouest au sujet des restes de l'enceinte de Poitiers. Il s'agit des déblais d'un château d'eau qui auraient été transportés dans la partie de cette enceinte située entre la tranchée et la vallée de la Boire et qui atteignent une épaisseur de plus de six mètres. La Société proteste en invoquant l'article 12 de la loi du 30 mars 1887.

M. [Jean-Juste] Lisch se demande si la partie de l'enceinte, qui se trouve enfouie, n'appartient pas à des particuliers.

M. Proust objecte que l'endroit où a été fait le dépôt doit, dans tous les cas, appartenir à la Ville.

M. le président propose de répondre 80/15/013/171 à la communication du président de la Société des antiquaires et de demander à M. [Jean-Camille] Formigé un rapport sur la question.

Adopté.

Arènes de Poitiers (Vienne)

M. [Jean-Juste] Lisch donne lecture de son rapport sur les Arènes de Poitiers. Le propriétaire, qui les a fait étayer d'urgence, demande à l'administration le remboursement des travaux d'étaiement ou le déclassement de ces ruines.

M. l'Inspecteur général qui les a visitées, serait tenté, en raison de leur état et des travaux qu'il peut encore nécessiter d'en proposer le déclassement, mais il craint le mauvais effet de cette mesure dans la localité.

La Commission est d'avis de charger M. [Jean-Camille] Formigé de s'entendre avec le propriétaire pour les travaux qu'il y aurait lieu d'exécuter et d'en dresser le projet et le devis en indiquant la part qui pourrait incomber à l'administration des Beaux-arts.

La séance est levée. 80/15/013/172
13 décembre 1889
Présidence de M. Antonin Proust. Sont présents : MM. de Baudot, [Émile] Boeswillwald, Courajod, Darcel, Dreyfus, Dumay, [Jean-Camille] Formigé, Geoffroy-Dechaume, Kaempfen, Lameire, de Lasteyrie, [Jean-Juste] Lisch, Sauvageot, Selmersheim.
Lecture du procès-verbal de la séance du 29 novembre 1889.
Pont de Lavoûte-Chilhac (Haute-Loire)

M. de Lasteyrie fait observer au sujet du Pont de Chilac que la proposition d'établir un tablier métallique n'a pas été définitivement adoptée, qu'il s'agit pour l'architecte d'étudier diverses combinaisons qui seront examinées par la Commission. Il est donné acte à M. de Lasteyrie de cette rectification.

Musée de sculpture comparée à Paris (Seine)

M. le président rend compte de ce qui s'est passé à la dernière séance de la sous-commission du Musée de sculpture comparée. Il fait part des résultats donnés par la vente des moulages. Il annonce que le catalogue est épuisé et propose de le réimprimer en le développant.

M. Alphand lui a appris que M. Charmes avait demandé de transporter le musée ethnographique dans le Palais des Arts libéraux, il s'est préoccupé, en conséquence, d'obtenir, pour le musée de sculpture, le local occupé par le Musée ethnographique et il a rédigé dans ce sens un projet de lettre au ministre dont il donne lecture à la Commission.

La Commission adopte ce projet.

M. Dreyfus propose de demander en même temps l'une des salles de conférence situées au-dessus des vestibules. 80/15/013/173

M. le président rappelle la question du chauffage de l'aile occidentale dont la dépense évaluée à 97 000 Francs devrait faire l'objet d'une nouvelle demande de crédit, et il fait connaître que M. Jules Roche a dû écrire à ce sujet au ministre.

L'ordre du jour appelle la lecture du rapport de M. [Émile] Boeswillwald sur l'

Église Saint-Didier à Langres (Haute-Marne)

La Municipalité, informée par le préfet de la Haute-Marne que la Commission avait voté le maintien de l'église Saint-Didier parmi les Monuments historiques, a fait adresser par ce fonctionnaire à l'administration des Beaux-arts une nouvelle délibération par laquelle elle sollicite le déclassement du transept afin d'en poursuivre la démolition, en se fondant sur divers motifs déjà réfutés par la Commission.

M. Selmersheim ayant, dans une visite récente, constaté que la construction du marché est achevée et que la démolition du transept n'améliorerait point la situation, M. [Émile] Boeswillwald conclut au rejet de la nouvelle demande de la Municipalité qui aurait dû et pu faire dresser le plan de son marché de façon à donner satisfaction à toutes les exigences.

Ces conclusions sont adoptées.

Tour de Montgeard (Haute-Garonne)
Demande de classement formée par la Commune.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose de classer la tour et l'église et de charger un des architectes de la Commission de dresser un projet de restauration de la tour dont il lui paraît important d'assurer la conservation par une restauration bien comprise.

La Commission adopte cette proposition et désigne pour ce travail M. Paul Boeswillwald qui est appelé dans la région par les travaux de Carcassonne.

Enceintes de Poitiers (Vienne)

M. [Jean-Camille] Formigé est invité à rendre compte de son voyage à Poitiers. 80/15/013/174

Il résulte du rapport de M. [Jean-Camille] Formigé que plusieurs des tours de l'enceinte ont été entourées d'une hauteur variant entre 3 et 6 mètres, mais qu'il ne reste plus aujourd'hui qu'à faire arrêter d'urgence le remblai des anciens fossés et qu'il serait impossible, sans une très grande dépense, de faire remettre les choses en leur état primitif.

M. [Jean-Camille] Formigé fait connaître en outre qu'une partie des fortifications, en retour du mur en déclivité, avait été démolie, il croit qu'il y a lieu d'obliger l'auteur de cette démolition à réédifier le pan de mur, dès que la preuve sera fournie à l'administration que les murs d'enceinte sont réellement la propriété de la Ville.

M. de Lasteyrie exprime le regret que le préfet n'ait pas averti l'administration. Il en conclut à la nécessité d'avoir des correspondants en province et demande que cette question soit mise à l'ordre du jour de la prochaine séance.

Église de Moncontour (Côtes-du-Nord)

Des désordres s'étant produits dans la nef de cette église, assez graves pour que la Commune ait dû prendre le parti de la reconstruire en ne conservant que la façade principale et la tour du clocher, M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, est d'avis d'approuver le projet qui est présenté dans ce sens, en restreignant le classement de l'édifice à la tour du clocher et aux verrières qui sont du plus grand intérêt.

Adopté.

Église Sainte-Croix à Bordeaux (Gironde)
Projet de grille de clôture dans la grande nef.

M. [Jean-Juste] Lisch est d'avis que le tracé rentre assez dans le caractère de l'édifice, à l'exception des candélabres et bras de lumière qui, existant déjà, seraient seulement remaniés, il regrette que 80/15/013/175 l'ensemble ne soit pas homogène, et propose de remplacer par de la tôle la fonte prévue pour les feuilles et ornements de la grille. Il conclut à l'acceptation du projet sous la réserve des observations ci-dessus.

Adopté.

Donjon de Pons (Charente-Inférieure)

M. [Jean-Juste] Lisch fait connaître que la Municipalité serait disposée à donner satisfaction à la Commission en supprimant l'escalier maintenu et restauré malgré ses protestations, mais que cette suppression ne pourrait avoir lieu que lorsqu'elle aurait acquis un immeuble suffisant pour recevoir les services actuellement installés dans le donjon. Pour faciliter cette solution, M. l'Inspecteur général a émis l'idée de rétablir une amorce du rempart qui joignait le donjon et par le sommet duquel on accédait à la grande salle du 1er étage. Derrière ce rempart on installerait les locaux nécessaires à la Municipalité.

M. le maire de Pons a pris l'engagement, si cette solution était agréée par la Commission, de faire disparaître l'escalier et de faire voter par le Conseil municipal une somme de 20 000 Francs pour les travaux de restauration.

M. [Jean-Juste] Lisch propose à la Commission si elle accepte la solution proposée, de désigner M. Ballu pour s'entendre avec la Municipalité de Pons et dresser un projet de restauration du donjon. La proposition est acceptée.

Église d'Aulnay (Charente-Inférieure)

Le maire sollicitant une subvention de l'État pour payer quelques réparations exécutés sans autorisation, M. [Jean-Juste] Lisch propose de désigner M. Ballu pour se rendre compte des besoins de l'édifice et faire, s'il y a lieu, des propositions à l'administration.

Adopté.

Arènes de Poitiers (Vienne)

M. [Jean-Camille] Formigé expose la difficulté de conserver la partie de ces arènes qui avance sur la rue. D'autres vestiges subsistent encore dans diverses propriétés particulières. Malgré l'intérêt qui s'attache 80/15/013/176 à ces restes parmi les archéologues de la Ville, il serait préférable de les déclasser.

La proposition de déclassement est adoptée.

Temple Saint-Jean à Poitiers (Vienne)

Le maire a fait connaître que, par suite de l'insuffisance du chiffre des indemnités prévues, qui se trouverait porté de 2 500 Francs à 7 901 Francs 65 pour la communauté de Sainte-Croix, la Ville ne pouvait adhérer aux réserves du ministre des Beaux-arts et entreprendre à ses risques et périls le dégagement du Temple Saint-Jean. Ce magistrat estime que l'affaire ne saurait aboutir sans le secours de l'expropriation, dont l'initiative appartient à l'administration supérieure.

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, partage cet avis : il a acquis la certitude qu'aucun arrangement n'était possible avec la communauté et il propose, en conséquence, de procéder par voie d'expropriation.

La Commission est d'avis de faire encore une tentative amiable et d'autoriser M. l'Inspecteur général à négocier jusqu'à concurrence de 5 000 Francs.

Église de Fontaine-le-Comte (Vienne)

M. le préfet ayant fait suspendre des travaux entrepris sans autorisation par la Commune à son église, M. le maire demande à les continuer en raison de leur caractère de travaux d'entretien.

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, propose de l'y autoriser à la condition qu'il s'entende avec l'architecte de la Commission, M. [Jean-Camille] Formigé, qui serait chargé de les diriger.

Adopté.

Église de Saint-Marc-la-Lande (Deux-Sèvres)

Conformément aux conclusions de M. [Jean-Juste] Lisch, la Commission est d'avis de classer cette église, ancienne chapelle d'une Commanderie 80/15/013/177 de l'Ordre hospitalier de Saint-Antoine de Viennois, datant du commencement du XVIe siècle.

Église Notre-Dame à Niort (Deux-Sèvres)

Le Conseil général des Deux-Sèvres s'étant plaint de ce qu'il n'a été tenu aucun compte de la demande de classement de la flèche et de la principale porte de l'église Notre-Dame de Niort, M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, rappelle que l'édifice, par suite de nombreux travaux de transformation, n'offre plus qu'un intérêt secondaire et que depuis longtemps il avait cessé de figurer sur la Liste de classement. Il propose toutefois d'y rétablir la porte latérale seulement comme formant un ensemble suffisamment complet et présentant un caractère tout particulier.

Cette proposition est adoptée.

Église de Fenioux (Deux-Sèvres)

M. Antonin Proust appelle l'attention de la Commission sur cet édifice.

M. [Jean-Juste] Lisch expose ce qui a été fait.

La Commission est d'avis de demander un nouveau devis à l'architecte.

Église de Saint-Jouin-de-Marnes (Deux-Sèvres)

M. Proust se préoccupe également de la situation de l'église de Saint-Jouin-de-Marnes qui présente un si grand intérêt et qui réclame de grands travaux.

M. [Jean-Juste] Lisch fait connaître que l'architecte en a fait un relevé complet qui sera présenté à la Commission avec un devis dans un délai rapproché.

M. Proust demande si l'architecte ne pourrait présenter le devis d'abord, qui se bornerait aux travaux de consolidation les plus urgents. L'architecte sera invité à produire ce devis.

M. de Lasteyrie demande que l'on fasse des photographies de l'intéressé, notamment des parties à restaurer ou à reprendre.

Château de L'Île-d'Yeu (Vendée)

Demande de classement, suivant délibération du Conseil général de la Vendée. 80/15/013/178

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, est d'avis qu'on peut classer ces ruines curieuses sous la réserve qu'il n'y sera pas entrepris de travaux de restauration et que les frais résultant des mesures de conservation seront supportés moitié par l'État, moitié par le département.

Adopté.

M. Chaine est désigné pour visiter les ruines.

Église de Ferrières

M. Selmersheim, rapporteur, propose d'approuver un devis de 19 349 Francs 18 dressé pour la restauration du portail de cette église, mais en raison de l'intérêt secondaire qu'il présente, de s'en tenir à une allocation conditionnelle de 3 500 Francs égale à peu près à la dépense des travaux indispensables à la conservation du monument.

Adopté.

Restauration des églises à Paris (Seine)

M. Dumay, directeur des Cultes, aborde une question soulevée par une lettre de M. le préfet de la Seine relative à la restauration des églises de la Ville de Paris, et dans laquelle il fait valoir qu'il y a, dans les églises classées, une partie artistique dont la restauration doit être à la charge de l'État. La conservation de ces parties d'art ne saurait, d'après lui, être imposée d'office aux Fabriques et aux Villes.

M. le directeur des Cultes expose que, depuis près de vingt ans, les Fabriques se sont désintéressées de l'entretien des églises et il estime qu'il sera nécessaire de revenir à l'état de choses qui a précédé 1871, alors que les Fabriques, le Conseil municipal et l'administration des Cultes participaient aux dépenses de travaux.

Église Saint-Gervais à Paris (Seine)

M. le président donne lecture de la lettre par laquelle M. le ministre des Cultes saisit, de son côté, de la question son collègue des Beaux-arts en lui demandant, en particulier, de participer aux frais de restauration de l'église 80/15/013/179 Saint-Gervais, et, d'une manière générale, d'affecter une partie du crédit des Monuments historiques à la restauration des églises de Paris.

M. de Baudot développe ses craintes au sujet de la manière dont s'établiraient les rapports de la Commission avec la Ville.

M. le directeur des Cultes déclare qu'il ne fait qu'exposer une situation qui se dessine et demande que l'affaire soit mise à l'ordre du jour d'une prochaine séance.

La séance est levée. 80/15/013/180