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1854
1853
1855
7 janvier 1854 [Samedi]
Présents : MM. Lenormant, Caristie, Duban, Blanche, Labrouste, de Laborde, Mérimée, Mercey, Questel, Vaudoyer, de Longpérier, Courmont.
Église de Fontgombault (Indre)

M. Mérimée, rapporteur, donne lecture d'une demande adressée par M. le préfet de l'Indre en faveur de l'église de Fontgombault. Le rapporteur, après cette lecture, expose que, dans son opinion, le Gouvernement a fait tous les sacrifices en rapport avec l'importance du monument. Il ajoute que continuer des allocations à cette église, c'est entretenir une propriété particulière avec les deniers de l'État, et une propriété particulière dont les possesseurs n'exécutent pas strictement les engagements qu'ils ont pris avec l'État.

Le rapporteur croit donc qu'il n'y a pas lieu d'accorder de nouveaux secours, à moins que l'on ne fasse des propositions d'un concours efficace.

Après quelques observations de MM. Lenormant, de Laborde et Blanche et des explications données par M. de Mérindol, présent à la séance, sur l'intérêt du monument et sa situation actuelle, la Commission est d'avis de charger M. de Mérindol de préparer un devis de tous les travaux essentiels que demande encore le monument. Dès que ce travail sera entre les mains de l'administration, la Commission proposera à M. le ministre un parti sur la suite à donner à cette affaire.

Crédit des Monuments historiques porté à 900 000 Francs pour 1855

M. le secrétaire général fait connaître à la Commission que le ministre d'État a porté le chiffre de la subvention des Monuments historiques à 900 000 Francs au budget de 1855.

Église de Saint-Genou (Indre)

M. de Mérindol donne des explications sur la nature des travaux qu'il propose d'exécuter à l'église de Saint-Genou.

d'après ces renseignements, la Commission est d'avis d'allouer le crédit nécessaire, dont M. de Mérindol devra fournir le chiffre, pour que la Commission en ait connaissance. 80/15/008/234

Église de Neuvy-Sautour (Yonne)

M. Mérimée, rapporteur, expose que l'église de Neuvy-Sautour appartient à la dernière période de l'architecture gothique. Elle a été incendiée en 1793 et depuis elle est restée à l'état de ruines.

Le rapporteur est d'avis qu'il est inutile de discuter le devis produit, car dans son opinion l'édifice n'a pas assez d'importance pour qu'il y ait lieu de contribuer à sa restauration.

La Commission partage l'opinion du rapporteur.

Église de Lorris (Loiret)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître que l'église de Lorris en faveur de laquelle un secours est demandé, est une des plus belles du Gâtinais. Elle appartient à la première époque gothique et se fait remarquer par la régularité de ses dispositions. Les réparations qu'exige l'édifice ne sont pas considérables. Elles s'élèvent à 25 000 Francs. La Ville offre d'y contribuer pour 4 000 Francs, le département pour une somme égale. Le préfet sollicite une allocation de 8 000 Francs, espérant en obtenir une de même valeur du ministère des Cultes.

Pénétré de l'importance du monument et de l'urgence des réparations, le rapporteur propose d'allouer les 8 000 Francs demandés sur 1854, et de réserver sur l'exercice 1855 une autre allocation de 8 000 Francs qui ne serait définitive que dans le cas où manqueraient les ressources attendues de la part du ministère des Cultes.

Ces conclusions sont approuvées.

Chapelle de Vincennes (Seine)

M. Mérimée, rapporteur, rend compte de la situation de la chapelle du château de Vincennes. Il expose que les dépenses de restauration seront fort considérables et qu'elles ne s'élèveront pas à moins de 700 000 Francs. M. Viollet-le-Duc, qui a dressé le devis, s'est occupé de la décision, d'après la nature des travaux et en tenant compte des circonstances particulières qui doivent fixer leur durée. 80/15/008/235

L'architecte a pensé que l'oeuvre entière de la restauration ne pouvait être divisée en plus de 12 campagnes. Elle pourrait s'achever plus rapidement et avec avantage ; mais la situation du budget des monuments rend difficiles des allocations très importantes.

Le rapporteur propose l'adoption en principe du projet de restauration complète du monument. Le ministère de la Guerre paraît disposé à consacrer environ 12 000 Francs par an à ces travaux, ce serait donc une allocation de 42 000 Francs pendant 12 ans qu'il faudrait imposer sur le fonds des Monuments historiques. La seule observation que le rapporteur croie devoir faire au sujet des articles du devis, c'est sur l'article 9 qui comprend le mobilier intérieur de l'église. C'est une dépense de 53 000 Francs qui a été prévue pour cet article et qui doit être laissée tout entière à la charge de l'administration de la Guerre.

La Commission partage l'avis du rapporteur et approuve la division, qu'il propose en 12 annuités, de la subvention nécessaire à l'exécution des travaux. Toutefois, après quelques observations de M. le secrétaire général, elle est d'avis qu'il serait préférable de faire figurer la restauration de Vincennes dans les travaux extraordinaires et d'y appliquer un crédit de 100 000 Francs par an.

Fortifications de Carcassonne (Aude)
Acquisition proposée à l'effet de dégager l'enceinte fortifiée de Carcassonne.

Sur le rapport de M. Mérimée, rapporteur, la Commission est d'avis de consacrer une somme de 1 480 Francs sur le crédit de l'exercice 1854, pour l'acquisition des Maisons Reverdy et Rouquet, proposée par M. Viollet-le-Duc pour dégager les murailles des enceintes de la Cité de Carcassonne.

Lecture de notes recueillies par M. Vaudoyer

M. Mérimée donne lecture de notes recueillies par M. Vaudoyer sur divers monuments qu'il a visités dans le cours de l'année 1853.

Par suite de cette communication. la Commission est d'avis : 80/15/008/236

Cloître d'Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône)

d'intervenir auprès de M. le ministre des Cultes dans l'intérêt de la conservation du cloître d'Aix qui est dans un état d'abandon complet.

Cloître de Saint-Trophime à Arles (Bouches-du-Rhône)

de rappeler la demande faite à M. Révoil d'un devis pour la réparation des murs du cloître de Saint-Trophime, à Arles.

Abbaye de Sylvacane à La Roque-d'Anthéron (Bouches-du-Rhône)

de demander à M. Révoil un devis des travaux nécessaires pour fermer la partie de l'abbaye de Sylvacane acquise par l'État.

Église Saint-Barnard à Romans (Drôme)

de charger M. Denuelle de la copie des peintures du XIVe siècle découvertes dans l'église de Saint-Bernard de Romans.

Crypte de l'église Saint-Laurent à Grenoble (Isère)

de mettre en demeure M. Manguin de terminer les travaux de la crypte de Saint-Laurent de Grenoble laissée en suspens et de tous les travaux qu'il dirige dans le midi.

Église de Saint-Aventin (Haute-Garonne)

de charger M. Laval de préparer un projet de restauration de l'église de Saint-Aventin.

Église de Valcabrère (Haute-Garonne)

de signaler au préfet de la Haute-Garonne le déplacement d'inscriptions romaines qui étaient incrustées dans l'église de Valcadère et que M. Dumège a fait transporter au Musée de Toulouse.

Église Saint-Sernin de Toulouse (Haute-Garonne)

d'exprimer un blâme énergique de l'altération qu'a subie la crypte de l'église Saint-Sernin de Toulouse, par les conseils et sous la direction de M. Dumège.

La Commission insiste même pour 80/15/008/237 demander la révocation de cet agent.

Église du Mas-d'Aire à Aire-sur-l'Adour (Landes)

de signaler au préfet des Landes et à M. le ministre des Cultes l'état dans lequel on laisse le tombeau de Sainte-Quitérie dans l'église du Mas d'Aire.

Église Saint-Gilles à Montoire (Loir-et-Cher)

de prendre des informations auprès du préfet de Loir-et-Cher sur la possibilité qu'il paraît y avoir d'acheter l'église Saint-Gilles à Montoire, qui renferme de curieuses peintures du XIIe siècle.

Fouilles de Pont-d'Oly (Basses-Pyrénées)

d'inscrire parmi les Monuments historiques les restes d'une habitation antique trouvés dans les fouilles de Pont-Doli.

Palais des Ducs d'Aragon à Perpignan (Pyrénées-Orientales)

de charger M. Laisné de relever les dessins des restes du Palais des anciens ducs d'Aragon à Perpignan.

Église de Corneilla (Pyrénées-Orientales)

de charger le même M. Laisné de relever les dessins des restes de l'église de Corneilla.

Couvent de Saint-Michel-de-Cuxa à Codalet (Pyrénées-Orientales)

d'inviter le préfet des Pyrénées-Orientales à prendre des dispositions pour recueillir les restes du couvent de Saint-Michel.

Abbaye de Saint-Martin de Canigou (Pyrénées-Orientales)

d'inviter le même préfet à prendre des dispositions pour recueillir également les restes de l'abbaye de Saint-Martin de Canigou. Ce qui pourrait déterminer la création d'un musée intéressant à Perpignan.

Bains romains à Lyon (Rhône)

de demander à M. Desjardins une copie de son travail sur la conserve d'eau, restes connus sous le nom de Bassins Romains à Lyon, et placés dans les bâtiments du Séminaire. 80/15/008/238

Manécanterie à Lyon (Rhône)

de demander à M. Desjardins un travail sur la Manécanterie, monument de style roman, placé près de la cathédrale.

Cloître de Moissac (Tarn-et-Garonne)

de demander au préfet de Tarn-et-Garonne de transmettre à l'administration le projet de tracé du chemin de fer aux abords du cloître de Moissac, en recommandant à tous ses soins la démolition de la partie de cet édifice atteinte par le projet.

Cloître de Fréjus (Var)

d'intervenir auprès du ministre des Cultes pour lui recommander le rachat du cloître de Fréjus.

Monument de l'Ile Saint-Honorat à Cannes (Var)

de signaler au préfet du Var le mauvais état du monument de l'Ile Saint-Honorat.

Abbaye du Thoronet (Var)

d'appeler l'attention du préfet du Var sur l'ancienne abbaye du Thoronet.

Couvent des Célestins à Avignon (Vaucluse)

enfin, de charger M. Denuelle de relever les peintures du XVe siècle qui décorent le couvent des Célestins à Avignon, et notamment la chapelle de Saint-Pierre de Luxembourg.

La Commission s'ajourne au samedi suivant. La séance est levée. 80/15/008/239

14 janvier 1854 [Samedi]
Présents : MM. Lenormant, Caristie, Questel, Mérimée, Mercey, Blanche, de Laborde, de Longpérier, Courmont.
Église Notre-Dame-du-Pré au Mans (Sarthe)

M. Mérimée, rapporteur, donne lecture à la Commission d'une lettre de M. Viollet-le-Duc, signalant à son attention l'église Notre-Dame du Pré au Mans, qui, par suite des travaux exécutés sous la direction de M. l'abbé Tournesac, est menacée de voir la façade détruite. Les travaux nécessaires pour prévenir ce dommage sont même très urgents.

La Commission, sur cette communication, est d'avis d'écrire au préfet du Mans pour se plaindre des travaux exécutés par M. l'abbé Tournesac, et lui faire connaître combien il est fâcheux qu'on ait laissé un travail aussi intéressant entre les mains d'un homme d'une incapacité notoire, surtout après les avertissements qu'avait déjà reçus la préfecture de la Sarthe.

Murs du Mans (Sarthe)

M. Lenormant propose de rappeler à M. Lambert l'affaire des murs du Mans, dont il a été chargé il y a quelque temps déjà. Cet avis est adopté.

Église Saint-Jean à Châlons-sur-Marne (Marne)

Sur la proposition de M. Mérimée, la Commission est d'avis de charger M. Millet de relever les dessins de l'église de Saint-Jean à Châlons-sur-Marne.

Chapelle du Petit-Quévilly (Seine-Inférieure)

Sur l'avis de M. Mérimée, la Commission pense qu'il y a lieu d'autoriser l'architecte rédacteur du projet du Petit-Quévilly à employer les 2 000 Francs accordés pour les travaux d'urgence et à demander le concours du ministère de l'Intérieur pour le restant de la dépense.

Église Saint-Julien de Tours (Indre-et-Loire)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance à la Commission d'une nouvelle demande adressée par M. le préfet d'Indre et Loire en faveur de l'église Saint-Julien de Tours. 80/15/008/240

Le rapporteur est d'avis qu'il y a lieu d'ordonner les derniers 21 000 Francs promis. Quant à accorder une nouvelle allocation, il croit la chose impossible après tant de sacrifices déjà faits pour sauver cette église. C'est à présent à la Ville de Tours à prendre [à] coeur un édifice qui est pour elle d'une si grande importance.

Conclusions approuvées.

Chapelle de Saint-Sauveur-le-Vicomte (Manche)

M. Mérimée rappelle que la Commission a déjà témoigné combien elle appréciait les sacrifices faits par les dames de Saint-Sauveur-le-Vicomte pour la conservation de la belle église de Saint-Benoît relevée par elles de ses ruines. Malheureusement, la situation du fonds des Monuments oblige l'administration à s'imposer des règles sévères, et le rapporteur n'ose ranger les travaux qui ont été exécutés, et pour l'achèvement desquels on réclame un secours, parmi les restaurations proprement dites. Toutefois, si une exception aux règles doit être faite, le rapporteur ne pense pas qu'elle puisse avoir lieu en faveur d'un monument et de personnes plus dignes d'intérêt.

La Commission, adoptant la dernière proposition du rapport, est d'avis d'allouer 5 000 Francs sur le crédit de l'exercice 1854.

Église Notre-Dame de Châlons-sur-Marne (Marne)

Sur l'avis de M. Mérimée, la Commission propose de demander à M. Lassus le devis des travaux urgents que réclame l'église Notre-Dame de Châlons, en le prévenant que le crédit des Monuments historiques ne peut contribuer à des constructions nouvelles, mais qu'il concourrait volontiers dans la proportion de ses ressources aux dépenses essentielles.

Abbaye de Sylvacane à La Roque-d'Anthéron (Bouches-du-Rhône)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance d'un voeu émis par le Conseil général des Bouches-du-Rhône pour la restauration de l'ancienne abbaye de Sylvacane. La Commission, sur l'avis du rapporteur, propose de demander à M. le préfet des Bouches-du-Rhône quelle destination pourrait recevoir l'abbaye de Sylvacane et si, 80/15/008/241 conformément au voeu émis par le Conseil général, on pourrait le rendre au culte.

La Commission est également d'avis de charger M. Révoil de dresser un devis des réparations les plus urgentes.

Église de Locronan (Finistère)

M. Mérimée, rapporteur, expose que l'église de Locronan, pour laquelle un secours est demandé, est classée parmi les Monuments historiques. Il ne s'agit que d'une dépense très minime. Les réparations ne s'élèvent qu'à 1 995 Francs sur lesquels la Commune alloue 795 Francs et le département 600 Francs. En considération de la pauvreté de la Commune et de l'intérêt que le monument paraît mériter, le rapporteur propose d'allouer la somme de 600 Francs sur 1854.

Ces conclusions sont approuvées.

Rapport demandé à M. Mérimée au sujet de la restauration projetée de plusieurs monuments

Sur l'invitation de la Commission, M. l'Inspecteur général veut bien se charger de préparer un rapport au sujet de la nécessité où se trouve le service des Monuments historiques de demander un crédit extraordinaire dans le but de pourvoir à la restauration de monuments importants dont la situation exige des réparations immédiates, savoir : la cathédrale de Laon, la chapelle de Vincennes, le château de Blois, les fortifications de Carcassonne et l'église de La Charité-sur-Loire.

Église des Saintes-Maries-de-la-Mer (Bouches-du-Rhône)

M. Mérimée, rapporteur, rappelle à la Commission que déjà, en 1847, elle a reconnu toute l'importance de l'église des Saintes-Maries, sur laquelle M. le préfet des Bouches-du-Rhône appelle l'intérêt du Gouvernement. Le devis s'élève à un peu plus de 27 000 Francs ; sur cette somme, 7 000 Francs s'appliquent à des travaux auxquels le ministère des Cultes seul peut prendre part. En 1847, le rapporteur avait proposé de mettre à la charge du fonds des Monuments historiques le restant de la dépense, soit 20 000 Francs. Depuis, le ministère des Cultes a décliné son concours, le département se borne à faire des voeux, et la Commune est hors d'état de pourvoir à une part quelconque de la dépense.

Le rapporteur propose de recommencer les tentatives auprès du ministre des Cultes et du département, en offrant dès à présent 80/15/008/242 un secours de 1 500 Francs qui ne sera définitivement alloué que lorsque le total du devis sera couvert.

Ces propositions sont adoptées.

Église de Sainte-Marie-du-Mont (Manche)

M. Mérimée, rapporteur, expose que le rapport transmis par M. [V.] Ruprich-Robert sur l'église de Sainte-Marie-du-Mont prouve que l'église mérite d'être classée. Des réparations proposées, il y en a une qui doit être interdite, comme détruisant le caractère de l'édifice. Lorsque la voûte actuelle sera hors d'état de servir, il y aura lieu de rétablir la disposition ancienne, c'est-à-dire une charpente apparente. Quant aux autres réparations, le rapporteur croit que l'on peut y concourir, pourvu toutefois que la Commune fasse de son côté quelques sacrifices. Le devis de M. [V.] Ruprich-Robert s'élève à 2 300 Francs, le rapporteur propose une allocation de 1 500 Francs, à la condition qu'il sera pourvu par les ressources locales au restant de la dépense.

Ces conclusions sont approuvées.

21 janvier 1854 [Samedi]
Présents : MM. Lenormant, Caristie, de Laborde, Paul Lacroix, Labrouste, Mérimée, Mercey, de Longpérier, Courmont.
Théâtre d'Orange (Vaucluse)

M. Caristie rapporteur, expose que M. Constant-Dufeux, sur son rapport du 25 août dernier sur la situation du théâtre antique d'Orange, fait connaître que, parmi les 12 maisons situées à l'est du théâtre, six ont été acquises et sont démolies, et que, sur les six restantes, il en est cinq qui devraient être acquises et démolies d'urgence. Ce sont les maisons (n° 1- 19)- 9- 10- 21 et 22 du plan. Le prix de ces 5 80/15/008/243 maisons est de 7 000 Francs. Sur les onze maisons situées à l'ouest, deux seulement qui touchent aux constructions du cirque semblent devoir être acquises, ce sont les maisons 6 et 7 évaluées 1 800 Francs. M. Constant-Dufeux pense qu'il serait également désirable d'acquérir par la suite les autres maisons qui empêchent de dégager complètement cette partie du mur du cirque qui adhère au théâtre. Il reste encore dans la caisse municipale une somme de 12 900 Francs disponible.

Le rapporteur propose d'appliquer cette somme, jusqu'à concurrence de 8 800 Francs à l'acquisition des 7 maisons indiquées plus haut, et le restant de la somme, soit 4 100 Francs servirait à la consolidation des constructions de l'édifice.

Le rapporteur serait encore d'avis de pratiquer une fouille au droit de la Maison ne4 côté est, pour reconnaître à quelle profondeur se trouve le sol antique, avant de faire droit à la proposition faite par M. Constant-Dufeux d'établir un fossé d'isolement sur les côtés est et ouest.

La Commission approuve les conclusions du rapporteur, M. Caristie. Elle demande en outre que M. le ministre appelle l'attention de l'architecte sur les moyens qu'il y aurait lieu d'employer pour fermer la brèche existante du côté de l'ouest, de manière à ce qu'il n'y ait pas de confusion possible entre la construction que l'on ajouterait et l'appareil antique.

Hôtel-Dieu de Chartres (Eure-et-Loir)

M. Mérimée, rapporteur, signale à l'attention de la Commission un projet conçu par le Conseil municipal de Chartres qui entraînerait la destruction de l'Hôtel-Dieu de cette Ville.

La Commission, sur cette communication, est d'avis d'écrire au préfet pour lui demander des renseignements sur les projets de la Ville, et de charger M. Lassus de faire faire un dessin du monument par son inspecteur de la cathédrale.

Église de Selles-sur-Cher (Loir-et-Cher)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance d'une demande adressée par le préfet de Loir-et-Cher en faveur de l'église de Selles-sur-Cher. Le rapporteur rappelle que la Commune n'a fait aucun sacrifice. Elle a reçu dix mille francs du ministère d'État et 6 000 Francs des Cultes.

M. Mérimée 80/15/008/244 est d'avis de refuser toute nouvelle allocation jusqu'à ce que la Commune ait fait au moins un effort pour prouver sa bonne volonté.

La Commission partage l'avis du rapporteur et croit qu'il y a lieu de rejeter la demande.

Église Saint-Antoine de Compiègne (Oise)

M. Mérimée, rapporteur.Sur l'avis de M. Mérimée, la Commission propose de demander à M. Verdier des renseignements au sujet des travaux qu'on se propose d'exécuter à l'église Saint-Antoine de Compiègne, réparations que M. Boudrimont, architecte de la Ville, signale au ministre comme devant altérer le caractère de ce monument.

Restes de construction découverts à la préfecture d'Angers (Maine-et-Loire)

Sur le rapport de M. Mérimée, la Commission propose de demander des renseignements à M. Joly-Leterme sur les restes de constructions découvertes dans la préfecture d'Angers et de remercier M. Solard de la note qu'il a transmise au ministre, en le priant d'envoyer en communication le dessin qu'il a fait au moment de la découverte.

Église de Montbenoît (Doubs)

M. Mérimée donne connaissance à la Commission d'une nouvelle demande adressée par le préfet du Doubs en faveur de l'église et du cloître de Montbenoît. Le rapporteur rappelle que l'église de Montbenoît n'est pas dépourvue d'intérêt et que son cloître du XIVe siècle est vraiment remarquable. Le pays est si pauvre qu'il est impossible d'espérer un concours efficace.

Le rapporteur proposerait d'accorder l'allocation de 4 000 Francs demandée s'il ne craignait de consacrer un fâcheux précédent que les Communes pauvres peuvent s'adresser au ministre d'État pour l'entretien de leurs églises.

La Commission est d'avis de faire une nouvelle tentative auprès de la Commune pour obtenir son concours avant de prendre un parti sur la demande qu'elle a formée. 80/15/008/245

Église Saint-Michel de Bordeaux (Gironde)

M. Mérimée, rapporteur, donne lecture d'une lettre adressée à M. le ministre de l'Instruction publique par M. Castelnau d'Essenault, correspondant de cette administration, au sujet de travaux exécutés à l'église Saint-Michel de Bordeaux, pour l'établissement d'une sacristie et d'autres dépendances nécessaires au service du Culte, dans cette paroisse.

Le rapporteur est d'avis que le correspondant du ministère de l'Instruction publique exagère un peu le mal, et qu'il est par trop absolu dans ses théories. L'église de Saint-Michel est un édifice assez médiocre de différentes époques toutes de décadence, et l'adjonction des salles souterraines à voûtes surbaissées n'est pas une chose qu'on puisse vivement regretter.

La Commission adopte l'avis du rapporteur.

Église de Mons-en-Montois (Seine-et-Marne)

M. Mérimée, rapporteur, expose que l'église de Mons pour laquelle le préfet de Seine-et-Marne sollicite un secours, n'offre aucun intérêt au point de vue de l'art. La Commune fait valoir une tradition honorable pour le courage de ses anciens habitants, mais le rapporteur ne pense pas que ce soit assez pour faire classer cet édifice absolument dépourvu de caractère.

La Commission, partageant l'opinion du rapporteur, est d'avis de rejeter la demande.

Lanterne des morts d'Atus (Dordogne)

M. Mérimée, rapporteur, propose d'accorder une somme de 500 Francs pour la restauration d'un petit monument situé à Atus, et connu sous le nom de Lanterne des morts. Ce petit monument, est d'une espèce assez rare, présentant dans la disposition quelques particularités intéressantes.

Cet avis est adopté par la Commission : 500 Francs sur 1854.

Église de Graville-l'Eure (Seine-Inférieure)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance à la Commission d'un rapport de M. Brunet-Debaisnes sur l'état des travaux de l'église de Graville-l'Eure. Le rapporteur ne croit pas qu'il y ait lieu de prendre une décision 80/15/008/246 immédiate au sujet de ce monument. Il faudrait un devis spécial et détaillé de M. Brunet-Debaisnes au lieu du rapport très sommaire qu'il adresse. On peut remarquer encore que dans ce rapport il est fait mention de travaux présentés comme très urgents et qui ne sont intéressants que pour l'exercice du culte.

La Commission est d'avis d'inviter M. Brunet-Debaisnes à dresser son nouveau devis de façon à n'y comprendre que des travaux de pure consolidation et en première ligne la reconstruction des deux piliers ouest du clocher.

Église de Sainte-Maure (Aube)

M. Mérimée, rapporteur.M. le préfet de l'Aube adresse à M. le ministre d'État une demande de secours pour la réparation de l'église de Sainte-Maure. M. Mérimée expose que l'église ne lui semble offrir aucun intérêt. Elle appartient à une époque de décadence très avancée, et on ne signale pas de vitraux intéressants, ce qui en général forme le principal mérite des églises du département de l'Aube. L'église de Sainte-Maure a été rayée de la liste des Monuments historiques. Cette mesure a été discutée en Commission, et le rapporteur ne croit pas qu'il y ait lieu de revenir dessus.

En conséquence, M. Mérimée propose le rejet de la demande et le renvoi à M. le ministre des Cultes.

Cet avis est partagé par la Commission.

Rapport de M. Mérimée à M. le ministre d'État

M. Mérimée donne lecture à la Commission du rapport dont la teneur suit sur la nécessité de pourvoir à certains travaux de restauration au moyen de crédits extraordinaires.

"M. le ministre.

La Commission des Monuments historiques vient chercher auprès de vous des instructions qui lui sont aujourd'hui plus que jamais nécessaires. Elle reste toujours appliquée à renfermer ses propositions dans les limites du crédit ordinaire, mais, cette année, une entreprise tout exceptionnelle exige l'emploi d'un crédit spécial. La restauration 80/15/008/247 de l'église Notre-Dame de Laon commencée l'année dernière ne peut être continuée que par ce moyen. D'autres restaurations presque aussi urgentes viennent d'être étudiées par votre Commission, et, avant de vous soumettre un avis à leur sujet, elle éprouve le besoin de vous demander s'il faut tenter d'exécuter ces travaux avec les ressources ordinaires ou s'il n'est pas préférable, comme pour l'église de Laon, d'avoir recours à un crédit spécial.

Votre Excellence connaît la situation de l'église Notre-Dame de Laon. Ce que vos prédécesseurs avaient ajourné, vous l'avez entrepris. Vous avez donné l'ordre de commencer cette restauration si coûteuse sans en imputer la dépense sur le fonds des Monuments historiques. Un crédit spécial de 100 000 Francs a été accordé pour les premières mesures de conservation commandées par la situation alarmante de l'édifice. Le devis dressé en 1846 s'élevait à 606 000 Francs ; depuis, le prix des matériaux a presque doublé ; en outre, faute de pouvoir assigner aux entrepreneurs un terme rapproché pour l'exécution des travaux, il a fallu leur accorder des conditions plus onéreuses que s'il eût été possible de disposer tout de suite du montant du devis. Aujourd'hui, abandonner l'église de Laon étayée à grands frais, c'est décréter la ruine d'un monument admirable et sacrifier cent mille francs en pure perte.

Continuer les travaux en imputant la dépense sur le fonds ordinaire des Monuments historiques est chose impossible, par le moyen de prélever sur ce fonds une somme de 3 ou 400 000 Francs indispensable pour la prochaine campagne ?

Il est inutile de répéter à votre Excellence tout ce que la Commission a déjà eu l'honneur de lui exposer touchant la nature de ces travaux qui exigent une célérité extraordinaire, c'est-à-dire des ressources d'argent considérables. Vous le voyez, Monsieur le ministre, l'église de Laon ne peut être sauvée que par un crédit extraordinaire de 5 ou 600 000 Francs. Ce qui est une nécessité pour la restauration de ce monument serait d'une nature extrêmement utile peut-être même la seule praticable pour d'autres 80/15/008/248 édifices d'un intérêt égal et dont la situation est presque aussi grave.

Ils sont au nombre de cinq, savoir :

Chapelle de Vincennes (Seine) dont la restauration est évaluée à 708 875 Francs.

Les remparts et les tours de l'enceinte extérieure Cité de Carcassonne (Aude) 217 000 Francs,

Château de Blois (Loir-et-Cher) 734 000 Francs

Église d'Eu (Seine-Inférieure) 622 000 Francs

Église de la Charité sur Loire (Nièvre) 341 500 Francs.

Si ces restaurations devaient peser entièrement sur le fonds des Monuments historiques, elles l'épuiseraient complètement pour plusieurs années, obligeraient de suspendre toutes les entreprises en cours d'exécution et priveraient de tous secours quantité de monuments remarquables qui n'existent que grâce aux subventions de notre département. Quelques mots seulement sur les édifices qui viennent de vous être signalés. Pour la restauration de la chapelle du château de Vincennes et des remparts de la Cité de Carcassonne dont M. l'Empereur a bien voulu approuver et recommander le projet, il serait possible, à la rigueur, de l'effectuer avec le concours promis du ministère de la Guerre, sur les ressources ordinaires, mais les réparations ne dureraient pas moins de douze ans pour Vincennes, huit ans pour Carcassonne, ce qui entraînerait des frais d'agence considérables, outre les chances de renchérissement des matériaux et de la main d'oeuvre.

Au point de vue de l'économie, la longue durée d'une restauration est toujours fâcheuse. D'un autre côté, bien que les engagements à long terme soient autorisés par des précédents nombreux, qu'ils soient commandés quelquefois par la nature même des travaux, et plus souvent encore par la nécessité d'obtenir le concours des Communes, ils ont toujours l'inconvénient de paralyser en quelque sorte un fonds très modique et qui doit parer 80/15/008/249 à des éventualités menaçantes. En effet, nos monuments sont pour la plupart arrivés à l'époque où les constructions les plus solides ont besoin d'une rénovation presque complète. Même observation pour les autres monuments dont les noms vous ont aussitôt rappelé toute l'importance.

Votre Excellence remarquera que, dans cette liste, toutes les époques brillantes de notre architecture nationale se trouvent représentées : le XIIe siècle, le XIIIe, le XVIe. Le style roman, le gothique et la Renaissance.

La situation de ces édifices permet que les travaux qui doivent s'y exécuter soient avantageux à plusieurs provinces éloignées les unes des autres, et si votre Excellence permet à la Commission de l'entretenir pour un moment de considérations étrangères à l'art, elle appellera son attention sur l'effet moral des travaux qu'elle sollicite.

Les grandes restaurations obligeant à envoyer de Paris dans les départements des ouvriers d'élite, ils y introduisent des habitudes de travail, des méthodes et des procédés perfectionnés. Ils répandent l'instruction, le bien-être et le goût des belles choses. Ces travaux rendent enfin aux provinces quelque chose de cette activité et de cette vie qu'elles reprochent parfois à la capitale d'absorber pour elle-même.

Les travaux, dont la Commission croit devoir vous signaler l'urgence, seraient en quelque façon une suite du prodigieux mouvement imprimé dans Paris par l'Empereur et le développement d'une idée grande et féconde."

La Commission approuve la teneur du rapport présenté par M. l'Inspecteur général. 80/15/008/250

4 février 1854 [Samedi]
Présents : MM. Lenormant, Caristie, Vaudoyer, Questel, de Laborde, Mérimée, de Pastoret, de Longpérier, Mercey et Courmont.
Église de Venerque (Haute-Garonne)

M. Mérimée, rapporteur, expose que les renseignements fournis par M. Esquié sur les réparations faites à l'église de Venerque, ne lui semblent pas satisfaisants. Cet architecte n'a pas cru devoir donner son appréciation du mérite des réparations faites ; mais, d'après l'indication seule des travaux, il paraît évident :

1° que les fonds accordés et spécialement affectés à la réparation de l'abside n'ont pas reçu la destination qu'ils devaient avoir

2° que des 4 000 Francs ordonnancés, 3 000 Francs seulement ont été employés,

3° que les travaux supplémentaires dont le devis est présenté sont en général d'une urgence très secondaire.

En résumé, le rapporteur propose d'exprimer à M. le préfet de la Haute-Garonne

1° le regret du mauvais emploi des fonds alloués et le blâme de la direction donnée aux travaux et des irrégularités qui les ont accompagnés.

2° de refuser tout concours aux travaux proposés, attendu qu'ils n'ont pas pour la plupart de caractère d'urgence

3° d'autoriser l'emploi des 1 000 Francs alloués, à la condition qu'ils seront consacrés à la restauration de la partie extérieure de l'abside et des deux chapelles latérales, 2e catégorie du devis de M. Esquié.

Ces conclusions sont approuvées.

Cloître de Brantôme (Dordogne)

M. Mérimée, rapporteur, donne lecture d'une lettre de M. Abadie tendant à obtenir un secours pour la démolition du cloître de Brantôme et les réparations que ce travail doit entraîner ; le rapporteur est d'avis de demander à M. Abadie un devis des travaux absolument nécessaires, en l'invitant à ne pas perdre de vue que ces travaux n'ont pour but que la conservation à l'état de ruines des restes du cloître. Quant à la porte qui donne accès dans l'église, 80/15/008/251 elle ne doit pas être refaite, mais il faut seulement l'empêcher de tomber et la disposer d'une façon pittoresque.

Cet avis est partagé par la Commission.

Hôtel de ville de Compiègne (Oise)

M. Mérimée, rapporteur, expose que l'Hôtel de ville de Compiègne est dans une situation fort alarmante ; l'architecte chargé de rédiger le projet de réparation, M. Verdier, estime la dépense à 111 000 Francs. Le rapporteur croit que cette évaluation est fort modérée et que le chapitre de l'imprévu devra augmenter notablement quand on portera le marteau dans la construction. Avant de faire à la Commission une proposition au sujet de la restauration de cet édifice, le rapporteur aurait désiré connaître les sacrifices que la Ville de Compiègne s'imposerait pour y concourir.

Il propose, en conséquence, de communiquer à la Ville de Compiègne le travail de M. Verdier et de l'inviter à pourvoir à la dépense prévue au devis, en l'avertissant que, faute d'en voter au moins les deux tiers, l'allocation du ministère qui ne pourra dépasser 30 à 40 000 Francs ne pourrait pas être rendue définitive.

La Commission approuve les conclusions du rapport de M. Mérimée et est d'avis de prier M. le maire de Compiègne de vouloir bien se rendre à l'une de ses prochaines séances.

Monuments d'Arles et de l'abbaye de Montmajour à Arles (Bouches-du-Rhône)
Invitation à M. le maire d'Arles de se rendre au sein de la Commission.

Sur la proposition de M. Mérimée, la Commission est également de l'opinion qu'il serait bon d'inviter M. le maire d'Arles, député au Corps Législatif, de se rendre à l'une des séances de la Commission pour y conférer des affaires relatives aux monuments d'Arles et de Montmajour.

Sainte-Chapelle de Saint-Germer-de-Fly (Oise)

d'après les conclusions du rapport de M. Mérimée, la Commission pense qu'il y a lieu d'accorder la somme de 10 000 Francs sur l'exercice 1854 pour la continuation des travaux de la chapelle de Saint-Germer prévus au devis 80/15/008/252 qu'elle approuve en principe.

Église d'Embrun (Hautes-Alpes)

M. Mérimée, rapporteur, expose que l'église Notre-Dame d'Embrun, édifice très remarquable du XIIIe siècle, dont le clocher a été frappé de la foudre il y a trois années, est dans une situation très alarmante. La tour, haute de plus de 34 mètres, sans compter la flèche qui pose et porte à faux sur un arc aujourd'hui rompu, le pilier isolé auquel cet arc s'appuie, est lui-même affaibli par la construction d'un orgue du XVIe siècle, et M. Manguin, architecte, est étonné que les vices de cette disposition n'aient pas déjà amené la ruine de la Tour. Selon le devis de l'architecte, la dépense monterait à près de cent mille francs, y compris le débadigeonnage et d'autres travaux aussi essentiels que celui de la Tour. Parmi les dépenses de ce devis considérable, celles de première urgence et qu'on peut déclarer indispensables pour prévenir une catastrophe montent à 83 000 Francs environ. Le Conseil général a voté 1 000 Francs en 1852, en 1853, il s'est borné à exprimer le voeu que le Gouvernement s'occupe de la restauration, et le dossier ne renferme aucun engagement de concours de la part du Conseil municipal.

Dans la situation du fonds des Monuments historiques, le rapporteur croit impossible d'entreprendre la restauration du monument, à moins du concours du ministère des Cultes. Il faudrait que la moitié de la dépense, soit 50 000 Francs, fût assurée en deux exercices, avec le concours du ministère des Cultes, alors M. Mérimée proposerait d'accorder une allocation égale. De la sorte, les travaux pourraient s'exécuter convenablement, sans donner une somme moindre de cent mille francs, divisée en un grand nombre d'exercices, serait de l'avis du rapporteur compromettre sérieusement le succès de l'entreprise.

d'après ces considérations, M. l'Inspecteur général propose d'accorder une somme de 50 000 Francs sur les exercices 1854 et 1855, à la condition sine qua non que la même somme serait accordée par le ministère des 80/15/008/253 Cultes sur les mêmes exercices.

Ces conclusions sont approuvées par la Commission.

Église d'Écouen (Seine-et-Oise)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître qu'il résulte d'un rapport de M. Godeboeuf que les évaluations faites par M. Garrez pour la restauration de l'église d'Écouen se trouvent fort au-dessous de la réalité, par suite de la situation des fenêtres, dont les meneaux badigeonnés au moment de la rédaction du premier devis n'a pu être bien reconnue.

Aujourd'hui, il y a un déficit de 8 000 Francs environ et un supplément de dépense de 10 à 11 000 Francs sans lequel il est impossible de poser les vitraux restaurés sur les fonds des Monuments. Le rapporteur rappelle l'importance de ces vitraux ; il ajoute qu'il espère que la Commission ne croira pas qu'un nouveau sacrifice de 10 000 Francs soit disproportionné avec l'intérêt de leur conservation. Quant à l'excédent de dépense résultant des travaux de la façade, le rapporteur croit que la Commune devrait le prendre à sa charge, ainsi que les autres dépenses du devis supplémentaire.

Sur ce rapport, la Commission est d'avis d'allouer 10 000 Francs en deux exercices 1854 et 1855.

Église de La Chapelle-sur-Crécy (Seine-et-Marne)

M. Mérimée, rapporteur, donne communication d'un rapport de M. Millet sur la situation de l'église de La Chapelle-sur-Crécy ; il rappelle que M. Garrez, chargé de cette restauration, préoccupé de la faiblesse des ressources dont il pouvait disposer, ne s'était occupé qu'à trouver des palliatifs dont il ne se dissimulait pas lui-même l'insuffisance. M. Millet a pensé que ce joli édifice, de la meilleure époque gothique, méritait une réparation plus complète. Il propose, en conséquence, la reconstruction des contreforts exécutés il y a une vingtaine d'années avec une négligence déplorable, le rétablissement des cheneaux et gargouilles supprimés, enfin la réparation des fenêtres qui sont dans un état alarmant. Tous ces travaux montent à 48 800 Francs. Le mérite du monument permet de lui consacrer une somme aussi considérable ; on 80/15/008/254 peut d'ailleurs diviser les allocations sur plusieurs exercices. La reconstruction des contreforts serait faite en 1854 au moyen d'une allocation de 10 000 Francs. On continuerait ensuite pendant 5 ans à accorder 7 000 Francs par an, soit 35 000 Francs, et la Commune fournirait dans le même espace de temps 3 800 Francs soit 650 Francs par an.

Ces conclusions sont adoptées.

Tombes de l'église Saint-Yved de Braine (Aisne)

Sur l'avis de M. Mérimée, la Commission pense qu'il y a lieu de rejeter la demande de M. le curé de Braine tendant à accorder une allocation pour la réfection des tombes royales de Saint-Yved, et de laisser à la Fabrique le soin de pourvoir à cette dépense.

Acquisition pour le dégagement des fortifications de Carcassonne (Aude)

Sur le rapport de M. l'Inspecteur général, M. Mérimée, la Commission ajourne la proposition faite par M. Viollet-le-Duc, d'acquérir au prix de 3 525 Francs plusieurs maisons, dont la démolition permettra de dégager les fortifications de Carcassonne jusqu'à ce qu'il ait été pris un parti sur le projet de restauration générale du même monument.

Chapelle de Vincennes (Seine)

M. Mérimée, rapporteur.

Sur la proposition de M. le secrétaire général, la Commission croit qu'il y a lieu d'imputer, sur le crédit de l'exercice courant, une allocation de 38 000 Francs pour la mise en voie d'exécution des réparations de la chapelle de Vincennes.

Monument de Lanuéjols (Lozère)

M. Vaudoyer, rapporteur, communique à la Commission des dessins du monument antique de Lanuéjols.

Bien que ces dessins soient incomplets, la Commission est d'avis d'allouer pour réparer ce petit monument une somme de 1 000 Francs et de charger de ce travail M. Tourrette, architecte diocésain du diocèse de Mende. 80/15/008/255

Église du Mans (Sarthe)

Sur la proposition de M. de Laborde, la Commission recommande à M. le Chef de la section des Beaux-arts la publication des vitraux de l'église du Mans faite par M. Hucher.

La séance est levée.

11 février 1854 [Samedi]
Présents : MM. Lenormant, Caristie, Duban, Labrouste, Questel, de Laborde, Mérimée, Vaudoyer, Paul Lacroix, Mercey, Blanche, de Longpérier, Courmont.
Hôtel de Cluny à Paris (Seine)

M. du Sommerard fait connaître à la Commission dans quelle situation se trouvent les abords de l'Hôtel de Cluny par suite des changements qu'a apportés dans le quartier de la Sorbonne l'ouverture de la rue des Écoles. Il demande si la Commission ne croirait pas devoir profiter de l'état actuel des lieux pour réclamer de la Ville de Paris l'établissement d'une place devant l'Hôtel. La Commission est d'avis de demander à l'administration préfectorale de vouloir bien se concerter avec la Commission des Monuments historiques, au sujet de cette question qui intéresse également la Ville et le ministre d'État.

M. du Sommerard demande à la Commission de vouloir bien proposer à M. le ministre d'accorder les fonds nécessaires à la restauration intérieure de la Galerie, sise à gauche de l'Hôtel au-dessus des arcades. Il se propose d'y placer les belles faïences appartenant au Musée qui y feraient le meilleur effet. M. du Sommerard proposerait, dans le cas où l'appropriation serait décidée, d'acheter, pour décorer ces salles, des cheminées anciennes dans le genre de celles qui déjà ont pu être acquises dans le même but.

La Commission partage 80/15/008/256 l'avis de M. le conservateur du Musée, elle invite M. du Sommerard à faire les recherches nécessaires pour l'acquisition des cheminées, et décide qu'elle se rendra mardi 14 à l'Hôtel de Cluny pour examiner les salles dont on propose la restauration.

Monuments celtiques (Maine-et-Loire)

M. Mérimée, rapporteur, soumet à la Commission un plan sur lequel M. Joly-Leterme a indiqué la place occupée par des monuments druidiques récemment découverts dans le département de Maine-et-Loire.

Église Saint-Ouen de Rouen (Seine-Inférieure)

M. de Longpérier, rapporteur, donne lecture du rapport préparé par la sous-commission chargée de visiter l'église Saint-Ouen de Rouen sur l'état des travaux exécutés à ce monument.

La sous-commission commence par rappeler les faits sur lesquels la Commission avait demandé que l'examen fût porté : en premier lieu le mode d'opération de M. Besnard, peintre verrier. La sous-commission a reconnu que M. Besnard n'avait pas malheureusement été obligé par son traité à faire des calques ni à tenir des procès-verbaux des vitraux à restaurer, ce qui empêche de reconnaître si l'ordre des sujets n'a pas été interverti, si des figures détruites n'ont pas été remplacées par d'autres empruntées à des tableaux voisins. La sous-commission n'a pas cru pouvoir constater que le nettoyage des vitraux ait altéré les couleurs ; seulement, ce nettoyage en faisant disparaître d'épaisses couches de crasses, a rendu assez choquants pour l'oeil des panneaux presque entièrement blancs, qui se trouvent placés sous les compositions brillantes des plus riches couleurs.

M. Besnard affirme que les panneaux de verres blancs ont existé là où il les a placés, et pour justifier cette opinion, il fait remarquer que les fenêtres du XIVe et du XVe siècle encore intactes présentent cette particularité, qui se retrouve encore à la cathédrale de Rouen. Quant au remède à apporter, la sous-commission pense qu'il serait impossible de changer radicalement ce qui a été fait, on devra seulement prendre des mesures pour que la suite du travail soit surveillée efficacement.

La sous-commission croit en outre que l'aspect trop neuf des vitraux serait atténué par un nettoyage de l'intérieur de l'église. Un brossage fait avec soin, dont la dépense est évaluée à 12 000 Francs, suffirait 80/15/008/257 et pourrait sans difficulté être exécuté avec l'achèvement des verrières. Quant à la base des piliers, la sous-commission est d'avis qu'on ne pourrait la réparer d'une manière durable sans compromettre la solidité de la grande nef. La couronne de pierre découpée qui surmonte le monument est en fort mauvais état, et il serait, sinon absolument urgent, du moins fort utile de la réparer. Toutes les parties de l'édifice ont été restaurées et la couronne seule attend les travaux dont elle a besoin. Les charpentes des bas-côtés paraissent en mauvais état, car les plombs sont enfoncés de toutes parts. Enfin, la sous-commission signale un petit mouvement d'écartement qui s'est manifesté dans les tours et auquel on va obvier, s'il est possible, au moyen d'un chaînage.

M. de Longpérier rappelle que la Commission doit donner un successeur à M. Grégoire ; ce serait le cas de charger l'architecte qui sera désigné de dresser le devis des travaux qui viennent d'être commencés et de l'inviter à exercer une surveillance active sur la restauration des vitraux.

Après quelques observations présentées par M. Lenormant au sujet du rapport rédigé par la sous-commission, la Commission approuve les conclusions du rapport, désigne M. Defmarch pour continuer les travaux sous la direction de M. Labrouste, et est d'avis de réclamer de M. Defmarch un devis complet des travaux restant à exécuter.

Pyramide d'Ivry-la-Bataille (Eure)

M. le préfet de l'Eure demande avis sur la rédaction des inscriptions qui doivent être placées sur les faces du socle de la Pyramide d'Ivry.

M. Mérimée, rapporteur, est d'avis de placer sur la face principale l'inscription qui existait sur le premier monument, savoir :

"C'est ici l'endroit de l'Entreprise, où se tint le Roi Henry IV, le jour de la bataille d'Yvry, donnée le 14 de mars 1590."

La Commission partage l'avis du rapporteur et propose de mettre sur l'autre face du monument la 1ère inscription placée en l'an XI : "Napoléon Bonaparte, premier Consul, à la mémoire d'Henry IV, victorieux des ennemis de l'État aux champs d'Yvry, le 14 mars 1590. Le Roi se repose en ce lieu après la victoire." 80/15/008/258

Château de Nantes (Loire-inférieure)

M. Mérimée, rapporteur.M. le préfet de la Loire-inférieure demande un secours pour la réparation de la Tour récemment découverte dans le Château de Nantes, M. Mérimée trouve qu'il est absolument inadmissible que l'État se charge seul d'une réparation qui a pour résultat l'embellissement de la Ville de Nantes, et à laquelle elle ne paraît pas disposée à contribuer.

Cet avis est partagé par la Commission.

Église Saint-Just de Valcabrère (Haute-Garonne)

M. Mérimée, rapporteur, expose que l'église Saint-Just de Valcabrère est un monument si curieux qu'il n'hésite pas à proposer l'allocation demandée pour en assurer la conservation. Le devis de M. Laval s'élève à la somme de 12 471 Francs qui pourrait être accordée sur deux exercices.

La Commission approuve les conclusions du rapporteur et est d'avis d'allouer la somme demandée en deux exercices à la condition que la Commune fera toutes les démarches qu'il faudra pour rentrer en possession des inscriptions qui lui ont été enlevées pour être placées au Musée de Toulouse.

La Commission renvoie l'examen du projet de clocher à une sous-commission composée de MM. Vaudoyer et Caristie.

Église de Montsaunès (Haute-Garonne)

Sur le rapport de M. Mérimée, la Commission est d'avis de demander à M. Laval une note des travaux les plus urgents que réclame l'église de Montsaunès.

Église de Saint-Savin (Hautes-Pyrénées)

M. Mérimée, rapporteur, expose qu'il ne partage pas l'opinion de M. Laval sur le peu d'importance de l'église de Saint-Savin. Cet édifice, en raison de sa situation, est continuellement visité, et l'état, dans lequel on le laisse, sert de prétexte à des reproches contre l'administration. Le rapporteur propose en conséquence de réclamer de l'architecte un devis des réparations que demande l'édifice.

La Commission partage cet avis.

Château de Jonzac (Charente-Inférieure)

M. Mérimée, rapporteur, donne lecture d'une lettre adressée par un membre de la Société des antiquaires de l'Ouest sur les 80/15/008/259 altérations que subit en ce moment le château de Jonzac.

Le rapporteur est d'avis qu'il y aurait lieu de demander au préfet des renseignements sur les faits signalés par M. Gaillard et l'inviter à s'opposer autant que possible aux travaux qui seraient de nature à altérer le caractère du monument.

La Commission partage cet avis.

Report d'allocations à divers monuments

Le secrétaire, M. Courmont, expose que, par suite du refus de M. le ministre des Cultes et d'un certain nombre de Communes de voter les sommes nécessaires à l'obtention d'une quantité assez considérable d'allocations, proposées par la Commission et accordées conditionnellement par M. le ministre d'État, ou M. le ministre de l'Intérieur, une somme de 95 699 Francs 48 se trouve libre sur le crédit de 1853.

Le rapporteur propose de l'affecter au paiement des dépenses faites sur certains travaux par des entrepreneurs qui ont consenti à faire les avances nécessaires. Ce ne sont pas des additions aux subventions votées par la Commission, mais bien de simples virements de crédit.

Voici l'énumération des monuments auxquels le secrétaire propose d'accorder des allocations sur le fonds libre.

Église Saint-Nazaire de Carcassonne (Aude) 8 475 Francs sur 1853, au lieu de 1854.

Château d'Anet (Eure-et-Loir) 9 000 Francs sur 1853, au lieu de 1854

Église de Toul (Meurthe) 6 000 Francs sur 1853, au lieu de 1854

Église d'Ébreuil (Allier) 5 500 Francs sur 1853, au lieu de 1855

Église de Noyon (Oise) 8 000 Francs sur 1853, au lieu de 1854

Église d'Agnetz (Oise) 6 000 Francs sur 1853, au lieu de 1854

Église Saint-Vincent à Senlis (Oise) 3 000 Francs sur 1853, au lieu de 1854

Église de Vézelay (Yonne) 24 000F sur 1853, au lieu de 1854 80/15/008/260

Report 69 975 Francs

Église Saint-Ouen de Rouen (Seine-Inférieure) 24 159, 21 Francs sur 1853 au lieu de 1854

total 94 164, 21 Francs

Ces diverses propositions sont adoptées par la Commission.

La séance est levée.

18 février 1854 [Samedi]

Présents : MM. Lenormant, Caristie, Mérimée, de Laborde, de Longpérier, Questel, Paul Lacroix, Blanche, Labrouste, Duban, Vaudoyer, Mercey, Courmont. MM. Remacle, maire de la Ville d'Arles, et Révoil, architecte, sont introduits.

Cloître Saint-Trophime d'Arles (Bouches-du-Rhône)

Sur l'invitation de M. le président, M. Révoil expose son opinion sur les causes des dégradations qui en ce moment compromettent l'existence du cloître de Saint-Trophime, à Arles. Voulant consolider une salle attenante au cloître, qui présente de l'intérêt par les peintures qu'elle renferme, on a rattaché cette salle au cloître à l'aide d'un chaînage. Le moyen de parer au danger que présente cet état de choses serait de construire dans la cour de l'archevêché des contreforts pour consolider la salle qui menace ruine. Cette partie de l'édifice appartient à la Fabrique de Saint-Trophime. M. le maire d'Arles expose qu'il serait urgent de réparer les constructions dont il s'agit, et surtout d'enlever le chaînage immédiatement, ce qui pourrait se faire sans danger en étayant le mur de la salle dont la solidité est compromise. 80/15/008/261

Églises et abbaye de Montmajour à Arles (Bouches-du-Rhône)

M. Lenormant demande à M. le maire d'Arles de vouloir bien donner quelques renseignements à la Commission sur l'état des monuments de Montmajour.

M. Remacle fait connaître que le mauvais état des monuments dont il s'agit tient surtout à l'isolement dans lequel ils se trouvent. Le confessionnal de Saint-Trophime étant dans un état de ruine imminente, des constructions modernes dénatureraient l'aspect du monument. On a pensé qu'il y avait à faire quelques travaux de consolidation.

Quels qu'ils soient, ces travaux viendront plutôt en aide aux réparations que l'on peut désirer faire aujourd'hui, qu'ils ne leur nuiront. Quant à la Chapelle Sainte-Croix, les réparations faites dans l'intérieur n'ont pas d'importance, un badigeon ancien présentait des taches assez grandes, on l'a remplacé par un autre badigeon dans un intérêt de propreté, et de plus parce que cette chapelle avait été donnée à la Ville à cette condition. On avait dans le principe placé dans la chapelle un autel de mauvais goût, cet autel a été remplacé par un autre dont M. Révoil a donné les dessins. En ce qui concerne les fenêtres de la sacristie, les réparations n'ont pas été heureuses, il est cependant possible de remettre les choses en leur état ancien, sans de grandes dépenses, lorsque la Commission voudra porter son attention sur ce monument.

M. Vaudoyer fait observer qu'il a été en outre fait des travaux extérieurs.

M. Remacle le reconnaît, mais il fait observer qu'il s'était développé sur les murs extérieurs une végétation assez active, qu'on a dû enlever.

M. Lenormant exprime le regret que ces opérations aient été faites sans l'avis de la Commission.

M. Remacle rappelle que la Ville d'Arles, si riche en monuments, est une de celles qui jusqu'ici ont apporté le plus de soin à leur conservation. Dans le but de donner la meilleure direction aux travaux, il a été créé une Commission 80/15/008/262 archéologique, dont le Conseil municipal a toujours pris l'avis, toutes les fois que des réparations ont dû être faites. Si la Commission archéologique et le Conseil municipal se sont quelquefois trompés, M. le maire le regrette, mais il prie la Commission de ne pas en garder une mauvaise impression. Arles est peut-être la seule Ville qui affecte un crédit à son budget pour la restauration des édifices qu'elle possède. M. Remacle offre de mettre ce crédit à la disposition de la Commission. Il insiste seulement pour qu'on prenne en considération d'abord l'état de Saint-Trophime, puis celui de Montmajour dont il faudrait encore acheter une portion qui appartient à un cultivateur, ce qui fait qu'il est obligé de se servir du cloître comme passage pour les besoins de l'exploitation rurale, mais aussi d'entrepôt pour les fourrages et denrées.

Sur une demande que lui adresse M. le président, M. le maire fait connaître qu'il serait dans l'intention de donner un gardien à ces ruines ; pour arriver à ce but, il faudrait obtenir de l'évêque de désigner un chapelain d'origine étrangère, si cela est possible, qui serait chargé aux frais de la Ville d'Arles de surveiller les monuments intéressants de Montmajour.

Monument de Cordes à Fontvieille (Bouches-du-Rhône)

M. Lenormant demande si la Montagne de Cordes ne pourrait pas être rattaché à cette organisation, et si l'acquisition de ce terrain serait d'un prix considérable. M. Remacle croit que l'acquisition pourrait être facilement négociée ; il n'y a pas longtemps, il a eu à ce sujet une conférence avec le propriétaire, et il croit qu'on pourrait obtenir tout le terrain pour une somme de 2 ou 3 mille francs.

Amphithéâtre d'Arles (Bouches-du-Rhône)

M. Vaudoyer présente quelques observations sur l'état de l'Amphithéâtre d'Arles, et fait observer qu'il subit des dégradations toutes les fois qu'il s'y donne de grandes fêtes publiques. M. le maire reconnaît la vérité de cette remarque, et il ajoute que, comme il faut quelquefois faire immédiatement les réparations, on y a procédé 80/15/008/263 en plusieurs circonstances sans consulter la Commission. Aussi M. Remacle exprime-t-il le désir que la Commission charge de la surveillance des monuments d'Arles une personne qui ait sa confiance, à qui la Commission municipale de cette Ville donnerait la direction de tous les travaux que les monuments peuvent réclamer d'urgence. Si l'administration supérieure acceptait cette combinaison, l'entier crédit porté au budget de la Ville et qui s'élève à 7 000 Francs environ serait mis à la disposition de l'architecte désigné par le ministère d'État.

Mosaïque d'Arles (Bouches-du-Rhône)

M. Remacle appelle encore l'attention de la Commission sur un autre point. Il y a deux ans, par suite de l'enlèvement d'une maison pour le dégagement des abords de l'Amphithéâtre, on a trouvé une mosaïque d'un assez grand intérêt, en ce qu'elle détermine la place de l'ancien sol romain, qui n'avait pas encore pu être fixé dans cette partie de la Ville. La mosaïque a été enlevée, et pourra être restaurée, mais il est à regretter que la Ville n'ait pu acheter les maisons voisines, pour les enlever également, car d'autres mosaïques sont engagées sous ces maisons, et l'intérêt de ce déblaiement serait d'autant plus grand qu'on mettrait alors à découvert l'église de Notre-Dame de la Major, et que, de la place que ce dégagement formerait, on aurait une vue qui se porterait à la fois sur l'Amphithéâtre et le Théâtre.

La Commission charge M. Révoil de préparer un rapport sur cette question.

Église Saint-Trophime d'Arles (Bouches-du-Rhône)

M. Remacle rappelle à la Commission l'état de l'église Saint-Trophime, dont le clocher demande de sérieuses réparations.

M. Mérimée demande si la Ville d'Arles s'est occupée de l'isolement de l'église, du côté du nord. M. Remacle fait observer que l'isolement était complet avant la Révolution, et il croit que si on veut l'obtenir de nouveau, on rétablira facilement cet ancien état des lieux.

M. le président remercie M. le maire d'Arles 80/15/008/264 des renseignements qu'il a bien voulu donner à la Commission.

M. Remacle se retire.

Cloître de Fréjus (Var)

M. Révoil présente à la Commission les dessins qu'il a préparés à l'appui d'un projet de restauration du cloître de Fréjus.

La Commission charge M. Révoil de compléter les documents qu'il communique.

Monuments de Saint-Rémy (Bouches-du-Rhône)

Sur la proposition de M. Vaudoyer, la Commission réclame de M. Révoil un rapport sur l'état des monuments de Saint-Rémy.

Fouilles de Nîmes (Gard)

M. Révoil annonce que les fouilles de Nîmes sont bientôt terminées, et qu'il va envoyer son travail d'ensemble.

M. Révoil se retire.
Chaire d'archéologie à l'Hôtel de Cluny à Paris (Seine)

M. de Laborde consulte la Commission sur l'opportunité de demander la création d'une chaire d'archéologie à l'Hôtel de Cluny. Après quelques observations du président, la Commission demande que M. de Laborde présente sa proposition sous la forme d'un rapport dans lequel il examinera la question financière, ainsi que les autres questions que soulève cette proposition.

Église Saint-Pierre de Bar-sur-Aube (Aube)

M. de Laborde, rapporteur, expose que, par suite de la mort de M. Fauconnier, architecte de Saint-Pierre à Bar-sur-Aube, M. Dormoy a été désigné pour le remplacer. Ce dernier, en continuant la reconstruction des voûtes dans le transept gauche, s'est aperçu que le mur et le pilier du couchant qui sont destinés à les supporter surplombent et se trouvent dans un état de détérioration tel qu'on ne peut songer à les charger de nouvelles constructions.

Le rapporteur regrette que cette demande de crédit se présente aussi tardivement et avec ce caractère d'urgence, mais il croit que ce serait mal employer les fonds de l'État que de les appliquer à la construction d'une voûte sur un mur incapable de la soutenir.

Il propose en 80/15/008/265 conséquence l'allocation sur 1854 des 2 245 Francs demandés.

Ces conclusions sont approuvées.

Figures du XIIIe siècle pour l'Hôtel de Cluny à Paris (Seine)

M. de Longpérier rapporteur, annonce que M. Signol a rapporté d'Italie deux statues de bois de grandeur naturelle représentant une sainte Vierge et un saint Jean d'un style très ancien (XIIIe siècle). Il demande 350 Francs des deux. Le rapporteur pense que ces figures accompagneraient très heureusement le grand Christ de l'Hôtel de Cluny, elles lui paraissent avoir été faites pour être placées aux deux côtés d'une croix.

La Commission est d'avis d'appeler l'attention de M. du Sommerard sur les objets signalés par M. de Longpérier.

Chapelle du château d'Usson (Puy-de-Dôme)

M. Mérimée donne lecture d'une lettre de M. Mallay qui a pour objet de demander le classement parmi les Monuments historiques d'une chapelle située dans les ruines du château d'Usson, renfermant des tableaux intéressants.

Sur l'avis du rapporteur, la Commission approuve le classement de la chapelle et des tableaux qu'elle renferme.

Église Saint-Michel de Bordeaux (Gironde)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance à la Commission d'une lettre qui lui est adressée par l'un des secrétaires du Congrès Scientifique de France, contenant l'impression d'un voeu du Congrès, que le gouvernement vienne en aide à la Fabrique de Saint-Michel de Bordeaux pour la consolidation et la réparation de la Tour de cette église.

M. l'Inspecteur général est d'avis que la Ville de Bordeaux et la paroisse Saint-Michel sont dans une situation financière qui leur permet de faire les dépenses que nécessite l'état de la Tour de Saint-Michel. En conséquence, il propose de ne pas prendre en considération la demande qui est transmise.

Cet avis est partagé par la Commission.

Musée de Poitiers (Vienne)

M. Mérimée, rapporteur, expose que, sur l'autorisation de 80/15/008/266 M. le ministre de l'Intérieur, la Société des antiquaires de l'Ouest établit le Musée qu'elle créa en 1834 dans l'ancienne église Saint-Jean à Poitiers. Depuis deux ans, le Gouvernement a entrepris la restauration de ce monument très intéressant, et il y a lieu d'espérer que cette église, une fois restaurée, pourra être rendue à sa destination primitive, ce qui fera cesser le mauvais vouloir manifesté contre ce petit édifice par une partie du Conseil municipal de Poitiers. Par suite des travaux, la Société des antiquaires a dû faire enlever les objets d'art qu'elle avait déposés dans le premier local, et en outre approprier le nouveau local à sa destination. La Société demande en conséquence un secours qui lui permette de payer les frais de l'installation qu'elle a été obligée de faire.

Le rapporteur pense qu'il y a lieu de faire droit à la requête de la Société de l'Ouest. La Ville de Poitiers a déjà donné 500 Francs dans le but de lui venir en aide ; M. Mérimée propose d'accorder 400 Francs sur 1854 pour le même objet.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de Saint-Maixent (Deux-Sèvres)

M. Mérimée, rapporteur, rappelle à la Commission qu'une somme de 10 000 Francs a été promise sur le fonds des Monuments historiques pour la restauration de l'église de Saint-Maixent, à la condition que l'administration des Cultes, la Commune, la Fabrique et le département parferaient entre eux les 24 000 Francs nécessaires à l'exécution complète des travaux approuvés. Depuis cette décision, la Commune de Saint-Maixent a voté 5 000 Francs pour les travaux dont il s'agit ; d'un autre côté, le fonds que le département met ordinairement à la disposition du préfet a été élevé de 1 500 Francs à 3 500 Francs pour 1854, ce qui fait espérer à M. Segrétain, architecte, qu'en 2 ou 3 exercices le département pourra affecter à la réparation de Saint-Maixent une somme de 5 000 Francs. Comme la Commune ne sait ce qu'elle doit espérer du concours qu'elle a demandé au ministère des Cultes, M. Segrétain prie le ministre d'accorder sur les deux prochains exercices une part du 80/15/008/267 secours mis en réserve, proportionnelle à celle que les contributions locales ont déjà affectée sur la somme nécessaire à parfaire les travaux. Le rapporteur trouve la proposition de M. Segrétain admissible, mais il faudrait avant tout qu'elle fût régularisée.

En conséquence, M. Mérimée pense qu'on pourrait écrire au préfet des Deux-Sèvres que la somme de 5 000 Francs sera allouée sur deux exercices, pourvu que la Commune et le département prennent les engagements annoncés par l'architecte.

Conclusions approuvées.

Baptistère de Chambon (Puy-de-Dôme)

M. Mérimée, rapporteur, rappelle à la Commission que le baptistère de Chambon est un petit édifice du plus grand intérêt, d'un style à part qui en fait un monument unique en Auvergne. La Commune à laquelle il appartient est tout à fait dépourvue des moyens de l'entretenir. Il y a quelques années, elle n'a pu contribuer que pour 300 Francs à la réparation de la toiture qui a été exécutée avec un secours de 400 Francs du ministère de l'Intérieur. M. Mallay, à cette époque, a eu le tort de se borner à la réparation la plus urgente, au lieu de constater tout de suite les besoins réels de ce petit monument qui mérite une restauration complète. L'architecte l'évalue aujourd'hui à 2 000 Francs.

Le rapporteur propose d'accorder cette somme sur l'exercice 1854.

Conclusions approuvées.

Église de Volvic (Puy-de-Dôme)

M. Mérimée, rapporteur, met sous les yeux de la Commission les dessins transmis par M. Mallay à l'appui d'un projet de restauration de l'église de Volvic. Le rapporteur est d'avis que l'édifice dont il s'agit est d'une importance fort secondaire, et les travaux proposés ont bien plus pour but l'agrandissement que la restauration de l'église.

Le rapporteur croit que les secours du ministère d'État seraient facilement mieux placés que dans la restauration pour laquelle une subvention est demandée.

Cet avis est partagé par la Commission qui rejette la demande.

Église de Saint-Nectaire (Puy-de-Dôme)

M. Mérimée, rapporteur, expose que les travaux de l'église 80/15/008/268 de Saint-Nectaire ont bien été exécutés, et l'église a une telle importance qu'il croit devoir proposer à la Commission d'achever la restauration. A l'intérieur, on n'a pu rien faire, attendu que les fonds prévus pour cette partie de la restauration ont dû être employés aux travaux supplémentaires nécessités par le mauvais état de la façade. C'est pour ces réparations intérieures que M. Mallay sollicite une somme de 3 087 Francs ; avant d'accorder cette somme, le rapporteur croit nécessaire cependant de demander un devis supplémentaire et un compte- rendu des travaux précédents.

Ces conclusions sont approuvées : réserver 3 087 Francs sur 1854 et demander les renseignements indiqués.

Église de Dorat (Puy-de-Dôme)

M. Mérimée, rapporteur, propose d'accorder les 500 Francs demandés pour l'église de Dorat, en considération de l'intérêt que présente cette petite église et de la pauvreté bien avérée de la Commune. Le rapporteur ajoute que cette subvention supplémentaire doit être la dernière, et il croit nécessaire en l'accordant d'annoncer que l'intention de l'administration n'est pas d'entretenir l'édifice une fois qu'il est mis en bon état de restauration.

Église d'Herment (Puy-de-Dôme)

M. Mérimée, rapporteur, communique à la Commission les projets dressés par M. Mallay pour la restauration de l'église d'Herment.

Sur la proposition du rapporteur, la Commission est d'avis de rejeter la demande qui lui est faite pour ce monument.

Église de Plauzat (Puy-de-Dôme)

M. Mérimée, rapporteur, expose que le dossier de la demande en faveur de l'église de Plauzat n'est pas régulièrement instruit. Ainsi, on n'y trouve pas de traces de l'engagement pris par la Commune de contribuer à la dépense ; et, quant à la promesse annoncée d'une allocation du ministère des Cultes, le rapporteur croit qu'il serait à propos d'attendre qu'elle se réalisât pour concourir à la restauration.

En résumé, M. Mérimée 80/15/008/269 propose l'ajournement de toute allocation jusqu'à plus ample informé.

Cette conclusion est approuvée par la Commission.

La séance est levée.
25 février 1854 [Samedi]
Présents : MM. Lenormant, Caristie, Vaudoyer, Duban, Labrouste, Blanche, Questel, Paul Lacroix, de Laborde, de Pastoret, Mérimée, Mercey.
Fouilles à Nîmes (Gard)

M. le président donne lecture de l'article du Constitutionnel sur les fouilles exécutées à Nîmes, sous la surveillance de M. Pelet, aux anciens bains. Cet article signale la découverte d'un bassin semi-circulaire de 24 mètres de diamètre, dont l'hémicycle, disposé en amphithéâtre, se compose jusqu'à présent d'un côté de six gradins existants, et dans d'autres parties est fermé par le rocher. Ces gradins, larges de 0, 75 cm sur 0, 35 cm de hauteur, sont divisés en cunei par de petits escaliers de 90 cm de largeur formés par le gradin lui-même, qu'on a eu soin de tailler en deux. Cette disposition pourrait faire supposer qu'il s'agit d'une naumachie.

La Commission est d'avis de demander à M. Révoil des renseignements graphiques sur cette découverte.

Bassin de jaugeage de Nîmes (Gard)

M. Mérimée donne communication d'une lettre de M. Pelet au sujet de la découverte dont M. Lenormant vient d'entretenir la Commission. M. Pelet termine sa lettre en déplorant que l'achat du cassellum ou Bassin de jaugeage ne soit pas encore terminé.

La Commission propose de rappeler cette affaire à M. le préfet du Gard, en le priant d'en hâter la conclusion et de lui signaler l'importance de la nouvelle découverte qui vient d'avoir lieu. 80/15/008/270

Hôtel de ville de Compiègne (Oise)

M. le maire de Compiègne est introduit. M. Mérimée fait connaître à M. le maire de Compiègne qu'il s'est rendu tout dernièrement un compte très exact de l'état de l'Hôtel de ville de Compiègne et qu'il lui a paru incontestable que des travaux considérables étaient nécessaires, si l'on voulait empêcher la ruine de ce monument. M. le maire, en réponse aux observations de M. l'Inspecteur général, dit que la Ville est en ce moment endettée de plus de trois cent mille francs, que des dépenses très considérables sont exigées d'elle,

d'abord pour la construction d'un collège,

2° pour l'ouverture d'un accès plus facile de la place au château.

d'un autre côté, sans que la Ville ait vu ses ressources augmenter, la situation en devient encore plus mauvaise par suite du renchérissement du pain. Le maire est d'avis que la Ville ne pourrait prendre à sa charge que les réparations que réclame l'intérieur de l'Hôtel de ville, mais ne pourrait prendre part aux travaux de la façade, qui sont cependant de la dernière urgence.

M. Lenormant s'étonne que la Ville de Compiègne, qui a reçu en don une si belle collection d'objets d'art, ne se préoccupe pas plus des moyens de la placer convenablement ; le monument qu'il s'agit de réparer est propre à faire un très beau Musée ; la Commission est disposée à aider la Commune dans l'oeuvre de restauration qu'il faut entreprendre, mais elle croit la coopération de la Ville absolument nécessaire. En effet, si l'Hôtel de ville venait à tomber, ne devrait-elle pas se construire une Mairie nouvelle et un Musée ? Ces nécessités entraîneraient dans des dépenses bien autrement considérables que celles auxquelles il s'agit pour elle de faire face aujourd'hui.

M. Mérimée croit qu'il faut que M. le maire fasse bien entendre au Conseil qu'il préside, que des réparations partielles seraient en pure perte. En effet, il faut remonter toute la toiture, si on veut assurer la conservation du monument, et la façade demande de grandes réparations. Ce n'est donc qu'au moyen de sacrifices considérables que la Ville pourra 80/15/008/271 pourvoir aux besoins qui lui incombent en ce moment.

M. Lenormant ajoute qu'il croit utile que M. le maire convoque M. Verdier lorsque le Conseil municipal examinera cette affaire.

M. le maire remercie la Commission des renseignements qu'elle lui a donnés et se retire.

Projet de publication des archives de la Commission

Le secrétaire donne lecture du rapport préparé par M. l'Inspecteur général sur le projet de publication des archives de la Commission des Monuments. Après cette lecture, la Commission propose d'imputer les frais de cette publication, moitié sur le fonds des Monuments historiques, moitié sur le fonds des Beaux-arts, moyennant le partage des exemplaires que fournirait l'éditeur, pour prix de la subvention qu'il recevrait. Un rapport devra être présenté en ce sens à M. le ministre d'État, pour être soumis à son approbation.

La Commission désigne la sous-commission qui devra s'occuper de toutes les questions relatives à ce projet. Les Membres désignés sont MM. Blanche, Lenormant, Caristie, Mérimée, de Laborde, Vaudoyer, Mercey et Courmont. La sous-commission devra être convoquée pour le mardi 24 à 11 heures.

18 mars 1854 [Samedi]
Présents : MM. Lenormant, Caristie, Mérimée, Paul Lacroix, Vaudoyer, Mercey, de Montalembert, Questel, Courmont.
Peinture sur lave, [proposition de] M. Vallet

Le secrétaire donne lecture d'une lettre pour laquelle M. Vallet, peintre, demande au ministre d'État de vouloir bien le comprendre dans la répartition des travaux de peinture qui vont être commandés par le Gouvernement, et le mettre ainsi à même de faire l'emploi de la peinture sur lave, au moyen des oxides [sic] 80/15/008/272 colorants métalliques, genre de décoration dont il s'occupe depuis plusieurs années. La Commission est d'avis que le procédé dont il s'agit mérite d'être encouragé ; déjà il a été mis en oeuvre par M. Jollivet à Saint-Vincent-de-Paul et par M. Cornu à Saint-Leu. Depuis longtemps, des têtes exécutées par ce procédé existent dans la cour de l'École des Beaux-arts, et il y a lieu d'espérer que ce genre de peinture deviendra assez usuel pour qu'il puisse servir à la décoration extérieure des édifices.

Tour Saint-Apollinaire à Valence (Drôme)

M. le président fait connaître qu'il a appris que dans la restauration de la Tour de Saint-Apollinaire, à Valence, on a employé des pierres couvertes d'inscription antique.

La Commission propose d'écrire au ministre des Cultes, pour lui faire des observations à ce sujet.

Hôtel de Cluny à Paris (Seine)

Sur la proposition de M. Lenormant, la Commission pense qu'il y a lieu de demander à M. le préfet de la Seine communication des plans d'alignement des abords de l'Hôtel de Cluny.

Globe terrestre en cuivre gravé (Cher)

M. le préfet du Cher transmet deux lettres relatives à la découverte d'un globe terrestre en cuivre gravé à la main et d'un travail remarquable.

M. Mérimée, rapporteur, croit qu'il est fort possible qu'il s'agit d'un objet sans importance. Il propose cependant de demander la brochure, annoncée dans une des lettres, qui donne peut-être quelques détails de nature à fixer la date du globe en question.

Conclusions approuvées.

Peintures du prieuré de Chantelle (Allier)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître à la Commission que, par une lettre en date du 16 février dernier, M. le ministre de l'Instruction publique signale à l'attention du ministre d'État des fragments de peintures murales découvertes 80/15/008/273 au prieuré de Chantelle.

Le rapporteur est d'avis de communiquer ce renseignement à MM. Denuelle et Millet, pour que, s'ils passent par Chantelle, ils examinent ces peintures qui ne paraissent pas mériter grand intérêt.

Cloître de Fréjus (Var)

M. Mérimée, rapporteur, expose que M. le ministre des Cultes offre de concourir pour le 1/3 de la dépense à l'acquisition et à la restauration du cloître de Fréjus, qui doit rester la propriété de son département, à la condition que le ministère d'État y contribuera pour les deux autres 1/3.

Le rapporteur croit que, si la proposition était renversée, ce serait tout au plus si elle serait admissible, il est, en conséquence, d'avis de ne pas accepter l'offre du ministère des Cultes.

Cet avis est partagé par la Commission.

Monument de Fontaine-Française (Côte-d'Or)

M. Mérimée, rapporteur, exprime le regret qu'on laisse périr le monument de Fontaine-Française, souvenir d'un événement mémorable ; mais, d'après les renseignements donnés par le préfet, il paraît que l'on ne peut ranger cette ruine parmi les Monuments historiques.

La Commission partage l'opinion du rapporteur et croit qu'il faut se borner à appeler la sollicitude du Conseil général de la Côte-d'Or sur un débris qui n'est pas sans intérêt pour le département.

Cercueil en plomb à Saint-Génis-le-décollé à La Grave (Hautes-Alpes)

M. Mérimée, rapporteur.M. le curé de La Grave signale la découverte, qui vient d'être faite à Saint-Génis le décollé, d'un cercueil en plomb.

La Commission, sur le rapport de M. Mérimée, croit qu'il faut demander des détails sur ce monument et sur ce qu'il est devenu.

Église de Levroux (Indre)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance d'une demande adressée par M. le maire de Levroux dans le but d'obtenir un secours pour la réparation du dallage de l'église de cette Commune.

Le rapporteur est d'avis que la demande de la Ville de 80/15/008/274 Levroux est inacceptable, et qu'il ne peut être question d'un travail nouveau lorsqu'il reste encore à solder un déficit considérable sur les réparations essentielles qui ont été faites récemment.

Conclusions adoptées.

Cathédrale de Toul (Meurthe)

M. Mérimée, rapporteur, expose qu'il résulte d'un rapport que M. [Émile] Boeswillwald vient d'adresser au ministre d'État que, par suite du défaut du concours de 25 000 Francs promis par le ministère des Cultes pour la restauration de la cathédrale de Toul, les réparations exécutées sur le fonds des Monuments historiques se trouvent compromises. L'architecte demande, en conséquence, à l'administration du ministère d'État de vouloir bien en réclamer la somme promise par le ministre des Cultes ou accorder sur le crédit des monuments les 25 000 Francs nécessaires à l'achèvement de la restauration du transept sud.

Le rapporteur est d'avis d'insister de nouveau auprès du ministère des Cultes en lui communiquant le rapport de M. [Émile] Boeswillwald.

Conclusions adoptées.

Église d'Orcival (Puy-de-Dôme)

M. Mérimée, rapporteur, expose que le projet de restauration de l'église d'Orcival est bien conçu et ne donne lieu à aucune observation. Le devis s'élève à environ 31 000 Francs. La Fabrique offre de donner 550 Francs par an pendant 10 ans et, en outre, de fournir de la pierre et des corvées pour une somme qui, selon les calculs du Conseil de Fabrique, s'élèverait à 11 000 Francs. Le surplus, 20 000 Francs, est demandé aux ministères d'État et des Cultes. Le rapporteur fait observer que les sacrifices de la Fabrique sont considérables si l'on fait attention à la pauvreté du pays ; cependant, il ne lui semble pas que les réparations demandées aient un caractère d'urgence alarmant.

M. Mérimée est, en conséquence, d'avis d'attendre la décision du ministre des Cultes. Quant au parti à prendre pour la modification du clocher, le rapporteur croit qu'avant de se prononcer pour l'un ou pour l'autre des projets, il faudrait demander 80/15/008/275 à M. Mallay quels documents existent qui attribuent une hauteur de 7 mètres en plus à la Tour d'Orcival et à quelle époque la flèche actuelle aurait été modifiée.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de Manglieu (Puy-de-Dôme)

M. Mérimée, rapporteur, propose de réserver une somme de 1 600 Francs pour l'église de Manglieu, allocation qui ne serait définitivement accordée que lorsque le concours de la Commune et celui du ministère des Cultes seraient régulièrement assurés.

Le rapporteur exprime encore le désir que M. Mallay spécifie avec un peu plus de précision le montant de la somme à laquelle peuvent être évalués les frais de conduite et les corvées que la Commune paraît disposée à prendre à sa charge.

Conclusions adoptées.

Église de Vézelay (Yonne)

M. Mérimée, rapporteur, expose que, pour compléter entièrement la restauration de l'église de La Madeleine, à Vézelay, il ne faut plus que 69 000 Francs. En allouant 23 000 Francs sur trois exercices, on terminerait cette belle opération.

Le rapporteur croit que rien n'est plus désirable que l'achèvement de ce grand et magnifique monument dont la restauration doit faire tant d'honneur à l'administration.

Sur ces observations, la Commission est d'avis d'allouer les 69 000 Francs en trois exercices.

Cathédrale de Laon (Aisne)

Sur l'avis de M. Mérimée, la Commission propose d'allouer 50 000 Francs sur le crédit de 1854 pour la continuation des travaux de la cathédrale de Laon.

Église de Chablis (Yonne)

Sur le rapport de M. Mérimée au sujet d'un crédit nouveau demandé pour l'achèvement de la restauration de l'église de Chablis, la Commission est d'avis de demander à M. Amé un compte- rendu des travaux exécutés et comment il est arrivé que les crédits votés aient été dépassés sans qu'il en ait donné avis. 80/15/008/276

Église de Vermenton (Yonne)

Sur la proposition de M. Mérimée, rapporteur, la Commission croit qu'il y a lieu d'attendre pour procéder à un nouvel examen de l'affaire de Vermenton, que M. le ministre des Cultes ait accordé l'allocation qu'il a promise pour la réparation de cet édifice.

Église de Mozac (Puy-de-Dôme)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître que M. Mallay a adressé au ministre un nouveau projet de restauration de la crypte de Mauzac.

Le rapporteur croit qu'il y a lieu d'approuver la modification proposée par M. Mallay à son premier travail et d'ajourner l'exécution jusqu'à une époque où il sera possible d'entreprendre des restaurations nouvelles.

Ces conclusions sont approuvées.

Église de Fontgombault (Indre)

M. Mérimée, rapporteur, expose qu'il résulte du rapport de M. de Mérindol que les travaux urgents et nécessaires de consolidation et de restauration de l'église de Fontgombault ne s'élèvent pas à moins de 21 000 Francs, et qu'il faut ajouter pour vitrage et pavement 15 000 Francs ; ce qui forme un total de 36 000 Francs.

Le rapporteur rappelle que les ressources locales sont à peu près nulles, et par conséquent que la Commission a à décider s'il convient de mettre à la charge du ministère une partie plus ou moins considérable de la dépense ou d'abandonner définitivement le monument.

La Commission, sur l'avis du rapporteur, considérant que ce serait éparpiller inutilement les ressources dont elle dispose que d'en consacrer une partie à la restauration d'un édifice qu'on ne peut espérer conserver qu'à l'état de ruine, est d'avis d'ajourner l'allocation du secours demandé.

Église d'Ainay à Lyon (Rhône)

Sur la proposition de M. Lenormant, la Commission est d'avis de rendre définitive 80/15/008/277 l'allocation conditionnelle accordée pour les travaux de l'église d'Ainay, à Lyon, quoique la Fabrique ne puisse accorder qu'une partie de la somme que l'administration avait cru devoir laisser à sa charge. Il sera proposé plus tard au ministre d'allouer un supplément de concours qui permette de combler le déficit de 15 000 Francs que le défaut de concours va laisser.

Vitraux de l'église de Beaumont-le-Roger (Eure)

Sur l'avis de M. Lenormant, la Commission ajourne la demande adressée par le préfet de l'Eure pour la restauration des vitraux de l'église de Beaumont-le-Roger.

Rapports de M. du Sommerard

La Commission est d'avis d'approuver les rapports présentés par M. du Sommerard :

1° au sujet d'un bas-relief en bois sculpté appartenant à M. le curé de Saint-Spire, à Corbeil

2° sur les acquisitions faites à une vente de majoliques

3° sur le transport de fragments de l'église Saint-Jacques-la-Boucherie donnés par la Ville à l'Hôtel de Cluny. 80/15/008/278

25 mars 1854 [Samedi]
Présents : MM Lenormant, Caristie, Mérimée, de Longpérier, de Pastoret, Vaudoyer, Blanche, Courmont.
Tour de Lérins (Alpes-Maritimes) Monuments de l'Ile Saint-Honorat à Cannes (Alpes-Maritimes)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance d'une lettre adressée par le préfet du Var au sujet de la Tour de Lérins, de laquelle il résulte que le propriétaire du monument ne s'oppose pas à la restauration, sous la réserve toutefois de ses droits à la propriété exclusive de l'édifice, ce à condition qu'il ne sera pas obligé de concourir à la dépense. M. Mérimée croit qu'il est impossible aujourd'hui d'établir le projet des réparations d'après le travail de M. Questel, attendu la date déjà ancienne et les accidents nouveaux signalés par M. Vaudoyer.

Il serait d'avis de charger M. Révoil de préparer un devis nouveau en lui communiquant le rapport de M. Questel du 25 septembre 1845.

La Commission partage cette opinion et demande que M. Sicard soit mis en demeure de prendre pour lui et les ayant-droit l'engagement de ne détruire ni altérer le monument dans le cas où l'administration y ferait des réparations.

Congrès des délégués des Sociétés savantes des départements

M. Lenormant appelle l'attention de la Commission sur le procès-verbal de la séance du Congrès des délégués des Sociétés savantes des départements, du 20 mars 1854, inséré dans le n° du Journal des débats du 23 mars, qui se termine de cette manière :

"Les questions suivantes ont été ensuite discutées :

les institutions organisées en France pour résister au vandalisme et protéger les monuments des arts ont-elles une action suffisante ?

quels sont les résultats obtenus par la Société française pour la conservation des monuments ?

les Sociétés académiques établies dans ces diverses localités se préoccupent-elles suffisamment de cet objet ?

les Inspecteurs officiels nommés par le ministère d'État et les correspondants du ministère de l'Instruction publique sont-ils également actifs ? 80/15/008/279

Presque toutes ces questions ont été résolues négativement.

MM. de Courmont, le comte de Mallet, Raymond Bordeaux ont déploré encore une fois le peu de cas qu'on attache dans les départements à la conservation d'un monument doublement précieux, et par sa construction plus ou moins ancienne mais remarquable, et ses souvenirs historiques.

Il est devenu très difficile, à moins de les placer sous la protection immédiate du Gouvernement, de les préserver de la destruction, et chaque année on en voit disparaître plusieurs de fort regrettables.

Les institutions organisées en France sont donc insuffisantes pour les arracher au vandalisme.

Il n'en est pas ainsi en Allemagne, dit M. le comte de Robiano, de Bruxelles : plusieurs princes régnants, notamment dans la Saxe, sont des archéologues, des savants fort distingués qui apportent le plus grand soin à la conservation des Monuments historiques et les prennent sous leur protection. Aussi, les voyageurs qui les visitent, et comme objets d'art et comme souvenirs d'une époque séculaire, y sont-ils toujours parfaitement accueillis.

Selon M. de Courmont, on apporte à la conservation des monuments une tiédeur que les amis des arts déplorent sincèrement".

Sur la lecture de cet extrait, la Commission est d'avis de mettre sous les yeux de M. le ministre d'État les termes dans lesquels une Société à laquelle le Gouvernement permet, par une faveur expresse, de se réunir dans l'intérêt du progrès des séances, ne craint pas de déverser le blâme sur les actes de l'administration et ses agents. En faisant observer à M. le ministre que le Gouvernement n'étant pas représenté dans ces sortes d'assemblées, les orateurs pensent, sans craindre la contradiction, se permettre les assertions les plus erronées, ce qui est déjà arrivé dans plusieurs réunions de congrès, et en outre qu'ils rendent publiques par la voie des journaux les attaques qu'ils adressent à l'administration. La Commission prie son Excellence de vouloir bien la prendre sous sa protection, et de saisir cette occasion pour faire cesser un abus 80/15/008/280 qui peut avoir de graves conséquences.

La Commission n'ose indiquer le moyen qui lui paraîtrait le plus propre à remédier au mal qui a été fait, mais elle croit qu'un avertissement donné au président du Congrès ou une rectification insérée au Moniteur atteindraient en partie ce but.

Église de Chambois (Orne)

M. Mérimée, rapporteur, soumet à la Commission un travail de M. [V.] Ruprich-Robert sur l'église de Chambois, édifice intéressant mais de second ordre. Le rapporteur expose que quelques détails pourraient le recommander à l'attention particulière de la Commission et faire désirer sa restauration dont le devis s'élève à 13 000 Francs. Comme on ne trouve dans le dossier aucun renseignement sur les sacrifices qu'on peut attendre de la localité, le rapporteur ne croit pas que la Commission puisse faire de proposition positive au ministre, jusqu'à ce que quelque communication officielle ait été faite à cet égard. Cependant, on pourrait signaler au préfet de l'Orne la situation de l'église de Chambois et l'inviter à provoquer une délibération du Conseil municipal.

Ces conclusions sont adoptées.

Produits de la fabrique Poussièlgue-Rusand

Le secrétaire met sous les yeux de la Commission deux objets fabriqués par M. Poussièlgue-Rusand, sur lesquels on désirerait avoir l'avis de la Commission. Ces objets sont :

1° un ostensoir fabriqué d'après le modèle de l'ostensoir donné, dit-on, par Charles V à Aix-la-Chapelle.

2° un chandelier exécuté d'après les ordres du ministre des Cultes sur les dessins du père Martin pour la cathédrale d'Avignon. Ce chandelier fait partie de la garniture composée de 6 chandeliers et d'une croix.

La Commission est d'avis que M. Poussièlgue mérite des encouragements et des félicitations pour le zèle qu'il déploie dans ses travaux, mais elle regrette que ce fabricant ne s'adresse pas à des architectes de profession, pour l'exécution des dessins de 80/15/008/281 vases sacrés et ornements destinés à la décoration des églises.
Tombeau de Jean de Bailleul dans l'église Saint-Vaast de Bailleul (Seine-Inférieure).

M. Mérimée, rapporteur.M. Meathon, conservateur du Musée de l'arrondissement de Neufchatel, rappelle qu'en août 1850 une somme de 60 Francs avait été allouée pour la réparation du tombeau de Jean de Bailleul, placé dans l'église Saint-Vaast de Bailleul, et prie le ministre de mettre cette somme à la disposition du préfet de la Seine-Inférieure, pour que le travail ajourné jusqu'ici puisse avoir lieu. Le rapporteur ne comprend pas le motif de ce retard de trois années, mais il ne voit aucun inconvénient à maintenir la petite allocation de 60 Francs sur l'exercice 1854.

Conclusions approuvées.

Menhir de Locmariaquer (Morbihan)

M. Mérimée, rapporteur fait connaître à la Commission le projet rédigé par M. Lambert, architecte, pour le redressement du Menhir de Locmariaquer.

Le rapporteur pense qu'il appartient à MM. les architectes, membres de la Commission, d'apprécier le système de M. Lambert. Il lui trouve pour sa part deux inconvénients graves. Le premier est qu'il diminue très notablement la hauteur du menhir en l'enterrant à une profondeur de 3 ou 5 mètres. Le second est la dépense qui paraît tout à fait hors de proportion avec le résultat.

La Commission partage l'avis du rapporteur et charge MM. Caristie, Vaudoyer d'examiner le projet.

Église de Saint-Paul-de-Varax (Ain)

M. Mérimée, rapporteur, soumet à la Commission le rapport de M. Millet sur l'église de Saint-Paul-de-Varax. Le rapporteur est d'avis que ce monument est digne d'intérêt. Le choeur surtout lui semble d'une disposition remarquable. Cependant, il résulte du travail même de l'architecte que ce n'est point un édifice de premier ni de second ordre. Le rapporteur croit donc que, dans la situation du faible budget des monuments, on ne peut qu'ajourner à un temps plus heureux la restauration de cette église. 80/15/008/282

Conclusions adoptées.

Église de Tréguier (Côtes-du-Nord)

M. Mérimée, rapporteur, expose que le devis des réparations les plus urgentes de l'église de Tréguier, rédigé par M. Lambert, s'élève à la somme de 8 611 Francs 86. Le rapporteur fait remarquer que la Ville, dont la position financière est, dit-on, fort mauvaise, ne fait aucune offre de concours. Cependant, comme certains articles du devis, qui n'intéressent que l'exercice du culte, ne peuvent être mis à la charge du fonds des Monuments historiques, le rapporteur serait d'avis, tout en accordant une somme pour la restauration des voûtes, de stipuler comme condition sine qua non que la Fabrique et la Ville prendront à leur charge au moins 1/3 de la dépense.

Ces conclusions sont adoptées. 6 000 Francs sont réservés sur 1855.

Église de Châlons-sur-Marne (Marne)

M. Mérimée, rapporteur.La Commission ajourne l'examen du devis de restauration de l'église de Châlons jusqu'après la communication du travail graphique de M. Lassus.

Hôtel de Cluny à Paris (Seine)

Le secrétaire donne lecture d'un rapport de M. du Sommerard au sujet de l'épitaphe de Ronsard sur la mort de Charles de Boudeville, monument inédit qui vient d'être acquis pour le Musée des Thermes et de l'Hôtel de Cluny.

Travaux de l'Hôtel de Cluny à Paris (Seine)

M. Courmont, rapporteur, donne lecture à la Commission du rapport de M. du Sommerard sur le projet de restauration des salles de l'Hôtel de Cluny situées au premier étage de l'aile droite du bâtiment principal. Le devis général des travaux s'élève à 22 334 Francs mais l'architecte n'a pas compris dans son travail certaines dépenses d'ameublement qu'il est indispensable de prévoir et qui feront monter la dépense à 24 000 Francs environ.

Sur la proposition du rapporteur, la Commission est d'avis d'allouer les 24 000 Francs 80/15/008/283 nécessaires en deux exercices, savoir : 14 000 Francs sur 1854 et 10 000 Francs sur 1855.

Église de Saint-Aignan (Loir-et-Cher)

M. Mérimée, rapporteur, expose qu'il reste à exécuter à l'église de Saint-Aignan la 2e partie du devis des réparations urgentes qui s'élève à 24 000 Francs. La Commune donne 3 000 Francs.

Le rapporteur, eu égard à l'importance extrême de l'église dont il s'agit, serait d'avis d'accorder 10 000 Francs en deux exercices, à la condition que la Ville ferait par ses ressources ou avec l'aide du ministère des Cultes le restant de la somme.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de Caudebec (Seine-Inférieure)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître que le devis des réparations que demande l'église de Caudebec s'élève à 30 000 Francs et que les ressources que possède la Ville et qu'elle attend du Gouvernement ne s'élèvent qu'aux deux tiers de la somme.

Le rapporteur trouve au reste que tous les travaux n'ont pas le même degré d'urgence et que même certains d'entre eux devraient être ajournés. Ce qui est le plus nécessaire, c'est la reprise des contreforts et le remaniement de la toiture, qui doivent absorber toute la somme que l'on pourra obtenir.

Le rapporteur serait d'avis d'accorder les 5 000 Francs qui sont nécessaires à ce travail, mais il ne voudrait pas que l'allocation fût rendue définitive, avant que M. le ministre des Cultes ait fait connaître le chiffre de son concours ; et en outre que M. le préfet ait fourni des renseignements sur la capacité de l'architecte, M. Drouin.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de Graville-l'Eure (Seine-Inférieure)

Sur le rapport de M. Mérimée, la Commission est d'avis d'ajourner la continuation des travaux de l'église de Graville-l'Eure dont l'urgence ne paraît pas suffisamment démontrée.

Église de Villeneuve-sur-Yonne (Yonne)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître à la Commission que, 80/15/008/284 pour l'exécution d'un devis s'élevant à la somme de 30 000 Francs pour les réparations urgentes de l'église de Villeneuve-sur-Yonne, la Commune vote 3 000 Francs et la Fabrique 2 000 Francs en 10 années.

Le rapporteur est d'avis que les offres de la Ville et de la Fabrique sont tellement disproportionnées avec les évaluations du devis qu'il ne croit pas qu'il y ait lieu de donner suite à cette affaire.

La Commission approuve ces conclusions.

8 avril 1854 [Samedi]
Présents : MM. Mérimée, Questel, Caristie, Lenormant, Paul Lacroix, Mercey, Vaudoyer, de Longpérier, Blanche, de Pastoret, Courmont.
Dessin lithographique de M. Beau

M. Beau présente à la Commission le dessin lithographique qu'il a exécuté d'après la copie des peintures de Le Sueur de M. Savinien Petit.

Église Saint-Ouen de Rouen (Seine-Inférieure)
Chaire à prêcher

M. Desmarest soumet à l'examen de la Commission un projet de chaire à prêcher pour l'église Saint-Ouen de Rouen.

La Commission, sur cette communication, est d'avis qu'il faudrait donner au soubassement de la chaire une plus grande fermeté, en simplifiant beaucoup les détails de l'ornementation. Elle proposerait également de relever quelque peu le niveau du sol de la chaire, si cela est possible.

Église de Vétheuil (Seine-et-Oise)

M. Mérimée, rapporteur, rappelle à la Commission que le devis, rédigé par M. Durand pour la restauration de l'église de Vétheuil, évalue la dépense à une soixantaine de mille francs. La Commune a 10 000 Francs de ressources et le ministère des Cultes, qui vient de donner 10 000 Francs, 80/15/008/285 demande le concours du ministère d'État. Le rapporteur est d'avis que les travaux dont il s'agit ne peuvent s'exécuter que par parties, il croit que ce serait de la dernière imprudence de les commencer si l'on n'avait pas l'assurance de pouvoir terminer sans interruption. Or une somme de 20 000 Francs est bien peu importante lorsqu'il s'agit d'une dépense de 56 000 Francs à laquelle il faut ajouter celle du remaniement des toitures que l'architecte n'a pas fait figurer dans son devis, parce qu'il a pensé que ce travail regardait la Commune.

Le rapporteur est convaincu que le ministère, en entrant dans cette entreprise, assume une fâcheuse responsabilité, et son avis serait d'ajourner cette affaire, à moins que la Commune et le ministère des Cultes ne consentent à prendre à leur charge les deux tiers de la dépense intégrale, et dans ce dernier cas le ministère d'État prendrait le dernier tiers.

La Commission, avant de se prononcer dans cette affaire, désire entendre M. Durand, architecte auteur du projet ; en conséquence, il devra être convoqué pour la prochaine séance.

Temple d'Izernore (Ain)

M. le préfet du département de l'Ain écrit à M. le ministre d'État pour demander que la somme de 1 000 Francs accordée en 1851 pour assurer la conservation du Temple d'Izernore et qui n'a pu être employée faute d'architectes en état de diriger les travaux que réclamait l'édifice, soit rendue à la Commune d'Izernore sur le crédit de 1854. Le préfet annonce que M. Siraud, juge au tribunal de Bourg, se chargerait d'indiquer l'emploi à faire du secours accordé.

La Commission, sur le rapport de M. Mérimée, est d'avis qu'on ne peut confier le travail d'Izernore qu'à un architecte du ministère. Il propose, en conséquence, d'en charger M. Constant-Dufeux.

Église d'Ambierle (Loire)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître que le devis des réparations très urgentes que réclame l'église d'Ambierle, s'élève à 50 000 Francs, celui des réparations moins nécessaires à 18 000 Francs et l'architecte a cru devoir ajouter à son projet l'étude d'un clocher, construction qui manque à l'église d'Ambierle et qui coûterait 26 000 Francs. Pour cette dernière construction la Commune et la Fabrique ont voté une somme de 8 000 Francs.

Le rapporteur croit que la Commission, par suite des dernières instructions de M. le ministre qui lui a recommandé de s'abstenir de toute entreprise nouvelle, ne peut prendre sur elle de proposer une allocation pour la restauration de l'église d'Ambierle, en conséquence, il croit devoir proposer l'ajournement.

L'ajournement est prononcé par la Commission.

Église de La Celle-Bruère (Cher)

M. Mérimée, rapporteur, expose que, d'après les renseignements donnés par M. Lenormant, architecte, il ne croit pas qu'il y ait d'inconvénients à autoriser l'acquisition des bâtiments voisins de l'église de La Celle-Bruère, sur le fonds affecté à sa restauration, d'autant plus que la somme paraît suffisante pour parer à cette dépense imprévue.

Moulin d'Édouard sur le champ de bataille de Crécy (Somme)

M. Darcel, correspondant du ministère, fait connaître que les journaux d'Abbeville annoncent la mise en vente du Moulin d'Édouard, situé sur le champ de bataille de Crécy.

M. Mérimée, rapporteur, pense que l'on ne peut, sur l'autorité des journaux d'Abbeville, traiter une pareille affaire. Il regarde comme fort douteux que le moulin en question soit réellement contemporain de la Bataille. Il ne pense pas que ce soit un monument qui mérite la peine d'être acheté, les travaux de Crécy n'étant pas de ceux qu'il est intéressant de conserver.

Croix du Roi de Bohème (Somme)

Quant à la croix du Roi de Bohème, dont le même correspondant signale le déplacement réitéré, le rapporteur est d'avis qu'il faut signaler le fait au préfet et l'inviter à prendre quelques mesures pour en assurer la conservation à la place qu'elle occupait autrefois.

Cet avis est partagé par la Commission.

Église de Baume-les-Messieurs (Jura)

Par une lettre, en date du 4 février dernier, M. le préfet du Jura transmet un devis convenu de 2 000 Francs pour la continuation des travaux de l'église de Baume-les-Messieurs. 80/15/008/287

Sur l'avis de M. Mérimée, la Commission est d'avis d'ajourner la demande jusqu'à ce que les réparations déjà faites aient été examinées, et le projet nouveau contrôlé par un des architectes attachés à la Commission.

Église Saint-Jacques de Dieppe (Seine-Inférieure)

M. Lenormant, architecte, demande au ministre d'État de vouloir bien accorder une nouvelle allocation de 5 000 Francs pour la continuation des travaux de l'église Saint-Jacques de Dieppe.

M. Mérimée, rapporteur, croit qu'on aurait tort de consacrer une subvention annuelle de 5 000 Francs au monument dont il s'agit, qui trouve continuellement des fonds pour des boiseries et des peintures ; il regarde comme d'un très mauvais exemple ces allocations indéfiniment continuées et propose de refuser toute allocation.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de Chablis (Yonne)

M. Mérimée, rapporteur, expose que, dans son rapport du 20 juin 1853, M. Amé justifie l'excédent de dépense de 7 700 Francs fait à Chablis. Dans cette occasion, il paraît évident que l'architecte n'a pu se dispenser de modifier les travaux d'après la situation réelle de l'édifice, dès qu'elle lui a été bien connue, et quant aux dépenses, elles ne sont pas considérables pour l'importance des travaux supplémentaires. Le rapporteur regrette que M. Amé n'ait pas indiqué plus clairement dans son rapport quelle est la situation actuelle de l'église et quelles réparations sont encore nécessaires.

L'architecte déclare que les fondations sont rongées par l'humidité et que plusieurs travées sont en surplomb. On peut donc voir dès aujourd'hui qu'après la dépense faite par le ministère et par la Ville de Chablis, on est encore loin d'avoir obtenu un résultat définitif, car on a un déficit de 7 700 Francs à couvrir et un devis nouveau à payer.

Le ministère d'État a fourni à peu près un 1/3 de la dépense, soit 12 000 Francs ; si, dans les travaux qui doivent suivre, il n'avait pas de plus grands sacrifices à faire, le rapporteur croirait que la restauration d'une église aussi intéressante n'aurait pas coûté trop cher.

M. Mérimée propose donc de demander que M. Amé fasse connaître quels sont les travaux qui restent encore à exécuter et quel en est le montant, de promettre le concours du 80/15/008/288 ministère d'État, dans la proportion où il a déjà été donné, et de prier M. le préfet de l'Yonne de réclamer le concours du Conseil municipal de Châblis et du ministère des Cultes.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de Chârost (Cher)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître que la dépense de la restauration de l'église de Chârost, dont le préfet du Cher transmet le projet, est évaluée à 120 000 Francs. La Commune ne fait aucune offre.

Le rapporteur croit impossible d'entreprendre cette restauration avec les seules ressources de l'administration. Il propose l'ajournement.

L'ajournement est prononcé.

Église de L'Arbresle (Rhône)

M. le préfet du Rhône envoie un projet rédigé par M. Desjardins pour la restauration des vitraux de l'église de L'Arbresle.

Dans la situation du fonds des Monuments historiques, le rapporteur, M. Mérimée, croit impossible de s'occuper de pareilles restaurations, surtout lorsqu'elles ne sont pas facilitées par le concours des localités intéressées. M. Mérimée propose en conséquence l'ajournement de la demande.

La demande est ajournée.

Église de Juziers (Seine-et-Oise)

M. Mérimée, rapporteur, expose que les travaux exécutés à l'église de Juziers pour lesquels on avait réuni des ressources s'élevant à 15 718 Francs 77 ont dépassé 31 000 Francs. Il reste donc à payer un déficit de 15 757 Francs 72. Le rapporteur trouve très extraordinaire que la dépense ait dépassé du double les prévisions de l'architecte, surtout quand on sait combien M. Garrez mettait de soin dans ses évaluations et avec quelle attention il consultait la Commission lorsqu'il s'apercevait que de nouveaux travaux étaient à exécuter.

Le rapporteur pense qu'on aura mal interprété les ordres donnés par M. Garrez, il est d'avis que tous les travaux portés au devis de l'architecte doivent être payés, mais que, quant aux autres, on ne peut les solder que sous la production d'un ordre de M. Garrez qui les aurait autorisés.

Cet avis est partagé par la Commission. 80/15/008/289

Église de Richebourg (Seine-et-Oise)

M. Mérimée, rapporteur, expose que le premier devis des travaux de Richebourg est exécuté ; il y a même eu un excédent de ressources de 1 700 Francs. Un nouveau devis de M. Godeboeuf fait connaître qu'il faudrait encore 7 493 Francs 21 pour achever la restauration.

Le rapporteur est d'avis d'autoriser l'emploi du reliquat disponible, mais de laisser à la Commune et au ministère des Cultes le soin d'achever les travaux.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de Vertheuil (Gironde)
Église Saint-Martin d'Étampes (Seine-et-Oise)

Sur le rapport de M. Mérimée, la Commission ajourne les demandes de secours adressées en faveur de l'église de Vertheuil et de Saint-Martin d'Étampes.

La séance est levée.

29 avril 1854 [Samedi]
Présents : MM. Caristie, Mérimée, Labrouste, Lenormant, Paul Lacroix, de Laborde, Questel, Mercey, de Montalembert, de Pastoret, Courmont.
Hôtel-Dieu de Chartres (Eure-et-Loir)

Le secrétaire, M. Courmont, donne lecture d'une lettre du préfet d'Eure-et-Loir, au sujet de la démolition projetée de l'Hôtel-Dieu de Chartres. De cette lettre il résulterait que l'opération projetée serait aux yeux du préfet sans un grave inconvénient.

La Commission, ne partageant pas l'avis contenu dans cette dépêche, propose de charger M. Lassus de traiter avec l'administration locale pour obtenir, s'il est possible, la conservation du monument dont il s'agit. 80/15/008/290

Église de Vétheuil (Seine-et-Oise)

M. Mérimée, rapporteur.M. Durand, architecte, est introduit. Il donne des explications sur la situation de l'église de Vétheuil, la possibilité qu'il y aurait d'employer utilement une somme de 30 000 Francs, sans pour cela être obligé d'exécuter tous les travaux compris dans le devis de 56 000 Francs qu'il a fourni. Au moyen de cette somme de 30 000 Francs on pourrait donner aux eaux un écoulement qu'elles n'ont pas aujourd'hui, or on aurait par ce travail, sauvé la grande nef de l'église que le mauvais aménagement de cette partie de l'édifice compromet gravement.

Sur l'observation faite par M. Mérimée que les toitures sont elles-mêmes en mauvais état et que rien n'est prévu pour leur réparation, M. Durand répond que la couverture n'est pas en très mauvais état, et que les ressources ordinaires de la Fabrique suffiront pour pourvoir à ce travail.

La Commission, après ces observations de l'architecte, est d'avis d'allouer 10 000 Francs en trois exercices.

Crypte de Saint-Avit à Orléans (Loiret)

M. Questel, rapporteur, rend compte de la situation de la crypte de Saint-Avit qu'il a eu mission de visiter. Il y a nécessité, après l'établissement actuellement terminé de l'escalier qui accède à la crypte, d'établir des voûtes pour la couvrir.

Le rapporteur est d'avis de faire ces voûtes en briques et propose à la Commission de décider en principe que le travail sera imputé sur le crédit du monument, à la condition sine qua non que les parements des murs resteront tels qu'on les a trouvés.

La Commission adopte les conclusions du rapporteur et charge M. Questel de préparer le devis des travaux dont il signale la nécessité.

Église [sic] cathédrale de Laon (Aisne)

Sur la proposition du secrétaire, la Commission est d'avis qu'une sous-commission se transporte à Laon pour y constater l'état de la cathédrale et examiner les travaux exécutés jusqu'à ce jour sous la direction de M. [Émile] Boeswillwald. 80/15/008/291

La sous-commission désignée se compose de MM. Questel, Labrouste, Lenormant, Mérimée et de Laborde.

Sainte-Chapelle de Vincennes (Seine)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance d'un rapport adressé au ministre par M. Viollet-le-Duc, sur la nécessité de commencer les travaux de restauration de la chapelle de Vincennes, que le Génie Militaire a remis entre les mains de l'administration des Monuments historiques.

Sur cette lecture, la Commission décide qu'une nouvelle tentative sera faite auprès de M. le ministre pour obtenir le crédit nécessaire à la mise en train de cette restauration.

Église de Ferrières (Seine-et-Marne)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître que la Commune de Ferrières vient d'augmenter d'une somme de 7 250 Francs le sacrifice déjà important qu'elle s'était imposé en faveur de son église. Le rapporteur est d'avis que les efforts faits par l'administration municipale de Ferrières sont dignes d'éloges ; il croit qu'il serait fâcheux de lui refuser le concours qu'elle sollicite au moment où la restauration est en train.

Il propose donc d'accorder une subvention égale à la somme votée par la Commune, soit 7 250 Francs qui permettra d'exécuter tous les travaux prévus au devis.

Ces conclusions sont adoptées.

Fontaine d'Amboise à Clermont (Puy-de-Dôme)

Sur la proposition de M. Mérimée, la Commission est d'avis d'ajourner la demande adressée par le maire de Clermont, d'une subvention pour le déplacement de la fontaine de Jacques d'Amboise à Clermont.

Église Saint-Ours de Loches (Indre-et-Loire)

M. Mérimée, rapporteur, fait la description de l'église Saint-Ours à Loches. Il expose la nécessité d'agrandir l'église ; fait connaître le projet conçu par la Fabrique de joindre au monument la salle capitulaire de l'ancienne abbaye, ainsi que des constructions parasites situées à gauche de l'église. Le rapporteur expose que déjà quelques passages ont 80/15/008/292 été ouverts pour donner communication de ces diverses constructions dans la nef. La Commission, après cet exposé et sur l'avis de M. Questel, pense qu'il y a lieu d'augmenter le nombre des ouvertures, mais sans leur donner aucun caractère. M. Verdier devra être invité à produire son projet.

Statue d'Agnès Sorel ; église Saint-Ours à Loches (Indre-et-Loire)

La Commission s'occupe ensuite de la question du rétablissement de la statue d'Agnès Sorel dans l'église Saint-Ours et sur la proposition de M. de Laborde, elle est d'avis de ne pas désapprouver le rétablissement éventuel de la statue dans l'église, mais de faire connaître à la Fabrique que la situation du crédit des monuments ne permet pas d'encourager ce travail sur le fonds destiné à la réparation des édifices historiques.

Chapelle du Liget (Indre-et-Loire)

La Commission est d'avis de faire connaître à M. Verdier que des infiltrations se sont manifestées dans la chapelle du Liget.

13 mai 1854 [Samedi]
Présents : MM. Lenormant, Caristie, Mérimée, Questel, Labrouste, Vaudoyer, Blanche, Mercey, de Pastoret, de Laborde, de Montalembert, de Longpérier, Courmont.
Fontaine de Jacques d'Amboise à Clermont (Puy-de-Dôme)

La Commission, sur la proposition de M. Mérimée, reprend l'examen de la question du déplacement de la Fontaine de Jacques d'Amboise. Il résulte de la discussion que la position qu'occupe aujourd'hui le monument est mauvais, que son déplacement aurait plusieurs avantages, celui surtout de permettre d'enlever les mauvaises additions qui ont été faites à ce petit édifice et de lui restituer sa forme ancienne.

La Commission serait d'avis de demander que la fontaine fût rétablie sur la place de la cathédrale au 80/15/008/293 Midi. Toutefois, comme plusieurs renseignements manquent pour étudier à fond la question, plusieurs membres pensent qu'il y a lieu d'ajourner la délibération sur cette affaire jusqu'à ce que M. le maire de Clermont ait été consulté.

Le secrétaire est en conséquence chargé de convoquer M. de Chazelles, maire de Clermont et député au Corps législatif, pour la prochaine séance.

Tombeau dans l'église de Chambéria (Jura)

M. le ministre de l'Instruction publique appelle l'attention de son collègue, M. le ministre d'État, sur un monument découvert dans l'église de Chambéria par M. Rousset, secrétaire de la Société d'émulation du Jura, et qui aurait été élevé à la mémoire de Guillaume de Binaud, qui commandait à Lons-le-Saunier lors du siège de cette Ville par Henri IV.

Sur la proposition de M. Mérimée, rapporteur, la Commission est d'avis de signaler ce tombeau à un des architectes envoyés dans le département du Jura, pour qu'il vérifie son importance et donne son avis sur la restauration demandée.

M. Nicolle architecte des Monuments

Sur la demande de M. le président, la Commission est d'avis d'inscrire M. Nicolle sur la liste des architectes auxquels il y a lieu de confier des missions.

Fouilles de Candes-Saint-Martin (Indre-et-Loire)

M. Mérimée, rapporteur, fait l'analyse à la Commission d'une demande de crédit faite par M. Joly-Leterme, pour exécuter des fouilles dans une propriété située à Candes qui renferme des vestiges de constructions romaines. Le rapporteur est d'avis qu'il n'y a rien dans les détails que donne M. Joly-Leterme qui promette une trouvaille bien importante, et il ne voit pas d'inconvénient à ajourner des fouilles que d'ailleurs l'état du fonds des Monuments historiques rend dans ce moment à peu près impossibles.

Cette opinion est partagée par la Commission.

Fouilles des Terres-Noires (Deux-Sèvres)

M. Mérimée, rapporteur, donne ensuite connaissance à la 80/15/008/295 Commission d'une demande du même genre adressée au ministre d'État par la Société de statistique des Deux-Sèvres.

Le rapporteur propose de répondre que c'est à la Société de Niort à faire les fouilles des Terres noires, et que l'administration regrette de ne pouvoir, dans l'état de ses ressources, consacrer aucune allocation à cette opération.

Conclusions adoptées.

Fragment trouvé à Argensols (Marne)

M. le préfet de la Marne transmet les renseignements qui lui ont été demandés au sujet d'un bas-relief trouvé dans les décombres de l'ancien monastère d'Argensols et offert par le propriétaire au Gouvernement.

M. Mérimée, rapporteur, croit qu'il ne s'agit, d'après les documents envoyés, que d'une copie et non d'un monument original. Il ne pense pas que cela vaille la peine d'être envoyé au Musée de Cluny, et il proposerait de déposer la pierre dont il s'agit dans l'église d'Argensols.

Conclusions adoptées. (45)

Jubé de l'église de Villenauxe-la-Grande (Aube)

M. Mérimée, rapporteur, expose une demande adressée par M. le préfet de l'Aube, tendant à obtenir de l'État un secours pour la restauration d'un jubé en bois qui ferme l'entrée du choeur de l'église de Villemauxe. Le rapporteur ne trouve pas que les boiseries dont il s'agit aient autant d'importance que M. Fléchey, auteur du projet de restauration, veut bien leur en donner.

M. Mérimée pense que c'est une réparation tout à fait de luxe que l'on ne peut entreprendre en ce moment. Il propose de répondre en alléguant l'insuffisance des ressources du service.

Cet avis est partagé par la Commission.

Cloître de Brantôme (Dordogne)

M. Abadie transmet au ministre le devis des travaux d'arrangement du cloître de Brantôme, s'élevant à la somme de 2 452 Francs.

Le rapporteur, M. Mérimée, ne comprend pas comment, pour n'obtenir qu'une ruine, on ferait une dépense aussi considérable. Il pense que ces travaux de clôture et de décoration doivent être laissés entièrement à la charge de la Commune.

Conclusions adoptées.

Église de Villedieu (Cantal)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance d'une demande de crédit adressée par le préfet du Cantal en faveur de l'église de Villedieu. Le rapporteur rappelle que l'église de Villedieu a été traitée jusqu'ici avec une faveur marquée. Elle a été consolidée, réparée ; mais, aujourd'hui, on voudrait mettre tous les frais d'entretien à la charge de l'État.

Le rapporteur ne croit pas qu'il faille encourager la Commune dans cette voie, et il propose de répondre par un refus motivé à cette nouvelle demande.

Conclusions adoptées.

Château de Saint-Sauveur-le-Vicomte (Manche)

Le préfet de la Manche transmet la demande d'un secours de 13 000 Francs pour les travaux que réclame le château de Saint-Sauveur-le-Vicomte.

Le rapporteur, M. Mérimée, s'en référant à un rapport de M. Lenormant, en date du 14 septembre 1851, est d'avis de ne pas augmenter le crédit de 1 000 Francs alloué pour cet édifice.

Cet avis est adopté.

Église de Saint-Loup-de-Naud (Seine-et-Marne)

M. Mérimée, rapporteur, croit qu'après la réponse de M. le ministre des Cultes, annonçant qu'il accorde les fonds qui lui sont demandés pour la restauration de l'église de Saint-Loup-de-Naud, il est impossible de refuser l'allocation qu'on a promise pour un monument si remarquable.

Il propose, en conséquence, d'allouer définitivement une nouvelle subvention de 4 296 Francs en un ou deux exercices suivant les ressources disponibles.

La Commission partage cette opinion et propose d'allouer 4 296 Francs sur 1855.

Église Saint-Nazaire de Carcassonne (Aude)

M. Mérimée, rapporteur, expose que les travaux proposés par M. Viollet-le-Duc pour Saint-Nazaire de Carcassonne ont déjà été approuvés et ne sont que la continuation d'une oeuvre qu'il eût été désirable de conduire avec moins de lenteur, mais qui n'en marche pas moins de la manière la plus satisfaisante pour la parfaite exécution de toutes les réparations. Le rapporteur propose d'y consacrer pour l'année suivante une somme de 20 000 Francs.

Cet avis est partagé par la Commission. 20 000 Francs sur l'exercice 1854. 80/15/008/296

Église du Puy-Notre-Dame (Maine-et-Loire)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance d'un nouveau devis rédigé par M. Joly-Leterme pour la continuation des travaux de l'église du Puy-Notre-Dame, s'élevant à 19 368 Francs. Le rapporteur pense que toute décision doit être ajournée jusqu'à ce que la Commune ait fait connaître quelle sera sa part contributive dans l'exécution des travaux supplémentaires.

M. Mérimée fait observer qu'une partie notable de ces travaux ne concerne pas l'administration des Monuments historiques, et que, sans doute, le ministère des Cultes voudra bien accorder son concours à une opération qui a pour but de rendre possible la célébration du service divin dans l'église du Puy.

Approuvé par la Commission.

Église de Cunault à Chênehutte-Trèves-Cunault (Maine-et-Loire)

M. Mérimée, rapporteur, expose que l'église de Cunault, pour laquelle M. Joly-Leterme envoie un dernier devis, se trouve dans une position tout exceptionnelle. C'est un vaste édifice faisant partie autrefois d'une riche abbaye et devenu aujourd'hui l'église d'un hameau misérable. Par suite de l'acquisition faite par l'État, l'église est devenue encore plus considérable, et par conséquent plus onéreuse à la Commune. Le rapporteur croit que, dans un pareil état de choses, il est impossible d'abandonner l'église de Cunault avant l'achèvement de sa restauration. Peut-être le ministère des Cultes consentira-t-il à accorder une allocation pour les articles qui sont exclusivement relatifs à la célébration du culte.

Le rapporteur demande à la Commission de vouloir bien proposer en principe d'accorder une somme suffisante pour achever la restauration, en ce qui concerne le monument, et il pense qu'une somme de 8 000 Francs répartie en plusieurs exercices, suffirait pour y parvenir.

Cet avis est adopté. 8 000 Francs en deux exercices, 1854 et 1855.

Église de Candes-Saint-Martin (Indre-et-Loire)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître à la Commission qu'une somme d'environ 16 000 Francs est encore nécessaire pour 80/15/008/297 mettre l'église de Candes dans une situation complètement satisfaisante.

Le rapporteur pense que la Commission en connaît assez l'importance pour ne pas croire un nouveau sacrifice disproportionné avec l'intérêt que présente le monument. Il propose de lui accorder dès à présent une nouvelle subvention de 10 000 Francs en deux exercices et de demander, avant de faire une nouvelle et dernière allocation, le concours de la Commune et du ministère des Cultes.

Cet avis est adopté. 5 000 Francs sur 1854 et 5 000 Francs sur 1855.

Église de Saint-Nectaire (Puy-de-Dôme)

M. Mérimée, rapporteur, conformément à l'avis exprimé par la Commission dans sa séance du 18 février 1854, propose d'accorder sur le crédit de l'exercice courant les 3 087 Francs demandés pour terminer la restauration de l'église de Saint-Nectaire.

Conclusions approuvées. 3 087 Francs sur 1854.

Église Notre-Dame-de-Nantilly à Saumur (Maine-et-Loire)

Sur la proposition de M. Mérimée, la Commission ajourne la demande adressée en faveur de l'église Notre-Dame-de-Nantilly, à Saumur, jusqu'à ce que la Ville ait fait connaître le montant du concours qu'elle doit accorder pour terminer cette restauration.

Porte de Mars à Reims (Marne)

M. Labrouste, rapporteur, rend compte à la Commission de la mission qu'il a remplie à Reims. La Porte de Mars, objet de l'examen du rapporteur, se trouve aujourd'hui entièrement isolée par suite de la démolition des remparts de la Ville ; le tracé des voies nouvelles a été fait de manière à ce que l'on soit au dehors des voies de la circulation. L'abaissement du sol environnant est également plus favorable que nuisible au monument.

M. Labrouste pense que c'est le moment de profiter de ce que la Ville de Reims a fait pour rendre à l'arc antique toute sa valeur au point de vue de l'art. Le travail que nécessitera cette opération sera peu dispendieux.

Le rapporteur propose donc à la Commission de décider que l'arc antique sera entièrement dégagé des constructions 80/15/008/298 modernes par la démolition complète de ce qui reste des anciens remparts de la Ville, que les fragments d'architecture ayant appartenu à l'arc, qu'on pourra retrouver dans la démolition, seront remis en place et fixés, si c'est nécessaire, par des agrafes ou lien en fer, que le tout sera recouvert d'une maçonnerie en briques avec une chape en ciment. Un mur sera établi autour du monument pour l'isoler et le préserver ; une grille pourrait être placée sur ce mur. Enfin, dans cette enceinte et sous l'arc lui-même, pourraient être disposées les sculptures et objets d'art antique qui se trouvent à la Mairie, où ils sont exposés à de regrettables mutilations. Le rapporteur demanderait qu'une somme de 6 000 Francs fût appliquée à ce travail.

Les 6 000 Francs sont votés par la Commission à prendre sur les 10 000 Francs réservés pour cette opération.

Crypte de Saint-Avit à Orléans (Loiret)

M. Questel, rapporteur, fait connaître que le devis des travaux de Saint-Avit s'élève à la somme de 3 000 Francs.

Sur cette communication, la Commission est d'avis d'allouer les 3 000 Francs nécessaires sur 1854 et 1855.

Église Saint-Vincent de Mâcon (Saône-et-Loire)

M. Questel, rapporteur, fait connaître que M. Millet a présenté un projet des travaux que demande la restauration du narthex de l'ancienne église Saint-Vincent, et son aménagement en une chapelle qui serait appropriée aux besoins du Culte. Le rapporteur est d'avis que toutes les propositions de l'architecte sont justifiées par l'état du monument et l'usage auquel il est destiné. En conséquence, il propose d'adopter le projet de M. Millet.

Sur ce rapport, la Commission approuve le devis de M. Millet s'élevant à 12 832 Francs, et est d'avis d'allouer 6 000 Francs en trois exercices, à la condition que la Ville donnera le reste de la somme nécessaire à l'exécution intégrale des travaux. 80/15/008/299

Cathédrale de Laon (Aisne)

M. Mérimée, rapporteur, donne lecture du rapport rédigé par la sous-commission envoyée à Laon au sujet de l'état de la cathédrale.

Sur cette lecture, la Commission approuve les conclusions du rapport présenté par la sous-commission. Elle supplie Son Excellence [Vaillant] M. le ministre de vouloir bien continuer d'accorder son intérêt aux travaux qui s'y exécutent dans cette église.

La Commission croit que la direction qu'ils ont reçue garantit le résultat le plus heureux, mais que, tant que les contreforts et les piliers intérieurs ne seront pas entièrement remontés, en un mot tant qu'une partie notable de la façade reposera sur des étais nécessairement très longs, le succès de la restauration ne sera pas assuré. Il importe de ne pas prolonger inutilement cette espèce de crise, et elle serait prolongée avec des dangers incalculables si les travaux étaient interrompus avant l'exécution des maçonneries destinées à remplacer celles qui sont détruites.

Cloître Saint-Trophime d'Arles (Bouches-du-Rhône)

Sur la proposition de M. Mérimée, la Commission est d'avis de promettre une somme de 2 500 Francs pour la consolidation du cloître de Saint-Trophime, à Arles, si la Ville veut prendre à sa charge le restant de la dépense s'élevant au total à 7 000 Francs.

Sur l'avis de M. Vaudoyer, la Commission décide que M. Révoil sera invité à faire dégager le mur de face dans toute la hauteur des fondations tant à l'intérieur qu'à l'extérieur, et, selon l'état de ces fondations, il opérera en sous-oeuvre les reprises nécessaires à la consolidation. Par suite de ce travail, le contenu proposé au-dessus du sol deviendra probablement inutile.

Photographies

Sur la proposition de M. Lenormant, la Commission décide qu'il sera avisé aux moyens de tirer parti des photographies que possède l'administration en traitant avec un éditeur qui consentirait à fournir au ministère un certain nombre d'exemplaires, en compensation du droit que lui donnerait l'administration 80/15/008/300 de vendre des épreuves tirées d'après les clichés qui lui seraient confiés.

La séance est levée.

20 mai 1854 [Samedi]
Présents : MM. Mérimée, Caristie, Duban, Paul Lacroix, de Laborde, Lenormant, Questel, Blanche, de Montalembert, de Longpérier.
Fontaine de Jacques d'Amboise à Clermont (Puy-de-Dôme)

M. de Chazelles, maire de Clermont, donne des renseignements sur les projets de la Ville de Clermont, au sujet du déplacement de la Fontaine de Jacques d'Amboise. La Commission tombe d'accord avec le maire que l'emplacement le plus convenable est la Promenade des Sablons, du moment qu'il est reconnu que l'eau ne parviendrait pas à la hauteur où était placé anciennement le monument dont il s'agit. Seulement, comme le bac placé sous la Fontaine ne paraît pas satisfaire à la Commission, M. de Chazelles s'engage à faire étudier de nouveau par M. Imbert cette partie de la restauration.

M. Duban est prié de vouloir bien aider M. Imbert de ses conseils pour la modification demandée.

Chapelle Notre-Dame de Sabarat (Ariège)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance d'une lettre par laquelle le préfet de l'Ariège demande un secours pour la chapelle Notre-Dame de Sabarat. Le rapporteur fait observer que les travaux pour lesquels des fonds sont demandés ont pour objet le carrelage de la chapelle, opération qui ne peut en aucune façon être imputée sur le crédit des monuments. En conséquence, il propose le rejet de la demande.

Conclusions adoptées. 80/15/008/301

Église Saint-Jean à Châlons-sur-Marne (Marne)

M. Mérimée, rapporteur, fait l'analyse d'un rapport de M. Millet sur la situation de l'église Saint-Jean de Châlons. Le rapporteur ne pense pas qu'il soit possible de s'occuper cette année d'une manière efficace de la restauration de l'église Saint-Jean, mais on pourrait en faire faire une étude. Ce travail est d'autant plus désirable que ce monument est selon toute apparence comme le prototype d'un style particulier au département de la Marne.

La Commission, sur ce rapport, est d'avis de charger M. Millet de relever les plans de l'édifice.

Église de Morienval (Oise)

M. Mérimée, rapporteur, met sous les yeux de la Commission le projet rédigé par M. [Émile] Boeswillwald, pour la restauration de l'église de Morienval. Le rapporteur trouve que le chiffre du devis est trop considérable pour qu'il soit possible d'entreprendre cette année les travaux de consolidation, quelque urgents qu'ils paraissent être.

Il propose de communiquer le travail de M. [Émile] Boeswillwald au préfet de l'Oise et de lui demander quelles sont les ressources qu'on peut espérer de la Commune et du département.

Conclusions adoptées.

Église de Sisteron (Basses-Alpes)

M. Mérimée, rapporteur, expose que le maire de Sisteron transmet au ministre un devis qui ne renferme que des travaux intéressant seulement la célébration du culte.

Le rapporteur pense que c'est sans doute par erreur que ce document a suivi cette voie, il propose de l'envoyer au ministre des Cultes en prévenant le maire et en lui rappelant que l'administration des Monuments historiques ne s'occupe pas de pourvoir aux dépenses d'entretien des églises.

Conclusions adoptées.

Église de Vertus (Marne)

M. Mérimée, rapporteur, fait savoir qu'on n'a demandé pour l'église de Vertus qu'une allocation très faible, en considérant l'importance du monument, et la Ville, moyennant cette subvention, s'engage à achever les 80/15/008/302 réparations du choeur.

Sur cet exposé, la Commission est d'avis d'allouer sur 1855 les 3 000 Francs demandés.

Église Saint-Martin de Colmar (Haut-Rhin)

M. le préfet du Haut-Rhin envoie au ministre, à l'appui d'une demande de secours pour l'église Saint-Martin, un devis s'élevant à 56 000 Francs.

M. Mérimée, rapporteur, regarde comme impossible de prendre à la charge de l'administration des Monuments historiques une restauration si considérable sans le concours de la Ville. Il semble en outre au rapporteur qu'une grande partie des articles compris au devis ont pour objet la décoration et l'enjolivement de l'édifice, et l'église de Colmar n'est pas du nombre de celles pour lesquelles on peut s'imposer un sacrifice considérable.

Sur ces conclusions, la Commission rejette la demande.

Église de Niederhaslach (Bas-Rhin)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître que, par une lettre en date du 25 avril 1852, M. le préfet du Bas-Rhin insiste vivement pour que le ministre d'État rende définitive l'allocation de 40 000 Francs promise pour la restauration de l'église de Niederhaslach.

Le rapporteur croit qu'il serait imprudent, dans l'état des fonds des Monuments historiques, de s'engager dans une entreprise pour laquelle le concours du ministère des Cultes a paru nécessaire. Il propose de maintenir les conditions faites dans le principe.

La Commission, après avoir examiné les pièces du dossier, est d'avis d'adresser au ministère des Cultes une nouvelle demande de concours et de rendre définitive l'allocation promise.

Crypte de Vouvant (Vendée)

M. le préfet de la Vendée adresse une demande collective en faveur de tous les Monuments historiques de son département.

M. Mérimée, rapporteur, pense qu'il est impossible d'entreprendre cette année toutes ces réparations. Toutefois, il propose d'envoyer M. Joly-Leterme pour explorer la crypte de Vouvant.

Conclusions adoptées. 80/15/008/303
Pont Saint-Esprit (Gard)

La Société française pour la conservation des Monuments historiques demande l'intervention du ministre d'État pour empêcher l'exécution d'un projet tendant à couper deux des arches du Pont Saint-Esprit pour y substituer un tablier en fonte.

Sur l'avis de M. Mérimée, la Commission propose de demander des renseignements à M. le ministre des Travaux publics.

Église de La Brède (Gironde)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître que M. le ministre des Cultes vient de transmettre à son collègue, M. le ministre d'État, une demande en faveur de l'église de La Brède.

Le rapporteur s'en référant à l'avis qu'il a donné le 15 avril 1853, persiste à demander le rejet de cette affaire.

Ces conclusions sont adoptées.

Église Saint-Gilles à Troyes (Aube)

M. Mérimée, rapporteur, donne communication à la Commission de renseignements très intéressants transmis par M. Millet sur la chapelle Saint-Gilles. Le rapporteur regrette que l'état du fonds des Monuments ne permette pas de songer à une réparation du monument.

Il pense que la publication des dessins de M. Millet pourrait être très utile aux petites Communes qui ont des églises à bâtir.

Cet avis est adopté par la Commission.

Église de Caudebec (Seine-Inférieure)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître les explications données dans une lettre du préfet de la Seine-Inférieure du 9 mai 1854, répondant à toutes les observations qui avaient été faites à l'occasion de la demande en faveur de l'église de Caudebec.

Il croit en conséquence, qu'il y a lieu de rendre définitive l'allocation conditionnelle de 5 000 Francs faite pour cette restauration.

Conclusions adoptées.

Église Saint-Serge d'Angers (Maine-et-Loire)

M. Mérimée, rapporteur.Sur la proposition de M. Mérimée, la Commission est d'avis de rendre définitive l'allocation de 25 000 Francs, 80/15/008/304 promise pour les travaux de l'église Saint-Serge d'Angers.

Église de Villeneuve-le-Comte (Seine-et-Marne)

M. Mérimée, rapporteur, expose que, malgré les sacrifices très généreux consentis par la Commune de Villeneuve-le-Comte, le rapporteur ne croit pas que l'édifice soit assez intéressant pour que le reste de la dépense puisse être imputé sur le fonds des Monuments historiques.

La Commission partage cet avis.

La séance est levée.
3 juin 1854 [Samedi]
Présents : MM. Lenormant, Caristie, Labrouste, Questel, Mérimée, Vaudoyer, de Montalembert, Mercey, de Pastoret, de Longpérier, Courmont.
Église d'Hentrégiville (Marne)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître une demande du préfet de la Marne en faveur de l'église d'Hentrégiville. Le rapporteur croit que l'église offre assez d'intérêt pour mériter le classement, mais les travaux pour lesquels une subvention est demandée ne lui semblent pas avoir un caractère d'urgence très prononcé.

En conséquence, M. Mérimée pense que la demande doit être rejetée, tant à cause du peu d'importance de la réparation projetée que de la nécessité où se trouve l'administration de réserver toutes les ressources pour des travaux plus urgents et plus utiles.

Ces conclusions sont approuvées.

Monuments du canton de Montoire (Loir-et-Cher) :
Chapelle de Montoire
Église de Lavardin
Château de Lavardin

M. Mérimée, rapporteur, fait l'analyse d'un rapport de M. Breton sur les monuments du canton de Montoire. Dans ce travail, M. Breton signale l'intérêt qu'il y aurait à acheter la 80/15/008/305 chapelle de Montoire et appelle l'attention de la Commission sur plusieurs édifices, entre autres l'église et le château de Lavardin.

Le rapporteur est d'avis qu'il ne peut être question en ce moment de l'acquisition par l'État de la chapelle de Montoire. Les peintures ont été dessinées et sont dans les archives de la Commission. M. Breton pourrait être chargé des études sur Lavardin et le château voisin de ce bourg. Les propositions du rapporteur sont acceptées par la Commission.

Église de Mézières (Ardennes)

M. Mérimée, rapporteur, communique à la Commission une demande au préfet des Ardennes ayant trait à la restauration de l'église de Mézières. Le rapporteur expose que bien que l'édifice dont il s'agit appartienne à une époque de décadence, il n'est cependant pas dépourvu d'intérêt. Mais il faudrait pour prendre part à sa restauration que l'administration des Monuments historiques se trouvât dans une position financière tout autre que celle dans laquelle elle est aujourd'hui. De plus, M. Mérimée pense qu'il est toujours dangereux d'habituer les Communes à compter sur l'administration centrale pour les dépenses d'entretien.

Par ces considérations, le rapporteur propose le rejet de la demande. La demande est rejetée.

Château de Lavalette (Charente)

M. le préfet de la Charente transmet une demande tendant à obtenir le classement du château de Lavalette qui couronne la petite ville de ce nom.

M. Mérimée, rapporteur, expose que le plan envoyé à l'appui de la demande semble annoncer un édifice beaucoup plus important que les vues pittoresques ne l'indiquent ; si la Commune le jugeait à propos, le rapporteur pense qu'on pourrait charger M. Abadie d'une étude plus sérieuse.

Sur la vue des dessins envoyés, la Commission est d'avis de rejeter la demande de ressources.

Église Saint-Maclou de Rouen (Seine-Inférieure)

M. Mérimée, rapporteur, donne lecture à la Commission de la 80/15/008/306 lettre par laquelle M. le préfet de la Seine-Inférieure répond aux observations qui lui avaient été adressées au sujet de la restauration de l'église Saint-Maclou, dont les projets n'ont pas été préalablement soumis à l'approbation du ministre d'État.

Le rapporteur expose qu'il croit que l'administration qui ne concourt pas à la dépense occasionnée par le travail dont il s'agit est bien en position d'intervenir dans cette affaire ; il pense qu'on ne pourrait agir auprès du préfet que par voie de conseils.

La Commission est d'avis de répondre au préfet que l'administration regrette vivement que le Conseil municipal de Rouen et la Fabrique de Saint-Maclou n'aient pas cru devoir se mettre en rapport avec M. le ministre d'État, pour la restauration du monument dont il s'agit, et surtout pour le choix de l'artiste qu'elle se propose d'employer pour restaurer des sculptures très remarquables.

Église de Lautenbach (Haut-Rhin)

M. le préfet du Haut-Rhin, au sujet d'un projet de restauration de l'église de Lautenbach, fait connaître au ministre qu'il a soumis à M. [Émile] Boeswillwald les projets divers qu'il a fait préparer pour la restauration des monuments du Haut-Rhin, et que ce dernier n'a pas cru devoir faire droit à cette demande d'examen.

Le rapporteur, M. Mérimée, regrette l'obstination de l'architecte et est d'avis qu'il serait à désirer que tous les projets relatifs à des édifices classés fussent soumis aux architectes du ministère d'État qui ont des travaux dans les départements où se trouvent ces édifices.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de Maisons (Marne)

M. Mérimée, rapporteur, met sous les yeux de la Commission un projet rédigé par M. Millet pour la restauration de l'église de Maisons, le rapporteur est d'avis que l'église est intéressante, et le projet de M. Millet très bien conçu.

Il regrette de ne pas oser demander le concours du ministre d'État pour son exécution, mais il est obligé de reconnaître qu'il s'agit beaucoup plus d'une reconstruction que d'une 80/15/008/307 restauration.

En conséquence, le rapporteur propose le rejet de la demande.

Cet avis est adopté.

Église de Châtillon-sur-Indre (Indre)

M. Mérimée, rapporteur, rappelle à la Commission que le ministère d'État a fourni pour les réparations de l'église de Châtillon une somme de 32 000 Francs, le ministère des Cultes, 16 500 et la Commune 16 500 Francs. On espérait avec cette somme couvrir toutes les dépenses, mais ainsi qu'il arrive souvent dans les travaux de cette nature, le chapitre de l'imprévu s'est élevé beaucoup au delà de ce chiffre.

M. Mérindol explique d'une manière fort plausible comme il a été trompé dans ses prévisions. Aussi, les ressources une fois dépensées, lorsqu'on a arrêté les travaux, il s'est trouvé un déficit de 1 313 Francs, et il s'en faut malheureusement que les travaux soient achevés. Un devis supplémentaire de l'architecte porte les dépenses qu'il faut encore faire à 42 617 Francs. Le rapporteur rappelle que dans son premier rapport il avait fait remarquer que les évaluations étaient un peu faibles et que l'imprévu n'était porté qu'au 10e, ce qui n'était pas suffisant. Pour éviter de semblables mécomptes, le rapporteur voudrait qu'on rédigeât des instructions qui à l'avenir devraient être observées dans la rédaction du devis ; que le chiffre de l'imprévu fût augmenté ; et qu'on recommandât de ne procéder aux évaluations qu'après des explications préliminaires sérieuses.

En résumé, le rapporteur pense qu'il serait regrettable de suspendre les travaux dans l'état d'avancement où ils sont aujourd'hui. Quant à la manière dont on pourvoirait à la dépense, on ne peut procéder autrement qu'il n'a été fait jusqu'à présent : le ministère d'État pourrait prendre à sa charge la moitié de la dépense, soit 22 000 Francs, le ministère des Cultes, la Commune et la Fabrique une somme égale.

Les conclusions de ce rapport sont approuvées par la Commission.

Église Saint-Nicolas-Saint-Laumer à Blois (Loir-et-Cher)

Sur la proposition de M. Mérimée, la Commission est d'avis, en considération des sacrifices faits par la Ville de Blois pour le dégagement des abords de l'église Saint-Laumer, d'allouer une somme de 20 000 Francs sur 1854, pour la continuation des 80/15/008/308 travaux de restauration commencés à ce monument.

Église et tombeaux de Vallery (Yonne)

Sur la demande de M. Mérimée, la Commission est d'avis de classer parmi les Monuments historiques l'église et les tombeaux de Vallery, arrondissement de Sens.

Peintures murales de l'église Saint-Martin-des-Champs, Conservatoire des Arts et Métiers à Paris (Seine)

M. Vaudoyer fait connaître qu'il a découvert sur les murs de l'ancienne église de l'abbaye Saint-Martin-des-Champs une peinture représentant une descente de croix, au sujet de laquelle il désirerait avoir l'avis de la Commission, pour décider s'il y a lieu de restaurer ou de détruire après en avoir fait prendre une copie.

La Commission décide qu'elle se rendra samedi 10 à l'église Saint-Martin-des-Champs pour examiner la peinture signalée par M. Vaudoyer.

10 juin 1854 [Samedi]
Visite à l'église Saint-Martin-des-Champs et à l'église Saint-Benoît à Paris (Seine).
Etaient présents : MM. Caristie, Mérimée, Lenormant, Vaudoyer, de Longpérier, de Montalembert, Questel, Paul Lacroix, de Laborde, Courmont.
Église Saint-Martin-des-Champs à Paris (Seine)

La Commission réunie dans l'église Saint-Martin-des-Champs, a été d'avis qu'il y a lieu de conserver la peinture découverte dans l'église Saint-Martin-des-Champs et d'en confier la restauration à M. Steinheil, et, en attendant que la restauration puisse être faite, d'en demander une copie à M. Denuelle.

Église Saint-Benoît à Paris (Seine)

La Commission s'est transportée après un examen sur l'emplacement de l'ancienne église Saint-Benoît pour y examiner la porte principale de l'église récemment découverte par suite des démolitions qui se poursuivent pour l'ouverture de la rue des Écoles.

Après avoir visité attentivement le monument, la Commission pense qu'il y a 80/15/008/309 lieu de réclamer de la Ville de Paris le don de la porte qui vient d'être retrouvée dans un état de conservation très satisfaisant ainsi que celui des clefs de voûte les plus intéressantes, sauf, pour l'administration des Monuments historiques, de pourvoir à la démolition. Cette porte serait remontée, soit à l'École des Beaux-arts, soit dans l'une des cours de l'Hôtel de Cluny.

24 juin 1854 [Samedi]
Présents : MM. Caristie, Vaudoyer, de Pastoret, Duban, Labrouste, Mérimée, Mercey, de Laborde, Courmont.
Église Saint-Benoît à Paris (Seine)

Sur la proposition du secrétaire, M. Courmont, la Commission est d'avis de réserver une somme de 5 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques, exercice courant, pour pourvoir aux dépenses qu'occasionneront le déportement et la reconstruction du portail de l'église Saint-Benoît, décidée en principe dans la dernière séance.

Église de Sainte-Catherine-de-Fierbois (Indre-et-Loire)

Le secrétaire, M. Courmont, présente à la Commission un projet d'élargissement d'une place aux abords de l'église de Fierbois, sur lequel on demande à l'administration de donner son avis.

La Commission, après avoir examiné le plan joint à la demande, pense qu'il ne lui est pas permis d'intervenir dans une affaire qui est entièrement de la compétence de la Commune de Fierbois.

Château de Gençay (Vienne)

M. Mérimée, rapporteur, donne lecture d'une lettre du correspondant des monuments pour le département de la Vienne, de laquelle il résulte que les ruines du château de Gençay vont être prochainement mises en vente, et que ce serait pour l'administration le moment d'intervenir si l'on veut 80/15/008/310 sauver ces restes de la destruction.

La Commission ne croit pas devoir proposer au ministre d'accorder des fonds pour cette acquisition, dans un moment où les ressources des Monuments historiques sont presque épuisées.

Église de Poissy (Seine-et-Oise)

M. Mérimée, rapporteur.Sur la proposition de M. Mérimée, la Commission est d'avis de continuer la restauration de l'église de Poissy, et d'affecter aux travaux qui se poursuivent une somme de 15 000 Francs sur l'exercice courant, à la condition que la Commune continuera de son coté les sacrifices qu'elle s'est imposés dès l'abord pour cet important travail.

Église de Saint-Riquier (Somme)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance d'un devis préparé par M. Verdier pour la continuation des travaux de l'église de Saint-Riquier et s'élevant à 30 000 Francs.

Sur l'avis du rapporteur, la Commission propose de transmettre au préfet le devis de M. Verdier, en le prévenant que l'administration des monuments ne prendra part à son exécution que lorsque la moitié de la dépense sera couverte soit par les ressources propres de la Ville et de la Fabrique, soit avec le concours du département et des Cultes.

Église de Surieu (Isère)

M. Mérimée, rapporteur, fait l'analyse d'un rapport de M. Manguin sur l'église de Surieu. Il résulte de ce rapport qu'avec une somme de 8 à 900 Francs, on pourrait réparer la couverture et la charpente de ce petit monument d'un intérêt secondaire, et que, par suite de ce travail, il durerait longtemps encore.

Le rapporteur ne pense pas qu'il faille disséminer les fonds du ministère dans des travaux de si peu d'importance.

La Commission approuve ces conclusions.

Église de Marnans (Isère)

M. Mérimée, rapporteur, donne ensuite lecture à la Commission d'un travail de M. Manguin sur l'église de Marnans. Le rapporteur propose, conformément 80/15/008/311 aux conclusions du rapport de l'architecte,

1° de signaler aux autorités locales le manque déplorable d'entretien de l'église

2° d'accorder conditionnellement une somme de 1 200 Francs pour les reprises les plus importantes, sous la réserve que la Fabrique et la Commune se chargeront du reste de la dépense, soit 1 200 Francs.

Conclusions adoptées.

Église de Kreisquer à Saint-Pol-de-Léon (Finistère)

M. Mérimée, rapporteur, expose que c'est le manque d'entretien qui est cause de la fâcheuse situation de l'église de Kreisquer ; on ne pense à rejointoyer les murs exposés aux vents de la mer que lorsque les pierres sont en partie détruites, et au lieu d'une dépense annuelle très légère, on est obligé de faire tout d'un coup des sacrifices très considérables.

Le rapporteur propose d'appeler sur ce point l'attention du préfet du Finistère, et d'accorder conditionnellement la moitié de la dépense prévue au devis, soit 3 700 Francs.

Ces conclusions sont adoptées.

Cathédrale de Saint-Pol-de-Léon (Finistère)

M. Mérimée, rapporteur, annonce que l'ancienne cathédrale de Saint-Pol a besoin de réparations qui, à vrai dire, ne sont que de pur entretien. Le rapporteur regrette que l'administration soit obligée de contribuer à de semblables dépenses, surtout quand les Communes n'ont pas justifié de leur impuissance. Le devis s'élève à 6 525 Francs.

Le rapporteur ne pense pas qu'on doive accorder un secours, à moins que la Fabrique et la Ville ne prennent à leur charge au moins la moitié de cette somme. Conclusions adoptées.

Église de Saint-Geoire (Isère)

M. Mérimée, rapporteur, expose qu'il résulte du rapport de M. Manguin que l'église de Saint-Geoire n'a aucune importance, et qu'il n'y a lieu de s'occuper ni de la restauration ni de son classement.

Sur cet avis, la Commission rejette la demande de secours.

Cloître de Saint-Papoul (Aude)

M. Mérimée, rapporteur.M. le préfet de l'Aude, sur le rapport d'un agent-voyer de son département demande 900 Francs pour recrépir et rejointoyer les murs et les colonnettes en briques du cloître de Saint-Papoul ; le rapporteur croit que cette opération, si elle n'est pas complètement nuisible, n'aura pas les résultats qu'on en attend pour la conservation du monument.

M. Mérimée pense que l'édifice mérite une restauration sérieuse, et il propose qu'un des architectes attachés au ministère d'État, soit chargé de l'étudier sur place.

La Commission partage cette opinion et propose de charger M. Laval de ce travail.

Église de Bourg-Saint-Andéol (Ardèche)

M. Mérimée, rapporteur, expose que l'église de Bourg Saint-Andéol dont la restauration est proposée et pour laquelle M. Manguin a rédigé un projet, est une église très remarquable, qui présente un exemple d'une disposition rare en France, celle de deux absides opposées. A ce titre, elle mérite une attention toute particulière. Sa situation est déplorable, car on a fait tout ce qu'il était possible de faire pour la détruire. C'est ainsi qu'on a rogné les piédroits des arcs doubleaux, percé ces piliers et les murs latéraux. Le projet de M. Manguin s'élève à la somme de 111 000 Francs. Sur cette dépense, les travaux d'une urgence réelle s'élèvent à environ 60 000 Francs, somme assurément considérable pour un édifice qui n'a pour ainsi dire qu'un mérite de curiosité.

Le rapporteur ne croit donc pas que l'administration doive intervenir dans les travaux, à moins qu'elle ne trouve dans la localité et de la part du ministère des Cultes un concours très libéral. Comme on ne trouve dans le dossier rien qui fasse connaître quelle part la Fabrique et la Ville comptent prendre dans la dépense, le rapporteur ne croit pas devoir faire de proposition à la Commission avant qu'il n'ait été transmis des renseignements précis à cet égard.

Église Saint-Laurent à Grenoble (Isère)

M. Mérimée, rapporteur, expose que M. Manguin a rendu compte au ministre des travaux qu'il a exécutés dans la crypte de Saint-Laurent de Grenoble, et qui ont réussi sans que les devis approuvés aient été dépassés. Malheureusement, la situation de l'abside supérieure est telle qu'une 80/15/008/313 ruine prochaine est à craindre ; en outre, par suite de la démolition des maisons attenant à cette abside, les murs dégradés de la façon la plus déplorable exigent un remaniement, sinon une reconstruction. Il faut donc absolument réparer l'abside, car, elle détruite, on perdrait toute trace de la soudure si importante à étudier de la crypte avec l'église supérieure. Le devis s'élève à environ 11 000 Francs.

Le rapporteur pense qu'on doit espérer que la Ville de Grenoble prendra à sa charge une partie de la dépense. Il propose en conséquence de réserver une somme de 6 000 Francs à la condition que le surplus sera fourni par la Ville et la Fabrique.

Conclusions adoptées.

Église de Saint-Bertrand-de-Comminges (Haute-Garonne)

M. Mérimée, rapporteur, rappelle à la Commission qu'il a été alloué pour les travaux de l'église de Saint-Bertrand-de-Comminges une somme de 6 000 Francs et réservé une autre somme de 3 000 Francs. Ces allocations avaient pour but de faire face aux dépenses du devis de M. Durand qui était de 9 000 Francs. Aujourd'hui, M. Laval, actuellement chargé des travaux, produit un devis de 12 000 Francs.

Le rapporteur propose de rendre définitifs les 3 000 Francs réservés et d'insister de nouveau auprès du ministre des Cultes pour obtenir de lui le restant du chiffre du devis.

Ces conclusions sont approuvées.

Église de Chablis (Yonne)

M. Mérimée, rapporteur, propose de charger M. Viollet-le-Duc d'examiner les propositions faites par M. Amé pour l'achèvement de la restauration de l'église de Chablis. Il est également d'avis de prendre à la charge du fonds des Monuments historiques les 7 000 Francs de déficit dont l'emploi est suffisamment justifié par l'architecte et de promettre sur l'exercice prochain une allocation de 7 000 Francs, si la Ville consent à prendre une somme égale à sa charge.

Cet avis est adopté.

Église Notre-Dame de Châlons-sur-Marne (Marne)

Sur le rapport de M. Mérimée, la Commission est 80/15/008/314 d'avis de mettre à la charge du fonds des Monuments historiques une somme de 33 000 Francs formant le 1/3 du devis des travaux urgents de restauration à faire à l'église Notre-Dame de Châlons, et de demander à la Commune de prendre les deux autres tiers à sa charge.

La séance est levée.

8 juillet 1854 [Samedi]
Présents : MM. Lenormant, de Laborde, Mérimée, Labrouste, Questel, Mercey, de Longpérier, Courmont.
Abbaye de Sylvanès (Aveyron)

Le secrétaire, M. Courmont, communique à la Commission un travail préparé par M. Laval sur l'ancienne abbaye de Sylvanès.

Sur la lecture du rapport que l'architecte a joint à ses dessins, la Commission est d'avis de classer le monument et de demander à M. Laval un devis des réparations essentielles.

Église Saint-Fulcran de Lodève (Hérault)

Sur la proposition du secrétaire, M. Courmont, la Commission renvoie à l'examen de M. Questel le devis rédigé par M. Révoil pour la continuation des travaux de Saint-Fulcran de Lodève.

Église de Bougival (Seine-et-Oise)

M. Questel, rapporteur, soumet à la Commission le travail qu'il a fait sur la reconstruction de l'église de Bougival. La Commission, après avoir examiné ce projet avec un vif intérêt, l'approuve en principe et renvoie l'étude des moyens d'exécution à l'époque où la Commune de Bougival sera en possession du legs qui lui a été fait.

Temple Saint-Jean à Poitiers (Vienne)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance d'une lettre 80/15/008/315 de M. de Chergé au sujet de la situation du Temple Saint-Jean à Poitiers et des difficultés que présente la restauration.

La Commission propose de demander un rapport à M. Joly-Leterme sur la situation du monument lors de l'acquisition.

Église de Montmorency (Seine-et-Oise)

Sur la proposition de M. Lenormant, la Commission est d'avis de reprendre l'affaire de l'église de Montmorency et de rappeler au préfet la demande de concours qui avait été faite à la Commune et au département.

Église de Rueil (Seine-et-Oise)

M. Courmont, rapporteur. En l'absence de M. Lacroix, architecte, auquel la Commission aurait désiré demander des explications sur son projet de restauration de l'église de Rueil, la Commission décide qu'elle se transportera mercredi 12 du courant à Rueil pour y reconnaître l'état de l'édifice.

Église d'Éclaron (Haute-Marne)

Le secrétaire, M. Courmont, met sous les yeux de la Commission le dessin envoyé à l'appui d'une demande de secours pour l'église d'Éclaron.

La Commission est d'avis que le dessin transmis ne suffit pas pour établir que le monument mérite d'être classé parmi les édifices historiques.

15 juillet 1854 [Samedi]
Présents : MM. Lenormant, Mérimée, Paul Lacroix, Questel, Mercey et Courmont.
Église de Rueil (Seine-et-Oise)

M. Lacroix, architecte chargé du projet de restauration de l'église de Rueil, est introduit. M. le président rappelle à la Commission qu'elle a deux questions à traiter, par suite de la visite qu'elle a faite à l'église de Rueil. D'abord, quelles modifications peuvent être demandées au projet proposé, deuxièmement quelle part la Commission doit proposer au ministre de prendre dans la dépense qu'occasionnera l'exécution du travail soumis à son examen.

M. Mérimée pense qu'il faut s'occuper avant tout des changements que le projet apporte au plan de l'église. Pour les deux tombeaux, M. Mérimée pense qu'il n'y a rien de mieux à faire que ce qui a été projeté. Pour la chapelle de la Vierge et pour celle qui lui doit faire pendant, la Commission a été d'avis qu'il n'y avait pas de motif qui s'opposât à leur reculement ; l'architecte accepte cette modification. Il consent également à ne pas dénaturer les deux appendices qui flanquent l'abside principale. Quant à la porte du nord dont l'administration de la Maison de l'Empereur a demandé la conservation, la Commission a pensé que ce fragment de la Renaissance était peu intéressant, exécuté d'une manière très grossière, et elle n'attache aucune importance à sa conservation.

M. Mérimée désirerait seulement savoir de l'architecte s'il ne pourrait pas simplifier un peu son projet dont le montant est extrêmement élevé.

M. Lacroix expose qu'il ne croit pas pouvoir faire de réduction à son devis, l'église est dans un tel état qu'une grande partie est à refaire, tous les contreforts sont mauvais, la charpente l'est également.

M. Questel serait d'avis de ne pas changer la proportion du clocher actuellement existant, ainsi que le propose l'architecte. Car si l'on reconstruit le clocher dans une autre forme, on ne s'expliquera pas pourquoi on n'a pas refait tout simplement un clocher dans le style du reste de l'édifice. Si c'est une restauration que l'on entend faire, il faut qu'elle rappelle exactement l'ancien clocher. M. Mérimée partage l'opinion de M. Questel.

Le président demande qu'une sous-commission, composée d'architectes, soit chargée d'étudier cette question. MM. Caristie, Duban et Questel sont 80/15/008/317 désignés pour composer cette sous-commission. Elle devra se réunir le jeudi 20 à 3 heures.

Église Saint-Ours de Loches (Indre-et-Loire)

Sur la proposition du secrétaire, M. Courmont, la Commission approuve les propositions faites par M. Verdier pour la restauration de l'église de Loches, les dessins proposés répondant bien aux intentions qu'elle a exprimées.

Église de Saint-Émilion (Gironde)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance à la Commission d'une demande adressée au ministre en faveur de l'église de Saint-Émilion. Le projet envoyé est divisé en deux parties, l'une se montant à 20 000 Francs, l'autre à 54 000 Francs pour l'exécution de la 1ère partie ; la Ville de Saint-Émilion donne 10 000 Francs et demande 10 000 Francs aux Cultes et au ministère d'État.

Le rapporteur expose que, si l'on pouvait se borner au travail indiqué dans la 1ère catégorie, il serait le premier d'avis de donner les crédits demandés, mais malheureusement la consolidation comprise de la sorte n'est pas suffisante et ce serait de l'argent perdu que de le donner pour un travail aussi peu complet.

Le rapporteur propose de charger M. Abadie d'étudier cette affaire. Cet avis est partagé par la Commission.

Église de Montmorency (Seine-et-Oise)

Sur la proposition de M. Lenormant, M. Questel est chargé de revoir le devis proposé par M. Danjoy pour la réparation de l'église de Montmorency.

20 juillet 1854
Sous-commission à l'église de Rueil (Seine-et-Oise)
Présents : MM. Duban et Questel. M. Duban est présent à la séance.

M. Questel expose par quels motifs il tiendrait à 80/15/008/318 la conservation des proportions du clocher de l'église de Rueil, tel qu'il existe aujourd'hui. M. Duban se range à l'avis de M. Questel.

M. Lacroix est invité à modifier son devis dans le sens des changements proposés par la Commission dans sa dernière séance.

29 Juillet 1854
Présents : MM. Lenormant, Mérimée, Questel, de Laborde, de Longpérier, Courmont.
Église de Rueil (Seine-et-Oise)

M. Lacroix, introduit dans le sein de la Commission, présente le devis rectifié de la restauration de l'église de Rueil, d'après les bases qui lui ont été indiquées dans la dernière séance. Ce devis s'élève à 348 738 Francs. M. Lacroix fait connaître qu'il accepte tous les changements qui lui ont été demandés, même celui qui supprime la surélévation du clocher.

La Commission, après avoir entendu M. Lacroix, est d'avis de proposer au ministre de concourir à la restauration pour une somme de 63 000 Francs, représentant 1° la reconstruction du clocher qui demandera 46 888 Francs et la réparation de la façade qui doit coûter 16 000 Francs.

Église de Saint-Leu-d'Esserent (Oise)

M. Verdier, architecte, vient soumettre à la Commission un dessin représentant les mouvements qui se sont produits dans le cours de la restauration de l'église de Saint-Leu.

La Commission est d'avis de se transporter à Saint-Leu le jeudi 3 août pour y reconnaître l'état du monument dont la mauvaise situation lui est signalée.

Bibliothèque impériale à Paris (Seine)

Sur la proposition de M. Lenormant, rapporteur, la Commission décide qu'elle se rendra, le samedi 5 août, à la Bibliothèque impériale, pour y 80/15/008/319 examiner les décorations de la salle inférieure de la Galerie Mazarine qui viennent d'être mises à découvert, par suite de la restauration en cours d'exécution de cette salle. M. Lambert sera chargé de relever les dessins de la façade extérieure de cette partie de l'édifice qui n'avait pas été comprise dans la mission qu'on lui avait donnée primitivement.

Église de Montmorency (Seine-et-Oise)

M. Questel, rapporteur.Sur le rapport de M. Questel, la Commission est d'avis d'inviter M. Danjoy à dresser un nouveau devis de la restauration de l'église de Montmorency ce qui reçoit l'assentiment de la Commission. M. Maréchal serait également chargé de préparer le devis de la restauration des vitraux.

12 août 1854
Présents : MM. Lenormant, Caristie, Mérimée, Questel, Duban, Courmont.
Plafond de Le Sueur, Hôtel Lambert à Paris (Seine)

M. du Sommerard, présent à la séance, propose à la Commission de renoncer au projet qu'elle avait de placer la copie exécutée par M. Savinien Petit dans la salle du premier étage donnant sur la rue ; la grande fenêtre qui éclaire cette salle jetterait trop de lumière sur le tableau, et en outre la disposition qu'il conviendrait de donner à la salle pour y placer la copie couperait désagréablement la galerie dont les proportions sont déjà assez restreintes M. du Sommerard propose de placer l'oeuvre de M. Petit dans la petite salle de nouvelle création qui remplace l'ancien escalier.

La Commission partage l'opinion de 80/15/008/320 M. le conservateur du Musée de Cluny et est d'avis de tenter un essai dans le sens qu'il indique.

Église de Saint-Leu-d'Esserent (Oise)

M. Lenormant, rapporteur, rend compte de la visite faite, le 3 août dernier, à l'église de Saint-Leu-d'Esserent. Il rappelle que la grande voûte de l'édifice a poussé au vide, et que les voûtes latérales des basses nefs poussent en dedans.

M. Verdier assure avoir remarqué depuis peu des effets extraordinaires au droit des ferments qui indiqueraient que l'effet, au lieu de s'arrêter, tendrait à augmenter. Pour parer au désastre qu'il redoute, il proposerait d'étrésillonner très solidement, puis de reprendre les piliers de la nef, de démolir la grande voûte et le comble.

M. Questel fait observer que quand on aura fait ces opérations, on n'aura obtenu aucun résultat satisfaisant, car on n'aura pas obvié au déversement des murs, et par conséquent on aura dépensé en pure perte une somme considérable. Si l'on devait en venir à cette extrémité, il vaudrait mieux abandonner le monument.

M. Duban propose de laisser dans l'état où il se trouve le comble qui n'est pas d'un poids trop considérable pour les murs qui le supportent, de chaîner le monument en prolongeant les chaînes jusqu'à l'extérieur des contreforts, enfin de placer des tirants en fer dans les bas-côtés. Le monument, retenu de cette façon, pourra durer encore longtemps.

M. Duban signale également une petite modification que demande la charpente. Les moises pendantes entrent dans la voûte, en les remplaçant par des ceintures en fer on n'aura aucune saillie et on déchargera ainsi la voûte des poids des entraits.

M. Questel rappelle à la Commission qu'il est encore résulté de l'examen des combles que les fermes ne sont pas distribuées selon les piliers. Il est d'avis qu'il faudrait passer une plate forme générale qui relierait le monument ; elle aurait l'avantage 80/15/008/321 de répartir le poids de la charpente sur tout l'édifice, et l'opération pourrait s'exécuter sans ôter la charpente.

La Commission est d'avis d'adopter les mesures proposées par M. Duban et M. Questel, de les faire connaître à M. Verdier et de l'inviter à les exécuter avant de donner suite aux autres travaux précédemment adoptés.

La séance est levée. 80/15/009/1

25 septembre 1854
Présents MM. Lenormant, Caristie, Questel, Paul Lacroix, Labrouste, Vaudoyer, Duban, Mercey, Mérimée, Courmont.
Publication des archives de la Commission

La Commission adjoint à la sous-commission chargée de diriger la publication des archives de la Commission, MM. Duban et Vaudoyer, elle décide que la sous-commission se réunira les mardis et samedis, à l'heure habituelle des séances.

Église de Gargenville (Seine-et-Oise)

M. Mérimée, rapporteur, expose qu'il résulte d'un rapport de M. Durand, architecte, que l'église de Gargenville ne mérite pas de prendre rang parmi les édifices historiques.

Sur ce rapport, la Commission est d'avis de rejeter la demande faite par la Commune de Gargenville.

Aqueduc de Fleury (Vienne)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance à la Commission d'une demande faite par la Société des antiquaires de l'Ouest, tendant à obtenir un secours pour rétablir un système d'aqueducs qui anciennement amenait les eaux de la source de Fleury dans la Ville de Poitiers.

Le rapporteur est d'avis qu'il s'agit d'un ouvrage d'utilité publique éminemment important pour la Ville de Poitiers et, qu'en conséquence, c'est à elle qu'il appartient de subvenir à la dépense ou de demander l'assistance du ministre des Travaux publics.

La Commission approuve la conclusion du rapporteur et décide que dans aucun cas cette affaire ne peut regarder l'administration des Monuments historiques, puisqu'il s'agit, non de rétablir purement et simplement un ouvrage romain, mais bien de le rectifier et de l'améliorer.

Église Saint-Sernin de Toulouse (Haute-Garonne)

M. Mérimée, rapporteur, propose de renvoyer à l'examen de M. Vaudoyer un rapport de la Société archéologique de Toulouse, en réponse à une lettre de M. le ministre d'État qui signalait au préfet de la Haute-Garonne la fâcheuse création d'une crypte dans le style du XIIe siècle, dans l'église Saint-Sernin et la destruction de parties anciennes du monument.

La Commission approuve le renvoi.

Église de l'abbaye de Hambye (Manche)

A la demande de la Société des antiquaires de Normandie, M. Mérimée, rapporteur, propose de classer parmi les Monuments historiques l'abbaye de Hambye, et de 80/15/009/2 demander à M. [V.] Ruprich-Robert un rapport sur la situation de ce monument très remarquable.

Conclusions approuvées.

Église Saint-Florent de Nebbio (Corse)

M. le ministre des Cultes a communiqué à M. le ministre d'État une demande de secours qu'il a reçue en faveur de l'église Saint-Florent de Nebbio, pour mettre à même l'administration des Monuments historiques de l'examiner au double point de vue des mesures qu'il y aurait à prendre dans l'intérêt du monument et du concours que le fonds des monuments pourrait prêter à la restauration.

M. Mérimée, rapporteur, est d'avis que l'église est assez remarquable et mérite quelque intérêt, mais il craint beaucoup que les répara­tions projetées n'aient pour effet d'altérer son caractère. Ainsi on propose de ragréer au vif des murs revêtus d'un appareil régulier. D'autres articles du devis sont d'ailleurs incompréhensibles, et il suffit de jeter les yeux dessus pour voir qu'il est rédigé avec beaucoup de négligence. Le rapporteur croit que l'on ne peut prendre aucun parti avant d'être saisi d'un projet meilleur, et il serait d'avis de le demander à l'architecte diocésain de la Corse.

Cette opinion est partagée par la Commission.

Cathédrale de Dol (Ille-et-Vilaine)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître qu'on vient de signaler au ministre d'État le mauvais état du porche de l'ancienne cathédrale de Dol. Le rapporteur est d'avis d'inviter M. Lambert à faire un rapport et en attendant de signaler la situation du porche aux autorités locales. Une très petite dépense pour arrêter des infiltrations qui deviendraient irréparables si l'on ne faisait promptement les travaux nécessaires.

Conclusions adoptées.

Verrières de l'église de L'Isle-Adam (Seine-et-Oise)

M. Mérimée, rapporteur.Sur la proposition de M. Mérimée, la Commission rejette une demande de secours adressée par le curé de L'Isle-Adam, pour le paiement de verrières qui viennent d'être placées dans l'église de cette Commune.

Chapelle Saint-Gilles de Montoire (Loir-et-Cher)

M. Mérimée, rapporteur, propose d'ajourner le projet d'acquérir la chapelle Saint-Gilles de Montoire, jusqu'à ce que les propriétaires aient réduit leur prétention.

L'ajournement est prononcé. 80/15/009/3

Église de Sainte-Catherine-de-Fierbois (Indre-et-Loire)

Par une dépêche en date du 11 septembre dernier, M. le préfet du département d'Indre-et-Loire transmet une demande formée par l'autorité locale en faveur de l'église de Sainte-Catherine-de-Fierbois.

M. Mérimée, rapporteur, pense que l'administration supérieure a fait pour l'église de Sainte-Catherine tout ce qu'elle pouvait faire et peut-être quelque chose de plus. Il ne croit pas qu'il faille ajouter quelque chose à la subvention déjà considérable qui lui a été accordée, d'autant mieux qu'il paraît qu'il s'agit de payer des travaux déjà exécutés sans autorisation.

Sur ce rapport, la Commission est d'avis de rejeter la demande du Conseil municipal.

Hôtel Bonaparte, rue de la Victoire à Paris (Seine)

M. Mérimée, rapporteur, est d'avis de renvoyer à M. le préfet de la Seine comme affaire concernant la Ville de Paris, une proposition faite par le propriétaire de l'Hôtel Bonaparte, rue de la Victoire, de rendre la Ville de Paris propriétaire de ce vaste immeuble sans aucun sacrifice de sa part, pour en faire un jardin public.

Le renvoi est adopté.

Aqueduc de Fourvière (Rhône)

M. le préfet du Rhône fait connaître au ministre que des travaux de construction sont en voie de s'exécuter près de la Porte de Fourvière, par suite desquels seraient masqués trois piliers d'aqueducs romains existant sur ce pont.

M. Mérimée, rapporteur, est d'avis de demander au préfet si les piliers de l'aqueduc appartiennent à l'État, à la Ville ou au propriétaire du terrain. Dans le cas où ils appartiendraient à la Ville ou à l'État, le rapporteur pense qu'il faudrait exiger que la construction nouvelle respectât les piliers et que l'on conservât à l'entour un espace de deux mètres au moins. Dans le cas contraire, il croit difficile d'obliger le propriétaire à s'éloigner de l'aqueduc.

Cet avis est partagé par la Commission.

Société française des Monuments historiques

M. Mérimée, rapporteur, expose que la Société française pour la conservation et la description des Monuments historiques est en instance pour être reconnue comme établissement d'utilité publique. Le Conseil d'État, estimant que cette Société peut se rapprocher en certain points de la Commission des Monuments historiques, désire connaître l'opinion du ministre d'État sur cette demande.

Après quelques observations de M. le rapporteur sur cette 80/15/009/4 question, la Commission, considérant qu'il existe déjà une Académie des Inscriptions et Belles-lettres et une Commission des Monuments historiques nommée par l'Empereur et siégeant au ministère d'État, à laquelle ressortissent toutes les affaires intéressant la conservation des monuments nationaux et toutes celles dont s'occupe la Société française, est d'avis qu'il n'y a pas lieu d'accorder l'autorisation demandée.

Exposition des dessins de la Commission

M. Vaudoyer propose à la Commission de demander au ministre l'autorisation d'exposer à la prochaine Exposition universelle le portefeuille de la Commission.

La Commission adopte cet avis.

Église de La Charité-sur-Loire (Nièvre)

Sur la proposition du secrétaire, M. Courmont, rapporteur, la Commission est d'avis de charger M. Nicolle, architecte, de préparer les dessins nécessaires à l'étude de la restauration de l'église de La Charité-sur-Loire.

Découvertes de Saint-Éloi à Fontaine-la-Soret (Eure)

M. Lenormant, rapporteur, entretient la Commission des découvertes qu'il a faites à Saint-Éloi et dont le détail a été l'objet d'un rapport à l'Académie des Inscriptions, inséré dans le Moniteur du [blanc].

Le rapporteur pense qu'il y aurait lieu d'acheter la maison qui recouvre une partie du terrain renfermant les fondations de l'église qui a dû exister à côté du baptistère qu'il a reconnu. La dépense ne serait pas considérable. M. Lenormant se réserve de faire connaître prochainement le chiffre de la dépense.

La séance est levée. 80/15/009/5


45Ce monument était classé ; ajout au crayon dans les minutes