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1950
1949
27 janvier 1950
Liste des présents :
MM. Perchet, président, directeur de l'architecture, Paquet, vice-président, Inspecteur général honoraire des Monuments historiques, le directeur général de l'Urbanisme et de l'habitation, Rabut, Inspecteur général des Ponts-et-Chaussées, Lapeyre, sous-directeur des Monuments historiques, Verdier, Inspecteur général des Monuments historiques, Verrier, idem, Herpe, idem, Huignard, idem, Lestel, idem, Trouvelot, adjoint à l'inspection générale des Monuments historiques, Bray, idem, Prieur, idem, 80/15/034/1 Jean-Pierre Paquet, adjoint à l'inspection générale des Monuments historiques, Dupont, idem, [Jules] Formigé, Inspecteur général honoraire des Monuments historiques, membre de l'Institut, Brunet, Inspecteur général honoraire des Monuments historiques, de Ségogne, maître des requêtes au Conseil d'État, 80/15/034/2 Huisman, conseiller d'État, directeur général honoraire des Beaux-arts, Lavedan, professeur à la Faculté des lettres de Paris, Paul Léon, directeur général honoraire des Beaux-arts, membre de l'Institut, Vallery-Radot, conservateur du département des Estampes à la Bibliothèque nationale, Vendryes, doyen honoraire de la Faculté des lettres de Paris, de Lestang, sous-directeur des Bâtiments, palais et ordonnances urbaines, Sorlin, chef du bureau des travaux et classements, Mme Vallée, chef du bureau des Sites. 80/15/034/3
Seine - Paris - Hôtel Lamoignon

Rapporteur : M. Herpe. (en l'absence de M. Chauvel en mission)

Le préfet de la Seine a soumis à l'administration un projet établi par MM. Jean-Pierre Paquet, Creuzot et Voix en vue de la restauration de l'hôtel Lamoignon.

Trois chapitres du devis présenté à l'appui de ce projet intéressant des parties classées de l'édifice ; leur montant s'élève à la somme de 12 250 000. Les autres chapitres visent la restauration de bâtiments non protégés au titre des Monuments historiques.

Le rapporteur estime qu'il y a lieu d'approuver ce projet qui du point de vue technique ne soulève aucune observation. Une participation de 50% pourrait être versée par l'État en ce qui concerne les travaux de restauration des parties classées.

M. Dupont appelle l'attention de la Commission sur la question de l'utilisation du monument : il est envisagé d'y installer un musée réservé au XVIe siècle. Il serait possible d'autre part d'y exposer les tapisseries de David et Bethsabée.

La Commission, après examen des plans présentés estime qu'il y a lieu d'approuver le projet de restauration transmis par la préfecture. Il conviendrait d'autre part de demander à la Ville ses intentions quant à l'utilisation de l'hôtel, cette utilisation devant commander les aménagements intérieurs qui vont être mis à l'étude.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/4

Seine-Inférieure - Auffay - château de Bosmelet

Rapporteur : M. Huignard. (en l'absence de M. Chauvel en mission)

Le château de Bosmelet à Auffray a été très gravement endommagé pendant la guerre ; les bombardements ont coupé en deux le corps de bâtiment principal, démolissant dans toute sa hauteur environ un tiers du pavillon central ; les couvertures sont à refaire entièrement ainsi qu'une grande partie des menuiseries.

Le rapporteur fait remarquer toutefois que ces dommages sont facilement réparables et qu'il serait tout à fait souhaitable que le service des Monuments historiques soit appelé à diriger les travaux de restauration de ce bel exemple d'architecture du XVIIe siècle.

M. Jullien a établi un premier devis en vue de la remise en état des maçonneries, charpentes et couvertures de l'aile droite de l'édifice. La dépense totale de remise en état du gros oeuvre du château est évaluée à environ 30 millions.

M. de Ségogne pense que cet édifice est trop endommagé pour que nous envisagions d'engager une dépense aussi importante pour sa restauration.

M. Verdier fait remarquer que la loi stipule que l'État prend en charge la restauration des édifices classés endommagés par la guerre.

M. Paquet observe de plus que pour les finances de l'État il n'y a pas de différence quelque soit le service qui se charge de la remise en état. Il est donc préférable puisqu'il s'agit d'un Monument historique que ce soit notre service d'Architecture qui fasse les travaux.

M. Jean-Pierre Paquet signale d'autre part que la moitié du château a conservé intacts ses intérieurs avec d'intéressantes boiseries. La propriétaire enfin a fait connaître qu'elle avait l'intention d'habiter à nouveau son château et d'y réinstaller le très beau mobilier qui s'y trouvait et qui a pu être sauvé.

M. Perchet propose qu'en raison des difficultés financières actuelles, nous n'exécutions pour le moment que la 1ère tranche des travaux nécessaires correspondant au devis présenté ; la propriétaire pourrait ainsi s'installer dans l'aile droite et la restauration générale serait entreprise ultérieurement. 80/15/034/5

la Commission approuve la proposition de M. le directeur. Elle adopte le principe de la restauration générale du monument par notre service. Seule ne pourra être réalisée immédiatement que la 1ère tranche de travaux intéressant la remise en état de l'aile droite.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/6

Calvados - Caen - Hôtel d'Escoville

Rapporteur : M. Huignard.

Comme suite aux précédentes délibérations de la Commission relatives à la reconstruction de la façade de l'hôtel d'Escoville détruite pendant la guerre, M. Huignard donne lecture de la lettre que vient d'adresser M. le maire de Caen aux termes de laquelle la Municipalité se range à la solution préconisée par la direction de l'Architecture et tendant à la réalisation d'une façade moderne.

La Chambre de Commerce, ayant renoncé à occuper l'immeuble, des services administratifs seront installés dans cet hôtel.

M. Perchet donne ensuite lecture de la lettre de M. Ruprich-Robert qui s'élève contre la construction d'une façade moderne et pense au contraire qu'il faut reconstituer la façade ancienne.

La Commission estime qu'il n'y a pas lieu de revenir sur la décision prise qui a été adoptée à très forte majorité par l'ensemble de ses membres.

L'assemblée précise que les projets de reconstruction de la façade devront lui être soumis pour approbation.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/7

Eure - Gisors - Hôtel de ville

Rapporteur : M. Huignard.

M. Huignard expose brièvement la situation et rend compte de la récente réunion qui s'est tenue à la direction de l'Architecture avec les intéressés au sujet des différents problèmes que pose la reconstruction de l'ancien hôtel de Ville de Gisors.

Il fait connaître qu'au terme de ces dernières négociations, deux solutions ont été envisagées :

-restauration du bâtiment central seulement, en démolissant les deux ailes ; certains services administratifs (musée et bibliothèque) pourraient y être installés : les services de l'Hôtel de ville proprement dit étant installés dans une construction neuve.

-restauration du bâtiment central en conservant l'aile du côté de l'école, avec réinstallation de l'Hôtel de ville dans ces parties de l'édifice. Il semble que l'Hôtel de ville pourrait s'y réinstaller suivant le nouveau programme arrêté par la Ville.

M. Perchet pose la question de savoir si la Commission estime qu'il y a lieu de faire un effort financier particulier pour cet édifice et de poursuivre les négociations en cours sur les bases indiquées ci-dessus.

M. [Jules] Formigé fait remarquer qu'en coupant les deux ailes, nous allons mutiler le monument et que dans ces conditions l'opération perd tout son intérêt.

M. Paquet n'a pas les mêmes appréhensions et il est très possible de conserver le corps de bâtiment central avec sa chapelle sans altérer le caractère de ces restes. 80/15/034/8

Après discussion, la Commission émet le voeu que l'Hôtel de Ville de Gisors soit conservé en adoptant l'une des solutions indiquées à condition que cette opération n'exige pas de la part de la direction de l'Architecture un effort financier pas trop considérable.

Il y a lieu pour se prononcer d'attendre les résultats de l'étude financière et technique envisagée à la réunion des administrations intéressées.

La Commission demande que cette étude soit effectuée le plus rapidement possible et lui soit soumise à une séance prochaine.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/9

Creuse - Boussac - Château

Rapporteur : M. Jean-Pierre Paquet

Le château de Boussac est un vaste édifice de la fin du Moyen Âge pittoresquement situé au flanc de la vallée de la petite Creuse, dans un très beau site. Autrefois aménagé en sous-préfecture il a subi depuis que celle de Boussac a été supprimée des affectations et des occupations aussi diverses que désastreuses qui l'ont laissé dans un état lamentable. Acheté par le département, celui-ci s'en désintéresse aujourd'hui totalement.

L'édifice nécessite actuellement des travaux de restauration urgents notamment en ce qui concerne les couvertures. Un nettoyage intérieur serait également absolument nécessaire.

M. de Ségogne souligne l'intérêt que présente ce château au point de vue touristique. Le site dans lequel se trouve le château et dont l'édifice lui-même constitue le principal élément est très visité ; il serait souhaitable de pouvoir maintenir la silhouette au moins de ce château et pour cela il conviendrait d'entretenir ses toitures.

M. Jean-Pierre Paquet fait remarquer qu'il ne s'agit pas de refaire complètement la toiture car la charpente est encore bonne mais seulement de réparer la couverture ; une dépense de 3 millions serait nécessaire pour cette opération.

La Commission, sur la proposition de M. Perchet estime qu'il y a lieu de faire les travaux de remise en état de la couverture. Une subvention devra être demandée au département.

Quant à l'aménagement des abords et de l'intérieur de l'édifice, il ne semble pas possible de l'entreprendre immédiatement. Cette question sera examinée ultérieurement et si l'opération est décidée une subvention pourrait être demandée à la Caisse des Monuments historiques.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/10

Jura - Lons-le-Saunier - Apothicairerie

Rapporteur : M. Gélis.

La Commission, conformément aux conclusions de son rapporteur, donne un avis favorable au classement de l'apothicairerie de l'hôpital de Lons-le-Saunier ; cette mesure devra comprendre le vestibule, le laboratoire et son fourneau, l'apothicairerie proprement dite compris ses armoires, boiseries et placards.

L'assemblée donne également un avis favorable au classement de la vasque qui décorait l'ancienne cuisine.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/11

Indre-et-Loire - Saint-Cyr-sur-Loire - la Bachellerie

Rapporteur : M. Trouvelot.

La Bachellerie est un domaine conçu à la fin du XVIIIe siècle et remanié au XIXe siècle. Anatole France aménage cette propriété où il fit de longs séjours et où il mourut.

Au point de vue architectural, l'immeuble est d'un intérêt moyen, mais en dehors du charme de la propriété, les souvenirs historiques qui s'y rattachent rendent souhaitable une mesure de protection au titre des Monuments historiques.

La Commission, conformément aux conclusions de son rapporteur donne un avis favorable au classement de l'ensemble de la partie centrale du domaine, c'est-à-dire ; les bâtiments, le bois, les cours, la charmille, les terrasses, le jardin et la bibliothèque qui y est édifiée.

Une étude complémentaire devra être faite en vue du classement éventuel de deux ou trois pièces se rattachant plus personnellement à Anatole France.

Enfin le service des objets mobiliers devra être invité à examiner s'il y a lieu de classer les éléments intéressants du mobilier.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/12

Gers - Larressingle - Enceinte fortifiée

Rapporteur : M. Bray.

Le village fortifié de Larresingle est un très intéressant exemple, en grande partie conservé, d'architecture militaire du XIIIe siècle ; il constitue un ensemble que rien n'est encore venu défigurer.

La Commission, conformément aux conclusions de son rapporteur, donne un avis favorable au classement de la tour d'entrée et de son pont, des parties de l'enceinte de chaque côté, au nord jusqu'à la limite est de la propriété Dugoujon, au sud jusqu'à la tour Malo comprise.

d'autre part, il conviendrait d'inscrire sur l'Inventaire supplémentaire :

-les parties de l'enceinte, tours et courtines nord, est et sud de l'enceinte, de la limite est de la maison Dugoujon au nord à la tour Malo au sud

-les maisons et terrains portant les numéros cadastraux de 470 à 479

-la croix en avant de la tour d'entrée.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/13

Tarn-et-Garonne - Bioule - château

Rapporteur : M. Bray.

Ce château dont, malgré des remaniements, les extérieurs sur la place et sur l'Aveyron offrent une masse et des détails dignes d'intérêt contient en dehors des fresques du XIVe déjà classées, des peintures murales du début du XVIe qui méritent d'être protégées.

Ces peintures se trouvent dans la salle des tournois qui occupe le retour de l'aile sud-est du château. Malheureusement ce bâtiment n'a pas été remis en état et ses couvertures nécessitent une restauration urgente.

Afin d'avoir la possibilité d'assurer la conservation des peintures de la salle des tournois, le rapporteur propose que le classement dont bénéficie déjà certaines parties du château soit étendue à l'aile contenant la salle des tournois.

La Commission approuve la proposition de son rapporteur.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/14

Seine-et-Marne - Boisdon - église

Rapporteur : M. Herpe.

L'église de Boisdon présente un intérêt très secondaire au point de vue architectural ; la Commune propriétaire l'a complètement laissée tomber en ruines. Toutes les couvertures en tuiles sont en très mauvais état, les contreforts nécessitent des réparations urgentes et toutes les vitreries en plomb sont à refaire.

M. Herpe pense que toutes les dépenses qui seraient faites pour tenter de sauver le monument seraient inutiles, car la Commune et le clergé ne feront rien pour assurer son entretien et sa conservation. Dans ces conditions, le rapporteur estime qu'il y a lieu de procéder au déclassement de ce monument.

MM. Vallery-Radot et Lavedan expriment le regret de voir disparaître cet édifice du XIIIe siècle et demandent s'il ne serait pas possible de lui trouver une affectation, le clergé ayant cessé d'y célébrer le culte.

La Commission estime qu'avant de prononcer le déclassement de l'église il y a lieu de tenter une dernière démarche auprès du préfet en vue de la conservation de l'église.

Si ces pourparlers n'aboutissent pas, il y aura lieu de déclasser l'église de Boisdon.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/15

Nièvre - La Charité-sur-Loire - Ancien Prieuré

Rapporteur : M. Gélis.

Certaines parties de l'ancienne abbaye de la Charité sur Loire sont protégées au titre des Monuments historiques soit par le classement, soit par l'inscription sur l'Inventaire, mais il a paru regrettable que l'ensemble même des restes de l'abbaye ne soient pas protégés plus efficacement.

La Commission, dans sa séance du 27 mai dernier, avait donné un avis favorable au classement des cinq travées de la salle capitulaire, du logis du prieur, de la porterie, des restes des travées du bas-côté nord de l'église.

Le préfet de la Nièvre vient de faire connaître que les propriétaires intéressés refusaient de donner leur adhésion à ces membres de classement.

La Commission estime qu'étant donné l'intérêt des vestiges de cette abbaye il y a lieu de poursuivre le classement d'office des parties susmentionnées.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/16

24 février 1950

Liste des présents de 1 à 3 (toujours les mêmes)

Liste des présents :
MM. Perchet, président, directeur de l'Architecture, le président de la section de l'Intérieur au Conseil d'État, Paquet, vice-président, Inspecteur général honoraire des Monuments historiques, le directeur de l'administration départementale et communale au ministère de l'Intérieur, Salles, directeur des musées de France, Rabut, Inspecteur général des Ponts-et-Chaussées, Lapeyre, sous-directeur des Monuments historiques, Verdier, Inspecteur général des Monuments historiques, Verrier, idem, Herpe, idem, Huignard, idem, Planchenault, idem, Lestel, idem, Trouvelot, adjoint à l'inspection générale des Monuments historiques, Bray, idem, Prieur, idem, 80/15/034/17 Jean-Pierre Paquet, adjoint à l'inspection générale des Monuments historiques, [Jules] Formigé, Inspecteur général honoraire des Monuments historiques, membre de l'Institut, Pontremoli, Inspecteur général honoraire des Bâtiments civils, membre de l'Institut, Sallez, Inspecteur général honoraire des Monuments historiques, Brunet, idem, Marcel Aubert, conservateur en chef du département de la sculpture au musée du Louvre, Bollaert, directeur général honoraire des Beaux-arts, président de la Ligue urbaine et rurale, de Ségogne, maître des requêtes au Conseil d'État, 80/15/034/18 Huisman, conseiller d'État, directeur général honoraire des Beaux-arts, Paul Léon, directeur général honoraire des Beaux-arts, membre de l'Institut, Vallery-Radot, conservateur du département des Estampes à la Bibliothèque nationale, Vendryes, doyen honoraire de la Faculté des lettres de Paris, de Lestang, sous-directeur des Bâtiments, palais et ordonnances urbaines, Bocquet, chef du bureau des travaux et classements, Brichet, chef du bureau de la documentation. 80/15/034/19
Oise - Noyon - Cathédrale

Rapporteur : M. Herpe.

M. Jean-Pierre Paquet présente tous projets relatifs à la restauration de la baie centrale de la cathédrale de Noyon.

Lors de précédentes séances la décision avait été prise de renoncer à cette reconstitution archéologique pour ne faire qu'une clôture en vitrerie.

C'est en vue de la réalisation de cette vitrerie que l'architecte en chef présente cinq esquisses.

Après présentation sur l'écran desdites esquisses, la parole est donnée à M. Marcel Aubert qui formule l'avis suivant :

Ces projets, selon lui, présentent l'inconvénient de changer l'échelon de la façade. Il semble qu'il avait été prévu dans cette baie de faire une rose suivant la tradition des cathédrales gothiques.

M. Marcel Aubert rappelle en outre que cette façade date de la fin du XIIe siècle et non du début. Si aujourd'hui elle nous paraît riche, c'est que beaucoup de ses éléments ont disparu. C'est une richesse plus apparente que réelle. Le petit réseau proposé modifierait l'aspect de la façade ce qui serait très fâcheux.

M. [Jules] Formigé fait remarquer qu'à la Sainte-Chapelle une rose a été faite qui ne date pas de la construction. A son avis il faut avoir le courage de faire quelque chose de notre époque et refuser toute solution négative.

M. Vallery-Radot précise que s'il s'agissait de terminer une oeuvre commencée ; nous pourrions adopter le point de vue de M. [Jules] Formigé mais nous avons affaire ici à un monument qui a terminé sa carrière. Introduire maintenant des éléments nouveaux ne lui paraît pas souhaitable. 80/15/034/20

M. Brunet partage cet avis et craint que nous ne puissions ne faire qu'un pastiche.

M. Verrier pense que l'on pourrait créer un réseau de fer qu'à l'extérieur compterait plus qu'un simple soutien de vitraux. Au XIIIe siècle, l'on a fait des armatures qui donnaient à la façade une certaine valeur. En utilisant un fer d'une section plus importante, il serait possible d'obtenir cette sécurité de l'oeil qui nous manque aujourd'hui dans la façade de Noyon.

M. Prieur pense que l'on pourrait mieux juger de cette question si nous avions des maquettes.

La Commission ajourne sa décision jusqu'à présentation par M. Jean-Pierre Paquet de nouvelles études, de maquettes et de photos montages.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/21

Seine - Paris - Musée de Cluny

Rapporteur : M. Huignard.

Les travaux faisant l'objet du devis présenté font partie d'un vaste projet d'ensemble de consolidation de remise en état et de présentation des bâtiments contenant le musée de Cluny.

M. Trouvelot, auteur du projet, expose à la Commission le programme des travaux proposés. Ce programme, très bien étudié et d'un très grand intérêt, reçoit l'approbation de tous les membres de la Commission.

La question du financement de l'opération retient ensuite l'attention de l'assemblée.

M. Perchet estime que la direction de l'Architecture pourra prendre à sa charge la dépense qu'entrainera la remise en état du gros oeuvre des bâtiments mais que les travaux d'aménagement et de présentation devraient être imputés sur le crédit spécial réservé à l'aménagement des musées.

M. Salles fait observer que malheureusement ce crédit spécial a été très réduit et qu'il lui est impossible d'envisager la possibilité d'engager les sommes nécessaires à la réalisation de cette opération. Il serait heureux que la direction de l'Architecture puisse faire un effort particulier pour cet édifice et aider dans une certaine mesure ses services afin de permettre l'ouverture prochaine du musée.

M. Paquet pense que, dans l'état actuel de nos crédits, il est difficile au service des Monuments historiques à qui incombent de si lourdes charges de payer des travaux qui ne sont pas de stricte consolidation.

M. Huisman appelle l'attention de la Commission sur l'intérêt qui s'attache pour notre pays à ce que tous les musées importants soient à nouveau ouverts au public. Les étrangers qui viennent de plus en plus nombreux en France ne comprendraient pas que l'on laisse plus longtemps fermé un ensemble de renommée mondiale tel que Cluny.

La Commission, après discussion, émet le voeu qu'un effort particulier soit fait par le service des Monuments historiques pour la remise en état du musée de Cluny afin d'en faciliter l'ouverture prochaine. Une aide pourrait être demandée à la Caisse des Monuments historiques et un accord spécial pourrait intervenir avec la direction des musées afin qu'un pourcentage plus élevé des recettes du droit d'entrée soit accordé à la Caisse pour l'amortissement des sommes investies.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/22

Calvados - Caen - église du Vieux-Saint-Sauveur

Rapporteur : M. Huignard.

Lors d'une précédente séance, la Commission s'était montrée en principe favorable au classement de l'église du Vieux Saint-Sauveur mais avait demandé avant de prendre une décision définitive à ce sujet que des renseignements lui soient communiqués sur les intentions de la Municipalité à l'égard de ce monument, notamment si elle comptait affecter à la restauration de l'église les dommages de guerre auxquels elle avait droit, ainsi que sur le montant de la dépense que nécessiterait la remise en état de l'édifice.

M. Huignard fait connaître d'une part que le maire de Caen est décidée à consacrer les dommages qui lui sont dus à la réfection de l'église qui deviendra un musée lapidaire, d'autre part que les travaux sont évalués à 60 millions environ.

La Commission estime qu'il y a lieu de sauver ce monument et donne un avis favorable à son classement.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/23

Marne - Reims - Chambre de Commerce

Rapporteur : M. Herpe.

La Commission, conformément aux conclusions de son rapporteur, donne un avis favorable au classement de la façade sur jardin de la Chambre de Commerce de Reims et de la toiture qui surmonte cette façade.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/24

Bouches-du-Rhône - Marseille - église Saint-Laurent

Rapporteur : M. Huignard.

La Commission, conformément aux conclusions de son rapporteur, donne un avis favorable au classement de l'église Saint-Laurent à Marseille.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/25

Seine-Inférieure - Le Havre - 3 quai de l'Île

Rapporteur : M. Huignard.

La Commission, conformément aux conclusions de son rapporteur donne un avis favorable au classement de l'immeuble sis 3 quai de l'Ile au Havre.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/26

Saône-et-Loire - La Clayette - chapelle du château

Rapporteur : M. Gélis.

La Commission, conformément aux conclusions de son rapporteur, donne un avis favorable au classement de la chapelle et du vestibule d'entrée de cette chapelle avec leur décoration murale et situés dans le château de La Clayette.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/27

Charente-Maritime - La Jarne - château de Buzay

Rapporteur : M. Trouvelot.

La Commission, conformément aux conclusions de son rapporteur, donne un avis favorable au classement des parties suivantes du château de Buzay :

- façades et toitures, y compris les perrons situés sur les façades nord et sud, du château proprement dit

-à l'intérieur du château le grand salon ; le petit salon, la chambre d'apparat, le boudoir d'hiver et le grand escalier

-le parc ainsi que la grille de clôture de l'entrée avec sa porte

Les propositions d'inscription sur l'Inventaire, approuvées par le Comité, sont également adoptées.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/28

Ille-et-Vilaine - Guipry - Halles

Rapporteur : M. Huignard.

Les Halles de Guipry nécessitent des travaux de restauration urgents ; la mise hors d'eau de l'édifice entraînera une dépense d'environ 3 millions.

Le propriétaire, qui, en 1943, avait versé une participation de 10 000 Francs à la suite d'un devis de 10.000 Francs établi à l'époque mais qui en raison des hostilités n'a pu être exécuté, refuse maintenant d'augmenter cette participation.

Le Comité a estimé qu'il était très difficile actuellement de faire un effort aussi important pour un édifice de cette nature et en a proposé le déclassement.

M. Huisman pense qu'il est regrettable d'abandonner ces halles qui du point de vue folklorique sont intéressantes.

M. Huignard fait remarquer que l'édifice se trouve très à l'écart dans l'agglomération et est très peu visité.

La Commission estime que dans les circonstances actuelles il est impossible de prendre à notre charge la restauration de ces halles et qu'il y a lieu de les déclasser. Elle tient cependant à exprimer ses regrets de se voir contrainte pour des raisons strictement financières à prendre une telle mesure.

La participation de 10 000 Francs, versés par le propriétaire en 1943, lui sera remboursée avec intérêts.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/29

28 avril 1950
Liste des présents :
MM. Perchet, président, directeur de l'architecture, le président de la section de l'intérieur au Conseil d'État, Paquet, vice-président, Inspecteur général honoraire des Monuments historiques, Savin, conseiller-maitre à la Cour des Comptes, le directeur de l'administration départementale et communale au ministère de l'Intérieur, le commissaire général au Tourisme, le directeur général de l'Urbanisme et de l'Habitation, Rabut, Inspecteur général des Ponts-et-Chaussées, Lapeyre, sous-directeur des Monuments historiques, Lestang, sous-directeur des Bâtiments civils et Palais nationaux, 80/15/034/30 Verdier, Inspecteur général des Monuments historiques, Verrier, idem, Herpe, idem, Huignard, idem, Chauvel, idem, Planchenault, idem, Lestel, idem, Gélis, adjoint à l'inspection générale des Monuments historiques, Trouvelot, idem, Bray, idem, Prieur, idem, Jean-Pierre Paquet, adjoint à l'inspection générale des Monuments historiques, Dupont, idem, Chevalier, idem, Roux-Spitz, idem, Haffner, idem, Démaret, idem, Bruneau, idem, Pontremoli, Inspecteur général honoraire des Bâtiments civils, membre de l'Institut, Brunet, Inspecteur général honoraire des Monuments historiques, Marcel Aubert, conservateur en chef du département de la sculpture au musée du Louvre, Bollaert, directeur général honoraire des Beaux-arts, président de la Ligue urbaine et rurale, Paul Deschamps, conservateur en chef du musée des Monuments français, 80/15/034/31 Huisman, conseiller d'État, directeur général honoraire des Beaux-arts, Lavedan, professeur à la Faculté des lettres de Paris, Paul Léon, directeur général honoraire des Beaux-arts, membre de l'Institut, Vallery-Radot, conservateur du département des Estampes à la Bibliothèque nationale, Vendryes, doyen honoraire de la Faculté des lettres de Paris, Bocquet, chef du bureau des travaux et classements, Brichet, chef du bureau de la documentation. 80/15/034/32
Seine - Saint-Denis - Maison de la Légion d'Honneur

Rapporteur : M. Huignard.

M. Huignard présente les divers projets établis en vue de la construction d'une infirmerie dans le parc, à proximité des bâtiments classés.

La plupart des membres de la Commission s'étonne de l'importance donnée à cette construction.

M. Pontremoli critique le plan communiqué.

M. Perchet précise que cette question intéresse le Conseil général des Bâtiments de France et que la Commission des Monuments historiques n'a aujourd'hui à juger que de l'aspect d'un bâtiment moderne élevé aux abords d'un monument classé, dans un parc classique.

Considérant la question de ce point de vue, les membres de la Commission estiment le projet trop important.

M. Perchet souligne que la modification éventuelle des plans pourra entraîner la modification des façades et propose l'ajournement de la décision.

La Commission à l'unanimité approuve cette proposition et émet le voeu que le projet soit ramené à des proportions plus modestes.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/33

Seine - Paris - Palais de l'Institut

Rapporteur : M. [blanc]

M. Perchet présente un projet de modification de l'entrée d'honneur du Palais de l'Institut qui vient d'être communiqué à l'administration.

Il s'agirait d'enlever des lions de fonte qui décorent l'entrée principale.

Plusieurs membres de la Commission s'élèvent contre ce projet et demandent que l'on supprime seulement la grille.

M. Paul Léon estime que ces lions ont un particulier intérêt, attendu qu'ils représenteraient le 1er spécimen de ce mode d'utilisation de la fonte, à Paris, sous le 1er Empire.

La Commission, tout en se montrant, en principe, défavorable à l'enlèvement envisagé estime ne pas pouvoir se prononcer, de manière définitive en l'état actuel de la question ajourne sa décision.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/34

Oise - Noyon - ancienne cathédrale Notre-Dame

Rapporteur : M. Herpe.

La fermeture de la grande baie placée au-dessus du porche, entre les deux tours de façade de la cathédrale de Noyon, pose un problème archéologique ; aucun document ancien n'en permet la reconstitution.

M. Marcel Aubert est d'avis que l'inachèvement de cette baie s'expliquerait par la présence, à l'origine, de toitures en bâtières sur le porche qui la dissimulerait en partie.

Après un examen des solutions proposées, les membres de la Commission estiment que le projet n°6, où le vide de la baie est garni de trois lancettes ogivales, celle du milieu étant plus élevée, est celui qui s'harmonise le mieux avec les autres fenêtres de l'étage.

La Commission après discussion, adopte ce projet.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/35

Calvados - Saint-Pierre-sur-Dives - Château de Carel

Rapporteur : M. Huignard.

Le château de Carel est une construction de la fin du XVIIe ou début du XVIIIe siècle, dans un cadre de pelouses, d'arbres et de douves.

M. Huignard propose pour cette demeure un classement comprenant les façades et toitures du château proprement dit, les douves qui l'entourent, le jardin en avant de la cour d'entrée, le potager, le colombier et l'allée de grands arbres, relient le château à la route de Saint-Pierre sur Dives.

La Commission adopte les conclusions du rapporteur.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/36

Finistère - Ploujean - Ossuaire

Rapporteur : M. Huignard.

L'ossuaire de Ploujean forme avec l'église classée, les vieux arbres du cimetière, la clôture de celui-ci, un ensemble pittoresque qu'il serait heureux de préserver.

M. Huignard, souligne qu'il s'agit de la faible dépense de réfection de la toiture de ce petit édifice.

Il propose, en conséquence, le classement de l'ossuaire et de l'ancien cimetière, y compris ses arbres et sa porte d'entrée.

La Commission approuve les conclusions du rapporteur.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/37

Aude - Molières - abbaye de la Rieunette

Rapporteur : M. Chauvel.

L'église de l'abbaye de Rieunette, située dans un site pittoresque, est un petit édifice, à peu près intact, témoin bien conservé de la sobre architecture cistercienne.

Ce monument appartient à l'administration des Eaux-et-Forêts, qui participerait à sa restauration ; celle-ci n'entraînerait d'ailleurs que des travaux de couverture.

M. Chauvel propose, dans ces conditions, le classement de l'ensemble de l'édifice.

Compte tenu du fait que le service affectataire est disposé à participer de manière raisonnable aux travaux à envisager les membres de la Commission, après discussion, donnent un avis favorable au classement.

La Commission demande toutefois que l'administration intervienne auprès du service des Eaux et Forêts pour obtenir une utilisation de l'édifice digne de sa qualité et susceptible d'en assurer la conservation et l'entretien.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/38

Charente-Maritime - La Rochelle - Hôtel de Fleuriau

Rapporteurs : MM. Verrier - Trouvelot

L'hôtel de Fleuriau est un hôtel du XVIIIe, bien conservé et en bon état.

M. Perchet fait remarquer que cet édifice et ses abords pourraient être menacés lors d'une succession éventuelle entre plusieurs héritiers.

M. Trouvelot propose le classement de la façade sur jardin et l'inscription à l'Inventaire supplémentaire du reste des façades et toitures.

M. Verrier propose, d'autre part, de classer, en ce qui concerne les décorations intérieures :

1°) au rez-de-chaussée : le salon d'honneur ou salon rouge avec boiseries, trumeaux peints, la grande console et les deux petites avec leurs glaces ; le petit salon, avec boiseries, console en bois peint et petite console ; le grand salon, avec boiseries, la grande console, deux petites, leurs 3 glaces et les dessus de portes ; le fumoir avec le décor peint sur toile et sur le mur et la console avec sa glace ; la salle à manger, boiseries et placard vitré faisant corps avec elles.

2°) au 1er étage : la chambre à coucher avec boiseries de l'alcôve et la grande glace dans son encadrement ; la petite chambre avec ses boiseries et l'encadrement de glace

3°) l'escalier et sa grille de fer forgé.

La Commission approuve les conclusions des rapporteurs.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/39

Charente-Maritime - Saint-Nazaire-sur-Charente - Fort Lupin

Rapporteur : M. Trouvelot.

Le Fort Lubin situé à l'estuaire de la Charente, a été construit par Vauban, mais déclassé comme fortification par l'Armée, cet édifice risque d'être vendu à une entreprise de démolition.

M. Trouvelot propose son classement pour éviter cette éventualité.

La Commission donne un avis favorable au classement, étant entendu qu'il doit s'agir d'un classement comme ruine.

Pour extrait conforme -la secrétaire - G. Vauquelin 80/15/034/40

Indre-et-Loire - Tours - Tour 8 rue Baleschoux

Rapporteur : M. Trouvelot.

La Commission a donné précédemment un avis favorable au classement de certains vestiges de l'enceinte de la Martinopole à Tours. Il s'agit de la tour A du plan (îlot S) et de la partie du mur située hors de l'alignement postérieur des maisons dans l'îlot U.

Le M.R.U (ministère de la reconstruction et de l'urbanisme) et le syndicat de remembrement ont accepté le principe du classement de la tour mais s'opposent au maintien des vestiges de l'îlot U qui gênent la reconstruction du quartier.

M. Trouvelot fait remarquer que ces ruines n'ont qu'un intérêt historique, mais que leur intérêt architectural est inexistant ; leur conservation serait d'ailleurs très difficile.

La Commission après discussion estime que, compte tenu de la gêne qu'apporte le maintien des vestiges de l'îlot U à la réalisation du plan d'urbanisme, il est très difficile d'imposer leur conservation et qu'il y a lieu, en conséquence, de ne pas poursuivre leur classement.

Par contre, la Commission maintient un avis favorable au classement de la tour A du plan îlot S.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/41

Haute-Garonne - Toulouse - Hôtel Dumay

Rapporteur : M. Bray.

L'hôtel Dumay est un des rares hôtels de Toulouse témoignant de l'influence de la Renaissance italienne. En bon état, avec une cour à portiques, il est destiné par la Société des Toulousains de Toulouse, dont il est la propriété, à devenir un musée du Vieux Toulouse.

M. Bray propose le classement des façades sur rue et sur cour et des toitures.

La Commission adopte les conclusions du rapporteur.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/42

Tarn-et-Garonne - Piquecos - château

Rapporteur : M. Bray.

Le château de Piquecos assez mutilé est inscrit à l'Inventaire supplémentaire ; au 1er étage la chapelle située dans la tour montre une suite intéressante de peintures du XVIe siècle.

M. Deschamps fait remarquer tout l'intérêt de ces fresques dont le classement est proposé.

Après une intervention de M. Paul Léon qui en propose la dépose pour les sauver, la Commission demande une étude complémentaire, afin d'envisager la solution à adopter ; achat par l'État et dépose ou maintien sur les lieux avec fixation et nettoyage.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/43

Hautes-Pyrénées - Aragnouet - église des Templiers

Rapporteur : M. Bray.

L'arrêté de classement de l'église des Templiers, ne fait pas mention du clocher pignon, isolé. Cet édifice à arcatures très simple, est d'un bel effet dans le cadre grandiose des Pyrénées et M. Bray propose qu'il soit également classé.

La Commission donne un avis favorable à cette proposition.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/44

Bas-Rhin - Natzwiller - camp du Struthof

Rapporteur : M. Prieur.

M. Prieur propose l'inscription sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques des terrains situés aux abords du Camp du Struthof, menacés par un projet d'exploitation de carrières.

La Commission donne un avis favorable à la proposition de son rapporteur.

La secrétaire - G. Vauquelin 80/15/034/45

19 mai 1950
Liste des présents :
MM. Perchet, président, directeur de l'architecture, le président de la section de l'intérieur au Conseil d'État, Paquet, vice-président, Inspecteur général honoraire des Monuments historiques, Savin, conseiller-maitre à la Cour des Comptes, le directeur général de l'Aménagement du territoire au ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme, Rabut, Inspecteur général des Ponts-et-Chaussées, Lapeyre, sous-directeur des Monuments historiques, Verdier, Inspecteur général des Monuments historiques, Verrier, idem, Herpe, idem, Huignard, idem, Chauvel, idem, Planchenault, idem, Lestel, idem, Gélis, adjoint à l'inspection générale des Monuments historiques, Trouvelot, idem, Bray, idem, Prieur, idem, 80/15/034/46 Jean-Pierre Paquet, adjoint à l'inspection générale des Monuments historiques, Dupont, idem, Bitterlin, idem, [Jules] Formigé, Inspecteur général honoraire des Monuments historiques, membre de l'Institut, Pontremoli, Inspecteur général honoraire des Bâtiments civils, membre de l'Institut, Collin, Inspecteur général honoraire des Monuments historiques, Ruprich-Robert, idem, G. Faure, idem, Sallez, idem, Tillet, idem, Brunet, idem, Marcel Aubert, conservateur en chef du département de la sculpture au musée du Louvre, Bollaert, directeur général honoraire des Beaux-arts, président de la Ligue urbaine et rurale, de Ségogne, maître des requêtes au Conseil d'État, Paul Deschamps, conservateur en chef du musée des Monuments français, 80/15/034/47 Gasquet, président du Touring club de France, Huisman, conseiller d'État, directeur général honoraire des Beaux-arts, Lavedan, professeur à la Faculté des lettres de Paris, Paul Léon, directeur général honoraire des Beaux-arts, membre de l'Institut, Vendryes, doyen honoraire de la Faculté des lettres de Paris, Bocquet, chef du bureau des travaux et classements, Brichet, chef du bureau de la documentation. 80/15/034/48

Conformément aux dispositions du décret du 4 avril 1950 instituant une délégation permanente de la :

1ère section (Monuments historiques) de la Commission supérieure des Monuments historiques,

il est procédé à la désignation des 5 membres élus de cette délégation.

Résultat du 1er tour de scrutin.

Ont obtenu : Nombre de votants : 34 - Majorité absolue : 18 voix

M. Paquet, vice-président de la Commission supérieure des Monuments historiques, Inspecteur général honoraire des Monuments historiques : 30 voix

M. Marcel Aubert, membre de l'Institut, conservateur en chef du département de la sculpture au musée du Louvre : 28 voix

M. Paul Deschamps, membre de l'Institut, conservateur du musée des Monuments français, directeur de l'office de documentation des Monuments historiques : 24 voix

M. Paul Léon, membre de l'Institut, directeur général honoraire des Beaux-arts : 24 voix

M. Huisman, conseiller d'État, directeur général honoraire des Beaux-arts : 15 voix

M. de Ségogne, conseiller d'État, vice-président de la Ligue urbaine et rurale : 13 voix

M. Lavedan, professeur à la Faculté des lettres de Paris : 8 voix

M. le directeur général Aménagement du territoire (ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme) : 7 voix

M. [Jules] Formigé, membre de l'Institut, Inspecteur général honoraire des Monuments historiques : 5 voix

M. Vallery-Radot, conservateur du département des Estampes à la Bibliothèque nationale : 3 voix

M. Pontremoli, membre de l'Institut, Inspecteur général honoraire : 3 voix 80/15/034/49

M. Bollaert, directeur général honoraire des Beaux-arts. : 2 voix

Madame de Maillé, présidente de La Sauvegarde de l'art français : 2 voix

M. Grenier, membre de l'Institut, professeur au Collège de France : 1 voix

M. Savin, conseiller-maître à la Cour des Comptes : 1 voix

M. Merlin, secrétaire perpétuel de l'Académie des Inscriptions et Belles-lettres : 1 voix

M. Gasquet, président du Touring club de France. : 1 voix

M. Debidour, Inspecteur général Ville de Paris : 1 voix

M. Brunet, Inspecteur général honoraire des Monuments historiques : 1 voix

Sont élus : MM. Paquet, Marcel Aubert, Paul Deschamps, Paul Léon.

Il est alors procédé à un 2ème tour de scrutin dont les résultats sont les suivants :

M. Huisman : 18 voix - M. de Ségogne : 15 voix - M. [Jules] Formigé : 1 voix - est élu : M. Huisman

La délégation permanente sera ainsi composée :

M. Paquet, vice-président de la Commission supérieure, Inspecteur général honoraire des Monuments historiques,

M. Marcel Aubert, membre de l'Institut, conservateur en chef du département de la sculpture au musée du Louvre,

M. Paul Deschamps, membre de l'Institut, conservateur du musée des Monuments français, directeur de l'Office de documentation des Monuments historiques,

M. Paul Léon, membre de l'Institut, directeur général honoraire des Beaux-arts,

M. Huisman, conseiller d'État, directeur général honoraire des Beaux-arts.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/50

Seine-et-Oise - Versailles - Palais et domaine

Rapporteurs - MM. Bitterlin et Japy

M. de Villenoisy lit le rapport établi à la suite de la visite à Versailles d'une délégation de la Commission des Monuments historiques

Après des explications techniques données par MM. Bitterlin et Japy, la Commission approuve les conclusions de la délégation et émet le voeu que le Parlement donne à l'administration la possibilité financière de réaliser le très gros effort qui doit être fait à Versailles.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/51

Seine - Paris - Palais de l'Institut

Rapporteur : M. Paquet.

La Commission est à nouveau saisie d'un projet tendant à la suppression des lions de fonte qui se trouvent devant la façade de l'Institut.

L'opération n'entraînerait aucune dépense pour l'État, car celle-ci serait supportée par la Ville de Boulogne à qui les lions seraient remis pour constituer une fontaine.

M. Paquet lit un rapport sur l'histoire des lions de fonte qui décorent l'entrée principale du palais de l'Institut. Il expose les souvenirs qui s'y rattachent et les changements apportés à leur disposition.

Certains membres de la Commission estiment que la façade doit être restituée en son état primitif. D'autres, sans méconnaître l'intérêt de cette restitution, regretteraient la disparition d'adjonctions, devenues historiques.

M. Perchet fait observer qu'il faudra un jour prochain, rendre à la façade de l'Institut son aspect primitif et supprimer les lions. L'occasion s'en présente, et tous les frais d'enlèvement doivent être supportés par la Ville de Boulogne-sur-Seine.

Le président met aux voix.

La Commission se prononce pour l'enlèvement par 15 voix contre 5.

Il est précisé toutefois que l'enlèvement des lions devra s'accompagner de celui des grilles.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/52

Finistère - Ploujean - Chapelle Sainte-Geneviève

Rapporteur : M. Huignard.

La chapelle Sainte-Geneviève de Ploujean est dans un état d'abandon total. Elle menace de tomber en ruines si l'on n'intervient pas rapidement.

M. Huignard expose que la restauration de l'édifice, s'élèverait à 4 000 000. Or, le propriétaire ne peut y participer ; seule une aide très faible du département pourrait être attendue, les frais devraient donc être supportés presque entièrement par le service des Monuments historiques

Par suite des circonstances financières actuelles, il ne peut être entrepris de pareils travaux pour un édifice d'un intérêt relatif. La chapelle serait donc condamnée à l'écroulement.

Cependant, le recteur d'une paroisse voisine s'offre de la déposer et remonter à ses frais, à quelques kilomètres de là.

Le rapporteur présente que dans l'alternative ; écroulement sur place ou transfert, la dernière solution paraît la meilleure.

La Commission après discussion adopte la conclusion du rapporteur.

Les travaux de dépose et de remonte de la chapelle devront être contrôlés par le service d'Architecture des Monuments historiques

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/53

Seine - Paris - Hôtel des Invalides

Rapporteur : M. Chauvel.

M. Chauvel expose une demande présentée par l'autorité militaire. Il s'agit de la construction d'antennes métalliques et de réseaux de câbles, pour liaisons radioélectriques, sur plusieurs toitures des Invalides.

Le rapporteur fait remarquer l'aspect inesthétique de cette installation.

M. Jean-Pierre Paquet signale que le projet entraîne l'ouverture de lucarnes nouvelles et que les charpentes anciennes des Invalides, n'ont pas été conçues pour supporter ces charges. D'autre part, nous ne devons pas tolérer sur nos édifices des installations qui pourraient les transformer en objectifs militaires en temps de guerre.

La Commission à l'unanimité adopté ces conclusions et donne un avis formellement défavorable au projet présenté.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/54

Seine - Paris - Palais du Louvre

M. Bollaert, en fin de séance propose qu'à l'occasion de l'exposition internationale de 1955 à Paris, il soit prévu, la construction de bâtiments administratifs, permettant l'évacuation par le ministère des Finances des parties du Palais du Louvre, occupées par ses services.

A l'unanimité, la Commission des Monuments historiques s'associe à ce voeu et demande que la direction de l'Architecture intervienne auprès des services compétents dans le sens souhaité par M. Bollaert.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/55

Eure - Le Neubourg - église (vitraux)

Rapporteur : M. Verrier.

M. Verrier expose l'alternative où se trouve l'administration au sujet des vitraux de l'église du Neubourg, comme d'ailleurs pour ceux de plusieurs autres édifices.

Les vitraux de l'église du Neubourg qui étaient un exemple typique du mauvais goût de l'art verrier au XIXe siècle ont été partiellement endommagés par la guerre.

La question se pose de savoir si nous devons dépenser des crédits pour réparer cette mauvaise vitrerie ou la remplacer par des vitraux simples avec quelques personnages ou des représentations symboliques même si la dépense doit être un peu plus élevée.

Le rapporteur estime que c'est cette dernière solution qui doit être adoptée, non seulement pour l'église du Neubourg, mais également dans tous les cas où un problème analogue se pose.

La Commission après un long échange de vue, se range aux conclusions de M. Verrier.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/56

30 juin 1950
Liste des présents :
MM. Perchet, président, directeur de l'architecture, Paquet, vice-président, Inspecteur général honoraire des Monuments historiques, le directeur général de l'Aménagement du territoire, Lapeyre, sous-directeur des Monuments historiques, Verdier, Inspecteur général des Monuments historiques, Verrier, idem, Herpe, idem, Huignard, idem, Chauvel, idem, Planchenault, idem, Lestel, idem, Gélis, adjoint à l'inspection générale des Monuments historiques, Trouvelot, idem, Bray, idem, Prieur, idem, 80/15/034/57 Jean-Pierre Paquet, adjoint à l'inspection générale des Monuments historiques, Dupont, idem, [Jules] Formigé, Inspecteur général honoraire des Monuments historiques, membre de l'Institut, G. Faure, Inspecteur général honoraire des Monuments historiques, de Ségogne, maître des requêtes au Conseil d'État, Paul Deschamps, conservateur en chef du musée des Monuments français, 80/15/034/58 Debidour, Inspecteur général des services de protection historique et esthétique de Paris, Gasquet, président du Touring club de France, Vallery-Radot, conservateur du département des Estampes à la Bibliothèque nationale, de Lestang, sous-directeur des Bâtiments, palais et ordonnances urbaines, Bocquet, chef du bureau des travaux et classements. 80/15/034/59
Pouvoirs de la délégation permanente

M. Perchet demande à la Commission supérieure de bien vouloir préciser les pouvoirs qu'elle entend confier à la délégation permanente, en application des dispositions de l'article 4 (article II) du décret du 4 avril 1950.

Après avoir délibéré, la Commission supérieure des Monuments historiques donne pouvoir à la délégation permanente d'émettre en son nom des avis sur :

1°) les propositions d'inscription à l'Inventaire supplémentaire

2°) les affaires qui requièrent célérité

3°) d'une façon générale, sur toutes les affaires et les projets de travaux, quelque soit leur montant, lorsqu'ils ne posent pas une question qui engage la doctrine du service des Monuments historiques.

La Commission devra être saisie, lorsque deux des membres de la délégation permanente qui ont été élus par elle, en font la demande.

D'autre part, l'assemblée demande qu'un compte rendu lui soit présenté à la fin de chaque semestre sur les principales affaires instruites par la délégation permanente et sur les projets de travaux les plus importants qui ont été engagés.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/60

Somme - Amiens - Maison du Sagittaire - conservation de la façade

Rapporteur : M. Herpe.

Le magasin de nouveautés à Amiens sous l'enseigne de la "Belle Indienne" a été détruit par la guerre en 1940.

Il comprenait la maison du "Sagittaire" dont la façade est classée parmi les Monuments historiques.

Cette façade a beaucoup souffert de l'incendie qui a détruit le magasin, mais elle est toujours en place, consolidée par des étais et protégée contre les intempéries par le service des Monuments historiques.

L'idée de conserver cette façade a été admise par son propriétaire, qui désirait pourtant sa démolition.

Un projet a été établi qui prévoit dans la reconstruction du magasin la conservation de la façade classée.

Ce projet provoque les plus vives réserves de la part de la Commission.

Une discussion est ouverte d'où il ressort qu'il ne peut y avoir aucune solution satisfaisante du point de vue esthétique pour incorporer cette façade consolidée dans les nouveaux magasins de la "Belle Indienne". 80/15/034/61

D'autre part des difficultés techniques très grandes sont à prévoir étant donné l'état de la construction dont la pierre est détériorée par l'incendie. En outre la conservation de la façade ainsi consolidée ne serait peut-être pas de très longue durée.

M. Perchet, et avec lui la plupart des membres de la Commission, se demande s'il est raisonnable d'imposer une lourde servitude au propriétaire pour de tels résultats.

Plusieurs membres, en particulier M. Paul Deschamps et Jacques Dupont estiment qu'aucune solution satisfaisante ne pouvant être envisagée, il est préférable pour l'esthétique de transporter la façade à un autre emplacement, plutôt que de l'incorporer sur place à une construction avec laquelle elle ne peut s'accorder.

M. Herpe, appuyé par M. Paquet, formule alors les plus expresses réserves quant aux possibilités de réaliser une telle opération, où l'état de la pierre.

Une discussion technique s'engage à ce sujet d'où il ressort que le transfert peut être envisagé, sans qu'il y ait toutefois les garanties absolues quant à son résultat.

Plusieurs membres estiment qu'il vaut mieux tenter l'opération que d'accepter le projet présenté.

d'ailleurs, s'il n'est pas certain que l'on puisse reconstituer fidèlement la façade dont la pierre pourra s'effriter, il sera cependant possible de la remonter en l'état où se trouveraient les matériaux et de la conserver comme vestige.

M. de Ségogne appelle alors l'attention de la Commission sur les incidences financières de l'opération et demande s'il est opportun d'entreprendre de tels travaux dans les circonstances actuelles.

M. Verrier expose alors ses craintes sur les réactions de l'opinion publique locales, et notamment des Antiquaires de Picardie, dans le cas où nous abandonnerions la façade du Sagittaire.

Après une longue discussion, la Commission est d'avis que l'idée d'incorporer cette façade dans une construction neuve doit être abandonnée, et qu'il y a lieu d'étudier dans quelles conditions son transfert pourrait être réalisé dans les meilleurs conditions techniques et, en même temps, avec les moindres frais.

M. Lafon, auteur de l'étude, est alors entendu.

M. Perchet, tout en rendant hommage aux efforts qu'il a faits pour conserver la façade ancienne, lui expose que la Commission est arrivée à cette conclusion qu'aucune solution 80/15/034/62 vraiment satisfaisante n'était possible, il est préférable de renoncer à maintenir ladite façade à son emplacement primitif. Il lui demande de pressentir le M.R.U et le propriétaire au sujet du transfert de ce vestige à un endroit à déterminer.

La Commission, sur la proposition de M. de Ségogne, demande que le propriétaire soit appelé à participer aux frais de transfert.

Il est ensuite décidé qu'une délégation se rendra sur place pour examiner la question sous son nouvel aspect. Cette délégation comprendra notamment M. Herpe, MM. Deschamps et Dupont.

M. Verrier demande que les Antiquaires de Picardie soient informés de nos décisions et des raisons qui les motivent.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/63

Somme - Amiens - Déplacement de la façade du théâtre

Rapporteur : M. Herpe.

M. Herpe expose que le plan d'aménagement de la ville d'Amiens, en élargissant la rue des Trois cailloux, a laissé la façade classée du théâtre en saillie de 3 mètres environ sur le nouvel alignement.

La façade fait donc obstacle à la circulation et son déplacement a été envisagé.

Parmi toutes les propositions qui ont été faites, celle qui consistait à déplacer d'un seul bloc toute la façade, sans procéder à aucune dépose partielle, a paru la meilleure comme devant assurer dans les conditions les plus favorables sa conservation.

Aucune modification, en effet, ne serait apportée à l'apparence de cette façade, à son orientation, à sa situation dans la ville et aucune atteinte ne serait portée à son état.

M. Sallez est alors entendu.

Il fait un exposé à la Commission sur l'état des travaux d'étaiement en cours et sur les différentes phases qui précéderont le reculement de la façade pour atteindre le nouvel alignement.

M. Perchet, au nom de l'assemblée, félicite M. Sallez sur les travaux déjà accomplis et sur l'ensemble du projet qui a été étudié d'une manière très approfondie.

La Commission exprime le voeu d'être informée lors de l'achèvement de ces travaux très délicats.

M. Prieur demande l'envoi d'une délégation sur place lorsque les travaux de déplacement de la façade seront commencés.

Plusieurs membres de la Commission estiment que, vu l'intérêt de ces travaux, un film documentaire pourrait être tiré retraçant les différentes phases du programme de reculement. 80/15/034/64

M. de Ségogne signale qu'il y a une firme spécialisée dans ces travaux, c'est la société Atlantic Film et qu'il serait possible de faire appel à ses services.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/65

Aude - Cucugnan - Château de Quéribus

Rapporteur : M. Chauvel.

M. Chauvel expose que les travaux prévus au devis de 4 002 761 Francs sont nécessaires si l'on veut conserver les belles ruines que constitue le château de Queribus. Il indique que les prévisions de ce devis ont été établies en tenant compte d'une subvention de deux millions de la Caisse des Monuments historiques

Il fait remarquer, en outre, qu'il y aura de grosses difficultés de participation du fait d'un climat psychologique local peu favorable. En effet, le village de Cucugnan, sans grandes ressources, attend depuis longtemps la réalisation du projet d'adduction d'eau et les habitants estiment préférable ces travaux indispensables à ceux du château qu'ils considèrent comme beaucoup moins urgents.

Un avis favorable à la réalisation de ces travaux est donné par l'ensemble de la Commission qui estime que ces ruines ont une valeur historique très grande puisqu'elles furent autrefois la limite des frontières du royaume de France.

M. Perchet, tout en admettant ce point de vue, émet cependant une objection sur l'opportunité de ces travaux en raison de la situation budgétaire. Il craint que cette opération paraisse inopportune aux services des Finances.

M. Bocquet insiste sur l'opportunité de ces travaux. Il demande d'ailleurs, fort de l'avis de la Commission, qu'une subvention plus importante soit sollicitée de la Caisse nationale des Monuments historiques

La Commission est d'avis d'autoriser l'opération à titre exceptionnel et de demander à la Caisse une subvention égale au montant total des travaux soit 4 millions.

Pour extrait conforme, G. Vauquelin. 80/15/034/66

Oise - Avrechy - église

Rapporteur : M. Herpe.

L'église d'Avrechy est un édifice de petites dimensions, mais de très jolies proportions, située au milieu du cimetière du village à flanc de coteau dans le paysage agréable de la vallée d'Acre.

A l'heure actuelle, la toiture de l'édifice est en très mauvais état et c'est la raison pour laquelle la commune a décidé de faire un effort particulièrement méritoire en contractant un emprunt d'un million pour sa remise en état. Cette somme ne sera malheureusement pas suffisante pour faire un travail correct.

M. Jean-Pierre Paquet, architecte en chef du monument estime en effet à 3 millions environ les travaux de restauration nécessaires. Seul le classement permettrait d'exécuter une restauration qui donnerait toute satisfaction aussi bien du point de vue de l'aspect que de la solidité.

La Commission approuve les conclusions de son rapporteur et donne un avis favorable au classement de l'église et du cimetière.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/67

Oise - Crépy-en-Valois - portes de la ville

Rapporteur : M. Herpe.

Les portes de Paris et Saint-Lazare, élevés au XIIIe siècle, faisaient à la ville de Crépy en Valois des entrées monumentales. Elles sont inscrites à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques.

L'un des pilastres de la porte Saint-Lazare a été renversé par un camion militaire et rien n'a été fait jusqu'à ce jour pour remédier à cette situation.

M. Herpe présente une proposition de classement pour la porte de Paris, mais est d'avis que la Porte Saint-Lazare très mutilée, soit rayée de l'Inventaire supplémentaire.

La Commission adopte les conclusions du rapporteur.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/68

Seine-et-Oise - Brunoy - église

Rapporteur : M. Herpe.

L'église de Brunoy date des XIIIe et XVIe siècles ; elle est intéressante par sa belle décoration intérieure, en lambris sculptés, peints et dorés et un parfait état de conservation.

M. Herpe propose le classement de cette décoration.

La Commission adopte les conclusions de son rapporteur.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/69

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Manche - Appeville - église

Rapporteur : M. Huignard.

L'église d'Appeville, située en bordure des marais de Carentan, n'est pas encore protégée. Elle est cependant intéressante et mérite d'être classée parmi les Monuments historiques

Datant du XIIIe siècle, cet édifice est composé d'un choeur couvert par des voûtes sexpartites, d'un transept avec sur la croisée une belle tour lanterne sur voûte à huit compartiments et d'une nef de six travées précédée d'un petit porche.

La flèche en pierre sur la tour centrale a été élevée au XVIe siècle.

Les bonnes proportions de cette église, son architecture sobre mais bien ordonnée et aussi sa situation agréable dans le cimetière de la localité justifient le classement.

La Municipalité d'Appeville dispose d'autre part de moyens financiers qui lui permettront de participer aux travaux de restauration qui seront à prévoir, en ce qui concerne les couvertures, dans un avenir assez proche.

La Commission supérieure partage l'avis de son rapporteur et donne son accord au classement de l'église et de son cimetière.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/70

Hérault - Fontes - Église

Rapporteur : M. Chauvel.

L'église de Fontes est inscrite à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques. C'est un édifice intéressant ; cependant, M. Chauvel estime qu'en raison des circonstances actuelles il ne serait pas opportun d'en prononcer le classement.

Toutefois, il demande que le cimetière, planté de beaux arbres, qui font à l'église un cadre mettant son architecture en valeur, soit également inscrit à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques.

La Commission adopte les conclusions de son rapporteur et décide d'étendre l'inscription à l'Inventaire supplémentaire au cimetière entourant l'église.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/71

Isère - Ternay - église et cloître

Rapporteur : M. Chauvel.

L'église de Ternay remonte au XIIe siècle et garde quelques travées de son cloître romain. Elle constituait avec ses dépendances l'ancien prieuré de Cluny. Elle comprend une nef unique, un transept dont les deux bras se terminent à l'est par une absidiole demi-circulaire. Son aspect est très austère. Les constructions ont été réparées par le ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme et sont en très bon état.

M. Chauvel propose le classement de l'église et du cloître.

La Commission adopte les conclusions de son rapporteur et donne son accord à la mesure proposée.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/72

Indre-et-Loire - Rigny-Ussé - château

Rapporteur : M. Trouvelot.

La chapelle du château est seule classée et M. Trouvelot estime que le château très intéressant malgré quelques restaurations et adjonctions faites au XVIIe siècle mérite largement le classement. C'est une construction présentant des qualités architecturales remarquables et d'une grande élégance. La présentation de quelques photos confirme cette opinion.

La Commission partage le sentiment de son rapporteur et donne son accord au classement des façades et toitures du château proprement dit, avec ses fossés et ses terrasses, des pavillons d'entrée, de l'orangerie, des communs et du parc.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/73

Maine-et-Loire - Parnay - église

Rapporteur : M. Trouvelot.

L'église de Parnay nécessite des travaux de restauration importants, de graves désordres apparaissant dans l'édifice qui glisse sur le coteau de tuffeau. Les murs du côté Loire sont actuellement suspendus au bord d'un vide de 20 mètres de hauteur.

M. Trouvelot expose que la Commission des Monuments historiques avait déjà donné son accord de principe au classement dans sa séance du 25 juin 1948, mais avait demandé à être renseigné sur le montant des participations qui pourraient être réunies pour la remise en état de l'édifice dont le coût s'élèverait à 4 millions environ.

Les divers fonds de concours demandés par l'administration se trouvant aujourd'hui réunis, rien ne s'oppose plus à la réalisation de la mesure envisagée qui est la seule façon de sauver l'édifice.

La Commission donne son accord au classement de l'église.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/74

Dordogne - Saint-Crépin-et-Carlucet - église et cimetière

Rapporteur : M. Paquet.

Le prieuré de Carlucet constitue un ensemble pittoresque et plein de charme. Malheureusement l'état des constructions laisse prévoir la ruine à plus ou moins brève échéance. Les travaux qui seraient à envisager pour sa sauvegarde seraient très importants.

En l'état actuel de la situation financière et vu le montant élevé du crédit qui serait nécessaire à sa restauration M. Paquet ne croit pas devoir, malgré tous ses regrets, proposer le classement de l'édifice.

La Commission partage le point de vue de son rapporteur et s'associe à ses regrets de ne pouvoir entreprendre la sauvegarde de cet immeuble charmant. Elle propose qu'il fasse l'objet d'une inscription au casier archéologique.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/75

Haute-Loire - Presailles - château de Vachères

Rapporteur : M. Paquet.

Le château de Vachères est une importante construction féodale des XIIIe et XIVe siècles, situé à une douzaine de km du bourg de Monastier. C'est une sorte de gros donjon, cantonné de 4 tourelles, imposant dans son aspect rustique et encore harmonieux malgré les importants percements effectués au XVIIIe siècle.

Il est décoré de boiseries remarquables qu'il serait désirable de classer. Malheureusement le propriétaire, M. le comte de Salmon de Loiray, consulté sur ce projet, est très réticent. Toutefois, il consent au classement de l'extérieur.

La Commission après avoir admiré l'abondante documentation photographique qui lui est soumise émet un avis favorable au classement de l'ensemble du château.

De nouveaux pourparlers pourraient être entrepris avec le propriétaire pour l'amener à revenir sur sa décision et donner son accord au classement de la décoration intérieure.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/76

Seine-et-Oise - La Roche-Guyon - maison à pans de bois

Rapporteur : M. Herpe.

Cette maison, propriété de M. Longin, qui était édifiée à l'angle de la rue aux Prêtres et de la rue de Poissy (actuellement rue du Général Leclerc) a été totalement détruite par faits de guerre.

M. Herpe propose donc son déclassement.

La Commission donne son accord à la proposition de son rapporteur.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/77

Bouches-du-Rhône - Marseille - restes d'un mur grec

Rapporteur : M. Chauvel.

Les vestiges de ce mur ont été détruits par faits de guerre en 1945. Des remblais ont été faits à leur emplacement.

M. Chauvel demande en conséquence, leur radiation de la liste des Monuments historiques classés.

M. [Jules] Formigé appelle l'attention de la Commission sur le fait que des substructions de ce mur doivent exister encore.

La Commission ajourne sa décision et demande qu'il soit procédé à une nouvelle étude de la question.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/78

Seine - Paris - Boulevard des Invalides - hôtel de Rohan ou de Damas d'Anlezy

Rapporteur : M. Chauvel.

La Commission est appelée à délibérer sur le projet de construction au 35 boulevard des Invalides, à l'emplacement de l'ancien hôtel de Damas d'Anlezy et à proximité immédiate de l'hôtel de Jarnac et de divers autres édifices classés, notamment de l'hôtel des Invalides, d'un bâtiment à usage commercial par les Établissements Roussel.

La Commission n'étant saisie d'aucun projet ferme, aucun plan ou dessin ne lui est soumis en ce qui concerne le terrain du boulevard des Invalides, mais seulement un modèle d'immeuble qui répondrait aux besoins des Établissements Roussel estime qu'elle ne pourra donner son avis sur la construction projetée que lorsqu'elle aura une étude conçue spécialement pour l'emplacement choisi.

La Commission demande, toutefois, que des conversations soient amorcées avec la direction des Établissements Roussel pour leur faire connaître le point de vue de la direction de l'Architecture et les orienter dans la voie qu'il conviendrait de suivre, notamment en ce qui concerne la hauteur de l'immeuble, son reculement de 5 à 6 mètres par rapport au boulevard des Invalides et la nécessité de planter quelques arbres qui masqueraient la façade.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/79

23 octobre 1950
Il n'y a pas de liste des présents.
Lot-et-Garonne - Agen - musée

Rapporteur : M. Bray.

M. Bray expose que le musée municipal d'Agen, composé de trois hôtels anciens, enserrant une cour qui vient d'être dégagée.

Un devis (n°800/50) a été établi par M. l'architecte en chef Mastorakis en vue de la restauration de trois façades autour de cette cour.

Deux de ces façades (est et nord) ne seront que des reconstitutions. Seule la 3ème façade (ouest) présente assez d'éléments subsistants pour être remise en état par le service des Monuments historiques.

La délégation donne un avis favorable à l'exécution des travaux envisagés, mais elle demande que seule la façade ouest soit restaurée avec l'aide financière du service des Monuments historiques qui n'exercera pour les deux autres qu'une mission de contrôle. Elle demande à M. Bray d'inviter l'architecte en chef à réexaminer la question et à scinder le devis qu'il a présenté en deux parties : les travaux qui seront exécutés aux frais de la Ville et ceux pour lesquels le service des Monuments historiques accordera une participation de moitié.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/80

24 novembre 1950
Liste des présents :

MM. Perchet, président, directeur de l'architecture, Paquet, vice-président, Inspecteur général honoraire des Monuments historiques, le directeur de l'administration départementale et communale au ministère de l'Intérieur, Rabut, Inspecteur général des Ponts-et-Chaussées, Lapeyre, sous-directeur des Monuments historiques, Verdier, Inspecteur général des Monuments historiques, Verrier, idem, Herpe, idem, Chauvel, idem, Planchenault, idem, Lestel, idem, Gélis, adjoint à l'inspection générale des Monuments historiques, Trouvelot, idem, Bray, idem, Prieur, idem, 80/15/034/81 Jean-Pierre Paquet, adjoint à l'inspection générale des Monuments historiques, Dupont, idem, [Jules] Formigé, Inspecteur général honoraire des Monuments historiques, membre de l'Institut, G. Faure, inspecteur général honoraire des Monuments historiques, Sallez, idem, 80/15/034/82 Brunet, idem, de Ségogne, maître des requêtes au Conseil d'État, Huisman, conseiller d'État, directeur général honoraire des Beaux-arts, Lavedan, professeur à la Faculté des lettres de Paris, Paul Léon, directeur général honoraire des Beaux-arts, membre de l'Institut, Vendryes, doyen honoraire de la Faculté des lettres de Paris, Bocquet, chef du bureau des travaux et classements. 80/15/034/83

Loiret - Saint-Benoît-sur-Loire - Abbaye

Le projet de construction de la nouvelle abbaye de Saint-Benoît de Fleury à Saint-Benoît-sur-Loire, avait déjà reçu l'accord de principe de la Commission des Monuments historiques le 27 février 1948, sous réserve que les nouveaux bâtiments soient écartés du croisillon sud de l'église abbatiale et que leur hauteur soit diminuée.

Un nouveau projet tenant compte de ces prescriptions a été soumis à la délégation permanente de la Commission supérieure le 9 octobre dernier.

Cette assemblée a estimé que le projet s'harmoniserait heureusement avec l'église abbatiale et a donné un avis favorable à sa réalisation sous la réserve que la hauteur des salles du rez-de-chaussée soit encore réduite de 50 cm au moins et que les lucarnes prévues avec pignon en pierre soient dissimulées le plus possible et remplacées à cet effet par des lucarnes plus légères en bois couvertes en ardoise et comportant sur leur face extérieure une croupe se confondant avec la couverture du grand toit.

La Commission supérieure, après examen des documents présentés, se rallie aux conclusions de sa délégation permanente.

Toutefois, M. de Ségogne demande si l'on est sûr que le projet sera réalisé en totalité.

Pour répondre à cette objection, M. Perchet donne connaissance à l'assemblée de l'engagement pris par les Pères bénédictins de réaliser l'ensemble du projet dans un délai fixé à une vingtaine d'années.

M. Herpe donne en outre l'assurance que le chantier sera conduit de manière à ne pas nuire à l'édifice.

La Commission supérieure prend acte de l'engagement des Pères bénédictins et de l'assurance donnée par le rapporteur quant à la conduite des travaux.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/84

Seine - Paris - Hôtel de Damas d'Anlézy

Rapporteur : M. Chauvel.

La Commission supérieure avait été appelée lors de sa séance du 30 juin dernier à examiner un projet présenté par les Établissements Roussel, tendant à la construction d'un immeuble, 35 boulevard des Invalides, à l'emplacement de l'ancien hôtel de Damas d'Anlézy et dans le champ de visibilité de l'hôtel des Invalides, des hôtels de Jarnac de Bourbon-Condé et de Montesquiou.

Se trouvant dans l'impossibilité en l'absence de documents précis de se prononcer de manière définitive, elle avait toutefois indiqué que la construction nouvelle ne devrait pas dépasser quatre étages et devrait présenter un reculement de 5 à 6 mètres par rapport au boulevard des Invalides.

Un nouveau projet fut alors établi par les Établissements Roussel. Celui-ci comporte cinq étages, dont le dernier établi en retrait et ne présentant pas le reculement demandé. La réduction de volume réalisée représenterait en effet, le maximum de ce qui serait compatible avec le bon fonctionnement des services à installer.

La délégation permanente de la Commission supérieure saisie de la question dans sa séance du 6 novembre dernier, compte tenu des difficultés exposées par les Établissements Roussel et de l'effort fait pour diminuer le volume de l'immeuble et réaliser une construction de qualité estime qu'un accord de principe pouvait être donné, sous réserve que l'architecte, auteur du projet, apporte au détail de l'Architecture des façades les modifications qui lui seraient indiquées par M. l'Inspecteur général Chauvel.

Cet avis était subordonné à celui de la Commission supérieure qui doit aujourd'hui se prononcer de manière définitive. 80/15/034/85

Plusieurs membres regrettent de voir un immeuble aussi important s'élever dans un quartier occupé principalement par des hôtels particuliers et des jardins.

M. Lavedan, marque toute sa surprise de ce que le service des Monuments historiques ne s'oppose pas à la réalisation d'un tel projet.

Cependant M. Perchet fait remarquer que l'hôtel de Damas d'Anlézy ne présente pas un intérêt architectural qui permette d'envisager son classement. Par ailleurs, l'application dans le cas présent de la loi du 25 février 1943 sur les abords des Monuments historiques pourrait donner lieu à des contestations.

En effet, l'emplacement de l'hôtel de Damas d'Anlézy est assez éloigné de l'hôtel des Invalides et peu visible depuis cet édifice ; en ce qui concerne les hôtels voisins, il est difficile de soutenir que l'hôtel de Damas d'Anlézy se trouve véritablement dans leur champ de visibilité tel que celui-ci est défini par la loi. Si nous parvenions aujourd'hui à empêcher la construction de l'immeuble des Établissements Roussel, peut être nous trouverions nous ultérieurement en présence d'un projet comportant des inconvénients beaucoup plus graves (constructions très élevées, immeubles sans caractère voire même H.B.M.), auquel nous ne pourrions nous opposer.

Après avoir entendu M. Perchet, la Commission supérieure, tout en regrettant la modification sensible qui doit être apportée à ce point de la capitale, se rallie aux conclusions de sa délégation permanente et donne son accord au projet présenté, sous réserve qu'il soit apporté des modifications de détail qui seront jugées utiles par M. l'Inspecteur général Chauvel.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/86

Maine-et-Loire - Fontevraud - Ancienne abbaye

Rapporteur : M. Trouvelot.

L'abbaye de Fontevraud a été l'une des plus célèbres abbayes de France ; les bâtiments qui subsistent sont remarquables. Elle abrite les sépultures des Plantagenêt qui ont régné sur l'Angleterre et elle est à ce titre très visitée par les touristes anglais. Elle est devenue depuis l'Empire une maison de détention.

Dans une ancienne dépendance de l'abbaye, le logis Bourbon, vaste bâtiment du XVIIIe siècle, le Génie a installé en septembre 1939 certains de ses services et fait construire par la suite à proximité des hangars et des bâtiments militaires pour un dépôt de chars d'assaut.

Ces bâtiments en tôle, brique et fibrociment, construits sans autorisation compromettent gravement l'aspect de l'abbaye, mais surtout ils constituent pour celle-ci un voisinage qui serait extrêmement dangereux en cas de conflit.

Le ministère de la Guerre veut aujourd'hui faire l'acquisition du "Logis Bourbon" et procéder à une installation définitive pour les besoins de l'Arme blindée.

Dans son rapport, M. Trouvelot demande à la Commission supérieure d'instituer un périmètre de protection autour de l'abbaye pour sauvegarder le site et les abords de celle-ci et mettre ce monument d'intérêt national à l'abri d'éventuels bombardements ; d'autre part, le rapporteur signale le grand intérêt de certaines parties non classées de l'abbaye qui sont dénaturées par les installations pénitentiaires, et qui ne peuvent être visitées. Il y aurait lieu à son avis d'étudier un programme de libération totale des parties anciennes par l'administration pénitentiaire. 80/15/034/87

M. Perchet expose à la Commission les avantages que présente pour l'Armée l'utilisation du Logis Bourbon et de ses abords, et il donne lecture des passages essentiels de la lettre que M. le secrétaire d'État aux Forces armées a adressée le 24 août dernier à M. le ministre de l'Éducation nationale.

Plusieurs membres de la Commission font observer qu'un dépôt de chars d'assaut constituerait, en cas de conflit, un objectif militaire de grande importance. Il n'est pas possible à leur avis de faire courir à un édifice de la valeur de l'abbaye de Fontevraud les risques d'un bombardement massif qui pourrait lui être fatal.

M. Trouvelot souligne que le projet de l'Armée est inacceptable au moment même où l'État-major général envisage des mesures particulières pour assurer la sauvegarde des monuments de toute première importance, qualifiés "d'irremplaçables".

L'abbaye de Fontevraud doit être classée parmi ces monuments.

La Commission demande à l'unanimité qu'un refus énergique soit opposé au projet du ministère des Forces armées.

Une démarche pourrait être tentée auprès de M. Jules Moch, ministre de la Défense nationale qui, en plusieurs occasions, a manifesté un grand intérêt à la protection des monuments de notre pays.

A l'unanimité, la Commission supérieure demande qu'une double action soit menée tant auprès du secrétariat d'État aux Forces armées que du Garde des sceaux pour la sauvegarde de l'abbaye de Fontevraud et de ses abords.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/88

Seine-et-Marne - Coulommiers - ancienne église Saint-Denis

Rapporteur : M. Herpe.

A plusieurs reprises le Conseil municipal de Coulommiers a demandé la démolition de l'église Saint-Denis, édifice désaffecté.

A chaque fois la Commission des Monuments historiques a donné un avis défavorable.

Un crédit de 1 161 570 Francs a été ouvert le 6 octobre 1950 (devis 242/50 dépenses 221chapitre 3780) pour la réfection du chéneau encaissé entre la nef et le bas côté nord. Les travaux envisagés sont nécessaires et urgents pour la conservation de l'édifice.

En réponse, le Conseil municipal a émis une vive protestation, décidé de voter une somme de 500.000 Francs pour la démolition des sacristies non classées de l'église et a demandé que de nouvelles démarches soient entreprises pour obtenir le déclassement de l'édifice.

La préfecture de Seine-et-Marne restant dans l'expectatif n'a pas encore notifié le marché correspondant au devis de 1 161 570 Francs.

M. Perchet demande l'avis de la Commission sur la question.

A l'unanimité l'assemblée se prononce pour le maintien du classement de l'édifice et pour l'exécution du devis établi.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/89

Vienne - Charroux - restes de l'abbaye

Rapporteur : M. Verrier.

M. Verrier expose l'état d'abandon ou étaient laissées les ruines de l'abbaye de Charroux, la dispersion des sculptures du portail et la lamentable présentation d'une partie de ces oeuvres remarquables sous un hangar grillagé.

Après une convention passée avec la société propriétaire des ruines, la salle capitulaire et les salles voisines ouvrant sur le cloître ont été aménagées en musée lapidaire par M. Auzas, Inspecteur des Monuments historiques.

Une partie des ruines de la grande rotonde romane a été fouillée et dégagée des terres qui la couvraient par M. Froidevaux, architecte en chef.

Les membres de la Commission supérieure après avoir écouté des exposés très documentés de MM. Auzas et Froidevaux exprimant leur satisfaction sur l'oeuvre réalisée à Charroux par le service des Monuments historiques.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/90

Calvados - Caen - restauration de la flèche de l'église Saint-Pierre

Rapporteur : M. Herpe.

Le projet de restauration de la flèche de l'église Saint-Pierre de Caen, établi par M. Poutaraud, a reçu l'approbation de la délégation permanente de la Commission supérieure des Monuments historiques dans sa séance du 20 novembre 1950.

M. Perchet expose les raisons pour lesquelles l'administration a estimé pouvoir faire une exception à sa politique générale d'économies en faveur de la flèche de Saint-Pierre de Caen. D'une part cette flèche présente une valeur symbolique aux yeux de la population caennaise, d'autre part, l'opération ne sera pas financée sur nos crédits normaux mais sur des crédits provenant de la vente des bateaux échoués sur les plages du Débarquement.

Après avoir entendu cet exposé, la Commission supérieure qui estime tout à fait satisfaisant du point de vue technique, le projet de M. Poutaraud, confirme les conclusions de sa délégation permanente et donne un avis favorable à la réalisation de l'opération envisagé.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/91

Somme - Amiens - Théâtre

Rapporteur : M. Herpe.

La façade du XVIIIe siècle de l'ancien théâtre d'Amiens n'était plus dans l'alignement du nouveau tracé des rues imposé par le plan d'urbanisme.

Il fallait ou la déposer et la remonter ensuite, ou la déplacer de plusieurs mètres par transport. C'est cette dernière solution qui a été adoptée et réalisée par M. l'architecte en chef Sallez.

Des projections de photographies, suivies de celle d'un film, retracent les diverses phases de cette délicate opération.

Les membres de la Commission supérieure expriment leur satisfaction devant cette belle réussite des services d'Architecture des Monuments historiques.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/92

Côte-d'Or - Dijon - Chartreuse de Champmol (mise en état du portail)

Rapporteur : M. Dupont

Le portail de la Chartreuse de Champmol a été jadis restauré. Les dais surmontant les statues à gauche et à droite ont été complétés et un autre établi au-dessus de la statue de la Vierge au centre du portail.

Les documents connus prouvent que, dans l'état antérieur à la restauration, le dais central n'existait pas. D'autre part, les dais latéraux ont été laissés inachevés et leur pierre blanche et forme présente un aspect fâcheux au voisinage des célèbres sculptures de Claus Sluter.

M. Dupont propose donc l'achèvement des sculptures des dais et leur patine, ainsi que l'enlèvement du dais malencontreusement placé au-dessus de la statue de la Vierge. Il souligne que ces travaux seront peu dispendieux.

La Commission supérieure approuve les conclusions du rapporteur et donne son accord à l'exécution du devis établi.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/93

Finistère - Tréboul - calvaire près de la chapelle Saint-Jean

Rapporteurs : MM. Verrier et Trouvelot.

M. Verrier expose que le calvaire situé près de la chapelle Saint-Jean à Treboul a été gravement mutilé dans sa partie haute mais que les fragments disparus ont été retrouvés enterrés dans le jardin du presbytère. Il en propose le classement afin de permettre au service des Monuments historiques de le restaurer.

La dépense serait peu élevée et couverte pour moitié par le clergé local. D'autre part la restitution n'affecterait pas les sculptures.

La Commission supérieure approuve la proposition du rapporteur et donne un avis favorable au classement envisagé.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/94

Calvados - Balleroy - château et église

Rapporteur : M. Herpe.

Conformément aux conclusions du rapporteur, la Commission supérieure donne un avis favorable au classement du château avec des pavillons aux angles de la cour d'honneur, les bâtiments des communs, les deux tours qui précèdent ces derniers, les douves, les jardins, le par cette l'église, y compris les parcelles cadastrales n°113, 115 et 117.

L'assemblée émet en outre le voeu que soit classée parmi les sites la grande voie d'accès au château avec les maisons du village sur une profondeur à déterminer et l'allée d'arbres que précède cette voie.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/95

Calvados - Cricqueville-en-Auge - château

Rapporteur : M. Herpe.

M. Herpe présente une proposition tendant au classement de certaines parties du château de Cricqueville en Auge déjà inscrit à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques.

La Commission supérieure reconnaît tout l'intérêt de cet édifice typiquement normand ; malheureusement la façade, dont le classement est proposé ainsi que les toitures très importantes, sont en fort mauvais état.

M. Verdier redoute que le classement envisagé n'entraîne pour l'administration une dépense élevée.

La Commission supérieure, tout en regrettant cet abandon estime que le classement ne peut être envisagé dans ces conditions, et qu'il y a lieu de maintenir l'édifice à l'Inventaire supplémentaire.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/96

Nord - Marcq-en-Baroeul - chapelle octogonale

Rapporteur : M. Herpe.

Conformément aux conclusions du rapporteur, la Commission supérieure donne son accord au classement de la chapelle octogonale de Marcq en Bareuil, rare témoin bien conservé des nombreuses chapelles de style flamand élevées dans le Nord de la France au XVIIe siècle.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/97

Seine-et-Oise - Eaubonne - Mairie

Rapporteur : M. Herpe.

La délégation permanente de la Commission supérieure avait été saisie, dans sa séance du 23 octobre, de la question du classement de la mairie d'Eaubonne, une des rares oeuvres de Ledoux qui subsiste et qui est menacée par un projet d'agrandissement.

La transformation de l'édifice en mairie y ayant apporté tant de modifications malheureuses, M. Herpe avait estimé qu'il n'y avait pas lieu de protéger l'édifice à un titre quelconque.

M. Jacques Dupont pensait au contraire, que les transformations malencontreuses étaient facilement réparables et qu'en tout cas la façade sur jardin, précisément menacée par le projet d'agrandissement était intacte.

La délégation avait demandé que la question soit soumise à la Commission supérieure.

Après avoir entendu MM. Herpe et Dupont ainsi que les remarques de plusieurs membres en particulier de M. Brunet qui estime que, même intacte, cet immeuble de Ledoux serait de peu d'intérêt, la Commission supérieure donne un avis défavorable à toute protection de la mairie d'Eaubonne.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/98

Saône-et-Loire - Tournus - bâtiments abbatiaux

Rapporteur : M. Gélis.

Conformément aux conclusions du rapporteur, la Commission supérieure donne un avis favorable au classement de certains bâtiments abbatiaux de Tournus, savoir : le logis abbatial, la salle capitulaire, le réfectoire des moines et deux caves anciennes.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/99

Indre-et-Loire - Tours - pavillons de la Place Choiseul

Rapporteur : M. Trouvelot.

Conformément aux conclusions du rapporteur la Commission supérieure donne un avis favorable au classement des quatre pavillons de pierre style Louis XVI sis place Choiseul à Tours.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/100

Lot - Thémines - Halle

Rapporteur : M. Bray.

Conformément aux conclusions du rapporteur la Commission supérieure donne un avis favorable au classement de l'ancienne Halle de Themines.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/101

Allier - Meillard - Église

Rapporteur : Jean-Pierre Paquet

Le clocher ce l'église de Meillard inscrite à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques est surmonté d'une haute flèche de pierre dont l'état est alarmant

La Commune sollicite le classement de ce clocher afin d'obtenir une participation de l'État pour sa restauration.

La Commission supérieure après avoir entendu le rapporteur estime que le classement sollicité serait inopportun dans les circonstances actuelles et que l'édifice doit être maintenu à l'Inventaire supplémentaire

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/102

Haute-Vienne - Bersac - Église

Rapporteur : Jean-Pierre Paquet

La Commission des Monuments historiques saisie d'une proposition tendant au classement du clocher de l'église de Bersac (Haute-Vienne) endommagé par la foudre avait donné un avis défavorable à cette mesure en raison de la dépense relativement élevée à envisager.

Or depuis cette date le conseil municipal a contracté un emprunt de 1 000 000 de Francs pour ces travaux et le clergé offre 100 000 Francs.

Devant l'effort consenti sur le plan local la Commission supérieure revient sur sa position antérieure et donne un avis favorable au classement du clocher et de la travée de l'édifice située au droit du clocher

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/103

Eure - Thibouville - Église

Rapporteur : M Herpe

Conformément aux conclusions du rapporteur, la Commission supérieure se prononce pour le déclassement de l'église de Thibouville

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/104

22 décembre 1950
Liste des présents :
MM. Perchet, président, directeur de l'Architecture, Paquet, vice-président, Inspecteur général honoraire des Monuments historiques, Rabut, Inspecteur général des Ponts-et-Chaussées, Lapeyre, sous-directeur des Monuments historiques, Verdier, Inspecteur général des Monuments historiques, Verrier, idem, Herpe, idem, Chauvel, idem, Planchenault, idem, Trouvelot, adjoint à l'inspection générale des Monuments historiques idem, Bray, idem, Prieur, idem, 80/15/034/105 Jean-Pierre Paquet, adjoint à l'inspection générale des Monuments historiques, Dupont, idem, [Jules] Formigé, Inspecteur général honoraire des Monuments historiques, membre de l'Institut, Pontremoli, Inspecteur général honoraire des Bâtiments civils, membre de l'Institut, Sallez, Inspecteur général honoraire des Monuments historiques, Brunet, idem, Bollaert, directeur général honoraire des Beaux-arts, président de la Ligue urbaine et rurale, de Ségogne, maître des requêtes au Conseil d'État, Paul Deschamps, conservateur en chef du musée des Monuments français, Gasquet, président du Touring club de France, 80/15/034/106 Huisman, conseiller d'État, directeur général honoraire des Beaux-arts, Paul Léon, directeur général honoraire des Beaux-arts, membre de l'Institut, Raval, vice-président de la Ligue urbaine et rurale, Vallery-Radot, conservateur du département des Estampes à la Bibliothèque nationale, Vendryes, doyen honoraire de la Faculté des lettres de Paris, de Lestang, sous-directeur des Bâtiments, palais et ordonnances urbaines, Bocquet, chef du bureau des travaux et classements. 80/15/034/107
Gironde - Bordeaux - Palais de la Place de la Bourse

Rapporteurs : MM. Chauvel et Prieur

Les trois bâtiments qui entourent la place de la Bourse à Bordeaux composent d'harmonieuses ordonnances urbaines du XVIIIe siècle.

Lors de bombardements en 1940, les édifices de droite furent incendiés tandis que ceux de gauche étaient entièrement soufflés par les déflagrations.

M.Prieur présente de nombreux clichés représentant les bâtiments sinistrés, et l'exécution des travaux de restaurations importants et délicats qui sont en cours d'achèvement.

Ces travaux ont permis de restituer aux toitures leur aspect primitif selon le projet de Gabriel en supprimant de nombreuses mansardes ouvertes depuis la construction.

Certains frontons et des trophées calcinés par l'incendie ont dû être refaits à l'aide des fragments subsistants et de documents graphiques.

La Chambre de Commerce de Bordeaux étant devenue propriétaire d'immeubles occupés avant guerre par des particuliers, il en résultera une facilité plus grande d'entretien et une unité heureuse dans la présentation.

La Commission supérieure après avoir entendu l'exposé de M. Prieur et examiné les documents présentés indique sa satisfaction pour l'oeuvre accomplie par le service des Monuments historiques.

A cette occasion, plusieurs membres de la Commission émettent le voeu que des mesures de protection soient prises pour les bâtiments ordonnancés qui font suite, sur le quai aux bâtiments de la place de la Bourse.

M.Perchet indique que l'intérêt de cette protection n'a pas échappé à l'Administration et que la protection de ces immeubles est à l'étude.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G.Vauquelin. 80/15/034/108

Basses-Alpes - Haut-Noyers - Église

Rapporteur : M.Chauvel

L'église de Haut-Noyers menace ruine. Édifice modeste, mais d'un caractère sobre et puissant elle domine un village complètement abandonné. On n'y célèbre plus le culte et seuls de rares promeneurs vont la visiter.

La question se pose, dans ces conditions, de savoir si les travaux nécessaires pour sauver l'édifice et qui s'élèvent à deux 200 000 francs doivent être entrepris dans les circonstances actuelles.

La Commission supérieure en dépit du regret qu'elle éprouve d'abandonner une église d'un type rare dans la région estime que la situation financière interdit d'envisager sa remise en état.

L'édifice devra néanmoins demeurer classé et sera conservé comme ruine.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G.Vauquelin. 80/15/034/109

Désignation d'un membre de la Commission supérieure des Monuments Historiques

Conformément aux dispositions de l'article 7 du décret du 24 avril 1945, la Commission supérieure est appelée à établir une liste de trois candidats qui sera présentée à M. le Ministre en vue de la désignation du successeur de M. Honnorat, décédé.

M.Perchet fait part à l'Assemblée des diverses candidatures qui se sont manifestées ou ont été proposées.

Ce sont celles de :

M. Carlier, directeur de la Revue "les Pierres de France"

M. Carvallo, délégué Général de la "Demeure Historique"

M. Champigneulle, vice-président de la Ligue Urbaine et Rurale

M. Chevalier, député, maire d'Orléans, président de l'Association des Maires de France

M. Cuvillier, président du Conseil d'administration de la Caisse nationale des Monuments historiques et des sites, président de Chambre honoraire à la Cour des Comptes

M. Roger Grand, professeur honoraire à l'École des chartres

M. Jean Hubert, archiviste en chef et conservateur des Antiquités et Objets d'art de Seine-et-Marne

M. Élie Lambert, professeur à la Sorbonne

M. le duc de Noailles, président de la "Demeure Historique"

M. Louis Réau, professeur honoraire à la Sorbonne, membre de l'Institut

M. Marc Thibout, Inspecteur principal des Musées

M. Perchet, se faisant le porte-parole de plusieurs membres de l'assemblée souligne l'intérêt qu'il y aurait à ce que la Commission supérieure compte parmi ses membres le président du Conseil d'administration de la Caisse nationale des Monuments historiques et des Sites.

Cet établissement public, grâce au développement de ses activités, a été, en effet, en mesure de fournir une aide financière particulièrement efficace à l'administration 80/15/034/110 durant ces dernières années. Il paraîtrait normal, étant donné la contribution ainsi apportée à l'oeuvre de sauvegarde qui incombe au service des Monuments historiques que le président du Conseil d'administration de cet organisme fasse partie de droit de la Commission supérieure. Un décret est d'ailleurs à l'étude en vue de combler cette lacune qui doit être considérée comme un regrettable oubli.

Ce décret n'interviendra toutefois que d'ici un certain temps.

Il serait donc souhaitable que les membres de la Commission mettent à profit l'occasion qui leur est offerte d'appeler M. le président Cuvillier à siéger parmi eux en proposant sa désignation à M. le ministre.

M. de Ségogne appelle l'attention de la Commission sur ce fait que M. Honnorat était parlementaire et qu'il conviendrait peut-être qu'il soit remplacé par un autre parlementaire, M. Chevalier, député, maire d'Orléans, président de l'Association des Maires de France, lui semblerait particulièrement désigné.

M.Perchet souligne que la Commission supérieure des Monuments Historiques est un organisme technique et que si M. Honnorat avait été appelé à en faire partie ce n'était pas en sa qualité de parlementaire mais en tant que président du Conseil d'administration de la Cité universitaire, s'il peut être souhaitable qu'un parlementaire fasse partie de la Commission, il importe que ce soit un parlementaire portant spécialement de l'intérêt aux Monuments Historiques. Il semble, dans ces conditions, que la question demanderait à être étudiée plus à fond.

Les échanges de vue une fois terminés, il est procédé aux opérations de vote.

Nombre de votants : 26

Désignation du candidat à présenter en 1ère ligne, ont obtenu :

M. Cuvillier : 22 voix

M. Jean Hubert: deux voix

M. Roger Grand : deux voix

Désignation du candidat à présenter en 2ème ligne, ont obtenu :

M. Jean Hubert : 12 voix

M. Roger Grand : 7 voix

M. Élie Lambert : 3 voix 80/15/034/111

M. Cuvillier : deux voix

M. Louis Réau : 1 voix

M. Marc Thibout : 1 voix

Désignation du candidat à présenter en 3ème ligne, ont obtenu :

M. Élie Lambert : 11 voix

M. Jean Hubert : 5 voix

M. Roger Grand : 3 voix

M. Louis Réau : 3 voix

M. le duc de Noailles : deux voix

M. Cuvillier : 1 voix

M. Marc Thibout : 1 voix

La liste de candidats qui devra être présentée à M. le Ministre s'établit donc comme suit :

1) M. Cuvillier

2) M. Jean Hubert

3) M. Élie Lambert

Pour extrait conforme, la Secrétaire : signé : G. Vauquelin. 80/15/034/112

Deux-Sèvres - Parthenay - Tour de l'Horloge

Rapporteur : M. Verdier

La tour dite de l'horloge est l'ancienne porte fortifiée de la citadelle de Parthenay qui se trouve malheureusement en partie masquée par des maisons.

La Ville, avec le concours de l'État, a acheté l'immeuble Croisé en vue de sa démolition, afin de dégager la porte.

Les formalités d'acquisition étant terminées depuis un certain temps déjà, M. Verdier estime qu'il y a lieu de protéger par un classement le terrain sur lequel s'élevait la maison en cause.

La Commission supérieure approuve les conclusions du rapporteur.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/113

Aisne - Villers-Cotterêts - Château

Rapporteur : M. Herpe

Le château de Villers-Cotteret, importante construction de la Renaissance, avait été rayé de la Liste des édifices classés en raison des travaux malheureux qui l'avaient dénaturé.

L'Administration a été saisie d'une demande de la Ville de Paris, propriétaire, sollicitant l'intervention d'une nouvelle mesure de classement.

La Commission supérieure après discussion donne un avis favorable au classement de certaines parties de l'édifice :

La façade principale du château sur la cour d'honneur

La salle des États

Les deux escaliers de pierre avec leurs plafonds sculptés

La Commission demande en outre que le parc soit inscrit à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/114

Eure - Les Andelys - Tourelle des Remparts

Rapporteur : M. Herpe

La Tourelle des Remparts des Andelys est dans un très mauvais état de conservation. Son propriétaire s'en désintéresse et envisage même sa démolition, en raison du danger qu'elle présente pour la sécurité publique.

Le seul moyen de sauver cet édifice serait d'en prononcer le classement.

La Commission supérieure, après avoir entendu le rapporteur estime que l'intérêt de la Tour en question est insuffisant pour justifier une telle mesure dans les circonstances actuelles.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/115

Seine-et-Marne - Montceaux-lès-Meaux - Château

Rapporteur : M. Herpe

Les restes du château de Montceaux, auquel collaborèrent les plus célèbres architectes de la Renaissance, présentent encore un grand intérêt architectural. Ils sont inscrits à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques.

Le rapporteur propose le classement comme ruines des parties suivantes :

Les restes des bâtiments entourant la cour d'honneur

La porte édifiée à l'extrémité du pont sur les douves

Le pavillon d'angle subsistant

Les ponts et les douves

La chapelle édifiée à l'extrémité du bâtiment des communs qui serait lui-même maintenu à l'Inventaire supplémentaire.

La délégation permanente de la Commission supérieure a approuvé ces propositions et demandé en outre, l'inscription à l'Inventaire supplémentaire du parc dont les dispositions sont anciennes.

La Commission supérieure confirme les conclusions de sa délégation Permanente.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/116

Yonne - Courgenay-et-Lailly - Abbaye de Vauluisant

Rapporteur : M. Herpe

Conformément aux conclusions du rapporteur la Commission supérieure donne un avis favorable :

1) au classement de la Porterie déjà inscrite à l'Inventaire supplémentaire.

2) Au maintien à l'Inventaire supplémentaire du Logis des Hôtes avec sa rampe en fer forgé.

3) A l'inscription à l'Inventaire supplémentaire de la Chapelle des Étrangers, du Colombier, du grand bâtiment des communs, de l'entrée opposée à celle qui est proposée pour le classement et appelée le Moulin de la Grange, du petit pavillon au sud-est du parc.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/117

Alpes-Maritimes - Sospel - Église

Rapporteur : M. Chauvel

La délégation permanente de la Commission supérieure conformément aux conclusions du rapporteur avait donné un avis favorable au classement du clocher de l'église de Sospel, et à l'inscription du reste de l'édifice ainsi que du sol de la place.

La Commission supérieure, après avoir entendu la rapporteur et examiné les documents présents estime qu'il y a lieu de classer l'église dans sa totalité. Le sol de la place, intéressant par sa décoration de cailloux devra être inscrit à l'Inventaire supplémentaire.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/118

Aude - Narbonne - Église cistercienne des Olieux

Rapporteur : M. Chauvel.

La délégation permanente de la Commission supérieure avait donné un avis favorable au classement de l'église cistercienne des Olieux. Cet édifice curieux est bien conservé sert actuellement de cave à vins.

La Commission supérieure après discussion estime ne pouvoir se prononcer sans être renseignée sur les travaux qui seraient à envisager et sur les possibilités de participation du propriétaire.

Afin de prévenir toute initiative fâcheuse susceptible de dénaturer l'édifice, l'assemblée demande que celui-ci soit inscrit dès maintenant à l'Inventaire supplémentaire des Monuments Historiques.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/119

Hérault ; Montpellier ; Château de la Mosson

Appelée à se prononcer sur la protection du Château de la Mosson, à Montpellier, la délégation permanente de la Commission supérieure avait donnée un avis favorable au classement de la façade curviligne sur le parc, décorée d'un fronton sculpté et de la partie correspondance de la toiture, ainsi que du grand salon avec sa décoration sculptée. Elle avait demandé en outre que l'inscription à l'Inventaire supplémentaire protégeant déjà l'ensemble de l'édifice soit étendue aux murs de soutènement en pierre de taille existant encore dans le jardin, ainsi qu'à la fontaine en rocaille avec son bassin et ses emmarchements.

Après discussion la Commission supérieure confirme les conclusions de sa délégation permanente sauf en ce qui concerne la fontaine en rocaille pour laquelle elle propose le classement.

Sur la suggestion de M. de Ségogne, l'assemblée demande, en outre, qu'à l'occasion du classement, une démarche pressante soit faite auprès du propriétaire pour tacher d'obtenir la suppression du plancher qui coupe le salon et l'enlèvement des foudres et autres dépôts qui encombrent ce remarquable ensemble.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/120

Pyrénées-Orientales - Prunet-et-Belpuig - Chapelle de la Trinité

Rapporteur : M. Chauvel.

Conformément aux conclusions du rapporteur, la Commission supérieure donne un avis favorable au classement de la Chapelle de la Trinité à Prunet et Belpuig.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/121

Vaucluse - Avignon - Couvent des Célestins (extension de classement)

Rapporteur : M. Chauvel.

M. Chauvel propose l'extension des mesures de classement déjà intervenues en faveur du Couvent des Célestins d'Avignon.

Après avoir entendu, la Commission supérieure donne un avis favorable :

- au classement :

a) des bâtiments entourant le cloître sur les quatre faces (façades et toitures) et de l'aire du cloître

b) des plafonds en bois des bâtiments de l'aile ouest du cloître

c) le sol et les plantations de la cour située au sud et à l'ouest des bâtiments entourant le cloître.

- à l'inscription à l'Inventaire supplémentaire du bâtiment du "bâtiment C" situé au nord de la chapelle.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/122

Charente - Angoulême - Église Saint-André

Rapporteur : M. Trouvelot.

Sur proposition de M.Trouvelot, la délégation permanente de la Commission supérieure des Monuments Historiques avait donné un avis favorable au classement de l'église Saint-André d'Angoulême.

La Commission supérieure, sans sous-estimer l'intérêt de l'édifice estime qu'il n'est pas suffisant pour justifier une telle mesure.

Elle en propose toutefois l'inscription à l'Inventaire supplémentaire des Monuments Historiques.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/1123

Deux-Sèvres - Échiré - Château de Mursay

Rapporteur : M.Trouvelot.

La délégation permanente de la Commission supérieure après avoir longuement discuté dans une de ses dernières séances, de la protection éventuelle du château de Mursay à Echiré menacé de dépeçage, avait estimé que la question devait être soumise à la Commission supérieure.

M.Trouvelot estime qu'en dépit des souvenirs qui s'attachent au château de Mursay son intérêt architectural est insuffisant pour justifier la très grosse dépense qui serait nécessaire à sa remise en état et qu'il n'y a pas lieu de revenir sur l'avis défavorable déjà donné par la Commission en 1932. Un classement comme ruine pourrait être envisagé pour permettre des travaux de consolidation, mais un classement d'office serait nécessaire et cette mesure pourrait donner lieu à une indemnité assez élevée.

Le rapporteur est d'avis que, dans ces conditions une telle solution doit être écartée. Il se demande, d'autre part, si une inscription à l'Inventaire supplémentaire ne serait pas inutile : Une telle mesure ne donnerait au service des Monuments historiques qu'un droit de regard provisoire sur l'édifice et ne lui permettrait pas de financer les travaux nécessaires pour en arrêter la ruine.

M. Paul Deschamps estime, pour sa part, qu'il est du devoir du service des Monuments historiques de sauver cet édifice. Il donne lecture d'une courte étude historique sur les souvenirs évoqués par ce château reconstruit par Agrippa d'Aubigné. A son avis, ces souvenirs justifieraient pleinement le classement du château.

Après une longue discussion, la Commission supérieure donne un avis favorable au classement comme ruine du château de Mursay.

En cas d'opposition de la part du propriétaire, le classement devra être prononcé d'office.

Afin de prévenir toute initiative regrettable, l'assemblée demande que l'édifice soit immédiatement inscrit à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/124

Tarn - Cordes - Maison Goorsse

Rapporteur : M.Bray

Conformément aux conclusions du rapporteur, la Commission supérieure donne un avis favorable au classement parmi les Monuments historiques des façades et toitures de la maison Goorsse à Cordes.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/125

Corrèze - Collonges-La Rouge - Château de Benge

Rapporteur : M. Jean-Pierre Paquet.

Conformément aux conclusions du rapporteur la Commission supérieure donne un avis favorable au classement du château de Benge à Collonges La Rouge.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/126

Corrèze - Collonges-la-Rouge - Château du Martret

Rapporteur : M. Jean-Pierre Paquet.

Conformément aux conclusions du rapporteur, la Commission supérieure donne un avis favorable au classement du château de Martré à Collonges La Rouge.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. / 80/15/034/127

Corrèze - Collonges-la-Rouge - Halle publique

Rapporteur : M. Jean-Pierre Paquet

Conformément aux conclusions du rapporteur, la Commission supérieure donne un avis favorable au classement de la halle publique de Collonges-la-Rouge (Corrèze).

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/128

Haute-Loire - Saint-Eble - Château du Cluzel

Rapporteur : M. Jean-Pierre Paquet

Conformément aux conclusions du rapporteur la Commission supérieure des Monuments Historiques donne un avis favorable :

au classement des parties suivantes du château de Cluzel :

- salon à boiseries sculptées

- salon à boiseries ornées de peintures et à plafond peint.

À l'inscription à l'Inventaire supplémentaire du reste de l'édifice.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/034/129