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1851
1850
1852
3 janvier 1851 [Vendredi]
à l'Hôtel de Cluny à Paris (Seine)
Présents : MM. Caristie, Buchez, de Contencin, de Maleville, Lenormant, Vitet, Mérimée, de Laborde, de Guizard, Mercey, Questel, Courmont, Hauréau.

La Commission, après un nouvel examen de la salle des tapisseries, décide que provisoirement le ton du fond des tapisseries sera conservé, et qu'un devis sera préparé pour l'établissement de 7 montres vitrées [vitrines] dont les dimensions sont déterminées sur place. M. du Sommerard est chargé de faire préparer ce devis. Les cuirs peints devront être remis à leur ancienne place.

La Commission s'ajourne à vendredi 10 janvier 1851.

10 janvier 1851 [Vendredi]
Présents : MM. Lenormant, Mérimée, de Laborde, Vaudoyer, de Guizard, Mercey, Courmont, de Pastoret, Questel.
Fouilles à Vaison-la-Romaine (Vaucluse)

M. Lenormant, rapporteur, propose d'allouer une subvention de 1 000 Francs pour la continuation des fouilles de Vaison, en mettant pour première condition que les fouilles seront dirigées par M. Requien, correspondant du ministère. Le rapporteur est d'avis de rappeler au préfet les (38)termes de la circulaire ministérielle du 13 mars 1838 qui réserve au Gouvernement le droit de prélever dans le produit des fouilles les objets d'un intérêt assez général pour être placés dans les collections de l'État.

Enfin, M. Lenormant demande qu'on mette pour dernière condition au concours de l'État que le Musée d'Avignon se charge, comme on le lui avait imposé précédemment, de la garde et de l'entretien de la salle du Palais des Papes où se trouvent les plus importantes peintures de Giotto.

Ces conclusions sont approuvées, l'allocation de 1 000 Francs sur 1851 sera rendue définitive quand toutes ces conditions seront remplies.

Église de Moirax (Lot-et-Garonne)

M. Mérimée, rapporteur.

M. Lenormant donne lecture d'une lettre par laquelle le préfet de Lot-et-Garonne demande un nouveau secours sur les fonds des Monuments historiques pour la restauration de l'église de Moirax.

Le rapporteur est d'avis d'ajourner pour le moment toute allocation et de mettre pour condition expresse au concours ultérieur du Gouvernement, celui du département et de la Commune.

Ces conclusions sont approuvées.

Église de La Réole (Gironde)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître que le préfet de la Gironde demande au ministre de vouloir bien réordonnancer sur les crédits de l'exercice courant un secours que l'administration municipale de La Réole a laissé terminer en 1846. Le rapporteur est d'avis que si l'on ne tient pas la main à cet abus, il deviendra impossible d'apporter quelque ordre dans l'expédition des affaires ; et pour rendre aux Communes mal administrées les fonds qu'elles ont négligé de retirer en temps utile, on sera contraint de manquer à d'autres engagements.

En conséquence, le rapporteur propose de rejeter purement et simplement la demande. 80/15/007/145

Ces conclusions sont adoptées.

Église de Lemps (Drôme)

M. Mérimée, rapporteur, soumet à l'examen de la Commission les renseignements graphiques transmis par M. le préfet de la Drôme à l'appui de la demande du classement de l'église de Lemps.

La Commission est d'avis qu'il n'y a pas lieu de classer l'église, les monuments de ce type étant très communs dans le Dauphiné et la Provence.

Église de La Trinité à Vendôme (Loir-et-Cher)

M. Mérimée, rapporteur.

La Commission sur l'avis de M. Mérimée propose de transmettre au préfet de Loir-et-Cher copie de la lettre par laquelle M. le ministre de la Guerre indique les motifs qui s'opposent à la réunion à l'église de La Trinité, des terrains occupés par les cuisines du Quartier de cavalerie.

Epreuves de daguerréotype sur papier

La Commission examine les épreuves du daguerréotype sur papier que lui présente M. Le Secq, (quai Bourbon 35). Le prix des épreuves proposé par M. Le Secq est de 6 Francs séparément, et de 50 les 10.

La Commission est d'avis de donner une mission qu'elle déterminera quand il aura fait connaître les conditions auxquelles il pourra la remplir.

Église de Candes-Saint-Martin (Indre-et-Loire)

M. Mérimée, rapporteur, en soumettant à la Commission les dessins de l'église de Candes expose que c'est un des monuments les plus intéressants de la Touraine où il y en a tant. Sa situation est fort inquiétante. Le manque d'entretien y a produit de désastreux effets ; la charpente est pourrie, et en quelques endroits les murs sont déversés et minés à leur base. Le devis de M. Joly monte

pour la 1ère catégorie à 17 516 Francs 16

et pour la 2e à 11 046 Francs 85,

total avec les honoraires de l'architecte, 29 991 Francs 13.

Le rapporteur propose d'accorder dès à présent une somme de 20 000 Francs, et de demander au préfet et au ministre des Cultes le complément de la somme nécessaire à l'achèvement de la restauration, soit 10 000 Francs.

Ces conclusions sont approuvées, 10 000 Francs sur 1851 et 10 000 Francs sur 1852.

Crypte de l'église Saint-Laurent à Grenoble (Isère)

M. Mérimée, rapporteur, rappelle à la Commission qu'elle a chargé M. Manguin de rédiger le devis des réparations que réclamait 80/15/007/146 l'état de la crypte de Saint-Laurent à Grenoble. Ce devis est entre les mains du rapporteur. Le rapporteur remet sous les yeux de la Commission l'état de cette crypte, elle est envahie par les eaux, et il est indispensable pour la préserver à l'avenir d'un semblable accident qu'un fossé d'isolement soit pratiqué à l'entour. De là des travaux assez considérables et la nécessité d'acquérir une petite maison et un jardin contigu à l'église. Tous ces travaux urgents, y compris une réserve pour l'imprévu, s'élèvent à 17 423 Francs 78. La 2e catégorie comprend quelques reprises à l'extérieur 3 208 Francs 50, et la construction d'une sacristie 5 844 Francs qui ne peut être imputée sur le fonds des Monuments historiques. La dépense pour la restauration complète de la crypte peut donc être évaluée à un peu plus de 20 000 Francs.

Le rapporteur propose d'accorder dès à présent 15 000 Francs en deux exercices et d'en demander 5 000 Francs à la Ville de Grenoble et à la Fabrique de Saint-Laurent.

Ces conclusions sont approuvées, 7 500 Francs sur 1851, 7 500 Francs sur 1852.

Église de Saint-Chef (Isère)

M. Mérimée fait connaître que l'Entrepreneur des travaux de Saint-Chef a présenté une demande d'indemnités en raison des travaux de fouilles exécutées autour de l'église. Cette réclamation renvoyée à M. Manguin est pleinement justifiée par lui. Comme il reste en ce moment disponible sur le fonds alloué aux travaux une somme de 2 052 Francs, M. Manguin propose de la consacrer à l'indemnité due à l'Entrepreneur. Le rapporteur pense qu'avant de proposer à la Commission d'accorder cette somme, il conviendrait que l'architecte présentât un mémoire détaillé ou le règlement des comptes de l'entrepreneur.

M. Manguin a joint à son rapport le devis des travaux nécessaires pour compléter la restauration. Ce devis se compose d'abord de la 1ère catégorie approuvée en principe par la Commission, mais pour laquelle tous les fonds n'ont pas été votés, elle monte à 10 477 Francs 56, puis de reprises à faire à la tour dont l'urgence paraît démontrée : 4 800 Francs ; enfin de l'acquisition de deux maisons.

Le rapporteur, en considération de l'urgence des travaux de la tour croit convenable d'accorder dès à présent les 4 800 Francs demandés pour cet artiste. Quant au reste du devis supplémentaire, il propose de demander au ministre des Cultes et au département d'y concourir dans la proportion de leurs précédentes allocations le 1/3.

Ces conclusions sont adoptées 4 800 Francs sur 1851.

Ancienne Chapelle de l'Hôtel-Dieu de Brie-Comte-Robert (Seine-et-Marne)

M. Mérimée, rapporteur.

Sur la proposition de M. Mérimée, la Commission alloue 80/15/007/147 pour l'exécution du projet de restauration de la chapelle de l'Hôtel-Dieu de Brie-Comte-Robert, rédigé par M. Garrez, une somme de 3 000 Francs sur 1851, en demandant à la Ville de Brie-Comte-Robert de compléter les prévisions du devis en contribuant pour une somme de 1 316 Francs.

Église Notre-Dame de Melun (Seine-et-Marne)

M. Mérimée, rapporteur, fait l'analyse d'un rapport de M. Garrez qui représente comme extrêmement alarmante la situation de l'église Notre-Dame de Melun. Depuis quelque temps, le choeur et le transept sont interdits au culte, et une catastrophe prochaine est à redouter. Les deux tours, et particulièrement celle du nord, inspirent les plus grandes inquiétudes. L'architecte n'a pas joint de devis à son rapport, et il s'est demandé si l'administration pouvait s'engager dans une entreprise effrayante par la dépense qu'elle peut entraîner. En effet, il ne s'agirait pas d'une somme moindre de 150 000 Francs. M. Mérimée ajoute que, d'un autre côté, la Ville semble disposée à faire des sacrifices considérables, et il n'est pas douteux non plus qu'elle ne soit aidée par l'administration des Cultes. Quoi qu'il en soit, ce serait encore un sacrifice de 50 000 Francs environ que le fonds des Monuments est appelé à faire. Le rapporteur se demande si la Commission peut l'accepter.

La Commission consultée décide qu'on devra sonder d'abord la Ville et le ministre des Cultes en leur faisant connaître les faits consignés dans le rapport de l'architecte, et en les prévenant que, quel que soit le chiffre auquel s'élèvera le devis, 150 à 200 000 Francs, le concours du ministère de l'Intérieur ne pourrait pas être de plus de 40 à 50 000 Francs.

Hôtel de ville de Loches (Indre-et-Loire)

M. Mérimée expose que l'Hôtel de ville de Loches, monument très élégant dans le style de la Renaissance, a besoin de réparations. Les projets viennent d'être transmis et sont accompagnés d'une demande de secours. La Ville se prétend dans l'impossibilité de faire les réparations extérieures, mais elle se réserve de faire les travaux d'appropriation. Toutefois, aucun document ne fait connaître l'état des finances de la Ville de Loches. Le rapporteur pense que l'Hôtel de ville est assez important pour que l'État prenne à sa charge une partie de la dépense, mais la Ville peut y concourir également.

Le devis étant de 10 800 Francs, le rapporteur propose d'accorder 6 000 Francs à la condition que la Ville assurera l'exécution complète des travaux par le vote des 4 800 Francs, nécessaires pour compléter le devis. Réserver 6 000 Francs sur 1852. 80/15/007/148

Ces conclusions sont approuvées.

La Commission s'ajourne au vendredi 17 janvier prochain.

17 janvier 1851 [Vendredi]
Présents : MM. de Laborde, Mérimée, Paul Lacroix, Vaudoyer, Caristie, de Contencin, Hauréau, Mercey, de Pastoret, de Guizard, Courmont.
Bassin de jaugeage de Nîmes (Gard)

M. Mérimée, rapporteur.

Sur la proposition de M. Mérimée, la Commission décide qu'elle ne prendra de décision au sujet de l'acquisition du Bassin de jaugeage de la Ville de Nîmes qu'après le retour de M. Questel qui se rend à Nîmes et devra prendre des renseignements sur les lieux.

Église de Nohant-Vic (Indre)

M. Mérimée donne lecture d'une lettre adressée par M. de Girardot sur les réparations qu'il serait urgent de faire à l'église de Nohant-Vic. La Commission décide que des renseignements seront demandés à cet égard à M. Regnault-Bréon, architecte du monument.

Église de Ferrières (Seine-et-Marne)

M. Mérimée, rapporteur, expose qu'il résulte du rapport que M. Garrez a rédigé sur la demande de la Commission au sujet des réparations de l'église de Ferrières que les travaux de 1ère et 2e urgence, difficiles d'ailleurs à séparer, s'élèvent à environ 10 000 Francs.

Le ministre ayant déjà promis son concours au ministre des Cultes pour une somme de 5 000 Francs, le rapporteur propose d'accorder dès à présent les 5 000 Francs promis, et dans le cas où le ministre des Cultes prendrait à sa charge la reconstruction du clocher, ce qui porterait la dépense totale à 25 000 Francs, d'accorder un nouveau secours de 10 000 Francs.

Ces conclusions sont approuvées. 5 000 Francs sont alloués sur 1851.

Église de La Trinité à Vendôme (Loir-et-Cher)

M. Mérimée annonce qu'il résulte du rapport de M. de Pétigny que les travaux exécutés au clocher de La Trinité sont loin d'être irréprochables, 80/15/007/149 mais qu'ils n'ont pas au fond la gravité qu'on leur a donnée. Il regarde comme regrettable qie la Commission n'ait pas été consultée, que l'architecte qui l'a été ait consenti à leur exécution sans en référer à la Commission.

Le rapporteur propose de répondre au préfet que M. de La Morandière aurait dû consulter la Commission, et qu'il l'engage à le faire à l'avenir. On rappellerait en même temps son attention sur les observations pleines de justesse de M. de Pétigny relatives aux précautions à prendre pour éviter toute cause d'incendie dans le clocher.

Ces conclusions sont approuvées.

Église d'Hennebont (Morbihan)

M. Mérimée, rapporteur, donne lecture du rapport de M. Lassus au sujet de l'église d'Hennebont. D'après ces renseignements, le rapporteur propose de transmettre aux autorités locales un extrait du rapport de M. Lassus, de les informer que l'intention du Gouvernement est de contribuer, autant que ses ressources le permettront, à la restauration de la façade de l'église d'Hennebont, mais qu'il compte sur le concours de la Ville et qu'il le réclame avec instance, enfin, de charger M. Lambert de dresser un projet des travaux les plus urgents indiqués dans la note de M. Lassus.

Ces conclusions sont approuvées.

Verrières de Saint-Sulpice-de-Favières (Seine-et-Oise)

La Commission décide qu'elle ajourne toute allocation pour les réparations que réclament les verrières de Saint-Sulpice-de-Favières jusqu'à ce qu'une sous-commission les ait examinées.

Chapelle de Morhange (Moselle)

M. Mérimée, rapporteur, rappelle que, sur sa proposition, la Commission avait alloué pour la chapelle de Morhange un secours de 1 500 Francs en 1845. Mais à peine les travaux commencés, l'architecte a reconnu que les premières évaluations (5 000 Francs) n'étaient pas suffisantes, et que la dépense monterait à 9 367 Francs. On demande donc le report des 1 500 Francs alloués sur 1851 et une nouvelle subvention.

Le rapporteur est d'avis que l'allocation de 1 500 Francs est bien suffisante pour les réparations du choeur et du transept, censées parties de l'édifice réellement intéressantes.

Il propose donc de la reporter sur l'exercice 1851, mais sans l'augmenter.

Ces conclusions sont adoptées. 1 500 Francs sur 1851.

Verrières de Saint-Julien-du-Sault (Yonne)

M. Mérimée, rapporteur, fait observer que le préfet de l'Yonne n'a pas encore répondu à la demande de concours qui lui 80/15/007/150 a été adressée, le 14 mai 1849, au sujet des verrières de l'église Saint-Julien-du-Sault. Le rapporteur propose de lui rappeler cette affaire qui est devenue d'autant plus urgente que le refus du ministre des Cultes laisse un déficit de la moitié de la dépense prévue. Ce déficit s'élève à 2 500 Francs. Le ministère de l'Intérieur a déjà voté 2 500 Francs.

M. Mérimée propose, pour stimuler le zèle de la Commune et du département, d'accorder un nouveau secours de 1 000 Francs, mais à la condition très expresse que le reste de la dépense sera fourni par la Commune ou le département.

Ces conclusions sont approuvées.

Église de Montereau-Fault-Yonne (Seine-et-Marne)

Sur l'avis de la Commission, M. Caristie est chargé de présenter un rapport sur l'église de Montereau-Fault-Yonne.

Église d'Agnetz (Oise)

M. Mérimée, rapporteur, rappelle que, par une délibération du 8 septembre 1850, la Commission a proposé le classement de l'église d'Agnetz, et a réservé une somme de 12 000 Francs pour contribuer à la réparation. La Commune a offert une somme de 6 353 Francs. Le devis revu par M. Verdier porte la dépense de 18 000 à 26 000 Francs.

Le rapporteur propose

1° de décider en principe que la restauration de l'église d'Agnetz sera complète,

2° que l'administration locale sera invitée à ajouter, s'il lui est possible, une subvention nouvelle à celle qu'elle a déjà fournie,

3° que le ministre des Cultes sera prié de vouloir bien accorder son concours, et qu'à cet effet, les plans et devis, lui seront communiqués.

Ces conclusions sont approuvées.

Église Saint-Amable de Riom (Puy-de-Dôme)

M. Mérimée donne lecture d'une lettre de M. Mallay qui annonce l'envoi prochain des plans, devis et rapport relatifs à l'église Saint-Amable de Riom.

Église de Saint-Amant-de-Boixe (Charente)

M. Courmont, rapporteur.Sur la proposition du secrétaire, la Commission décide que M. Abadie sera chargé de se rendre à Saint-Amant-de-Boixe pour y recueillir les notes nécessaires à la rédaction d'un rapport sur l'état de l'église de cette Commune.

Epreuves de Daguerréotype

La Commission décide que MM. Baldus et Mestral recevront une mission semblable à celle qui a été donnée à M. Le Secq dans la dernière séance.

Une sous-commission sera nommée pour désigner les monuments dont chacune 80/15/007/151 des personnes envoyées en mission devra prendre les épreuves du daguerréotype, et fixer le nombre et la nature d'épreuves qu'on devra faire faire de chaque édifice.

Hôtel Lambert à Paris (Seine)

La Commission décide que la sous-commission de l'Hôtel Lambert se rendra mercredi prochain à l'Hôtel Lambert pour y déterminer quelles seront les échelles que M. Savinien Petit devra adopter pour la copie des peintures de Le Sueur qui lui a été confiée. La sous-commission composée de MM. Lenormant, de Lasteyrie, Vaudoyer et de Laborde se réunira à midi. Elle sera convoquée par le secrétaire ainsi que M. Savinien Petit. (39)

Monnaies trouvées à Chaumont (Haute-Marne)

M. Lenormant annonce qu'il apportera à la prochaine séance la nomenclature des pièces trouvées à Chaumont et qui sont échues en partage à la Bibliothèque nationale.

La Commission s'ajourne au vendredi 7 février prochain. [sic]

31 janvier 1851 [Vendredi]
Présents : MM. Mérimée, Paul Lacroix, de Contencin, Caristie, de Laborde, de Pastoret, Vitet, Mercey, Lenormant.
Château de Saint-Étienne à Aurillac (Cantal)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître que l'administration communale du ministère de l'Intérieur consulte la Commission pour savoir si le château de Saint-Étienne, à Aurillac, est d'une importance historique assez grande pour justifier de la part de cette Ville l'acquisition de cet édifice. Le rapporteur pense que l'importance historique et monumentale du château d'Aurillac peut être considérée comme nulle, c'est une vieille fortification tout à fait insignifiante.

Toutefois comme le respect des vieilles choses est toujours louable, le rapporteur est d'avis qu'on ne peut qu'applaudir aux intentions manifestées par le Conseil municipal d'Aurillac.

Cet avis est partagé par la Commission.

Dessins du château d'Aubry-en-Exmes (Orne)

Demande d'un dessin à M. Darcel.

La Commission décide que M. Darcel, correspondant du ministère de l'Intérieur pour les monuments du département de la Seine-Inférieure, sera prié de fournir à l'administration 80/15/007/152 les dessins du château d'Aubry dont il a communiqué des calques prises à la bibliothèque d'Oxford, à M. l'Inspecteur général des Monuments.

Église de Graville-l'Eure (Seine-Inférieure)

M. Mérimée, rapporteur, expose qu'ainsi qu'il l'avait prévu, le nouveau devis des travaux de l'église de Graville l'Eure, produit par M. Brunet-Debaisnes doit occasionner une augmentation dans la dépense indiquée d'abord. La première estimation la portait à 27 300 Francs, la 2e est de 32 000 Francs. Le rapporteur appelle l'attention de la Commission sur le parti pris par l'architecte pour la restauration du choeur. A son avis, il ne reproduit pas l'état ancien et l'innovation n'est pas justifiée.

Le rapporteur propose de demander à M. Brunet-Debaisnes de nouveaux renseignements, et se charge de lui communiquer les observations qu'il vient de faire.

La Commission autorise M. Mérimée à écrire dans le sens indiqué à l'architecte, et ajourne toute décision jusqu'à sa réponse.

Église d'Ottmarsheim (Haut-Rhin)

M. Mérimée, rapporteur, rappelle que l'église d'Ottmarsheim, pour laquelle M. le préfet du Haut-Rhin réclame un secours, a été réparée, il y a 7 ou 8 ans, au moyen d'une subvention du ministère de l'Intérieur. Il pense qu'il faut que la Commune en ait négligé complètement l'entretien, pour que la situation de l'édifice soit aussi alarmante que l'indique le rapport.

M. Mérimée est d'avis, en outre, que, en raison de l'importance de ce monument, il serait bon de charger M. [Émile] Boeswillwald de la restauration, et de ne prendre de décision qu'après qu'il aura remis son travail.

Ces conclusions sont approuvées.

Église de Tréguier (Côtes-du-Nord)

M. Mérimée, rapporteur, expose qu'une demande adressée par le préfet des Côtes-du-Nord au sujet de l'église de Tréguier a pour objet une dépense d'entretien qui ne regarde pas le ministère de l'Intérieur. L'administration a suffisamment témoigné de son intérêt pour l'ancienne cathédrale de cette ville.

En conséquence, le rapporteur propose le rejet de la demande.

Le rejet est adopté.

Église de Condat (Puy-de-Dôme)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître qu'il est demandé un secours pour l'église de Condat, monument d'un médiocre intérêt. Toutefois, comme le zèle et le bon esprit des habitants, qui, pour conserver les parties anciennes de cet édifice, 80/15/007/153 se sont imposé des sacrifices considérables, méritent d'être encouragés, le rapporteur propose d'accorder l'allocation demandée.

Cet avis est partagé par la Commission qui alloue les 500 Francs sur 1851.

Église de Montrésor (Indre-et-Loire)

M. Mérimée, rapporteur, expose que l'église de Montrésor est un des plus élégants édifices que possède la Touraine, mais la situation où il est aujourd'hui fait craindre qu'il ne sera pas possible de le réparer sans des sacrifices considérables.

Le rapporteur est d'avis qu'en réclamant le devis on engage le préfet à demander le concours du Conseil général et du ministère des Cultes, en le prévenant que l'administration de l'Intérieur ne s'engage à rien par cette démarche.

Ces conclusions sont approuvées.

Abbaye de Fontgombault (Indre)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance d'une réclamation adressée par M. Mérindol en faveur de l'église de l'abbaye de Fontgombault.

Le rapporteur pense que l'excédent de dépense indiqué par l'architecte ne peut être mis à la charge du Gouvernement qui ne s'est engagé qu'à donner un secours de 10 000 Francs pour aider aux réparations du monument.

Cet avis est partagé par la Commission.

Chapelle de l'abbaye de Cluny (Saône-et-Loire)

M. Mérimée, rapporteur, annonce que la Commune de Cluny refuse le concours qui lui a été demandé pour la restauration de la chapelle de Bourbon de l'ancienne abbaye de Cluny.

Le rapporteur est d'avis d'ajourner l'affaire à l'année prochaine, en faisant de nouveau du concours de la Ville une condition de l'allocation de 1 000 Francs déjà accordée sous cette réserve.

Cet avis est adopté.

Monument de La Haute-Borne (Haute-Marne)

M. Mérimée, rapporteur, donne lecture d'une lettre du préfet de la Haute-Marne qui réclame d'abord le renvoi d'un mémoire de M. Pothier, que le ministère de l'Intérieur sur l'invitation d'un de ses prédécesseurs a communiqué à l'Académie des Inscriptions en 1844, et en second lieu une allocation pour un monument qu'il désigne sous le nom de la Haute Borne.

Sur le premier point, le rapporteur pense qu'on ne peut donner satisfaction au préfet, puisque le règlement de l'Académie des Inscriptions porte que les mémoires communiqués à la Compagnie ne seront pas rendus à leurs auteurs.

Sur le 2e point, le rapporteur ne peut comprendre les intentions du préfet, mais dans tous les cas il lui 80/15/007/154 semble évident que les projets proposés ne peuvent regarder l'administration des Monuments historiques.

Église de Chissey (Jura)

M. Mérimée, rapporteur.

M. le préfet du Jura annonce que, malgré les ordres, l'administration locale de Chissey a fait exécuter pour 1 206 Francs des travaux à l'église de la Commune et réclame l'indulgence du ministre pour cette infraction à ses prescriptions, et une allocation pour solder l'excédent de la dépense. Le rapporteur pense que les fonds ont dû être mal employés, car, dans un précédent rapport, il a appelé au sujet des projets de la Commune l'attention de la Commission et avait insisté pour que le devis de la restauration fût rectifié par M. [Émile] Boeswillwald.

Le rapporteur est d'avis que l'on doit répondre au préfet qu'il y a lieu de croire que l'argent a été inutilement dépensé, et que, quant à l'excédent de dépense, il est évident que c'est à la Commune à y pourvoir.

Ces conclusions sont approuvées.

Église Saint-Vincent de Mâcon (Saône-et-Loire)

M. Mérimée, rapporteur.

Sur la proposition de M. Mérimée, la Commission accorde les 500 Francs demandés par le préfet de Saône-et-Loire, sur l'exercice 1850, pour le paiement de l'excédent de dépenses fait à l'église de Saint-Vincent à Mâcon.

Copie des peintures de l'Hôtel Lambert à Paris (Seine)

La Commission, sur l'avis de M. de Laborde, décide que M. Savinien Petit sera chargé de faire une copie peinte des peintures de Le Sueur de la salle de bains de l'Hôtel Lambert. La sous-commission devra s'entendre avec M. Savinien Petit pour fixer le prix de ce travail. M. de Guizard offre à la Commission de parfaire, sur le fonds d'encouragement aux Beaux-arts, le prix de cette copie, dans le cas où la dépense qu'elle devrait occasionner dépasserait le prix des dessins que la Commission avait dans le principe l'intention de faire faire.

La Commission remercie M. de Guizard du concours qu'il vient lui offrir.

Église de Gargilesse (Indre)

M. Mérimée, rapporteur, expose qu'il résulte du rapport de M. Mérindol qu'il y a eu un excédent de dépense de 4 500 Francs dans les travaux de Gargilèse. Les observations qu'adresse l'architecte justifient cette augmentation, toutefois le rapporteur regrette qu'il ne l'ait pas signalée plus tôt. Le rapporteur propose d'accorder cet excédent. Il propose également d'allouer une somme de 5 400 Francs pour compléter la restauration 80/15/007/155 du monument. Les travaux peuvent s'exécuter de suite pour qu'on profite des échafauds qui ne sont pas encore enlevés. Plus tard la dépense augmenterait notablement.

La Commission approuve les conclusions du rapporteur et alloue les 9 900 Francs demandés sur les reliquats de 1850.

Église de Neuvy-Saint-Sépulchre (Indre)

M. Mérimée, rapporteur, propose d'allouer à Neuvy-Saint-Sépulchre la somme de 11 700 Francs pour solde des travaux exécutés et supplémentaires dont le détail est donné par le rapport de M. Viollet-le-Duc. L'excellente exécution de ces travaux a déjà été signalée à la Commission par le rapporteur, en lui rappelant que la restauration de Neuvy peut être citée comme un modèle.

Le rapporteur croit devoir cependant appeler l'attention de la Commission sur l'entraînement auquel l'architecte a cédé en faisant exécuter des travaux, urgents il est vrai, mais non autorisés, et il propose d'adresser à cette occasion quelques expressions de blâme à M. Viollet-le-Duc.

Ces conclusions sont approuvées. Les 11 700 Francs sont alloués sur 1850.

Église de Selles-sur-Cher (Loir-et-Cher)

M. Mérimée, rapporteur.

Sur la proposition de M. Mérimée, la Commission en considération des sacrifices faits par la Commune de Selles-sur-Cher en faveur de son église, et eu égard aussi à l'intérêt du monument dont il s'agit, décide qu'une allocation de 10 000 Francs, en deux exercices, sera accordée pour l'achèvement des travaux que réclame l'église de Selles sur Cher.

Ces fonds sont alloués par moitié sur les exercices 1851 et 1852.

Église de Montereau-Fault-Yonne (Seine-et-Marne)

M. Caristie rapporteur.

La Commission décide qu'avant de prendre une décision sur le projet proposé pour la restauration de l'église de Montereau-Fault-Yonne, M. Garrez architecte rédacteur du projet, sera entendu par elle dans sa prochaine séance.

En conséquence, M. Garrez devra être convoqué pour le jour de la première réunion de la Commission.

La Commission s'ajourne au vendredi 7 février prochain. 80/15/007/156

7 février 1851 [Vendredi]
Présents : MM. de Maleville, Mérimée, Caristie, Courmont, de Contencin, de Pastoret, Paul Lacroix, de Guizard, Vitet, Mercey.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu par le secrétaire.
La rédaction est adoptée.
Médaille de la Commission

La Commission charge le secrétaire de prendre auprès de M. Barre, graveur, des renseignements sur la manière dont il faudrait compléter la médaille des Monuments historiques et sur le prix que coûterait ce travail.

Salon du XVIe siècle à M. Villebrun (Bouches-du-Rhône)

La Commission décide que des renseignements seront pris auprès de M. du Sommerard sur l'intérêt que présente, et l'état dans lequel se trouve un salon du XVIe siècle appartenant à M. Villebrun de Marseille que le dernier désirerait vendre de 6 à 7 000 Francs.

Église de Graville-l'Eure (Seine-Inférieure)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître à la Commission les explications qui lui ont été transmises sur la demande par M. Brunet-Debaisnes au sujet de la restauration de l'église de Graville-l'Eure.

La Commission ne trouvant pas les renseignements transmis complètement satisfaisants décide qu'une somme de 10 000 Francs sera réservée pour le monument dont il s'agit, mais qu'avant d'en obtenir l'allocation définitive l'architecte devra fournir des études plus complètes.

Hôtel de ville de Bergues (Nord)

M. Mérimée, rapporteur.

D'après un rapport transmis par le correspondant des Monuments historiques, M. Mérimée pense qu'il n'y a pas à douter que le beffroi de Bergues est le seul monument qu'on puisse classer dans cette ville, et que l'Hôtel de ville ne présente pas un intérêt suffisant pour prendre place sur la liste des monuments.

Église de Montereau-Fault-Yonne (Seine-et-Marne)

M. Caristie rapporteur.

M. Garrez est introduit, il présente quelques observations sur l'intérêt qu'offre l'égise de Montereau. M. Caristie, après les renseignements donnés par l'architecte, expose que l'église de Montereau présente différents styles d'architecture de diverses époques, qu'elle rappelle des souvenirs historiques, comme ayant possédé le corps et l'armure de Jean-sans-peur, duc de Bourgogne ; elle lui paraît donc intéressante à la fois sous le rapport de l'art, et sous celui de l'histoire, et à ces titres mérite la sollicitude de la Commission. 80/15/007/157

Par ces motifs, le rapporteur propose de répartir de la manière suivante la dépense de restauration urgente qui est de 27 000 Francs.

La Ville de Montereau : 7 000 Francs,

le département : 1 000 Francs,

le ministère des Cultes : 9 000 Francs,

le ministère de l'Intérieur : 10 000 Francs.

Les 10 000 Francs à la charge du ministère de l'Intérieur pourraient être partagés en 3 exercices.

Sur les observations présentées par plusieurs de ses membres, la Commission ajourne à la prochaine séance la décision à prendre.

Église de Brantôme (Dordogne)

M. Mérimée, rapporteur.

M. le préfet de la Dordogne insiste de nouveau auprès du ministre pour obtenir un secours qui le mette à même de consolider les carrières de Brantôme.

Le rapporteur pense qu'il est évident que le ministère de l'Intérieur ne peut se charger de cette dépense, et est d'avis d'écrire au préfet que c'est à lui à prendre les mesures qu'il jugera nécessaires pour prévenir une catastrophe, car, si elle avait lieu, le département en serait nécessairement responsable.

Cet avis est adopté.

Église de Châtillon-sur-Indre (Indre)

M. Mérimée, rapporteur, met sous les yeux de la Commission les dessins de l'église de Châtillon, monument d'un grand intérêt et dont la situation est des plus fâcheuses. Le rapporteur croit que la dépense de restauration ne s'élève pas à moins de 80 000 Francs, supposé même qu'on ne reconstruisît pas le porche, et qu'on se bornât pour les travaux de la 2e catégorie, à n'exécuter que les plus indispensables.

Le rapporteur croit que, si le ministère de l'Intérieur prenait à sa charge la moitié de la dépense, soit 40 000 Francs, il traiterait l'église de Châtillon avec une faveur marquée.

La Commission, sur les observations qui précèdent, décide que l'allocation sera ajournée jusqu'à ce que le département et la Commune aient trouvé les ressources suffisantes pour faire face à une grande partie de la dépense.

Église de Montréal (Yonne)

M. Mérimée, rapporteur.

D'après le rapport de M. Viollet-le-Duc, et sur les observations présentées par M. Mérimée au sujet de ce travail, la Commission décide qu'il sera accordé pour l'achèvement des travaux de l'église de Montréal les 19 000 Francs demandés par l'architecte. Ce fonds serait pris, s'il est possible, sur les reliquats de 1850.

Église du Breuil au Mesnil-Mauger (Calvados)

M. Mérimée, rapporteur, expose qu'il résulte d'une lettre de M. Danjoy que les 3 000 Francs accordés par le ministère pour 80/15/007/158 l'église du Breuil pourraient suffire à l'exécution des travaux les plus urgents ; comme la Commune a en outre voté un millier de francs, le rapporteur propose de rendre définitive l'allocation de 3 000 Francs promise.

Ces conclusions sont adoptées.

Porte du cimetière de Montfort-l'Amaury (Seine-et-Oise)

M. Mérimée, rapporteur, s'en réfère au sujet de la restauration de la Porte du cimetière de Montfort-l'Amaury à l'avis exprimé dans son premier rapport, que la dépense lui semble hors de proportion avec l'intérêt qu'offre le monument.

La Commission, ne partageant pas l'avis du rapporteur, accorde sur l'exercice 1851 la somme de 1 500 Francs demandée.

Église de Blaison-Gohier (Maine-et-Loire)

Sur la proposition de M. Mérimée, la Commission classe l'église de Blaison au nombre des Monuments historiques.

Chapelle de l'abbaye de Niedermunster à Saint-Nabor (Bas-Rhin)

M. Mérimée, rapporteur, expose que les travaux exécutés à la chapelle de Niedermunster presque terminés aujourd'hui ont donné lieu à un excédent de dépense de 1 031 Francs 52. L'augmentation est parfaitement justifiée par les difficultés imprévues survenues pendant l'exécution des travaux ; à cette augmentation il faut ajouter les honoraires de l'architecte et de l'inspecteur, ce qui porte l'excédent à 1 754 Francs 66.

Le rapporteur propose d'accorder cette somme en supplément d'allocation à la chapelle de Niedermunster.

Ces conclusions sont adoptées. 1 754 Francs 66 sur 1850.

La Commission s'ajourne au vendredi 14 février prochain. 80/15/007/159

14 février 1851 [Vendredi]
Présents : MM. de Maleville, Mérimée, Questel, Caristie, Vaudoyer, Lenormant, de Lasteyrie, Paul Lacroix, Courmont.
Église Saint-Michel de Dijon (Côte-d'Or)

M. Courmont, rapporteur.

Sur la proposition du secrétaire, la Commission rejette une demande de M. le préfet de la Côte d'Or ayant pour but l'établissement d'un perron et d'une grille sur la façade de l'église Saint-Michel à Dijon.

Demande de la médaille de la Commission

M. Courmont, rapporteur.

La Commission ajourne une demande de M. Doublet de Boisthibault, ayant pour but l'obtention de la Médaille de la Commission des Monuments historiques .

Orgues de l'église de Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise)

M. Courmont, rapporteur.Le secrétaire donne lecture d'une lettre adressée par la Fabrique de l'église Saint-Germain en Laye à M. le ministre de l'Intérieur, dans le dessein d'obtenir un secours pour la construction d'un orgue.

La Commission sur l'avis du rapporteur, rejette cette demande.

Église Saint-Ouen de Rouen (Seine-Inférieure)

M. Grégoire, architecte de l'église Saint-Ouen de Rouen, présente à la Commission divers projets pour les portes qui doivent être placées sur la façade qu'il vient de construire.

Après les avoir examinés attentivement, la Commission donne à M. Grégoire quelques conseils en l'invitant à modifier quelque peu ses projets.

Hôtel Lambert à Paris (Seine)

Copie des peintures de l'Hôtel Lambert.

Sur la proposition de M. de Laborde, la Commission décide qu'il sera alloué à M. Savinien Petit 6 000 Francs, pour la copie qu'il doit faire des peintures placées dans la salle de bains de l'Hôtel Lambert, à la charge par M. Savinien Petit de payer l'armature en fer sur laquelle ses copies devront être établies.

Salle de l'ancien Hôtel de Mirepoix à Toulouse (Haute-Garonne)

Le secrétaire donne lecture du rapport que M. du Sommerard a rédigé d'après la demande de la Commission sur la salle de bois sculpté appartenant à M. de Villebrun de Marseille et provenant de l'ancien Hôtel de Mirepoix à Toulouse.

La Commission, d'après l'avis contenu dans le mémoire de M. du Sommerard, décide qu'il sera répondu à M. de Villebrun que tant que cette salle ne sera pas transportée à Paris, il sera impossible à la Commission de donner au ministre un avis sur l'opportunité de son acquisition. 80/15/007/160

Sainte-Chapelle de Paris (Seine)

M. Courmont, rapporteur.

Le secrétaire donne connaissance à la Commission d'une dépêche par laquelle M. le ministre des Finances demande à son collègue de l'Intérieur, de vouloir bien lui faire connaître le plus tôt possible, quelle destination devra avoir définitivement la Sainte-Chapelle de Paris afin que cet édifice cesse régulièrement d'être au nombre des immeubles disponibles de l'État.

La Commission est d'avis que, comme on n'accède plus à la Sainte-Chapelle que par le Palais de Justice, cette circonstance préjuge déjà que le monument est appelé à être une dépendance de ce Palais. Toutefois, tant que la restauration n'est pas achevée, il n'y a pas lieu à déterminer définitivement son affectation.

Église Saint-Just de Narbonne (Aude)

M. Mérimée donne connaissance, d'après une lettre de M. Viollet-le-Duc, des nombreuses mutilatiions exécutées par les ordres de la Fabrique de Saint-Just, à Narbonne, aux parties de décoration sculptées qui ornent cette église malgré les défenses de l'architecte.

La Commission, sur ce rapport, décide que M. le préfet de l'Aude sera prié de faire cesser au plus tôt ces actes fâcheux et d'enjoindre à la Fabrique de ne faire à l'avenir exécuter aucun travail, sans avoir pris les avis de l'architecte préposé par l'administration à la réparation du monument.

Ancien archevêché de Narbonne (Aude)

M. Mérimée donne ensuite lecture d'un rapport de M. Viollet-le-Duc au sujet des travaux qui s'exécutent à l'ancien archevêché de Narbonne. De ce rapport il résulte qu'après avoir fait rédiger un projet de restauration par M. Viollet-le-Duc et après avoir fait exécuter sous sa direction un certain nombre de travaux, la Ville de Narbonne lui retirant sa confiance, sans en donner la raison, charge un autre artiste de continuer les travaux.

Comme la Commission a cru devoir allouer à ces réparations un secours de 5 000 Francs, M. Viollet-le-Duc prévient l'administration de la disgrâce dont il est frappé et lui demande de vouloir bien l'affranchir de la responsabilité qui portait sur lui.

Sur les observations présentées par le rapporteur au sujet du mémoire de M. Viollet-le-Duc, la Commission décide

qu'il sera écrit au préfet de l'Aude pour l'inviter à faire connaître à la Ville de Narbonne

que le ministre n'a alloué de secours pour les travaux de l'ancien archevêché que parce que ces travaux étaient sous la direction de M. Viollet-le-Duc ; 80/15/007/161

que, dans le cas où la Ville persévérerait à charger un autre architecte de la restauration du monument commencé par M. Viollet-le-Duc, malgré le droit qu'a ce dernier, comme auteur du projet, de le conduire jusqu'à la fin, si on ne peut lui reprocher ni mal façon, ni malversation.

Outre les dommages intérêts que l'architecte pourrait réclamer de la Ville, elle peut s'attendre à ce que le ministre de l'Intérieur n'ordonnancera pas les fonds qu'il a promis pour cette restauration, et, de plus, à ce qu'il la rende responsable des dommages que pourra causer à l'édifice le successeur de M. Viollet-le-Duc.

M. Lenormant demande que cette lettre soit écrite par M. l'Inspecteur général et soumise à la Commission. Cet avis est adopté.

Église de Montereau-Fault-Yonne (Seine-et-Marne)

M. Caristie, rapporteur.

M. le président de Maleville fait connaître à la Commission que la Ville de Montereau-Fault-Yonne consent à donner pour la restauration de son église 2 000 Francs de plus qu'elle n'avait promis dans le principe. Au moyen de cette nouvelle ressource, l'administration de l'Intérieur n'aurait plus à fournir que 4 000 Francs pour la restauration du monument, au lieu de 10 000 Francs que dans le principe le rapporteur croyait devoir réclamer d'elle.

En conséquence, M. Caristie demande que la Commission veuille bien voter le crédit tel qu'il est aujourd'hui réduit sur deux exercices.

La Commission partage l'avis du rapporteur et alloue 4 000 Francs sur 1851 et 4 000 Francs sur 1852.

Église de Saint-Omer (Pas-de-Calais)

M. Lenormant, rapporteur.

Sur la proposition de M. Lenormant, la Commission renvoie à l'examen d'une sous-commission la demande du préfet du Pas-de-Calais relative à la reconstruction du campanile de l'église Notre-Dame de Saint-Omer. La sous-commission désignée se compose de MM. Questel, Caristie et Vaudoyer.

Commission de photographie

La Commission désigne ensuite pour faire partie de la sous-commission de photographie MM. de Laborde, Mérimée, Vaudoyer, Lenormant et Courmont.

Fouilles de Bourbon-Lancy (Saône-et-Loire)

M. Lenormant, rapporteur.

Le président de la Société archéologique de Châlon demande au ministre de vouloir bien désigner une personne pour surveiller les fouilles qui s'exécutent à Bourbon-Lancy et propose M. Robert, M. Lenormant pense qu'il n'y a pas lieu d'intervenir dans le choix de la personne qui sera chargée de surveiller ces fouilles, d'autant 80/15/007/162 mieux que M. le docteur Robert n'est point connu de l'administration. Il croit que le ministre ne peut qu'écrire au maire de Bourbon-Lancy pour l'engager à faire surveiller les fouilles avec le plus grand soin.

Ces conclusions sont adoptées.

Tour de Saint-Bertin à Saint-Omer (Pas-de-Calais)

La Commission charge M. Questel de se rendre à Saint-Omer pour y étudier le projet proposé par M. Morey pour la consolidation de la Tour de Saint-Bertin.

Église de La Garde-Adhémar (Drôme)

Sur la demande de M. Questel, la Commission alloue un crédit supplémentaire de 1 300 Francs sur 1850 pour le paiement des travaux de la Garde-Adhémar.

Amphithéâtre de Nîmes (Gard)

Et un de 700 Francs pour le paiement des travaux aux arènes de Nîmes, également sur 1850.

Pont du Gard à Vers-Pont-du-Gard (Gard)

M. Questel donne quelques renseignements sur l'état du Pont du Gard. Le devis ne s'élèvera pas à un chiffre aussi élevé que l'avait pensé la Commission.

Église du Puy-Notre-Dame (Maine-et-Loire)

M. Mérimée, rapporteur, expose que M. Joly vient de compléter son travail sur l'église du Puy-Notre-Dame. Le devis détaillé qu'il a adressé au ministre s'élève à la somme de 28 488 Francs. La Commune est hors d'état d'y contribuer. Le rapporteur ne pense pas que le ministre de l'Intérieur puisse prendre à sa charge toute la dépense. Toutefois il croit qu'il y a lieu de faire un effort pour obtenir la conservation de ce monument.

Il propose donc une note de secours conditionnel égal au tiers de la dépense, c'est-à-dire 10 000 Francs, qui ne deviendra définitif que lorsque des engagements des administrations locales ou du ministère des Cultes auront couvert les 18 500 Francs restant.

Église de Mantes (Seine-et-Oise)

M. Mérimée, rapporteur, donne communication à la Commission du travail de M. Durand pour la reconstruction de la tour nord de l'église de Mantes.

Le rapporteur est d'avis que le devis présenté par M. Durand est une évaluation approximative ; il s'élève à 78 763 Francs. Le rapporteur propose de réclamer de l'architecte la révision de cette partie de son travail. Il désirerait qu'il y joignît quelques explications sur les moyens d'exécution, 80/15/007/163 et surtout sur l'ordre qu'il se proposerait de suivre dans la restauration, ou qu'il fît connaître le temps qu'il faudrait pour toute l'opération et les subventions annuelles dont il aurait besoin.

En attendant, comme il est probable que le chiffre s'élèvera à 100 000 Francs après la révision, le rapporteur propose de réserver 50 000 Francs pour témoigner grandement l'intérêt que l'administration porte à la reconstruction de la tour. Le reste serait demandé à la Ville, au département et au ministère des Cultes.

Toutes ces conclusions sont approuvées.

La Commission s'ajourne au vendredi 28 février prochain.

28 février 1851 [Vendredi]
Présents : MM. de Laborde, Mérimée, Hauréau, Caristie, Questel, de Pastoret, de Maleville, Lenormant, Paul Lacroix, Labrouste, Courmont.
Pont Saint-Michel à Paris (Seine)

Sur la proposition de M. de Laborde, la Commission décide qu'il sera fait un rapport au ministre sur le projet arrêté de modifier le Pont Saint-Michel, et le regret qu'en éprouve la Commission. Une étude devra être faite de ce monument dans un bref délai.

Église de Tournus (Saône-et-Loire)

Sur les observations de M. Questel, la Commission est d'avis d'écrire au curé de Tournus pour lui interdire de donner suite aux travaux qu'il a fait commencer dans l'une des Chapelles de l'église, en lui faisant observer que le Gouvernement a fait en faveur du monument d'assez grands sacrifices pour qu'il ne veuille pas désormais le laisser déshonorer par des travaux mal conçus et mal exécutés.

Missions héliographiques

Sur le rapport de M. de Laborde, la Commission est d'avis que les personnes qui ont produit les meilleures épreuves héliographiques d'après des monuments, sont MM. Baldus, Le Secq et Bayard. En conséquence, elle décide qu'il y a lieu de donner à ces Messieurs des missions dans le sens indiqué dans l'une des dernières séances. De ces trois missions, l'une serait dirigée vers la 80/15/007/164 Normandie, la seconde dans le Midi, la troisième dans l'Est.

La sous-commission est chargée de s'entendre avec les artistes sur l'itinéraire qu'ils devront suivre, et il est décidé dès aujourd'hui que les frais de voyage des personnes qui rempliront ces missions seront payés de la même manière que ceux des architectes attachés aux travaux de la Commission.

Église de Mantes (Seine-et-Oise)

M. Mérimée, rapporteur, annonce à la Commission que le devis rectifié par M. Durand pour le projet de reconstruction de la Tour nord de l'église de Mantes, porte la dépense à 92 357 Francs. Il s'en réfère aux conclusions de son rapport du 14 février dernier, et propose d'accorder une allocation conditionnelle de 50 000 Francs pour cette restauration en trois exercices.

La Commission approuve ces conclusions et décide que les autorités municipales et départementales seront invitées à faire au plus tôt les démarches nécessaires pour couvrir l'excédent de la dépense qui monte à 32 357 Francs, déduction faite des 10 000 Francs alloués déjà par la Ville.

Église de Brantôme (Dordogne)

M. Mérimée, rapporteur, expose que le préfet de la Dordogne insiste pour observer le changement de la direction de la route qui longe les carrières de Brantôme et son établissement sur l'ancienne terrasse du château. M. le rapporteur fait remarquer combien peu sont appréciés les sacrifices du Gouvernement par certaines administrations locales. Le ministre de l'Intérieur a accordé plus de 60 000 Francs, à la Ville de Brantôme pour la réparation de son église. A cet effort de l'administration, elle répond en gâtant à plaisir les abords du monument qu'on vient de restaurer pour le dispenser de la dépense de consolidation qui rendrait l'ancien chemin praticable.

Le rapporteur propose de donner la désapprobation la plus formelle au nouveau projet.

La Commission partage cette opinion.

Église de Saint-Geosmes (Haute-Marne)

M. Mérimée, rapporteur, s'en référant à son rapport de 1846 sur l'église de Saint-Geosmes propose le rejet d'une demande d'allocation en faveur de cet édifice.

Cette proposition est adoptée.

Église de Celles (Deux-Sèvres)

M. Mérimée, rapporteur, s'en réfère également au sujet d'une demande en faveur de l'église de Celles à l'avis de la Commission du 9 août 1850 qui a déjà rejeté une demande d'allocation, non pas comme l'affirme la 80/15/007/165 lettre du préfet parce que cette demande était parvenue trop tard à l'administration, mais parce que l'église de Celles n'avait pas assez d'importance comme monument historique, pour motiver une subvention.

Église d'Uzeste (Gironde)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître qu'il n'y a ni plan ni devis de l'église d'Uzeste sur laquelle M. Ducos appelle l'intérêt du ministre. M. le préfet de la Gironde a été invité à faire étudier les réparations de cet édifice.

Le rapporteur pense que jusqu'à ce que le travail demandé soit transmis à la Commission, il n'y a pas lieu de s'occuper de l'affaire.

La Commission partage l'avis du rapporteur et demande qu'une lettre de rappel soit écrite au préfet de la Gironde.

Église de Champagne (Seine-et-Oise)

M. Mérimée, rapporteur, expose que le préfet de Seine-et-Oise annonce que la Commune de Champagne est dans l'impossibilité de concourir aux travaux de restauration de son église. Le rapporteur, malgré le regret qu'il en éprouve, propose de maintenir rigoureusement la condition qui a été mise à la subvention du ministère de l'Intérieur.

Cet avis est partagé par la Commission.

Église de Richebourg (Seine-et-Oise)

M. Mérimée, rapporteur, annonce qu'il résulte d'un rapport de M. Garrez que l'église de Richebourg mérite d'être classée. Les réparations paraissent urgentes et sont évaluées approximativement à 10 000 Francs.

Sur l'avis du rapporteur, la Commission propose de charger M. Garrez de la rédaction d'un devis détaillé des travaux et d'écrire au maire et au préfet pour savoir quel serait le concours de la Commune.

Église d'Huriel (Allier)

M. Mérimée, rapporteur, expose que l'église d'Huriel, pour laquelle un secours est demandé par M. le préfet de l'Allier, est un édifice assez intéressant qui mérite d'être classé. Le devis des réparations dressé par M. Esmonnot comprend des travaux qui ne sont guère du ressort des Monuments historiques et s'élèvent à 11 119 Francs, sur lesquels les dépenses nécessaires ne réclament pas plus de 7 000 Francs. La Commune est sans ressources, mais une souscription a produit 3 171 Francs.

Le rapporteur pense que si le ministre de l'Intérieur accordait 2 000 Francs à la condition que le reste du déficit serait couvert, il assurerait la consolidation du monument. Toutefois, il se demande si dans l'état des ressources du ministère, c'est le cas de disséminer les fonds dans des travaux d'une assez médiocre importance. 80/15/007/166

La Commission, partageant l'avis du rapporteur, ajourne la demande.

Église de Belloy (Seine-et-Oise)

M. Mérimée, rapporteur.

Sur le rapport de M. Mérimée, la Commission alloue pour terminer les réparations de l'église de Belloy une somme de 8 000 Francs en deux exercices.

Église Saint-Vulfran d'Abbeville (Somme)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance d'une lettre par laquelle M. Verdier informe l'administration de l'état de ruine imminente de quelques parties de l'église Saint-Vulfran d'Abbeville, et demande une somme de 1 500 Francs pour faire déposer les parties les moins solides, le rapporteur pense que cette dépense des échafaudages et de la démolition nécessaire dans l'intéêt de la sureté publique ne doit pas être imputée sur le crédit des monuments.

Cet avis est partagé par la Commission.

Chapelle de Bourbon de l'abbaye de Cluny (Saône-et-Loire)

Sur la proposition de M. Mérimée, la Commission alloue la somme de 415 Francs demandée par M. Verdier pour l'achèvement du carrelage de la chapelle de Bourbon de l'ancienne abbaye de Cluny.

Église de Saint-Genou (Indre)

M. Mérimée, rapporteur, expose que M. Mérindol a négligé de faire précéder son devis des travaux de Saint-Genou d'un mémoire explicatif pour qu'on puisse rendre l'appréciation moins difficile. Cependant, il croit reconnaître que son projet renferme deux natures de travaux distinctes : une restauration proprement dite de l'intérieur de l'édifice et la construction d'une façade.

Le rapporteur pense qu'il est bon de conserver l'église, mais non de la décorer, et il semble que ce soit ce dernier but que se soit proposé l'architecte. La simplicité la plus grande doit être selon lui le programme obligé de cette partie du projet. Dans son opinion M. Mérindol eût dû se borner à bâtir un mur pour fermer et consolider l'église de ce côté.

Il propose en conséquence, avant de rien décider sur le chiffre que devra allouer l'administration de l'Intérieur, de demander à M. Mérindol de modifier son projet dans le sens de ces observations et de produire un rapport détailé à l'appui de son devis.

Cet avis est adopté par la Commission.

Église de Taverny (Seine-et-Oise)

M. Mérimée, rapporteur, regrette qu'on se soit engagé dans la restauration de l'église de Taverny avant 80/15/007/167 d'avoir bien apprécié l'étendue de la dépense. Aujourd'hui qu'elle est plus qu'à moitié achevée, il croit qu'il serait fâcheux que les travaux fussent suspendus. Un nouveau devis de M. Garrez porte la dépense à 15 523 Francs.

Le rapporteur propose l'allocation conditionnelle d'une somme de 8 000 Francs en deux exercices, laissant à la charge de la Commune l'autre moitié de la dépense.

Ces conclusions sont approuvées.

Église des Aix-d'Angillon (Cher)

M. Mérimée, rapporteur, expose qu'il résulte du rapport que M. Mérindol a fait au sujet de l'église des Aix, que le projet de l'architecte du département du Cher doit être notablement modifié. Jusqu'à présent, le rapporteur ne peut donner aucune idée du montant de la dépense, mais il propose de communiquer au préfet les observations de M. Mérindol et de le prévenir que le ministère, bien qu'il soit disposé à concourir à la restauration, ne pourra le faire que dans une proportion qui dans aucun cas ne dépassera le tiers de la dépense.

Ces conclusions sont approuvées.

Église de Moirax (Lot-et-Garonne)

M. Lenormant, rapporteur, expose que le devis des travaux de l'église de Moirax s'élève à 6 600 Francs sur lequels la Commune donne 600 Francs. Le préfet de Lot-et-Garonne demande 6 000 Francs au ministre.

Le rapporteur est d'avis de répondre au préfet que l'on pourra donner le tiers de la dépense prévue si le reste est assuré par le concours du ministère des Cultes et de la localité. Le rapporteur insiste pour que cette condition soit expresse, car l'intérêt secondaire du monument ne permet pas de s'en départir.

Ces conclusions sont approuvées.

Fouilles de Laudunum

M. Lenormant, rapporteur, communique à la Commission des renseignements transmis au ministre sur l'autel trouvé dans les fouilles de Laudunum.

La Commission, sur les observations du rapporteur, est d'avis de recommander au préfet de faire mettre l'autel à l'abri des dégradations ultérieures et de prescrire aux personnes chargées des travaux de donner plus de soin aux objets découverts, enfin de le remercier de sa communication.

Église de La Chapelle-sur-Crécy (Seine-et-Marne)

M. Lenormant, rapporteur.

Sur la proposition de M. Lenormant, la Commission alloue pour les travaux de La Chapelle-sur-Crécy les 1 387 Francs demandés par M. Garrez sur 1850 et 2 300 Francs sur 1851. 80/15/007/168

Ancienne abbaye de Charlieu (Loire)

M. Desjardins, architecte, présente à la Commission les dessins qu'il a faits des restes de l'abbaye de Charlieu. Il expose que le monument est menacé de ruine par suite des détériorations qu'il éprouve tous les jours, et qu'il serait important que l'État en fît l'acquisition, s'il veut le sauver.

La Commission invite M. Desjardins à se mettre en rapport avec la propriétaire du monument pour savoir quel prix elle en demanderait, et à se charger de compléter le travail qu'il a commencé sur le monument.

La Commission s'ajourne au vendredi 7 mars prochain.

7 mars 1851 [Vendredi]
Présents : MM. Caristie, Questel, Paul Lacroix, Mérimée, de Contencin, Mercey, Courmont, Vaudoyer, Lenormant et de Guizard.
Pont Saint-Michel à Paris (Seine)

Sur la proposition de M. Caristie, la Commission décide que M. de Godeboeuf, architecte, sera chargé de faire les dessins du Pont Saint-Michel, dont l'exécution a été arrêtée dans la dernière séance. M. Godeboeuf devra s'entendre avec M. Caristie sur les proportions qu'il devra donner à ce travail.

Abbaye de Charlieu (Loire)

M. Desjardins est introduit. Il expose que l'abbaye de Charlieu a été donnée par testament à M. Pointurier, (propriétaire rue Saint-Martin 297), à la condition par lui d'y faire des réparations pour une somme de 40 000 Francs, ou d'élever au donateur un mausolée de la même valeur. M. Pointurier serait disposé, pour remplir les voeux du testateur qui se préoccupait de la conservation de l'abbaye de Charlieu, de donner le monument à l'État qui s'engagerait à le conserver, et, pour sa part, il interviendrait dans la restauration pour une somme de 10 000 Francs au moins.

La Commission sur cette communication de M. Desjardins, décide qu'il sera écrit à M. Pointurier pour le prier de vouloir bien transmettre au ministre ses propositions par écrit. M. Chaix d'Est-Ange serait ensuite consulté sur les mesures à prendre pour mettre l'État à l'abri de toutes difficultés dans 80/15/007/169 le cas d'acceptation de sa part. Enfin M. Desjardins est chargé de préparer un travail complet de la restauration du monument.

Église Saint-Étienne de Nevers (Nièvre)

M. Mérimée, rapporteur, donne lecture d'une lettre de M. le ministre de la Guerre au sujet du nivellement d'un terrain attenant à l'église Saint-Étienne de Nevers. Dans son opinion, l'espèce de répugnance que le ministre paraît éprouver à consentir à l'abaissement de ce terrain, tient à ce que quelque employé de la manutention tire un profit ou un agrément quelconque du terrain en question.

Le rapporteur est d'avis de communiquer la lettre du ministre au préfet de la Nièvre et au maire de Nevers en lui demandant leurs observations à son égard.

Approuvé.

Tombeaux de l'église de Brou à Bourg-en-Bresse (Ain)

M. Mérimée, rapporteur.Sur la proposition du projet de restauration du mausolée de Marguerite d'Autriche et d'Emmanuel de Savoie, la Commission décide qu'il y a lieu de rendre définitive l'allocation de 3 400 Francs réservée pour ce travail sur l'exercice 1851.

Monuments gothiques de la cathédrale de Grenoble (Isère)

M. Mérimée donne connaissance du rapport de M. Janniard au sujet des monuments gothiques de la cathédrale de Grenoble. M. Mérimée est d'avis que le rapport est bien fait et que les propositions peuvent être approuvées en principe, il croit qu'il faut seulement recommander à l'architecte d'être très réservé pour les réparations au mastic.

Sur l'avis de M. Caristie, la Commission décide que l'architecte devra faire incruster de la pierre toutes les fois que cela sera possible ; dans le cas contraire, il devra laisser les choses dans l'état où elles se trouveront, surtout s'il s'agit de parties en saillies.

Fontaine Saint-Lazare à Autun (Saône-et-Loire)

M. Mérimée, rapporteur, communique à la Commission un projet de déplacement de la fontaine Saint-Lazare à Autun. Le rapporteur croit qu'il est impossible de la déplacer sans la détruire. Il pense que l'opération proposée ne saurait être encouragée.

La Commission partage cette opinion et décide qu'en rejetant la demande le ministre devra insister pour qu'on restaure ce petit monument dans la place qu'il occupe.

Chaire de Saint-Amand-Montrond (Cher)

M. Mérimée, rapporteur.

M. le ministre des Cultes informe son collègue d'un projet qui tendrait à modifier ou à déplacer la chaire en pierre de l'église de Saint-Amand.

M. Mérimée 80/15/007/170 pense que l'église de Saint-Amand est dans un tel état qu'il est possible que la reconstruction d'un pilier nécessite le déplacement de la chaire dont il s'agit. Comme les renseignements donnés par M. le ministre de l'Instruction publique ne sont pas suffisants, il propose d'en demander au préfet.

Cet avis est adopté par la Commission.

Poudrière de Poitiers (Vienne)

M. Mérimée, rapporteur.

La Société des antiquaires de l'Ouest prévient M. le ministre que le Conseil municipal de Poitiers vient de décider la démolition d'une tour du XVe siècle, dite de la poudrière par le simple motif qu'elle gêne la circulation.

Le rapporteur pense que la destruction de cette tour est un acte de vandalisme qu'on ne peut tolérer sous le prétexte d'utilité publique.

La Commission, sur ces conclusions, décide qu'il y a lieu de prier M. le ministre de vouloir bien classer le monument et de s'opposer à sa destruction.

Fouilles à La Buisse (Isère)

M. Mérimée donne lecture d'une lettre par laquelle M. Octave de Barral, membre du Conseil général de l'Isère, annonce que des fouilles archéologiques, qui ont déjà produit les plus intéressants résultats, ont été entreprises à la Buisse, dans la propriété de M. de Galbert.

Le rapporteur est d'avis de demander des renseignements détaillés sur ces fouilles ; sur ce qu'elles ont produit ; et pourquoi les autorités locales n'ont pas adressé de rapport au ministre.

Cette opinion est partagée par la Commission.

Découvertes à Montflanquin (Lot-et-Garonne)

M. Mérimée donne communication d'un rapport adressé par M. Philipps sur des découvertes faites à Montflanquin.

Sur la proposition du rapporteur, la Commission décide que des remerciements seront adressés à M. Philipps pour son mémoire remarquable par sa lucidité, et qu'une allocation de 1 000 Francs sera accordée sur l'exercice 1851, à titre d'encouragement.

Église de Luz (Hautes-Pyrénées)

Sur la proposition de M. Mérimée, la Commission accepte l'engagement pris par la Commune de Luz de faire des prestations pour une somme de 2 000 Francs comme remplissant la condition qui lui était imposée et accorde d'une manière définitive l'allocation promise.

Église d'Espondeilhan (Hérault)

M. Courmont, rapporteur.

Sur l'avis du secrétaire, la Commission alloue définitivement la somme de 1 000 Francs promise pour les travaux 80/15/007/171 de l'église d'Espondeilhan.

Église Notre-Dame d'Alençon (Orne)

M. Mérimée, rapporteur.

La Ville d'Alençon réclame de nouvelles allocations pour l'église Notre-Dame sans offrir d'y contribuer. Comme le ministère de l'Intérieur a déjà témoigné de l'intérêt qu'il porte à l'église Notre-Dame par des allocations plus considérables peut-être que l'église ne pouvait prétendre, le rapporteur ne croit pas qu'il y ait lieu d'accorder la somme de 1 500 Francs demandée.

La Commission rejette la demande.

Église de Moret-sur-Loing (Seine-et-Marne)

M. Mérimée, rapporteur, annonce qu'il a demandé à M. Garrez de vouloir bien présenter un résumé des travaux et des dépenses strictement nécessaires pour obtenir la consolidation de l'église de Moret. Le rapporteur pense en conséquence que la Commission désirera sans doute ajourner sa décision sur une demande de travaux partiels, jusqu'au moment où il pourra lui rendre compte de ce travail.

Cet avis est adopté par la Commission qui ajourne l'affaire.

Église de Saint-Sulpice-de-Favières (Seine-et-Oise)

M. Mérimée, rapporteur, expose qu'un rapport de M. Garrez sur l'église Saint-Sulpice-de-Favières signale un excédent de dépense d'environ 5 000 Francs sur le crédit mis à la disposition de cet architecte en 1850. La nature et l'urgence des travaux qu'il a fait exécuter justifient cet excédent. Le rapporteur regrette seulement que M. Garrez n'en ait pas informé plus tôt l'administration.

Le rapporteur propose, en conséquence, de réserver sur les reliquats de 1850 une somme de 5 000 Francs pour faire face à cette dépense. Quant aux travaux que M. Garrez demande l'autorisation d'exécuter, le rapporteur croit que toute décision doit être ajournée jusqu'à ce que la Commission puisse connaître exactement le montant d'une restauration ou du moins d'une consolidation complète.

Ces conclusions sont adoptées par la Commission. 5 000 Francs sur 1850.

Église de Vignory (Haute-Marne)

M. Mérimée, rapporteur, expose que M. [Émile] Boeswillwald sollicite les moyens de continuer et d'achever la restauration de l'importante église de Vignory, et rend compte des travaux qu'il a exécutés jusqu'à ce jour ainsi que de ceux qui restent à faire pour compléter l'oeuvre commencée. Le mémoire accompagné d'un devis supplémentaire fait connaître que la dépense de restauration complète de l'église monterait à 123 000 Francs. Le déficit signalé par l'architecte n'est pas considérable, car il n'atteint que le chiffre de 5 500 Francs 80/15/007/172 pour les travaux autorisés.

Le rapporteur pense que la Commission jugera à propos d'appliquer à cet excédent les fonds encore disponibles sur 1850.

Quant aux travaux dont M. [Émile] Boeswillwald donne le détail dans son mémoire et qui exigeraient une nouvelle dépense d'environ 43 900 Francs, les uns et les autres sont tous, de l'avis du rapporteur, parfaitement utiles, urgents même et complètent la restauration d'un des monuments les plus anciens et les plus curieux que nous possédions. Le rapporteur propose donc d'accorder la somme de 43 900 Francs en quatre exercices.

Ces conclusions sont approuvées par la Commission. 5 500 Francs sur 1850. 13 900 Francs sur 1851. 15 000 Francs sur 1852 et 15 000 Francs sur 1853. [sic, l'addition est fausse ! ]

Église d'Ébreuil (Allier)

M. Mérimée, rapporteur.

Les travaux à exécuter pour la réparation de la tour de l'église d'Ébreuil avaient été évalués à 16 000 Francs, et cette somme a été fournie par les ministères de l'Intérieur et des Cultes. La Commune a contribué pour 1 000 Francs.

Le rapporteur expose que, ainsi qu'il arrive presque toujours, la situation réelle de l'édifice s'est trouvée beaucoup plus mauvaise qu'on ne l'avait prévu. L'architecte demande un supplément de 6 092 Francs, faute duquel le couronnement de la tour d'Ébreuil demeurerait incomplet. Deux autres devis supplémentaires, l'un pour la porte, l'autre pour travaux dans le collatéral nord attenant à la tour, forment avec le complément des travaux de la tour un total de 13 758 Francs.

Comme toutes les dépenses proposées ont une importance très grande, le rapporteur propose d'accorder sur les fonds du ministère de l'Intérieur une somme de 10 000 Francs en deux exercices, en demandant au ministre des Cultes les 3 758 Francs restant.

Ces conclusions sont adoptées par la Commission.

Église de Graville-l'Eure (Seine-Inférieure)

M. Mérimée, rapporteur.

Sur la proposition de M. Mérimée, la Commission accorde d'une manière définitive les fonds promis pour l'église de Graville-l'Eure.

Chapelle de l'hospice de Saint-Macaire (Gironde)

M. Mérimée, rapporteur.

La Commission rejette, faute de renseignements suffisants, une demande en faveur de la chapelle de l'hospice de Saint-Macaire.

Chambre sculptée provenant de l'Hôtel de Mirepoix (Haute-Garonne)

M. Mérimée, rapporteur, donne lecture d'une lettre de M. de Villebrun au sujet des boiseries dont il a proposé la vente à la Commission.

La Commission ajourne cette affaire. 80/15/007/173

Collection Dugué à Paris (Seine)

M. Lenormant fait connaître à la Commission qu'il a été visité avec M. du Sommerard la collection de M. Dugué, et qu'il s'est entendu avec lui sur les pièces qu'il y aurait lieu d'acheter lors de la vente.

La Commission s'ajourne au vendredi 21 mars prochain.

21 mars 1851 [Vendredi]
Présents : MM. Caristie, Questel, Mérimée, Paul Lacroix, Lenormant, de Laborde, de Guizard, Mercey, Courmont.
Église Notre-Dame de Cléry (Loiret)

Sur la proposition du secrétaire, la Commission autorise l'exécution de la décoration d'une chapelle de l'église de Cléry, proposée par M. de Pastoret, membre de la Fabrique de cette Commune.

Hôtel Lambert à Paris (Seine)

Dessins de l'Hôtel Lambert. Le secrétaire donne lecture d'une lettre de M. Jules Laurent, qui exprime le désir de laisser à la Commission le soin de fixer l'estimation des dessins que lui et MM. Holfeld et Savinien Petit ont faits à l'Hôtel Lambert, sur la demande de l'administration.

La Commission est d'avis d'insister auprès de ces messieurs pour obtenir d'eux un chiffre de demande qui serve de base à l'estimation que devra faire la Commission.

Dessins du Château de La Barre (Indre)

M. Mérimée, rapporteur, fait passer sous les yeux de la Commission un dessin et un calque de M. Denuelle exécutés d'après les peintures du château de La Barre.

Sur le désir qu'ont exprimé plusieurs de ses membres, la Commission décide que M. Denuelle sera chargé d'en faire une copie à l'échelle de ses dessins d'Avignon.

Église des Andelys (Eure)

Le secrétaire donne lecture d'une lettre du préfet de l'Eure qui transmet au ministre les voeux du Conseil général de son département au sujet de l'église du Grand-Andely.

La Commission est d'avis que le monument présente trop peu d'intérêt pour qu'il soit donné suite à cette demande.

Collection Dugué à Paris (Seine)

Le secrétaire donne lecture d'une lettre par laquelle M. du Sommerard l'informe du résultat obtenu par lui à la vente 80/15/007/174 Dugué.

La Commission approuve les acquisitions faites par M. du Sommerard.

Église d'Ainay à Lyon (Rhône)

M. Mérimée, rapporteur.

Au sujet d'une lettre du préfet du Rhône sur les travaux exécutés à Ainay, M. Mérimée se demande comment il se fait que des travaux aussi importants aient été exécutés par le Conseil de Fabrique sans consulter le ministre de l'Intérieur, et comment le préfet du Rhône a pu les autoriser. Il pense qu'il y a lieu d'exprimer à cet égard un blâme sévère.

M. Questel ayant fait observer à la Commission que les travaux étaient bien faits, M. Mérimée pense que, même dans ce cas, il n'en reste pas moins regrettable qu'ils n'aient pas été confiés à l'architecte que le Gouvernement avait désigné pour ce travail, et qui en avait rédigé le devis.

Sur les observations que présente M. Questel au sujet d'un projet d'autel et orfèvrerie donné par le Père Martin, et qui est sur le point d'être exécuté, la Commission demande que le ministre veuille bien intervenir auprès de la Fabrique et du ministère des Cultes pour en empêcher l'exécution.

Église Saint-Jean-de-Malte d'Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône)

M. Mérimée, rapporteur, expose que la demande adressée en faveur de l'église d'Aix est accompagnée d'un travail graphique détestable et d'un devis qui paraît rédigé avec fort peu de soin. Comme d'un autre côté, le monument est digne d'intérêt, et que la Ville d'Aix paraît disposée à faire des sacrifices considérables et à prendre à sa charge les deux tiers environ de la dépense dont le montant présumé est de 13 000 Francs, le rapporteur croit qu'il y aurait lieu d'encourager ces bonnes dispositions en allouant le dernier tiers, mais seulement à la condition expresse que les travaux seraient confiés à un architecte désigné par la Commission.

La Commission approuve les conclusions du rapport, réserve 4 000 Francs sur l'exercice 1851 conditionnellement pour ce travail, et est d'avis de confier le monument à M. Révoil.

Tapisseries de Notre-Dame-de-Nantilly à Saumur (Maine-et-Loire)

Sur la proposition de M. Mérimée, rapporteur, la Commission accorde une somme de 700 Francs demandée par M. Joly-Leterme pour l'achèvement de la réparation des tapisseries de Nantilly, tout en exprimant sa surprise que la Ville de Saumur ne prenne pas à sa charge au moins une partie de cette dépense 700 Francs sur 1851. 80/15/007/175

Tapisseries de Saint-Barnard de Romans (Drôme)

M. Questel, rapporteur, demande que l'on veuille bien l'informer de ce que sont devenues des tapisseries très intéressantes que la Fabrique de Saint-Barnard à Romans avait reléguées dans les greniers de cette église.

Église de Monsempron-Libos (Lot-et-Garonne)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance d'une demande adressée par le préfet de Lot-et-Garonne en faveur de l'église de Monsempron. Le rapporteur est d'avis qu'il s'agit dans le devis transmis de dépenses d'entretien ou relatives au service du culte qu'il ne croit pas susceptibles d'être imputées sur le crédit des Monuments historiques.

Comme d'ailleurs il n'y a pas de travail graphique joint au dossier, le rapporteur propose le rejet de la demande.

La demande est rejetée par la Commission.

Église de Saint-Junien (Haute-Vienne)

M. Mérimée, rapporteur, expose que la Commune de Saint-Junien demande un secours pour le paiement de travaux qu'elle a fait exécuter à son église.

Le rapporteur est d'avis que l'administration des Monuments historiques ne peut prendre à sa charge des travaux déjà exécutés, et il pense que les erreurs dans les prévisions et les calculs des administrations municipales doivent rester à leur responsabilité.

Sur cet avis, la Commission rejette la demande.

Église Saint-Ouen de Rouen (Seine-Inférieure)

Sur les conclusions de M. Mérimée, rapporteur, la Commission approuve les propositions de M. Grégoire pour les portes de l'église Saint-Ouen et pour la grille qui doit enceindre le monument en indiquant, en ce qui concerne la grille, que c'est le tracé au crayon qui parait préférable.

M. Questel propose de demander à M. Grégoire s'il ne penserait pas qu'il serait bon d'établir des travaux dans le bas de ses portes (dans lesquelles doivent s'ouvrir de petites portes) dans l'intérêt de la solidité qu'il paraît difficile de garantir autrement.

Église de Montfort-l'Amaury (Seine-et-Oise)

Une demande de concours est adressée au ministre au sujet de l'église de Montfort-l'Amaury.

M. Mérimée, rapporteur, expose que le ministre a exprimé déjà très nettement son intention de ne pourvoir qu'à la restauration des vitraux. En effet, l'église n'offre qu'un très médiocre intérêt et, si la Commission jugeait qu'il y a lieu d'accorder 80/15/007/176 un supplément d'allocation, le rapporteur croit qu'il ne devrait s'appliquer qu'aux grillages destinés à préserver les verrières.

La Commission est d'avis de réserver 6 000 Francs pour ces grillages et de demander un devis de cette dépense.

Église de Nohant-Vic (Indre)

M. Mérimée, rapporteur, donne lecture des explications fournies par M. Regnault-Bréon, architecte, au sujet des réparations de l'église de Nohant-Vic.

M. le rapporteur est d'avis d'écrire à M. Renaux qu'il aurait dû s'opposer à l'exécution des travaux déplorables commandés par le curé. Il pense que si ces travaux sont de nature à compromettre l'édifice, il y aurait lieu d'obliger le curé à remettre les choses en l'état.

La Commission approuve les conclusions du rapporteur.

Église d'Hennebont (Morbihan)

M. Mérimée, rapporteur.

La Commission demande qu'une lettre soit écrite à M. Lambert, architecte, pour lui rappeler la promesse qu'il a faite de fournir un travail sur la restauration de l'église d'Hennebont.

Église de Marines (Seine-et-Oise)

Le secrétaire, M. Courmont, rapporteur, donne lecture d'une lettre par laquelle M. le maire de Marines demande que l'église de cette Commune soit mise au nombre des Monuments historiques.

La Commission décide que des renseignements seront demandés au préfet au sujet de ce monument.

Église de Beaulieu (Maine-et-Loire)

M. Mérimée, rapporteur, propose de demander à MM. Joly-Leterme et Godard-Faultrier des renseignements sur l'église de Beaulieu dont l'administration locale poursuit l'aliénation, et au sujet de laquelle la Commission a été consultée par M. le chef de la division des Communes du ministère de l'Intérieur.

Église de La Souterraine (Creuse)

M. Mérimée, rapporteur, expose que le 1er devis de M. Abadie pour la restauration de l'église de La Souterraine présentait un total de 150 000 Francs, y compris quelques acquisitions de maisons.

La Commission avait pensé d'abord qu'il ne fallait pas [sic] entreprendre la restauration qu'après avoir réuni la somme entière, mais la situation alarmante de l'édifice a obligé l'administration à autoriser le commencement des travaux alors que les ressources ne s'élevaient qu'à 75 000 Francs, aujourd'hui, ces fonds sont épuisés, et les travaux commencés en révélant 80/15/007/177 une situation plus grave ont obligé à rectifier les premières estimations par un devis supplémentaire.

Ce devis nouveau qu'accompagne le rapport de M. Abadie est de 74 890 Francs 81.

Dans un précédent rapport, M. Mérimée demandait à la Commission de concourir à la dépense prévue pour un tiers, soit selon l'évaluation d'alors 50 000 Francs. 25 000 Francs seulement ont été alloués. La Commune et le ministère des Cultes ont accordé de leur côté une subvention égale.

Le rapporteur propose de renouveler la même subvention en y ajoutant la même clause, c'est-à-dire que les 25 000 Francs de la nouvelle subvention ne seront applicables aux travaux qu'à la condition qu'une somme double, soit 50 000 Francs, sera accordée par la Commune, le ministère des Cultes et le département.

Ces conclusions sont adoptées.

Palais ducal de Nancy (Meurthe)

M. Lenormant demande qu'il soit écrit pour qu'on empêche qu'aucun travail ne soit fait au Palais ducal de Nancy, tant que les projets dont M. [Émile] Boeswillwald est chargé n'auront pas été soumis à la Commission.

Prier M. [Émile] Boeswillwald de hâter l'exécution de son projet.

Église de Cunault à Chênehutte-Trèves-Cunault (Maine-et-Loire)

M. Mérimée, rapporteur, regarde comme très désirable l'achèvement des travaux de l'église de Cunault demandé par M. Joly-Leterme, et, si les ressources de l'administration étaient plus considérables, il demanderait sans hésiter que la restauration fût exécutée d'une manière plus complète que ne le propose M. Joly. Malheureusement, la situation du fonds des Monuments l'oblige à restreindre les travaux dans les limites de la consolidation.

Il propose donc de réduire à 10 000 Francs le devis qui est de 15 333 Francs et, dans le cas où toute cette somme serait disponible, il croit qu'il y aurait lieu de l'employer soit à reproduire une partie de l'ancien carrelage en terre émaillée, soit à un débadigeonnage général.

La Commission approuve les conclusions du rapporteur et alloue 10 000 Francs en deux exercices.

Église de Fontgombault (Indre)

La Commission décide qu'un rapport sera demandé à M. de Mérindol sur les différentes circonstances de la réparation de Fontgombault et sur les causes qui ont pu amener les accidents signalés par M. le préfet de l'Indre dans sa lettre du 13 mars 1851.

La séance est levée et ajournée au 28. 80/15/007/178

28 mars 1851 [Vendredi]
Présents : MM. Mercey, de Guizard, de Pastoret, de Contencin, Mérimée, Caristie, Hauréau, Lenormant, de Laborde, Courmont.
Église de Brantôme (Dordogne)

La Commission décide qu'il sera écrit à M. Lafont pour l'inviter à se rendre à la prochaine séance de la Commission pour donner quelques renseignements sur les projets de décoration de l'église de Brantôme qu'il a transmis à M. le directeur des Beaux-arts.

Église Saint-Sernin de Toulouse (Haute-Garonne)

M. le directeur des Beaux-arts soumet à la Commission un projet de M. de Lami de Nozan pour l'établissement de vitraux dans l'église Saint-Sernin de Toulouse.

La Commission décide que cette question sera envoyée à une Commission spéciale qui examinera :

1° s'il y a lieu de faire les vitraux demandés pour l'église Saint-Sernin,

2° quels sujets devront y être représentés,

3° quel encouragement devra être donné par l'administration.

La sous-commission désignée se compose de MM. de Laborde, de Lasteyrie et Caristie.

Hôtel Lambert à Paris (Seine) Copie des peintures.

La Commission accorde à M. Jules Laurens 300 Francs sur 1850 pour les dessins qu'il a exécutés d'après les peintures de Le Sueur de l'Hôtel Lambert, ainsi qu'à M. Holfeld.

Fouilles à Vaugirard à Paris (Seine)

Sur la proposition de M. Mérimée, la Commission accorde 200 Francs pour des recherches à faire dans la carrière de M. Pellevé, (Carrier à Vaugirard, à droite du chemin de fer près du marchand de toiles cirées), à condition que les fouilles seront faites sous la surveillance de M. Hérard, architecte.

Église d'Écouen (Seine-et-Oise)

M. Mérimée, rapporteur, rappelle qu'à la suite d'une visite faite par la Commission à l'église d'Écouen, il avait été décidé qu'une somme de 14 000 Francs demandée par M. Maréchal pour la restauration des vitraux serait réservée et qu'avant de procéder à cette restauration M. Garrez serait chargé de dresser un devis de la dépense qui devrait résulter de la réparation des meneaux des fenêtres. La Commune qui, de son côté, avait pris l'engagement de concourir à la dépense totale, a demandé que l'architecte comprît dans ses devis la reprise du pignon de la façade. Il était impossible de ne pas faire droit à cette réclamation. Le devis dressé 80/15/007/179 par M. Garrez s'élève, y compris les vitraux, à 26 793 Francs 35 ; sur cette somme, la Commune s'est engagée à fournir 9 000 Francs, le ministère de l'Intérieur 14 000 Francs. Reste un déficit de 3 793 Francs 35.

M. le rapporteur propose de rendre définitive l'allocation de 14 000 Francs et de prier M. le ministre des Cultes de vouloir bien accorder 3 793 Francs 35 pour combler le déficit qui a été signalé.

La Commission approuve les conclusions du rapport. 7 000 Francs sur 1851 et 7 000 Francs sur 1852.

Église de Neuwiller (Bas-Rhin)

M. Mérimée, rapporteur, expose que l'église de Neuwiller se compose de deux édifices séparés actuellement par un mur : le premier, l'église Saint-Sébastien est attribué à l'évêque Droyon, c'est-à-dire du commencement du IXe siècle et consiste en une crypte au-dessus de laquelle est une chapelle ; l'autre édifice, en partie du XIIe et en partie du XIIIe siècle est l'église Saint-Pierre-et-Saint-Paul aujourd'hui église paroissiale de Neuwiller. Le Gouvernement a fait depuis peu l'acquisition de la chapelle Saint-Sébastien, et M. [Émile] Boeswillwald a dressé le devis de la consolidation. Ce devis, pour la chapelle Saint-Sébastien, s'élève à 21 326 Francs 14. Comme cette dépense ne paraît pas au rapporteur disproportionnée avec l'intérêt que mérite le monument, M. Mérimée propose d'accorder l'allocation en deux exercices.

Quant à l'église Saint-Pierre-et-Saint-Paul, sans méconnaître son importance, le rapporteur ne pense pas qu'elle mérite comme la chapelle Saint-Sébastien, que l'administration des Monuments historiques supporte seule la dépense de sa restauration. A son avis, elle devrait être opérée par le concours de la Commune et celui du ministère des Cultes. Le devis s'élève à 26 674 Francs, y compris le remaniement de la toiture qui est indispensable.

Le rapporteur propose de prendre 1/3 de la dépense à la charge du ministère, à la condition qu'il serait pourvu au reste de la dépense, soit 9 000 Francs qui seraient réservés sur 1853.

Ces conclusions sont adoptées. 21 326 Francs 14 définitivement sur 1851 et 9 000 Francs conditionnellement sur 1852.

Église de Saint-Menoux (Allier)

M. Mérimée, rapporteur, donne lecture d'une lettre de M. Durand au sujet des travaux de Saint-Menoux.

La Commission pense que les explications données par l'architecte ne peuvent tenir lieu du compte-rendu qu'on lui demandait ; elle décide que M. Millet sera chargé de préparer une enquête sur cette affaire et de rejeter, jusqu'à ce qu'elle soit faite, toutes les demandes de subvention et d'ordonnancement 80/15/007/180 des fonds alloués.

Église Saint-Amable de Riom (Puy-de-Dôme)

Sur la proposition de M. Mérimée, rapporteur, la Commission renvoie à l'examen de M. Caristie le dossier de l'église Saint-Amable de Riom.

Église de Venasque (Haute-Garonne)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance d'un projet rédigé par M. Dumège pour la réparation de l'église de Venasque.

A son avis, il est impossible d'admettre qu'un devis aussi sommaire soit mis à exécution. Comme toute cette affaire n'a pas été traitée d'une manière régulière, le rapporteur propose d'écrire au préfet de la Haute-Garonne pour lui demander des explications, et pour l'engager, avant d'autoriser de nouveaux travaux, à faire examiner l'église par l'architecte diocésain dont le rapport devra être adressé à l'administration.

Ces conclusions sont adoptées.

Château de Beaucaire (Gard)

M. Mérimée, rapporteur, expose que les travaux de réparation du château de Beaucaire s'élevent à 11 856 Francs 38 ; il ajoute qu'il croit que l'architecte a compris dans son estimation des travaux, qui pourraient être ajournés ou même supprimés sans inconvénients. Le rapporteur propose de demander à M. Laval une révision de son devis ou du moins des explications pour le justifier.

Ces conclusions sont approuvées.

Chapelle Saint-Michel de l'Aiguille au Puy-en-Velay (Haute-Loire)

Sur l'avis de M. Mérimée, la Commission propose de remercier M. Dauvergne des soins qu'il a donnés au débadigeonnage de la chapelle Saint-Michel, et de le prier de donner communication de ces dessins.

Montres de la salle des tapisseries de l'Hôtel de Cluny à Paris (Seine)

La Commission sur la proposition de M. du Sommerard présentée par M. Mérimée, vote sur le crédit de 1851 une somme de 4 494 Francs pour le paiement des montres destinées à être placées dans la salle des tapisseries de l'Hôtel de Cluny.

Église de Château-Landon (Seine-et-Marne)

Sur le rapport de M. Mérimée, rapporteur, la Commission décide qu'il y a lieu de demander à M. Garrez un devis des travaux que réclame l'église de Château-Landon 80/15/007/181 et d'avertir les architectes chargés de faire des rapports qu'en général ils doivent y joindre au moins un aperçu de la dépense.

Recommandation aux architectes : légendes de leurs dessins

Sur la proposition de M. Lenormant, la Commission décide que MM. les architectes devront être invités à ne plus écrire désormais les légendes de leurs dessins en lettres gothiques.

La séance est levée et ajournée au 4 avril prochain.

4 avril 1851 [Vendredi]
Présents : MM. Mérimée, de Laborde, Paul Lacroix, Caristie, Vaudoyer, Questel, Mercey, Lenormant, de Guizard, Courmont.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu par le secrétaire, sa rédaction est adoptée.
Salle synodale à Sens (Yonne)

M. Viollet-le-Duc est introduit. Il met sous les yeux de la Commission le travail qu'il a préparé, sur sa demande, pour la restauration de la Salle synodale de Sens. Il donne des explications sur l'état actuel de l'édifice et indique toutes les réparations qu'il réclame. Le devis s'élève à 440 000 Francs.

La Commission pense que ce projet pourrait être ajouté à ceux pour lesquels un crédit spécial doit être prochainement demandé à l'Assemblée législative.

Peintures de l'église de Brantôme (Dordogne)

M. Lafont est introduit. Il expose quelle est la disposition qu'il compte donner aux compositions qu'il a ébauchées pour le projet de décoration de l'église de Brantôme. MM. les membres de la Commission font quelques critiques du projet.

M. de Laborde pense que la couleur uniforme des anges et de leurs ailes n'est pas d'un heureux effet ; M. de Mercey trouve que les figures ne remplissent pas suffisamment les panneaux parallèles à l'ouverture des fenêtres, M. Lenormant croit que le peintre a eu tort de placer des figures de saints à genoux, et il craint que les figures d'anges représentant les Béatitudes ne paraissent un peu monotones, il propose de faire les mêmes sujets sous des figures de femmes.

Église de Cully (Calvados)

M. Mérimée, rapporteur, expose que le rapport de M. [V.] Ruprich-Robert ne laisse plus aucun espoir de conserver le clocher 80/15/007/182 de Cully. Désormais l'affaire ne peut plus concerner l'administration des Monuments historiques. Le rapporteur propose de renvoyer à M. le ministre des Cultes le rapport de l'architecte.

Ces conclusions sont approuvées.

Église de Monastier-sur-Gazeille (Haute-Loire)

M. Mérimée, rapporteur, rappelle qu'il a déjà rendu compte l'année dernière à la Commission de l'état très alarmant de l'église du Monastier dont la façade se détache et menace ruine. Les réparations sont évaluées à 17 370 Francs. La Commune est pauvre et l'on ne peut attendre d'elle que des sacrifices assez faibles, cependant l'architecte estime qu'on obtiendrait qu'elle prît à sa charge la fourniture et la conduite d'une partie des matériaux, ce qui représenterait une somme de 5 194 Francs 54. Resterait à pourvoir à une dépense de 12 176 Francs 22.

Le rapporteur propose d'accorder sur le fonds des Monuments historiques une allocation de 8 000 Francs conditionnelle, qui n'aurait son effet que lorsqu'on aurait réuni des ressources suffisantes, par le concours de la Commune, du département et des Cultes. M. Mérimée appelle l'attention de MM. les architectes membres de la Commission sur le moyen que M. Mallay se propose d'employer pour la consolidation de la façade.

La Commission approuve la partie financière du projet conformément aux conclusions du rapporteur et renvoie le projet à MM. Caristie et Vaudoyer.

Église Notre-Dame d'Étampes (Seine-et-Oise)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître que M. Garrez a approuvé le projet présenté par M. Magne pour la réparation de l'église Notre-Dame d'Étampes. D'après les conclusions du rapport de M. Garrez, M. Mérimée croit devoir reproduire la proposition qu'il a adressée à la Commission, le 20 décembre 1850, c'est-à-dire d'accorder pour les réparations de 1ère catégorie, une somme de 30 000 Francs, à la condition que l'administration locale réunisse par ses propres ressources ou de toute autre façon une somme égale.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de Champeaux (Seine-et-Marne)

M. Lenormant, rapporteur, fait l'analyse d'un rapport de M. Garrez sur l'église de Champeaux, les toitures sont tout à fait perdues, et, si l'on ne dépense au moins une somme de 3 700 Francs, on peut craindre de graves accidents.

Le rapporteur propose d'allouer ces 3 700 Francs sur l'exercice 1851.

Ces conclusions sont approuvées. 80/15/007/183

Église de Fontgombault (Indre)

M. Mérimée, rapporteur, expose qu'il résulte du rapport de M. de Mérindol, au sujet des travaux de Fontgombault, que l'entrepreneur a rempli les conditions du cahier des charges, et que c'est indûment que le préfet de l'Indre a retardé le paiement de ce qui lui est dû. Quant à la situation de Fontgombault, le rapporteur pense qu'il appartient à la Commission de prendre un parti décisif. Abandonnera-t-on les Trappistes à leurs propres ressources, ou bien essaiera-t-on d'assurer la consolidation du choeur.

Le rapporteur propose de demander à M. Mérindol une note sur la dépense que pourrait occasionner cette opération. Les travaux devraient se borner à contrebuter la coupole et à prévenir les effets de la cause de destruction que l'architecte a signalée dans son rapport.

Cet avis est partagé par la Commission.

Église du Mas-d'Agenais (Lot-et-Garonne)

Sur la proposition de M. de Laborde, rapporteur, la Commission renvoie, à l'examen de M. Abadie, une proposition de la Commune du Mas-d'Agenais appuyée d'un devis pour la réparation de son église.

Église de La Ferté-Bernard (Sarthe)

M. Mérimée, rapporteur, expose qu'un rapport adressé au ministre par M. Lassus signale l'importance de l'église de La Ferté-Bernard. Non seulement elle se recommande par des vitraux très remarquables, mais les dispositions architecturales en font un des édifices les plus curieux de l'époque de la Renaissance. D'après les renseignements donnés par M. Hucher(40), les fonds, accordés il y a quelques années par le ministère, n'ont pas reçu l'emploi le plus utile. Heureusement l'église est à présent l'objet d'une surveillance intelligente et zélée.

Comme la Commission n'a pas encore de travail complet sur La Ferté-Bernard ni de devis général, le rapporteur croit qu'il serait à propos de le réclamer, et vu l'urgence il propose d'accorder une somme de 3 000 Francs pour les réparations les plus pressées à faire aux verrières et aux chenaux.

Ces conclusions sont approuvées. 3 000 Francs en deux exercices 1 500 Francs sur 1851 et 1 500 Francs sur 1852.

Église de Saint-Aignan (Loir-et-Cher)

M. Mérimée, rapporteur.Sur la proposition de M. Mérimée, la Commission décide que M. Lassus sera invité à se rendre prochainement à Saint-Aignan pour y activer la solution de l'affaire relative aux abords de l'église. 80/15/007/184

Église Sainte-Marthe à Tarascon (Bouches-du-Rhône)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance à la Commission de renseignements transmis par M. Laval, architecte, sur l'état fâcheux de l'église Sainte-Marthe à Tarascon.

La Commission propose de transmettre ces renseignements à M. le ministre des Cultes et à M. le préfet des Bouches-du-Rhône et de demander à M. Laval un travail sur le porche de l'église et sur les tapisseries qu'elle renferme.

Église Notre-Dame-la-Grande à Poitiers (Vienne)

Sur la proposition de M. Mérimée, rapporteur, la Commission retire l'allocation conditionnelle qu'elle avait accordée à l'église Notre-Dame de Poitiers, ne voulant pas encourager le mauvais vouloir ou l'ignorance des autorités locales par des subventions.

Église de Châtillon-sur-Indre (Indre)

M. Mérimée, rapporteur, donne lecture d'une lettre de M. de Bryas au sujet de la restauration de l'église de Châtillon. M. de Bryas pense qu'il pourra réunir une somme de 16 000 Francs.

Comme cette somme réunie à la subvention du ministère de l'Intérieur est loin d'atteindre le chiffre du devis, le rapporteur est d'avis que M. de Bryas devra s'adresser au ministre des Cultes.

Église de Layrac (Lot-et-Garonne)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance d'une lettre du maire de Layrac au sujet des réparations que réclame l'église de cette Commune. M. Mérimée pense que le dossier est trop peu complet pour qu'on puisse faire droit à la demande de la Commune de Layrac.

Il propose en conséquence de réclamer d'elle un nouveau projet.

Ces conclusions sont adoptées.

Tour de Saint-Amand (Nord)
Sur l'avis de M. Mérimée, rapporteur, la Commission décide que le paiement des travaux de la tour de Saint-Amand devront être ajournés jusqu'à ce que l'administration locale ait donné une justification plus satisfaisante de la dépense faite. 80/15/007/185
Tombeau de Jean Olivier et Musée à Angers (Maine-et-Loire)
Rapports de M. Godard-Faultrier sur le tombeau de Jean Olivier et le Musée à Angers.

M. Mérimée croit assez difficile de refaire un tombeau d'après des fragments aussi peu importants que ceux mentionnés dans le rapport de M. Godard-Faultrier. Il croit qu'il faudrait avant tout un travail graphique. Quant aux réparations annoncées au Musée, le rapporteur croit qu'il serait à désirer que le plan en fût communiqué. Il propose d'écrire au préfet dans ce sens en l'invitant à agir avec une grande circonspection.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de Pont-Croix (Finistère)

Sur la proposition du secrétaire, M. Courmont, rapporteur, la Commission charge M. Lambert de se rendre à Pontcroix pour y préparer un travail sur l'église de cette Commune.

La séance est levée et ajournée au vendredi 11 avril 1851.

11 avril 1851 [Vendredi]
Présents : MM. Vitet, Mérimée, Vaudoyer, Caristie, de Contencin, Courmont, Lenormant, Paul Lacroix, de Guizard, Mercey.
Église Saint-Amable de Riom (Puy-de-Dôme)

M. Caristie, rapporteur, rappelle que M. Mérimée a entretenu la Commission de l'intérêt historique que présente l'église Saint-Amable à Riom et de l'urgente nécessité d'exécuter des travaux de restauration. Il ajoute que, sur la proposition de M. l'Inspecteur général, la Commission a renvoyé à son examen l'appréciation des moyens proposés par l'architecte pour l'exécution de ces travaux. Les moyens indiqués au devis descriptif de M. Mallay tant pour les étaiements que pour les travaux de reconstruction semblent au rapporteur ne laisser rien à désirer. Les modifications qu'il propose d'apporter à la reconstruction du choeur ne consisteront que dans une étude plus soignée de l'appareil.

Le rapporteur propose en conséquence d'approuver le projet de l'architecte.

Sur cet avis la Commission décide qu'il sera accordé conditionnellement une somme de 23 000 Francs qui sera rendue définitive quand les 23 000 Francs restant auront été réunis soit par des dons volontaires, soit par le concours du ministère des Cultes.

Église de Monastier-sur-Gazeille (Haute-Loire)

M. Mérimée, rapporteur, appelle l'attention de la Commission sur l'église du Monestier dont la façade se détache et menace ruine. Cet édifice mérite un intérêt particulier. Les réparations 80/15/007/186 sont évaluées à 17 370 Francs. La Commune est pauvre, cependant M. Mallay estime qu'on obtiendrait qu'elle prît à sa charge la conduite et la fourniture d'une partie des matériaux, ce qui représenterait une somme de 5 000 Francs environ. Resterait à pourvoir à une somme de 12 000 Francs.

Avant d'en proposer l'allocation, le rapporteur appelle l'attention de MM. les architectes de la Commission sur les moyens que M. Mallay propose d'employer pour la consolidation de la façade.

MM. Vaudoyer et Caristie sont d'avis que les moyens indiqués par M. Mallay devront altérer d'une manière sensible l'aspect du monument et croient qu'il ne faut pas les adopter.

La Commission, sur les observations de ces deux membres décide que M. Mallay sera invité à modifier son projet de consolidation dans le sens des indications données par MM. Vaudoyer et Caristie.

Fouilles de Champlieu (Oise)

La Commission sur la proposition de M. Lenormant, rapporteur, décide qu'une somme de 500 Francs sera allouée pour les fouilles que M. Caillette de l'Hervilliers propose d'exécuter au hameau de Champlieu 500 Francs sur 1851.

Peintures de l'église Saint-Michel de l'Aiguille au Puy-en-Velay (Haute-Loire)

M. Mallay fait passer sous les yeux de la Commission les dessins exécutés par M. Dauvergne d'après les peintures découvertes dans l'église Saint-Michel de l'Aiguille.

La Commission remercie M. Mallay de cette communication intéressante et décide que des démarches devront être faites auprès de M. Dauvergne pour assurer à l'État la propriété de ce travail.

M. Mérimée annonce qu'il se propose de se rendre cette année à Saint-Michel pour y étudier le parti qui devra être pris au sujet de ces peintures.

Tour de Saint-Amand (Nord)

Sur la proposition de M. Mérimée, rapporteur, la Commission ajourne une demande adressée au ministre en faveur de la tour Saint-Amand, jusqu'à ce qu'on ait justifié d'une manière satisfaisante l'emploi des fonds précédemment accordés.

Église de Pontigné (Maine-et-Loire)

M. Mérimée, rapporteur, expose que le rapport de M. Joly sur l'église de Pontigné ne confirme pas les renseignements donnés précédemment par M. Godard-Faultrier. Le monument ne paraît pas présenter beaucoup d'intérêt, et il ne se distingue d'un grand nombre de monuments de même date existant encore en Anjou que par quelques restes de peinture.

Le rapporteur propose, en conséquence, l'ajournement de cette affaire. 80/15/007/187

Ces conclusions sont adoptées par la Commission.

Église d'Augerolles (Puy-de-Dôme)

M. Mérimée, rapporteur, pense que l'église d'Augerolles pour laquelle un secours est demandé ne mérite pas d'être classée parmi les Monuments historiques. Il croit d'ailleurs qu'il faut éviter d'éparpiller le faible crédit des Monuments dans des allocations médiocres, appliquées à des édifices d'une si petite importance.

Ces conclusions sont approuvées.

Verrières de la Sainte-Chapelle de Riom (Puy-de-Dôme)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance à la Commission d'une proposition de M. Thévenot au sujet des verrières de la Sainte-Chapelle de Riom. M. Thévenot demande à faire un essai sur deux ou trois fenêtres.

La Commission, sur les observations du rapporteur, décide que la proposition de M. Thévenot sera renvoyée à la sous-commission chargée d'examiner les propositions adressées par M. de Lami de Nozan, pour l'établissement de verrières dans l'église Saint-Sernin de Toulouse.

Cloître d'Agde (Hérault)

M. Mérimée, rapporteur.

M. de Balguerie envoie des renseignements sur le cloître de l'église d'Agde, propriété particulière, dont l'acquisition lui paraît à désirer.

M. Mérimée est d'avis de remercier M. de Balguerie des renseignements qu'il a bien voulu transmettre au ministre, et d'attendre, pour prendre une décision relativement à l'acquisition de ce monument, le rapport promis par M. Renouvier.

Ces conclusions sont adoptées.

La séance est levée et la Commission s'ajourne au vendredi 2 mai 1851. 80/15/007/188

2 mai 1851 [Vendredi]
Présents : MM. Mérimée, Questel, Caristie, Lasteyrie, Hauréau, de Contencin, Vaudoyer, Mercey, de Laborde, Lenormant, de Pastoret, de Guizard, Courmont.
Pont du Gard à Vers-Pont-du-Gard (Gard)

M. Questel soumet à la Commission le projet de restauration du Pont du Gard qu'il a exécuté avec M. Laisné, d'après les ordres du ministre.

La Commission examine avec soin le projet présenté et décide qu'il fera l'objet d'un rapport de M. Mérimée dans sa prochaine séance. M. Lenormant, au nom de la Commission, adresse des remerciements aux auteurs du projet pour le zèle, la promptitude et le talent qu'ils ont montrés dans l'exécution de ce travail.

M. Mérimée annonce que pour la prochaine séance il préparera l'exposé des motifs du projet de loi dans lequel doit être comprise la restauration du Pont du Gard.

Dessins des catacombes de Rome (Italie)

La Commission, sur l'avis de M. de Laborde, prie M. le directeur des Beaux-arts de presser, autant qu'il pourra dépendre de lui, la solution de l'affaire de la publication des Dessins des catacombes de Rome dont le projet de loi a été présenté à la Chambre. Elle rappelle à M. le directeur le voeu exprimé par elle dans une de ses séances, au moment où les dessins de M. Perret lui furent communiqués.

Église de La Souterraine (Creuse)

Sur la nouvelle qu'elle reçoit de M. Messadier du vote de 25 000 Francs par le Conseil municipal de La Souterraine pour les travaux de l'église de cette Commune, et sur la promesse formelle donnée par M. le directeur des Cultes qu'une allocation de même somme sera accordée par son administration, la Commission rend définitif le secours de 25 000 Francs promis pour ce monument.

Église d'Aulnay (Charente-Inférieure)

M. Mérimée, rapporteur, expose que le projet rédigé par M. Clerget pour la restauration de l'église d'Aulnay lui paraît bien conçu et il n'a aucune observation à faire sur les travaux qu'il propose et dont l'urgence lui parait bien constatée. La dépense est de 24 000 Francs, l'église d'Aulnay paraît un édifice si intéressant que le rapporteur n'hésite pas à proposer à la Commission d'imputer sur le fonds des Monuments historiques la moitié de la dépense, soit 12 000 Francs. 80/15/007/189

Ces conclusions sont adoptées. 12 000 Francs en deux exercices.

Ajournement des dossiers de M. Abadie

Sur la proposition de M. Mérimée, la Commission ajourne l'examen de plusieurs affaires relatives à des monuments placés sous la surveillance de M. Abadie.

Église Notre-Dame-de-Nanteuil à Montrichard (Loir-et-Cher)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance d'un rapport de M. de La Morandière au sujet de l'église de Nanteuil à Montrichard. Le préfet de Loir-et-Cher, en transmettant ce rapport, demande une subvention qui permette d'en assurer la conservation.

M. Mérimée, s'en référant à son rapport du 2 août 1850, persiste à proposer le rejet de la demande de subvention.

La Commission partage l'avis du rapporteur.

Escalier de l'Hôtel de la Trémoille à Paris (Seine)

M. de Laborde demande qu'un parti soit définitivement pris au sujet des fragments de l'Hôtel de la Trémoille déposés déjà depuis 6 ou 7 ans dans les cours de l'École des Beaux-arts, et qui s'y dégradent tous les jours de plus en plus. Il propose, ainsi que M. Vaudoyer, de les transmettre d'abord au Musée de Cluny, et lorsqu'ils y seront déposés, l'on décidera quel emploi il devra en être fait. La dépense de transport serait peu considérable, et l'on pourrait à l'Hôtel de Cluny trouver facilement un moyen de mettre à l'abri les parties sculptées qui ne sont pas encore perdues.

La Commission adopte cette opinion et propose de réclamer de M. Lenoir un rapport sur les frais que pourra occasionner le transport et de M. du Sommerard une note sur l'emploi qui pourrait être fait de ces fragments à l'Hôtel de Cluny.

Rue de la Pierre-Levée à Paris (Seine)

Le secrétaire, M. Courmont, rapporteur, donne lecture à la Commission d'une dépêche par laquelle le préfet de la Seine insiste pour être autorisé à donner le nom de rue Gambey à la rue de la Pierre-Levée, ou au moins à la partie de cette rue désignée sous le nom de rue Neuve d'Angoulême.

La Commission pense qu'elle doit persister dans les observations qu'elle a soumises au ministre en 1847 au sujet des noms des rues de Paris, et propose d'adresser une demande au ministre pour le prier de nommer une Commission mixte, composée de membres du Conseil municipal de la Seine, et de personnes attachées à l'administration centrale pour décider de ces sortes de question. 80/15/007/190

Église de Fontgombault (Indre)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance à la Commission d'un rapport de M. de Mérindol sur l'état de l'église de Fontgombault. L'architecte pense qu'avec un chaînage et deux contreforts on arrêterait le mouvement qui s'est manifesté dans le transept au milieu de l'église.

M. Mérimée est d'avis de réclamer un devis de la dépense des travaux de consolidation strictement nécessaires.

Cette conclusion est adoptée par la Commission.

Église Saint-Étienne de Nevers (Nièvre)

M. Mérimée, rapporteur, expose que les 24 000 Francs que la Ville de Nevers avait votés pour l'église Saint-Étienne ont reçu une autre destination, les travaux exécutés montant à 27 000 Francs paraissent avoir été faits presque entièrement sur les fonds d'allocation du ministère de l'Intérieur.

Le rapporteur est d'avis que le préfet aurait dû prévenir plus tôt le ministre de l'Intérieur des circonstances qui ont empêché la Ville de satisfaire aux engagements qu'elle avait contractés : aujourd'hui les travaux sont dans un tel état qu'il y aurait danger à les interrompre avant l'achèvement des réparations de 1ère catégorie. On demande un secours de 20 000 Francs. Les dépenses d'achèvement des travaux de 1ère catégorie montent à 25 000 Francs, et la Ville est, dit-on, dans l'impossibilité de prendre à sa charge plus de 5 000 Francs.

Le rapporteur propose d'accorder une allocation de 10 000 Francs conditionnellement, se plaignant fortement du procédé de l'administration municipale, et en exigeant de la Ville le complément de la subvention promise en 1848.

Ces conclusions sont adoptées. 10 000 Francs conditionnellement.

Église de Louviers (Eure)

M. Mérimée, rapporteur, annonce que le ministre des Cultes n'a accordé pour les travaux de l'église de Louviers qu'une somme de 5 000 Francs, au lieu de 10 000 Francs que l'administration de l'Intérieur lui avait demandés pour son concours.

Le rapporteur propose de maintenir malgré cela l'allocation de 10 000 Francs accordée sur les fonds des Monuments historiques, à la condition que la Ville pourvoira au déficit résultant de l'allocation insuffisante du ministère des Cultes.

La Commission accorde les 10 000 Francs à la condition proposée par le rapporteur et demande que cette subvention soit appliquée uniquement à des travaux de consolidation. 80/15/007/191

Église Saint-Aubin de Guérande (Loire-inférieure)

M. Mérimée, rapporteur, expose que l'église de Guérande pour laquelle un secours est demandé mérite effectivement d'être classée, mais il pense qu'en en donnant avis à l'administration départementale et à Monseigneur l'évêque, il y aurait lieu de leur faire observer que le classement ne donne pas ipso facto, des droits à ce que l'édifice soit entretenu par le gouvernement comme la Commune paraît le croire.

Le travail graphique est médiocre et incomplet, le devis ne fait pas connaître les besoins du monument, et contient même l'indication de travaux dont l'utilité est justement suspecte, comme des trottoirs, des grilles. Le rapporteur pense qu'un travail plus sérieux et plus complet serait nécessaire.

La Commission partage l'avis du rapporteur et décide qu'un travail nouveau sera demandé à M. Nau.

Chapelle de Saint-Genoulph (Loir-et-Cher)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître qu'une nouvelle demande de secours est adressée par M. le préfet de Loir-et-Cher en faveur de la chapelle de Saint-Genoulph.

M. le rapporteur croit que le ministre a fait déjà tout ce qu'il était possible de faire pour un édifice aussi peu important que celui dont il s'agit. Des considérations particulières avaient rendu nécessaire de prendre à la charge de l'administration les travaux indispensables de conservation.

Ces travaux sont achevés aujourd'hui, M. Mérimée croit qu'il faut s'en tenir là, le fonds des Monuments est si faible qu'il est dangereux de l'éparpiller en petites allocations pour des édifices d'un intérêt secondaire.

Église de Chablis (Yonne)

M. Mérimée, rapporteur, annonce que M. le ministre des Cultes consent à accorder une somme de 10 000 Francs pour la restauration de l'église de Chablis à laquelle l'administration de l'Intérieur compte appliquer une somme de 12 000 Francs, à la condition qu'un changement sera apporté dans le système proposé pour l'établissement de la flèche.

Le rapporteur propose d'approuver la modification demandée par M. le ministre des Cultes.

Ces conclusions sont approuvées. 12 000 : 6 000 sur 1851 et 6 000 sur 1852.

Lettre de l'évêque de Langres (Haute-Marne) sur les travaux des Monuments historiques.

M. Mérimée donne lecture à la Commission d'une lettre de Monseigneur l'évêque de Langres au sujet des travaux exécutés sous la direction de la Commission des Monuments historiques, insérée dans le 80/15/007/192 Courrier de la Haute-Marne.

Sur l'avis du rapporteur, la Commission propose de transmettre le journal à M. le directeur des Cultes en le priant de vouloir bien rassurer Monseigneur l'évêque de Langres et lui faire sentir l'exagération de sa demande.

Église Saint-Just de Narbonne (Aude)

M. Mérimée, rapporteur, donne lecture des observations adressées par le Conseil de la Fabrique de l'église Saint-Just de Narbonne en réponse à la lettre de M. le ministre de l'intérieur du 5 mars dernier, au sujet de travaux exécutés sans l'autorisation de l'architecte, dans l'église de Saint-Just, M. Mérimée propose de transmettre à M. Viollet-le-Duc le mémoire du Conseil de Fabrique, pour qu'il puisse faire des observations sur l'exactitude des faits relatés.

La Commission partage cet avis et est d'opinion d'écrire au préfet et à l'évêque pour relever les prétentions exagérées des fabriciens qui confondent toujours leurs droits de surveillance et d'administration avec celui de diriger les constructions et les réparations.

Église de Déols (Indre)

M. Mérimée, rapporteur.

Sur la proposition de M. Mérimée, la Commission alloue une somme de 61 Francs pour travaux exécutés dans l'intérêt de la conservation d'un monument placé dans la crypte de l'Église de Déols. 61 Francs sur 1851.

Dessins des maisons d'Arles (Bouches-du-Rhône)

Sur la demande de M. de Laborde, la Commission décide que M. Révoil sera chargé de relever les maisons de la Ville d'Arles remarquables par leur architecture.

Église Saint-Paul-près-Barcelonnette (Basses-Alpes)

Sur la proposition du secrétaire, la Commission est d'avis de demander des renseignements sur l'église Saint-Paul-près-Barcelonnette recommandée à M. le ministre de l'Intérieur par M. Fortoul, représentant du Peuple.

La séance est levée. 80/15/007/193

9 mai 1851 [Vendredi]
Présents : MM. Lenormant, Mérimée, de Laborde, Courmont, Vaudoyer, de Guizard, Mercey, de Lasteyrie.
Plan de Paris de M. Lenoir

M. Lenormant donne lecture d'une lettre de M. Lenoir qui adresse à la Commission une feuille de son plan de Paris. M. de Laborde est chargé de préparer un rapport sur l'intérêt que présente ce travail.

Fortifications de Carcassonne (Aude)

M. Mérimée, rapporteur, donne lecture d'une lettre du ministre de la Guerre de laquelle il résulte que, sur l'avis du Comité des fortifications, il est disposé à accepter l'intervention d'un architecte civil dans les travaux de restauration.

M. le rapporteur demande que des remerciements soient adressés au ministre de la Guerre, qu'il lui soit donné connaissance du nom de l'architecte qui devra se mettre en rapport avec MM. les officiers du Génie, enfin, qu'on lui dise que l'on n'a pas l'intention de restaurer précisément une place du Moyen Âge, mais que l'on désirerait sauver les choses qu'elle renferme, qui sont intéressantes au point de vue de l'art.

Ces conclusions sont approuvées.

Musée d'Angers (Maine-et-Loire)

M. Mérimée, rapporteur, expose que, d'après les documents adressés au ministre, il lui est impossible d'apprécier les travaux qui s'exécutent en ce moment au Musée d'Angers, faute de dessins suffisamment détaillés. Les changements projetés lui paraissent consister presque uniquement dans la suppression des fenêtres de la salle affectée à la galerie de peinture.

Il propose de demander un rapport détaillé à MM. Godard-Faultrier et Joly.

Ces conclusions sont adoptées.

Ancien archevêché de Narbonne (Aude)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance d'une dépêche du préfet de l'Aude en réponse aux observations qui lui avaient été adressées au sujet des travaux exécutés sans autorisation et sans la surveillance de l'architecte de l'administration à l'ancien archevêché de Narbonne.

M. le rapporteur est d'avis d'écrire au préfet, qu'en considération du peu d'importance de l'affaire on passe condamnation sur l'irrégularité commise par l'administration municipale, que d'ailleurs les observations présentées par le maire manquent d'exactitude, et qu'il est mal fondé à invoquer l'urgence, lorsque plusieurs mois auparavant l'architecte lui avait adressé des propositions pour faire exécuter d'une manière convenable et définitive les travaux que le maire a fait faire à la hâte 80/15/007/194 et provisoirement.

Avis adopté.

Église de La Fosse (Gironde)

M. Mérimée, rapporteur, pense que l'église de La Fosse ne mérite pas une attention exceptionnelle, et, dans l'état du crédit des Monuments historiques, il ne lui semble pas qu'il y ait lieu à lui accorder de secours. Il propose en conséquence l'ajournement de la demande.

L'ajournement est prononcé.

Église Notre-Dame de Melun (Seine-et-Marne)

Sur la proposition du secrétaire, la Commission décide que M. Garrez sera chargé de se rendre prochainement à Melun pour y dresser un devis des travaux que réclame l'église de Notre-Dame.

Fragments de l'Hôtel de La Trémoille à Paris (Seine)

M. du Sommerard est introduit. Il présente des observations sur le projet de transporter à l'Hôtel de Cluny les fragments de l'Hôtel La Trémoille, déposés actuellement à l'École des Beaux-arts. Un devis pour ce transport a été rédigé par M. Lenoir. Il s'élève à 5 000 Francs. Les fragments sont dans un tel état qu'on ne peut songer à rétablir l'escalier, il pense qu'il devrait se contenter d'en apporter les fragments les mieux conservés au Musée.

La Commission décide d'une sous-commission composée de MM. Vaudoyer, du Sommerard et Lenoir.

M. Mérimée se rendra à l'Hôtel des Beaux-arts pour y étudier la question en présence du monument.

Sol de la salle des Thermes à l'Hôtel de Cluny à Paris (Seine)

M. du Sommerard rappelle que la Commission l'avait autorisé à faire réparer le sol de la salle des Thermes. Un essai a été tenté qui a réussi imparfaitement. On a dû y renoncer et la salle est restée dans son état de dégradation.

Il propose de boucher les trous qui se sont pratiqués avec du bitume à chaud ; on ne le ferait que dans les parties les plus [blanc].

La Commission approuve la proposition de M. du Sommerard et l'autorise à faire exécuter ce travail.

Église de Marcilhac (Lot)

Sur la proposition de M. le secrétaire, la Commission alloue une somme de 300 Francs pour compléter la somme nécessaire à la restauration de l'église de Marcilhac.

Théâtre d'Orange (Vaucluse)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance d'une proposition 80/15/007/195 adressée par le préfet de Vaucluse au sujet des maisons qu'il serait nécessaire d'acquérir pour compléter le déblaiement du théâtre d'Orange. Les fonds nécessaires à ces achats sont versés dans la caisse municipale, il n'y a donc pas lieu à voter de nouvelles allocations.

La Commission, sur le rapport de M. Mérimée, est d'avis d'adopter les propositions de M. le préfet de Vaucluse, mais seulement en ce qui concerne les maisons immédiatement contiguës au théâtre.

Quant à la Maison Glaize n° 101, la Commission a toujours regardé son acquisition comme inutile et continue à l'interdire formellement.

Église du Mas-d'Agenais (Lot-et-Garonne)

M. de Laborde, rapporteur, expose que les absides de l'église du Mas-d'Agenais, bien restaurées par les soins de la Commission, font ressortir davantage l'état de délabrement de la nef. Quant à la Commune et à la Fabrique, après avoir contribué au premier travail de restauration, elles se sont imposé une dépense de 2 000 Francs pour élever un autel dans le style de l'église, qui a remplacé un affreux baldaquin. Comme cette condescendance est d'un bon exemple, le rapporteur propose de réserver sur deux exercices une somme de 10 000 Francs, en chargeant M. Abadie de fournir les renseignements qui permettent de compléter les projets et devis, et d'en discuter l'économie.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de Vernouillet (Seine-et-Oise)

M. Mérimée, rapporteur, expose que l'église de Vernouillet est un monument très original qui offre un spécimen intéressant de la disposition d'une église de village dans l'Île-de-France au commencement du XIIIe siècle. L'étude faite par M. Viollet-le-Duc est un travail fort utile, seulement le rapporteur trouve la dépense de 60 000 Francs qu'entraînerait la restauration un peu disproportionnée avec l'importance réelle de l'édifice. Avant de présenter des conclusions, le rapporteur demande l'avis de la Commission sur le système à suivre dans cette entreprise.

La Commission, sur ce rapport, est d'avis d'ajourner jusqu'à ce qu'on sache quel concours pourrait apporter la Commune de Vernouillet.

Église de Levroux (Indre)

Sur la proposition de M. Mérimée, rapporteur, la Commission rend définitive l'allocation votée conditionnellement en faveur de l'église de Levroux et décide que la décision du ministre des Cultes sera communiquée à M. Mérindol, en l'engageant à faire à son projet toutes les réductions 80/15/007/196 qui pourraient avoir lieu sans compromettre la consolidation du monument.

Demande d'un crédit pour plusieurs monuments

M. Mérimée donne lecture de l'exposé des motifs qu'il a rédigé pour être présenté à l'Assemblée Législative à l'appui du projet de loi par lequel un crédit doit être demandé pour la restauration de l'église cathédrale de Laon, de la salle synodale de Sens et du Pont du Gard.

Les termes de cet exposé reçoivent l'assentiment de la Commission qui décide qu'il sera soumis à l'approbation de M. le ministre de l'Intérieur.

Changement de noms de rues de Paris

M. Mérimée donne ensuite lecture d'un rapport de M. le ministre de l'Intérieur sur une proposition de M. le préfet de la Seine relative au changement de nom de plusieurs rues de Paris.

Ce rapport reçoit également l'approbation de la Commission.

Mission donnée à MM. Mestral et Le Gray pour dessins photographiques

Sur la proposition du secrétaire, la Commission décide qu'une mission semblable à celles données déjà à MM. Baldus, Le Secq et Bayard, ayant pour but de recueillir des dessins photographiques d'un certain nombre d'édifices historiques serait donnée à M. Mestral et une autre à M. Le Gray. La mission confiée à ces Messieurs leur sera indiquée par le secrétaire de la Commission qui désignera les monuments dont les dessins devront être pris ainsi que le nombre de ces dessins.

La séance est levée et la Commission s'ajourne au vendredi 23 mai. 80/15/007/197

23 mai 1851 [Vendredi]
Présents : MM. Maleville, de Laborde, Vaudoyer, Mérimée, Labrouste, Lenormant, Courmont.
Monuments de l'Algérie

M. Mérimée, rapporteur, donne lecture à la Commission d'une lettre par laquelle le ministre de l'Instruction publique informe son collègue de l'Intérieur, que M. Rénier, chargé par son ministère d'une mission scientifique en Algérie, a découvert près de Bathnat un monument épigraphique remarquable, la tribune de la Schola des optiones de la Légion III Auguste.

M. Rénier pense qu'il serait important de le faire transporter en France pour qu'il soit déposé au Louvre, ce à quoi consent M. le ministre de la Guerre.

Le ministre de l'Instruction publique demande si le ministre de l'Intérieur consentirait à prendre à sa charge les frais qu'occasionnerait le déplacement de ce monument. M. Mérimée pense qu'en principe il est mauvais de déplacer un monument, et dans le cas particulier dont il s'agit, il voit un inconvénient à traiter l'Algérie comme un pays étranger.

C'est une terre française, et il ne croit pas qu'on doive s'y conduire autrement qu'on ne ferait dans tout autre département de la République. D'ailleurs, si l'on devait transporter ce monument dans le Musée du Louvre, c'est sur le budget particulier de cet établissement, non sur les fonds des Monuments historiques que la dépense devrait être imputée.

La Commission partage l'avis du rapporteur et décide qu'il sera écrit à M. le ministre de l'Instruction publique dans le sens des observations de M. le rapporteur.

Château de Coucy (Aisne)

M. Mérimée, rapporteur, expose que le Conseil municipal de Coucy demande qu'on fasse des fouilles dans l'enceinte du château, afin de rendre plus attrayants encore les désirs de visiter les ruines, d'où doit résulter l'avantage d'occuper les ouvriers et de donner de l'essor au commerce. 80/15/007/198

Le rapporteur pense que le Conseil municipal de Coucy se trompe tout à fait sur la destination du fonds des Monuments historiques ; il propose, en conséquence, le rejet de la demande.

Cette proposition est adoptée.

Église de Montier-en-Der (Haute-Marne)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître que le ministère des Cultes n'accorde qu'une somme de 20 000 Francs au lieu de 40 000 Francs que le ministère de l'Intérieur espérait obtenir de son concours dans les travaux de l'église de Montier-en-der. Le rapporteur espère que la décision de M. le ministre des Cultes n'est pas définitive.

Il propose, en engageant le préfet de la Haute-Marne à solliciter de nouveaux secours de la Commune et du département, de rendre définitive l'allocation de 60 000 Francs accordée conditionnellement.

La Commission adopte la proposition du rapporteur et alloue les 60 000 Francs en cinq exercices. 12 000 Francs par exercice.

Église de Richebourg (Seine-et-Oise)

M. Mérimée, rapporteur, fait l'analyse du devis rédigé par M. Garrez pour les travaux de l'église de Richebourg qui ne lui paraît devoir donner lieu à aucune observation. Il s'élève à 9 013 Francs 14, et cette somme ne semble pas disproportionnée avec l'intérêt que mérite le monument. Les ressources de la Commune ne se montent qu'à 1 500 Francs. Le préfet espère obtenir du ministère des Cultes environ 2 000 Francs.

Si le ministre de l'Intérieur prenait à sa charge les deux tiers de la dépense, soit 6 000 Francs, M. Mérimée propose d'accorder cette somme en deux exercices, 3 000 Francs sur 1851 et 3 000 Francs sur 1852.

Cette proposition est adoptée.

Église de Nohant-Vic (Indre)

M. Mérimée, rapporteur.Sur la proposition de M. Mérimée, la Commission approuve le nouveau devis préparé par M. Regnault-Bréon, pour les réparations de l'église de Nohant-Vic et rend définitive l'allocation de 6 000 Francs accordée conditionnellement, 4 860 Francs sur 1851 (le reste de 6 000 Francs a servi à payer des travaux de consolidation urgente).

Projet relatif au Palais des ducs de Bourgogne à Dijon (Côte-d'Or)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance d'une lettre de M. le ministre de l'Instruction publique qui transmet à M. le ministre de l'Intérieur une note de M. Rossignol, l'un de ses correspondants. Cette note est relative à une construction nommée les Cuisines des ducs de Bourgogne, attenant aux palais des Ducs à Dijon.

Comme un concours est ouvert pour pratiquer une façade dont l'exécution entraîne la destruction de ces cuisines, le ministre de l'Instruction publique demande que l'administration de l'Intérieur intervienne pour faire modifier le programme du concours.

M. Mérimée pense qu'il faudrait demander à ce sujet une note de M. de Saint-Memin, notre correspondant, car le monument, sans être d'une importance considérable, est cependant digne d'intérêt.

Cet avis est partagé par la Commission.

Église de Saint-Bertrand-de-Comminges (Haute-Garonne)

M. Mérimée, rapporteur, expose que l'église Saint-Bertrand 80/15/007/199 de Comminges pour laquelle un secours est demandé ne se recommande guère que par les boiseries de la Renaissance et son cloître ; quant à l'église elle-même, elle ne serait pas remarquée dans le nord de la France. Toutefois, telle qu'elle est, le rapporteur ne croit pas qu'elle doive être absolument négligée.

Le devis dressé par M. Durand est de 26 000 Francs, et l'on doit remarquer que la plupart des travaux qui sont spécifiés sont à exécuter surtout dans l'intérêt du culte. Le grand chapitre du devis est celui qui doit particulièrement incomber au ministère de l'Intérieur, car le cloître qu'il concerne est inutile, et il ne peut être conservé qu'en recevant des secours à titre de monument historique.

La dépense prévue est de 26 000 Francs, quant aux autres travaux, le rapporteur ne voit que les chapitres 1 et 2 auxquels le ministère de l'Intérieur puisse prendre part. Ils s'élèvent ensemble à 10 000 Francs.

Le rapporteur propose d'allouer une somme de 6 000 Francs, en demandant 6 000 Francs aux Cultes, 3 000 Francs à la localité et 2 000 Francs au Conseil général.

Ces conclusions sont adoptées.

Le projet devra être renvoyé au ministère des Cultes.

Église d'Étain (Meuse)

M. Mérimée, rapporteur, fait observer à la Commission que l'église d'Étain, en instance pour obtenir une allocation, est un petit édifice du XVe siècle qui n'est pas absolument dépourvu d'intérêt ; seulement, comme le nombre des petits monuments de cette époque est fort considérable, il croit qu'il serait dangereux de leur accorder à tous une égale protection. Il est d'avis de réserver les secours de l'administration pour les monuments exceptionnels de cette époque. En conséquence, il propose le rejet de la demande.

Le rejet est approuvé.

Église Saint-Ours de Loches (Indre-et-Loire)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance d'une demande adressée par le préfet d'Indre-et-Loire en faveur de l'église Saint-Ours de Loches. Le devis et le travail graphique rédigés par M. Verdier manquent de détails, et, avant de faire une proposition à l'égard de ce monument, le rapporteur désirerait le revoir, son intention est de le visiter cette année.

Il propose dans tous les cas, avant de prendre aucune décision, d'attendre le rapport qui a été demandé sur cette affaire à M. Verdier.

La Commission approuve ces conclusions et décide qu'une lettre sera adressée à M. Verdier pour lui rappeler la mission qui lui a été confiée.

Cloître de Toul (Meurthe)

Sur la proposition de M. [Émile] Boeswillwald dont le secrétaire donne connaissance à la Commission, il est décidé qu'une somme de 500 Francs sera allouée pour le déblaiement de cette partie du monument.

Sainte-Chapelle de Paris (Seine)

M. de Guizard entretient la Commission de la situation de la Sainte-Chapelle de Paris ; il rappelle que le fonds des Monuments historiques est grevé d'une somme considérable par suite de l'engagement pris de contribuer aux frais de démolition de la partie du Palais de Justice qui vient s'appliquer contre le porche de la Sainte-Chapelle.

Il est d'avis d'écrire au ministre des Travaux publics pour lui demander que, en considération du sacrifice fait par l'administration de l'Intérieur, les projets de la reconstruction, qui devra suivre la démolition qui va avoir lieu, soient communiqués à la Commission, afin de s'entendre sur le meilleur parti à prendre pour relier les deux édifices.

Cet avis est adopté par la Commission.

Église d'Ainay à Lyon (Rhône)

M. Lenormant expose que des travaux non autorisés ont été faits dans la crypte de saint Blandin, l'une des parties les plus intéressantes de l'église d'Ainay à Lyon. Il propose d'adresser à ce sujet une réprimande au curé, et demande qu'un rapport soit demandé à M. Questel sur les travaux exécutés tant à l'église qu'à la crypte depuis la rédaction du projet de M. Questel.

Il est d'avis de persister dans la défense de donner suite aux travaux commencés, et de demander qu'un dessin soit préparé par M. Questel pour l'autel que la Fabrique a l'intention de faire exécuter.

Hôtel de Cluny à Paris (Seine) : Acquisition d'objets d'art

La Commission approuve une série d'acquisitions faites par les soins du conservateur de l'Hôtel de Cluny pour l'augmentation de la collection.

Musée de Cluny à Paris (Seine) : ouverture un jour de plus par semaine

Elle décide que M. du Sommerard sera entendu dans la prochaine séance au sujet d'une proposition qu'il fait d'ouvrir le Musée un jour de plus par semaine.

Hôtel de la Trémoille à Paris (Seine)

M. Mérimée expose que, parmi les restes de l'Hôtel de la Trémoille déposés à l'École des Beaux-arts, tous ceux en pierre dure paraissent en bon état, mais que ceux en pierre tendre sont absolument perdus. Il propose d'écrire à 80/15/007/201 M. le ministre des Travaux publics pour lui demander d'autoriser l'emploi des équipes de l'établissement de l'Ile des Cygnes au transport à l'Ile des Cygnes de ces fragments, lequel transport serait effectué sous la surveillance de M. Lenoir, et de permettre que ces fragments soient déposés à l'abri dans les magasins couverts du même établissement.

La Commission décide qu'il sera écrit dans ce sens à M. le ministre des Travaux publics.

La séance est levée et la Commission s'ajourne au vendredi 6 juin.

6 juin 1851 [Vendredi]
Présents : MM. Caristie, Mérimée, Vaudoyer, Courmont, Maleville, de Pastoret, Lenormant, Mercey.
Cloître d'Agde (Hérault)

M. Mérimée, rapporteur, donne lecture à la Commission d'une lettre de M. Renouvier de laquelle il résulte que le Conseil municipal d'Agde aurait décidé" qu'il contribuerait pour un tiers dans la dépense du prix d'achat du cloître, à condition que la propriété lui en resterait pour donner aux magasins supérieurs telle destination d'utilité locale qu'il jugerait convenable en s'obligeant de veiller à la conservation du monument, lorsque le Gouvernement l'aura fait restaurer." M. Renouvier ajoute que la demande de 12 000 Francs à laquelle s'est réduit M. Balguerie lui paraît modérée.

Le rapporteur est d'avis de ne rien conclure avant d'avoir fait examiner le monument par un des architectes attachés à la Commission. Il propose d'envoyer M. Laval.

Cette proposition est adoptée.

Découverte de médailles à Nîmes (Gard)

M. Mérimée fait connaître à la Commission qu'il a été découvert à Nîmes environ 30 000 médailles, de l'époque des Empereurs romains entre Nerva et Caracalla.

Projet d'élargissement de l'évêché à Angers (Maine-et-Loire)

M. Mérimée informe la Commission que M. le chef de la 4e division vient de transmettre à M. le directeur des Beaux-arts les projets d'élargissement conçus par la Ville d'Angers, dans le but de faciliter les abords de l'évêché d'Angers.

M. le rapporteur pense qu'il ne s'agit dans ce projet que de donner à l'Evêché un aspect plus pittoresque, il ne peut 80/15/007/202 voir dans cette affaire qu'une question municipale. L'intérêt que mérite l'évêché d'Angers consiste dans quelques restes de vieilles constructions, notamment une magnifique salle décorée au XIIe siècle, qui est séparée de la rue par une vaste cour, et le déblaiement projeté n'aurait aucun résultat pour la conservation.

Par ces motifs, la Commission décide qu'elle n'est pas d'avis de contribuer à l'exécution des travaux projetés.

Église d'Anzy-le-Duc (Saône-et-Loire)

M. Mérimée, rapporteur, propose de classer provisoirement l'église d'Anzy, qui paraît mériter quelque intérêt si l'on en juge par les lithographies transmises par le préfet à l'appui de la demande de secours. Toutefois, il est d'avis qu'en informant le préfet du classement, on lui rappelle qu'il n'en résulte pas que le monument sera entretenu aux frais de l'État, et que les secours, s'il est possible d'en accorder, seront proportionnés aux sacrifices que la Commune s'imposera pour concourir à la restauration.

La Commission approuve ces conclusions et est d'avis de réclamer du préfet un projet mieux étudié.

Château de Beaucaire (Gard)

D'après les nouvelles observations de M. Laval, M. Mérimée, rapporteur, croit qu'il y a lieu d'approuver son nouveau devis rectifié. Il propose, en conséquence, d'allouer pour les réparations du château de Beaucaire une somme de 8 931 Francs 72.

Ces conclusions sont approuvées. 8 930 Francs sur 1851.

Sainte-Chapelle de Riom (Puy-de-Dôme)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître à la Commission que M. le préfet du Puy-de-Dôme demande que le ministre veuille bien allouer sur le crédit des monuments une somme de 5 000 Francs nécessaire pour achever de solder le montant des travaux de restauration de la Sainte-Chapelle de Riom. Cette somme, d'après l'avis de la Commission, devait être prélevée sur les fonds affectés aux réparations des Cours et tribunaux, mais l'allocation en a été refusée. M. le rapporteur est d'avis qu'il est étrange qu'on ne considère pas comme faisant partie de la Cour d'appel une chapelle destinée exclusivement aux cérémonies religieuses auxquelles la cour de Riom assiste régulièrement et en corps.

Il propose de soumettre de nouveau l'affaire à la décision de Monsieur le ministre de l'Intérieur.

Sur les observations du secrétaire qui fait connaître que pour déplacer la Cour d'appel qui tenait les séances dans la Sainte-Chapelle même, le service des Cours et tribunaux a consenti 80/15/007/203 à prendre à la charge du fonds dont il dispose une somme de 4 800 Francs et cela dans l'intérêt de la continuation des travaux exécutés par les ordres du service des Monuments.

La Commission est d'avis qu'il y a lieu d'accorder les fonds demandés, bien qu'il eût été plus convenable qu'ils fussent imputés sur le crédit affecté aux cours et tribunaux.

Bas-reliefs de Luca della Robbia pour le Musée de Cluny à Paris (Seine)

Sur la proposition de M. Lenormant qui les a visités, la Commission autorise M. du Sommerard à offrir jusqu'à 4 000 Francs des deux bas-reliefs de Luca della Robbia, dont M. le conservateur du Musée des Thermes a proposé l'acquisition.

Musée des Thermes à Paris (Seine)

La Commission est d'avis d'autoriser l'ouverture du Musée des Thermes un troisième jour par semaine, savoir : le jeudi : les personnes admises devront être munies de billets.

Médaillons d'Hampton Court

La Commission autorise également MM. Lenormant et du Sommerard à faire les démarches nécessaires pour connaître quel prix on demanderait pour mouler les médaillons d'Hampton Court.

Tombes des chevaliers français à Chypre

Achat des tombes des chevaliers français morts dans l'Ile de Chypre.

M. Mérimée fait connaître une proposition faite au ministre d'acheter les tombes des chevaliers français morts dans l'Ile de Chypre, et dont les dessins sont joints à la demande.

La Commission est d'avis qu'il n'y a pas lieu de donner suite à une semblable proposition.

Église de Loupiac (Gironde)

M. Mérimée, rapporteur, expose qu'il résulte de l'examen nouveau qu'il a fait du devis présenté par M. Abadie pour la construction des travaux de l'église de Loupiac, que, dans les dépenses prévues qui s'élèvent à 31 927 Francs, il s'en trouve qui ne peuvent être imputées sur le fonds des Monuments historiques, par exemple le dallage de l'église montant à 4 760F et la vitrerie qui est d'environ 1 000 Francs.

Il pense donc qu'on doit réduire à 26 000 Francs la somme à fournir par le ministère de l'Intérieur, laquelle pourrait être divisée en plusieurs exercices. En donnant avis de cette nouvelle allocation à M. le ministre des Cultes, on aurait à lui demander de vouloir bien se charger du reste de la dépense, soit 6 000 Francs.

Ces conclusions sont adoptées. Les 26 000 Francs sont alloués en trois exercices. 10 000 Francs sur 1851 ; 10 000 Francs sur 1852 ; 6 000 Francs sur 1853.

Église de Brantôme (Dordogne)

M. Mérimée, rapporteur, présente des observations analogues au sujet du projet d'achèvement des travaux de Brantôme sur un devis 80/15/007/204 de 35 665 Francs.

Il propose de retrancher environ 10 000 Francs qui doivent incomber au ministère des Cultes. Il propose de mettre à la charge du fonds des Monuments les 25 000 Francs restant en réclamant pour les dix autres mille francs le concours de l'administration des Cultes.

Ces conclusions sont approuvées : 25 000 Francs en trois exercices, 10 000 Francs sur 1851 ; 10 000 Francs sur 1852 et 5 000 Francs sur 1853.

Église de Saint-Michel-d'Entraigues (Charente)

M. Mérimée, rapporteur, expose que la situation de ce monument est telle que si les travaux étaient interrompus, il pourrait en résulter la ruine des voûtes qui ne sont pas encore recouvertes. Le devis supplémentaire de M. Abadie est de 20 384 Francs.

Le rapporteur propose d'accorder une somme de 18 000 Francs en trois exercices et de demander 2 000 Francs au ministre des Cultes qui jusqu'à présent n'a pas contribué à la dépense.

Ces conclusions sont adoptées. 6 000 sur 1851 ; 6 000 Francs sur 1852 ; 6 000 Francs sur 1853.

Église de Mouthiers (Charente)

M. Mérimée, rapporteur, expose qu'il résulte d'une lettre de M. Abadie que les travaux exécutés à Mouthiers ont été payés sur le fonds des Monuments, mais que la Commune n'a pas tenu ses engagements. L'architecte ne paraît pas regarder la situation du monument comme alarmante.

Le rapporteur en conséquence propose d'ajourner toute subvention jusqu'à ce que la Commune ait donné son concours ou justifié de l'impossibilité de le donner.

Ces conclusions sont adoptées.

Église Saint-Eutrope à Saintes (Charente-Inférieure)

Le secrétaire donne lecture d'une lettre par laquelle M. le directeur des Cultes renvoie au ministre de l'Intérieur une demande formée par le curé de Saint-Eutrope, à Saintes, tendant à obtenir la construction d'un escalier nécessaire pour accéder à la crypte de la dite église.

La commission, sur les observations de M. Mérimée, rejette la demande.

La séance est levée. 80/15/007/205

19 juin 1851 [Vendredi]
Présents : MM. Paul Lacroix, Mérimée, Questel, Vitet, Caristie, de Contencin, de Pastoret, de Guizard, Mercey, Courmont.
Église Saint-Julien de Brioude (Haute-Loire)

Le secrétaire donne lecture à la Commission d'une lettre du préfet de la Haute-Loire qui signale au ministre le mauvais état de l'église de Brioude et la fâcheuse direction donnée aux travaux de ce monument par l'architecte, M. Bravard. Le préfet demande que M. Mallay soit dorénavant chargé de la surveillance de cet édifice.

La Commission approuve cette proposition, et alloue 200 Francs à M. Mallay pour le débadigeonnement des parties de l'édifice que l'on a reconnues être ornées de peintures.

Hôtel Lambert à Paris (Seine)

M. Vitet fait connaître à la Commission le danger nouveau qui menace l'Hôtel Lambert. Le Prince Ksartoricki est dans l'intention formelle de le vendre, des offres lui ont déjà été faites, une entre autres de 350 000 Francs. Si la Ville de Paris ne consent pas à acheter le monument, il faut s'attendre à le voir démoli prochainement.

La Commission est d'avis de renouveler auprès du préfet de la Seine et du Conseil municipal de Paris les tentatives déjà faites, et en attendant de presser M. Savinien Petit d'achever le travail dont il est chargé. M. Mérimée est chargé de rédiger la lettre au préfet de la Seine.

Église de Bagneux (Seine)

M. Mérimée entretient la Commission de la restauration de l'église de Bagneux, exécutée d'après les ordres du préfet de la Seine, sous la direction de M. Naissant architecte. Le monument, l'un des plus intéressants des environs de Paris, passe pour avoir été construit par l'architecte de Notre-Dame, pour servir d'essai pour la cathédrale. Mutilé dans plusieurs de ses parties, il avait besoin de réparations, l'administration de la Seine y a dépensé 65 000 Francs. On a refait tous les contreforts d'un côté, sans toucher à ceux de l'autre qui sont également endommagés, et où un d'eux manque totalement. Outre cela, l'église a été badigeonnée à plusieurs couches.

Le rapporteur est d'avis d'exprimer au ministre combien il est regrettable que pareilles choses s'exécutent à la porte de Paris quand tous les efforts de la Commission tendent à les empêcher dans le reste de la France.

M. Lenormant pense qu'il faut d'abord visiter l'édifice en Commission, puis rédiger un rapport qui serait livré à la publicité ; c'est à son avis le seul moyen qui reste pour empêcher ces sortes de vandalisme.

Église de Montmoreau (Charente)

M. Mérimée, rapporteur, expose que le ministre de l'Intérieur a déjà 80/15/007/206 donné 52 600 Francs pour l'église de Montmoreau, et le ministre des Cultes seulement 12 000 Francs. Le devis supplémentaire présenté par M. Abadie, qui assure que ce sera le dernier, s'élève à 12 885 Francs. Cette somme s'applique à des travaux assez urgents, notamment à la couverture en dalles d'une partie de l'église, et à la réfection du parement du transept.

Le rapporteur croit qu'il serait dangereux d'ajourner ces travaux, et il propose d'accorder une nouvelle allocation de 8 000 Francs, en demandant de nouveau le concours du ministre des Cultes pour 5 000 Francs.

La Commission approuve les conclusions du rapport. 8 000 Francs en 1851.

Église de Candes-Saint-Martin (Indre-et-Loire)

M. Mérimée, rapporteur, donne lecture d'une lettre du ministre des Cultes qui annonce à son collègue de l'Intérieur que l'épuisement du crédit dont il dispose pour 1851 ne lui permet pas de concourir à la réparation de l'église de Candes.

M. Mérimée croit qu'il faut insister auprès du ministre des Cultes en lui demandant, s'il ne peut donner aucun secours immédiat, d'en promettre un pour l'avenir. Cette promesse faciliterait l'exécution des travaux. Le ministère de l'Intérieur fait tout ce qu'il peut. Au nombre des travaux accessoires, il y en a qui ne concernent que le service du culte et dont le ministère de l'intérieur ne peut se charger.

La Commission approuve l'avis du rapporteur.

Église Saint-Julien de Tours (Indre-et-Loire)

M. Mérimée, rapporteur, donne lecture d'une lettre de M. le préfet d'Indre-et-Loire qui annonce au ministre que son collègue, M. le ministre des Cultes, vient d'accorder une somme de 5 000 Francs pour les travaux de Saint-Julien de Tours, M. Mérimée rappelle à la Commission qu'en accordant 71 000 Francs pour ces travaux, le ministre y avait mis la condition que la Ville obtiendrait du ministre des Cultes une égale subvention de 71 000 Francs. Il pense qu'il faudrait insister de nouveau auprès de l'administration des Cultes et lui représenter :

1° que le ministère de l'Intérieur a donné tout ce qu'il pouvait au Monument historique

2° qu'il ne peut et ne doit pas donner à l'édifice religieux, qui ne lui n'appartient pas, de l'approprier au culte

3° que donner 5 000 Francs ou rien c'est la même chose.

Qu'il répartisse, s'il le croit nécessaire les allocations en un grand nombre d'annuités, mais si l'on ne sait pas d'avance quelle est la somme sur laquelle on peut compter, il est impossible de s'engager dans des travaux d'une certaine importance.

Toutefois, en raison de la situation très grave de la tour, le rapporteur propose de rendre définitive l'allocation de 71 000 Francs du ministère de l'Intérieur.

Ces conclusions sont approuvées : 25 000 sur 1851 ; 25 000 sur 1852 et 21 000 sur 1853. 80/15/007/207

Tour de Saint-Bertin à Saint-Omer (Pas-de-Calais)

M. Questel, rapporteur, fait connaître les résultats obtenus par lui dans la mission qu'il vient de remplir à Saint-Omer par les ordres de M. le ministre de l'Intérieur. M. Questel a étudié avec le représentant de M. Morey à Saint-Omer les moyens les plus propres à obtenir la consolidation de la tour Saint-Bertin.

Le projet proposé par M. Morey consistait à doubler les piliers au moyen d'arcs qui auraient coupé la hauteur des arcades existantes en deux parties. M. Questel, d'accord avec MM. Labrouste et Caristie, avait été d'avis qu'il y aurait plus d'économie à reprendre les piliers en sous-oeuvre en remplissant les arcades par de la maçonnerie, qu'on enlèverait après la reprise des piliers.

Cette opinion, que M. Morey n'avait pas adoptée d'abord, a été accueillie par son représentant qui a reconnu que ce moyen aurait pour but de consolider d'une manière plus réelle que le mode proposé par l'architecte, M. Morey. Il s'est engagé à s'y conformer, et l'entrepreneur, présent à la conférence, a compris de quelle façon le travail devait être exécuté.

La Commission félicite M. Questel d'avoir fait prévaloir l'opinion émise par elle.

Abbaye de Charlieu (Loire)

M. Questel donne lecture d'une lettre que lui adresse M. Desjardins, architecte, en lui envoyant les devis de restauration de l'abbaye de Charlieu.

La Commission décide qu'avant de prendre un parti sur les travaux à faire, M. le secrétaire devra s'entendre avec M. Pointurier propriétaire, sur les moyens à prendre pour assurer à l'État la propriété du monument.

Église de Laon (Aisne)

M. de Guizard annonce que M. le ministre se rendra le dimanche suivant à Laon pour y examiner l'état de l'ancienne cathédrale sur laquelle le rapport de M. [Émile] Boeswillwald vient d'appeler vivement son attention.

Carrelage de l'église de Cunault à Chênehutte-Trèves-Cunault (Maine-et-Loire)

M. Mérimée met sous les yeux de la Commission des dessins, que M. Joly lui a transmis, d'une portion de pavage qu'il a retrouvée dans l'église de Cunault. M. Mérimée, dans le désir de voir multiplier ces documents, demande l'autorisation de les communiquer soit au Comité historique du ministère de l'Instruction Publique, soit à l'éditeur de la Revue archéologique.

La Commission autorise cette communication.

Église du Monestier (Haute-Loire)

Sur la proposition de M. Caristie, la Commission décide que le dossier du Monestier sera renvoyé à l'examen de la sous-commission qui a déjà demandé une modification au premier projet présenté par M. Mallay. (MM. Vaudoyer et Labrouste).

Église de Saint-Savin (Hautes-Pyrénées)

Sur la demande de M. Mérimée, le projet de réparation de l'église de Saint-Savin est renvoyé à la même sous-commission. 80/15/007/208

Peintures de Romanelli à la Bibliothèque Nationale à Paris (Seine)

M. Lenormant rappelle à la Commission l'affaire de la copie des peintures de Romanelli, et les essais que M. Frappaz a présentés. Il demande que la sous-commission chargée de cette affaire veuille bien s'en occuper.

Sur l'observation qui lui est faite que M. de Laborde, l'un des membres de cette sous-commission, est absent pour plusieurs mois, M. Lenormant demande qu'un suppléant soit donné à M. de Laborde.

La Commission désigne M. Paul Lacroix.

Crypte de l'église Saint-Laurent à Grenoble (Isère)

M. Mérimée, rapporteur.

La Commission accorde définitivement l'allocation conditionnelle votée en faveur de la crypte Saint-Laurent de Grenoble. Elle décide que le ministre sera prié d'autoriser l'adjudication et d'avertir M. Manguin que, dans le cas où les travaux, par leur nature délicate, ne lui paraîtraient pas devoir être mis en adjudication, il doit faire exécuter par voie de régie.

Clocher de Lambader à Plouvorn (Finistère)

M. Mérimée, rapporteur, expose que le clocher de Lambader a pour but une reconstruction complète et coûteuse d'un édifice d'une époque de décadence, dépourvu de détails gracieux.

Le rapporteur est d'avis que, s'il y avait des ressources suffisantes, ce serait une question à examiner que celle de savoir si le clocher de Lambader devait être rétabli sur le modèle de l'ancien, mais le rapporteur croit qu'en l'état, ce serait faire un mauvais usage du fonds des Monuments. En conséquence, il propose le rejet de la demande.

Le rejet est prononcé.

Église de Gonesse (Seine-et-Oise)

M. Mérimée, rapporteur, expose que l'église de Gonesse, dont le classement est demandé, est un monument du XIIIe siècle digne d'intérêt et dans une situation assez grave. La Commission a fait des sacrifices pour la conservation. Elle offre d'en faire de nouveaux si elle obtient des secours des ministères de l'Intérieur et des Cultes.

Le rapporteur propose de remercier M. Teste d'Ouet des renseignements qu'il a transmis au ministre et de demander au préfet un travail graphique et un devis qui fassent connaître les besoins et les titres du monument, ainsi que les ressources de la Commune.

Ces conclusions sont approuvées.

Église de Valojoulx (Dordogne)

M. Mérimée fait connaître qu'il ne peut faire aucune proposition au sujet de l'église de Valojoulx en instance pour obtenir un secours, faute de renseignements suffisants.

Cet avis est adopté. 80/15/007/209

27 juin 1851 [Vendredi]
Présents : MM. Le Prévost, Mérimée, de Pastoret, Labrouste, de Contencin, Lenormant, Courmont, de Maleville, de Lasteyrie, Vaudoyer, Paul Lacroix, de Guizard et Mercey.
Église de Mantes (Seine-et-Oise)

M. Vitet demande qu'une lettre de rappel soit adressée à M. le ministre des Cultes, au sujet de l'église de Mantes.

Église de Rueil (Seine-et-Oise)

M. Mérimée demande qu'on lui renvoie le dossier de l'église de Rueil sur laquelle M. de Pastoret a reçu des renseignements nouveaux qui feraient craindre pour la conservation.

Église du Grand-Andely (Eure)

Sur la proposition de M. de Pastoret, la Commission décide que des renseignements seront demandés sur l'état de l'église du Grand-Andely, monument tellement compromis en ce moment qu'il est indispensable d'arrêter les progrès de sa détérioration.

Église de Graville-l'Eure (Seine-Inférieure)

M. Courmont, rapporteur.

M. le secrétaire donne lecture à la Commission d'une lettre par laquelle M. le ministre des Travaux publics fait connaître à son collègue de l'Intérieur les motifs qui l'empêchent, dans l'état des ressources mises à la disposition de son département, de concourir à la dépense des travaux de réparation de l'église de Graville l'Eure.

Église de Taverny (Seine-et-Oise)

M. Courmont, rapporteur.

Sur la proposition du secrétaire, la Commission est d'avis d'allouer sur les reliquats de l'exercice 1850, une somme de 201 Francss pour solder le restant des mémoires des travaux exécutés à l'église de Taverny, dans le courant de cet exercice.

Médailles de la Commission

Le secrétaire, M. Courmont, est invité à rappeler à M. Barre la demande qui lui a été faite d'un devis et d'un croquis pour la médaille de la Commission.

Ossuaire près du château à Saumur (Maine-et-Loire)

M. Mérimée donne lecture d'une lettre de M. Joly, qui lui annonce qu'on vient de faire la découverte d'un ossuaire gaulois au pied du château de Saumur.

Temple dans le Bugey (Ain)

M. de Lasteyrie annonce qu'on vient de trouver dans le Bugey les fondations d'un temple romain. Il demande qu'une petite allocation soit mise à la disposition du préfet, pour entourer ce petit monument, et y rapporter un certain nombre de fragments disséminés dans les environs.

La Commission décide qu'un rapport sera demandé à M. le préfet de l'Ain.

Procédé pour durcir la pierre

M. Mérimée annonce qu'on vient de trouver un moyen de durcir la pierre tendre. La matière dont se sert l'inventeur du procédé est incolore, elle fonce seulement un peu le ton de la 80/15/007/210 pierre. Elle la rend impénétrable à la pluie et dure comme du silex, l'application en est facile comme celle d'un badigeon et l'opération est très bon marché.

M. le directeur des Cultes fait connaître qu'il a écrit à M. Deroches pour lui demander de faire un essai.

Temple d'Auguste et de Livie à Vienne (Isère)

M. Lenormant, après avoir commencé les rapports dont il a été chargé sur le Temple d'Auguste et Livie, et les églises Saint-Pierre et Saint-André le Bas, les suspend faute d'avoir à sa disposition les dessins des monuments.

La Commission renvoie l'examen de ces affaires à la prochaine séance.

Église d'Ébreuil (Allier)

M. Mérimée, rapporteur, expose que la réclamation adressée au ministre par M. le maire d'Ébreuil au sujet de l'église de la Commune, lui paraît fondée. La Commune a réellement fait tous les sacrifices en son pouvoir.

Le rapporteur propose donc, conformément à la demande du maire, de rendre définitive la moitié de l'allocation conditionnelle de 10 000 Francs.

La Commission, partageant l'opinion du rapporteur, est d'avis d'accorder 1 495 Francs sur l'exercice 1850 et 3 505 Francs sur 1851.

Église de Charroux (Vienne)

M. Mérimée, rapporteur, expose que le travail de M. Joly sur l'église de Charroux lui parait comprendre deux entreprises bien distinctes :

1° l'achèvement de la réparation de la tour de Charroux,

2° la restauration de la crypte découverte sous cette tour.

La 1ère est à son avis fort urgente, il y a longtemps que les travaux sont commencés, et il est fâcheux qu'ils ne soient pas encore terminés.

Quant à la restauration de la crypte, bien que ce soit un travail utile et très curieux, le rapporteur ne voit nul inconvénient à l'ajourner à un temps plus heureux.

Sur le parti à prendre pour la réparation, le rapporteur pense qu'on doit conserver ce monument curieux à l'état de ruine ; il ne pense pas que ces travaux qu'il voudrait voir exécuter rapidement coûtent plus de 4 000 Francs. Il propose, en conséquence, d'accorder cette somme.

La Commission est d'avis d'accorder les 4 000 Francs sur 1851.

Église Notre-Dame d'Avesnières à Laval (Mayenne)

M. Mérimée, rapporteur, rappelle qu'il a déjà signalé, il y a plusieurs années, l'importance de l'église d'Avesnières, les réparations les plus urgentes ne sont pas fort considérables, car le devis dressé par M. Lambert ne monte qu'à 7 500 Francs, et la Commune parait disposée à prendre à sa charge une partie notable de la dépense. 80/15/007/211 Cependant on ne peut se dissimuler que le travail présenté n'est applicable qu'aux travaux de 1ère catégorie, et que d'autres travaux assez importants, notamment la restauration du clocher, restent encore à étudier.

Comme le rapporteur regarderait comme un excellent résultat l'exécution des premiers travaux indiqués, il propose d'allouer à cet effet conditionnellement une somme de 4 000 Francs.

La Commission approuve les conclusions du rapport.

Palais de Justice de Beauvais (Oise)

M. Mérimée, rapporteur, expose que les travaux proposés par M. Verdier sont utiles, généralement très bien conçus et fort importants pour rendre à l'édifice son caractère primitif.

Le rapporteur n'a aucune observation à faire sur les deux 1ères parties du projet qui s'appliquent à la restauration des tourelles d'entrée et à la façade principale s'élevant à 13 819 Francs.

Quant à la 3e partie, restauration d'une tour du IIe siècle montant à 14 555 Francs, le rapporteur ne sait pas si M. Verdier a reproduit avec bonheur les formes des fenêtres qu'il propose pour les deux étages inférieurs de la tour.

Le rapporteur pense qu'en appelant sur ce point une nouvelle étude de l'architecte, on obtiendrait une modification heureuse du projet.

La Commission, sur le rapport de M. Mérimée, est d'avis d'allouer une somme de 8 000 Francs à la condition que le reste de la somme sera fourni par la ville.

Églises de La Canonica et de Santo-Pietro-di-Tenda (Corse)

Sur la proposition de M. Le Prévost, la Commission est d'avis de demander des renseignements à M. le préfet de la Corse sur l'état de ces monuments que M. Ruquien, quelques jours avant sa mort, signalait à l'intérêt de la Commission, savoir les églises de La Canonica et de San Pietro.

Arc de Triomphe de Saintes (Charente-Inférieure)

M. Mérimée donne lecture d'une lettre par laquelle M. le maire de Saintes, dans l'intérêt de la Ville qu'il administre, et pour compléter l'oeuvre de réédification de l'Arc de Triomphe, sollicite une allocation de 4 000 Francs pour acheter des masures placées à quelque distance du monument.

La Commission est d'avis que l'Arc de Saintes-est suffisamment bien isolé, et que l'acquisition dont il s'agit est d'un intérêt purement municipal. En conséquence, elle rejette la demande.

Église de Chennevières (Seine-et-Oise)

La Commission est d'avis qu'il y a lieu de faire étudier par M. Garrez un projet de réparation de l'église de Chennevières. 80/15/007/212

Église de Bagneux (Seine)

M. Lenormant, rapporteur, fait connaître les résultats de l'examen auquel il a procédé avec M. Mérimée des réparations exécutées par ordre du département de la Seine à l'église de Bagneux. Il rappelle les faits signalés par M. Mérimée dans la dernière séance, et fait connaître quelques particularités nouvelles.

Le rapporteur pense qu'il faut d'abord classer le monument, et, quand il sera classé, charger M. Garrez de préparer un travail sur l'état actuel de l'édifice, très compromis par la dépense même qui y a été faite, en écrire ensuite à M. le préfet de la Seine, pour aviser sur ce qui devra être fait.

Ces conclusions sont approuvées.

Église de Pont-Croix (Finistère)

M. Mérimée, rapporteur, annonce qu'il a appris par M. de Blois que M. le ministre des Cultes avait donné pour l'église de Pontcroix un secours de 1 500 Francs et que la Commune avait voté 2 200 Francs. Comme une allocation de 1 500 Francs du ministère de l'Intérieur complèterait la somme prévue par M. Bigot pour sa restauration, le rapporteur propose de l'accorder en communiquant à M. Bigot les observations de M. Lambert qui lui semblent de nature à modifier le projet de réparation de la tour.

La Commission est d'avis d'allouer sur 1851 les 1 500 Francs demandés.

Église de Lescar (Basses-Pyrénées)

M. Mérimée, rapporteur, expose que l'église de Lescar, bien qu'assurément digne d'intérêt, n'a pas un caractère assez original pour la distinguer d'un très grand nombre d'églises romanes dont le Midi abonde. Il ne pense pas qu'il y ait lieu d'accorder plus de 4 000 Francs pour concourir aux travaux projetés, qui sont du reste tous utiles et même urgents.

La Commission est d'avis d'accorder les 4 000 Francs sur 1851.

Tombeau de Jean-Olivier à Angers (Maine-et-Loire)

M. Mérimée fait connaître que le dessin, envoyé à l'appui de la demande pour le tombeau de Jean Olivier à Angers, n'est pas celui qu'il fallait ; c'est un état actuel qu'il importait d'avoir. S'il s'agit de faire à nouveau un monument, comme cela est un peu à craindre, le ministère de l'Intérieur ne peut y prendre part.

La Commission partage cet avis.

Église de Lusignan (Vienne)

M. Mérimée, rapporteur, expose que le travail transmis par M. Joly complète l'instruction de l'affaire de Lusignan, les réparations urgentes s'élèvent selon le devis à 25 117 Francs pour les deux premières catégories. Les acquisitions de terrain sont évaluées à 25 000 Francs. Les plus indispensables 80/15/007/213 ne dépasseraient pas toutefois 12 000 Francs. Dans l'opinion du rapporteur, les acquisitions qui n'auraient pas lieu en même temps que les réparations ne se feraient jamais, ce qui serait fort regrettable. Comme l'architecte n'a rien compté pour l'imprévu, le rapporteur croit que c'est à une somme de 42 000 Francs qu'il faut évaluer la restauration. Il propose, en conséquence, d'allouer conditionnellement la moitié de cette somme, soit 21 000 Francs en réclamant l'assistance de la Commune et celle du département.

La Commission adoptant ces conclusions du rapporteur est d'avis d'allouer conditionnellement les 21 000 Francs en quatre exercices.

Monuments trouvés à Évreux (Eure)

Sur la proposition de M. Le Prévost, la Commission décide que l'on rappellera à M. le préfet de l'Eure la conservation des monuments trouvés à Évreux, en l'invitant à faire en sorte que la Ville fasse les frais d'un hangar pour les mettre à couvert aux jardins publics.

[Minutes : faire une note à M. Le Prévost sur l'église Saint-Étienne-le-Vieux à Caen (Calvados)]

4 juillet 1851 [Vendredi]
Présents : MM. Le Prévost, Caristie, Paul Lacroix, Hauréau, Labrouste, Questel, de Contencin, de Maleville, Lenormant, de Guizard, de Pastoret, Courmont.
Demande de révocation d'un correspondant du département de la Loire

Le secrétaire donne lecture d'une lettre du préfet de la Loire contenant des renseignements sur un des correspondants du ministère, M. de Saint-Thomas.

Sur cette communication, la Commission est d'avis de demander à M. le ministre de vouloir bien prononcer la révocation de M. de Saint-Thomas.

Église d'Hennebont (Morbihan)

M. Mérimée, rapporteur.

Le secrétaire donne lecture d'un rapport préparé par M. Mérimée sur une demande en faveur de l'église d'Hennebont.

De ce rapport il résulte que le devis de M. Lambert, architecte de la Commission, témoigne d'une étude très approfondie des besoins de l'édifice, et le rapporteur pense que, sur son travail, on pourrait déterminer dès à présent la part que l'administration de l'Intérieur pourra prendre à la dépense. La première catégorie de travaux s'élève à 66 581 Francs 25, la deuxième, qui peut être ajournée sans inconvénient, à 42 164 Francs 99. Il est nécessaire de réunir ou au moins d'assurer les moyens d'exécution des travaux de 1ère catégorie, qui sont de telle nature qu'ils ne sauraient être interrompus. Le rapporteur serait d'avis de mettre à la 80/15/007/214 charge du fonds des Monuments une somme de 35 000 Francs, à la condition que la Fabrique, la Commune et le ministère des Cultes couvriraient le reste de la dépense.

La Commission, sur la lecture de ce rapport, est d'avis de commencer par communiquer le devis de M. Lambert à la Commune, en lui faisant connaître que le ministère est dans des dispositions favorables à la réalisation du projet de restauration proposé.

Église de Château-Landon (Seine-et-Marne)

Le secrétaire donne connaissance à la Commission du rapport de M. Mérimée, rapporteur, de l'église de Château-Landon.

M. Mérimée pense que bien que le devis de M. Garrez soit divisé en trois catégories, il serait assez difficile de diviser les travaux, du moins ceux de 1ère et 2e catégorie s'élevant ensemble à 26 000 Francs. Quel que soit l'intérêt que présente cette église, le rapporteur croit impossible de mettre toute la dépense à la charge du ministère, d'autant plus qu'une grande partie des travaux, et les plus coûteux, comme la réfection générale de la toiture, ont pour but la conservation d'un édifice consacré au culte et nécessaire à la Commune de Château-Landon. Il voudrait qu'avant de prendre une décision, on connût quels sacrifices peut faire la Commune. Et ensuite on mettrait à la charge du ministère une somme de 10 000 Francs conditionnellement.

Ces conclusions sont approuvées par la Commission. Des informations devront être prises auprès de la Commune et une somme de 10 000 Francs sera réservée, qui deviendra définitive quand la Commune et le ministère des Cultes auront parfait le restant du devis.

Église du Pallet (Loire-inférieure)

Le secrétaire fait l'analyse d'un rapport de M. Mérimée, rapporteur, sur l'église du Pallet. Il est évident, dit le rapporteur en examinant le projet, qu'il s'agit non d'une restauration, mais d'un agrandissement considérable de l'église. Dès lors, ces travaux ne concernent plus l'administration des Monuments historiques.

La Commission est d'avis que le projet présenté est mal étudié, qu'il serait nécessaire d'avoir un travail de l'architecte diocésain, faisant connaître l'état actuel de l'édifice et donnant un dessin de la tour qui faisait partie de l'ancien château qu'a habité Abélard.

Église Saint-Ours de Loches (Indre-et-Loire)

Le secrétaire donne connaissance d'un rapport de M. Mérimée, rapporteur, sur l'église de Loches. Le devis de M. Veitter, revu par M. Verdier et auquel ce dernier 80/15/007/215 a ajouté un rapport, s'élève à 22 000 Francs. Parmi les dépenses proposées ce qui est véritablement urgent, c'est la restauration des coupoles coniques et des espèces de trompes qui les supportent. M. Verdier indique encore quelques travaux assez importants pour l'assainissement de l'église, omis au devis, comme par exemple l'abaissement du sol de la rue autour du porche et la réparation des voûtes. Toutes ces observations lui semblent devoir donner lieu à un remaniement du devis, et il croit que, si la dépense en est augmentée, du moins elle sera plus profitable à la conservation du monument.

Le rapporteur croit qu'il serait nécessaire de fixer dès à présent le montant des allocations que le ministère veut consacrer à cette restauration. Ces allocations conditionnelles détermineront peut être la Ville à faire quelques sacrifices et à solliciter le concours des Cultes.

La Commission est d'avis de remettre une somme de 10 000 Francs, sauf le remaniement du devis, et de demander les 12 000 Francs restant au ministère des Cultes et à la Commune.

Église de Fontgombault (Indre)

M. Mérimée, rapporteur.

La Commission avait demandé à M. de Mérindol un devis des travaux absolument indispensables pour mettre l'église de Fontgombault à l'abri du danger de ruine dont on la dit menacée, tant que la nef ne sera pas reconstruite, ou que des contreforts ne seront pas élevés, pour résister au mouvement de la coupole. C'est, on le sait, le dernier parti praticable quant à présent. Le devis de M. de Mérindol s'élève à 6 908 Francs. L'architecte pense que la communauté de Fontgombault peut disposer en ce moment d'environ 2 000 Francs.

Le rapporteur ne doute pas que, si le ministère accordait une allocation conditionnelle de 4 000 Francs, la communauté ne réunît promptement les fonds nécessaires pour compléter la somme prévue au devis.

La Commission partageant l'opinion du rapporteur est d'avis d'allouer les 4 000 Francs sur 1851.

Temple d'Auguste et de Livie, abbaye de Saint-Pierre et église Saint-André-le-Bas à Vienne (Isère)

M. Lenormant, rapporteur, expose les demandes adressées par M. le préfet de l'Isère en faveur du temple d'Auguste, de l'abbaye de Saint-Pierre et de l'église Saint-André-le-Bas. Le rapporteur rappelle quelles intentions la Commission avait manifestées depuis plusieurs années au sujet de la reconstruction de la façade de Saint-André le Bas, et l'établissement dans l'ancienne abbaye de Saint-Pierre du musée actuellement placé dans le Temple d'Auguste, ainsi que la restauration de ce dernier monument. Le préfet de l'Isère reprend aujourd'hui ces affaires, qui jusqu'ici n'avaient pu avoir de suite, 80/15/007/216 et annonce que la Commune de Vienne est disposée à faire des sacrifices considérables pour l'exécution de chacun des projets présentés. Ainsi pour le transport du Musée et la restauration du temple et son déblaiement, elle offre 100 000 Francs environ et pour l'église Saint-André-le-Bas une somme de 50 000 Francs. Le rapporteur pense que, dans l'état des finances du ministère, il est impossible de poursuivre de front ces deux projets. Il est donc d'avis d'ajourner celui de Saint-André en demandant toutefois à l'architecte qui sera chargé de l'autre travail, de faire connaître la situation de l'édifice, et quels inconvénients pourrait présenter l'ajournement qu'il propose

Quant au projet principal, celui du Temple d'Auguste, le département est d'avis d'y donner suite au moyen de 150 000 Francs promis par l'administration et des 100 000 Francs que vient de voter la Commune. Toutefois, il pense qu'il serait bon de commencer par la restauration du temple et la mise en état de l'abbaye de Saint-Pierre, laissant pour la fin de l'opération l'acquisition des maisons dont l'achat ne serait pas indispensable à la mise à exécution de la restauration du monument. M. de Guizard propose de laisser toute l'acquisition des maisons à la charge de la Commune qui réalisera cette opération à meilleur compte que l'État, et d'appliquer tous les fonds du ministère à la restauration, sauf à venir en aide ensuite à la Commune, si cela est nécessaire. M. Caristie serait d'avis de commencer par la reprise de la façade de Saint-André-le-Bas dont l'état lui paraît assez menaçant pour exiger une réparation immédiate.

La Commission approuvant les conclusions présentées par M. Lenormant et les observations de M. le directeur des Beaux-arts, est d'avis d'allouer 150 000 Francs en trois exercices, à la condition que toutes les acquisitions et le déblaiement des abords seront à la charge de la Commune. Elle ajourne pour le moment l'affaire de Saint-André-le-Bas. M. Lenormant pose ensuite la question du choix de l'architecte à qui seront confiés les travaux. Il demande que ce soit un artiste connu par des travaux antérieurs ayant de l'analogie avec ceux qu'il aura à entreprendre. M. Questel ne pouvant s'en charger, il demande que la Commission soit confiée à M. Constant-Dufeux. La Commission décide que la mission sera offerte à M. Constant-Dufeux, et qu'elle sera donnée à M. Pacard, dans le cas où M. Constant-Dufeux ne pourrait en prendre la responsabilité. 80/15/007/217

Peintures de la Galerie Mazarine à la Bibliothèque Nationale à Paris (Seine)

Sur la proposition de M. Lenormant, la Commission alloue une somme de 4 000 Francs en deux exercices à M. Frappaz, pour l'exécution des peintures de la Galerie Mazarine.

Gratification à M. Crozat-Lafond

M. le directeur des Beaux-arts fait connaître à la Commission qu'il serait dans l'intention de proposer à M. le ministre de l'Intérieur de vouloir bien accorder, sur le crédit de 1850, à M. Crozat-Lafond, une gratification de 500 Francs pour les services qu'il a rendus à la direction, en coopérant à l'expédition des affaires relatives aux Monuments historiques.

La Commission approuvant la proposition de M. le directeur des Beaux-arts est d'avis d'allouer la somme demandée.

18 juillet 1851 [Vendredi]
Présents : MM. Mérimée, Caristie, Labrouste, Courmont, de Lasteyrie, Lenormant, de Guizard, Questel, Vaudoyer, Mercey, de Pastoret.
Église de Saint-Geoire (Isère)

Sur la demande de M. le préfet de l'Isère et la proposition de M. Mérimée, la Commission est d'avis de proposer au ministre de charger M. Manguin de la rédaction d'un rapport et s'il y a lieu d'un projet de restauration de l'église de Saint-Geoire.

Pyramide monumentale de Vienne (Isère)

M. Mérimée, rapporteur.La Commission est d'avis, pour ne pas scinder la direction de la restauration de l'ensemble des monuments antiques de Vienne, de charger M. Constant-Dufeux, de l'étude du projet de restauration de l'Aiguille de Vienne.

Église de Surieu (Isère)

Sur la proposition de M. Mérimée, la Commission est d'avis de charger M. Manguin, architecte, d'étudier et de faire un rapport sur la situation de l'église de Surieu. 80/15/007/218

Église de Sisteron (Basses-Alpes)

M. Mérimée, rapporteur, expose que la Commune de Sisteron demande à substituer une flèche en pierre à la flèche en ardoises portée au devis approuvé par la Commission. Ce changement n'augmentera pas la dépense.

Le rapporteur est d'avis d'accorder l'autorisation d'exécuter la modification proposée, qui est heureuse en elle-même, et qui est une véritable amélioration. Il exprime qu'il serait bien à désirer que tous les changements qui se feront à des plans fussent ainsi soumis à l'approbation de la Commission.

La Commission approuve les conclusions du rapport.

Tour de Pey-Berland à Bordeaux (Gironde)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance d'une lettre de Monseigneur l'Archevêque de Bordeaux de laquelle il résulte qu'il y aurait urgence à dégager la Tour du Pey-Berland des masures qui l'environnent et à la consolider de manière à ce qu'elle pût recevoir les cloches de la cathédrale.

Le rapporteur serait d'avis d'accorder une subvention pour resserrer la bonne intelligence entre l'administration de l'Intérieur et celle des Cultes ; cependant, s'il s'agit d'achats de terrains, comme la lettre semble l'indiquer, cette dépense ne serait pas de nature à être imputée sur le fonds des Monuments.

La Commission, sur le rapport de M. Mérimée, décide qu'il sera demandé à Monseigneur l'Archevêque communication du devis des travaux projetés.

Église Sainte-Marthe à Tarascon (Bouches-du-Rhône)

M. Mérimée, rapporteur, donne lecture d'une lettre que M. le ministre des Cultes a adressée à son collègue de l'Intérieur, le 2 juillet dernier, au sujet des renseignements que l'administration de l'Intérieur lui avait transmis sur l'état de l'église Sainte-Marthe, à Tarascon.

Le rapporteur, en réponse à cette dépêche, est d'avis de représenter à M. le ministre des Cultes qu'à Tarascon, il s'agit surtout de conserver l'église et d'assurer la célébration du culte. Les réparations que réclame l'église de Sainte-Marthe sont des travaux d'entretien et qui intéressent l'édifice religieux, beaucoup plus que le monument historique.

Cette opinion est adoptée par la Commission.

Musée d'Angers (Maine-et-Loire)

M. Mérimée, rapporteur.

D'après le rapport de M. Joly-Leterme sur les réparations et changements projetés au Musée d'Angers, la 80/15/007/219 Commission partageant l'opinion émise par M. Mérimée est d'avis qu'il n'y a pas lieu de donner suite à l'affaire.

Église Saint-Jean à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône)

M. Mérimée, rapporteur, donne lecture d'un rapport de M. Révoil sur la situation de l'église Saint-Jean à Aix.

Sur cette communication, la Commission est d'avis de remercier M. Révoil des renseignements qu'il transmet, et de l'inviter à envoyer promptement ses dessins et son devis.

Église de Saint-Aignan (Loir-et-Cher)

M. Mérimée, rapporteur, fait l'analyse du rapport que M. Lassus a adressé au sujet de l'église de Saint-Aignan.

Le rapporteur propose, pour reconnaître le zèle des habitants de la Commune de Saint-Aignan, d'accorder pour les réparations de l'église une somme au moins égale au montant de leur souscription, soit 6 000 Francs.

La Commission approuve cette conclusion, et décide qu'en donnant communication au préfet de cette décision, il serait nécessaire de l'inviter à poursuivre énergiquement l'expropriation contre le sieur Poilcot, s'il refuse d'accepter le prix de l'immeuble d'après l'estimation de M. Lassus.

Vitraux de Montfort-l'Amaury (Seine-et-Oise)

M. Mérimée, rapporteur, expose qu'à force de patience et de talent, M. Maréchal a exécuté de la manière la plus heureuse la restauration de certaines verrières de Montfort-l'Amaury, dont on avait d'abord regardé la réparation comme impossible, et qui n'avaient pas été comprises parmi les travaux auxquels M. Maréchal s'était engagé. Il lui paraît juste de donner à cet habile artiste un dédommagement d'un surcroît de dépense qu'il a dû faire, pour ne pas parler des difficultés vraiment extraordinaires qu'il a dû surmonter. Le rapporteur regarde la somme de 6 074 Francs réclamée par M. Maréchal comme une indemnité justement due.

La Commission partage l'avis du rapporteur et décide que cette somme sera imputée sur le crédit de 1852.

Arc de Triomphe de Langres (Haute-Marne)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance de documents transmis par M. le préfet de la Haute-Marne au sujet de la restauration de l'Arc de Triomphe de Langres que l'administration de la Guerre a compris dans ce projet de mise en état d'une partie de l'enceinte de la place de Langres. Il lit également les procès verbaux des conférences qui ont eu lieu entre le commandant du Génie et l'architecte du département.

Le rapporteur trouve que toute cette affaire a été conduite d'une manière peu régulière. Il regrette que l'administration centrale 80/15/007/220 n'ait pas été consultée plus tôt, et que le préfet ne l'ait pas invitée à charger quelqu'un de la représenter. Il ne croit pas que l'architecte du département ait qualité pour traiter, et surtout pour prendre les conclusions qui se trouvent dans le procès-verbal de la seconde conférence. Il lui semble que le devoir du représentant du ministère de l'Intérieur eût été dans cette occasion de protester et de refuser absolument de s'associer aux projets.

La Commission, sur ce rapport, est d'avis de charger M. Clerget d'examiner l'affaire sur les lieux et de lui donner pour instruction

[1°] de protester contre tout travail qui aurait pour résultat la destruction de l'arc, ou qui le mettrait dans une situation pire que celle où il se trouve actuellement,

2° de demander au Commandant du Génie s'il consentirait, dans le cas où, par suite de sondage de l'Arc, on trouverait que ce n'est pas un placage, et que les produits offrent de l'intérêt à reculer le mur du fond de manière à dégager les piédroits.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de Beaulieu (Maine-et-Loire)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître l'opinion de M. Godard-Faultrier au sujet de l'église de Beaulieu dont l'aliénation est poursuivie.

M. Godard-Faultrier, tout en exprimant le voeu que l'église entière soit conservée constate cependant que le choeur seul présente quelque intérêt architectural.

La Commission, désirant avoir sur cette affaire le rapport demandé à M. Joly, décide qu'il sera écrit pour le réclamer.

Fouilles à Montflanquin (Lot-et-Garonne)

M. Mérimée, rapporteur, expose que le préfet de Lot-et-Garonne demande s'il doit donner à titre d'indemnité à M. Vidal, auteur des premières recherches faites à Montflanquin, les 1 000 Francs alloués par la Commission pour les fouilles.

Le rapporteur rappelle que la Commission n'a jamais entendu que les 1 000 Francs fussent consacrés à indemniser M Vidal, mais bien à continuer des fouilles intéressantes. Toutes les explorations de cette nature sont hasardeuses, et il ne serait pas régulier que le ministère de l'Intérieur fût obligé de donner des dédommagements aux archéologues qui voudraient les entreprendre. En conséquence, il propose de répondre que les 1 000 Francs de l'allocation devront être appliqués intégralement à continuer les travaux sur le terrain déjà exploré.

Ces conclusions sont adoptées.

Abbaye de Maubuisson (Seine-et-Oise)

La Commission est d'avis d'allouer 1 504 Francs à M. Hérard pour son projet de l'abbaye de Maubuisson. 80/15/007/221

Église Notre-Dame d'Étampes (Seine-et-Oise)

La Commission est d'avis d'allouer 1 800 Francs à M. Laisné pour son travail sur l'église Notre-Dame d'Étampes.

Église de Belloy (Seine-et-Oise)

Sur la proposition de M. Lenormant, rapporteur, la Commission alloue une indemnité de 200 Francs au sieur. Thiébault, sculpteur, pour le dédommager des sacrifices qu'il a dû faire par suite de l'accident qu'il a éprouvé dans le cours de son travail. Ces 200 Francs seront alloués sur 1851 en sus de l'allocation de 4 000 Francs déjà accordée.

25 juillet 1851 [Vendredi]
Présents : MM. de Contencin, Questel, Mérimée, Paul Lacroix, Labrouste, Lasteyrie, de Pastoret, de Guizard, Courmont.
Église de La Bénisson-Dieu (Loire)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître à la Commission qu'une demande de secours est adressée par M. le préfet de la Loire en faveur de l'église de La Bénisson-Dieu. Le rapporteur expose que cet édifice, appartenant anciennement à la réforme de Clairvaux, est construit dans un système qui exclut toute ornementation. Le monument est d'ailleurs tout à fait inférieur à l'église de Pontigny, du même ordre, et à laquelle la Commission s'est vue à regret obligée de refuser des secours.

Le rapporteur ne croit pas que le ministère puisse prendre cette restauration à sa charge. Il doit réserver les ressources pour des monuments où l'art du Moyen Âge a laissé des traces plus importantes.

M. Mérimée propose, en conséquence, de transmettre le dossier à M. le ministre des Cultes en l'informant qu'au point de vue monumental, l'église de La Bénisson-Dieu n'offre pas assez d'importance pour que le ministère de l'Intérieur puisse prendre part à sa restauration.

Église Sainte-Croix d'Oloron (Basses-Pyrénées)

M. Mérimée, rapporteur, expose qu'en 1841 une somme de 4 000 Francs fut accordée à l'église Sainte-Croix d'Oloron pour la restauration de la couverture ; elle devait être exécutée en dalles portées sur une chape de mortier. En 1842, il paraît que les travaux furent suspendus et que des plaintes s'élevèrent contre la façon dont ils avaient été conduits, un procès fut intenté à l'entrepreneur qui vient seulement 80/15/007/222 d'être terminé. Le dossier ne contient pas l'énonciation des reproches faits à l'Entrepreneur. Pendant toutes ces difficultés, les voûtes sont restées exposées à la pluie. Le préfet s'adresse aujourd'hui au ministre pour demander un nouveau secours de 3 000 Francs.

Le rapporteur est d'avis qu'il est impossible de statuer sur la demande de nouveaux secours pour l'église Sainte-Croix jusqu'à ce que le préfet ait envoyé un mémoire détaillé sur cette malheureuse affaire. En le lui demandant, le rapporteur croit à propos de lui témoigner tout le mécontentement de l'administration centrale pour la manière dont elle a été conduite, et surtout pour le silence gardé pendant si longtemps sur l'inexécution de travaux autorisés et payés.

Ces conclusions sont approuvées par la Commission.

Église de Bois-Sainte-Marie (Saône-et-Loire)

M. Mérimée, rapporteur, expose que M. Millet, architecte, fait connaître que les travaux commencés dans l'église de Bois Sainte-Marie l'ayant débarrassée de boiseries et de badigeonnages qui ne lui avaient pas permis de constater bien exactement l'état de la construction, il s'est aperçu que quelques piliers de la nef et toute la voûte étaient dans une situation telle qu'il faudrait les reconstruire entièrement tandis que dans le devis primitif on n'avait prévu que des reprises partielles. A cette occasion, M. Millet demande un supplément à l'allocation déjà accordée. Selon le projet qu'il a transmis, les fonds réservés pour l'imprévu suffisent à la reconstruction des piliers, mais la voûte qu'il propose de refaire en poteries pour soulager les murs latéraux, entraînerait une dépense supplémentaire de 2 052 Francs.

Le rapporteur propose d'allouer cette somme sur l'exercice 1852.

Ces conclusions sont adoptées.

Abbaye de Chiry-Ourscamps (Oise)

Sur la proposition de M. Questel, la Commission est d'avis de charger M. Laisné du relevé des restes de l'abbaye d'Ourscamps.

La sous-commission des vitraux

La sous-commission des vitraux décide qu'elle se réunira au ministère le samedi 2 août à 11 heures.

Église Saint-Just de Narbonne (Aude)

M. Mérimée, rapporteur, expose qu'il résulte, du mémoire même adressé au ministre par le Conseil de Fabrique de Saint-Just, que ce conseil a ordonné un certain nombre de travaux dans cette église. L'utilité de ces travaux a été contestée aussi bien que leur bonne exécution. Le Conseil affirme qu'ils étaient utiles et qu'ils ont été convenablement exécutés. Mais il avoue que l'architecte de l'église ne les a pas surveillés ni dirigés. 80/15/007/223 Le Conseil ajoute qu'il est dans son droit, que l'entretien de l'église lui appartient et qu'il a seul droit de choisir les agents qui lui conviennent pour les réparations qu'il croit utile de prescrire.

M. Castanier, inspecteur des Travaux, vient en outre de révéler un fait fort grave, c'est que les certificats qu'il a donnés pour toucher les allocations, contiennent des comptes fictifs ou anticipés. Le rapporteur se hâte de dire que l'argent de l'État a été cependant employé selon les vues de l'administration, mais vraisemblablement avec si peu d'ordre et de régularité qu'il serait difficile de reconnaître l'emploi de ces fonds. Le rapporteur rappelle en dernier lieu que M. Viollet-le-Duc a été nommé architecte par la Fabrique. Le rapporteur pense qu'il faudrait combattre ouvertement la prétention de la Fabrique de Saint-Just, et si l'affaire était portée au Conseil d'État l'issue ne pourrait en être douteuse. Mais il se demande si l'incident des certificats donnés par M. Castanier ne serait pas de nature à nuire à l'administration.

Il propose en conséquence,

d'abord de régulariser la position de M. Viollet-le-Duc qui jusqu'ici n'est que l'agent de la Commune, en le nommant architecte de Saint-Just,

2° d'écrire au préfet de l'Aude, au ministre des Cultes et à l'évêque de Carcassonne en les invitant à admonester le Conseil de Fabrique de Saint-Just, tant au sujet de ses prétentions qu'au sujet des irrégularités de la comptabilité.

Ces conclusions sont adoptées.

1er août 1851 [Vendredi]
Présents : MM. Mérimée, Caristie, Lenormant, Questel, de Contencin, Vaudoyer, de Pastoret, de Guizard, de Mercey, Courmont.
Église de Sainte-Catherine-de-Fierbois (Indre-et-Loire)

M. Mérimée, rapporteur, expose que le préfet d'Indre-et-Loire sollicite un secours en faveur de l'église de Fierbois, monument d'un style assez incorrect sans doute, mais qui a tenu une place considérable dans l'histoire de l'art. Il rappelle en outre à la Commission qu'une tradition qui se rattache à un 80/15/007/224 des souvenirs les plus glorieux pour la France appartient à un petit monument. La Commune n'a pu contribuer à la réparation urgente, qui doit s'élever au moins à 16 000 Francs, que pour une somme de 1 200 Francs.

Le rapporteur croit qu'il n'est pas indispensable d'exécuter les travaux des 3 catégories du devis qui s'élève au total à 38 000 Francs. Il pense que, si les dépenses portées aux deux premières catégories étaient une fois exécutées, la conservation de l'édifice serait assurée pour longtemps.

M. Mérimée propose donc d'accorder une allocation conditionnelle de 8 000 Francs, en espérant que le ministère des Cultes et le Conseil général ou des souscriptions particulières couvriront la somme nécessaire pour arriver au montant du devis, soit 7 376 Francs 79.

Ces conclusions sont adoptées.

Église Saint-Amable de Riom (Puy-de-Dôme)

M. Mérimée, rapporteur, propose d'adopter pour arriver à la restauration de l'église de Saint-Amable de Riom, la combinaison présentée par M. Mallay et qui consiste, en attendant le concours du ministère des Cultes, à rendre définitive une somme de 1 800 Francs sur les 23 000 Francs réservés par l'administration de l'Intérieur, à la condition que les 37 000 Francs promis par la Ville et la Fabrique seront employés à la restauration.

Ces conclusions sont adoptées.

Fouilles de Naix (Meuse)

Sur la proposition de M. Mérimée, la Commission décide que des remerciements seront adressés à M. Oudet pour la communication qu'il a bien voulu faire au ministre au sujet des fouilles de Naix.

Mémoire de M. Jaubert de Passa (Pyrénées-Orientales)

La Commission décide aussi que le ministre sera prié de remercier M Jaubert de Passa(41) de son rapport en lui exprimant le regret qu'il n'ait pas cru devoir prévenir l'administration en temps utile des réparations maladroites faites à la Loge de Perpignan. Il devra également être écrit au préfet pour l'engager à veiller à la conservation des monuments et objets curieux signalés dans le rapport de M. Jaubert de Passa.

Église de Saint-Riquier (Somme)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître que le devis des travaux que demande l'église de Saint-Riquier s'élève à 37 689 Francs, imprévu et honoraires compris. Tous les travaux, selon l'architecte M. Verdier, sont également nécessaires, et presque tous également urgents, 80/15/007/225 le rapporteur a pu se convaincre par lui même de la nécessité absolue de ne pas les différer plus longtemps. Le dossier n'indique pas quelles sont les ressources de la Commune et de la Fabrique.

Le rapporteur pense que l'église de Saint-Riquier mérite un intérêt tout particulier. Il propose en conséquence d'accorder dès à présent 25 000 Francs en deux exercices qui suffiront, il faut l'espérer du moins, pour les travaux les plus indispensables et permettront d'attendre de nouveaux secours.

Ces conclusions sont adoptées : 12 500 Francs sur 1852 et 12 500 Francs sur 1853.

Église d'Agnetz (Oise)

M. Mérimée, rapporteur, expose qu'avec les fonds disponibles on peut exécuter un peu plus que les deux premières catégories du devis des travaux de restauration de l'église d'Agnetz. Le rapporteur croit qu'il serait bon d'autoriser dès à présent l'exécution des travaux de ces deux catégories. Dans ce cas, une somme de 6 000 Francs resterait libre sur l'allocation du ministère de l'Intérieur.

Le rapporteur propose, en conséquence, de n'allouer pour le moment sur les fonds réservés qu'une somme de 6 000 Francs, sauf à rendre le restant de l'allocation lorsque M. le ministre des Cultes pourra accorder son concours pour l'exécution de la 3e catégorie du devis.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de Lembeye (Basses-Pyrénées)

M. Mérimée, rapporteur, propose le rejet de la demande adressée en faveur de l'église de Lembeye. 1° parce qu'il s'agit de travaux d'entretien, 2° parce que la Fabrique peut ajourner des dépenses de luxe qu'elle est dans l'intention de faire, et pourvoir avec ses propres ressources à ces travaux d'entretien.

Cet avis est adopté.

Église de Lagrand (Hautes-Alpes)

M. Mérimée, rapporteur.

Sur le rapport de M. Mérimée, la Commission propose le rejet de la demande adressée en faveur de l'église de Lagrand, vu l'insuffisance de l'instruction, et surtout vu le manque de concours de la Commune.

Église Sainte-Marie à Oloron-Sainte-Marie (Basses-Pyrénées)

M. Mérimée, rapporteur, expose que le travail graphique, transmis à l'appui d'une demande pour la réparation de l'église Sainte-Marie d'Oloron, est tout à fait insuffisant, et qu'il est fort difficile d'apprécier la situation du monument d'après les renseignements contenus au devis. Il propose donc

1° de demander un travail graphique qui permette d'apprécier l'importance de l'édifice,

2° d'annoncer au préfet qu'il est impossible de prendre à la charge du ministère la totalité des réparations projetées,

3° que le concours du 80/15/007/226 ministère, qui ne pourrait avoir lieu que pour une portion assez faible de la dépense, ne serait accordé que dans le cas où la Commune aurait fait tous les sacrifices qui sont en son pouvoir,

4° d'inviter le préfet à réclamer les secours du ministère des Cultes.

Ces conclusions sont adoptées.

Tour de Montaner (Basses-Pyrénées)

M. Mérimée, rapporteur, rappelle que, à l'occasion d'une précédente demande, on avait invité les autorités locales à faire connaître quel serait le concours qu'elles donneraient à l'acquisition de la Tour de Montaner. Jusqu'à ce que l'administration soit renseignée sur ce point, le rapporteur ne croit pas qu'il y ait lieu de prendre une décision.

La Commission approuve ces conclusions et est d'avis qu'en rappelant au préfet que c'est au département qu'il appartient de faire cette acquisition, il serait à propos d'ajouter que le concours de l'administration centrale ne peut qu'être assez faible.

Église de Pfaffenheim (Bas-Rhin)

M. Mérimée, rapporteur, expose qu'il résulte d'un rapport adressé au ministre sur le clocher de Pfaffenheim, que ce clocher n'a aucune importance au point de vue de l'art, et qu'il vaudrait mieux en élever un nouveau que de réparer la portion de celui qui menace ruine.

Comme ce travail n'est pas du ressort des Monuments historiques, la Commission, sur l'avis du rapporteur, propose de renvoyer l'affaire à M. le ministre des Cultes.

Église de Saint-Genou (Indre)

M. Mérimée, rapporteur.Sur la proposition de M. Mérimée, la Commission ajourne l'affaire de l'église de Saint-Genou et décide qu'une nouvelle étude de la façade sera demandée à M. de Mérindol.

Église de Châtillon-sur-Indre (Indre)

M. Mérimée, rapporteur, rappelle que, dans des précédentes délibérations, la Commission avait fixé à 30 000 Francs le concours qu'elle pourrait accorder pour la restauration de l'église de Châtillon, elle subordonnait ce concours au vote par la Commune et le département d'une somme d'environ 50 000 Francs. Or, la Commune a déjà réuni 16 500 Francs ; le préfet espère obtenir des Cultes une somme égale. Enfin, en supprimant le porche, on réaliserait une économie de 17 000 Francs, les 65 000 Francs restant sur le devis de 82 000 Francs seraient donc presque couverts.

Le rapporteur 80/15/007/227 propose de porter à 39 000 Francs, ainsi que le demande le préfet, l'allocation du ministère, mais à la condition expresse que les 33 000 Francs seront acquis à la Commune, par suite de l'allocation de 16 500 Francs du ministère des Cultes.

La Commission approuve cette proposition.

Église de Rueil (Seine-et-Oise)

M. Mérimée, rapporteur. Sur l'avis de M. Mérimée, la Commission ajourne toute discussion pour l'église de Rueil jusqu'à ce que M. le préfet de Seine-et-Oise ait fait connaître l'étendue des ressources locales.

Église Saint-Maurice à Vienne (Isère)

M. Questel, rapporteur, expose que M. Manguin propose de faire quelques additions au projet présenté primitivement pour la restauration de l'église Saint-Maurice à Vienne et approuvé par la Commission.

M. Manguin serait d'avis de substituer un mur en pierre à un mur en moellon qui recouvrait anciennement une salle qui a été détruite depuis longtemps déjà.

M. Questel propose d'adopter cette modification à la condition toutefois que les deux rangs de fenêtres superposées qui devront être placées dans cette partie de la construction n'auront pas les proportions de celles qui les avoisinent et qui s'ouvrent sur des chapelles, mais seront plus petites et plus appropriées à l'usage que doit avoir la partie de l'édifice qu'elles sont destinées à éclairer. Comme ce changement occasionnera une augmentation de 8 000 Francs sur le devis total, M. Questel prévient qu'à la fin des travaux pour lesquels M. Manguin a encore 28 000 Francs à la disposition, il y aura un déficit de 8 000 Francs. Il fait remarquer toutefois que ce déficit est insignifiant si on le compare au chiffre total du devis qui était de près de 200 000 Francs.

La Commission approuve les conclusions du rapport de M. Questel.

Peintures à Saint-Eustache et à Saint-Germain-des-Prés à Paris (Seine)

M. de Guizard annonce qu'il a cru devoir autoriser le paiement des peintures exécutées par MM. Séchan et Denuelle à Saint-Eustache et à Saint-Germain-des-Prés, n'ayant pas trouvé dans le rapport de la Commission l'interdiction de ce paiement, mais bien plutôt un conseil pour la direction à donner dans l'avenir à des travaux de même nature.

La Commission partage l'avis de M. le directeur. 80/15/007/228

8 août 1851 [Vendredi]
Présents : MM. Mérimée, Vaudoyer, de Contencin, Questel, Lenormant, Vitet et Courmont.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu par le secrétaire. Sa rédaction est adoptée.
Fouilles à Rayon (Aisne)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître que la Société historique de Soissons demande un secours pour continuer les fouilles commencées à Rayon, le rapporteur pense qu'avant de demander de nouveaux fonds, la Société aurait dû rendre compte des fouilles exécutées au moyen de la précédente allocation.

Cet avis est adopté, la demande est rejetée.

Église de Souvigny (Allier)

M. Mérimée, rapporteur, donne lecture d'une lettre par laquelle l'Abbé Chambon, ancien curé de Souvigny, réclame une somme de 474 Francs 13 pour travaux qu'il a fait exécuter à l'église de Souvigny pendant son administration. M. le rapporteur se demande si ce curé était autorisé à faire cette dépense, assurément non, et, en stricte justice, il n'aurait pas de droit à être remboursé. Si d'un autre côté, les travaux étaient urgents, s'ils ont été exécutés convenablement, M. Mérimée croirait injuste de ne pas tenir compte au curé des avances qu'il a faites, se propose de laisser l'appréciation de la question à M. Millet.

Sur les observations du secrétaire qui fait connaître à la Commission que M. Millet lui a rendu un compte favorable des travaux faits par les ordres du curé, la Commission autorise le paiement de la somme due à M. l'abbé Chambon sur le crédit voté pour les travaux.

Église Saint-Vulfran d'Abbeville (Somme)

M. Mérimée, rapporteur.M. le préfet de la Somme adresse un nouveau travail de M. Verdier pour la restauration de l'église Saint-Vulfran d'Abbeville dont le devis s'élève à 209 000F. M. Mérimée rappelle que plusieurs fois la Commission a dû s'occuper de l'église Saint-Vulfran. Elle a reconnu que, à moins de dépenses très considérables, il était impossible de conserver ce monument, elle a exprimé en même temps à plusieurs reprises l'avis que cette église était loin de mériter les sacrifices que sa restauration doit entraîner.

Aujourd'hui la position est la même, le rapporteur s'en réfère donc à ses anciens rapports. Toutefois, comme le préfet demande que MM. Viollet-le-Duc et Labrouste soient chargés de vérifier les assertions de M. Verdier, le rapporteur croit qu'il y a lieu d'approuver cette mesure. 80/15/007/229

La Commission approuve les conclusions du rapport et est d'avis qu'en écrivant au préfet pour l'inviter à réclamer l'examen attentif de MM. Viollet-le-Duc et Labrouste, il y aurait lieu d'annoncer que la Commission ne donnera suite à la demande de secours qui est adressée que lorsque les ¾ du fonds nécessaire aux travaux seront déjà réalisés.

Église Saint-Barnard à Romans (Drôme)

M. Mérimée, rapporteur, expose que, d'après la teneur de la demande adressée en faveur de l'église Saint-Barnard de Romans, il est évident que la Commune voudrait mettre à la charge du ministère de l'Intérieur l'entretien de son église.

Comme le ministère a déjà fait des sacrifices considérables pour la consolidation, c'est maintenant à la Ville à en prendre soin, et si elle se trouve hors d'état d'y pourvoir, c'est au ministère des Cultes qu'elle doit s'adresser. Comme, en outre, le travail de M. Épailly est loin d'être satisfaisant, le rapporteur est d'avis de réclamer un rapport de M. Manguin.

Cet avis est adopté.

Église de Ferrières (Seine-et-Marne)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance à la Commission d'un rapport par lequel M. Garrez indique au ministre dans quel ordre devraient être poursuivis les travaux de l'église de Ferrières, pour lesquels un secours a été accordé par la Commission.

Le rapporteur est d'avis d'autoriser M. Garrez à employer le crédit de 5 000 Francs, mis à la disposition, aux travaux qu'il indique en première ligne dans son rapport, et d'ajourner, jusqu'à la production d'un devis régulier annoncé par M. Garrez, toute décision sur l'augmentation de fonds qui sera sans doute nécessaire.

Ces conclusions sont adoptées.

Musée de Sens (Yonne)

M. Mérimée, rapporteur, expose que M. le maire de Sens demande un secours pour l'établissement d'un Musée dans la Ville qu'il administre.

Le rapporteur pense qu'il est impossible d'appliquer les fonds des Monuments à la construction d'un Musée. Il ne comprend pas quelle espèce d'édifice on peut bâtir pour 3 000 Francs, et il comprend encore moins comment on ne peut trouver à Sens un emplacement couvert pour y déposer les fragments précieux exposés aujourd'hui à l'humidité dans le jardin de la mairie. Il croit qu'on pourrait les placer au moins provisoirement dans quelques parties de l'archevêché, notamment dans le rez-de-chaussée de la Salle synodale. Pour opérer le transport de ces objets, et aussi pour encourager la Ville à prendre plus de soin de ses richesses artistiques, il serait d'avis d'accorder un secours de 500F.

Ces conclusions sont adoptées. 500 Francs sur 1852.

Temple romain d'Izernore (Ain)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance d'une demande dressée par le préfet de l'Ain en faveur du temple romain d'Izernore.

Le rapporteur est d'avis d'accorder 1 000 Francs pour enclore le monument et recueillir les fragments signalés par le préfet. Comme il n'existe pas de plan de ces ruines, le rapporteur pense qu'il serait à propos d'en faire exécuter un. M. Mérimée propose de charger M. Constant-Dufeux de cette mission.

Ces conclusions sont approuvées. 1 000 Francs sur 1852. 80/15/007/230

Église de Villenauxe-la-Grande (Aude)

M. Mérimée, rapporteur, expose que le clocher de Villenauxe n'offre qu'un intérêt assez secondaire. Toutefois, ce qui lui semble pouvoir engager la Commission à se départir de la sévérité qu'il apporte toujours dans l'appréciation de ces monuments, c'est le zèle extraordinaire que montre la Commune. En effet, sur un devis de 14 665 Francs, elle offre de fournir 9 000 Francs. Le département y ajoute 500 Francs sur les fonds départementaux. Pour encourager ces louables efforts, le rapporteur propose d'accorder une somme de 2 000 Francs.

Ces conclusions sont adoptées. 2 000 Francs sur 1852.

Église de Moirax (Lot-et-Garonne)

M. Mérimée, rapporteur, donne lecture à la Commission d'une lettre du curé de Moirax sur la situation de son église. La Commune et la Fabrique réunies ont rempli la condition qui leur avait été imposée, mais M. le ministre des Cultes leur refuse son concours. Il implore de nouveau l'intérêt de l'administration de l'Intérieur.

M. le rapporteur est d'avis de transmettre au ministre des Cultes la lettre de M. le curé de Moirax, en insistant de nouveau sur le danger de laisser plus longtemps l'église sans réparation, et en lui représentant qu'en accordant conditionnellement un secours de 2 200 Francs à cet édifice d'un intérêt secondaire, le ministère de l'Intérieur a fait tout ce qui lui était possible.

Ces conclusions sont approuvées.

Église de Gassicourt (Seine-et-Oise)

M. Mérimée, rapporteur, expose que l'église de Gassicourt, sur laquelle M. Durand, architecte, vient d'envoyer un travail, est un monument tout à fait digne d'intérêt, et le travail très consciencieux de l'architecte lui rend toute justice. Le devis est de 7 129 Francs, et les ressources de la Commune sont nulles. Bien que les travaux prévus 80/15/007/231 au devis doivent avoir pour résultat de conserver au culte un édifice religieux menacé de ruine, le rapporteur craint qu'il ne soit fort difficile d'obtenir le concours du ministère des Cultes.

Il est d'avis qu'on pourrait cependant lui demander d'aider aux réparations par une allocation de 2 000 Francs. Mais comme il est nécessaire de réparer promptement l'église, et qu'il est impossible de ne pas faire tous les travaux indiqués par M. Durand, il propose d'accorder 5 000 Francs sur l'exercice prochain, et de réserver pour les mêmes travaux 2 000 Francs qui seraient mis à la disposition de l'architecte, si le ministre des Cultes refusait son concours.

Ces conclusions sont approuvées. 5 000 Francs sur 1852.

Église de Clamecy (Nièvre)

Sur la proposition de M. Vitet, la Commission décide qu'une somme de 3 000 Francs sera réservée sur l'exercice 1852, pour les travaux les plus urgents que réclame l'église de Clamecy. Un devis devra être demandé à M. Lenormant, architecte, pour l'emploi de ce crédit.

M. Mérimée donne lecture du rapport suivant préparé par la sous-commission chargée d'examiner :

1° un projet de M. de Lami de Nozan pour décorer de compositions peintes sur verre le choeur de Saint-Sernin de Toulouse

2° un projet de M. Thévenot pour la restauration des vitraux de la Sainte-Chapelle de Riom.

Peintures sur verre dans l'église Saint-Sernin de Toulouse (Haute-Garonne)

M. de Lami de Nozan propose de consacrer dans chacune des chapelles une fenêtre, celle du fond, à la légende du saint dont elle porte le vocable. Les autres fenêtres présenteraient une suite de compositions tirées de l'histoire de Toulouse commençant au IIIe siècle et finissant au XVIe siècle. Ces compositions seraient exécutées dans les différents styles de peinture sur verre en usage depuis le IIIe jusqu'au XVIe siècle.

La sous-commission ne peut partager l'opinion de M. de Lami de Nozan quant au système général de décoration.

1° il est fort incertain que l'église de Saint-Sernin ait jamais eu des verrières colorées. On ne connaît pas de verrières appliquées dans le midi de la France à des églises du style de Saint-Sernin, et il paraît dangereux d'employer dans un édifice appartenant à ce style d'architecture des motifs de décoration dont les exemples ne se trouvent que dans le Nord. Si l'on donne des verrières à Saint-Sernin, il importe de tenir compte du climat du Midi et du caractère général de l'architecture dont cette église est un des types les plus remarquables. Le changement de style dans les verrières ne pourrait que troubler l'harmonie de la décoration, et la sous-commission insiste au contraire pour que dans toutes les compositions on s'applique à se rapprocher autant que possible du style particulier au monument. 80/15/007/232

Il serait fâcheux à son avis de faire usage des vitraux très fortement colorés employés dans le Nord. On préfèrerait des grisailles ou bien des verres légèrement teintés tels que ceux dont M. Steinheil s'est servi dans le cloître Notre-Dame de Paris.

Quant aux compositions historiques, la sous-commission les regarderait comme fort déplacées dans une église. Outre qu'il n'existe aucune autorité qui justifie un pareil système, un assez grand nombre des sujets proposés paraissant souverainement contraires aux convenances à observer dans un monument religieux. Le moyen par exemple de peindre dans une chapelle, l'assassinat du duc Bernard par ordre de Charles-le-Chauve.

Comment tolérer dans une église la représentation du sac de Béziers par les Croisés ? La mort de Montfort ? La levée du siège de Toulouse par Louis VIII ?

Il est également assez étrange de rappeler les violences exercées contre les hérétiques albigeois.

Tous ces sujets devraient être changés, même s'il s'agissait d'un bâtiment civil, mais puisqu'il s'agit d'une église, il semble impossible de s'écarter des traditions ordinaires.

La sous-commission demande donc que toutes les compositions soient empruntées à l'histoire religieuse, et elle pense qu'on ne saurait mieux faire que de retracer sur toutes les fenêtres d'une même chapelle la légende du Saint auquel elle est consacrée. Elle désirerait que M. de Lami de Nozan étudiât dans ce système la décoration du choeur de Saint-Sernin, et qu'il présentât un nouveau devis d'après les modifications qui viennent d'être exposées.

Peintures sur verre à la Sainte-Chapelle de Riom (Puy-de-Dôme)

M. Thévenot propose de remplacer la partie inférieure des verrières de Riom, aujourd'hui détruite, par de grandes figures dans le style de celles qui occupent la partie supérieure de ces mêmes fenêtres. Bien que ce motif soit très vraisemblable, cependant il n'existe aucun renseignement certain qui prouve que ce fut la disposition primitive. D'ailleurs, la sous-commission s'est demandé si le ministère de l'Intérieur ne sortirait pas de ses attributions qui sont de conserver et de restaurer, en ordonnant un travail si considérable et qui n'est à vrai dire qu'une espèce de création. Persuadée que la tâche de l'administration doit être plus réservée, la sous-commission a été unanimement d'avis qu'il ne fallait rien inventer, et se borner à mettre les verrières existantes dans une condition 80/15/007/233 aussi bonne que possible pour en faire ressortir le mérite et le caractère. Ce but serait atteint sans doute si l'on remplissait la partie inférieure des fenêtres par une ornementation en verres teintés, grisaille ou lapis qui tempérerait la lumière, et qui n'aurait nullement la prétention de substituer une oeuvre nouvelle à celle qui a disparu.

Si cette proposition était adoptée, il serait nécessaire que M. Thévenot fît un nouveau devis, et envoyât son croquis pour expliquer le parti qu'il se proposerait de suivre. On pourrait, ce projet adopté, et par surcroît de précaution, n'autoriser une expérience que sur deux ou trois fenêtres.

Signé P. Mérimée.

Les termes de ce rapport sont approuvés par la Commission.

Église Saint-Sauveur de Redon (Ille-et-Vilaine)

M. Mérimée, rapporteur, expose que l'église de Redon pour laquelle une demande de classement est transmis par M. le préfet d'Ille et Vilaine est un monument très intéressant. Le choeur surtout qui paraît appartenir au XIVe siècle est d'une architecture élégante et serait remarqué même dans une province plus riche en monuments que la Bretagne. Le travail présenté par M. Lefaucheux atteste beaucoup de talent et une étude très consciencieuse.

Le rapporteur propose donc le classement du monument, lequel ne lui paraît pas souffrir de difficultés. En annonçant au préfet le classement de l'église, on pourrait lui promettre de concourir aux réparations, mais en même temps on l'inviterait à empêcher tous les travaux qui ne seraient pas approuvés par la Commission, et qui ne seraient pas dirigés par M. Lefaucheux. On demanderait aussi à M. Lefaucheux un devis détaillé, dans la forme ordinaire, des réparations qu'il croit nécessaire d'exécuter à Saint-Sauveur de Redon.

Ces conclusions sont adoptées.

Hôtel de Cluny à Paris (Seine)

Sur la proposition de M. du Sommerard, conservateur du Musée de Cluny, présentée par le secrétaire, M. Courmont, rapporteur, la Commission est d'avis d'allouer sur le crédit de 1852 une somme de 1 800 Francs pour les travaux de restauration que réclame La Fosse du poste militaire de l'Hôtel de Cluny. 80/15/007/234

Cette somme est allouée.

La Commission s'ajourne à la fin d'octobre. 80/15/008/1

7 septembre 1851 [Vendredi]
Présents : MM. Mérimée, Lenormant, Questel, Labrouste, de Guizard, de Mercey, Vaudoyer, Jacob, de Pastoret, Courmont.
Chapelle de l'abbaye de Montmajour à Arles (Bouches-du-Rhône)

M. Lenormant, rapporteur, donne connaissance à la Commission d'une lettre par laquelle M. Révoil le prévient que, sans aucune autorisation préalable, la Commune de Montmajour a fait exécuter des travaux à la jolie chapelle qu'elle possède. M. Lenormant pense qu'un monument classé ne peut jamais être soustrait à la surveillance du ministre de l'Intérieur ; il est d'avis de demander au préfet de rendre compte de ce qui s'est passé dans cette circonstance, et il croit que ce serait l'occasion de faire une circulaire pour rappeler les principes qui doivent servir de règle de conduite aux administrations locales.

La Commission partage l'avis de M. Lenormant et charge M. l'Inspecteur général de préparer la circulaire.

Restes de l'abbaye de Beaumont-le-Roger (Eure)

M. Lenormant, rapporteur, demande que la Commission veuille bien accorder une somme de 2 000 Francs sur l'exercice prochain, pour acquérir les restes de l'église du prieuré de Beaumont-le-Roger. Ce monument, qui dépendait anciennement de l'abbaye du Bec, vient d'acquérir encore plus d'importance par la découverte de documents historiques qui s'y rapportent.

Anciennement enfermé dans une fabrique, il est maintenant débarrassé des constructions qui l'entouraient ; le rapporteur croit donc que ce serait une bonne opération à faire que de l'acheter pour le conserver à l'état de ruine.

La Commission, approuvant la proposition de M. Lenormant, est d'avis d'allouer pour y donner suite 2 000 Francs sur 1852. [écrire à M. Rivière et à M. Mutel, membres du Conseil municipal]

Église de Tillières (Eure)

Sur la proposition de M. Lenormant, la Commission classe parmi les Monuments historiques de l'Eure l'église de Tillières, monument remarquable par son choeur de la Renaissance couvert d'un nombre indéfini de sculptures précieuses.

La Commission charge M. Vaudoyer de fournir les dessins des parties les plus intéressantes de l'édifice. 80/15/008/2

Groupe découvert à Naves (Allier)

M. Mérimée, rapporteur, donne communication à la Commission d'un dessin transmis au ministre par M. de Montlaur et représentant une sculpture découverte à Naves, canton d'Ébreuil.

La Commission est d'avis de remercier M. de Montlaur des renseignements qu'il a bien voulu transmettre, et de charger M. Millet d'examiner le monument signalé lors de son premier voyage dans le canton d'Ébreuil.

Acquisition proposée au Musée de Cluny à Paris (Seine)

M. Mérimée, rapporteur, expose que M. Mallay, architecte à Clermont, possède un Christ en bois du XIIIe siècle, haut de six pieds, et d'une exécution très remarquable. M. Mallay ne voudrait pas s'en défaire pour de l'argent, et il désirerait l'échanger pour des oeuvres d'art.

Messieurs les représentants du Puy-de-Dôme avaient adressé à M. le ministre de l'Intérieur, il y a quelques mois, la demande d'un exemplaire de Rome Souterraine pour M. Mallay.

Le rapporteur pense qu'un exemplaire de l'ouvrage qui vient d'être désigné serait bien placé dans les mains de M. Mallay. M. de Guizard fait connaître à la Commission que M. le ministre vient de prendre un arrêté par lequel il accorde à M Mallay l'ouvrage demandé pour lui.

Aqueducs de Lyon (Rhône)

M. Mérimée, rapporteur, fait observer que les aqueducs de Lyon ne sont pas assez surveillés ; on enlève les pierres des parements, et les maisons des villages voisins en fournissent des preuves. En outre, depuis qu'on a découvert dans les environs de Chaponost des tuyaux de plomb provenant de siphons antiques, les paysans fouillent au pied des piles partout où il y a des constructions romaines. Le rapporteur est d'avis que le préfet devrait rappeler aux maires qu'ils doivent faire respecter les monuments publics.

La Commission approuve les conclusions du rapport et décide qu'une somme de 300 Francs sera accordée sur 1853 80/15/008/3 pour réparer le parement des piles du côté de Baunnand.

Église d'Uzerche (Corrèze)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître que, par une lettre en date du 18 août dernier, M. le préfet de la Corrèze adresse au ministre une nouvelle demande de secours en faveur de l'église d'Uzerche.

M. le rapporteur rappelle que M. Millet a été chargé, il y a un an, de préparer un rapport sur cette affaire ; il propose en conséquence de le lui réclamer.

Conclusions approuvées.

Église de Plaimpied (Cher)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance d'une lettre de M. de Girardot, correspondant pour le département du Cher, au sujet de l'église de Plaimpied. La Commune a donné 500 Francs.

La Commission décide que M. de Mérindol sera consulté sur l'état du monument.

Église de Brantôme (Dordogne)

M. Mérimée, rapporteur, donne lecture d'une lettre du préfet de la Dordogne qui réclame de nouveau le concours du ministère pour la consolidation des carrières de Brantôme. Le rapporteur rappelle que plusieurs rapports de M. Abadie doivent rassurer la Commission sur les dangers prétendus que courrait l'église de Brantôme en cas d'éboulements ; il lui paraît d'ailleurs incontestable que la dépense de leur consolidation ne peut être imputée sur le fonds des Monuments historiques.

En conséquence, le rapporteur est d'avis de répondre au préfet que, d'après le rapport de l'ingénieur en chef et sous sa responsabilité, on peut différer les travaux ; mais qu'en aucun cas le ministère ne donnera de fonds pour une réparation qui ne le concerne nullement et qui doit demeurer tout entière à la charge du département de la Dordogne.

Conclusions adoptées.

Ancien couvent des Filles du Calvaire au Luxembourg à Paris (Seine)

M. Mérimée, rapporteur, expose que, sur l'invitation qu'il en avait reçue, il a examiné avec M. de Laborde, les fresques, ou plutôt les restes de fresques que l'on voit encore sur un mur 80/15/008/4 de l'ancienne chapelle du Luxembourg, lequel, d'après la restauration qui vient d'être exécutée, doit servir de façade aux bâtiments attenant à l'ancien cloître. Trois fragments sont encore visibles : l'un représentant le Christ au Jardin des Oliviers, c'est la peinture la mieux conservée, le deuxième représentant La Résurrection, les derniers, représentant quelques Scènes de la Passion, sont disposés dans les voussures de la porte, elles sont l'oeuvre de quelques peintres très médiocres.

Dans la situation où elles se trouvent, il a semblé au rapporteur qu'on ne pouvait opter que pour les deux partis suivants : l'un, de faire copier le Christ au Jardin des Oliviers et de faire gratter toute la façade ; l'autre de faire restaurer ce tableau, repeindre le tableau en pendant, et appliquer sur le reste de la façade une ornementation peinte.

La Commission est d'avis, sur la proposition de M. Vaudoyer, qu'il y a lieu de se contenter de répondre au ministre des travaux publics que les peintures méritent d'être conservées.

Église de Nangis (Seine-et-Marne)

M. Mérimée, rapporteur, expose que l'église de Nangis dont on demande le classement est, d'autant qu'il peut s'en souvenir, un monument d'un intérêt assez médiocre. Dans l'absence de dessins et d'une étude sérieuse du monument il est impossible de le classer.

Le rapporteur propose de demander ces documents au ministre des Cultes qui prend un vif intérêt à cet édifice.

Conclusions approuvées.

Peintures de Saint-Michel de l'Aiguille au Puy-en-Velay (Haute-Loire)

M. Mérimée, rapporteur, donne lecture du rapport qu'il a adressé au ministre de l'Intérieur sur les travaux de peinture que réclame la chapelle Saint-Michel de l'Aiguille ; les conclusions de ce rapport sont qu'il est impossible de reproduire ce qui existait, et qu'il faudrait établir une décoration nouvelle, la plus simple possible.

La Commission approuve les conclusions du rapporteur 80/15/008/5 et décide qu'il sera demandé à M. Mallay un projet de décoration dans le sens indiqué par la Commission, puis à M. Denuelle un devis de la dépense qu'occasionnerait l'exécution de ce projet.

Église du Faouët (Morbihan)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître que M. le préfet du Morbihan demande un secours de 2 000 Francs pour les réparations de la toiture de la chapelle où se trouve le remarquable jubé de Faouët.

M. Mérimée est d'avis de demander, préalablement au vote d'une allocation, un rapport à M. Lambert. Sans doute, il croit comme lui, qu'il est impossible de réparer le jubé, mais, comme il s'agit de la couverture qui le couvre, il suppose qu'on peut empêcher que les sculptures ne soient endommagées par les infiltrations.

Conclusions approuvées.

Église Saint-Julien de Brioude (Haute-Loire)

Sur la proposition de M. Mérimée, la Commission est d'avis de demander à M. Mallay un projet et un devis sur l'église de Saint-Julien de Brioude.

Église d'Issoire (Puy-de-Dôme)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître à la Commission la situation de l'église d'Issoire, la nécessité qu'il y aurait d'y exécuter encore un nombre considérable de travaux, enfin l'intention où est la Ville de déplacer la boucherie qui touche presque à l'église.

Le rapporteur croit que les sacrifices que la Ville s'est imposés jusqu'ici méritent un encouragement, et, lorsqu'un devis sera présenté qui fasse connaître très précisément le montant des dépenses de la restauration définitive, le rapporteur se réserve de proposer à la Commission l'allocation d'une subvention proportionnée aux ressources de l'administration.

Église de Saint-Nectaire (Puy-de-Dôme)

M. Mérimée, rapporteur, met sous les yeux de la Commission un dessin proposé par M. Mallay pour l'achèvement de la réparation de la façade de Saint-Nectaire.

Le rapporteur est d'avis que, dans son dessin, M. Mallay donne trop d'importance aux tours ; il voudrait quelque chose de 80/15/008/5 plus simple, et en particulier les mâchicoulis ne lui semblent pas bien placés au sommet d'une église romane.

Cet avis est adopté.

Mosaïques découvertes à l'Amphithéâtre d'Arles (Bouches-du-Rhône)

La Commission décide qu'elle ne prendra pas de résolution au sujet des propositions relatives aux mosaïques découvertes à Arles avant l'examen qu'en doit faire M. Questel, architecte chargé des travaux de l'Amphithéâtre.

Temple Saint-Jean à Poitiers (Vienne)

M. Mérimée, rapporteur, expose que le devis proposé par M. Joly-Leterme pour la restauration du Temple Saint-Jean s'élève à 17 000 Francs. Le rapporteur croit qu'il serait bon, bien que la Commission connaisse le zèle et l'intelligence de M. Joly-Leterme, qu'il entrât dans quelques détails sur les mesures de précaution qu'il se propose de prendre pour la conservation des peintures très précieuses du Temple Saint-Jean ; il propose de lui demander des explications à cet égard, et, malgré le montant de la dépense, il n'hésite pas à proposer dès à présent les 17 000 Francs demandés. M. Mérimée propose en outre d'envoyer M. Denuelle pour prendre des calques de toutes les fresques.

Les diverses propositions du rapporteur sont adoptées. 17 000 Francs sur 1852 et 1853.

Tour de César à Turenne (Corrèze)

Sur l'avis de M. Mérimée, la Commission alloue 200 Francs sur l'exercice 1852 pour les mesures de conservation réclamées par M. le préfet de la Corrèze en faveur de la tour de César, à Turenne.

Église de Saint-Menoux (Allier)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître qu'il résulte du rapport de M. Millet que les travaux exécutés par M. Durand à Saint-Menoux sont loin d'être satisfaisants, il y en a même qui sont tout à fait à blâmer. Des sommes sont encore dues aux entrepreneurs et l'on n'en peut constater le montant faute par l'architecte de fournir les pièces qu'on lui demande depuis longtemps. Malgré cet excédent de 80/15/008/7 dépenses, la restauration n'est pas encore achevée, et M. Millet croit qu'une somme de 11 000 Francs serait encore nécessaire pour terminer la portion de travaux qui regarde le monument historique.

M. Mérimée croit nécessaire d'achever cette restauration qui, par son inconcevable durée, a un peu compromis l'administration. Il propose, en conséquence, de charger M. Millet de l'achèvement des travaux, et de voter 6 000 Francs sur deux exercices pour la partie la plus urgente.

Conclusions approuvées.

Missions photographiques

Sur la proposition du secrétaire, la Commission décide qu'un acompte, égal au tiers ou à la moitié du montant de leurs travaux, sera payé à ceux de messieurs les artistes chargés de missions photographiques qui le réclameront.

Église de Saint-Riquier (Somme)

Sur l'avis du secrétaire, la Commission décide qu'il sera alloué 120 Francs à M. Ramée, architecte, pour son travail sur la sacristie de Saint-Riquier.

14 septembre 1851 [Vendredi]
Présents : MM. Caristie, Mérimée, de Contencin, Paul Lacroix, Labrouste, de Guizard, de Mercey, de Laborde, Lenormant, Courmont.
Construction élevée à Fourvière à Lyon (Rhône)

Le secrétaire donne lecture à la Commission d'une lettre adressée par M. Comarmond, inspecteur des Monuments historiques du département du Rhône, et relative à une construction élevée à Lyon, sur le sommet de la colline de Fourvière.

La Commission est d'avis qu'il y a lieu de regretter qu'un pareil projet ait reçu son exécution, mais il ne croit pas que la nature de la mission dont elle est chargée lui permette d'intervenir.

Fontaine du Théron au Puy-en-Velay (Haute-Loire)

M. Courmont, rapporteur.Le secrétaire donne lecture d'une lettre par laquelle M. Aynard, correspondant du ministère au Puy, informe le ministre 80/15/008/8 de l'état de la restauration de la Fontaine du Théron, au Puy. Comme anciennement cette fontaine était surmontée d'une statue de Saint-Pierre, M. Aynard envoie quelques croquis, parmi lesquels il demande au ministre de vouloir bien choisir celui dont le style lui paraît se rapporter le mieux au style de la Fontaine.

La Commission ne trouvant pas que les croquis de M. Aynard puissent donner une idée suffisante du style à suivre, décide que M. Viollet-le-Duc sera prié de donner le dessin de cette statue.

Église Saint-Pierre-Saint-et-Paul de Wissembourg (Bas-Rhin)

M. le préfet du Bas-Rhin demande un secours pour la restauration de l'église Saint-Pierre-Saint-Paul de Wissembourg. M. Mérimée pense qu'on pourrait demander une étude à M. [Émile] Boeswillwald. L'église offre de l'intérêt, et il est important d'empêcher qu'on y fasse des réparations inintelligentes.

Cet avis est adopté par la Commission.

Église de Ferrières (Seine-et-Marne)

M. Mérimée expose que jusqu'à présent on n'avait pu apprécier d'une manière exacte l'étendue des réparations nécessaires dans l'église de Ferrières. Ce n'était que d'après une évaluation très approximative qu'on les avait estimées à 25 000 Francs. Mieux renseigné aujourd'hui, à la suite d'un examen approfondi, l'architecte, M. Garrez, vient de présenter à la Commission un devis rectifié montant à 42 000 Francs. Les travaux que propose l'architecte semblent au rapporteur avoir tous un même degré d'urgence, et dans leur total ne sont pas compris les 5 000 Francs déjà alloués et en grande partie dépensés. La reconstruction du clocher doit aussi faire l'objet d'un nouveau devis. Il faut toutefois considérer qu'une partie notable des travaux projetés par M. Garrez s'applique à l'édifice religieux, et qu'ils ont pour objet de conserver à la Commune un bâtiment consacré au culte. Il est donc nécessaire que, dans cette circonstance, le concours du ministère des Cultes soit assuré.

Le rapporteur propose, en conséquence, de lui communiquer le travail de M. Garrez et de lui demander quelle somme il compte consacrer à cette restauration. M. Mérimée pense qu'il faudrait être également fixé sur le concours qu'on peut attendre des habitants de la Commune. 80/15/008/9

En réclamant le concours des Cultes, le rapporteur croit qu'il convient d'augmenter le montant des allocations du ministère de l'Intérieur, et il propose d'accorder une nouvelle somme de 10 000 Francs sur 1852 ; cette allocation ne serait que conditionnelle et ne deviendrait définitive que lorsque la somme portée au devis de l'architecte aurait été réunie.

Conclusions adoptées. 10 000 Francs conditionnellement sur 1852.

Reproduction en cire modelée des clochers de Saint-Jean-des-Vignes à Soissons (Aisne)

M. Mérimée entretient la Commission d'une reproduction en cire modelée des clochers de Saint-Jean-des-Vignes, à Soissons. Le travail de M. Betbeder, expose le rapporteur, est un chef d'oeuvre de patience et d'adresse, mais, comme objet utile pour une collection publique, il manque d'une condition essentielle, c'est de l'exactitude. En effet, de l'aveu même de l'auteur, rien ou peu de chose n'a été exécuté d'après mesure. Par ce motif, M. Mérimée pense que cet objet d'art ne peut mériter l'intérêt de la Commission.

Cet avis est adopté.

Église de Chablis (Yonne)

M. Mérimée expose qu'il résulte de la lettre du préfet de l'Yonne du 18 août dernier que le Conseil municipal de Chablis demande l'autorisation d'adjoindre à l'entrepreneur un surveillant des travaux exécutés sous la direction de M. Amé. Le rapporteur est d'avis qu'il faudrait que cet agent fût sous les ordres de M. Amé, et il ne le croit pas nécessaire puisque ce dernier ne l'a pas demandé.

M. Mérimée fait ensuite connaître une demande adressée par M. Amé au sujet d'une chapelle dans la même église. Le rapporteur est d'avis que cette chapelle est une addition inutile et malheureuse à la construction primitive. Il croit que l'édifice ne peut que gagner à sa suppression.

La Commission adopte les conclusions du rapport.

Découvertes faites à Lambessa (Algérie)

M. Mérimée donne lecture d'un rapport du chef du Génie de Bathera sur les antiquités trouvées à Lambessa, province de Constantine, et transmis par M. le ministre de la Guerre.

Le rapporteur est d'avis qu'il est impossible 80/15/008/9 quant à présent, faute de dessins et de plans, de bien comprendre l'importance des découvertes signalées dans le rapport envoyé. M. le ministre de la Guerre demande de 1200 à 1500 Francs, mais rien dans sa demande ne justifie ce chiffre.

Le rapporteur croit qu'on ne peut en ce moment rien accorder, et il propose de demander au ministre de la Guerre

1° un dessin et des plans des mosaïques

2° communication du plan du pénitencier. En demandant ces renseignements au ministre de la Guerre, le rapporteur croit qu'on pourrait lui faire remarquer qu'on ne refusera pas de concourir à la restauration des monuments algériens, mais qu'il est fâcheux cependant que la colonie n'ait pas un fonds spécial pour recueillir et conserver des objets précieux et qui peuvent enrichir les établissements publics.

La Commission adopte les propositions du rapporteur mais elle décide en outre qu'une sous-commission composée de quatre de ses membres sera chargée de suivre auprès de la Commission consultative de l'Algérie, ou du ministre de la Guerre, la solution de cette affaire.

la Commission désigne MM. Lenormant, de Laborde, de Guizard et Mérimée pour composer cette sous-commission. En attendant que la sous-commission soit mise en rapport avec l'administration de la Guerre, on devra réclamer les pièces nécessaires à l'examen de l'affaire.

Église de Limay (Seine-et-Oise)

M. Mérimée expose que le ministère de l'Intérieur accorde pour la réparation de l'église de Limay une somme de 4000 Francs, le ministre des Cultes 2 000 Francs et la Commune, 1 000 Francs. Aujourd'hui, l'architecte présente un devis supplémentaire de 1 850 Francs. le rapporteur propose d'accorder une allocation conditionnelle de 1 100 f, à la condition que le reste sera fourni par la Commune et le ministère des Cultes.

Conclusions adoptées.

Château de Saint-Sauveur-le-Vicomte (Manche)

La Commission avait proposé, dans la séance du 24 mai 1850, d'ajourner toute allocation au château de Saint-Sauveur-le-Vicomte. Aujourd'hui, on revient à la charge avec une nouvelle instance.

Le rapporteur, M. Lenormant, est d'avis que le château de Saint-Sauveur n'a guère pour lui que ses souvenirs, 80/15/008/11 et il ne présente pas des détails d'un grand intérêt sous le rapport de l'art ; néanmoins, comme la Commune a fait de grands sacrifices, et qu'il s'agit seulement d'une somme de 1 000 Francs à employer pour la réparation de la toiture, le rapporteur ne fait pas obstacle à ce que cette somme soit accordée sur l'exercice 1852.

Conclusions approuvées. 1 000 Francs sur 1852.

Chapelle Saint-Gabriel (Manche)

Sur la proposition de M. Lenormant, rapporteur, la Commission décide que M. Danjoy sera invité à se rendre dans le sein de la Commission pour y donner des explications sur l'état de l'affaire de Saint-Gabriel.

Église d'Avesnes-le-Sec (Nord)

M. Mérimée, rapporteur, expose que l'église d'Avesnes-le-Sec pour laquelle un secours est demandé, est un monument très médiocre, même pour le style de décadence dans lequel il a été construit ; le rapporteur ne croit pas qu'il y ait lieu de classer, à plus forte raison d'accorder une allocation pour le réparer.

Cet avis est adopté par la Commission.

Église de Fontgombault (Indre)

M. Mérimée, rapporteur, expose que les Trappistes, propriétaires de Fontgombault, à qui l'administration de l'Intérieur avait promis une allocation à la condition d'un concours de 3000 Francs de leur part, ne consentent à donner qu'une somme de 2 000 Francs. Le rapporteur propose de leur répondre que, lorsque le ministre fait une promesse conditionnelle, il faut ou l'accepter et remplir la condition, ou bien la refuser nettement. Par l'effet que produira cette lettre, l'administration verra ce qu'elle devra faire plus tard.

Cet avis est adopté.

Église Saint-Jean-des-Vignes à Soissons (Aisne)

M. Mérimée, rapporteur, donne lecture d'un rapport adressé au ministre par le président de la Société Archéologique de Soissons au sujet des mutilations dont est l'objet l'église de Saint-Jean-des-Vignes.

Le rapporteur est d'avis de répondre qu'on s'adresse aux autorités locales qui doivent veiller à la conservation des monuments, et, si l'on connaît les auteurs des actes de vandalisme commis à Soissons, qu'on les 80/15/008/12 traduise en police correctionnelle.

La Commission approuve les conclusions du rapport et propose d'écrire au préfet et au maire pour leur recommander plus de surveillance.

Église d'Harbonnières (Somme)

M. Mérimée, rapporteur, expose qu'il résulte du rapport de M. Dusevel, correspondant du ministère, que l'église d'Harbonnières, pour laquelle un secours est demandé, n'offre aucun intérêt. Le rapporteur propose de renvoyer au ministre des Cultes la lettre du préfet et le dossier, et d'exprimer à ce dernier le regret de ne pouvoir contribuer à la restauration de l'église d'Harbonnières.

Église de Saint-Nicolas-de-Port (Meurthe)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance des voeux exprimés par le Conseil général de la Meurthe au sujet de Saint-Nicolas-de-Port ; à ce sujet, le rapporteur répète ce qu'il a déjà dit plusieurs fois, qu'il faut au moins 300 000 ou 400 000 Francs pour entreprendre la restauration de Saint-Nicolas de Port. Des allocations de 1 500 Francs suffisent à peine pour entretenir les tuiles.

Le rapporteur propose d'exprimer les regrets de l'administration forcée d'ajourner toutes les entreprises de cette nature, tant que les fonds mis à sa disposition ne seront pas augmentés.

Conclusions approuvées.

Église de Clamecy (Nièvre)

M. Mérimée, rapporteur, rappelle que, déjà dans le cours de l'année, une somme de 3 000 Francs a été réservée pour les travaux de l'église de Clamecy ; un devis a été demandé à M. Lenormant pour l'emploi de cette somme. Ce devis s'élève à 4 620 Francs. La Fabrique et la Commune de Clamecy qui ont des ressources pour le mobilier de leur église pourraient s'occuper d'abord de la consolidation.

Le rapporteur croit que, avant d'accorder un nouveau secours, il faudrait, du moins, attendre que la Ville ait été mise en demeure par l'administration de contribuer à la dépense.

La Commission partage cet avis.

Fouilles à La Buisse (Isère)

Une nouvelle demande de secours est adressée par le préfet de l'Isère pour l'exécution de fouilles à La Buisse 80/15/008/13 et autres localités du département.

Le rapporteur, M. Mérimée, pense que dans l'état du fonds des Monuments historiques, et avec les charges énormes qu'imposent les restaurations commencées et d'autres dont l'urgence est signalée, il est imprudent d'accorder même une faible allocation à des travaux d'un résultat toujours si incertain.

Cet avis est adopté.

Église Saint-Ours de Loches (Indre-et-Loire)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître que le Conseil municipal de Loches et la Fabrique de Saint-Ours affirment être dans l'impuissance de concourir à la dépense de restauration de ce monument.

Le rapporteur est d'avis d'insister de nouveau auprès du ministre des Cultes et du préfet, en engageant ce dernier à solliciter une subvention telle quelle, et en l'avertissant que le refus de concours pourrait être suivi du retrait de l'allocation de 10 000 Francs.

La Commission approuve ces conclusions.

Église de Fontaine-le-Comte (Vienne)

M. Mérimée, rapporteur, expose que la plus grande partie des travaux projetés à l'église de Fontaine-le-Comte a pour but l'amélioration de l'édifice, en ce qui concerne sa destination religieuse. Il lui semble que c'est surtout au ministre des Cultes que l'affaire doit ressortir.

Il propose en conséquence de la lui transmettre en lui faisant remarquer que la Commune n'offre que 1250 Francs en 5 ans, et que la dépense est de 17 500 Francs, que la plupart des travaux intéressent le culte, que l'administration ne refuse pas d'y concourir, mais qu'il est juste que la plus forte partie de la dépense soit couverte par l'administration des Cultes.

Conclusions approuvées.

Église Saint-Laurent de Parthenay (Deux-Sèvres)

M. Mérimée, rapporteur, expose qu'une demande de secours est adressée en faveur de l'église Saint-Laurent de Parthenay. Le rapporteur doute que l'église Saint-Laurent soit classée ; c'est celle de Parthenay-le-Vieux qui offre un intérêt réel.

Comme il s'agit d'un agrandissement qui ne peut concerner le ministère de l'Intérieur, le rapporteur propose de rejeter la demande.

La demande est rejetée. 80/15/008/14

Clocher de Déols (Indre)

M. Mérimée, rapporteur, rappelle qu'une étude sur le clocher de Déols a été faite en 1850 par M. de Mérindol. Le devis s'élevait à 3 191 Francs. Le devis nouveau adressé au ministre qui s'élève à 4 763 Francs est de M. Dauvergne, peintre très habile, mais qui n'est pas connu comme architecte. En 1850, la Commission avait ajourné la réparation.

Le rapporteur est d'avis que, si les travaux devaient être exécutés, la dépense devrait être supportée par le ministre de l'Intérieur. Mais, dans ce cas, la préférence devrait être donnée au travail de M. de Mérindol.

La Commission partage cet avis. [rappeler l'affaire à M. de Mérindol]

21 septembre 1851 [Vendredi]
Présents : MM. Mérimée, Questel, Caristie, Hauréau, de Contencin, Labrouste, Vaudoyer, de Lasteyrie, de Laborde, Mercey, de Guizard et Courmont.
Médaille de la Commission des Monuments historiques

Le secrétaire soumet à la Commission le dessin que M. Barre a composé pour remplacer la face de la médaille de la Commission des Monuments historiques .

La Commission trouve le dessin de la couronne trop lourd et prie messieurs les architectes qui assistent à la séance, de vouloir bien indiquer à l'artiste les modifications qu'elle doit subir.

Restes de l'Hôtel de La Trémoille à Paris (Seine)

M. de Laborde entretient la Commission du parti qu'il y aurait lieu de prendre au sujet des restes de l'Hôtel de La Trémoille. Il pense que, quoi qu'on fasse pour les fragments encore bien conservés, la Commission sera toujours en butte aux reproches, si elle ne trouve un moyen de restituer le monument détruit. En conséquence, il propose de donner tous ces fragments à M. Duban, en le priant de les relever au lieu et place d'une fontaine qui était située au fond de la cour des Beaux-arts et dont les fragments vont être placés dans les salles du Musée du Louvre. 80/15/008/15 Ce serait une dépense de 12 000 à 15 000 Francs. Il est d'avis dans tous les cas de surseoir au transport à l'Ile des Cygnes qui devait avoir lieu au commencement de la semaine suivante.

M. Labrouste pense que peut-être y a-t-il lieu de craindre que l'administration de l'École ne voie avec déplaisir l'exécution de ce projet. M. de Laborde croit que ce serait une raison de plus pour insister, car l'École ne peut trouver mauvais tout ce qui peut ajouter à l'instruction des élèves.

La Commission décide qu'un rapport et un devis seront demandés à M. Duban pour la prochaine séance.

Tourelle placée à l'angle de l'Hôtel de ville à Paris (Seine)

La Commission est d'avis également d'écrire au préfet de la Seine pour lui recommander une jolie tourelle placée dans l'angle de la place de l'Hôtel de ville et qui va être prochainement détruite, en lui indiquant, comme moyen de conservation, de la faire reconstruire dans un des angles du jardin de l'Hôtel de Cluny.

Église Saint-Étienne-le-Vieux à Caen (Calvados)

M. Mérimée, rapporteur, donne lecture à la Commission d'une délibération prise par le Conseil municipal de la Ville de Caen au sujet de la démolition de l'église de Saint-Étienne-le-Vieux. Il résulte de cette décision qu'on ne démolira provisoirement que les parties de l'édifice qui ne peuvent être conservées sans danger, pourvu que le chiffre de la dépense nécessaire à la conservation des autres parties n'excède pas 20 000 Francs.

Le rapporteur croit qu'il y a lieu d'autoriser la démolition avec les réserves contenues dans la délibération du Conseil municipal.

La Commission partage cet avis.

Église Saint-Jean à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône)

M. Mérimée, rapporteur, expose qu'il résulte du travail envoyé par M. Révoil sur la restauration de l'église de Saint-Jean, à Aix, que la dépense des travaux de 1ère catégorie s'élève à 19123 Francs et ceux de la 2e à 10 333 Francs.

Le rapporteur propose, en raison des circonstances particulières de cette affaire, et notamment du changement d'architecte exigé par l'administration supérieure, de porter l'allocation du ministère à la somme de 10 000 f, mais de la rendre conditionnelle, en la subordonnant au vote par la Commune ou la Fabrique d'une somme égale, au moyen de laquelle on pourra exécuter les 80/15/008/16 travaux de 1ère catégorie.

Cette proposition est adoptée. 10 000 Francs conditionnellement en deux exercices, 5 000 Francs sur 1852 et 5 000 Francs sur 1853.

Église des Andelys (Eure)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître l'envoi au ministre d'un devis de 255 000 Francs pour la réparation des deux églises des Andelys. La 1ère catégorie seule des travaux que réclament les deux monuments est de 76 000 Francs.

Le rapporteur ne croit pas possible avec les ressources dont dispose le ministre de pouvoir concourir à une restauration aussi coûteuse ; c'est tout au plus, si, dans le cas où le ministre des Cultes ferait la plus grande partie de la dépense, l'administration de l'Intérieur pourrait lui venir en aide par une allocation médiocre.

La Commission partage cet avis.

Église d'Eu (Seine-Inférieure)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance d'une demande que M. le préfet de la Seine-Inférieure vient de faire en faveur de l'église d'Eu. Le rapporteur ne comprend pas qu'après tant de dépenses déjà faites, on en soit encore à douter de la solidité de l'édifice. Rien ne fait connaître d'ailleurs dans les pièces transmises comment les fonds de l'administration ont été employés jusqu'à présent. Au reste, le rapporteur est d'avis que cet édifice est d'une grande importance encore, malgré les déplorables mutilations qu'il a subies ; et, parmi les édifices du XIIIe siècle, il mérite un intérêt particulier.

M. Mérimée serait d'avis d'envoyer sur les lieux un architecte attaché au ministère qui rendrait compte des travaux faits et examinerait ceux qui restent à faire.

La Commission approuve les conclusions du rapport et charge de la mission M. Viollet-le-Duc.

Église Saint-Michel de Dijon (Côte-d'Or)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître que M. le préfet de la Côte-d'Or transmet de nouveau la demande de l'établissement d'une grille pour préserver les portes de l'église Saint-Michel, à Dijon. Le rapporteur pense que ce travail n'est pas d'une urgence absolue. 80/15/008/17 Si la police municipale était bien faite, le portail de Saint-Michel n'aurait à craindre aucun acte de vandalisme.

Il propose en conséquence le rejet de la demande.

La Commission rejette la demande.

Église Notre-Dame de Melun (Seine-et-Marne)

M. Mérimée, rapporteur, expose que le rapport de M. Garrez confirme les prévisions qu'il avait déjà communiquées à la Commission au sujet de l'église Notre-Dame de Melun, les travaux urgents s'élèvent à une somme de 150 000 Francs environ. Le ministre des Cultes, en demandant communication du devis de M. Garrez, n'a laissé que peu d'espoir d'un concours efficace. La Commune, au moyen d'une loterie, réunira probablement 50 000 Francs. le rapporteur ne peut que s'en référer aux conclusions de son rapport du 10 janvier 1851, à savoir que, dans aucun cas, il ne croit pas que l'allocation qui serait accordée puisse dépasser 50 000 Francs.

Cet avis est partagé par la Commission.

Église de Varzy (Nièvre)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance d'une demande adressée en faveur de l'église de Varzy. Le monument est classé et mérite de l'être. Quant à une allocation, il lui paraît impossible d'en accorder une jusqu'à ce que les restaurations en cours d'exécution aient laissé libre le fonds très insuffisant du budget des Monuments historiques. Le devis dépasse 73000 Francs. La Commune ne fait pas connaître quel serait le montant de son concours.

Le rapporteur propose l'ajournement, qui est prononcé par la Commission.

Tour de Saint-Bertin à Saint-Omer (Pas-de-Calais)

M. Questel, rapporteur, fait son rapport sur la proposition adressée par M. Morey au sujet de la restauration des piliers de la tour Saint-Bertin à Saint-Omer. Il propose l'adoption du projet sauf les incrustements qu'il propose au-dessus des arcades qui sont non seulement inutiles, mais même nuisibles.

La Commission partage cet avis.

Église Saint-Nazaire et fortifications de Carcassonne (Aude)

Le secrétaire fait connaître qu'il résulte d'un rapport adressé par M. Viollet-le-Duc au ministre qu'il existe 80/15/008/18 un vaste terrain situé entre l'église de la Cité de Carcassonne et les murailles de la Ville qui occupe l'emplacement de l'ancien cloître et était devenu propriété particulière. Afin de pouvoir réparer l'église du côté sud, M. Viollet-le-Duc a été autorisé à le louer dès 1848, quitte à l'acheter lorsque l'occasion se présenterait. Lors de son dernier séjour à Carcassonne, ce terrain ainsi que les courtines des murailles ont été mis en vente. M. Viollet-le-Duc a cru devoir engager l'entrepreneur des travaux à s'en rendre acquéreur, ce qu'il a fait. Aujourd'hui, il demande que l'État veuille bien prendre à sa charge le marché fait par l'entrepreneur. La dépense est de 3 056 Francs 50.

La Commission alloue le crédit de 3 056 Francs 50 Francs sur 1852.

28 septembre 1851 [Vendredi]
Présents : Lenormant, Mérimée, de Contencin, de Laborde, Vitet, Paul Lacroix, de Mercey, Courmont.
Médaille de la Commission

La Commission ajourne à une prochaine séance l'examen du projet de médaille de la Commission présenté par M. Labrouste.

Fortifications de Carcassonne (Aude)

M. Mérimée, rapporteur, donne lecture à la Commission du rapport de M. Viollet-le-Duc au sujet de la conférence tenue à Carcassonne entre cet architecte délégué du ministère de l'Intérieur et M. le commandant du Génie.

Il propose de rectifier les conclusions du procès-verbal de cette conférence, et d'allouer sur l'exercice prochain la somme de 6 287 Francs demandée par M. Viollet-le-Duc pour réparations urgentes. Il est également d'avis, conformément au même rapport, d'inviter M. le préfet de l'Aude à revendiquer les parties de l'enceinte usurpées par des particuliers, et à faire exercer une surveillance plus active, pour empêcher à l'avenir des usurpations ou des dégradations semblables à celles qui sont signalées.

Toutes ces conclusions du rapporteur sont approuvées par la Commission. Une subvention de 6 287 Francs est réservée sur 1852. 80/15/008/19

Église Saint-Étienne-de-la-Cité à Périgueux (Dordogne)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître que lors de son dernier voyage à Périgueux on faisait dans l'église de la Cité des travaux très mal entendus contre lesquels il s'est élevé. Ces travaux étaient exécutés aux frais de la Fabrique. Aujourd'hui, le préfet réclame au nom de la Fabrique des secours pour travaux urgents, et demande que M. Abadie soit chargé d'étudier la restauration.

Le rapporteur pense que comme la Fabrique a trouvé jusqu'ici des ressources pour faire exécuter des travaux ou inutiles ou désastreux, il y a lieu de répondre au préfet que le ministre ne croit pas devoir charger M. Abadie d'étudier la restauration de l'église, à moins que le Commune ne fasse les frais de cette étude, et qu'elle s'engage à concourir à la restauration qui doit en être la suite.

Conclusions approuvées.

Église Saint-Denis-de-Jouhet (Indre)

M. Mérimée, rapporteur, croit qu'il serait très imprudent de classer parmi les Monuments historiques des édifices tels que le clocher de Saint-Denis de Jouhet pour lequel on demande une subvention de 8 000 Francs. Dans l'état des ressources du crédit, il est nécessaire de les réserver pour des monuments hors ligne, et le nombre en est déjà très considérable.

Le rapporteur propose le rejet, qui est adopté.

Église Sainte-Marthe à Tarascon (Bouches-du-Rhône)

M. Mérimée, rapporteur, propose de charger M Laval, architecte diocésain, d'étudier la restauration de l'église Sainte-Marthe à Tarascon.

La Commission approuve cette proposition.

Chapelle d'Évron (Mayenne)

M. Mérimée, rapporteur, expose qu'une demande d'un secours de 775 Francs est adressée au ministre de l'Intérieur pour des réparations urgentes que réclame la chapelle d'Évron.

M. Mérimée est d'avis que l'église d'Évron est très digne d'intérêt, et il n'hésiterait pas à proposer d'accorder une somme même plus considérable, si la demande était accompagnée d'un devis plus régulier. Il propose de charger M. Delarue de préparer un devis des réparations que demande le monument.

Cet avis est adopté. 80/15/008/20

Église d'Hennebont (Morbihan)

M. Mérimée, rapporteur, rappelle les conclusions de son rapport du mois d'août dernier par lequel il proposait pour les réparations de l'église d'Hennebont une allocation conditionnelle de 35 000 Francs, le devis étant supposé de 70 000 Francs pour la 1ère catégorie. La Commune et la Fabrique font connaître aujourd'hui qu'elles contribueront pour 23 500 Francs. Le déficit à couvrir est donc de 46 500 Francs.

Le rapporteur propose d'accorder conditionnellement 30 000 Francs subordonnés à l'allocation par le ministère des Cultes d'une somme de 17 000 Francs.

Conclusions approuvées. 30 000 Francs en trois exercices conditionnellement.

Église Saint-Jean au Puy-en-Velay (Haute-Loire)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance d'un rapport adressé par M. Mallay sur l'église de Saint-Jean au Puy. Selon l'opinion de cet architecte, elle serait contemporaine de la partie la plus ancienne de la cathédrale du Puy, et aurait servi d'abord de baptistère. Cet édifice peut être aujourd'hui rendu à sa destination, Monseigneur l'évêque du Puy le désire et le demande.

Le rapporteur pense donc que, si la restauration avait lieu, ce devrait être avec [pour, sic] le concours du ministère des Cultes, du ministère de l'Intérieur et de la Ville. Le rapporteur propose en conséquence d'accorder une allocation conditionnelle pour leur exécution, et de réclamer le concours de la Ville et du ministre des Cultes, en offrant de prendre à la charge du ministère un tiers de la dépense, soit 4 600 Francs.

Cet avis est approuvé. 4 600 Francs conditionnellement sur 1852.

Église de Bazas (Gironde)

Sur la proposition de M. Mérimée, la Commission charge une sous-commission d'examiner le projet de restauration de l'église de Bazas et de faire un rapport qui devra être communiqué au préfet. La sous-commission désignée se compose de messieurs Vaudoyer, Caristie et Mérimée.

Église de Vernouillet (Seine-et-Oise)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance d'une lettre de M. le préfet 80/15/008/21 de Seine-et-Oise qui annonce que la Commune de Vernouillet ne peut affecter qu'une somme de 6000 Francs à la réparation de son église, et demande quel serait le secours que le ministre de l'Intérieur pourrait accorder.

Le rapporteur pense que l'on peut répondre au préfet que dans aucun cas le montant de l'allocation du ministère de l'Intérieur ne devra dépasser le quart de la dépense présumée, soit 15000 Francs pour une estimation de 60000 Francs.

Cet avis est adopté par la Commission.

Église de Pernes-les-Fontaines (Vaucluse)

Sur la proposition de M. l'Inspecteur général, la Commission décide que M. Henri Révoil sera chargé de préparer un projet de restauration de l'église de Pernes. On devra lui signaler une tour dans laquelle sont des peintures fort curieuses.

Église de Saint-Loup-de-Naud (Seine-et-Marne)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance d'une demande adressée par Monseigneur l'évêque de Meaux en faveur de l'église de Saint-Loup-de-Naud.

Le rapporteur pense qu'il ne peut que persévérer dans les conclusions de son rapport du 31 mars 1848, et il propose d'ajourner l'affaire jusqu'à ce que la Commune et le département aient consenti à prendre une part plus considérable dans les travaux.

Conclusions approuvées.

Église de Brageac (Cantal)

M. Mérimée, rapporteur, expose que l'église de Brageac pour laquelle un secours est demandé renferme des détails assez intéressants. Le devis divisé en trois catégories s'élève à 25 630 Francs. Mais la division en catégories est faite très arbitrairement.

M. Mérimée pense que la 1ère catégorie pourrait être fort diminuée, ceux de la 2e ajournés, quant à ceux de la 3e intitulés "embellissements", ils ne peuvent être autorisés. Les ressources locales sont de 1 700 Francs.

Le rapporteur propose de demander une révision du devis ; cela fait, en supposant que M. le ministre des Cultes prenne à sa charge une forte part de la dépense, on pourrait concourir aux travaux de la 1ère catégorie.

Cet avis est adopté.

Chapelle de Chalençon (Haute-Loire)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître à la Commission que le 80/15/008/22 clocher de Chalençon, pour lequel on sollicite un secours, est une construction toute nouvelle, car la chapelle faisant partie d'un château ne devrait pas avoir de clocher ni d'arcades à mettre les cloches.

Le rapporteur ne pense pas qu'il y ait lieu d'accorder la subvention demandée pour un édifice qui n'est pas classé, dans un département qui en renferme un assez grand nombre d'importants. Il propose de renvoyer l'affaire au ministre des Cultes en la lui recommandant.

Cette proposition est adoptée.

Église de Saint-Calais (Sarthe)

Une nouvelle demande de secours pour l'église de Saint-Calais est adressée au ministre. Le rapporteur persiste dans les conclusions de son rapport du 12 avril 1850, par lesquelles il proposait de répondre à la Commune qu'en cas d'insuffisance de ressources, elle s'adressât à M. le ministre des Cultes.

Conclusions approuvées.

Église de Nemours (Seine-et-Marne)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance d'une lettre par laquelle M. le préfet de Seine-et-Marne demande qu'un architecte attaché au ministère soit envoyé pour étudier l'église de Nemours.

Le rapporteur craint que, si le ministre fait faire l'étude de cet édifice, ce ne soit une espèce d'engagement de concourir ensuite à la réparation. Il pense que le plus prudent serait de soumettre la demande au ministre des Cultes.

Cet avis est partagé par la Commission.

La séance est levée. 80/15/008/23

Scéance suivante le vendredi 30 janvier 1852 avec la réorganisation du service des Monuments historiques selon le décret du 16 janvier 1852. (minute)


38Esprit Requien (1788-1851), botaniste, géologue, correspondant du Comité, légua ses collections au musée Calvet d'Avignon.

39Minute : écrire à MM Laurents et Holfeld pour leur demander le prix.

40Hucher, Eugène, 1814-1890, Membre de la Société française d'archéologie en 1841, de l'Institut des provinces en 1844, membre correspondant de la Commission en 1849, cet employé des Domaines est à l'origine du Musée du Mans. Il participe à la fondation de la Revue numismatique. £, 6, p.12

41François Jaubert de Passa 1784-1855, préfet de Perpignan en 1813, accueille Mérimée lors de son voyage de 1833. membre correspondant du Comité historique des arts et Monuments.