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1855
1854
1856
13 janvier 1855
Présents : MM. Lenormant, Caristie, Paul Lacroix, Mérimée, Labrouste, de Montalembert, de Longpérier, Mercey, Courmont.
Salle des thèses à Orléans (Loiret)

M. Lenormant, rapporteur.M. le président expose qu'il existe dans le voisinage de la préfecture à Orléans et comme dépendance d'une maison particulière, une salle dite Salle des thèses qui doit être considérée comme un monument intéressant du XVe siècle. Cette salle est menacée de destruction, et la Société archéologique de l'Orléanais qui n'a pas de local pour son musée lapidaire, désirerait entrer en possession de cette salle.

M. Lenormant demande si ce ne serait pas là le cas d'appliquer l'expropriation pour cause d'utilité publique. Quelle que soit l'opinion de l'administration à cet égard, le rapporteur croit qu'on doit donner suite à cette affaire. La Commission propose de demander des dessins du monument, dont M. Delton pourrait être chargé.

Mur gallo-romain à Angers (Maine-et-Loire)

Sur la proposition de M. Mérimée, la Commission est d'avis qu'une lettre soit écrite au ministère des Finances, dans l'intérêt de la conservation d'un précieux reste de la primitive enceinte gallo-romaine d'Angers, qui en ce moment est menacé par les projets de l'administration du domaine.

Porte de Troyes à Provins (Seine-et-Marne)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître qu'il résulte d'une lettre de M. Bourquelot au ministre de l'Instruction publique, que la municipalité de la Ville de Provins a pris une décision tendant à détruire deux tourelles de l'ancienne Porte de Troyes, qui donnent sur un pont dont la reconstruction a été jugée nécessaire. Le ministre de l'Instruction publique, en transmettant cette lettre à son collègue, appelle l'attention du ministre d'État sur cette affaire.

La Commission, sur la proposition du rapporteur, est d'avis d'écrire au préfet de Seine-et-Marne pour lui demander des renseignements et lui recommander la conservation de cette porte.

Chapelle de Locmaria à Quimper (Finistère)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance à la Commission d'une demande adressée par le préfet du Finistère, en faveur de la chapelle de Locmaria à Quimper. Le rapporteur fait remarquer que si la dépense proposée est minime, il y a lieu d'avoir de l'inquiétude sur l'utilité des travaux qu'on veut exécuter, et en outre il ne comprend pas que dans une Ville aussi importante que Quimper on ne trouve pas 460 Francs pour réparer un monument auquel on semble porter un vif intérêt.

La Commission sur ce rapport, est d'avis de rejeter la demande. 80/15/009/6

Église de Grisolles (Tarn-et-Garonne)

M. Mérimée, rapporteur, entretient la Commission d'une notice de M. Chaudruc de Crazannes sur l'église de Grisolles. Le rapporteur est d'avis que le portail de cette église est intéressant. Réparer les sculptures lui paraît une chose impossible, mais il croit qu'on pourrait empêcher les placages de marbre et les colonnes de tomber.

La Commission partage l'avis du rapporteur et pense qu'on pourrait charger l'architecte diocésain de Toulouse de faire un rapport sur la situation du monument.

Pont de Pont-de-l'Arche (Eure)

M. Mérimée, rapporteur.

M. de Courmont informe le ministre d'un projet tendant à remplacer le pont de Pont-de-l'Arche.

La Commission, sur la proposition de M. Mérimée, est d'avis de demander à M. Durand, architecte, un dessin de ce monument, pour en conserver un souvenir dans le cas où les nécessités de la navigation obligeraient l'administration des Travaux publics à changer le pont actuel.

Grotte de Cordes à Fontvieille (Bouches-du-Rhône)

M. Mérimée, rapporteur, présente l'analyse d'un rapport très intéressant de M. Révoil qui fait connaître d'une manière complète le monument très original connu sous le nom de Grotte de Cordes. Le rapporteur propose d'accorder la somme de 100 Francs demandée pour le complément des fouilles et déblais. Quant à la pose d'une grille proposée par l'architecte, M. Mérimée n'en voit pas la nécessité.

La Commission partage l'opinion du rapporteur et est d'avis d'accorder les 100 Francs demandés.

Église de Marle (Aisne)

Sur le rapport de M. Mérimée, la Commission persiste dans les conclusions qu'elle avait prises dans la séance du 22 mars 1854 au sujet de l'église de Marle.

Église de Saint-Nicolas-de-Port (Meurthe)

Le préfet de la Meurthe adresse au ministre d'État copie d'une délibération par laquelle le Conseil général du département exprime le voeu que le ministre veuille bien accorder, sur le fonds des Monuments historiques, une subvention importante pour la restauration de l'église de Saint-Nicolas-de-Port.

M. Mérimée, rapporteur, pense qu'à moins d'être deux fois plus riches qu'ils ne sont, les Monuments historiques ne peuvent songer à réparer un édifice 80/15/009/7 aussi vaste et aussi mal traité. La Commission partage l'avis du rapporteur.

Église de Rieux (Marne)

M. Mérimée, rapporteur, met sous les yeux de la Commission les dessins de l'église de Rieux. Malheureusement dans le dossier envoyé, il est difficile de se rendre compte de l'étendue des travaux projetés et même de la situation réelle de l'édifice.

La Commission, sur ce rapport, est d'avis de classer ce monument, de demander à M. Millet un travail et de prendre des informations auprès du préfet sur l'usage qu'on compte faire de l'édifice.

Abbaye de Silvacanne à La Roque-d'Anthéron (Bouches-du-Rhône)

M. Révoil transmet un devis des travaux que réclame l'abbaye de Silvacanne ; mais le préfet n'ayant pas encore répondu à la demande qui lui a été faite au sujet de la destination que recevra l'édifice, il est impossible de prendre un parti sur la dépense de 34 000 Francs proposée par l'architecte.

Le rapporteur, M. Mérimée, pense qu'il faudrait se borner à allouer une somme de 1 000 Francs pour la clôture du monument et écrire au préfet de la manière la plus pressante pour lui rappeler la demande d'informations déjà faite sur [blanc].

Église de Saint-Nectaire (Puy-de-Dôme)

M. Mallay fait connaître que la butte de l'ancien château de Saint-Nectaire qui domine l'église de cette Commune au Nord et masque complètement la vue de cet édifice doit être prochainement abattue par les soins de la Commune. Dans le but de dégager plus complètement l'église, le préfet du Puy-de-Dôme engage en ce moment la Commune à déplacer son cimetière, qui entoure l'église. La Commune pourrait peut-être disposer d'une somme de 600 à 1 000 Francs pour cette dernière dépense, et le préfet sollicite de l'État une subvention de 1 000 Francs pour compléter les ressources.

M. Mérimée, rapporteur, est d'avis que ce projet est excellent pour la conservation de l'église, et si la Commune pouvait contribuer à la dépense pour une somme de 1 000 Francs, le rapporteur proposerait de donner une somme égale.

La Commission partage cet avis.

Église Saint-Sauveur de Castelsarrasin (Tarn-et-Garonne)

Sur la proposition de M. Mérimée, la Commission rejette la demande du classement de l'église Saint-Sauveur de Castel-Sarrazin, proposée par M. Chaudruc de Crazannes.

Église de Tilloloy (Somme)

Sur le rapport de M. Mérimée, la Commission rejette une demande de secours adressée par le préfet de la Somme en faveur de l'église de Tilloloy. 80/15/009/8

Publication des archives de la Commission

M. Mérimée donne lecture à la Commission de la note qu'il a préparée sur le projet de publication des archives de la Commission. Cette note est approuvée.

Église de Saint-Thibault (Côte-d'Or)

Sur la demande de M. de Montalembert, la Commission décide qu'il sera pris des renseignements sur l'état de l'église de Saint-Thibault.

Église des Dominicains à Colmar (Haut-Rhin)

Sur la demande du même membre, la Commission prend la même décision à l'égard de l'église des Dominicains à Colmar.

29 janvier 1855
Présents MM. Mérimée, Caristie, Labrouste, de Laborde, de Montalembert, Vaudoyer, de Mercey, de Longpérier, Courmont.
Château-Gaillard (Eure)

Le secrétaire, M. Courmont, donne lecture à la Commission d'une lettre par laquelle M. le ministre des Finances informe le ministre d'État que parmi les dépendances du domaine de Vernon qui fait partie des biens restitués à l'État par le décret du 22 janvier 1852, se trouvent les ruines de Château-Gaillard. Il ajoute que, dans le cas où le ministre d'État jugerait que ces ruines peuvent être considérées comme un monument historique et à ce titre remises à son département, il désire savoir à quel agent il doit les remettre.

La Commission est d'avis de placer le monument sous la surveillance du sous-préfet des Andelys qui chargerait le garde-champêtre de la Commune de prendre soin du monument.

Donjon de Carentan (Manche)

La Société française pour la conservation des monuments, par l'organe de M. de Courmont, prévient le ministre d'État que la Commune de Carentan est dans l'intention de démolir prochainement le donjon de cette ville dont la porte romane offre de l'intérêt.

La Commission, sur l'avis de M. Mérimée, rapporteur, propose de recommander le donjon de Carentan aux 80/15/009/9 autorités locales.

Ancien Hôtel de ville de Caen (Calvados)

M. Mérimée, rapporteur. Le même correspondant prévient le ministre que le propriétaire d'une partie de l'ancien Hôtel de ville de Caen, monument intéressant de la Renaissance, est en train d'élargir et d'exhausser les fenêtres de cet édifice, sans égard pour le mérite de son architecture.

La Commission est d'avis que cette affaire regarde l'administration municipale de la Ville de Caen et qu'on ne peut tout au plus que lui conseiller d'acheter la partie du monument qui ne lui appartient pas encore. Il eût été du reste beaucoup plus simple à la Société française de s'adresser directement à l'administration municipale de Caen avec laquelle elle a des rapports constants.

Église Notre-Dame-du-Pré au Mans (Sarthe)

M. Mérimée, rapporteur, donne communication à la Commission d'un projet rédigé par M. Darcy pour la restauration de l'église du Pré au Mans, édifice fortement endommagé par les travaux que la Fabrique a fait exécuter sous la direction de M. l'abbé Tournesac. Le devis s'élève à 14 000 Francs.

Le rapporteur est d'avis d'ajourner l'affaire jusqu'à ce que les autorités locales aient fait connaître quel concours elles comptent prêter à cette restauration.

Murailles romaines du Mans (Sarthe)

M. Lenormant, rapporteur, signale l'existence au Mans de quatre tours romaines intactes, reliées par des courtines et surmontées d'édifices de la Renaissance, dont l'ensemble présente le plus bel aspect. M. le président pense que, si on achetait les masures qui empêchent de jouir de la vue de ces restes antiques et qu'on élargît la rue, la Ville en retirerait un avantage réel, car cela mettrait en évidence une de ses richesses.

La Commission, sur l'avis du rapporteur, propose de charger M. Darcy de donner un dessin de ces monuments.

Église de Saint-Martin-aux-Bois (Oise)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître à la Commission le projet rédigé par M. Verdier pour la restauration de l'église de Saint-Martin-aux-Bois. Il expose que, bien qu'il ne s'agisse que d'une dépense assez peu considérable, il ne sait pas si, au moment où le ministère d'État fait des sacrifices importants pour le département de l'Oise, il doit entreprendre la restauration des monuments de grand ordre, qu'il renferme en si grand nombre. Aussi, malgré tout l'intérêt que mérite cette petite église, le rapporteur croit devoir proposer l'ajournement jusqu'à un temps plus heureux. 80/15/009/10

La Commission partage l'avis du rapporteur ; seulement, elle propose, pour donner un témoignage d'intérêt, d'allouer 500 Francs pour l'entretien des verrières du XIIIe siècle tout entières en grisailles et très précieuses à conserver.

Église Saint-Jacques de Dieppe (Seine-Inférieure)

M. l'abbé Cochet expose dans un rapport au ministre que, depuis la construction d'un dallage en pierre sur les chapelles nord latérales de la nef de l'église Saint-Jacques de Dieppe, l'eau s'infiltre au sein des voûtes qui apparaissent toutes verdies à l'intérieur de l'édifice. Pour remédier à ce mal, le correspondant du ministère propose de revêtir le dallage d'une chape de plomb ou de zinc.

M. Mérimée, rapporteur, croit qu'il y a beaucoup d'exagération dans le rapport de M. l'abbé Cochet, il pense qu'il faudrait charger M. Viollet-le-Duc d'examiner l'édifice la première fois qu'il ira à Eu.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de Cognat-Lyonne (Allier)

M. Mérimée, rapporteur, met sous les yeux de la Commission un travail de M. Millet sur l'église de Cognat, auquel est joint un devis de 17 000 Francs.

Le rapporteur est d'avis d'ajourner jusqu'à ce que la Commune ait fait connaître les sacrifices qu'elle pourra faire pour la restauration de son église.

Église de Mouzon (Ardennes)

M. Mérimée, rapporteur, expose à la Commission la situation de l'église de Mouzon, monument de la première époque gothique, et dont la construction porte les traces des tâtonnements de l'art qui commençait alors. Le rapporteur croit la restauration de cet édifice très désirable, mais l'énormité de la dépense et la presque nullité des ressources locales lui paraissent rendre l'opération bien difficile. L'architecte, M. [Émile] Boeswillwald, dans son rapport, fait une description réellement effrayante de la situation de cette église ; le devis est divisé en deux parties, la 1ère comprend les travaux urgents de consolidation qui s'élèvent à 185 000 Francs, la 2e s'applique à la restauration des tours et monte à 215 000 Francs. Le président du Conseil général des Ardennes assure que le département est hors d'état de concourir à cette restauration, et il suppose que la Ville pourrait contribuer pour une somme de 50 000 Francs environ.

Dans la situation du fonds des Monuments historiques, le rapporteur ne sait comment proposer une pareille 80/15/009/11 allocation. Il est d'avis en conséquence de demander à l'architecte quelle est la somme la plus faible et le temps le plus long qu'il demanderait pour les travaux les plus urgents, et ceci connu, de prier M. le ministre d'État de vouloir bien accorder la somme, en réclamant le concours du ministère des Cultes.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de Morienval (Oise)

M. Mérimée, rapporteur, fait son rapport sur l'église de Morienval ; il fait connaître que c'est un monument très intéressant, mais qui appartient à un type d'architecture qui n'est pas rare, et dont le département de l'Oise offre un très grand nombre d'exemples remarquables. D'un autre côté sur un devis s'élevant à 53 000 Francs, la Commune ne peut parvenir à réunir qu'une somme de 15 000 Francs payable en dix ans. Resterait une somme de 40 000 Francs à la charge du ministère d'État. Or, cette somme est beaucoup trop considérable pour que M. le rapporteur en propose l'allocation. Quant à présent, il est d'avis d'ajourner, tout en demandant le concours du département et du ministère des Cultes.

La Commission adopte les conclusions du rapporteur.

Église Saint-Étienne de Beauvais (Oise)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître que les travaux de la porte et du bas-côté roman de l'église Saint-Étienne de Beauvais ont nécessité une dépense supérieure de 900 Francs aux évaluations premières de l'architecte. Cette somme reste due depuis l'achèvement des travaux.

Le rapporteur propose d'allouer la somme demandée.

Cet avis est partagé par la Commission.

Église d'Hennebont (Morbihan)

M. Mérimée, rapporteur, expose que les travaux exécutés à Hennebont sous la direction de M. Lambert sont bien faits et qu'il est nécessaire de les terminer. L'architecte vient d'adresser dans ce but un nouveau devis de 22 000 Francs. Sur le premier devis [la Commune a fait sic] de 68 500 Francs, la Commune a fait 23 500 Francs, le ministre des Cultes 15 000 Francs, le ministre de l'Intérieur 30 000 Francs. Aujourd'hui qu'on ne peut pas espérer le concours du ministère des Cultes.

Le rapporteur propose d'accorder 10 000 Francs pour continuer les travaux, à la condition que la Commune donnera 12 000 Francs dans le même but.

Conclusions adoptées.

Église de Mantes (Seine-et-Oise)

M. Mérimée, rapporteur, rappelle à la Commission qu'il a été accordé pour les premiers travaux de l'église de Mantes, 50 000 Francs par le ministre de l'Intérieur, 20 000 Francs par l'administration des Cultes et 22 000 Francs par la ville, total 92 000 Francs. Aujourd'hui pour l'exécution d'un devis supplémentaire de 47 000 Francs, la Ville offre 8 000 Francs.

Le rapporteur croit 80/15/009/12 que, si la Ville ne contribue pas pour 20 000 Francs au moins, il sera impossible de réunir les ressources nécessaires à l'exécution de cette deuxième partie du travail.

Église de Saint-Émilion (Gironde)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître un extrait du rapport de M. Abadie sur la situation du clocher de l'église de Saint-Émilion ; d'après les conclusions de ce travail, le rapporteur est d'avis d'accorder 4 000 Francs et de demander au ministère des Cultes le restant de la somme nécessaire aux travaux de restauration du clocher de l'église. Quant aux travaux qu'on se propose d'exécuter dans le reste de l'église le rapporteur pense que la Commission ne doit pas les encourager.

Ces conclusions sont approuvées.

10 mars 1855
Présents MM. Caristie, de Laborde, Questel, Labrouste, Blanche, Paul Lacroix, Mérimée, Lenormant, Courmont.
Château de Lavardin (Loir-et-Cher)

Le secrétaire, M. Courmont, met sous les yeux de la Commission les dessins que M. Breton, architecte, a préparés sur les ordres du ministre, d'après les ruines du château de Lavardin. La Commission exprime son contentement de la manière dont le travail a été exécuté : elle regrette seulement que le plan ait reçu une teinte un peu trop uniforme.

Église des Andelys (Eure)

M. de Laborde appelle l'attention de la Commission sur la situation des églises des Andelys.

Château d'Amboise (Indre-et-Loire)

Le secrétaire expose que M. le ministre des Finances demande à M. le ministre d'État de vouloir bien lui faire connaître son avis sur une demande que lui a adressée un sieur Grasset dans le but d'obtenir l'autorisation de prendre des empreintes sur les moulures et les sculptures du château d'Amboise.

La Commission consultée est d'avis qu'on ne devrait autoriser qu'un estampage, et encore devrait-il être fait par un homme très habile, car outre que la plupart des sculptures de la chapelle du château ne sont pas des dépouilles [sic], beaucoup de parties refaites en ciment ne résisteront pas à l'opération qu'on se propose de faire.

Église de Montmorency (Seine-et-Oise)

M. Lenormant, rapporteur, rappelle les précédents de l'affaire 80/15/009/13 de l'église de Montmorency. M. Danjoy avait dans l'origine présenté un devis de 125 000 Francs. La Commission effrayée du chiffre de la dépense ne crut pas devoir donner suite à l'affaire. Depuis, M. Questel a été chargé d'examiner l'affaire et de voir à quelle proportion le devis pouvait être réduit. De concert avec M. Danjoy, M. Questel a pensé qu'une somme de 65 400 Francs suffisait à la restauration essentielle, y compris la restauration des anciens vitraux qui figure dans le devis pour 27 000 Francs ; car, quant à la confection de vitraux neufs pour compléter la décoration et qui coûterait 21 000 Francs, il n'y a pas lieu de donner suite à ce travail.

Le rapporteur est d'avis que la Commission propose à S. E. M. le ministre d'État d'allouer 25 000 Francs en trois exercices pour la restauration de l'église et des vitraux de Montmorency. M. Maréchal resterait chargé de la restauration des anciens vitraux, et l'établissement de vitraux neufs serait rejeté.

La Commission partage l'avis du rapporteur.

Église Saint-Julien de Royaucourt (Aisne)

M. Mérimée, rapporteur, expose que l'église Saint-Julien de Royaucourt a une très jolie façade. Malheureusement, les réparations qu'elle demande doivent coûter 6 000 Francs et on ne peut espérer aucun concours de la part de la Commune qui n'a pas de ressources.

Le rapporteur est d'avis de ranger ce monument parmi ceux pour lesquels la Commission désirerait faire des propositions d'allocation, si M. le ministre ne lui avait pas recommandé de ne pas trop diviser le crédit.

La Commission partage l'avis du rapporteur.

Église d'Orbais (Marne)

Au sujet d'une réclamation relative à des travaux exécutés dans l'église d'Orbais, la Commission, sur le rapport de M. Mérimée, est d'avis qu'il est impossible que l'administration paie des travaux qu'elle n'a pas ordonnés et qui de plus ont été mal exécutés ainsi qu'il résulte du rapport de M. Millet.

Prieuré de Chantelle (Allier)

M. Mérimée, rapporteur, expose que la situation du prieuré de Chantelle est de telle sorte qu'une restauration équivaudrait en réalité à une reconstruction générale. Malgré l'intérêt qu'offre ce petit monument, le rapporteur croit qu'il n'y a pas lieu de s'en occuper.

La Commission partage cet avis.

Église Saint-Amable de Riom (Puy-de-Dôme)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître que M. Mallay écrit que les transepts et la coupole de l'église Saint-Amable 80/15/009/14 de Riom, lui inspirent des inquiétudes sérieuses. M. Viollet-le-Duc devant aller prochainement à Clermont pour examiner la cathédrale, M. Mallay demande qu'il soit chargé de voir Saint-Amable.

Sur la conclusion conforme du rapporteur, la Commission est d'avis de charger M. Viollet de préparer un rapport sur l'église de Riom.

Église de Châtel-Montagne (Allier)

M. Mérimée, rapporteur, rappelle à la Commission tout l'intérêt que présente l'église de Châtel-Montagne, et combien sa restauration serait désirable si des considérations financières n'en retardaient pas l'exécution. Malheureusement la situation très alarmante d'autres églises du département de l'Allier, de Souvigny par exemple, dont les toitures sont presque entièrement à refaire, et de Sainte-Menoux, pour laquelle on a fait des sacrifices considérables, empêcheront encore aujourd'hui de commencer ce travail.

Le devis rédigé par M. Millet, s'élève à environ 85 000 Francs. La première catégorie est de 29 000 Francs, la seconde, de 44 000 Francs, mais ces deux catégories peuvent être difficilement séparées. La dernière seule, de 12 000 Francs, pourrait être ajournée. On ne peut rien espérer du concours de la Commune, et l'on sait que les secours du ministère des Cultes sont à peu près insignifiants. Le ministère d'État devra donc prendre tout le travail à sa charge.

Le rapporteur, malgré ces difficultés, n'hésite pas à proposer l'adoption du projet en principe, sauf à en ajourner l'exécution à une époque plus favorable. Conclusions adoptées.

Cathédrale de Dol (Ille-et-Vilaine)

M. le ministre de l'Instruction publique recommande à son collègue du ministère d'État les verrières de la cathédrale de Dol.

M. Mérimée, rapporteur, rappelle à la Commission que M. Lambert vient d'être tout récemment chargé d'un travail sur ce monument ; comme il importe que les réparations des verrières ne soient pas trop ajournées, le rapporteur propose de presser M. Lambert de préparer son travail. Conclusions adoptées.

Église Saint-Victor de Marseille (Bouches-du-Rhône)

M. Mérimée, rapporteur, met sous les yeux de la Commission un projet de restauration de l'église Saint-Victor de Marseille, conçu dans un système en désaccord si complet avec le style général du monument qu'il serait imprudent de l'autoriser. Le rapporteur pense qu'il n'y a pas lieu de s'occuper du projet présenté, et il croit que, si l'administration se décidait à faire exécuter des travaux à Saint-Victor, elle devrait s'adresser à un architecte expérimenté. 80/15/009/15

La Commission approuve ces conclusions et est d'avis de conseiller à la Ville de Marseille de s'adresser à M. Coste.

Église de La Trinité à Caen (Calvados)

M. Mérimée, rapporteur, remet sous les yeux de la Commission l'affaire de l'église de La Trinité de Caen. Il rappelle que la Commission connaît l'empressement avec lequel la Ville de Caen s'est associée aux dépenses qu'exige la restauration de l'église de La Trinité. Elle a déjà consacré à ces travaux une somme d'environ 30 000 Francs, sur un premier devis de 90 000 Francs. 60 000 Francs restent donc à fournir pour l'exécution de cette catégorie. Le rapporteur propose que cette somme soit réservée sur les deux plus prochains exercices. En même temps et dans la prévision de l'érection de La Trinité en paroisse, on pourrait demander à M. le ministre des Cultes de prendre part à la dépense.

Ces conclusions sont approuvées.

21 avril 1855
Présents MM. Lenormant, de Laborde, Paul Lacroix, Mérimée, de Montalembert, Questel et Courmont.
Église de Saint-Thibault (Côte-d'Or)

Sur la demande de M. de Montalembert, la Commission est d'avis de demander à M. le préfet de la Côte-d'Or des renseignements sur la situation de l'église de Saint-Thibault.

Église Saint-Martin de Vendôme (Loir-et-Cher)

Le maire de Vendôme adresse au ministre la copie d'une délibération prise par la Fabrique de La Trinité de Vendôme par laquelle cet établissement accepte la propriété du clocher de l'ancienne église Saint-Martin et sollicite du gouvernement l'admission de cet édifice au nombre des Monuments historiques.

Sur le rapport de M. Mérimée, la Commission est d'avis que, l'église n'étant pas classée, ni le clocher non plus et ne méritant pas de l'être, l'administration des Monuments historiques n'a pas à intervenir dans la question qui regarde l'église Saint-Martin de Vendôme.

Peinture trouvée à Saint-Ouen de Rouen (Seine-Inférieure)

M. Mérimée, rapporteur, donne lecture d'une lettre par laquelle le préfet de la Seine-Inférieure informe le ministre d'État de la découverte qui vient d'être faite dans une chapelle de l'église Saint-Ouen de Rouen, d'une belle peinture murale représentant une Descente de croix. 80/15/009/16

Sur l'avis de M. Mérimée, la Commission propose de recommander la conservation de cette peinture et d'envoyer M. Denuelle pour qu'il en prenne une copie.

Fouilles à Faye-l'Abbaye (Deux-Sèvres)

La Société de statistique des Deux-Sèvres, demande au ministre de lui accorder une subvention qui lui permette de continuer les fouilles commencées au village de Faye-l'Abbesse près Bressuire.

M. Mérimée, rapporteur, rappelle que la Commission a, en matière de fouilles, les principes suivants :

1° n'en exécuter qu'avec des chances de trouvailles tout à fait exceptionnelles

2° les diriger ou en confier la direction à des personnes très au courant de ces sortes de travaux.

Le rapporteur ne voit pas, dans la demande adressée au ministre, que la localité déjà explorée promette de résultats très importants. Il ne croit donc pas qu'il y ait lieu d'accorder une subvention.

Conclusion adoptée.

Château de Chinon (Indre-et-Loire)

M. Mérimée, rapporteur, présente à la Commission l'historique de l'affaire du château de Chinon. Le 1er mai 1853, l'architecte de la Ville dressa un devis de la dépense à laquelle s'élèverait le travail de soutènement de la partie la plus menaçante du château, ce devis s'élève à 2 401 Francs 92. Il n'est donné aucune suite à ce travail. A la veille de la réunion du Conseil général, le même architecte rédige un devis de 89 811 Francs 25, à la fin duquel il rappelle son devis de dépenses urgentes de 2 401 Francs 92.

La troisième commission du Conseil général, chargée d'examiner l'affaire, trouve que le parti le plus simple serait d'aliéner. Cet avis est adopté par le Conseil général. Sur les observations du ministre au sujet de cette décision, le préfet nomme une commission, et le rapport de cette commission conclut à une allocation de l'État d'une somme de 21 000 Francs en deux exercices.

De son côté, le maire sollicite du ministre un secours de 12 000 Francs en quatre exercices et démontre l'impossibilité d'aliéner. Aucune offre de secours n'est faite par la Ville. Ainsi, pour éviter une dépense de 2 400 Francs, le Conseil général consent à la destruction du château de Chinon, et la Ville ne fait aucun effort pour le sauver. Le rapporteur est d'avis que toute cette affaire a été conduite par l'administration locale avec une bien fâcheuse légèreté. Il est impossible de s'en rapporter à l'agent-voyer qui ou n'a pas étudié la question ou est hors d'état de l'étudier. 80/15/009/17

Le rapporteur croit qu'il faut absolument avoir des renseignements précis et charger un des architectes attachés à la Commission de les prendre dans le plus bref délai.

La Commission approuve les conclusions de ce rapport et est d'avis de nommer une Commission dans laquelle serait un des architectes de la Commission qui se chargerait de faire un rapport sur l'affaire.

Abbaye du Thoronet (Var)

M. Mérimée, rapporteur, rappelle que la Commission a déjà donné son approbation au travail de M. Révoil, sur les réparations que réclame l'Abbaye du Thoronet. La dépense, dont il envoie le devis, s'élèvera à 6 191 Francs. Le Conseil général ayant mis à la disposition du préfet une somme de 1 500 Francs pour ces travaux, le rapporteur propose de demander à M. le ministre de vouloir bien accorder sur le crédit des Monuments historiques les 4 691 Francs nécessaires pour le complément de la somme des dépenses prévues.

Conclusions adoptées.

Église de Clamecy (Nièvre)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître que de nouveaux secours sont encore demandés pour l'église de Clamecy qui a déjà été l'objet de tant de devis et d'allocations supplémentaires. Un accident s'est manifesté que M. Lenormant croit pouvoir réparer avec 500 Francs, tandis que son Inspecteur estime la dépense à 10 000 Francs.

Le rapporteur croit qu'il serait nécessaire de faire une enquête sérieuse sur la situation du monument et il demande qu'un des architectes attachés au ministère en soit chargé et que M. Lenormant en soit averti.

La Commission partage l'avis du rapporteur et désigne M. Nicolle pour remplir cette mission.

Ancien Hôtel d'Escoville, Hôtel de ville de Caen (Calvados)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître les projets proposés par le préfet du Calvados pour l'acquisition par la Ville de Caen avec le concours du gouvernement de l'ancien Hôtel d'Escoville, actuellement en partie propriété particulière.

Le rapporteur est d'avis que le monument offre beaucoup d'intérêt, mais la dépense qu'il s'agit de combler est énorme et, dans un moment où l'administration a tant de peine à subvenir à la restauration des édifices classés, il lui semble bien difficile de trouver des fonds pour une acquisition nouvelle. Le rapporteur croit qu'il faudrait recommander au préfet d'instruire plus complètement l'affaire.

Cet avis est adopté.

Église de Lachalade (Meuse)

M. Mérimée, rapporteur, expose que la description de l'église de Lachalade, en faveur de laquelle le préfet de la Meuse 80/15/009/19 sollicite un secours, est trop confuse dans le rapport envoyé au ministre pour qu'on puisse juger de son importance ; dans l'état où est l'affaire, il est impossible d'accorder une allocation au monument, mais on pourrait peut-être demander qu'il fût étudié par un des architectes de la Commission.

Cette conclusion est approuvée. M. [Émile] Boeswillwald devra être chargé de préparer un rapport sur l'édifice.

Église Notre-Dame-la-Grande à Poitiers (Vienne)

M. Mérimée, rapporteur, fait part à la Commission d'une proposition de l'évêque de Poitiers relative à l'achèvement de la restauration de l'église Notre-Dame de Poitiers. Le rapporteur croit que la proposition de l'évêque de Poitiers doit être prise en considération :

d'un côté l'église de Notre-Dame a comme on sait une grande importance comme type de l'architecture poitevine ; de l'autre, en accordant une subvention assez faible à cet édifice, on s'assure les moyens de diriger convenablement l'emploi d'une somme beaucoup plus forte dont la Fabrique dispose.

Toutefois, avant de prendre une décision, le rapporteur est d'avis de demander à M. Joly un devis et un projet des travaux qu'il s'agit d'exécuter.

Église de La Chapelle-sur-Crécy (Seine-et-Marne)

M. Mérimée, rapporteur, expose que les travaux proposés aux abords de l'église de La Chapelle-sur-Crécy sont d'une utilité incontestable. Malheureusement, la somme que l'on demande au ministère d'État est considérable et, avant de faire un nouveau sacrifice pour un monument qui a déjà coûté beaucoup d'argent au gouvernement, il faudrait s'assurer que la Commune est hors d'état de concourir à la dépense.

Le rapporteur propose donc de la mettre en demeure.

Conclusion adoptée.

Église Saint-Quiriace de Provins (Seine-et-Marne)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître une demande de secours adressée en faveur de l'église Saint-Quiriace de Provins. Le rapporteur fait observer que cette église est un monument de premier ordre, tout à fait comparable pour la grandeur des dispositions aux plus beaux édifices du XIe siècle, et tout à fait digne de l'intérêt de l'administration. Les réparations que l'on réclame paraissent être des plus nécessaires. Toutefois, avant d'accorder la somme demandée, il semble au rapporteur à propos de constater très exactement la situation de l'édifice.

Il propose de charger M. Millet de cette mission.

Ces conclusions sont approuvées.

Pagode de Chanteloup (Indre-et-Loire)

Le secrétaire, M. Courmont, rapporteur, donne lecture à la Commission d'une lettre par laquelle M. le ministre des Finances propose au ministre d'État de lui remettre la propriété de la Pagode de Chanteloup qui n'est d'aucun intérêt pour le domaine et ne peut concerner que l'administration des Beaux-arts.

La Commission, consultée, est d'avis de répondre au ministre des Finances que l'administration des Monuments historiques ne pourrait qu'occasionnellement réparer cet édifice, mais qu'elle n'est en position ni de le garder ni de pourvoir à son entretien.

25 mai 1855
Présents : MM. Lenormant, Caristie, Paul Lacroix, Duban, de Pastoret, Mérimée, de Laborde, Courmont.
Publication des archives de la Commission

Sur la présentation qui lui en est faite par le secrétaire, la Commission approuve le projet de prospectus de la publication des archives proposé par M. Lemaître. La Commission donne également la planche gravée par M. Lemaître d'après le plan de l'église de Vézelay.

Église de Saint-Leu-d'Esserent (Oise)

M. Duban, rapporteur, rappelle la situation de l'église de Saint-Leu-d'Esserent, les craintes exprimées par M. Verdier, la décision prise par la Commission de prescrire le chaînage des parties menaçant ruine. M. Verdier présente aujourd'hui son projet de chaînage, le rapporteur le trouve mal étudié et mal conçu, dangereux même pour le monument qu'il a pour but de consolider.

Sur ce rapport, la Commission décide que M. Verdier sera invité à étudier à nouveau le projet de chaînage dont il s'agit.

Église d'Ennezat (Puy-de-Dôme)

Sur la demande de M. Mallay, M. Mérimée, rapporteur, propose de charger M. Viollet-le-Duc de se rendre à Ennezat, lorsque les travaux de la cathédrale de Clermont l'appelleront en Auvergne, pour y reconnaître l'état de l'édifice.

Ces conclusions sont approuvées.

Pierre de Champlitte (Haute-Saône)

M. Hutiner, médecin à Champlitte, offre de 80/15/009/20 donner à l'État une pierre armoriée dont il a fait la découverte et qui lui paraît remonter à une date très ancienne.

M. Mérimée, rapporteur, pense que s'il s'agit d'émaux incrustés sur une pierre, la découverte signalée par M. Hutiner est assez intéressante, et le fragment pourrait être convenablement placé au Musée de Cluny. En conséquence, le rapporteur propose de communiquer cette lettre à M. du Sommerard et de l'inviter à aviser aux moyens de faire venir la pierre.

Ces conclusions sont adoptées.

Église Saint-Antoine de Compiègne (Oise)

M. Mérimée, rapporteur, donne lecture à la Commission d'un rapport par lequel M. Verdier signale de mauvaises réparations exécutées à l'église Saint-Antoine de Compiègne. M. Mérimée pense qu'on pourrait donner communication de ce rapport aux autorités locales et les inviter à apporter plus de soin aux travaux de Saint-Antoine. L'édifice d'ailleurs ne lui paraît pas avoir assez d'importance pour qu'on lui accorde une subvention. Il faut seulement veiller à ce qu'il soit fait l'emploi le plus utile du legs que la Fabrique a reçu. Cet avis est partagé par la Commission.

Château de Saint-Sauveur-le-Vicomte (Manche)

Le préfet de la Manche adresse une nouvelle demande en faveur du château de Saint-Sauveur-le-Vicomte. Comme rien n'est changé dans la situation, les motifs qui ont fait rejeter la demande en 1851 et 1854 subsistent encore aujourd'hui.

Le rapporteur, M. Mérimée, propose à la Commission de confirmer les premières conclusions.

Conclusions adoptées.

Tour de Lérins à Cannes (Var)

Sur la proposition de M. Mérimée, la Commission est d'avis d'accorder pour les travaux que M. Révoil propose d'exécuter à la Tour de Lérins une somme de 2 250 Francs. Cette somme représente la dépense urgente d'un devis de 3 550 Francs.

Chapelle Sainte-Croix de l'abbaye de Montmajour à Arles (Bouches-du-Rhône)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance à la Commission d'une lettre de M. Révoil qui fait connaître la découverte qu'il vient de faire d'une inscription donnant la date de la dédicace de ce monument en 1019.

La Commission est d'avis de remercier M. Révoil de sa communication en le priant de vérifier lorsque 80/15/009/21 l'occasion s'en présentera si d'autres monuments du même pays et du même temps n'ont pas des inscriptions semblables.

Église de Sainte-Engrâce (Basses-Pyrénées)

M. Mérimée, rapporteur, expose que l'église de Sainte-Engrâce, par sa disposition originale et par sa date ancienne, mérite quelque intérêt. Les travaux qu'on propose pour la restauration sont motivés quelques-uns par des accidents fâcheux. Quant aux autres, ils semblent inutiles et même dangereux, car ils feraient perdre au monument tout son caractère.

Le rapporteur est d'avis qu'il est évident, à la seule inspection de ce projet et du devis aussi extraordinaire qui l'accompagne, qu'il y aurait un danger sérieux à laisser l'église de Sainte-Engrâce dans les mains de l'architecte qui les a rédigés. Le rapporteur propose de charger de ce travail M. [Émile] Boeswillwald qui a des travaux à Bayonne.

Cet avis est adopté par la Commission.

Église de Fenioux (Charente-Inférieure)

M. Mérimée, rapporteur, fait connaître que les restaurations proposées pour l'église de Fenioux lui inspirent une grande défiance. Elles ne sont indiquées d'ailleurs que d'une manière tellement vague qu'il est difficile de les apprécier. L'église de Fenioux étant un monument d'un grand intérêt, le rapporteur pense qu'il ne faudrait pas le laisser restaurer par un architecte inhabile.

Sur ce rapport, la Commission est d'avis de demander un rapport à M. Abadie.

Église de Marmoutier (Bas-Rhin)

Sur la demande du préfet du Bas-Rhin, M. Mérimée, rapporteur, est d'avis d'approuver les acquisitions projetées pour le dégagement de l'église de Marmoutier, et d'ouvrir à la Ville un crédit de 1 600 Francs pour acheter en son nom les maisons adossées au transept nord.

Le rapporteur croit qu'il est essentiel que l'acquisition ait lieu au nom de la Ville, afin d'obtenir des conditions moins onéreuses. Cet avis est adopté.

Église de Saint-Aventin (Haute-Garonne)

M. Mérimée, rapporteur, rappelle à la Commission l'intérêt que présente l'église de Saint-Aventin. Le rapporteur fait ensuite quelques observations sur le projet de M. Laval, qui lui paraît d'ailleurs très convenable. En supprimant du devis les dépenses qui ne sont pas du ressort des Monuments historiques, et la construction du clocher, qui n'est pas indispensable, le rapporteur réduit le devis à 10 000 Francs.

La Commission, sur le rapport de 80/15/009/22 M. Mérimée, est d'avis de transmettre à M. Laval les observations de la Commission en le priant de modifier son devis en ce sens.

Église de Noyon (Oise)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance d'un devis nouveau pour la continuation des travaux de Noyon. Le rapporteur est d'avis qu'avant d'autoriser la continuation des travaux en cours d'exécution, il est absolument essentiel de terminer la question pendante de la promesse non tenue par le ministre des Cultes et la Ville de Noyon, afin de liquider le déficit qui existe à la suite des premiers travaux.

Château de Chinon (Indre-et-Loire)

Sur la proposition de M. Lenormant, la Commission décide qu'une sous-commission se rendra à Chinon le samedi 9 juin pour y étudier la situation du château de cette ville.

Cette sous-commission sera composée de MM. Mérimée, Lenormant, Labrouste et Courmont.

30 juin 1855
Présents : MM. Lenormant, Mérimée, Duban, Labrouste, de Pastoret, de Longpérier et Courmont.
Église de Simorre (Gers)

Le secrétaire donne à la Commission une planche gravée destinée à faire partie de la publication des archives des Monuments historiques. Cette planche représente la façade de l'église de Simorre.

La Commission, sur cette communication, est d'avis que la gravure est trop poussée dans le sens pittoresque, que les parties dans la lumière ne sont pas assez simples, ni les arrêtes assez vives, en outre le bâtiment, où se trouve le petit porche, n'est pas à son plan.

Monastère de Sainte-Odile à Ottrott (Bas-Rhin)

Sur la proposition de M. Mérimée, la Commission est d'avis de charger M. [Émile] Boeswillwald d'examiner l'église du monastère de Sainte-Odile et de constater quelles seraient les réparations que devrait recevoir le monument.

Église de Juziers (Seine-et-Oise)

M. Mérimée, rapporteur, expose qu'il résulte du rapport 80/15/009/23 de M. Godeboeuf que les travaux nécessaires à l'achèvement de la restauration de l'église de Juziers s'élèvent à 6 891 Francs y compris ceux qui ne sont pas de première urgence, lesquels montent à 2 258 Francs.

Le rapporteur propose d'accorder pour les travaux de 1ère urgence une allocation de 4 500 Francs, et d'exiger comme condition que la Commune, qui a déjà contribué à la dépense, ainsi que le ministère des Cultes, prennent à leur charge le reste de la dépense.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de Boisney (Eure)

M. Lenormant, rapporteur, expose que l'église de Boisney est un des monuments les plus anciens du département de l'Eure et de la Normandie. La triple fenêtre de la croisée du sud, est un spécimen très intéressant de l'architecture antérieure à l'an 1000 ; et la nef doit remonter à une époque presque aussi reculée. La somme réclamée pour restaurer ce monument est peu élevée, et le rapporteur pense que le ministère d'État pourrait en prendre une part à sa charge.

Le rapporteur propose d'allouer 4 000 Francs sur les fonds du monument, à condition que le reste de la somme serait fait par la Commune et le ministère des Cultes. Quant aux pierres tombales qui proviennent de l'abbaye du Bec, le rapporteur croit qu'il vaudrait mieux les remplacer par des dalles ordinaires, et les placer, de même que celles que l'on conserve dans l'église Sainte-Croix de Bernay, dans la partie inférieure de la tour du Bec récemment restaurée.

Château de Chinon (Indre-et-Loire)

M. Mérimée, rapporteur, rend compte à la Commission des circonstances du voyage que la sous-commission a fait à Chinon pour y examiner la situation du château de cette ville. Le rapporteur expose que la Commission a constaté d'abord l'intérêt très réel qui s'attache à cette vieille ruine, et la grandeur ainsi que l'importance des constructions qui subsistent encore. La Commission a remarqué la perfection de l'appareil de presque toutes les parties conservées et leur solidité ne lui a pas paru contestable. Seulement du côté de la ville, les dégradations ont eu lieu sur quelques points à la base de plusieurs courtines. Le parement a été arraché et l'on peut concevoir quelques inquiétudes pour les portions de murailles au-dessus de ce parement. En visitant les jardins adossés au château, les membres de la sous-commission n'ont pas eu de peine à reconnaître que les marches des escaliers sont faites avec des pierres arrachées du parement. Ainsi les propriétaires qui montrent tant d'effroi ne devraient accuser que leur imprudence et même pourraient être 80/15/009/24 poursuivis. Malheureusement, l'époque à laquelle ces dégradations ont été commises ne peut être précisée.

Le rapporteur pense que le plus simple et le plus sûr serait de porter promptement remède à la situation actuelle et de prendre des mesures pour qu'à l'avenir le château soit respecté. Le rapporteur croit qu'il faudrait un devis. Il propose de désigner M. Lambert pour ce travail et pour surveiller les réparations, un architecte étranger étant préférable à tout autre. Dans l'opinion des deux architectes qui ont examiné le château, quelques milliers de francs suffiraient pour les réparations urgentes et pour prévenir tout accident.

La sous-commission croit que la Ville devrait prendre à sa charge une partie de la dépense, et d'après la bonne volonté qu'elle a remarquée de la part du maire de Chinon elle espère que ce concours pourrait être obtenu. En attendant un devis, la sous-commission propose d'accorder une somme de 2 000 Francs qui suffirait à réparer toutes les parties qui donnent de l'inquiétude.

Église Saint-Mexme à Chinon (Indre-et-Loire)

Sur la proposition de M. Lenormant, la Commission décide qu'il sera fait un dessin de la façade et du narthex de l'église de Saint-Mesme. Ce travail sera confié à M. [blanc]

Église de Rivière (Indre-et-Loire)

M. Lenormant, rapporteur.

Et quant à l'église de Rivière, la Commission demande que les dessins de ce monument soient exécutés par M. Nicolle et les travaux de restauration dirigés par M. Joly.

Église Saint-Just de Narbonne (Aude)

M. Mérimée, rapporteur, donne connaissance à la Commission d'un devis de travaux proposé par M. Laisné, architecte adjoint à M. Viollet-le-Duc, pour les réparations de l'église Saint-Just de Narbonne. Le rapporteur pense que les travaux proposés n'ont pas un caractère d'urgence tel qu'ils ne puissent être ajournés sans inconvénient à un moment où l'administration pourra disposer de ressources plus considérables.

Cet avis est partagé par la Commission.

Église Saint-Jacques de Dieppe (Seine-Inférieure)

M. Mérimée, rapporteur, donne lecture à la Commission du rapport rédigé par M. Viollet-le-Duc sur les travaux exécutés à l'église Saint-Jacques de Dieppe. Le rapporteur fait remarquer combien est fâcheuse la situation signalée par 80/15/009/25 M. Viollet. Il pense que des reproches peuvent être adressés à l'architecte, auteur des réparations, mais que la Ville en mérite également pour les travaux très imprudents exécutés dans la chapelle de Bon-Secours. M. Mérimée est d'avis que l'espèce de responsabilité qui pèse sur l'administration, qui a maintenu l'architecte, l'oblige à demander un secours nouveau pour l'église Saint-Jacques. La dépense prévue par M. Viollet pour la restauration des terrasses est de 8 000 Francs.

Le rapporteur propose d'accorder 4 000 Francs pour faciliter l'exécution de ce travail, mais en stipulant de la manière la plus formelle que la Ville se chargera du reste de la dépense, et qu'elle rétablira les murs de refond détruits dans la chapelle du nord, ou du moins qu'elle les remplacera par des arcs solides, et de façon à prévenir les accidents que M. Viollet-le-Duc a signalés.

Cet avis est partagé par la Commission.

Église de Saint-Leu-d'Esserent (Oise)

M. Duban, rapporteur, expose qu'il n'a qu'une seule observation à faire sur le deuxième projet proposé par M. Verdier, pour le chaînage de Saint-Leu-d'Esserent. Il pense qu'au lieu de l'écrou qui serre la tête de la chaîne à la hauteur des naissances des arcs des collatéraux, et dont le but est de maintenir les cornières proposées par M. Verdier, résultat qui serait difficilement atteint par ce moyen, il conviendrait mieux de réunir au moyen d'une embrasse en fer le faisceau des moulures auxquelles serait préalablement appliquée une garniture en bois. La chaîne, dans ce cas, reposerait sur les tailloirs des chapiteaux, et on éviterait ainsi l'altération qui résulterait pour le pilier du percement de la chaîne, de la pose de l'écrou et des cornières.

Cet avis est adopté par la Commission.

Musée de moulage projeté à l'École des Beaux-arts à Paris (Seine)

Sur la proposition de M. Mérimée, la Commission décide que le rapport anciennement rédigé par elle dans le but de demander que les terrains de l'ancien Hôtel Mazarin fussent réunis en tout ou en partie à l'École des Beaux-arts, pour augmenter la superficie de ses dépendances, sera mis sous les yeux du ministre d'État. La Commission, en faisant cette démarche, est dans l'intention d'obtenir qu'on ajoute à l'École des Beaux-arts des salles dans lesquelles on pourrait réunir les moulages si nombreux exécutés depuis quelques années dans les édifices du Moyen Âge à ceux qui sont dispersés de toutes parts en ce moment. 80/15/009/26

24 septembre 1855
Présents : MM. Lenormant, de Laborde, de Montalembert, Delacroix, Questel, Mérimée, de Longpérier, Courmont.
Église de Mantes (Seine-et-Oise)

M. Mérimée, rapporteur, propose d'allouer une somme de 8 000 Francs pour complément des travaux de la tour nord de l'église de Mantes et de communiquer le devis de M. Durand relatif à la tour sud à l'administration municipale en lui faisant observer que l'allocation qu'elle a votée pour cet objet est absolument insuffisante et que le ministère d'État ne peut prendre à sa charge le déficit qui reste à combler.

Ces conclusions sont approuvées par la Commission.

Église de Gassicourt (Seine-et-Oise)

M. Durand, architecte de l'église de Gassicourt, fait connaître que les travaux ont dépassé de 3 580 Francs l'évaluation de son devis.

M. Mérimée, rapporteur, propose d'accorder la somme demandée justifiée par l'importance des réparations exécutées, tout en adressant à l'architecte un blâme sévère pour n'avoir pas plus tôt averti l'administration de l'état des travaux, et de la nécessité de poursuivre au-delà des prévisions.

Conclusions approuvées.

Crypte de l'église de Clermont (Puy-de-Dôme)

M. Mérimée, rapporteur, met sous les yeux de la Commission le plan d'une crypte et d'une chapelle souterraines récemment découvertes par les soins de M. Mallay, architecte, dans la cathédrale de Clermont-Ferrand.

M. Mérimée propose de remercier M. Mallay de la communication, la conservation du monument concernant l'administration des Cultes.

Avis approuvé.

Pagode de Chanteloup (Indre-et-Loire)

M. Mérimée, rapporteur, regrette vivement qu'on ait inscrit la Pagode de Chanteloup parmi les Monuments historiques, ce qui autorise M. le ministre des Finances à insister pour obtenir un crédit sur le fonds des Monuments pour la restaurer. Le rapporteur pense que, si la Commission trouvait que cette construction mérite de l'intérêt, on pourrait prendre quelques mesures pour appliquer à la conservation une partie des bonnes mains données par les touristes. Dans tous les cas, si le ministère d'État avait l'intention de prendre l'édifice à sa charge, il y aurait lieu de charger un architecte d'évaluer la dépense, car on ne peut regarder comme un devis le travail de l'Inspecteur des forêts de la Commune. 80/15/009/27

La Commission, sur la proposition d'un de ses membres, désirerait qu'on fît vérifier s'il est vrai que les noms des visiteurs de Chanteloup pendant la disgrâce du duc de Choiseul sont réellement gravés sur des plaques de marbre qui auraient été retournées. La Commission est également d'avis de demander à M. Joly une estimation des dépenses nécessaires.

Église de Bougival (Seine-et-Oise)

Sur la proposition de M. Mérimée, la Commission renvoie à l'examen de M. Questel une demande adressée par le préfet de Seine-et-Oise en faveur de l'église de Bougival.

Château de Coucy (Aisne)

M. Mérimée, rapporteur, communique à la Commission un rapport de M. Viollet-le-Duc sur la situation du château de Coucy. Le rapporteur pense qu'on ne peut avoir trop de sollicitude pour la conservation des ruines de ce monument qui offre plus de renseignements qu'aucun autre, pour l'histoire de l'art, indépendamment des vestiges sculptés excessivement remarquables par la beauté de l'exécution. M. Mérimée appuie donc de tous ses voeux les propositions de M. Viollet-le-Duc et propose d'allouer les 28 600 Francs demandés. Seulement, le rapporteur croit qu'on pourrait tenter d'obtenir le concours de la Ville de Coucy fort intéressée à la conservation de cet admirable monument.

La Commission adopte les conclusions du rapporteur.

Église Saint-Amable de Riom (Puy-de-Dôme)

M. Mérimée, rapporteur, donne lecture du rapport que M. Viollet a adressé au ministre d'État au sujet de l'église Saint-Amable de Riom. M. Viollet indique l'ordre qu'il serait bon de suivre dans l'exécution de la restauration proposée.

Le rapporteur propose d'adopter en principe que les indications données par M. Viollet-le-Duc seront suivies, et de demander à M. Mallay et au préfet du Puy-de-Dôme des renseignements sur la dépense présumée et les moyens d'y faire face.

Cathédrale de Dol (Ille-et-Vilaine)

Sur l'avis de M. Mérimée, la Commission ajourne l'examen de cette affaire jusqu'à la production des dessins que M. Lambert doit préparer.

Liste des monuments de la Somme

M. Mérimée, rapporteur.

Sur la proposition du préfet de la Somme, la Commission rectifie la liste des monuments classés du département de la Somme. Cette liste sera composée à l'avenir de la 80/15/009/28 manière suivante :

arrondissement d'Amiens :

cathédrale d'Amiens,

tour du Logis du Roi à Amiens,

église Notre-Dame d'Amiens,

château de Boves,

abbaye de Corbie,

tombeaux de l'église de Saint-Germain-sur-Bresle,

église de Champs-au-Val,

Porte Mortarieu à Amiens,

tombeaux des Trois martyrs à Sanes,

Camps de César à Triancourt, à l'Étoile, à Liercourt et à Prequigny.

arrondissement d'Abbeville :

collégiale Saint-Vulfran à Abbeville,

château de Rambures,

abbaye de Saint-Riquier,

chapelle de Saint-Esprit à Aue,

vitraux de l'église de Pont-Rémy,

église de Gamaches,

arrondissement de Doullens :

maison des Templiers (Hôtel de ville) à Domart,

portail de l'église de Mailly,

église de Beauval,

abbaye de Bertheaucourt,

arrondissement de Montdidier :

église d'Ailly-sur-Noye et tombeau de Jean Haubourdin,

tombeau de Jean de Hangest,

tombeau de Raoul de Crépy à Montdidier,

église de Folleville, château de Folleville,

portail et vitraux de l'église Saint-Pierre à Roye,

église de Tilloloy,

arrondissement de Péronne :

Menhir à Doigt, château de Ham, crypte de l'église de Ham, portail et crypte de l'église de Nesles, portail de l'église d'Athies.

Église de Rivière, église Saint-Mesme à Chinon (Indre-et-Loire)

Sur la proposition du secrétaire, M. Courmont, rapporteur, la Commission est d'avis de charger M. Lambert de l'exécution des dessins de l'église de Rivière et de l'église Saint-Mesme à Chinon. 80/15/009/29

Abbaye de Saint-Évroult (Orne)

La Commission est d'avis de charger M. [V.] Ruprich-Robert de la rédaction d'un rapport sur l'ancienne abbaye de Saint-Évroult (canton de La Ferté-Fresnel).

La séance est levée.

22 décembre 1855
Présents : MM. Caristie, de Laborde, Paul Lacroix, Questel, Vaudoyer, Lenormant, Mérimée, de Longpérier, Mercey, de Pastoret, Labrouste.
Proposition d'un crédit d'un million pour les travaux des Monuments historiques :

Affaires générales. Crédit extraordinaire.

M. Mérimée donne lecture à la Commission d'un rapport au ministre qu'il a préparé pour demander qu'un crédit d'un million soit accordé, soit sur le budget de l'État, soit au moyen d'un arrangement avec le ministre de l'Intérieur, sur le fonds de 10 000 000 Francs mis à la disposition de ce dernier afin de donner immédiatement du travail aux ouvriers du bâtiment.

Les termes du rapport sont approuvés par la Commission qui décide que ce travail sera mis le plus tôt possible sous les yeux du ministre.

Fouilles à Réaup (Lot-et-Garonne)

M. Mérimée, rapporteur, donne communication d'une note de M. le préfet de Lot-et-Garonne relative aux fouilles exécutées dans la Commune de Réaup. Le préfet fait connaître que la découverte est peu importante et se borne à des fragments de mosaïque, des briques et quelques pierres sculptées.

M. Mérimée ne pense pas qu'il y ait lieu d'accorder de subvention. Avis adopté.

Église de Mézin (Lot-et-Garonne)

M. Mérimée, rapporteur, expose que l'église de Mézin, pour laquelle le préfet de Lot-et-Garonne est en instance, offre quelque intérêt, mais qu'elle est loin de mériter les sacrifices qui seraient nécessaires pour la restaurer convenablement. Le devis est divisé en trois catégories dans chacune desquelles figurent des articles évidemment classés sans aucun égard à leur degré d'urgence relative. Ainsi le premier s'applique à la construction d'une sacristie. Or ni la Fabrique, ni la Ville ne peuvent contribuer en aucune façon à la dépense. Dans cet état de choses, le rapporteur croit que le gouvernement ne peut accepter une charge pour un monument d'une importance secondaire.

En conséquence, il propose de rejeter la demande adressée par le préfet.

Cet avis est partagé par la Commission. 80/15/009/30

Église de Javarzay (Deux-Sèvres)

Dans un rapport du 22 juillet 1853 au sujet de l'église de Javarzay M. Mérimée, rapporteur, avait proposé d'accorder 4 000 Francs sur un devis de 13 000 Francs, dans le cas où le ministère des Cultes accorderait les 4 500 Francs qui manquaient encore. Le ministre des Cultes vient d'allouer 3 000 Francs.

Le rapporteur est d'avis de ne rendre l'allocation promise définitive que quand la Commune se sera chargée du restant de la dépense.

Avis adopté.

Église Notre-Dame de Melun (Seine-et-Marne)

M. Mérimée, rapporteur, donne lecture d'une lettre par laquelle Monseigneur l'évêque de Meaux, correspondant de la Commission, demande que la tour de Renaissance de l'église Notre-Dame de Melun, que l'architecte se propose de remonter telle qu'elle était avant la restauration, soit remplacée par une tour romane semblable à celle qui vient d'être refaite. M. Millet, dans un rapport fort bien motivé, rappelle que les deux derniers étages de la tour méridionale rappellent par leur disposition principale la forme de la tour romane qui lui est opposée, que cette tour porte une salamandre et les chiffres de François Ier ; que les ouvrages effectués dans l'édifice pendant le XVIe siècle donnent l'explication des flèches en charpente dessinées par Israël Sylvestre, et dont le ministre vient d'autoriser la réédification, sans parler de la question d'économie qu'on doit cependant considérer puisque le crédit sera à peine suffisant pour faire face à la dépense.

d'après ces motifs, M. Mérimée propose de refaire la flèche dans le style du XVIe siècle, avec les matériaux déposés qui pourront être remis en oeuvre.

Avis adopté.

Église Saint-Maclou de Bar-sur-Aube (Aube)

Une demande de secours est adressée en faveur de l'église Saint-Maclou à Bar-sur-Aube.

M. Mérimée, rapporteur, rappelle que l'église est intéressante, mais le refus absolu de concours de la Fabrique et de la Ville laisserait à la charge du ministère d'État toute la dépense évaluée à environ 16 000 Francs.

Le rapporteur croit qu'il y a lieu de rejeter la demande du préfet de l'Aube en lui faisant observer que l'administration ne peut supporter seule tous les frais de réparation d'une église paroissiale.

M. Mérimée ajoute qu'il serait à propos de charger 80/15/009/31 M. Millet d'examiner la situation de l'édifice, le devis transmis par l'architecte du département n'étant pas rédigé avec beaucoup de clarté et ne suivant pas un ordre convenable pour les réparations proposées.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de Bougival (Seine-et-Oise)

M. Questel, rapporteur, expose que les seuls travaux qui pourraient être faits dans le clocher de Bougival, dans le but d'éviter la chute des pierres, et dont l'exécution ne pourrait cependant avoir lieu qu'au printemps prochain, consisteraient simplement à refaire en ciment romain les joints de la flèche à l'extérieur et à l'intérieur, afin d'empêcher les infiltrations et pour consolider certaines pierres qui menacent de se détacher. Ce travail n'aurait d'autre but que de permettre à l'édifice d'attendre le moment où la reconstruction pourra être entreprise.

La Commission est d'avis que, si la Commune ne peut prendre cette dépense à sa charge, elle doit s'adresser au ministre des Cultes.

Tombeau de Clisson à Josselin (Morbihan)

M. Mérimée, rapporteur, expose qu'on a commencé par demander 700 Francs pour contribuer à la restauration du tombeau de Clisson. Puis il a fallu ajouter un nouveau secours. Après plusieurs allocations montant ensemble à 2 800 Francs, on réclame encore un secours de 1 889 Francs pour terminer.

Le rapporteur est d'avis de laisser au département du Morbihan le soin d'achever cette oeuvre.

Cet avis est partagé par la Commission.

Église du Mas-d'Agenais (Lot-et-Garonne)

Le secrétaire, M. Courmont, rapporteur, rappelle que, sur un rapport de M. de Laborde du 4 avril 1851, il avait été réservé sur le crédit une somme de 10 000 Francs, en attendant que M. Abadie ait rendu compte à la Commission des travaux qu'il y aurait à exécuter en première ligne. Cette somme a été reportée d'année en année sur les exercices qui se sont succédé depuis cette époque sans que l'architecte commissaire ait remis son devis. Aujourd'hui M. Abadie envoie son travail qui porte la dépense à 19 000 Francs.

Le rapporteur pense qu'il y a lieu d'allouer le crédit demandé par M. Abadie, aussitôt que les ressources le permettront.

Cet avis est adopté. 80/15/009/32