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1882
1881
1883
9 juin 1882

La séance est ouverte à 15 h30 sous la présidence de M. Proust, vice-président. Sont présents : MM. de Baudot, [Émile] Boeswillwald, Castagnary, Charton, Darcy, Dreyfus, Gautier, Geoffroy-Dechaume, Laisné, Lameire, de Lasteyrie, Liouville, Lisch, Henri Martin, de Mortillet, Poulin, Ruprich-Robert, du Sommerard, Steinheil, Tétreau.

M. le président donne la parole au secrétaire pour la lecture du procès-verbal. M. le ministre et M. le directeur général des Beaux-arts entrent dans la salle des séances. M. le ministre prend la présidence.
Le procès-verbal de la séance du 5 décembre est lu et adopté.
Hommage du ministre à M. Quicherat

M. le ministre qui a déjà rendu un hommage public à la mémoire de M. Quicherat, rappelle les titres de ce maitre éminent dont la mort laisse un vide qui ne sera pas comblé.

M. le ministre s'informe de ce qui a été fait pour la restauration de :

Abreuvoir de Marly (Seine-et-Oise)

dont la Commune a sollicité le secours de l'État. M. [Émile] Boeswillwald rappelle qu'un rapport avait été demandé autrefois à M. Millet qui est mort avant de l'avoir rédigé.

M. le directeur des Bâtiments civils s'engage à faire dresser un projet par M. Lafollye.

L'ordre du jour appelle la discussion sur l'affaire de :

Abbaye de Saint-Bertin à Saint-Omer (Pas-de-Calais)

La Municipalité propose le financement d'une rue aboutissant à l'enclos de l'Abbaye et demande l'autorisation de démolir le mur de la nef et les parties subsistant du transept nord. La tour seule serait conservée dans son état actuel. L'administration municipale se fonde en outre, pour appuyer la nécessité de cette démolition, sur les dangers que présenterait actuellement l'état des ruines pour la sécurité publique.

M. l'Inspecteur général Ruprich-Robert, à la suite de l'examen auquel il s'est livré sur place, déclare que les ruines tout entières de l'Abbaye de Saint-Bertin présentent un intérêt spécial du point de vue de l'art, et qu'au point de vue pittoresque la Ville en peut aisément tirer le plus beau parti, que ces constructions sont en très bon état de conservation et ne présentent aucun danger pour la sécurité publique, à l'exception de quelques sommets ou amortissements qu'il y aurait lieu de retrancher ou de consolider, qu'il serait facile de modifier le projet d'alignement de la rue nouvelle, en reportant l'arrivée de celle-ci d'environ 15 mètres vers l'est, et que même l'alignement proposé n'impliquerait nullement la démolition 80/15/011/333 du transept.

M. le rapporteur signale, d'autre part, la Tour Saint-Bertin comme ayant besoin de réparations urgentes dans sa partie supérieure, dont la Municipalité n'est point préoccupée, et conclut au rejet de la demande de cette dernière.

M. Henri Martin invoque la valeur historique du monument.

M. [Victor] Ruprich-Robert en fait ressortir le caractère tout à fait exceptionnel : c'est la reproduction de certains édifices de l'Angleterre et à ce titre c'est un spécimen unique dans notre pays.

Les conclusions du rapport sont adoptées.

Église Saint-Ouen à Rouen (Seine-Inférieure)

La Fabrique demande l'autorisation d'établir un calorifère dans cet édifice. Deux projets sont en présence.

Le premier, dressé par MM. Geneste et Herscher, ingénieurs, évalue la dépense à 46 200 Francs que la Fabrique serait en mesure de fournir à elle seule, mais son exécution entraînerait de graves inconvénients, tels que la transformation de l'édifice sur un point donné et l'obstruction du cloître dont les fondations seraient gravement atteintes.

Le deuxième, rédigé par M. Sauvageot et qui s'élève à 70 000 Francs, semble devoir donner un meilleur résultat : il place le foyer au centre de l'édifice et le conduit de fumée à l'extérieur, dans l'angle du transept et de l'Hôtel de ville, dont il semblerait faire partie.

M. [Victor] Ruprich-Robert est d'avis d'approuver ce 2e projet et d'inviter la Fabrique à l'adopter, bien que le chiffre de la dépense dépasse de beaucoup les ressources actuelles de la Fabrique.

Conclusions adoptées.

Église de Graville-Sainte-Honorine (Seine-Inférieure)

La Commune sollicite pour la seconde fois le secours de l'État pour la reconstruction du mur de soutènement du cimetière qui entoure une partie de l'église. M. Ruprich-Robert, rapporteur, reconnaît que la Commune est justement préoccupée des dangers d'éboulement qui menacent les sépultures et qu'elle est dans l'impossibilité de payer les dépenses d'une reconstruction du mur, mais il maintient les conclusions de son premier rapport, à savoir que le mur en question est à une trop grande distance de l'église pour qu'il y ait lieu de s'inquiéter pour cet édifice des résultats de l'accident, et qu'en conséquence la dépense ne saurait en aucun cas être mise à la charge du ministère des Beaux-arts.

Après avoir pris connaissance des plans du projet, la Commission adopte les conclusions du rapport. 80/15/011/334

Église Saint-Urbain de Troyes (Aube)

M. Selmersheim présente un nouveau devis de 444 459 Francs pour la continuation des travaux de restauration de cet édifice. D'autre part les travaux du premier devis, évalué à 322 887 Francs et mis entièrement à la charge de l'État, ont entraîné un surcroît de dépense de 44 027 Francs.

M. Ruprich-Robert, rapporteur, regrette que M. Selmersheim n'ait pas fait connaître cette situation avant d'engager l'État dans ce surcroît de dépense, mais il conclut à la mise à la disposition de l'architecte de la dite somme, en ce qui concerne le nouveau devis ; il est d'avis de n'approuver, quant à présent, que le premier chapitre s'élevant à 97 030 Francs et comprenant l'achèvement du choeur, et de demander à la Ville de contribuer à la dépense dans la proportion du quart pour la continuation des travaux.

Ces conclusions sont adoptées.

Remparts d'Avignon (Vaucluse)

M. l'architecte Révoil, avant d'adresser à M. le ministre le devis général qui lui a été demandé pour la continuation des travaux de restauration des remparts d'Avignon, soumet à son examen un projet comprenant le percement d'une porte près de la porte Saint-Lazare et la restauration de celle-ci.

M. le rapporteur [Victor] Ruprich-Robert est d'avis que ce projet est susceptible d'être adopté, à la condition que l'architecte étudie la nouvelle porte de façon à ne pas laisser supposer qu'elle a toujours fait partie de l'enceinte, et que la dépense concernant cette partie du projet et s'élevant à 3 796 Francs soit entièrement à la charge de la Ville.

En ce qui concerne la dépense de la restauration de la Porte Saint-Lazare et du rempart entre les deux portes, évaluée à 14 290 Francs, M. le rapporteur propose de n'allouer à la Ville que la moitié de cette somme, au lieu des deux tiers qu'elle demande à l'État de lui accorder.

La Commission adopte ces propositions.

Église de Bonneval (Eure-et-Loir)

M. l'Inspecteur général [Victor] Ruprich-Robert s'est rendu compte, sur place, de la destruction de cet édifice et a constaté le danger sérieux qu'elle présente. Il a constaté, d'autre part, que cette situation était due aux dispositions vicieuses adoptées par l'architecte ; que l'édifice, tout en présentant un certain intérêt, n'était pas un type indispensable à conserver ; qu'enfin, avec une dépense très considérable, on n'arriverait pas à un résultat vraiment satisfaisant. Dans ces conditions, M. le rapporteur propose le déclassement de l'église de Bonneval. 80/15/011/335

M. de Lasteyrie est d'avis qu'avant de déclasser, on fasse relever les parties intéressantes de l'église.

La Commission ajourne l'affaire jusqu'à la production de photographies.

Porte Saint-Georges à Nancy (Meurthe-et-Moselle)

M. [Émile] Boeswillwald rappelle les précédents de l'affaire.

M. le ministre des Arts a envoyé à Nancy M. Pillet, Inspecteur de l'Enseignement du dessin, étudier s'il ne serait pas possible de conserver la Porte Saint-Georges tout en donnant satisfaction au voeu du Conseil municipal de créer un débouché suffisant pour la circulation entre la Ville et le faubourg Saint-Georges.

M. Pillet a examiné à cet effet trois projets, plus celui de la Municipalité lequel entraîne la démolition de la Porte. Mais il n'a point étudié la solution proposée par la Commission des Monuments historiques qui prenait pour base le percement d'une rue longeant la porte du côté de l'Hôtel de la Chartreuse.

M. [Émile] Boeswillwald demande l'examen de cette solution.

M. le ministre fait observer que la question est arrivée à l'état aigu et que la situation menace de prendre les proportions d'une crise municipale.

M. Proust demande à quel prix les experts évaluent la démolition de la Porte.

M. [Émile] Boeswillwald répond que cette dépense est évaluée à 25 000 Francs mais que l'estimation lui paraît très insuffisante. Il met sous les yeux de la Commission le tracé des divers projets et fait connaître les évaluations de M. Pillet et des experts pour chacun d'eux.

Il donne ensuite lecture du rapport détaillé de M. Pillet sur la question.

M. le ministre demande s'il importe de conserver la Porte tout entière, s'il ne suffirait pas de n'en conserver que la façade, qui est la partie la plus intéressante, en la transportant autre part.

M. [Émile] Boeswillwald répond que l'ensemble du monument constitue un plan de défense, et qu'en conséquence l'intérêt s'attache au monument entier. Il estime d'ailleurs que la façade ne pourrait pas être facilement transportée.

M. Proust demande si, dans le cas d'adoption du projet de la Commission, le mur latéral ne nécessiterait pas des travaux. Il rappelle d'autre part que le maire de Nancy aurait dit qu'en cas d'adoption du projet n° 4 qui rectifie l'alignement de la route Nationale, les Travaux publics contribueraient sans doute à la dépense.

M. le ministre appelle l'attention de la Commission sur les conséquences du classement, il entraînera la restauration du monument et la réfection de l'un des côtés. Il croit devoir faire part également des propositions de la Ville qui demande 80/15/011/336 la substitution du classement de la Porte Saint-Nicolas au classement de la Porte Saint-Georges, afin de pouvoir donner suite à ses projets sur cette dernière.

Cette proposition est repoussée.

M. Proust exprime l'avis de faire étudier le projet de la Commission par une personne étrangère à l'administration et de faire dresser par un architecte un devis de la restauration de la porte et de la mise en état du parement qui serait découvert ; il y aurait lieu en même temps de faire entendre à l'administration municipale que l'État se propose de restaurer la Porte.

M. le ministre approuve ces propositions qui sont mises aux voix et adoptées.

Temple de Diane à Nîmes (Gard)

M. Révoil soumet à l'examen de la Commission un devis des travaux de consolidation très urgents à exécuter au Nymphée de Nîmes. La dépense est évaluée à 23 682 Francs et s'applique à la restauration des deux arcs avec leurs piliers qui forment l'entrée des galeries latérales du temple, à la réfection du piédestal de la colonne et du pilastre formant l'angle à droite du fond de la grande nef, à la reconstruction de l'arc d'entrée et à divers autres travaux ayant pour but de consolider l'édifice et d'assurer l'écoulement des eaux pluviales qui seraient déversées dans l'aqueduc antique et le long des murs du temple.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose d'accorder 15 000 Francs pour cette entreprise sur le crédit des Monuments historiques, à la condition que la Ville fournira la somme complémentaire de la dépense, soit 8 682 Francs. Conclusions accordées [sic].

Tapisseries de Boussac (Creuse)

La Municipalité de Boussac, à qui l'État avait offert en 1877 une allocation de 20 000 Francs en échange des tapisseries qu'elle possède, serait aujourd'hui disposée à les lui céder moyennant une indemnité de 25 500 Francs.

M. du Sommerard estime que, même à ce chiffre, l'évaluation n'est point exagérée et qu'il y a un très grand intérêt à assurer la conservation de ces précieuses tapisseries en les plaçant dans un Musée de l'État.

Conformément à ces conclusions, la Commission propose à M. le ministre d'autoriser M. du Sommerard à assurer l'exécution de cette transaction et à procéder à l'enlèvement et au transport des tapisseries dont il s'agit.

La Commission ajourne au vendredi suivant la continuation de l'ordre du jour. La séance est levée à 5 h 15. 80/15/011/337

7 juillet 1882
La séance est ouverte à 9 h 30 sous la présidence de M. le ministre. Sont présents : M. le directeur général des Beaux-arts, MM. Abadie, [Émile] Boeswillwald, Bruyerre, de Caix de Saint-Aymour, Darcy, Dreyfus, Geoffroy-Dechaume, Lameire, de Lasteyrie, Lisch, Henri Martin, de Mortillet, Ouradou, Poulin, Ruprich-Robert, du Sommerard, Steinheil. M. le préfet de la Seine et M. de Baudot s'excusent par lettre de ne pouvoir assister à la séance. M. Liouville qui s'est fait excuser pour la première partie de la séance arrive à 11 h 30.
Le procès-verbal de la séance du 9 juin est lu et adopté.

M. le ministre appelle la discussion de l'affaire de la :

Porte Saint-Georges à Nancy (Meurthe-et-Moselle)

M. [Émile] Boeswillwald fait connaître le résultat des nouvelles études de M. Pillet. L'établissement d'un passage pour le tramway à côté de la porte entraînerait une dépense d'environ 57 000 Francs. M. le rapporteur estime que, dans ces conditions, la porte pourrait être conservée.

M. le ministre demande à M. [Émile] Boeswillwald s'il a étudié la question de la restauration des deux façades, dont la dépense serait à la charge de l'État.

M. [Émile] Boeswillwald ne s'est préoccupé que du projet de passage, il va faire une étude de la restauration après examen de laquelle M. le ministre prendra une décision.

M. le ministre donne la parole à M. Bruyerre qui a des propositions à faire au sujet de la conservation des restes intéressants du :

Palais des Tuileries à Paris (Seine)

M. Bruyerre fait l'historique de la construction du Palais, il estime que l'on pourrait conserver non seulement des détails, mais des parties d'ensemble du Palais de Philibert Delorme, peut-être même serait-il possible de le reconstruire, d'après les plans de cet architecte, tel qu'il fut sous Henri IV, en faisant de cette reconstruction une des clauses du cahier des charges de la Société qui s'est constituée pour l'appropriation du Parc de Saint-Cloud.

M. le ministre croit qu'il ne faut pas viser si haut ; il demande si l'on pourrait faire emploi des parties existantes dans la construction du Palais nouveau.

M. Bruyerre ne le pense pas : l'ancien Palais des Tuileries n'est pas construit dans les proportions des nouvelles parties du Louvre.

M. du Sommerard propose de remonter à Cluny les parties du rez-de-chaussée de Philibert de l'Orme. L'idée d'un cloître à établir autour du jardin a été admise depuis longtemps 80/15/011/338 ce serait l'application de cette idée.

M. Abadie estime qu'il y aurait à étudier un ensemble dans lequel trouveraient leur emploi toutes les parties du Palais qui pourraient être conservées.

M. de Lasteyrie propose la nomination d'une sous-commission à cet effet.

M. le ministre adopte cette opinion et désigne pour faire partie de cette Commission MM. les Inspecteurs généraux et MM. Abadie, Bruyerre et Garnier.

Château de Blois (Loir-et-Cher)

M. Lisch fait connaître la situation de cet édifice qui s'est encore aggravée depuis l'approbation du devis de 1880. L'évaluation de la dépense doit être portée de 105 946 Francs à 167 633 Francs. Il estime que deux annuités de 80 000 Francs pourront suffire pour assurer l'exécution des travaux urgents, mais qu'un crédit spécial devrait être demandé aux Chambres en vue de ces travaux.

M. du Sommerard émet l'idée que la Commission se rende sur place pour apprécier l'état du monument. M. le ministre adopte cette proposition. Il se rendrait à Blois en octobre avec la Commission, et le crédit spécial pourrait être demandé en novembre.

Palais des Papes à Avignon (Vaucluse)

Restauration de la salle de Benoît XII.

M. Révoil, architecte, présente pour l'achèvement de la restauration de cette salle un devis supplémentaire de 11 887 Francs 18 que M. [Émile] Boeswillwald propose d'approuver.

La Commission adopte cette proposition et consent, comme le rapporteur, à l'allocation sur le crédit des Monuments historiques de la somme nécessaire pour l'exécution de ces travaux.

M. [Émile] Boeswillwald donne lecture d'une lettre du ministre de la Guerre (lettre du 26 juin 1882) qui conteste l'exactitude des renseignements que l'administration des Beaux-arts a recueillis sur des travaux récemment entrepris par le Génie militaire dans le Château des Papes et qui lui ont été présentés comme devant être une cause de dégradations pour cet édifice.

M. le directeur général considère que cette affaire devra être traitée à nouveau avec l'administration départementale qui est propriétaire dudit Palais.

Cette manière de voir est partagée par la Commission.

Église de Seyne (Basses-Alpes)

Bien qu'étant d'un intérêt secondaire, cet édifice emprunte une certaine importance à ce fait qu'il est situé dans une région où les monuments du Moyen Âge sont très rares.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, est d'avis pour ce motif de venir en aide à la Commune qui est fort pauvre et qui a réuni cependant 4 500 Francs pour les travaux de restauration de son église, qui sont 80/15/011/339 évalués à 17 678 Francs. Il propose en conséquence d'accorder un secours de 3.000 Francs.

Cette proposition est adoptée par la Commission.

Église de Senez (Basses-Alpes)

Suivant M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, cet édifice est un assemblage de constructions des XIe et XIIe siècles, qui n'offre qu'un intérêt médiocre au point de vue de l'art et dont le classement ne paraît pas justifié.

M. de Lasteyrie croit devoir faire observer que l'église de Senez présente au moins autant d'intérêt que l'église de Seyne située dans le même département et pour la restauration de laquelle la Commission vient de proposer un secours.

Cette opinion est partagée par la Commission qui maintient le classement de l'église de Senez. En ce qui concerne la demande de secours formée pour la restauration de cet édifice, l'état du crédit ne permet pas d'y donner suite et elle sera transmise à l'administration des Cultes.

Église de Saint-Pierre-sur-Dives (Calvados)

MM. les Inspecteurs généraux ont visité cet édifice et M. [Émile] Boeswillwald fait connaître le résultat de cette inspection. Elle les a conduits à considérer comme indispensable et devant passer avant tout autre opération la reprise des piliers nord-ouest et sud-ouest de la tour du transept. Ils concluent en conséquence à demander à M. Naples un projet de consolidation de cette partie de l'église accompagné d'un devis, et en second lieu un projet de consolidation des transepts qui sont eux-mêmes en très mauvais état de conservation.

En ce qui concerne la demande de secours de 14 000 Francs qui vient d'être adressée à M. le ministre par le préfet pour couvrir une dépense supplémentaire de pareille somme à laquelle ont donné lieu les travaux de restauration des chapelles absidiales, M. [Émile] Boeswillwald propose d'engager l'administration municipale de Saint-Pierre-sur-Dives à s'adresser au ministère des Cultes et d'ajourner toute allocation nouvelle sur le crédit des Monuments historiques jusqu'au moment où les nouveaux projets auront été examinés.

La Commission adopte les conclusions du rapport.

La Tour Ferrande à Pernes-les-Fontaines (Vaucluse)

Les travaux indispensables d'appropriation de cet édifice, en vue d'abriter les peintures murales qu'il renferme, sont évalués par M. l'architecte Révoil à 1 320 Francs. Cette somme, jointe à celle de 2 000 Francs, montant du prix de l'acquisition proposée, porte à 3 320 Francs la dépense à faire pour assurer la conservation des peintures dont il s'agit.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, estime qu'il y a lieu d'acquérir l'édifice dont la garde serait confiée à l'administration municipale.

Ces propositions sont adoptées. 80/15/011/340

Donjon du château de Ligny-en-Barrois (Meuse)

Le projet de restauration soumis à l'examen de la Commission par M. l'architecte Lenfant consisterait à rétablir la Tour du Guet, telle qu'elle existait encore en 1791, à reconstruire à neuf tout le corps de bâtiment qui rejoint la tour ronde en vue d'une affectation à un service public. La dépense s'élèverait à 73 308 Francs 60.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, est d'avis de ne pas donner suite à ce projet, au moins pour le moment, en raison de la situation du crédit des Monuments historiques et de l'état de ruine de la majeure partie des constructions à restaurer.

Conformément à ces conclusions, la Commission émet l'opinion qu'il suffit actuellement de réparer les couvertures de la Tour du Luxembourg qui devront être entretenues en bon état.

Église Saint-Pierre de Reddes (Hérault)

Un devis de 5 762 Francs pour travaux urgents à exécuter à cet édifice, est présenté par M. l'architecte Révoil.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, conclut à l'urgence dont il s'agit et propose l'allocation d'une somme de 4 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques, sous la réserve que la Commune se procurera les 1 762 Francs complémentaires de la dépense en s'adressant au besoin au département.

Cette proposition est adoptée.

Église de Montréal (Aude)

La Commune de Montréal demande un secours de 6 000 Francs pour l'aider dans la dépense de la restauration de son orgue qui est évaluée à 18 568 Francs sur lesquels 2 568 Francs sont employés à la réfection de la voûte de la tribune.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, tout en approuvant le projet présenté, qui devra toutefois être complété par le tracé de la balustrade de la tribune, estime que les travaux projetés offrent trop peu d'intérêt au point de vue de la conservation de l'édifice, pour que le crédit des Monuments historiques soit appelé à contribuer dans une mesure quelconque à la dépense.

Conformément à son opinion, la Commission exprime l'avis de renvoyer en conséquence le dossier de l'affaire à M. le préfet qui devra recourir à l'administration des Cultes.

Palais de Constantin à Arles (Bouches-du-Rhône)

L'affaire est ajournée jusqu'à ce que la Ville ait dégagé les ruines de l'édifice.

Église de Selles-sur-Cher (Loir-et-Cher)

Dans le devis qu'il a dressé en vue de la restauration de cet édifice, M. de Baudot évalue à 141 430 Francs la dépense totale, dans laquelle les travaux urgents, qui font l'objet des deux premiers chapitres, sont compris pour 112 000 Francs. La Fabrique offre de contribuer à la dépense pour 40 000 Francs mais la Commune déclare ne pouvoir y participer, de sorte que le ministère 80/15/011/341 des Beaux-arts est sollicité de fournir une subvention de 40 000 Francs et le ministère des Cultes un secours de 20 000 Francs.

M. Lisch rapporteur, estime que le crédit des Monuments historiques ne saurait être appelé à fournir une somme aussi considérable et propose d'inviter M. l'architecte à chercher les moyens de réduire les dépenses. Faut-il, quant à présent, renoncer à la construction de la flèche qui figure au devis pour une somme de près de 20 000 Francs.[ ?] Il faut observer, d'autre part, que la pente des toitures des chapelles est trop faible pour recevoir des ardoises et pense qu'il y aurait lieu de changer leur disposition ou d'adopter un autre système de couverture.

La Commission est d'avis d'appeler sur ce point l'attention de M. l'architecte et adopte les conclusions du rapport.

Église de Loctudy (Finistère)

L'Inspecteur général M. Lisch a visité cette église qui date du XIIe siècle et qui par sa belle disposition architecturale et l'originalité de ses sculptures lui a paru mériter tout particulièrement l'attention de la Commission. Il est d'avis, en conséquence, de charger l'un des architectes attachés au service des Monuments historiques de faire une étude de cet édifice et de présenter un objet complet de restauration.

La Commission adopte les conclusions du rapport et, sur la proposition de M. Lisch, désigne M. Paul Gout pour étudier la restauration dont il s'agit.

Hôtel Pincé à Angers (Maine-et-Loire)

M. l'architecte Magne demande l'allocation des sommes nécessaires pour exécuter les travaux compris dans le deuxième chapitre du devis et dont la dépense est évaluée à 47 192 Francs.

M. Lisch, rapporteur, qui a visité l'édifice, pense que certaines parties indiquées au devis comme devant être reprises peuvent être conservées et que la dépense pourrait être ramenée au chiffre de 42 000 Francs.

La Ville d'Angers s'engageant à concourir pour 15 000 Francs et le Conseil général ayant refusé son concours, M. le rapporteur propose, en raison de l'intérêt tout particulier du monument, d'accorder sur le crédit des Monuments historiques les 27 000 Francs nécessaires pour exécuter les travaux.

Ces propositions sont adoptées.

Église du Dorat (Haute-Vienne)

La restauration de cet édifice a donné lieu à un excédent de dépenses de 6 087 Francs 05 résultant de dépenses partielles aux contreforts, murs et soubassement de l'abside, et de l'enlèvement d'une arcature qui obstruait la fenêtre du transept nord ; la Fabrique qui ne peut disposer que de la moitié de la somme, sollicite le secours de l'État pour obtenir l'autre moitié. 80/15/011/342

M. Lisch, rapporteur, est d'avis que le ministère des Beaux-arts partage avec l'administration des Cultes la dépense dont il s'agit.

La Commission propose de demander à cette administration les 3 000 Francs nécessaires au solde définitif des travaux.

La prochaine séance est provisoirement fixée au vendredi 28 juillet. La séance est levée à 11 heures 80/15/011/343

8 septembre 1882
Présidence du ministre. Sont présents : MM. Logerotte, Mantz, vice-présidents, MM. Abadie, de Baudot, Bruyerre, Darcy, Garnier, Gautier, Laisné, Lameire, Lisch, de Mortillet, Ouradou, Poulin.

M. le ministre fait connaître à la Commission l'objet de la réunion :

Démolition du Palais des Tuileries à Paris (Seine)

La démolition du Palais a été décidée ; il s'agit de savoir quand et comment il y sera procédé, s'il sera possible de conserver une partie des ruines, et, dans le cas de l'affirmative, comment on assurerait cette conservation.

Il est donné lecture de la partie du procès-verbal de la séance du 7 juillet dernier concernant la question de la conservation des Tuileries, et au procès-verbal de la sous-commission chargée d'étudier cette question sur place.

Après un résumé, fait par M. le ministre, de l'état de la question, M. Garnier a la parole.

M. Garnier pense que le mieux serait de déposer les morceaux à conserver dans la Cour du Carrousel en les numérotant. On verrait alors si l'on peut en faire soit un petit édifice, soit une sorte de Musée extérieur, en donnant place, dans une façade, aux fragments anciens. Il lui paraît nécessaire, avant de conclure, de savoir ce qu'on aura à conserver. On ne ferait de projet que lorsqu'on serait fixé sur ce point.

M. Lisch ne partage pas l'avis de M. Garnier en ce qui concerne la possibilité de conserver sur place les matériaux déposés. La reconstruction immédiate est nécessaire, si l'on veut utiliser ces ruines pour l'enseignement. Il est certain d'autre part que la Commission n'adoptera pas l'idée d'un petit monument construit avec les débris de l'ancien et qui ne serait qu'une oeuvre de fantaisie.

M. Bruyerre ajoute que l'espace manquera pour déposer les 3 000 mètres de façade qu'il estime nécessaire de conserver, tandis que M. Garnier propose de n'en réserver que 700. Une fois ces matériaux déposés, il sera à peu près impossible de s'y reconnaître. Il pense que la démolition devrait se faire par parties et fait part des propositions d'un M. Nicolle qui offrirait d'affecter 800 000 Francs à la reconstruction des Tuileries dans le Parc de Saint-Cloud.

M. le ministre fait observer qu'on n'a pas le droit d'ajourner la démolition qui a été votée par le Parlement.

M. le sous-secrétaire d'État établit qu'il faut d'une part démolir sans retard et d'autre part conserver les parties intéressantes en les emmagasinant jusqu'à ce que la reconstruction soit possible. 80/15/011/344

M. de Baudot demande si les membres de la sous-commission se sont mis d'accord sur les parties à conserver Ne pourrait-on les désigner et commencer ensuite la démolition du reste ?

M. le ministre remarque que la sous-commission paraît étendre beaucoup la conservation. Il croit qu'il serait imprudent d'élever trop de prétentions en ce sens. Il faut se borner à sauver les parties les plus intéressantes.

M. Abadie est d'avis qu'il est impossible d'indiquer à l'avance le nombre de mètres à conserver. On ne pourra s'en rendre compte qu'au cours de la démolition.

M. le ministre rappelle la nécessité, où l'on se trouve vis-à-vis du Parlement, de commencer la démolition avant sa rentrée, et propose d'adopter l'avis de M. de Baudot qui consisterait à réserver les parties dignes d'être remontées et à démolir le reste.

M. Bruyerre demande si les propositions de M. Nicolle sont écartées.

Sur l'invitation de M. le ministre, M. Poulin donne lecture de la lettre de M. Nicolle.

M. le ministre, tout en reconnaissant l'intérêt sérieux de ces propositions, fait observer qu'elles sont subordonnées à l'acceptation par les Chambres du projet de M. Nicolle et qu'il s'écoulera plusieurs mois avant que ce projet ait été examiné par le Parlement.

M. de Baudot signale le danger qu'il y aurait à laisser à un entrepreneur le soin de remonter les façades ; le résultat au point de vue de l'art pourrait être fâcheux.

M. le directeur des Bâtiments civils croit que la société se mettrait à la disposition de l'État pour le travail de reconstruction.

M. Bruyerre, qui a vu M. Nicolle, en donne l'assurance.

Une objection de M. le ministre est fondée sur ce que M. Nicolle parle au nom d'une société qui n'est qu'en vue de formation. M. Lisch propose de tracer sur le bâtiment même la délimitation des parties à conserver d'après les dessins de M. Bruyerre. Il croit d'autre part, qu'il faut se placer pour la reconstruction au point de vue d'une ruine pittoresque dans une promenade.

M. de Baudot n'adopte pas cette idée d'une reconstruction en grande masse à l'état de ruine.

M. le ministre dit qu'on ne peut aujourd'hui déterminer l'emploi qu'on fera des ruines. Il faut se borner, quant à présent, à entreprendre la démolition dans les conditions indiquées, c'est-à-dire à commencer par les parties les moins intéressantes.

M. Garnier croit que ce mode de procéder entraînera une dépense beaucoup plus forte.

M. Bruyerre est persuadé que c'est décider la destruction 80/15/011/345 des Tuileries que de laisser faire à l'entrepreneur la démolition comme il l'entendra. M. le directeur des Bâtiments civils se demande si on pourra trouver un adjudicataire aux conditions restrictives de la démolition qu'on voudrait imposer.

M. le directeur général est d'avis qu'il y a lieu pour conclure de déterminer aujourd'hui les parties à conserver et celles qu'on peut livrer immédiatement aux démolisseurs.

Sur l'invitation de M. le ministre, la Commission indique sur les deux façades (dessins de M. Garnier) les parties à démolir.

M. Garnier exprime la crainte que, si on veut démolir dans ces conditions, les entrepreneurs demandent de l'argent au lieu d'en offrir.

M. le ministre conclut à ce qu'on fasse l'adjudication sur ces bases, sauf à revenir sur la question, s'il y a lieu.

M. le directeur des Bâtiments civils demande qu'on mette aux voix les deux projets en présence.

M. de Mortillet demande à être fixé sur la portée du vote.

M. le ministre le précise et met aux voix le projet de M. Garnier. Cinq voix se prononcent en sa faveur.

Le projet de M. Bruyerre mis ensuite aux voix ayant réuni sept suffrages est adopté.

La séance est levée. 80/15/011/346

13 octobre 1882
Présidence de M. le sous-secrétaire d'État. Présents : MM. Abadie, [Émile] Boeswillwald, Bruyerre, Dreyfus, du Sommerard, Garnier, Geoffroy-Dechaume, Laisné, Lameire, Lisch, Mantz, de Mortillet, Poulin, Proust, Ruprich-Robert, Steinheil.

Le procès-verbal de la séance du 8 septembre 1882 est lu et adopté.

Décès de M. Demanget

M. le président se fait l'interprète de la Commission tout entière en accordant des témoignages de regret à la mémoire de M. Demanget dont les services et le caractère laisseront les meilleurs souvenirs.

Démolition du Palais des Tuileries à Paris (Seine)

M. le président donne ensuite la parole à M. le directeur des Bâtiments civils qui expose la situation en présence de laquelle se trouve l'administration pour la démolition du Palais des Tuileries.

A la fin de la dernière séance, dans laquelle la majorité de la Commission s'était rangée aux propositions de M. Bruyerre en ce qui concerne l'importance des parties à démolir immédiatement et celle des parties à déposer avec soin pour être remontées sur un point à déterminer ultérieurement, l'architecte, M. Garnier, a demandé à des entrepreneurs de formuler les offres qu'ils seraient, dans ces conditions, disposés à faire à l'administration.

Or, il résulte des informations prises par M. Garnier que l'opération de la démolition, si elle était effectuée comme l'a demandé la Commission, coûterait à l'État de 25 à 75000 Francs.

M. Proust rappelle qu'il y a deux ans, lorsqu'on s'occupa pour la première fois à la Chambre, de la démolition des Tuileries, il fut question d'en reconstruire une partie au Bois de Boulogne, et que cette opération étudiée de concert avec M. Alphand avait été évaluée à 400 000 Francs, il regrette que les négociations entamées avec la Ville à ce sujet n'aient pas été poursuivies. Il ajoute qu'on dispose aujourd'hui de 50 000 Francs seulement, et qu'il faut se renfermer dans ce chiffre pour la conservation.

M. le directeur des Bâtiments civils donne lecture d'un rapport de M. Garnier, rapport dans lequel cet architecte, après avoir exposé les tentatives infructueuses qu'il a faites pour donner satisfaction au voeu exprimé par la Commission, demande des instructions précises sur la marche qu'il devra suivre pour la démolition, et déclare toute responsabilité dans le cas où cette opération ne serait pas poursuivie dans les conditions ordinaires.

M. le sous-secrétaire d'État insiste pour que la Commission précise les parties qu'il y a lieu de conserver en subordonnant toutefois l'importance de ces parties 80/15/011/347 à la nécessité où l'on est de se renfermer dans une dépense de 50 000 Francs.

M. Garnier croit que les parties susceptibles d'être conservées sont en très petit nombre, étant donné l'action que l'incendie et les intempéries ont exercé sur la pierre.

MM. Ruprich-Robert, Lisch et Bruyerre ne partagent pas cet avis et considèrent que l'oeuvre de reconstruction des parties intéressantes des Tuileries constituerait une entreprise moins difficile que la plupart des restaurations qui sont exécutées journellement dans les départements. Toutefois cette entreprise ne peut-être couronnée de succès qu'autant que les parties à conserver seraient transportées immédiatement après leur dépose pour être remontées à l'endroit désigné.

M. Proust demande que les membres de la sous-commission des Tuileries se mettent d'accord pour la rédaction d'un cahier des charges qui servirait de base pour l'adjudication de la démolition des Tuileries, et dans lequel la part faite à la conservation serait exactement déterminée.

Cette proposition mise aux voix est adoptée par la Commission.

Fouilles de Sanxay (Vienne)

M. Lisch rend compte à la Commission d'une visite qu'il a faite à Sanxay, où le Père de La Croix a découvert des ruines gallo-romaines très importantes qui couvrent une surface de sept hectares et se composent d'un établissement thermal, d'un théâtre, d'une grande enceinte avec portiques et enfin d'hôtelleries et de maisons ; le Père de La Croix, n'étant locataire des terrains fouillés que pour un temps déterminé, demande que l'État s'en rende acquéreur pour assurer la conservation de ces ruines intéressantes.

M. le sous-secrétaire d'État et M. Antonin Proust sont partisans de cette acquisition ; ce dernier, devant aller prochainement à Poitiers, propose de se mettre en rapport avec le préfet afin d'examiner à quelles conditions on pourrait traiter avec les propriétaires des terrains.

Cette proposition est favorablement accueillie par la Commission qui adopte en principe l'acquisition et demande à cet effet l'ouverture d'un crédit de 10 000 Francs. 80/15/011/348

8 novembre 1882
Présidence du ministre. Présents : MM. Logerotte, sous-secrétaire d'État, Mantz, Proust, [Émile] Boeswillwald, Bruyerre, Caix de Saint-Aymour, Darcy, Dreyfus, du Sommerard, Laisné, Lameire, Lisch, Ouradou, Poulin, Steinheil et Tétreau.
Lecture est faite du procès-verbal de la séance du 13 octobre précédent.

M. le sous-secrétaire d'État y relève l'oubli des paroles qu'il a prononcées au sujet de M. Demanget à la mémoire duquel la Commission tout entière accorde des témoignages de regret.

M. Proust fait observer de son côté que le procès-verbal n'a pas mentionné la communication faite par M. Lisch au sujet des fouilles de Sanxay et le voeu exprimé par la Commission de voir l'État sde rendre acquéreur du terrain sur lequel on a découvert les substructions les plus intéressantes.

Le procès-verbal sera complété suivant ces observations.

Porte Saint-Georges à Nancy (Meurthe-et-Moselle)

M. le ministre prend ensuite la parole pour faire-part à la Commission des Monuments historiques des nouvelles instances faites par M. le maire de la Ville de Nancy pour obtenir le report de l'arrêté de classement de la Porte Saint-Georges. Le ministre regrette que cet arrêté ait été pris sans que la Municipalité ait été consultée au préalable. La Porte, dont il s'agit, ne lui paraît avoir ni au point de vue de l'art, ni au point de vue de l'histoire, un intérêt suffisant pour faire passer par dessus les inconvénients que présente sa conservation pour la circulation.

M. [Émile] Boeswillwald fait observer qu'il n'a pas été procédé au classement de la Porte Saint-Georges autrement qu'on l'a fait pour les autres monuments qui ont été l'objet de cette mesure jusqu'à ce jour. Lorsqu'elle examine si son édifice mérite d'être classé, la Commission met de côté toutes les considérations étrangères à l'art. Elle a été plusieurs fois déjà consultée sur la question de savoir s'il y avait lieu de maintenir la Porte Saint-Georges à Nancy sur la Liste des Monuments historiques et elle s'est toujours prononcée pour l'affirmative. M. [Émile] Boeswillwald ajoute que dans le principe la Municipalité de Nancy avait songé à changer le passage de la Porte Saint-Georges, c'est plus tard seulement qu'elle a songé à la démolir et il croit que ces intérêts particuliers n'ont pas été étrangers à ce revirement. 80/15/011/349

M. le ministre s'élève contre cette assertion qu'il ne peut admettre, qui aurait besoin d'être appuyée de preuves et qui ne suffirait pas d'ailleurs pour expliquer la majorité, que le projet de démolition a ralliée, dans le Conseil municipal et dans la population.

Devant cette affirmation du ministre, M. [Émile] Boeswillwald est tout disposé à ne pas tenir pour sûres les informations qui lui sont parvenues à ce sujet, mais il constate que la Municipalité a repoussé, de parti pris et sans examen, tous les projets qui lui ont été présentés dans le but de concilier les exigences de la circulation avec la conservation de la Porte.

M. Proust prend l'historique de cette affaire à partir du jour où il s'en est occupé comme ministre. A cette époque, il eut avec le maire de Nancy un entretien à la suite duquel il fut convenu que M. Pillet se rendrait à Nancy pour étudier la question sur place en écartant toutes les considérations étrangères à l'art et à la viabilité. M. Pillet s'acquitta de sa mission avec un zèle et une impartialité que la Commission s'est plu à reconnaître ; mais sur la demande de cette dernière, il fut invité à étudier complémentairement le projet qui consisterait dans le percement d'une rue longeant la porte du côté de l'Hôtel de la Chartreuse. M. Proust fait observer que, jusque là, la Municipalité n'avait pas refusé de suivre l'administration sur le terrain de la conciliation, et il se demande quelle peut-être la cause du revirement qui s'est produit dans son attitude. Il ajoute que, si la Ville en appelait au Conseil d'État, comme elle en accuse l'intention, elle pourrait ne pas avoir gain de cause.

Aux yeux du ministre, les dernières déclarations de la Municipalité ne résultent pas d'un revirement, mais de la conviction où elle est que les projets qui ont été présentés sont inacceptables. Et en effet, il est difficile, suivant lui, d'admettre que la Porte conserverait encore de l'intérêt lorsqu'elle se trouverait, d'un côté, isolée par une rue et, de l'autre, attenante à des maisons ; d'autre part, cet édifice ne serait pas aussi solide qu'on paraît le dire et certaines de ses parties, la voûte du passage notamment, sont loin d'être en bon état. D'ailleurs, la Ville de Nancy ne saurait être accusée de vandalisme. En effet, elle a restauré à ses frais, il y a quelques années, la Porte Saint Nicolas, et, si elle prétend démolir la Porte Saint-Georges dans un but d'utilité générale, elle ne demande pas mieux que d'en conserver tout ce qu'on pourra, principalement la façade extérieure à la ville, qui est la seule intéressante et qui pourrait être remontée dans le Musée Lorrain. La Ville n'a pas agi autrement lorsqu'elle a démoli la Porte Saint-Jean, elle en a conservé les fragments les plus intéressants. Enfin, la Porte 80/15/011/350 Saint-Nicolas, qui est restaurée, est un spécimen d'architecture analogue à la Porte Saint-Gérard ; il n'est donc pas exact de dire que la suppression de cette dernière sera la dispersion d'un spécimen unique. Quant à la vivacité des protestations de la Municipalité, le ministre se l'explique par la mesure de classement qui a été prise sans que la Ville ait été consultée et alors que d'autres monuments plus intéressants peut-être que la Porte Saint-Georges, n'ont pas été l'objet de cette mesure. Le ministre ne conteste pas à la Commission le droit de classer un monument sans prendre l'avis de la Ville qui le possède ; mais il regrette que cette formalité ne soit pas un usage établi.

M. [Émile] Boeswillwald considère que les abords actuels de la Porte Saint-Georges n'ajoutent rien à sa valeur et réciproquement que le percement d'une rue latérale ne lui ferait rien perdre de son intérêt. En ce qui concerne la solidité de l'édifice, elle ne peut pas, suivant lui, être mise en question et ne serait nullement altérée si elle était isolée d'un côté par le percement d'une rue. L'état de la voûte du passage n'inspire aucune inquiétude. Quant à la mesure de conservation qui consisterait à remonter la façade extérieure dans le Musée Lorrain, elle ne paraît pas praticable, attendu qu'il n'existe dans ce Musée aucun emplacement favorable à la réalisation d'un tel projet.

Aux yeux de M. [Émile] Boeswillwald, cette façade n'est pas la seule intéressante ; celle qui regarde l'intérieur de la Ville a de très bonnes proportions et serait d'un très bel effet si elle était restaurée. D'ailleurs, le principal intérêt du monument est dans ce qui constitue son ensemble, et, si les façades ne s'y rattachaient pas, elles ne seraient que des placages. En ce qui concerne la sécurité, M. [Émile] Boeswillwald ne la croit nullement menacée par l'état de choses actuel, puisque le tramway passe depuis six mois sous la Porte sans avoir causé aucun accident.

Enfin la somme prévue pour la démolition serait, à son avis, beaucoup dépassée. On pourrait se faire une idée de la dépense par le prix qu'a coûté la démolition de la Porte Saint-Jean, mais M. l'Inspecteur général n'a jamais pu obtenir de l'administration municipale des renseignements à ce sujet.

M. Proust maintient l'opinion qu'il a précédemment exprimée, à savoir que, l'administration municipale ayant été d'accord avec le ministre des Beaux-arts pour soumettre cette question à un sérieux examen, n'a pas de raison pour se refuser aujourd'hui à tenir compte des résultats 80/15/011/351 de cet examen. Il persiste à croire qu'on pourrait arriver à un accord en se replaçant sur le terrain qui avait été accepté de part et d'autre. En procédant au classement de la Porte Saint-Georges, la Commission n'a fait que suivre une tradition ; elle s'est inspirée de précédents qui remontent à la Convention, car, à cette époque déjà, il existait un comité chargé de désigner les monuments menacés. Or, elle a été toujours unanime pour attacher une grande importance à la conservation de la Porte Saint-Georges et elle ne peut oublier l'accent de conviction avec lequel le regretté M. Quicherat a pris la défense de cet édifice.

M. le ministre, ajoute M. Proust, peut déclasser la Porte Saint-Georges et prendre ainsi une résolution contraire à l'avis de la Commission qui n'est que consultative, mais il peut aussi, avec la grande autorité qu'il a conquise, amener peut-être la Ville de Nancy à reconnaître que l'on veut sauvegarder ses intérêts en conservant la Porte Saint-Georges.

M. le ministre répond qu'il n'a pas voulu prendre une décision avant d'avoir de nouveau consulté la Commission bien qu'il ne se fasse pas d'illusions sur le résultat. Toutefois, après les observations qui lui ont été soumises, il est disposé à faire auprès de la Ville de nouvelles tentatives de conciliation, mais il ne s'illusionne pas non plus à l'endroit de l'accueil qu'elles recevront.

Le ministre ne croit pas nécessaire de faire voter la Commission parce qu'il considère qu'elle est unanime sur cette question.

Château de Foix (Ariège)

M. le ministre entretient la Commission du château de Foix pour la restauration duquel la Ville et le département sont disposés à faire des sacrifices et demandent un secours de l'État.

M. [Émile] Boeswillwald, qui a visité ce château et a fait un rapport, déclare que l'insuffisance des ressources du crédit des Monuments historiques jusqu'ici fait ajourner la restauration.

La Commission est d'avis, sur la proposition de M. Proust, de permettre une subvention aussitôt qu'un projet lui sera soumis.

Fouilles de Sanxay (Vienne)

M. Lisch, Inspecteur général des Monuments historiques, donne lecture à la Commission de son rapport sur les fouilles faites à Sanxay par le Père de La Croix ; suivant lui ces fouilles sont du plus haut intérêt, elles ont remis au jour une ville gallo-romaine qui doit remonter au IIe siècle. Il propose, en conséquence, de classer ces ruines, de les conserver et de procéder à cet effet à leur acquisition par voie d'expropriation, car il ne croit pas que les prétentions des propriétaires permettent de procéder autrement. 80/15/011/352

M. Proust qui est allé à Sanxay partage cet avis, les prix actuellement demandés portent l'hectare à 10 000 Francs, ce qui est exorbitant ; indépendamment de l'acquisition des terrains, il y aura lieu de prévoir le paiement d'une indemnité au Père de La Croix qui a fait les fouilles à ses frais et qui estime cette dépense à 24 000 Francs.

M. Tétreau est d'avis de prononcer le classement, de le signifier au préfet et de l'inviter à tenter l'acquisition amiable en se réservant d'exproprier si on se heurte à des prétentions inacceptables. Dans ce cas, il y aura lieu de saisir le Conseil d'État d'un projet de décret déclarant d'utilité publique l'expropriation des ruines de Sanxay. M. Tétreau, qui a déjà étudié la question sur la demande de la Commission des Monuments mégalithiques, ne doute pas que cette assemblée n'émette un avis favorable. En effet, il y a les précédents et le plus récent remonte à 1874. Dans sa séance du 28 mai de cette année, le Conseil d'État a adopté un projet de décret tendant à faire autoriser la Commune de Carnac d'acquérir par voie d'expropriation une partie des Alignements situés sur son territoire.

M. Lisch pense qu'il y a lieu de se hâter d'autant plus pour classer et pour acquérir, qu'une société s'est formée pour acheter les terrains des fouilles de Sanxay.

Après ces observations, la Commission conclut au classement et à l'acquisition des terrains sur lesquels on a découvert un établissement thermal, un théâtre et une grande enceinte avec portique, dont la destination n'a pas encore été déterminée.

Palais du Louvre à Paris (Seine)

M. le directeur des Bâtiments civils fait part à la Commission des travaux exécutés en ce moment au Louvre, dans la Salle des Cariatides, qui ont fait découvrir une salle voûtée dont la construction remonte à Philippe-Auguste.

M. le directeur propose à la Commission de visiter cette salle. Le jour de la visite est fixé au vendredi suivant, 10 novembre, à 2 heures. 80/15/011/353

8 décembre 1882
Présidence de M. le ministre. Sont présents : MM. Logerotte, Kempfen, Proust, vice-présidents ; MM. Abadie, [Émile] Boeswillwald, Bruyerre, Castagnary, Dreyfus, Gautier, Lameire, de Lasteyrie, Liouville, Lisch, Henri Martin, Poulin, Ruprich-Robert, du Sommerard, Steinheil, Thomson.
Porte Saint-Georges à Nancy (Meurthe-et-Moselle)

M. le ministre prend la parole ; il a tenu à entretenir de nouveau la Commission de l'affaire de la Porte Saint-Georges. Il avait cru possible de sauvegarder les intérêts artistiques et les intérêts municipaux en transportant la façade extérieure de la Porte sur un autre point de la ville. Une autre combinaison a été adoptée. La porte resterait intacte à sa place et une large rue serait ouverte à côté. De cette manière, il serait donné satisfaction à la Commission : toutefois une subvention de 140 000 Francs égale aux deux tiers de la dépense du percement de la rue, serait accordée à la Ville de Nancy, à titre de compensation, sur le crédit des Monuments historiques.

M. Proust établit qu'il a toujours été dans la doctrine de la Commission de considérer les monuments comme appartenant à la France avant d'appartenir à telle ou telle Commune. Il reprend l'historique de l'affaire jusqu'à l'arrêté de déclassement pris par M. le ministre. C'est alors qu'il a cru nécessaire de sauver la Porte Saint-Georges à tout prix. Il a provoqué les négociations auxquelles s'est prêté M. le maire de Nancy, dont les prétentions furent d'abord très exagérées. L'accord s'est fait sur le prix maximum des projets de M. Pillet, pris pour base d'une compensation.

M. Proust demande à la Commission de ratifier le résultat de ces négociations. Il espère que le sacrifice qui sera fait dans cette circonstance servira d'argument pour obtenir une augmentation du crédit. Il fait remarquer d'autre part que le Conseil municipal de Nancy a revendiqué la propriété de la Porte dans des termes tels qu'il serait bon de déclarer que la Commission n'a pas excédé son droit.

M. le ministre répond que la Ville a fourni la preuve de la donation qui lui a été formellement faite sous Louis XI d'un certain nombre de monuments parmi lesquels figure la Porte Saint-Georges. Mais il fait observer qu'en acceptant la subvention proposée, la Ville reconnaîtra le classement de la Porte et qu'elle ne serait nullement fondée plus tard à venir demander de rapporter cette mesure. Dans ces conditions M. le ministre estime que la demande de déclaration de M. Proust ne présente plus l'intérêt et il propose de mettre aux voix le vote d'une subvention de 140 000 Francs. 80/15/011/354

M. Abadie, sans vouloir s'opposer au vote, regrette qu'une somme aussi considérable soit accordée à une Ville pour donner satisfaction à un caprice, tandis que tant de monuments réclament des réparations. M. le ministre ne saurait voir un caprice dans la résistance d'une Ville à une mesure susceptible d'entraver le développement de son industrie : il y a là au contraire une sérieuse entente des intérêts municipaux.

M. Abadie objecte qu'elle pouvait prendre exemple sur Paris qui a dû conserver les portes Saint-Denis et Saint-Martin sans nuire à son développement.

M. [Victor] Ruprich-Robert demande si la Commission peut espérer rentrer dans la dépense qu'elle vient de faire. M. le ministre considère le crédit actuel comme tout à fait insuffisant et s'engage à appuyer toute proposition d'augmentation de ce crédit.

M. [Émile] Boeswillwald regarde comme nécessaire que la Commission ait connaissance du projet qui sera adopté et demande qu'elle soit appelée à surveiller l'emploi de la somme votée sur son crédit.

M. Proust pense que, du moment que le monument n'est pas atteint, il doit être indifférent à la Commission que la Ville adopte tel ou tel projet. Le cas dont il s'agit est accidentel.

M. le ministre ne le juge pas extraordinaire, bien qu'il reconnaisse que ce n'est pas là l'emploi habituel des fonds. Il pense qu'en effet la Commission n'aura à intervenir que dans le cas où la Ville emploierait les 140 000 Francs à autre chose qu'au percement de la rue, mais qu'elle n'a point à se préoccuper de l'adoption d'un projet qui entraînerait une dépense supérieure à celle qu'on a prévue. C'est dans ces conditions que les 140 000 Francs seraient accordés. L'allocation de 140 000 Francs mise aux voix est adoptée à l'unanimité.

M. le président des Bâtiments civils demande sur quel exercice cette somme sera payée. M. le ministre déclare que la Ville de Nancy compte être payée sur l'exercice de 1883 et en une seule annuité. Il redoute que des difficultés à ce sujet n'entraînent un nouveau conflit.

Sur les observations de MM. Proust et du Sommerard, la Commission émet l'avis que ce côté de l'affaire doit être traité administrativement.

Fouilles dans la basilique de Saint-Denis (Seine)

M. Proust fait une observation au sujet de la discussion qui vient d'avoir lieu à la Chambre relativement à l'affaire des fouilles dans la basilique de Saint-Denis. Il tient à faire observer que la Commission des Monuments historiques est restée absolument étrangère à cette affaire. 80/15/011/355

M. le ministre ne peut s'expliquer comment aucune suite n'a pu être donnée à la demande de Mme Cailhava.

La Commission eût dû être appelée à donner son avis ; la présence de l'architecte des Monuments historiques était d'ailleurs un mode de surveillance et n'impliquait pas d'approbation. Le rapport rédigé par lui est regrettable, mais la responsabilité de la Commission ne saurait être en question ; M. le ministre espère que l'affaire n'ira pas plus loin.

Musée de sculpture comparée à Paris (Seine)

M. Proust expose les motifs qu'il y aurait, selon lui, à réunir dans un prochain délai la Commission et la sous-commission du Musée de sculpture.

M. du Sommerard fait connaître la situation en ce qui concerne l'organisation du Musée.

Liste des Monuments historiques

M. de Lasteyrie rappelle à la Commission le travail de classement des Monuments historiques qu'elle avait entrepris et dont elle a cessé de s'occuper.

M. le ministre ne voit pas de difficulté à reprendre ce travail dont il reconnaît l'utilité.

La séance est levée à 11 heures. 80/15/011/356

15 décembre 1882
Visite au château de Blois (Loir-et-Cher)
Conformément à la demande du ministre, la Commission s'est rendue à Blois, le 15 décembre 1882 pour examiner les travaux exécutés au château et se prononcer sur l'opportunité des nouvelles restaurations proposées par M. de Baudot.
Etaient présents : MM. Antonin Proust, président, Abadie, [Émile] Boeswillwald, Bruyerre, Darcy, Dreyfus, Laisné, de Lasteyrie, Liouville, Lisch, de Mortillet, Ruprich-Robert, du Sommerard, Ouradou, de Baudot et Viollet-le-Duc, secrétaire.

L'examen de la Commission s'est porté d'abord sur le bâtiment de François Ier dont la moitié environ vient d'être restaurée. Elle constate que cette restauration était indispensable, qu'il est impossible d'ajourner celle des autres parties du dit bâtiment et qu'il y a lieu de poursuivre le travail comme il a été commencé, c'est-à-dire de refaire entièrement la charpente et la couverture ainsi que les lucarnes, les souches de cheminée, les balustrades et les corniches, dont la pierre s'est complètement désagrégée sous l'action de la gelée et de l'humidité pendant les hivers exceptionnels de 1879 et 1880. Cette réfection qui a un caractère d'extrême urgence est évaluée à 180 000 Francs et devra être exécutée immédiatement.

La Commission visite ensuite les autres parties du château dont la restauration évaluée à 430 000 Francs n'a pas le même degré d'urgence que les travaux dont il vient d'être parlé.

La Commission, considérant que cette nouvelle dépense de 180 000 Francs va s'ajouter à celles déjà prévues pour la continuation des entreprises en cours d'exécution et que le crédit actuel est déjà insuffisant pour faire face à ces dernières, est d'avis de saisir le ministre d'une demande d'augmentation de ce crédit. 80/15/011/357