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1892
1891
1893
8 janvier 1892
Présidence de M. Antonin Proust. Sont présents : MM. de Baudot, [Émile] Boeswillwald, Paul Boeswillwald, Courajod, Darcel, Darcy, [Jean-Camille] Formigé, Geoffroy-Dechaume, Gonse, Kaempfen, Lameire, de Lasteyrie, [Jean-Juste] Lisch, de Mortillet, Sauvageot, Selmersheim. MM. Dreyfus et Gautier s'excusent de ne pouvoir assister à la séance.
Le procès-verbal de la séance du 18 décembre 1891 est lu et adopté.
Théâtre antique d'Orange (Vaucluse)

M. le président donne communication de la partie du compte-rendu de la séance du Sénat du concernant la question de restauration du Théâtre. Il fait connaître que, par lettre du 16 décembre dernier, M. Daumet a maintenu sa démission d'architecte du Théâtre d'Orange ; il rappelle la désignation qui avait été faite par la Commission, dans sa séance du 5 juin 1891, de M. [Jean-Camille] Formigé pour rédiger un projet de restauration en vue de l'utilisation de ce théâtre. Il croit que la Commission peut maintenir la désignation de M. [Jean-Camille] Formigé sans porter atteinte au principe que les architectes membres de la Commission ne seront plus chargés de nouveaux travaux. Il y avait là une situation acquise avant que le principe ne fût établi.

La Commission partage cet avis.

M. [Jean-Camille] Formigé demande dans quel esprit devrait être conçu ce projet. Plusieurs partis sont en présence :

1° celui de la restauration d'après les données antiques,

2° celui de la construction de gradins à l'aide de petits matériaux

3°enfin un système mixte consistant en l'établissement de dalles sur de petits supports.

La Commission est d'avis que M. [Jean-Camille] Formigé soit invité à préparer deux devis, dont l'un comprendrait 80/15/014/2 la restauration avec gradins suivant la donnée antique et l'autre la restauration avec gradins en moellons.

M. [Jean-Camille] Formigé serait autorisé à reprendre dès à présent les voûtes et à construire les premiers gradins suivant les principes adoptés par la Commission en matière de restauration.

La Commission vote, à cet effet, 40 000 Francs qui seraient à réserver sur l'exercice 1893.

Église Saint-Paul-Saint-Louis à Paris (Seine)

M. Selmersheim donne lecture de son rapport sur le projet de restauration du portail et des façades de l'église dressé par l'architecte de la Ville de Paris et communiqué par le préfet de la Seine. Ce projet qui a déjà été soumis à l'examen de la Commission a été modifié en partie suivant ses observations, mais l'architecte a maintenu l'emploi du ciment métallique, et la Commission ne peut que renouveler sa protestation à cet égard. Elle persiste également à croire que pour les plomberies des corniches l'architecte pourrait employer, sinon l'échafaud volant, du moins un échafaud de maçon et réaliser de ce chef une sérieuse économie. Il sera écrit dans ce sens à M. le préfet de la Seine.

Église Saint-Martin d'Argentan (Orne)

Sur le rapport de M. Selmersheim, la Commission est d'avis d'adopter le 1er chapitre du devis rédigé par M. Chaine évaluant à 20 403 Francs les travaux urgents et d'allouer conditionnellement sur le crédit 7 000 Francs pour cette entreprise.

Église Notre-Dame de Senlis (Oise)

M. Selmersheim, rapporteur, propose d'approuver un devis de 8 286 Francs 51 rédigé par M. l'architecte Potdevin pour la continuation des travaux de restauration de cet édifice et d'allouer conditionnellement 2 500 Francs sur le crédit.

Adopté. 80/15/014/3

Église Saint-Taurin à Évreux (Eure)

La Fabrique a fait dresser un devis pour diverses réparations à exécuter, notamment au portail ouest et au clocher central, s'élevant au total de 14 545 Francs 92. Sur cette somme 4 500 Francs seraient consacrés à la réfection du fronton supérieur qui n'a jamais été achevé.

M. Selmersheim, rapporteur, estime que la Commission n'a pas à se préoccuper de cette reconstruction, et, les travaux de restauration se trouvant par suite réduits à environ 10 000 Francs, il propose de prendre à la charge du Crédit le quart de cette dépense soit 2 500 Francs.

Cette proposition est adoptée.

Église de Gassicourt (Seine-et-Oise)

La Commission, conformément aux conclusions de M. Selmersheim, est d'avis d'approuver un devis de 5 874 Francs 07 pour la réparation des charpentes et d'allouer conditionnellement 2 000 Francs sur le crédit. Elle propose en outre de charger M. Rouillard de faire un relevé des peintures murales.

Église Saint-Étienne à Nevers (Nièvre)
Projet de dégagement et d'assainissement de la façade ouest, complété par la restauration de la porte principale.

M. Selmersheim, rapporteur, estime que ce projet dont la dépense est évaluée par l'architecte à 12 550 Francs 54 constitue une importante amélioration de la situation de l'édifice, il en propose l'adoption avec allocation de 6 000 Francs, subordonnée au complément des ressources et à la donation au Musée du Louvre d'une statuette en pierre de la fin du XIIIe siècle offerte par une paroissienne à défaut de coopération financière.

Adopté.

Un projet de calorifère à établir dans le même édifice et aux frais de la Fabrique est également adopté.

Église de Vienne-en-Bessin (Calvados)

M. le rapporteur Selmersheim propose 80/15/014/4 d'écarter tout d'abord la question de classement du choeur qui a été agrandi et presque rebâti au XVIIIe siècle ; il laisse à la Commission le soin de décider s'il convient de classer la nef et le clocher, malgré la disposition des baies romanes de la nef remplacées par des fenêtres du XVIIIe siècle, malgré la substitution d'une flèche en pierre sur plan carré à l'ancienne flèche à pans dont les traces existent encore ; malgré enfin les réparations fâcheuses récemment exécutées.

La Commission se prononce en faveur du classement de la nef et du clocher.

Église Sainte-Trinité à Falaise (Calvados)

La Fabrique de l'église demande que la restauration de l'édifice soit confiée à M. Louzier en remplacement de M. Trolonge décédé.

La Commission est d'avis d'accéder à cette demande et de charger également M. Louzier des travaux à exécuter à l'église Saint-Gervais et au château de Falaise. Il aurait à produire un rapport sur chacun de ces édifices et au besoin, des propositions.

Piscines gallo-romaines de Royat (Puy-de-Dôme)

M. l'architecte Petitgrand a dressé, en vue de la conservation de ces ruines, un devis à 4 400 Francs 13 et la Compagnie des eaux qui en est propriétaire s'engage à prendre à sa charge la moitié de la dépense.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose en même temps que l'adoption du projet, l'allocation de 1 100 Francs sur le crédit, à la charge par la Ville de combler le déficit.

Adopté.

Église de Seyne (Basses-Alpes)

Le préfet ayant demandé qu'en raison de la situation obérée de la Commune l'État prenne à sa charge la totalité de la dépense, qui est de 9 040 Francs.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose d'élever de 2 500 à 4 520 la part contributive de l'administration des Beaux-arts, à la charge par l'administration des 80/15/014/5 Cultes de fournir une part égale.

M. de Baudot fait pressentir que l'administration des Cultes subordonnera son intervention à la participation de la Commune et émet l'avis d'insister auprès de cette dernière.

Cet avis est adopté et l'allocation des Monuments historiques est portée à 4 000 Francs.

Église Saint-Laurent-des-Arbres (Gard)

M. [Émile] Boeswillwald fait connaître la situation de l'édifice en partie ruiné et à qui des réparations mal entendues ont fait perdre son intérêt, à l'exception de la coupole, du clocher et des fortifications élevées sur tout le développement de son pourtour. C'est à ces seules parties, en conséquence, qu'il propose le classement.

M. l'Inspecteur général estime qu'il y aurait lieu d'assurer la conservation des fortifications et de demander à M. Révoil un devis des ouvrages les plus urgents.

Cette proposition est adoptée.

Tour de Saint-Laurent-des-Arbres (Gard)

M. [Émile] Boeswillwald propose en outre le classement d'une tour fortifiée, isolée, élevée en avant de l'église et appartenant à M. le juge de Paix de Saint-Laurent.

Adopté.

Église de Saint-Gaudens (Haute-Garonne)

Les propositions de l'architecte s'élèvent à 19 995 Francs. Parmi elles est comprise pour une somme de 14 614 Francs 57 la substitution d'un parquet de chêne au dallage usé et brisé de l'édifice.

M. [Émile] Boeswillwald estime que cette substitution n'est nullement indiquée et que, telle qu'elle est comprise dans le devis, ayant l'inconvénient de relever le sol et d'engager les soubassements des piliers, elle doit être rejetée.

M. le curé s'étant engagé à prendre à sa charge le renouvellement pur et simple du dallage il y aurait lieu d'accepter cette offre. Le devis se trouvant réduit de la sorte à 5 203 Francs 06 applicables à des travaux urgents, M. l'Inspecteur général propose de l'approuver et d'allouer cette somme sur le crédit.

Adopté. 80/15/014/6

Église de Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle)

M. le préfet de Meurthe-et-Moselle transmet un devis de 1 218 Francs dressé par l'architecte de la Ville en vue de travaux de réparation dont la dépense serait entièrement supportée par la Fabrique et la Commune.

Conformément à l'avis de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, la Commission est d'avis d'approuver ce devis.

Église Notre-Dame-de-la-Dalbade à Toulouse (Haute-Garonne)

Peintures découvertes dans la chapelle du Mont Carmel.

M. [Émile] Boeswillwald les a examinées sur place et en a reconnu l'intérêt au point de vue de l'art et de l'archéologie. Il propose de les faire photographier et d'obtenir de la Fabrique qu'elle renonce à son projet de les masquer par un retable en marbre, en l'engageant à le transporter dans une autre chapelle.

Adopté.

Église de Margerie-Hancourt (Marne)

En réponse au refus de participer à la reconstruction de la sacristie, M. le ministre des Cultes fait remarquer que la sacristie que l'on se propose de réédifier a été démolie lors de la restauration du monument par l'architecte de l'administration sans avis du Conseil municipal et que, dès lors, la dépense actuelle a été nécessitée par cette démolition. Il prie, en conséquence, son collègue de revenir sur sa décision et d'accorder moitié de la dépense, soit 500 Francs, le complément devant être fourni par une subvention de l'administration des Cultes.

M. [Émile] Boeswillwald est d'avis d'accepter cette proposition.

Adopté.

Porte Saint-Georges à Nancy (Meurthe-et-Moselle)

La Ville ayant transmis un devis sommaire de réparations avec évaluation approximative 80/15/014/7 de la dépense à 1 000 Francs, la Commission est d'avis d'ajourner l'affaire jusqu'à production par le maire d'un projet et d'un devis détaillé, avec l'indication de la part contributive que la Ville prendrait dans le paiement de la dépense.

Église de Sablé (Sarthe)

Pour replacer les trois belles verrières du XVe siècle dans les baies de la nouvelle église, la Fabrique, qui ne dispose que de 1 500 Francs, sollicite de l'État un secours de 3 000 Francs.

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, est d'avis de prendre la moitié du déficit à la charge du crédit des Monuments historiques et d'inviter la Fabrique à demander l'autre moitié à l'administration des Cultes.

Adopté.

Église de Namps-au-Val (Oise)

La Commission, conformément aux conclusions de M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, vote l'approbation d'un devis de 9 753 Francs rédigé par M. Danjoy en vue des travaux urgents et l'allocation conditionnelle d'une somme de 3 000 Francs sur le crédit.

Église Saint-Nicolas-Saint-Laumer à Blois (Loir-et-Cher)

Acquisition projetée par la Commission administrative des hospices d'un immeuble sis rue Robert Houdin, n°4, contigu à l'église, et appartenant à la Ville. Communication et demande d'avis de M. le ministre de l'Intérieur à M. le ministre des Beaux-arts.

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, est d'avis que la vente de l'immeuble peut être faite aux Hospices de Blois à la condition qu'il serait réservé au pourtour de l'église un tour d'échelle ayant une largeur minima de 2 m mesurés à l'extrémité extérieure des contreforts, que la vieille sacristie sera démolie pour être remplacée par une nouvelle construction disposée suivant les indications 80/15/014/8 du plan communiqué ; et que, dans le cas d'impossibilité d'une exécution immédiate, l'espace nécessaire à cette construction sera compris dans la parcelle de terrain réservée au dégagement de l'église.

Cet avis est adopté.

Église de Saint-Généroux (Deux-Sèvres)

La Municipalité, après un premier refus motivé de l'administration des Beaux-arts, insiste pour obtenir l'autorisation de placer une seconde cloche dans un campanile dont les maçonneries ont été reconnues en assez mauvais état pour qu'il y eût danger à mettre en branle la cloche actuelle.

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, propose de maintenir le refus et de signifier à la Municipalité qu'elle ne pourra faire poser sa nouvelle cloche qu'après la restauration du clocher et du pignon qu'elle supporte. Elle devrait à cet effet demander un projet et un devis à l'architecte du monument et réunir la majeure partie des fonds nécessaires à l'exécution des travaux.

Adopté.

Église de Melleran (Deux-Sèvres)
Demande de classement du clocher formée par la Commune.

La Commission, sur le rapport de M. [Jean-Juste] Lisch, est d'avis que ce clocher, qui date du XIIe siècle, mérite par ses dispositions particulières qui constituent un ensemble original et gracieux, de figurer sur la Liste de classement.

Castel de la Hierce près Brantôme (Dordogne)
Demande de classement formée par le propriétaire.

Ce castel du XVIe siècle se recommande par sa disposition pittoresque, et se trouve dans un état de conservation satisfaisant.

M. [Jean-Juste] Lisch en propose le classement qui est adopté. 80/15/014/9

Objets mobiliers

Communication de MM. Darcel et de Lasteyrie relativement à des objets mobiliers.

Temple Saint-Jean à Poitiers (Vienne)

M. [Jean-Camille] Formigé rappelle que le Temple Saint-Jean à Poitiers est encore embarrassé des échafaudages établis par le Père de La Croix pour les estampages qu'il prend du monument ; il demande qu'on mette au besoin le Père de La Croix à même de les terminer par une légère allocation.

Lucien Paté, nommé chevalier à la Légion d'Honneur

M. le président adresse des félicitations à M. Lucien Paté, nommé chevalier de la Légion d'Honneur et propose de transmettre à M. le ministre les remerciements de la Commission.

La séance est levée à 11 h 30. 80/15/014/10
5 février 1892
Présidence de M. Léon Bourgeois, ministre de l'Instruction publique et des Beaux-arts. Sont présents : MM. Henry Roujon, directeur des Beaux-arts, Antonin Proust, député, vice-président, MM. Bardoux, de Baudot, [Émile] Boeswillwald, Paul Boeswillwald, Comte, Courajod, Darcel, Darcy, Dreyfus, [Jean-Camille] Formigé, Geoffroy-Dechaume, Gonse, Gautier, Kaempfen, Lameire, de Lasteyrie, [Jean-Juste] Lisch, Henri Maret, de Mortillet, Sauvageot, Selmersheim, Thomson, M. Renaud. M. Dumay directeur des Cultes s'est fait excuser.
Réorganisation du service des Monuments historiques

M. le ministre a tenu à venir présider la Commission, il a jugé nécessaire de définir le caractère des décrets de réorganisation du service des Monuments historiques et d'en bien établir la signification. Il croit que les mesures prises auront pour effet de rendre plus forte et plus incontestée l'action de la Commission. Il y a, dans ces décrets une mesure d'ordre, celle qui établit l'incompatibilité entre l'exécution des travaux et le contrôle : dans toute administration républicaine, le principe de cette séparation est indispensable. Il s'explique l'émotion que cette mesure a causée : mais il déclare qu'il n'y faut voir que l'application du principe et rien de personnel à l'adresse des architectes. La preuve en est dans la disposition transitoire qui proclame le respect des situations acquises.

d'ailleurs, les deux autres décrets donnent à la réforme sa signification définitive. Le recrutement par voie de concours aura pour effet dans l'avenir de fortifier l'école française en élevant le niveau du personnel par l'afflux des candidats dont le nombre est une garantie, étant donnée la rigueur qu'il oblige d'apporter dans les examens.

Chaire d'histoire de l'architecture française à l'École des Beaux-arts

Enfin la mesure la plus importante, c'est la création 80/15/014/11 d'une chaire d'histoire de l'architecture française à l'École des Beaux-arts. Là est le germe pour l'avenir du développement de cette architecture. Il y a là une véritable révolution qui portera ses fruits. Cette chaire, dont la création s'est faite d'accord avec le sentiment public, ne constituera pas seulement un enseignement théorique : elle comprendra l'enseignement pratique, avec son organisme bien complet.

M. le ministre remercie les membres de la Commission qu'il a consultés de l'esprit libre et désintéressé avec lequel ils l'ont aidé à examiner la question. Il est persuadé que l'état nouveau sera l'affirmation de la grandeur de l'École.

M. Antonin Proust remercie M. le ministre des paroles qu'il vient d'adresser à la Commission ; il tient à dire qu'il ne connaît pas de service plus attaché à l'intérêt général, plus détaché de l'intérêt particulier. Il rappelle que, depuis longtemps, la question de recrutement des architectes préoccupait la Commission, qu'une demande avait été adressée au Conseil supérieur de l'École des Beaux-arts en vue d'une création d'une chaire d'architecture, et que cette demande avait été repoussée. Il remercie et félicite M. le ministre d'avoir affirmé d'une façon très nette et très courageuse la nécessité de cette création et d'avoir réalisé ce voeu de la Commission.

Le procès-verbal de la séance du 8 janvier 1892 est lu et adopté.

L'ordre du jour appelle l'affaire de la
Flèche de l'église de Saint-Calais (Sarthe)

Le rapport de M. l'architecte Devérin ayant fait connaître l'urgence de la démolition d'une partie de la flèche, la Commission, conformément aux conclusions de M. [Jean-Juste] Lisch, est d'avis d'autoriser l'architecte à faire établir immédiatement l'échafaudage nécessaire et la dépose de toute la partie menaçante et de rédiger un projet de restauration de la flèche 80/15/014/12 pour l'exécution duquel la Municipalité promet son concours.

Donjon de Pons (Charente-Inférieure)

M. [Jean-Juste] Lisch fait l'historique de l'affaire et présente, en proposant de l'approuver, le projet d'escalier intérieur étudié par M. Albert Ballu et dont la dépense évaluée à 4 837 Francs 50 serait entièrement à la charge de l'administration des Beaux-arts.

M. de Baudot craint que la Municipalité ne réclame contre les dimensions restreintes de l'escalier projeté et qu'on ne soit amené à adopter une disposition plus monumentale. On aurait une disposition plus simple avec un escalier droit qui serait en même temps plus praticable.

M. [Jean-Juste] Lisch objecte qu'alors il faudrait crever une voûte plein cintre, ce qui serait presque la détruire. Il estime que, si la Ville accepte, il y a lieu de s'en tenir au projet présenté ; seulement qu'il sera nécessaire de s'assurer que la Municipalité l'approuve, avant de passer à l'exécution.

M. de Lasteyrie appuie cette opinion, il est d'avis qu'on doit se préoccuper avant tout d'altérer le moins possible le caractère de l'édifice.

M. le ministre insiste sur la nécessité d'arrêter une convention très nette et très précise avec la Ville, et rappelle que, dans cette négociation, on devra s'inspirer des observations qui viennent d'être échangées en prenant pour base le respect du caractère de l'édifice à l'économie.

Les conclusions du rapport sont adoptées sous la réserve des observations qui précèdent.

Église de Blanzac (Charente)

Les modifications précédemment demandées ayant été apportées au projet, M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, en propose l'adoption ainsi que l'allocation d'une somme de 700 Francs, égale à la moitié du déficit.

Adopté. 80/15/014/13

Église d'Airvault (Deux-Sèvres)

La Commission, conformément aux conclusions de M. [Jean-Juste] Lisch, est d'avis d'autoriser l'ouverture de la porte latérale demandée par le Conseil municipal, à la condition qu'il prendra la dépense à sa charge, et de lui permettre de vendre les matériaux non utilisables dans les travaux, le produit de cette vente devant être affecté à la restauration de l'église, et toutes réserves faîtes, sur l'observation de M. Courajod, pour la conservation des éléments anciens et intéressants qui pourraient se rencontrer dans les démolitions.

Église de Montrésor (Indre-et-Loire
Devis de 15085 Francs présenté par la Fabrique.

M. [Jean-Juste] Lisch propose d'écarter ce devis dans lequel il a relevé nombre de travaux sans urgence que la Commission ne saurait approuver. Il a, d'autre part, constaté, dans sa dernière visite de l'édifice, des restaurations fâcheuses exécutées par des architectes peu compétents en fait d'art français. Il propose en conséquence, de demander un devis à M. Bruneau, architecte du service, chargé d'autres travaux dans la région.

Adopté.

Monopole des architectes des Monuments historiques

M. de Baudot fait observer qu'il faudra dorénavant écarter tout architecte n'appartenant pas au service.

M. [Jean-Juste] Lisch ajoute qu'il serait nécessaire d'indiquer à tous les préfets les architectes désignés pour diriger des travaux dans les Monuments historiques de leur département.

Église de Saint-Riquier (Somme)

Devis de 49 070 Francs 13 présenté par M. l'architecte Danjoy pour la continuation de la restauration commencée.

M. [Jean-Juste] Lisch propose l'approbation du devis et l'allocation conditionnelle de 15 000 Francs.

Adopté. 80/15/014/14

Église de Saint-Lunaire (Ille-et-Vilaine)
Demande de classement formée par la Municipalité.

Sur le rapport de M. [Jean-Juste] Lisch la Commission est d'avis que le monument ne présente pas un intérêt suffisant pour être classé, mais qu'il y a lieu de classer les tombeaux de Saint-Lunaire, d'une dame de Pontréal et de deux seigneurs de Pontbriand, qui méritent d'être conservés, et de charger la Société archéologique d'Ille et Vilaine d'assurer leur conservation.

M. de Lasteyrie objecte que cette Société a peu de ressources et se demande si l'on ne pourrait transporter ces tombeaux dans l'église neuve ou au Musée de Rennes.

L'affaire sera renvoyée à la Société archéologique à laquelle on allouera au besoin, un secours.

Consultation obligatoire du ministère lors de travaux sur des monuments classés

M. Antonin Proust demande à poser deux questions d'ordre général.

Il rappelle qu'aux termes de la loi, le ministre de l'Instruction publique est responsable de toute atteinte portée à la conservation des édifices classés et il constate que cependant la restauration de certains monuments s'effectue sans qu'il soit consulté. Il cite l'exemple tout récent de la restauration du Pont Neuf qui est désastreuse et fait ressortir la gravité de la question au point de vue de la responsabilité du ministre des Beaux-arts.

Fusion de la Commission de l'Inventaire des Richesses d'Art de la France avec la Commission des Monuments historiques

Il pose en second lieu, la question de la possibilité d'une fusion de la Commission de l'Inventaire des Richesses d'Art de la France avec la Commission des Monuments historiques en vue de hâter le classement des objets mobiliers.

M. le directeur fait connaître qu'il a entretenu le ministre de la question et qu'il compte la mettre prochainement à l'étude.

M. de Lasteyrie expose ce qu'il a fait, les motifs du retard apporté à son travail 80/15/014/15 qu'il n'a pu commencer qu'en 1890. Il explique comment, suivant lui, on doit procéder : par relations et non par mesures administratives. L'expérience l'a démontré. Il compte particulièrement sur le concours des archivistes des département s, mais un crédit serait nécessaire pour couvrir les frais de déplacement.

M. le directeur se demande si le travail fait par la Commission de l'Inventaire ne peut servir à celui du classement. Il indique à cet effet un système de répertoire par fiches, remplaçant le catalogue imprimé, où figureraient tous les objets inventoriés et dans lequel des fiches d'une couleur spéciale désigneraient les objets classés. Il y aurait là un plan à arrêter, une méthode à adopter, le chapitre de l'Inventaire laisserait disponibles des ressources qui pourraient être employées pour le classement.

M. de Lasteyrie considère que le travail fait par la Commission de l'Inventaire, n'admettant aucune indication sur la valeur des objets, ne peut servir à rien pour le classement.

M. le ministre relève la communauté d'objet dans les deux entreprises de l'Inventaire et du classement : c'est la conservation. Il désire recueillir le sentiment de la Commission des Monuments historiques et retient ceci, que son sentiment est favorable à la fusion des deux services et à la mise en commun des ressources. Il se propose de réunir la Commission de l'Inventaire pour avoir également son avis, et il verra sur quel point l'accord peut s'établir.

En ce qui concerne la question de responsabilité pour les travaux exécutés sans son autorisation à des monuments classés, M. le ministre est très frappé de la situation, il va s'adresser à ses collègues pour que cet état de choses prenne fin et pour qu'à l'avenir la loi soit rigoureusement appliquée.

Arc de Triomphe de l'Étoile à Paris (Seine)

M. Gonse signale l'échafaudage élevé contre l'Arc de Triomphe de l'Étoile ; et demande qu'après l'exemple du Pont Neuf, étant 80/15/014/16 donné que l'opération du grattage est une véritable destruction dont sont menacés nombre de monuments classés, la Commission émette un voeu contre le grattage des monuments.

Cette proposition est adoptée.

La séance est levée. 80/15/014/17
19 février 1892
Présidence de M. Henry Roujon, directeur des Beaux-arts. Sont présents MM. Antonin Proust, vice-président, de Baudot, [Émile] Boeswillwald, Paul Boeswillwald, de Caix de Saint-Aymour, Courajod, Darcel, [Jean-Camille] Formigé, Geoffroy-Dechaume, Gonse, Kaempfen, Lameire, de Lasteyrie, [Jean-Juste] Lisch, de Mortillet, Selmersheim.
Démissions de MM. Darcy et Sauvageot, architectes et membres de la Commission

M. le directeur fait connaître les démissions de MM. Darcy et Sauvageot motivées sur l'impossibilité pour les architectes de diriger de nouveaux travaux en raison de l'application des décrets et joint ses regrets personnels à ceux qu'éprouvera la Commission.

M. de Baudot demande que la situation des architectes membres de la Commission soit précisée : doit-on comprendre qu'ils ne conserveront que la direction des travaux en cours d'exécution jusqu'à l'achèvement des devis approuvés ou bien qu'ils resteront chargés de celle des chantiers jusqu'à l'achèvement des entreprises de restauration ? C'est ce dernier sens qu'il avait cru devoir attribuer à la mesure transitoire prise par le ministre dans les décrets.

M. Antonin Proust a cru également comprendre dans ce sens. Il ne lui paraît pas possible qu'un architecte, après tous les travaux préparations qu'il a dû faire pour l'étude d'une restauration, passe la main à un autre architecte. Il croit qu'il y va de l'intérêt même de l'édifice et il pense que le ministre mis en présence des faits, reviendrait sur l'interprétation actuelle.

M. de Lasteyrie estime que cette interprétation aboutirait à la destruction même de l'oeuvre de la Commission des Monuments historiques . Le premier résultat est l'exclusion des hommes les plus compétents. La question intéresse la Commission elle-même 80/15/014/18 et en ce qui le concerne, il croit devoir protester.

M. le directeur lui rappelle qu'on ne peut protester contre le principe, mais il pense qu'il est possible d'en appeler au ministre. Dans ce sens il est prêt à servir d'intermédiaire entre le ministre et la Commission. Il propose à la Commission de rédiger un mémoire dans lequel elle ferait ressortir les inconvénients que peut avoir, ainsi entendue, l'interprétation des décrets. M. de Lasteyrie pourrait être chargé de la rédaction de ce mémoire.

La Commission adopte cette proposition.

Vente du château de Fougères (Ille-et-Vilaine)

M. [Jean-Juste] Lisch entretient la Commission de la mise en adjudication du château de Fougères. Il fait ressortir le grand intérêt de l'édifice, qui est une propriété particulière. La mise à prix est de 55 000 Francs. Il propose d'aider la Ville à devenir acquéreur, au moyen d'une subvention, et, s'il est possible, d'arrêter l'adjudication et de traiter à l'amiable. Il demande à la Commission un vote déterminant le maximum de l'offre qui pourrait être faite par l'État.

Sur la proposition de M. le directeur des Beaux-arts qui témoigne de toute l'importance qu'il attache à cette affaire, la Commission est d'avis de fixer cette somme à 60 000 Francs. M. [Jean-Juste] Lisch se rendrait sur place et suivrait l'opération. L'État, en principe, contribuerait pour une somme égale à la contribution de la Ville.

M. Salmon, vice-président de la Commission des Monuments mégalithiques et secrétaire de [blanc] des notaires des départements serait prié de prêter au besoin à M. [Jean-Juste] Lisch le concours de son expérience des affaires judiciaires, au cours de cette négociation.

Ordre du jour.

Église de Saint-Gaudens (Haute-Garonne)

La Commission, sur le rapport de M. [Émile] Boeswillwald, vote l'approbation de deux projets 80/15/014/19 de M. Louzier, pour le déplacement du maître-autel et l'établissement d'un appui de communion en bronze, le tout aux frais de la Fabrique.

Théâtre et amphithéâtre de Grand (Vosges)

La Commune émet le voeu de voir l'administration des Beaux-arts opérer des fouilles dont elle attend des résultats intéressants pour l'art et utiles pour elle.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, croit qu'après le déblaiement opéré il y a quarante ans, le résultat de l'opération serait à peu près nul et propose d'écarter cette demande.

Adopté.

Porte Saint-Nicolas à Arras (Pas-de-Calais)

La Commission des Monuments historiques du Pas de Calais retire sa demande de classement en raison du préjudice considérable que causerait à la Ville l'application de cette mesure à l'ouvrage en question.

L'affaire est ajournée jusqu'à ce que M. de Lasteyrie, qui doit aller à Arras, se soit rendu compte sur place de la situation.

Église de Fleurance (Gers)

Conformément aux conclusions de M. [Émile] Boeswillwald, la Commission est d'avis d'approuver le premier chapitre du devis présenté par M. Chancel dans lequel les travaux urgents sont évalués à 38 300 Francs et d'accorder conditionnellement pour cette entreprise le tiers de la dépense, soit 12 755 Francs.

Clocher de l'église de Coucy-la-Ville (Aisne)

Rapporteur M. [Émile] Boeswillwald, devis de 10 515 Francs dont la dépense est couverte par la Commune jusqu'à concurrence de 6 047 Francs.

La Commission, sur l'avis de M. le rapporteur, propose d'accorder conditionnellement la moitié du déficit, soit 2 234 Francs. 80/15/014/20

Église de Saint-Barnard à Romans (Drôme)

M. [Émile] Boeswillwald signale un empiétement et diverses installations fâcheuses sur une terrasse joignant l'édifice donnant lieu à des infiltrations dans le mur latéral nord de la sacristie, et propose d'inviter la Municipalité, qui a laissé s'établir cet état de choses, à en provoquer la suppression.

Adopté.

Enceinte de Tébessa (Constantine)

M. le ministre de la Guerre communique à M. le ministre des Beaux-arts, en lui demandant son avis, un projet de percement de poterne pour les piétons à côté de la Porte Salomon qui serait réservée pour le passage des voitures.

M. [Émile] Boeswillwald estime que ce percement est justifié par les difficultés du passage actuel, et propose d'adopter le projet dressé par le chef du génie sous la réserve que les assises des montants de la poterne seront reliés avec celles de l'ancienne construction et que les tailles des parements seront conformes aux tailles des parements anciens.

Adopté.

Mosaïque de Ouled Agla (Constantine)

Demande d'indemnité par le préfet de Constantine en faveur du propriétaire de la mosaïque pour les frais qu'il a du faire afin d'en assurer la conservation.

Sur le rapport de M. [Émile] Boeswillwald, la Commission est d'avis de renvoyer l'affaire à M. le directeur du secrétariat à l'Instruction publique.

Château de Dampierre-sur-Boutonne (Charente-Inférieure)

M. [Jean-Juste] Lisch fait une communication relative au château de Dampierre sur Boutonne dont le propriétaire refuse le classement proposé par la Commission. Il demande qu'un architecte soit désigné pour en faire le relevé à destination des archives de la Commission.

La séance est levée. 80/15/014/21

4 mars 1892
Présidence de M. Henry Roujon. Sont présents : MM. Antonin Proust, vice-président, [Émile] Boeswillwald, Paul Boeswillwald, Courajod, Darcel, Dreyfus, Geoffroy-Dechaume, Gonse, Kaempfen, [Jean-Juste] Lisch, Lameire, de Mortillet, Selmersheim, Renaud.
Le procès-verbal de la séance du 19 février est lu et adopté.
Liste de candidats à la succession de MM. Darcy et Sauvageot

M. le directeur propose d'élire une sous-commission pour étudier les deux listes de candidats à la succession de MM. Darcy et Sauvageot.

M. Proust demande à faire partie de cette sous-commission pour entretenir le ministre de la question du maintien des architectes dans les chantiers, en se plaçant au point de vue de l'intérêt du monument lui-même. Il propose en même temps d'exprimer les regrets de la Commission aux deux membres démissionnaires.

Sont désignés pour faire partie de la sous-commission : MM. Antonin Proust, [Émile] Boeswillwald, [Jean-Juste] Lisch, Selmersheim, Courajod, Darcel, Dreyfus, Gonse.

Château de Fougères (Ille-et-Vilaine)

M. le directeur a la vive satisfaction d'annoncer que la conservation du château de Fougères est assurée par l'acquisition qu'en a faite la Ville avec l'aide de l'État. Il invite M. [Jean-Juste] Lisch à faire connaître les négociations qui ont abouti à cet heureux résultat.

M. [Jean-Juste] Lisch fait l'exposé de ces négociations qui ont rendu possible une acquisition amiable moyennant la somme de 80 000 Francs, dont 40 000 Francs nets seront fournis par l'État, la Ville ayant consenti à supporter tous les frais.

M. le directeur est l'interprète de la Commission en remerciant M. [Jean-Juste] Lisch. Il comprend 80/15/014/22 également dans ses remerciements M. Salmon et M. le sous-préfet de Fougères, dont le concours a été très utile en l'affaire.

M. [Jean-Juste] Lisch croit qu'il serait opportun de commencer immédiatement le travail de restauration du château. M. Darcy architecte du château de Vitré, dont les travaux vont être terminés, lui paraît tout désigné pour diriger cette restauration.

La Commission approuve cette présentation.

Fortifications de Saint-Omer

M. Antonin Proust signale le déclassement militaire des fortifications de Saint-Omer ; il demande que l'Inspecteur général de la région se préoccupe des mesures de protection s'il y a lieu.

Porte d'Arras (Pas-de-Calais)

M. [Émile] Boeswillwald rappelle l'affaire de la Porte d'Arras : la Ville a fait sauter les deux tours et M. de Lasteyrie s'étant rendu sur place n'a pu que constater le fait accompli.

Tour de l'Église Saint-Laurent à Rouen (Seine-Inférieure)

M. Darcel fait savoir également que la démolition de la tour de l'église Saint-Laurent à Rouen est commencée.

M. le directeur se propose d'envoyer un télégramme au préfet pour le prier de faire surseoir à la démolition.

Ordre du jour.
Église Saint-Maclou à Pontoise (Seine-et-Oise)

Sur la proposition de M. Selmersheim, rapporteur, la Commission est d'avis d'approuver jusqu'à concurrence de 23 459 Francs 49 un devis de M. Simil et d'allouer conditionnellement 8 000 Francs sur le crédit.

Église de Biozat (Allier)

Le devis dressé en 1877 par M. Darcy s'élevait à 10 616 Francs. Les travaux n'ayant pu être exécutés faute des ressources nécessaires, la dépense à 80/15/014/23 effectuer actuellement peut être évaluée à environ 15 000 Francs.

Conformément aux conclusions de M. Selmersheim, la Commission est d'avis d'allouer un secours conditionnel de 4 000 Francs.

Église de Buxières-les-Mines (Allier)

M. Selmersheim propose l'approbation du devis de M. Georges Darcy, sous la réserve d'une modification relative à la démolition projetée de la grande voûte, qui pourrait être maintenue par l'adjonction de contreforts, et l'allocation de 10 000 Francs, somme égale à la moitié du déficit sur une dépense totale de 33 774 Francs 67.

Adopté.

Église de Saint-Désiré (Allier)

Sur le rapport de M. Selmersheim, la Commission est d'avis d'approuver le projet de l'architecte et d'allouer conditionnellement 3 000 Francs sur les 8 160 Francs 93 auxquels est évaluée la dépense.

Église de Louvières (Calvados)

Les travaux projetés n'ayant aucun caractère d'urgence, M. Selmersheim estime qu'il n'y a pas lieu de la subventionner sur les fonds des Monuments historiques ; mais il les croit d'ailleurs susceptibles d'être approuvés, sous la réserve que le retable du maître-autel sera maintenu jusqu'à production d'une photographie permettant d'en apprécier la valeur.

Adopté.

Église de Jars (Cher)

Conformément aux conclusions de M. Selmersheim, la Commission vote l'approbation du projet de M. Georges Darcy et l'allocation conditionnelle de 3 000 Francs sur les 6 724 Francs 20, montant du devis.

Église d'Étretat (Seine-Inférieure)

La dépense, évaluée par M. l'architecte 80/15/014/24 Lefort à 11 500 Francs, est couverte jusqu'à concurrence de 7 000 Francs par des souscriptions et des fonds votés par la Commune et la Fabrique.

M.Selmersheim, rapporteur, propose l'approbation du devis et l'allocation conditionnelle de 2 250 Francs sous la réserve de la production par l'architecte du croquis en plan et en élévation des chaînages qu'il projette d'établir autour du clocher.

Adopté.

Église de Rambercourt-aux-Pots (Meuse)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, fait connaître le résultat de la visite qu'il a faite de l'édifice. Les principaux ouvrages consistent en travaux de couverture et d'entretien qui lui semblent devoir être laissés à la charge de la Commune. Restent les travaux de consolidation du portail auxquels l'État pourrait coopérer et pour lesquels il propose de faire dresser un devis par un architecte du service.

Adopté.

Église de Saint-Bertrand-de-Comminges (Haute-Garonne)

Deux devis sont présentés par M. Louzier, l'un pour les travaux urgents, s'élevant à 15 008 Francs 13, l'autre de 48 825 Francs 45 comprenant tous les travaux tant intérieurs qu'extérieurs nécessaires pour la restauration de trois chapelles et dont un legs de 24 000 Francs attendu par la Fabrique doit aider à couvrir la dépense.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, est d'avis d'ajourner l'examen de ce dernier jusqu'à l'envoi de la Fabrique en possession du legs, et d'approuver le 1er devis en allouant une somme de 4 566 Francs 32 pour les travaux qu'il comprend.

Adopté.

Porte Saint-Georges à Nancy (Meurthe-et-Moselle)

Les réparations projetées par la Ville ne devant pas toucher à la partie artistique du monument, la Commission conformément à l'avis de M. [Émile] Boeswillwald, 80/15/014/25 est d'avis qu'il y a lieu de les autoriser.

Chapelle des Templiers à Comps (Var)

Sur le rapport de M. [Émile] Boeswillwald, la Commission est d'avis d'approuver le devis de 11 091 Francs 65 dressé par M. Révoil et d'allouer une somme égale à la moitié de la dépense, soit 5 500 Francs, en raison de l'urgence des travaux.

Église de Venerque (Haute-Garonne)

La Commune demande à faire emploi des 8 500 Francs qu'elle a votés à l'exécution de travaux urgents non compris dans le devis de restauration de l'abside précédemment approuvé.

M. le rapporteur [Émile] Boeswillwald propose d'accueillir cette demande à la condition que la Commune s'engagera à restituer cette somme à la première destination.

Adopté.

Église de Saint-Nicolas-de-Port (Meurthe-et-Moselle)

Conformément à l'avis de M. [Émile] Boeswillwald, la Commission propose d'approuver le devis de restauration de deux verrières déposées depuis quatre ans, simplifié et réduit de 12 000 à 8 100 Francs, et d'en autoriser l'exécution immédiate au moyen d'un reliquat des crédits alloués pour la restauration de l'église.

Attribution d'un cadran solaire d'Announa au Conservatoire national des Arts et Métiers

Demande formée par le directeur du Conservatoire des Arts et Métiers à l'effet d'obtenir l'attribution à cet établissement d'un cadran solaire sphérique découvert dans les fouilles d'Announa.

M. [Émile] Boeswillwald propose d'écarter cette demande en vertu du principe de ne réclamer pour les collections publiques de Paris que les objets d'une importance exceptionnelle, mais d'autoriser le moulage de l'objet.

Adopté.

Clocher de Beaulieu-sur-Dordogne (Corrèze) (Indre-et-Loire [sic])

La Commission, sur le rapport de M. [Jean-Juste] Lisch, 80/15/014/26 est d'avis qu'on peut autoriser la Commune à établir dans le clocher une horloge sans cadran, à la condition que les travaux d'installation seront faits sous la surveillance de l'architecte du monument.

Église de Ham (Somme)

Devis de 20 624 Francs 38 dressé par M. l'architecte Danjoy et dont la dépense est couverte jusqu'à concurrence de 16 010 Francs.

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, en propose l'approbation avec allocation conditionnelle de 2 300 Francs.

Adopté.

Clocher de Guingamp (Côtes-du-Nord)

Pour arrêter des désordres qui se sont produits dans la flèche, M. l'architecte A. Ballu propose d'établir à l'intérieur une armature en fer formant enrayures à différentes hauteurs et reliées par de longues plates-bandes afin d'arrêter le mouvement de dislocation.

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, estime que ces ceintures de fer doivent avoir pour effet, par la dilatation du métal et l'oxydation, de pousser la flèche au vide, et d'en hâter la destruction. Il est d'avis d'inviter l'architecte à chercher des moyens plus simples de consolidation en se limitant à des reprises de maçonnerie, avec agrafes en bronze s'il est nécessaire, de manière à conserver l'homogénéité de la construction.

Adopté.

Église collégiale de Saint-Émilion (Gironde)

Approbation du projet de restauration du clocher, modifié conformément aux observations de la Commission dans sa séance du 6 novembre 1891.

Maquette d'un bas-relief pour l'église de Gisors (Eure)

Sur la demande de M. Darcy, la Commission délègue MM. Geoffroy-Dechaume, Courajod et Selmersheim pour examiner la maquette du bas-relief qu'il vient de faire exécuter pour la chapelle de la Vierge dans l'église de Gisors. 80/15/014/27

Moulage du bas-relief de Rude à l'Arc de Triomphe de l'Étoile à Paris (Seine)

M. le directeur fait connaître que M. le ministre désire que l'Union des mouleurs, dont il rappelle la demande au sujet du bas-relief de Rude, soit mise le plus tôt possible à l'épreuve. Il prie en conséquence, M. Geoffroy-Dechaume de désigner un moulage qu'elle serait chargée d'exécuter.

Moulage de L'Enlèvement de Proserpine à Versailles (Seine-et-Oise)

M. Geoffroy-Dechaume désigne le groupe de L'Enlèvement de Proserpine par Girardon à Versailles.

M. Kaempfen appelle l'attention sur l'état de ce groupe et se demande s'il serait prudent de le faire mouler.

Après diverses propositions, la Commission adopte le groupe de l'Enlèvement de Proserpine, sous la réserve qu'il sera fait vérification de son état.

Classement d'objets mobiliers

M. Gonse propose le classement des objets mobiliers suivants :

1° Bas relief votif du XVe siècle, dans l'église à Ecos (Eure)

2° Quatre figures de Vierge en marbre, du commencement du XVIe siècle dans les églises de l'Hôpital sous Rochefort, de Saint-Galmier, de Saint-Marcel d'Urfé et de Champoly (Loire).

Ces propositions sont adoptées.

La séance est levée. 80/15/014/28
18 mars 1892
Présidence de M. Henry Roujon, directeur des Beaux-arts, puis de M. [Émile] Boeswillwald. Sont présents : MM. Antonin Proust, vice-président, de Baudot, [Émile] Boeswillwald, Paul Boeswillwald, Courajod, Comte, Dreyfus, [Jean-Camille] Formigé, Gautier, Geoffroy-Dechaume, Gonse, Kaempfen, de Lasteyrie, [Jean-Juste] Lisch, Selmersheim, Thomson.
Liste de candidats

M. Gonse rend compte du travail préparatoire de la sous-commission chargée d'établir deux listes de candidats aux places vacantes par la démission de MM. Darcy et Sauvageot. De ces deux listes, la première porte les noms de MM. Vaudremer, Magne et de La Rocque, la deuxième ceux de MM. André Michel, Héron de Villefosse et Salmon.

M. de Baudot fait une observation en ce qui concerne la première liste : pourquoi, puisqu'on présente des architectes du service, ne pas les placer en 1ère ligne ? Se plaçant en dehors de toute question de personne, il lui semble que l'esprit du choix de la Commission, de cette manière, apparaîtrait davantage.

M. Antonin Proust voit dans l'ordre de la liste en question une concession à faire à l'élément qui a admis deux architectes du service à enseigner à l'École des Beaux-arts. Il propose à la Commission, après avoir exprimé des regrets unanimes sur le départ de deux collègues, d'émettre un voeu tendant à la permanence de la direction dans les travaux, l'intérêt d'une restauration s'opposant à ce que cette direction passe de main en main.

M. le directeur des Beaux-arts est disposé à plaider cette cause auprès du ministre. Il est procédé au scrutin. Les deux listes présentées par la sous-commission sont adoptées.

Bas-relief de l'église de Gisors

M. Selmersheim, au nom de la sous-commission 80/15/014/29 chargée d'examiner la maquette du bas-relief de l'église de Gisors, conclut à l'acceptation de l'oeuvre qui est honorable et bien traitée.

Le procès-verbal de la séance du 4 mars 1892 est lu et adopté.
Ordre du jour :
Répartition du crédit de 1892 pour l'Algérie

Rapport de M. [Émile] Boeswillwald. Propositions du rapporteur :

Tlemcen, Grande mosquée, grosses réparations 6 000 Francs

entretien 1 000 Francs

entretien de monuments divers énumérés dans le rapport 4 400 Francs

Sidi-Bou-Médine, Mosquée, entretien 1 600 Francs

restauration de la porte 3 000 Francs

Timgad, continuation des travaux 20 000 Francs

Lambèze, restauration de la Mosaïque des Quatre Saisons,

travaux de conservation du praetorium 2 000 Francs,

frais divers : personnel, voyages, inspecteurs 12 000 Francs

total égal au crédit 50 000 Francs

M. Thomson insiste pour que la mosaïque du Quartier de cavalerie soit transportée dans le Temple de Minerve.

Adopté.

M. de Lasteyrie demande pourquoi on procède autrement en Algérie qu'en France : il critique l'éparpillement des ressources pour l'entretien d'édifices auxquels ne contribue pas l'Algérie. Il lui semble qu'il y aurait lieu de réclamer l'établissement du principe que les mosquées soient chargées de leur entretien.

La Commission prend acte de ces observations et M. [Émile] Boeswillwald sera invité à s'entretenir à ce sujet avec le Gouverneur Général.

Les propositions du rapport sont adoptées.

Église Saint-Seurin à Bordeaux (Gironde)

Les travaux d'entretien importants, 80/15/014/30 dont la dépense serait supportée par la Ville, ont été l'objet d'un devis dont celle-ci demande l'approbation.

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, est d'avis qu'il y a lieu de l'accorder, bien que l'architecte, auteur du projet, ne soit pas attaché au service, mais de faire observer en même temps à la Municipalité que dorénavant tous les travaux devront être dirigés par un architecte désigné ou agréé par l'administration des Beaux-arts.

Adopté.

Église de Montgeard (Haute-Garonne)

M. l'architecte Paul Boeswillwald a dressé un devis de 6 897 Francs 90 pour la restauration de l'édifice et M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, propose d'approuver ce projet et d'allouer conditionnellement 2 800 Francs pour son exécution.

Mais l'auteur du projet, faisant partie de la Commission des Monuments historiques, M. le rapporteur croit devoir en même temps proposer de désigner un autre architecte pour exécuter les travaux.

M. de Lasteyrie s'élève contre cette proposition et M. le directeur y voit une occasion de se faire auprès du ministre l'interprète des voeux de la Commission émis au commencement de la séance.

M. le directeur des Beaux-arts, obligé de se retirer, invite M. [Émile] Boeswillwald à présider la séance.
Ancienne cathédrale de Sarlat (Dordogne)
Projet de consolidation des voûtes.

Sur le rapport de M. [Jean-Juste] Lisch, la Commission est d'avis d'approuver un devis de 10 002 Francs 40 et d'accorder conditionnellement 2 500 Francs sur le crédit.

Église à Sainte-Croix-de-Beaumont (Dordogne)

Signalée par le maire comme ayant besoin de réparations urgentes.

Sur la proposition de M. [Jean-Juste] Lisch, 80/15/014/31 M. Rapine est désigné pour faire un rapport de la situation et au besoin prendre les mesures nécessaires pour éviter tout accident.

Église de Chambon-sur-Voueize (Creuse)

Un devis de 6 353 Francs 91 a été dressé par M. l'architecte Georges Darcy rendant sans objet un précédent devis de 1 305 Francs.

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, est d'avis d'approuver le nouveau devis et d'accorder conditionnellement une somme de 2 300 Francs qui viendra s'ajouter aux 350 Francs précédemment accordés.

Adopté.

Chapelle du Saint-Esprit à Rue (Somme)

Conformément aux conclusions de M. [Jean-Juste] Lisch, la Commission est d'avis d'approuver le devis de 4 149 Francs 33 présenté par M. Danjoy en vue de travaux urgents et d'accorder conditionnellement 1 700 Francs pour cette entreprise.

Église de Roullet (Charente)

Projet de carrelage en carreaux de ciment comprimé présenté par la Commune.

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, conclut au rejet de ce projet et propose de demander à M. Warin un devis de carrelage en pierre dure, le seul qui soit en rapport avec le caractère de l'édifice.

Adopté.

Ancienne Église Saint-Laurent de Rouen (Seine-Inférieure)

M. Selmersheim, rapporteur, fait connaître la situation de cette affaire. Le propriétaire refuse de traiter à l'amiable, et la Ville, à la disposition de laquelle un donateur a mis une somme de 155 000 Francs à des conditions qui semblent pouvoir être acceptées, demande que l'immeuble soit l'objet d'une proposition de classement afin de bénéficier des dispositions de l'article 5 de la loi pour poursuivre l'expropriation.

M. Selmersheim conclut dans ce devis et la Commission adopte ses conclusions.

Palais des Ducs de Bourgogne à Dijon (Côte-d'Or)

La Municipalité est disposée à faire des 80/15/014/32 sacrifices dans le but de restaurer d'une manière complète la grande salle dite des "tombeaux", dont la charpente et le plancher haut sont dans un état inquiétant. Elle a chargé à cet effet M. Suisse, architecte à Dijon, de dresser un devis, et M. Suisse s'est assuré lui-même la collaboration de M. Sauvageot.

M. Selmersheim, rapporteur, est d'avis d'approuver ce choix et d'inviter les deux architectes à s'entendre pour la rédaction d'un projet qui serait soumis ultérieurement à l'examen de la Commission.

Adopté.

Église Saint-Maclou à Rouen (Seine-Inférieure)

Conformément aux conclusions de M. Selmersheim et de l'urgence des réparations, la Commission est d'avis d'approuver un devis de 13 087 Francs dressé par M. Sauvageot et d'allouer conditionnellement 4 300 Francs sur le crédit.

Église de Saint-Contest (Calvados)

Projet de restauration de la chapelle de la Vierge aux frais de la Fabrique.

La Commission, sur le rapport M. Selmersheim est d'avis d'approuver, sous la réserve que l'architecte présentera le tracé du tombeau d'autel dont l'estimation figure au devis.

La séance est levée. 80/15/014/33
1er avril 1892
Présidence de M. Henry Roujon, directeur des Beaux-arts. Sont présents : MM. Antonin Proust, vice-président, de Baudot, [Émile] Boeswillwald, Courajod, Comte, Dreyfus, [Jean-Camille] Formigé, Gautier, Gonse, Geoffroy-Dechaume, Kaempfen, Lameire, de Lasteyrie, [Jean-Juste] Lisch, André Michel, de Mortillet, Selmersheim, Vaudremer.
Le procès-verbal de la séance du 18 mars est lu et adopté.
Église Saint-Laurent de Rouen (Seine-Inférieure)

Il est donné lecture, à propos du procès-verbal, d'une lettre du préfet de la Seine-Inférieure faisant connaître la situation de l'affaire de l'église Saint-Laurent. Le propriétaire n'a pas répondu aux propositions du ministre ; et le préfet a pris les dispositions nécessaires pour que le monument soit préservé de toute atteinte de la part du propriétaire, en attendant la solution de l'affaire.

Ordre du jour.
Église d'Étival (Vosges)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, fait connaître la situation. Le Conseil municipal sollicite le déclassement de l'édifice et motive sa demande sur ce fait que c'est par ignorance du classement qu'il a fait exécuter les travaux qui lui ont attiré le blâme de l'administration. Il soutient s'être, d'ailleurs, pourvu, en temps utile, contre le classement. En présence de l'intérêt secondaire de l'édifice, M. le rapporteur est d'avis de donner satisfaction à la Municipalité.

Cette proposition rencontre des objections de la part de MM. Gonse et de Lasteyrie, qui affirment l'intérêt particulier, au point de vue de l'histoire de l'art, de ce monument en qui se pénètrent les deux influences germanique et champenoise.

M. [Jean-Juste] Lisch est d'avis de maintenir le classement et, si la Commune refuse d'y consentir, de porter l'affaire devant le Conseil d'État. C'est une jurisprudence à créer.

Cette opinion est adoptée. 80/15/014/34

Fontaines de la Place Stanislas à Nancy (Meurthe-et-Moselle)

Le Conseil municipal sollicite un crédit de 5 000 Francs pour l'achèvement de la restauration de ces fontaines qui a été commencée sans l'approbation du ministre.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, est d'avis non seulement de refuser l'allocation demandée mais d'adresser un blâme à l'administration municipale.

M. [Jean-Juste] Lisch qui a constaté la mauvaise exécution des travaux exécutés, se demande s'il n'y aurait pas lieu de désigner un architecte du service pour les terminer.

La Commission est d'avis que M. [Émile] Boeswillwald se rende compte sur place de la situation.

Église de Trucy (Aisne)

Travaux de couverture évalués à 1 106 Francs 44.

M. [Émile] Boeswillwald propose d'approuver le devis et d'allouer conditionnellement la moitié de la dépense, vu l'urgence.

Adopté.

Cloître d'Arles-sur-Tech (Pyrénées-Orientales)

Les travaux urgents sont évalués par M. l'architecte Rapine à 15 592 Francs. Les administrations locales ne possédant aucune ressource, M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose de prendre toute la dépense à la charge du crédit, sauf à la répartir sur deux exercices.

La Commission est d'avis de n'en allouer que les deux tiers et de demander pour le surplus le concours du département.

Remparts d'Avignon (Vaucluse)

Demande formée par un particulier à l'effet d'obtenir l'établissement d'une ligne téléphonique sur les remparts.

Conformément à l'avis de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, la Commission conclut au refus de cette autorisation et à l'obligation, en cas d'établissement d'une ligne, de la placer à un mètre de distance au moins du mur 80/15/014/35 de ronde, à l'intérieur de l'enceinte des remparts.

Palais des Papes à Avignon (Vaucluse)

M. Antonin Proust fait connaître que le maire d'Avignon est sur le point d'aboutir à l'évacuation du Palais des Papes par les troupes. Il demande à la Commission d'émettre dans ce sens un voeu qui détermine le sinistre de la guerre à prendre une prompte décision. Ce voeu est exprimé par la Commission et sera transmis à M. le ministre de l'Instruction Publique.

Cloître de Saint-Paul-de-Mausole à Saint-Rémy-de-Provence (Bouches-du-Rhône)

En raison de l'interprétation au moins singulière donnée par le propriétaire aux conventions établies entre lui et l'État et de laquelle il résulterait que celui-ci aurait la charge entière des dépenses de restauration, la Commission, sur la proposition de M. [Émile] Boeswillwald, est d'avis de retirer purement et simplement l'allocation conditionnelle de 1 500 Francs et de laisser les choses en l'état.

Église Saint-Nazaire à Bourbon-Lancy (Saône-et-Loire)

M. Selmersheim estime que cet édifice, qui date du XIe siècle, mérite de figurer sur la Liste des Monuments historiques ; mais il prévoit que, ne servant plus au culte, il sera à peu près entièrement à la charge de l'administration des Beaux-arts. La dépense à effectuer pour remettre la couverture et la charpente en état ne sera pas moindre de 10 000 Francs. Il conclut néanmoins au classement et à la rédaction d'un devis des travaux urgents. Dans le cas où le classement ne serait pas prononcé, il demande qu'il soit pris des mesures conservatrices relativement aux pierres tombales et aux chapiteaux sculptés.

M. [Jean-Juste] Lisch appuie cette dernière proposition et demande que l'on se borne à transporter dans l'église nouvelle les fragments intéressants de l'église ancienne.

M. de Lasteyrie est d'avis que, 80/15/014/36 datant de 1030, le monument doit présenter assez d'intérêt pour qu'on hésite à écarter la proposition de classement. Sur sa demande l'affaire est ajournée.

Église d'Ambronay (Ain)

Conformément aux conclusions de M. Selmersheim, la Commission propose d'approuver un devis de 15 207 Francs 03 dressé par M. l'architecte Petitgrand et d'allouer conditionnellement 5 000 Francs sur le crédit.

Église Saint-Philibert à Tournus (Saône-et-Loire)

Le conseil de Fabrique signale le mauvais état de diverses parties de cet édifice et demande qu'il soit pris d'urgence des mesures nécessaires à sa conservation.

Sur la proposition de M. Selmersheim et M. Daumet, architecte du monument, ayant donné sa démission, la Commission désigne M. Sauvageot pour rédiger un rapport détaillé sur la situation de l'église Saint-Philibert, ainsi qu'un devis des travaux qu'il jugerait nécessaire d'y faire exécuter.

Église de Vernouillet (Seine-et-Oise)

Devis en 3 chapitres présenté par M. de La Rocque.

M. Selmersheim, rapporteur, propose d'en approuver les deux premiers, montant à la somme de 7 769 Francs 51, sous la réserve de la suppression des abat-sons prévus au devis qui ne paraissent pas utiles, et d'allouer conditionnellement 2 600 Francs sur le crédit.

Adopté.

Église de Varzy (Nièvre)

Sur la proposition de M. Selmersheim, la Commission est d'avis d'allouer pour les travaux de restauration évalués à 4 002 Francs une somme de 300 Francs égale à la moitié du déficit. Appelée à donner son avis sur la maquette d'un vitrail destiné à la même église, la Commission exprime le désir d'avoir sous les yeux le carton grandeur d'exécution, et l'indication des ferrements sur la maquette. 80/15/014/37

Église de Villefranche-de-Rouergue (Aveyron)
Demande de classement par la Commune.

La Commission se prononce favorablement à cette demande, conformément à l'avis de son rapporteur, M. Selmersheim.

Chartreuse de Villefranche-de-Rouergue (Aveyron)

Projet d'agrandissement de l'hospice civil installé dans les bâtiments de l'ancienne Chartreuse.

Ce projet ne touchant à aucune partie classée de l'édifice, M. le rapporteur Selmersheim en propose l'approbation.

Adopté.

Donjon de la Tour Grise à Verneuil (Eure)

Ce reste de l'enceinte de la Ville a été complètement dénaturé par des travaux de restauration entrepris par le propriétaire en vue de l'exploitation commerciale de son immeuble.

A la suite de ces travaux exécutés en violation de la loi et en raison de leur caractère fâcheux, la Commission est d'avis qu'il y a lieu de déclasser la tour et de faire insérer à l'Officiel l'arrêté de déclassement avec les considérations qui ont motivé la décision.

Église Saint-Pierre de Moissac (Tarn-et-Garonne)

M. l'architecte Gout a rédigé, en vue de la restauration des toitures, du couronnement des murs, et de la réfection partielle de la charpente et de la couverture du clocher un devis de 32 164 Francs 93.

Les travaux sont de première urgence et M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, propose de les approuver en principe sous la réserve d'inviter l'architecte à produire un relevé très exact de l'état des combles et à s'assurer s'il ne reste pas sur les pinacles quelques traces de la disposition primitive. Il propose en même temps l'allocation conditionnelle de 16 000 Francs sur le crédit.

Adopté. 80/15/014/38

Église de Rudelle (Lot)

M. Paul Gout a apporté à son 1er projet les modifications demandées par la Commission. Ayant procédé à un nouvel examen du crénelage, il a constaté la trace de pierres en encorbellement indiquant des dispositions spéciales dont il propose le rétablissement. Ainsi conçu son projet entraînera une dépense de 17 407 Francs à laquelle M. [Jean-Juste] Lisch propose de contribuer pour 8 000 Francs.

M. [Jean-Camille] Formigé serait d'avis de restaurer les mâchicoulis et de laisser en place la charpente actuelle qui servirait d'abri à la couverture primitive.

M. de Baudot pense qu'il serait préférable de restaurer la couverture primitive puisqu'elle existe encore.

La Commission dans un but d'économie, estime qu'il y aurait lieu de s'en tenir au maintien de la toiture actuelle, si elle est réparable.

La séance est levée. 80/15/014/39
6 mai 1892
Présidence de M. Henry Roujon, directeur des Beaux-arts. Sont présents : MM. Antonin Proust, vice-président, de Baudot, [Émile] Boeswillwald, Paul Boeswillwald, Courajod, Darcel, Dreyfus, [Jean-Camille] Formigé, Gautier, Geoffroy-Dechaume, Gonse, Kaempfen, Lameire, de Lasteyrie, [Jean-Juste] Lisch, de Mortillet, Vaudremer. Excusés : MM. Selmersheim et André Michel.
Le procès-verbal de la séance du 1er avril 1892 est lu et adopté.
Achat des vitraux de l'église Saint-André à Châteauroux (Indre)

M. Darcel soumet à l'examen de la Commission les deux panneaux de la partie supérieure d'un vitrail légendaire du XIIIe siècle composé de huit panneaux en tout et provenant de l'église Saint-André de Châteauroux. Ce vitrail, ainsi que cinq panneaux d'un autre vitrail arrachés de deux baies de l'église et voués à la destruction, ont été recueillis et reconstitués par M. Clément, peintre verrier, qui les évalue 7 000 Francs.

M. Darcel en propose l'acquisition et la Commission le charge de la négocier sur la base de 500 Francs le mètre carré, ce qui porterait l'ensemble à 4 000 Francs. Elle exprime aussi le désir que ces vitraux fussent installés au Trocadéro.

M. Antonin Proust fait une communication au sujet de l' :

Exposition de Chicago.

Un crédit de 60 000 Francs serait mis à la disposition de la Commission des Monuments historiques . De concert avec le président de la Commission des Beaux-arts de Chicago, il a fait choix d'un certain nombre de moulages qui pourraient figurer à cette exposition.

La Commission de Chicago prendrait à sa charge la moitié des frais et garderait 80/15/014/40 les objets. Elle désire augmenter le nombre de ces moulages.

M. Antonin Proust propose de nommer une sous-commission pour en établir la liste. Sont désignés : MM. de Baudot, Paul Boeswillwald, Courajod, Gonse.

La Commission désigne M. de Baudot pour étudier, d'autre part, un projet d'ensemble de reproductions photographiques des monuments conçues de manière à faire ressortir l'ordre d'idées qui a dirigé la Commission dans son oeuvre de restauration.

Temple Saint-Jean de Poitiers (Vienne)

Communication de M. [Jean-Camille] Formigé relative aux estampages du Temple Saint-Jean, dont le Père de La Croix demande l'acquisition par l'État. Il signale également l'état de dégradation des peintures murales.

M. Lameire est invité à les examiner et à voir quel serait le moyen d'en assurer la conservation.

Ordre du jour

Église Saint-Rémi à Reims (Marne)

La Fabrique a fait exécuter, sans autorisation, des travaux, qui, par suite de leur mauvaise entente et de leur exécution défectueuse, n'ont pas atteint le but qu'elle se proposait d'assainir l'édifice.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose de charger M. Darcy d'étudier un projet dans ce sens, et de faire enlever les revêtements en zinc et en marbre des parements des chapelles ainsi que les statues du sanctuaire dont l'aspect déshonore le monument.

Adopté.

Hôtel de ville et fontaines de Nancy (Meurthe-et-Moselle)

M. [Émile] Boeswillwald s'étant rendu compte 80/15/014/41 sur place de la manière dont les travaux projetés par la Municipalité de Nancy étaient compris et devaient être exécutés, propose d'en autoriser l'exécution.

Adopté.

Château de Châteauneuf-du-Pape (Vaucluse)

Demande de classement formée par la Municipalité.

Conformément au rapport de M. [Émile] Boeswillwald, la Commission est d'avis de donner une suite favorable à cette demande.

Église de Saint-Nicolas-de-Port (Meurthe-et-Moselle)

L'architecte a présenté un devis de 21 934 Francs 50 pour l'exécution de travaux formant le complément de ceux autorisés en 1880, et dont la dépense est d'ailleurs entièrement couverte par les ressources créées à cette époque.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose l'approbation du devis et l'autorisation des travaux.

Adopté.

Tour de Moncade (Basses-Pyrénées)

La Société climatologique pyrénéenne demande à la Ville d'Orthez de lui céder l'usage de son ancien château pour y installer un observatoire département al. L'administration préfectorale, pour prendre une décision, demande à son tour, si l'État est disposé à prendre à sa charge les frais de restauration du château, quel serait le chiffre de la dépense, les plans et devis.

M. [Émile] Boeswillwald fait connaître que le devis a été dressé dès 1887 et que la dépense prévue, en comprenant un escalier mettant en communication les étages, s'élèverait à 27 543 Francs. Toutefois, il ne peut conclure avant d'avoir sous les yeux le programme d'installation de l'observatoire et le plan des dispositions projetées. 80/15/014/42

Ces documents seront demandés au maire.

Clocher de Saint-Calais (Sarthe)

Conformément au rapport de M. [Jean-Juste] Lisch, la Commission est d'avis d'approuver un devis de 24 577 Francs 12 dressé par M. Devérin et d'allouer conditionnellement 3 577 Francs sur le crédit. La Ville s'étant engagée pour une somme de 18 000 Francs, le déficit de 3 000 Francs pourrait être couvert par l'administration des Cultes.

Ces conclusions sont adoptées.

Clocher de Guingamp (Côtes-du-Nord)

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, propose d'approuver le nouveau devis présenté par M. Albert Ballu, d'après lequel la dépense est évaluée à 35 000 Francs, et d'allouer conditionnellement 12 000 Francs pour cette entreprise.

Adopté.

Château de Saint-Laurent (Lot)

M. l'architecte Paul Gout présente un devis de 22 446 Francs 92 en vue de la restauration de cet édifice composé de deux tours en ruines et que son propriétaire voudrait rendre habitable pour son usage particulier.

La Commission, sur la proposition de M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, est d'avis de demander un projet à l'architecte et de l'inviter à négocier avec le propriétaire pour l'amener à concourir pour la moitié de la dépense.

Église de Saint-Cyr-la-Roche (Corrèze)
Voeu du Conseil général de la Corrèze tendant à la restauration de cet édifice.

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, propose de charger un architecte du service de rédiger un devis. L'affaire est ajournée pour la désignation de cet architecte. 80/15/014/43

Portes de Ville de Sauveterre (Gironde)
Demande de classement formée par la Commission des Monuments historiques de la Gironde.

La Commission, sur le rapport de M. [Jean-Juste] Lisch, est d'avis que ces restes de l'enceinte d'une bastide du XIIIe siècle, méritent d'être classés et désigne M. l'architecte Rapine pour en faire le relevé à destination des archives.

Château de Langoiran (Gironde)

Demande de classement formée par le maire de la Commune d'accord avec le propriétaire.

La Commission, sur le rapport de M. [Jean-Juste] Lisch est d'avis qu'il y a lieu de donner une suite favorable à cette demande.

Église de Parthenay-le-vieux (Deux-Sèvres)

L'architecte présente un devis de 34 422 Francs en vue des travaux qu'il est indispensable d'exécuter sous peine de perdre le bénéfice des dépenses précédemment faites.

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, propose l'approbation de ce devis, l'allocation de 20 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques, avec autorisation pour l'architecte de faire immédiatement emploi de 10 000 Francs pour les travaux d'extrême urgence.

Adopté.

Église Saint-Laurent à Rouen (Seine-Inférieure)

M. [Jean-Juste] Lisch donne lecture d'un rapport de M. Selmersheim sur l'église Saint-Laurent de Rouen. Le rapporteur fait connaître l'état de la question. D'une part, le maire de Rouen a demandé si le ministre pouvait déléguer à la Ville son droit de poursuivre l'expropriation et dans quelle proportion l'État contribuerait au paiement de l'excédent d'indemnité que le jury pourrait accorder. D'autre part, le propriétaire, revenant sur son refus absolu de classement, demande quelles seraient les conditions particulières du classement, aux termes de l'article 3 de la loi du 30 mars 1887 et de l'article 5 du décret 80/15/014/44 du 3 janvier 1889, afin de pouvoir se déterminer en connaissance de cause.

M. le rapporteur conclut à la répartition par quart entre les intéressés de l'excédent de dépense qui pourrait se produire dans l'expropriation ou, dans le cas où le propriétaire consentirait au classement, des dépenses de restauration que nécessiterait l'édifice, les intéressés étant le donateur ou le propriétaire, l'État, le département et la Ville.

La Commission est d'avis qu'avant de poursuivre l'expropriation, il y a lieu de tenter une entente amiable avec le propriétaire.

Église de Mesland (Loir-et-Cher)

M. de Baudot à qui des renseignements ont été demandés sur cet édifice, est d'avis que la dépense que nécessiteraient les travaux exigés par la situation serait hors de proportion avec l'intérêt artistique du monument. Il en propose, en conséquence, le déclassement.

Cette proposition est adoptée.

La séance est levée. 80/15/014/45
3 juin 1892
Présidence de M. Henry Roujon, directeur des Beaux-arts. Sont présents : MM. Antonin Proust, vice-président, de Baudot, Paul Boeswillwald, Courajod, Darcel, Dreyfus, Gautier, Geoffroy-Dechaume, Gonse, [Jean-Juste] Lisch, Lameire, André Michel, de Mortillet, Selmersheim, Tétreau, Vaudremer.
Le procès-verbal de la séance du 6 mai est lu et adopté.
Temple Saint-Jean de Poitiers (Vienne)

M. [Jean-Juste] Lisch fait connaître qu'il a visité avec M. Lameire le Temple Saint-Jean. Les peintures signalées ont été remises en état et d'autres peintures ont été découvertes. Il demande que M. Lameire soit chargé de compléter les relevés et de faire la même opération (consistant à passer un lait de core) aux peintures de Notre-Dame-la-Grande et de Saint-Savin.

Adopté.

Catalogue du Musée de sculpture comparée

M. le directeur adresse les remerciements et les félicitations de la Commission à MM. Courajod et Marcou qui viennent de publier le premier fascicule du catalogue du Musée de sculpture comparée, et fait l'éloge de cette oeuvre, véritable monument de savoir et de méthode.

Palais de Versailles (Seine-et-Oise)

M. le directeur donne lecture de la lettre par laquelle le directeur des Musées nationaux communique lui-même une lettre du conservateur du Palais relative à des modifications projetées par l'administration des Bâtiments civils dans l'intérieur du palais et dont l'exécution commencée lui semble de nature à porter atteinte à la conservation du Musée.

M. le directeur des Musées nationaux se demande si, le Palais de Versailles étant classé, 80/15/014/46 il n'y a pas lieu de soumettre le projet en question à la Commission des Monuments historiques et il exprime le voeu que les travaux soient suspendus jusqu'à ce que les plans aient été communiqués.

M. l'Inspecteur général Selmersheim chargé du rapport sur cette affaire, ayant prévenu de sa visite l'architecte du Palais, en a reçu une lettre, dont il est donné lecture, de laquelle il résulte que le projet est seulement à l'étude et qu'il sera soumis au ministre des Travaux publics qui, d'accord avec son collègue des Beaux-arts aura à apprécier l'opportunité des travaux projetés.

M. le directeur ne se dissimule pas l'état d'esprit auquel on se heurte. La question devient une question de rapports entre deux ministres. Il demande à la Commission d'émettre un voeu très formel au sujet du principe. Il ne voit pas qu'il y ait lieu d'aller au devant d'objections que l'on peut craindre, mais qui ne sont pas formulées de la part de M. le ministre des Travaux publics, mais seulement d'appeler l'attention du ministre des Beaux-arts, ce qu'il se propose de faire en lui présentant le voeu de la Commission. Il invite toutefois M. Tétreau à donner connaissance du projet de délibération qu'il a bien voulu rédiger sur la question.

M. Tétreau fait ressortir l'intérêt de la question de principe. Elle est tranchée par les articles 4 et 7 de la loi, complétés par les articles 10 et 14 du décret, établissant, d'une part, qu'aucun travail ne peut être exécuté dans un monument classé sans l'autorisation du ministre des Beaux-arts et sans la communication du projet à ce ministre ; et, d'autre part, déterminant les conditions d'application de la loi et de régularité du classement. Il n'est pas douteux que, si les Palais nationaux ont été régulièrement classés, la direction des Bâtiments civils doit communiquer ses projets 80/15/014/47 et les faire approuver par le ministre des Beaux-arts. Or, ils ont été régulièrement classés, comme on classait avant la loi, par le fait de l'inscription sur la Liste. Il y a plus : il se trouve que, lors de l'établissement de la 1ère Liste, en 1862, le Palais de Versailles était dans les mains du ministre d'État au double titre de Palais et de Monument historique. De même, en 1887, date de la promulgation de la loi, et en 1889 date du décret, les deux services sont dans les attributions du même ministre, le ministre des Beaux-arts.

Pour M. Tétreau, il n'y a donc aucun doute : il y a eu consentement du ministre dans les attributions duquel était placé le monument et par conséquent régularité du classement. Enfin, M. Tétreau fait connaître que, lors de la préparation du décret, M. Dumay, directeur des Cultes et conseiller d'État, ayant demandé que la loi ne fût pas applicable aux édifices diocésains, il lui fut répondu que la loi était générale et ne pouvait comporter d'exception.

Après cet exposé, M. Tétreau donne connaissance de son projet de délibération.

M. le directeur des Beaux-arts remercie M. Tétreau du soin qu'il a fait de rédiger une consultation dont les arguments lui semblent irréfutables, mais qu'il se réserve de ne produire que le cas échéant.

La Commission émet toutefois dans le sens de la délibération projetée, un voeu que M. le directeur se charge de transmettre au ministre.

Exposition de Chicago

M. Antonin Proust fait connaître l'état de la question relative à la participation de la Commission des Monuments historiques à l'Exposition de Chicago. L'Amérique est disposée à élever sa part contributive, en ce qui concerne les moulages à 125 000 Francs et à prendre à sa charge les frais d'installation.

La Commission désirerait signer un contrat ferme.

M. Antonin Proust fait ressortir 80/15/014/48 l'intérêt qu'il y a pour la France à seconder la bonne volonté des américains. Il propose à la sous-commission des moulages de se rendre au Trocadéro le mardi 7 juin pour achever l'établissement de la liste des moulages à faire exécuter.

Suite de l'ordre du jour :
Crypte de Saint-Reine à Flavigny (Côte-d'Or)

M. Selmersheim fait connaître le haut intérêt de ce monument, presque intact, seul reste de l'église abbatiale. Il en propose le classement, mais, l'édifice appartenant à un particulier, il y aura lieu d'obtenir le consentement du propriétaire, et de prendre, en cas d'accord, des mesures de conservation qui seront à la charge du crédit des Monuments historiques.

M. Courajod insiste pour le classement, et s'il est possible, l'acquisition de la crypte de Sainte-Reine dont l'intérêt est capital à ses yeux. Le classement est adopté.

Mont-Saint-Michel (Manche)

L'architecte soumet à l'approbation le projet de restauration de la tour centrale et une série de travaux décrits et estimés dans trois devis s'élevant au total à 141 113 Francs 69. D'autre part, ce projet de restauration de la tour est envisagé sous trois aspects différents, à savoir :

1° Restauration de la tour telle qu'elle se comporte aujourd'hui avec son étage du XVIIe siècle qui sera repris en sous-oeuvre sans dépose

2° Même opération mais en déposant et reposant la partie supérieure du XVIIe siècle

3° Démolition de l'étage supérieur et son remplacement par un étage construit dans le style roman.

La Commission ajourne son vote jusqu'à l'examen que M. l'Inspecteur général doit faire sur place.

M. Selmersheim demande toutefois 80/15/014/49 la continuation des travaux commencés au transept sud jusqu'à concurrence de 75 000 Francs.

Cette proposition est adoptée.

Palais de Justice de Poitiers (Vienne)

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, fait connaître dans quelles conditions M. le ministre de l'Intérieur demande à l'administration des Beaux-arts de concourir au dégagement de l'édifice dont la dépense est évaluée à 60 000 Francs.

Sur la proposition de M. l'Inspecteur général, la Commission est d'avis de participer à cette entreprise qui doit assurer la conservation de l'édifice en accordant une subvention égale au quart de la dépense, à la condition que tous les travaux de dégagement et de restauration du Palais soient exécutés par les soins de l'administration des Beaux-arts et sous la direction de l'architecte des Monuments historiques de la région

Église Sainte-Croix à Bordeaux (Gironde)

L'architecte de la Ville n'ayant pas tenu compte, dans son nouveau projet des observations de la Commission et l'édifice devant être l'objet de travaux considérables pour lesquels il est nécessaire de désigner un architecte expérimenté, M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, propose de désigner M. Magne qui pourrait être également chargé de la direction des travaux dans les divers édifices classés de Bordeaux.

Cette proposition est adoptée.

La séance est levée. 80/15/014/50
24 juin1892
Présidence de M. Henry Roujon, directeur des Beaux-arts. Présents : MM. Antonin Proust, vice-président, [Émile] Boeswillwald, Paul Boeswillwald, de Baudot, Courajod, de Caix de Saint-Aymour, Darcel, Dreyfus, [Jean-Camille] Formigé, Gautier, Geoffroy-Dechaume, Gonse, Kaempfen, [Jean-Juste] Lisch, Lameire, Selmersheim, Thomson.
Le procès-verbal de la séance du 3 juin est lu et adopté.
Ruines de Timgad (Algérie)

M. [Émile] Boeswillwald est invité à donner lecture de son rapport sur les ruines de Timgad. Après avoir exposé la situation M. l'Inspecteur général évalue à 200 000 Francs la dépense nécessaire pour achever le dégagement des ruines, il considère qu'il y aurait avantage à la répartir sur le plus petit nombre d'annuités possible et à allouer 40 000 Francs sur cinq exercices. Mais, dans l'état actuel du crédit, un prélèvement si considérable aurait l'inconvénient de réduire à néant les ressources nécessaires à la conservation des autres monuments. Il conclut à la nécessité d'obtenir du Parlement une augmentation du crédit spécial de l'Algérie, et, en attendant, à l'allocation de 25 000 Francs sur l'exercice 1893 pour les monuments de Timgad.

M. Thomson estime que sur les 50 000 Francs du crédit actuel les frais généraux prennent une importance trop considérable et qu'il y a lieu de dégager le crédit de dépenses d'entretien qui ne le concernent pas.

M. le directeur propose la nomination d'une sous-commission pour examiner la question d'emploi du crédit. 80/15/014/51

Sont désignés pour en faire partie : MM. Antonin Proust, [Émile] Boeswillwald, Thomson, de Baudot et [Jean-Camille] Formigé.

Ancienne enceinte de Sisteron (Basses-Alpes)

M. Proust donne communication d'une pétition d'un groupe d'habitants de Sisteron signalant la destruction dont seraient menacées les tours de l'ancienne enceinte s'il était donné suite au projet présenté par la Ville pour la construction d'un collège.

M. le directeur demandera à son collègue de l'enseignement secondaire communication du projet dont il s'agit, en lui rappelant les termes de la loi pour la conservation des Monuments historiques.

Suites de l'ordre du jour.

Église de Nanteuil-Vichel (Aisne)

M. Selmersheim, rapporteur, fait connaître que les vitraux de l'église de Vichel, classés parmi les Monuments historiques, ont été réparés, mais que leur remise en place est impossible en l'état du monument ; il propose, en conséquence, d'étendre à l'église elle-même la mesure du classement et de demander à l'architecte M. Paul Gout un projet de réparation et de consolidation de l'église réduit au strict nécessaire et pour permettre la repose et assurer la conservation des vitraux.

Adopté.

Église Saint-André d'Apchon (Loire)

M. Selmersheim signale trois verrières intéressantes du XVIe siècle qui garnissent les fenêtres du polygone du choeur et il en propose le classement qui pourrait être suivi d'une remise en plombs neufs.

Cette proposition est adoptée.

Église de Molesmes (Yonne)

Communication par le ministre de l'intérieur d'une demande d'autorisation d'aliéner des vitraux anciens. Le monument n'étant pas classé 80/15/014/52 et les verrières ne présentant pas un intérêt suffisant pour figurer sur la Liste des Monuments historiques, la Commission est d'avis, sur la proposition de son rapporteur, M. Selmersheim, de renvoyer le dossier à M. le ministre de l'Intérieur, en lui rappelant qu'elle a pour principe de conserver autant que possible, les oeuvres d'art dans leur lieu d'origine.

Église de Montet (Allier)

Conformément à l'avis de M. Selmersheim, rapporteur, la Commission propose d'allouer conditionnellement sur le crédit une somme de 5 500 Francs pour la restauration de cet édifice évaluée à 30 848 Francs et pour laquelle les administrations locales ont déjà réuni 20 000 Francs.

Elle exprime toutefois le désir d'avoir quelques renseignements complémentaires au sujet de la manière dont l'architecte a entendu la réfection de la toiture, et notamment un plan des piles à la hauteur des voûtes.

Église de Luxeuil (Haute-Saône)

L'architecte transmet une demande au curé tendant à obtenir l'autorisation d'appliquer à l'une des chapelles une décoration en mosaïque, dont l'emploi, déjà fait dans une autre chapelle aurait, paraît-il, donné un résultat satisfaisant.

Sur la proposition de M. Selmersheim, rapporteur, la Commission est d'avis d'étudier d'abord un projet d'assainissement de l'édifice envahi par l'humidité et de réserver la question des mosaïques.

Église de Conches (Eure)

M. Selmersheim, rapporteur, propose d'allouer conditionnellement sur le crédit une somme de 3 000 Francs pour la restauration des deux sacristies évaluée à 7 535 Francs 70 et d'approuver le devis qui comprend en outre une construction neuve mettant les deux sacristies en communication.

Adopté.80/15/014/53

Portes et remparts deVilleneuve-sur-Yonne (Yonne)

MM. Roblot et Lefort architectes, chargés d'étudier les mesures à prendre pour assurer la conservation des deux Portes de Villeneuve-sur-Yonne et de la Tour dite de Louis le Gros faisant partie de l'enceinte de cette Ville, ont présenté deux devis, s'élevant l'un à 22 437 Francs pour les portes, l'autre à 13 623 Francs pour la tour.

M. Selmersheim, rapporteur, fait observer que la dépense d'un certain nombre de réparations intérieures des portes doit être réservée à la Ville seule, et que certains travaux projetés du donjon n'en intéressent pas strictement la conservation. Il propose en conséquence de réduire la dépense totale à 24 700 Francs ; soit 16 200 Francs d'une part, et 8 500 Francs d'autre part et de fixer la part contributive de l'État à 14 100 Francs, soit 8 100 et 6 000.

Cette proposition est adoptée.

La séance est levée. 80/15/014/54
22 juillet 1892
Présidence de M. [Émile] Boeswillwald. Membres présents : MM. Paul Boeswillwald, de Baudot, Courajod, Darcel, Dreyfus, [Jean-Camille] Formigé, Gautier, Gonse, Geoffroy-Dechaume, Kaempfen, [Jean-Juste] Lisch, André Michel, Selmersheim, Vaudremer.

Le procès-verbal de la séance du 24 juin 1892 est lu et adopté.

Crédit d'acquisition à la vente Spitzer pour le Musée de Cluny à Paris (Seine)

M. Darcel demande à la Commission de formuler un voeu en faveur de l'obtention d'un crédit supplémentaire qu'il se propose de solliciter du ministre pour les acquisitions à faire à la vente de la collection Spitzer en 1893.

Adopté.

Ordre du jour
Hôtel de ville d'Amboise (Indre-et-Loire)

M. [Jean-Juste] Lisch place sous les yeux de la Commission un projet de décoration dressé par M. de La Rocque pour les différentes salles de l'Hôtel de ville d'Amboise et dont l'exécution serait confiée à M. Cavaillé-Coll, peintre décorateur.

M. l'Inspecteur général propose l'adoption du projet, tout en critiquant l'uniformité de la note rouge dominante.

La Commission adopte ces conclusions en y ajoutant cette réserve qu'il y aurait lieu de réduire l'échelle dans la décoration des tapisseries, et en insistant sur l'avantage qu'il y aurait à apporter une discrétion plus grande dans la décoration peinte.

Château de Fougères (Ille-et-Vilaine)

Dans un rapport adressé au ministre, 80/15/014/55 M. l'architecte Darcy fait connaître qu'il a du faire procéder d'urgence à la dépose d'un grand nombre de pierres de taille et de moellons ainsi qu'à l'étaiement des toitures et des planchers, dans certaines parties de l'édifice, notamment à la Tour dite des Gobelins et aux courtines qui y aboutissent. Il présente en même temps un devis de 52 575 Francs, comprenant la restauration de cette tour, celle de la poterne et des courtines latérales, enfin les fouilles nécessaires à la mise au jour des substructions de l'ancien donjon et au rétablissement de la communication de la poterne avec l'ancien fossé.

M. [Jean-Juste] Lisch propose l'adoption de ce projet et l'allocation conditionnelle de 40 000 Francs sur le crédit.

M. de Baudot estime que l'architecte engage l'avenir en entrant dans la voie des restaurations il croit qu'en raison de l'intérêt secondaire du monument, il y a lieu de s'en tenir à de simples réparations en vue d'en assurer la conservation.

M. Gonse s'associe à cette manière de voir, qui est mise aux voix et adoptée.

Vitraux de l'Église de Sablé (Sarthe)

La Commission, sur la proposition de M. [Jean-Juste] Lisch, est d'avis d'approuver le devis de M. Leprévost, chargé par l'administration de la restauration de ces verrières et d'allouer sur le crédit des Monuments historiques la somme de 4 200 Francs égale au tiers de la dépense 12 566 Francs 97.

Église de Brantôme (Dordogne)

La Fabrique demande l'envoi d'un architecte des Monuments historiques pour dresser un devis des travaux urgents.

M. [Jean-Juste] Lisch propose de désigner M. Rapine déjà chargé de travaux dans la région.

Adopté. 80/15/014/56

Prieuré de Merlande à La-Chapelle-Gonaguet (Dordogne)

Le Conseil municipal de La-Chapelle-Gonaguet sollicite le classement de cet édifice situé dans sa Commune et rattaché à la Fabrique de son église, mais aujourd'hui désaffecté.

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, constate l'intérêt tout particulier de cet ancien prieuré et propose d'inviter M. Rapine à s'entendre avec les autorités locales pour prendre les mesures nécessaires à la consolidation de ces restes.

Adopté.

Vitraux de Saint-Pierre-de-Fursac (Creuse)

Conformément aux conclusions de M. [Jean-Juste] Lisch, la Commission est d'avis de charger M. Bonnot, peintre verrier, d'examiner les mesures à prendre pour assurer la conservation de ces verrières qui sont dans le plus fâcheux état.

Église de Saint-Savin (Creuse)

M. [Jean-Juste] Lisch fait connaître par suite de quelles circonstances les terrains qui entourent le chevet de l'église ont été aliénés et l'intérêt qu'il y aurait à en recouvrer la propriété. Il propose d'inviter la Commune à faire une tentative amiable auprès de la propriétaire actuelle afin d'obtenir, moyennant indemnité, l'abandon d'une bande de terrain de 3 mètres de large, de manière à assurer définitivement l'isolement de l'édifice.

Adopté.

Église de Poncé-sur-le-Loir (Sarthe)

La voûte romane du sanctuaire détruite au XVe siècle étant rétablie, M. Lafillée propose de décorer cette partie de l'édifice au moyen de peintures à fresques dans le même caractère que celles qui ont été découvertes sur les murs de la nef, dont elles seraient pour ainsi dire le complément. Sur le rapport de M. [Jean-Juste] Lisch, le 80/15/014/57 projet de décoration de M. Lafillée, qui serait exécuté dans une tonalité très douce afin de ne pas faire contraste avec les peintures anciennes est adopté.

Chapelle du Lycée de Moulins (Allier)
Demande de classement formée par le proviseur du lycée.

M. Selmersheim, rapporteur, estime que l'architecture de cette chapelle, construite en 1648 par les soins de la duchesse de Montmorency, pour servir de cadre au tombeau de son mari, est trop banale pour mériter le classement ; tout au plus pourrait-on classer les peintures qui ornent le plafond d'une petite pièce de forme rectangulaire sans décoration architectonique mettant en communication le lycée et la chapelle.

La Commission rejette la demande de classement.

Jardin de l'ancien évêché de Castres (Tarn)t

Demande de classement formée par le maire.

M. Selmersheim, rapporteur, est d'avis que le parterre, dont le dessin, attribué à Le Nôtre pourrait l'être avec plus de raison à Jules Hardouin-Mansart, et qui depuis plus de 200 ans a été entretenu sans aucun changement dans sa disposition, constitue un spécimen très caractéristique de l'ancien parterre français et mériterait à ce titre d'être classé.

La Commission voit des inconvénients à entrer dans cette voie nouvelle et écarte la proposition dont il s'agit.

Mont-Saint-Michel (Manche)

L'examen des substructions de la tour centrale a amené M. l'Inspecteur général Selmersheim à constater qu'il était possible, grâce aux étais et étrésillonnements établis, de reprendre en sous-oeuvre les piles et arcs doubleaux sans démolir la partie haute du clocher, de manière à conserver durant trois ou quatre 80/15/014/58 la silhouette actuelle de l'édifice. De cette manière aussi, la démolition du sommet de la tour ne s'imposera que lorsqu'on arrivera à la restauration de l'étage supérieur, opération dont la durée peut être évaluée à deux ans environ.

Dans ces conditions, M. Selmersheim propose l'adoption du projet n°3 dont la Commission a pris connaissance dans sa dernière séance.

Cette proposition est adoptée.

M. l'Inspecteur général propose également en raison de l'état d'abandon dans lequel se trouvent les locaux inhabités de l'ancienne abbaye, de porter de 2 à 4 000 Francs le crédit d'entretien.

Adopté.

Église de Bougival (Seine-et-Oise)

La Fabrique qui dispose de 50 000 Francs a chargé M. Magne d'étudier la restauration des parties romanes, clocher, transept et choeur, et l'édification d'une nef nouvelle qui serait dirigée du nord au sud. Ce projet aurait le grave inconvénient de faire disparaître la nef du XIIIe siècle actuelle, et M. Selmersheim, rapporteur, propose de procéder à l'agrandissement nécessaire de l'édifice par l'adjonction de deux travées à l'ouest en prolongement de la nef actuelle. Il a demandé à l'architecte deux croquis répondant aux deux hypothèses et insiste pour que la deuxième hypothèse soit adoptée. Dans ce cas, il proposerait de contribuer à la dépense de restauration proprement dite qui est évaluée à 64 828 Francs 27, par une allocation de 25 000 Francs sur le crédit.

La Commission adopte l'opinion de son rapporteur.

Église de Gaillac (Tarn)

Chargé de procéder au démontage de la chaire exécutée sans autorisation et de rétablir les lieux dans leur état primitif, M. l'architecte 80/15/014/59 Gout a présenté à l'administration le projet de rétablissement en question et un avant-projet de chaire nouvelle plus en rapport avec le caractère de l'édifice. Tout en considérant ce dernier arrangement comme possible, M. Selmersheim, rapporteur, est d'avis qu'il y a lieu d'ordonner purement et simplement la restitution de l'ancien état de choses et d'allouer 2 000 Francs sur le crédit pour aider la Fabrique dans la dépense de cette opération évaluée à 9 500 Francs.

La Commission, considérant les difficultés qu'il y aura de contraindre la Fabrique à exécuter le travail en question, estime que le mieux sera de le faire exécuter aux frais de l'État sauf à poursuivre ensuite la Fabrique en paiement des frais.

Ancienne église Saint-Nicolas de Caen (Calvados)

A la suite de désordres qui se sont produits récemment à la base de la tour du clocher et dans les piles du porche, M. l'architecte de La Rocque a dressé un devis des consolidations indispensables, d'après lequel la dépense est évaluée à 22 250 Francs 40.

M. Selmersheim, rapporteur, en propose l'adoption avec allocation conditionnelle de 14 000 Francs, le surplus devant être demandé à l'administration de la Guerre intéressée à la conservation de l'édifice.

La Commission adopte les propositions de M. Selmersheim avec cette modification dans les conditions, que la Guerre serait sollicitée de prendre à sa charge la moitié de la dépense.

Église de Maule (Seine-et-Oise)

Conformément aux conclusions de M. Selmersheim, la Commission est d'avis d'approuver un devis de 11 918 Francs rédigé par M. Louzier en vue des réparations urgentes et d'allouer conditionnellement sur le crédit 4 400 Francs pour cette entreprise. 80/15/014/60

Église de Montataire (Oise)

Projet de réparations urgentes évaluées à 13 634 Francs par M. Louzier architecte.

M. Selmersheim en propose l'approbation avec allocation conditionnelle de 6 000 Francs.

Adopté.

Église de Taverny (Seine-et-Oise)

La Commission, sur la proposition de M. Selmersheim, désigne M. L. Magne, en remplacement de M. Simil, pour diriger les travaux de restauration de cet édifice. Cet architecte serait invité à dresser le devis des travaux les plus urgents parmi lesquels, en particulier, l'achèvement de la restauration du transept nord.

Ancienne abbaye de Saint-Séverin à Château-Landon

M. Louzier a signalé comme assez intéressants pour figurer sur la Liste des Monuments historiques les bâtiments de cette ancienne abbaye dont le propriétaire vient de faire don du département en vue de l'installation d'un asile de vieillards.

Conformément aux conclusions de M. Selmersheim, la Commission émet un voeu favorable au classement.

M. Louis Gonse met sous les yeux de la Commission la reproduction photographique d'un bas-relief en marbre de la Renaissance italienne situé dans l'église d'Auvillers, Commune de Neuilly sous Clermont (Oise), dont il propose le classement.

Le classement est adopté.

Etude comparative sur l'architecture en brique de la vallée de la Garonne

M. de Baudot fait part du désir exprimé par M. l'architecte Bénouville d'obtenir la mission de faire une étude comparative sur l'architecture de la vallée de la Garonne et notamment sur les Monuments historiques en briques spéciaux à cette contrée. 80/15/014/61

La Commission estime qu'un travail de cette nature pourrait en effet présenter un réel intérêt et se prononce en faveur de l'obtention de cette mission.

La séance est levée. 80/15/014/62
29 juillet 1892
Présidence de M. Geoffroy-Dechaume. Sont présents : MM. Paul Boeswillwald, de Baudot, Courajod, Dreyfus, [Jean-Camille] Formigé, Gautier, Gonse, [Jean-Juste] Lisch, Lameire, de Mortillet, André Michel, Selmersheim. M. Vaudremer s'est fait excuser.
Le procès-verbal de la séance du 22 juillet est lu et adopté.
Ordre du jour.
Ancienne enceinte de Sisteron (Basses-Alpes)

M. le directeur de l'Enseignement secondaire ayant donné communication d'une lettre de M. le recteur de l'Académie d'Aix, d'où il ressortirait que la question de conservation des tours de l'enceinte ne serait qu'une question d'opposition au projet de construction du lycée, M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, est d'avis qu'en se plaçant au seul point de vue qui doive intéresser la Commission, c'est-à-dire l'intérêt architectural des monuments, il serait d'un fâcheux exemple d'autoriser la démolition de l'une des tours et que, dans le cas particulier, les trois tours subsistant de l'ancienne enceinte présentent un intérêt suffisant pour être conservées.

La Commission adopte cet avis.

Château de La Tour-d'Aigues (Vaucluse)

En présence du refus du Conseil général d'intervenir dans l'acte d'acquisition et de prendre à sa charge les travaux d'entretien nécessaires à la conservation des restes du château, M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose, avant de prendre une détermination, d'inviter M. Révoil à renseigner l'administration sur la nature des travaux qu'il y aurait lieu d'exécuter et sur l'importance de la dépense à laquelle l'entretien 80/15/014/63 annuel des restes du château pourrait donner lieu.

Adopté.

Église Saint-Nazaire de Béziers (Hérault)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, fait connaître la situation des travaux pour l'achèvement desquels M. Révoil présente un devis supplémentaire de 23 295 Francs 02 justifié par la nécessité de profiter de l'existence du chantier dont l'organisation à grande hauteur présente des difficultés onéreuses.

En écartant des travaux primitivement prévus pour une somme de 12 881 Francs 92, et en appliquant aux nouveaux ouvrages la somme de 6 600 Francs affectée au beffroi primitif, il ne resterait à fournir qu'une somme de 3 813 Francs 10 que M. le rapporteur propose d'imputer sur le crédit des Monuments historiques.

Cette proposition est adoptée.

Hôtel de ville du Cateau (Nord)

Demande de classement.

Conformément à l'avis de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, la Commission est d'avis que le monument ne présente pas un intérêt suffisant pour être classé.

Église de Rembercourt-aux-Pots (Meuse)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose d'approuver un devis de 4 710 Francs 15 dressé par M. Louzier pour la restauration du portail et d'allouer pour cette entreprise 3 140 Francs, c'est-à-dire le tiers de la dépense, à titre conditionnel. Il propose également d'approuver, mais sans allocation, un deuxième devis de 8 739 Francs 23 pour la réparation des couvertures, dont la dépense resterait à la charge des administrations locales et du département.

Adopté.

Tapisserie du presbytère de Lisle-en-Rigault (Meuse)

Demande d'autorisation d'aliéner au profit de la Commune et de la Fabrique une tapisserie ornant le salon du presbytère, en vue d'affecter le produit de la vente, moitié aux dépenses communales, 80/15/014/64 moitié aux dépenses de réparation de l'église et du presbytère.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, ne voit pas qu'il y ait lieu de s'opposer à cette aliénation mais il exprime le voeu que la Commune soit invitée à respecter les dispositions de boiseries très soignées, de l'époque Louis XIV, au milieu desquelles se trouve la tapisserie dont il est question.

M. Dreyfus serait d'avis que l'on classât le presbytère en même temps que la tapisserie.

Cette proposition est adoptée.

Église de Lachalade (Meuse)

La Commune ayant demandé l'envoi d'un architecte des Monuments historiques pour dresser un devis des travaux de réparations à exécuter à son église, la Commission désigne à cet effet M. Louzier.

Église de Saint-Geosmes (Haute-Marne)

Demande de classement formée par la Fabrique et la Commune. Sur le rapport de M. [Émile] Boeswillwald, la Commission est d'avis d'écarter la demande en ce qui concerne l'église, mais de classer la crypte qui présente un réel intérêt.

Église de Bayons (Basses-Alpes)

M. [Émile] Boeswillwald propose d'approuver un devis de 10 055 Francs 43 dressé par M. l'architecte Révoil en vue de travaux urgents et d'allouer conditionnellement sur le crédit une somme égale à la moitié de la dépense.

Adopté.

Église de Bathernay (Drôme)

Demande de classement formée par le Conseil municipal.

Conformément aux conclusions de M. [Émile] Boeswillwald, la Commission est d'avis que 80/15/014/65 l'église de Bathernay ne présente pas un intérêt suffisant pour être classée.

Église de Saint-Nicolas-de-Port (Meurthe-et-Moselle)

Trois projets sont présentés en vue de la réfection du dallage, de la réfection des meneaux et de la rosace de la dernière chapelle du collatéral nord, et de l'érection dans cette chapelle d'un monument funèbre à la mémoire de Simon Moycet, fondateur de l'église.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, est d'avis que de ces trois projets le premier seul est à retenir et il propose que l'exécution en soit confiée à la direction de l'architecte du monument.

Adopté.

Église de Vaison (Vaucluse)

Conformément aux conclusions de M. [Émile] Boeswillwald la Commission propose d'approuver un devis de 3 646 Francs 07 dressé par M. l'architecte Révoil pour la réparation des toitures du cloître et de l'église et d'allouer conditionnellement le tiers de cette somme sur le crédit des Monuments historiques.

Église Sainte-Trinité à Falaise (Calvados)

M. Louzier, architecte, ayant présenté un devis de 53 950 Francs en vue de travaux pour lesquels la Fabrique dispose d'un legs de 25 000 Francs, M. Selmersheim, rapporteur, propose d'approuver ce projet en réduisant toutefois la dépense à 46 117 Francs 50 par suite de certaines suppressions qu'il indique, et d'accorder pour l'entreprise une somme de 10 000 Francs à titre conditionnel.

Adopté.

Église de Louviers (Eure)

M. Sauvageot a présenté deux projets, l'un relatif à la restauration de la fenêtre du pignon ouest représentant une dépense de 8 118 Francs 19, 80/15/014/66 l'autre en vue d'un agrandissement de la tribune de l'orgue réclamé par la Fabrique. La dépense est évaluée de ce chef à 2 323 Francs 61. M. l'architecte signale en même temps la réfection du buffet d'orgue du choeur exécuté sans autorisation, par la Fabrique et en demande la suppression.

Sur le rapport de M. Selmersheim et conformément à ses conclusions la Commission est d'avis d'approuver les deux projets de M. Sauvageot et d'allouer conditionnellement 2 700 Francs pour le premier. La Fabrique serait invitée à remplacer le buffet d'orgue du choeur par un meuble dont le dessin serait soumis à l'examen de la Commission.

Église de Nemours (Seine-et-Marne)
Projet de restauration rédigé par l'architecte de la Ville.

M. Selmersheim, rapporteur, estime que, bien qu'étudié d'une manière sérieuse dans sa partie estimative, le projet présenté témoigne d'une grande inexpérience au point de vue graphique. Se référant d'ailleurs au récent arrêté qui limite aux architectes du service des Monuments historiques, l'attribution des travaux, il propose de charger M. l'architecte Sauvageot d'éclairer l'administration sur les réels besoins du monument et de faire telles propositions qu'il y aura lieu.

Adopté.

Église de Bricqueville (Calvados)
Projet de restaurations partielles dressé par M. Simil.

Sur la proposition de M. Selmersheim le projet sera renvoyé à l'architecte pour lui demander quelques modifications indiquées par M. l'Inspecteur général.

Église de Plailly (Oise)

En présence du refus de l'administration des Cultes de prendre à sa charge les 13 697 Francs 80/15/014/67 qui lui étaient demandés par la Commune de Plailly pour parfaire le devis de restauration de son église et de l'offre faite par elle d'accorder un secours de 6 000 Francs à la condition que l'administration des Beaux-arts comblerait le déficit, la Commission, sur la proposition de M. Selmersheim, rapporteur, est d'avis qu'il n'y a pas lieu d'augmenter l'allocation des Monuments historiques, mais d'inviter l'architecte à réduire son devis et de demander à l'administration des Cultes de maintenir son allocation.

Église d'Étretat (Seine-Inférieure)

M. Selmersheim propose l'approbation d'un projet de vitrail dressé par M. Champigneulle, peintre verrier, et destiné à garnir une des fenêtres des bas-côtés de l'église d'Étretat.

Adopté.

Église d'Étréham (Calvados)

Projet de maître-autel présenté par M. Simil architecte.

M. le rapporteur indique diverses modifications à apporter au projet et conclut à la nécessité d'un complément d'étude.

Adopté.

Église de Mareuil-le-Port (Marne)

M. Selmersheim propose le classement de ce petit édifice du XVIe siècle assez bien conservé et dans lequel la Commune aurait l'intention de faire exécuter des réparations de nature à en altérer le caractère.

Adopté.

Croix de Montgérain (Oise)

Sur la proposition de M. l'Inspecteur général, la Commission est également d'avis de classer une croix de calvaire du XIIIe siècle située à l'entrée du village de Montgérain. 80/15/014/68

Église de La Trinité à Vendôme (Loir-et-Cher)

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, propose d'autoriser l'exécution de travaux indispensables compris dans un deuxième extrait du devis général dressé par M. l'architecte Paul Boeswillwald et approuvé le 27 avril 1876. Ces travaux sont évalués à 41 362 Francs 10.

M. le rapporteur conclut à l'allocation conditionnelle d'une somme égale au tiers de la dépense, soit 13 787 Francs.

La Commission adopte les conclusions du rapport.

Église de Moissac (Tarn-et-Garonne)

La Commission, sur la proposition de M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, est d'avis d'approuver le projet de restauration des combles, réduit et modifié par M. l'architecte Gout suivant les observations qu'elle lui avait adressées. Le devis, ainsi limité à la consolidation du clocher, s'élève à 39 745 Francs et, en raison de l'urgence des travaux et de la pénurie des ressources locales, la Commission vote une allocation conditionnelle de 20 000 Francs.

Église de Bussière-Badil (Dordogne)

M. Rapine qui a rédigé un devis de 38 841 Francs pour les travaux de conservation de cet édifice, demande à faire immédiatement emploi des 26 000 Francs de ressources disponibles, en raison de l'urgence.

Adopté sur le rapport de M. [Jean-Juste] Lisch.

Donjon de Pons (Charente-Inférieure)

La Municipalité, acceptant le projet de substitution d'un escalier intérieur en bois à l'escalier extérieur en pierre appelé à disparaître, demande que cet escalier intérieur soit reporté dans la salle sud, traverse le mur de séparation des deux salles du rez-de-chaussée et passe dans la salle nord à une hauteur qui ne soit plus gênante pour le service 80/15/014/69 des pompes installé dans cette salle.

M. [Jean-Juste] Lisch est d'avis de donner satisfaction au voeu de la Municipalité.

Église de Saint-Jean-du-Doigt (Finistère)

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, fait ressortir l'extrême urgence de la situation et propose, en présence du refus de l'administration des Cultes de fournir une subvention tant que la Fabrique n'aura pas fait de sérieux sacrifices, et de la déclaration de l'architecte de ne pouvoir entreprendre la restauration avec les ressources actuellement disponibles, d'accorder un secours complémentaire de 6 267 Francs et d'inviter l'architecte à mettre le plus tôt possible en activité son chantier.

Adopté.

Tombeau de Charlotte d'Albret dans l'église de La Motte-Feuilly (Indre)

La Commission est d'avis, sur le rapport de M. [Jean-Juste] Lisch, d'approuver le devis dressé par M. Georges Darcy en vue de la restitution sommaire de ce monument et de prendre la dépense, évaluée à 907 Francs à la charge du crédit des Monuments historiques.

Église de Souillac (Lot)

M. le ministre des Finances fait connaître que les bâtiments domaniaux adossés à l'église, affectée autrefois au magasin des Tabacs de cette Ville ne sont plus utilisés pour ce service et vont être remis au domaine en vue de les aliéner au profit du trésor. Il demande à son collègue du département des Beaux-arts s'il n'a pas d'objection à formuler à la vente des dits immeubles que la Fabrique serait disposée à acquérir.

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, estime qu'il serait très désirable que l'église fût dégagée des constructions dont il s'agit et propose de faire de 80/15/014/70 leur démolition une condition de l'acte de vente qui serait passé avec la Fabrique.

Plaque "Monuments historiques"

M. Selmersheim expose l'utilité qu'il y aurait de faire placer sur chaque monument classé une plaque portant en gros caractères Monuments historiques et au-dessus en caractères plus fins Loi du 30 mars 1887.

La proposition est adoptée et M. le rapporteur est invité à présenter des spécimens de plaques en vue de la réalisation de ce projet.

La séance est levée. 80/15/014/71
4 novembre 1892
Présidence de M. Henry Roujon, directeur des Beaux-arts. Sont présents MM. Antonin Proust, vice-président, Bardoux, de Baudot, [Émile] Boeswillwald, Paul Boeswillwald, Darcel, Delair, Dumay, Dreyfus, [Jean-Camille] Formigé, Gautier, Kaempfen, [Jean-Juste] Lisch, Lameire, André Michel, de Mortillet, Selmersheim, Vaudremer.
Le procès-verbal de la séance du 29 juillet est lu et adopté.
Accueil de M. Delair, successeur de Geoffroy-Dechaume

M. le directeur rend hommage à la mémoire de M. Geoffroy-Dechaume et adresse des paroles de bienvenue à son successeur M. Delair.

Crédit d'acquisition pour la vente Spitzer

M. Darcel donne lecture d'une lettre qu'il adresse au ministre en vue d'obtenir la mise à sa disposition d'un crédit spécial de 10 000 Francs qui lui permit de figurer avec honneur à la vente de la collection Spitzer et de saisir les occasions qui pourraient s'y présenter de combler quelques lacunes du Musée de Cluny.

M. Antonin Proust rappelle dans quelles conditions, Gambetta dût renoncer à l'idée qu'il avait eue de poursuivre l'acquisition de la collection tout entière(87).. Il fait connaître l'existence d'un projet d'exposition payante de cette collection dans l'Hôtel Spitzer, avant la vente. Le produit en serait affecté, dans l'esprit des organisateurs, en partie aux acquisitions du Musée de Cluny. En attendant le résultat de cette opération, M. Antonin Proust propose à la Commission de renouveler le voeu qu'un crédit spécial fut mis à la disposition du directeur du Musée de Cluny à cet effet.

Cette proposition est adoptée.

Moulage d'un bas-relief de l'ancienne abbaye de Saint-Benoist-en-Voesvre

M. Proust donne communication d'une lettre de M. de Fourcaud l'avisant de l'offre 80/15/014/72 faite par M. Albert Jacquot, de Nancy, du moulage d'un bas-relief du XVIe siècle, attribué à l'un des Richier, provenant de l'ancienne abbaye de Saint-Benoist-en-Voesvre et encastré dans la façade d'une maison du village.

La Commission est d'avis d'accepter l'offre. Remerciements à MM. de Fourcaud et Jacquot.

Collection de moulages de M. Geoffroy-Dechaume

M. Darcel signale comme pouvant être acquise une collection de moulages réunis par M. Geoffroy-Dechaume en vue de ces travaux. La sous-commission du Musée examinera la question dans sa prochaine séance.

Ordre du jour.

Église Saint-Rémi à Reims (Marne)

M. [Émile] Boeswillwald fait connaître la situation de l'édifice et propose d'approuver un devis de 19 524 Francs dressé par M. Darcy en vue de l'assainissement et de la consolidation des absides, et d'allouer conditionnellement sur le crédit 8 000 Francs pour cette entreprise.

Adopté.

Chaire dans le réfectoire du lycée de Pau (Basses-Pyrénées)

L'administration du lycée offre de céder à l'administration des Beaux-arts l'objet mobilier dont il s'agit moyennant une allocation applicable à des travaux intérieurs.

M. [Émile] Boeswillwald qui s'est rendu sur place, estime que la valeur artistique de cette chaire est insuffisante pour justifier son acquisition.

Adopté.

Église Saint-Maurice à Épinal (Vosges)

L'architecte a présenté un devis des travaux nécessaires pour compléter la restauration de cet édifice, dont l'évaluation s'élèverait à 23 328 Francs 03.

Tout en proposant d'approuver en principe l'ensemble des ouvrages projetés, M. [Émile] Boeswillwald est d'avis de demander à l'architecte diverses modifications 80/15/014/73 de détail et d'ajourner la solution de l'affaire jusqu'à la production des projets et devis modifiés.

Adopté.

Château de La Tour-d'Aigues (Vaucluse)

M. [Émile] Boeswillwald estime que dans le cas où il serait donné suite au projet d'acquisition des restes de ce château, il y aurait à exécuter d'urgence, en vue de leur conservation, des réparations dont la dépense ne serait pas inférieure à dix ou douze mille francs.

La Commission vote l'ajournement de l'affaire jusqu'à production d'un plan d'ensemble du château qui serait demandé à M. Révoil en même temps qu'un supplément de renseignements.

Mosaïque de Luc-en-Diois (Drôme)

M. [Émile] Boeswillwald propose, en raison de l'intérêt majeur de cette mosaïque, d'accepter l'offre du propriétaire qui la céderait à l'État moyennant le remboursement des frais par lui faits jusqu'à ce jour pour la découvrir et la dégager, et l'achèvement des travaux de dégagement aux frais de l'État. La dépense ne dépasserait pas mille à douze cents francs.

M. l'Inspecteur général propose en outre d'inviter M. Révoil à procéder sans retard à cette opération.

M. Kaempfen fait connaître que, de l'avis d'un des conservateurs du Louvre qui s'est rendu sur place, cette mosaïque ne présenterait pas un intérêt suffisant pour figurer dans ce Musée. Il croit d'autre part, que la Ville de Vienne serait disposée à faire des dépenses pour l'installer.

M. de Baudot se place au point de vue de l'enseignement. Il lui paraîtrait utile que cette mosaïque, qu'il trouve intéressante, fût mise sous les yeux des mosaïstes actuels. Elle aurait ainsi une utilité qui en justifierait l'acquisition, et, à ce point de vue, sa place serait plutôt à Paris qu'à Valence.

M. Antonin Proust rappelle le 80/15/014/74 principe admis par la Commission de laisser autant que possible les objets dans leur lieu d'origine. Il est d'avis que la mosaïque en question à un intérêt particulier pour la Ville de Valence et qu'il y a lieu de profiter de ses dispositions pour en assurer la conservation.

M. [Jean-Juste] Lisch propose de provoquer de la part de la Ville et du département le déclassement et le transport de l'objet, s'il y a lieu, à leurs frais, mais sous la surveillance de l'architecte du service des Monuments historiques.

Cette proposition est adoptée.

Enceinte de Tébessa (Constantine)

Projet de travaux à exécuter pour la remise en état de la Porte Salomon. Ce projet dressé par l'administration de la Guerre comprend des ouvrages d'organisation défensive qui incombent entièrement à la charge de cette administration, et des travaux de restauration, ceux ci évalués à 5 500 Francs auxquels l'administration des Beaux-arts est appelée à contribuer dans une proportion que le ministre de la guerre demande à connaître avant de procéder à leur exécution.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, est d'avis en raison des dépenses considérables faites récemment pour la conservation du Temple de Minerve et le dégagement de la Basilique de limiter la contribution des Beaux-arts au tiers de la dépense soit 1 833 Francs.

Adopté.

Tombeau de Juba II à Alger (Algérie)

M. [Émile] Boeswillwald fait connaître qu'un M. Albert Caise, membre de la Société des Gens de Lettres, sollicite l'autorisation de procéder à des sondages et à des fouilles dans l'hypogée dans le but de rechercher s'il n'existerait pas des caveaux funéraires au dessous du sol connu 80/15/014/75 de l'édifice. Le pétitionnaire propose en outre la réfection de l'extérieur du monument au moyen de la repose des pierres amassées autour de la construction et demande à cet effet l'allocation d'une subvention avec mission de diriger l'entreprise.

M. le rapporteur estime qu'il serait imprudent pour l'administration de se lancer dans une entreprise aussi hasardeuse à la suite du pétitionnaire qui ne lui semble pas se rendre un compte exact de l'importance et de la difficulté des travaux projetés.

Après une discussion à laquelle prennent part MM. Antonin Proust, [Jean-Juste] Lisch, Dreyfus et de Mortillet, la Commission adopte les conclusions du rapport.

Cloître de l'ancienne abbaye d'Abondance (Haute-Savoie)

Voeu du Conseil général, dans sa séance du 25 août 1892, en faveur de la reprise des négociations précédemment tentées en vue de l'acquisition des parties du cloître qui sont propriété privée.

Tout en doutant du résultat à obtenir, en raison des prétentions supposées du propriétaire M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, ne voit pas d'inconvénient à tenter de nouvelles démarches.

Adopté.

Château de Nantes (Loire-inférieure)

M. [Jean-Juste] Lisch fait connaître qu'ayant récemment visité cet édifice il a constaté que les travaux de reprise de l'escalier et de consolidation de la tour qui le renferme avaient été exécutés d'une manière digne de tout éloge par M. Sauvageot, mais qu'il restait encore beaucoup à faire pour sauver de la ruine l'ensemble de l'édifice M. l'Inspecteur général signale notamment la partie supérieure de la courtine, entre la Tour des Anglais et la Tour Mercoeur, le couronnement de la Tour de la Rivière et la fenêtre à gauche de l'entrée principale, comme exigeant des réparations urgentes. Il a, d'ailleurs, appris au cours de sa visite, 80/15/014/76 que le Général-Inspecteur, reconnaissant cette urgence, avait donné ordre au Capitaine-commandant de faire une proposition de travaux de consolidation.

Dans ces circonstances, M. l'Inspecteur général estime qu'afin d'éviter toutes difficultés pour l'exécution des travaux, il y aurait lieu de prendre les devants dans cette affaire et de s'entendre avec l'administration de la Guerre au sujet de l'établissement des parts contributives des deux département s. Il propose, en conséquence, de charger dès à présent M. Sauvageot de la rédaction d'un nouveau projet.

Adopté.

Église de Saint-Gildas-des-Bois (Loire-inférieure)

La Fabrique a fait exécuter, sans l'autorisation du ministre des Beaux-arts, des travaux dont la dépense, primitivement évaluée à 30 167 Francs, s'est élevée à 127 572 Francs. Ces travaux ont eu pour effet, en transformant complètement l'édifice, d'en altérer tellement le caractère au point de vue artistique qu'il ne paraît plus possible de le maintenir sur la Liste des Monuments historiques.

En conséquence et conformément aux conclusions de M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, la Commission est d'avis de déclasser l'église de Saint-Gildas-des-Bois.

La séance est levée. 80/15/014/77
18 novembre 1892

Présidence de M. Henry Roujon, directeur des Beaux-arts. Sont présents : MM. Proust, vice-président, Bardoux, [Émile] Boeswillwald, Paul Boeswillwald, Courajod, Darcel, Dreyfus, Delau, Gautier, Gonse, Kaempfen, [Jean-Juste] Lisch, Lameire, André Michel, Selmersheim, Vaudremer.

Le procès-verbal de la séance du 4 novembre est lu et adopté.
Ordre du jour.
Portes de Vannes (Morbihan)

Conformément aux conclusions de M. [Jean-Juste] Lisch, la Commission est d'avis qu'il n'y a pas lieu de prononcer le classement de cet édifice incomplet qui lui a été signalé et qu'elle ne pourrait d'ailleurs sauver qu'en en faisant l'acquisition. Mais sur les indications de M. Lameire, elle propose de faire faire le relevé des anciennes fortifications subsistantes sur lequel seraient figurées les parties dont il y aurait lieu d'assurer la conservation par le classement. M. Paul Gout est désigné pour dresser ce plan.

Tour Solidor à Saint-Servan (Côtes-du-Nord)
Devis présenté par M. l'architecte Albert Ballu comprenant la consolidation des baies et leur fermeture.

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, en propose l'approbation avec allocation sur le crédit des Monuments historiques de la somme de 2 000 Francs montant de la dépense.

Adopté.

Église de Javron (Mayenne)

Le préfet a appelé l'attention du ministre sur la nécessité qu'il y aurait de procéder sans retard à un travail de consolidation de la tour 80/15/014/78 M. [Jean-Juste] Lisch a constaté sur place cette nécessité, mais il a constaté, en même temps, que l'église avait subi des mutilations considérables qui en avaient détruit le caractère et la rendaient indigne de figurer sur la Liste des monuments classés.

Il en propose le déclassement qui est adopté.

Verrières de Sablé (Sarthe)

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, fait connaître que l'architecte de l'église neuve n'a pas tenu compte des indications qui lui avaient été données en vue de replacer les verrières de l'ancienne église et que la Fabrique invoque ce motif pour offrir de les céder à l'administration, déclarant d'ailleurs ne pouvoir augmenter sa part contributive dans la dépense de leur restauration.

M. le rapporteur pour sauver les verrières qui pourraient être installées au Musée de Cluny ou au Trocadéro, est d'avis d'accepter les propositions de la Fabrique et de lui allouer, à titre d'indemnité, une somme équivalente à l'allocation précédemment accordée.

La Commission considère qu'il serait préférable que ces verrières fussent conservées sur place et propose de charger un architecte du service d'examiner si cette solution n'est pas encore possible.

M. Darcy est chargé de déterminer les responsabilités de la Fabrique dans sa non-exécution des conventions passées avec l'administration des Beaux-arts et de rédiger un rapport sur le parti à prendre en vue d'assurer sur place la conservation des dites verrières.

Église Saint-Michel à Bordeaux (Gironde)
Projet d'établissement d'un calorifère.

Ce projet, présenté par la Fabrique, et rédigé par un constructeur d'appareils, n'a été contrôlé par aucun architecte, ne contient aucune indication graphique permettant de se rendre compte des dispositions à adopter ni de l'effet produit. 80/15/014/79

Dans ces conditions, M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, ne croit pas qu'on puisse laisser exécuter un travail de cette importance dans un monument classé et propose d'inviter la Fabrique à s'adresser à M. L. Magne, architecte chargé des travaux des Monuments historiques de Bordeaux.

Adopté.

Même proposition également adoptée, relativement au projet de grille sur la plate forme extérieure de la tour de l'église Saint-Michel, projet présenté par le Conseil municipal et rédigé par l'architecte de la Ville.

Croix de Gourgé (Deux-Sèvres)

Conformément aux conclusions de M. [Jean-Juste] Lisch la Commission est d'avis d'approuver un devis de 692 Francs dressé par M. Devérin pour le relèvement de cet édicule et d'allouer 300 Francs pour compléter les ressources votées par la Commune et le département.

Église de Saint-Satur (Cher)
Devis de 17 732 Francs présenté par M. Georges Darcy pour travaux extérieurs : entablements charpentes et couvertures.

M. Selmersheim, rapporteur, estime que les travaux projetés n'ont pas un caractère d'urgence et craint qu'en raison de l'importance du monument, les prévisions de l'architecte ne soient insuffisantes et n'entraînent à des excédents considérables qui tomberaient à la charge de l'administration. Il conclut, vu l'intérêt secondaire du monument à l'ajournement du projet.

Adopté.

Église de Châteaumeillant (Cher)

Sur le rapport de M. Selmersheim, et conformément à ses conclusions, la Commission est d'avis d'approuver un devis de 19 758 Francs dressé par M. Georges Darcy et d'allouer conditionnellement 80/15/014/80 7000 Francs sur le crédit.

Église de Villars (Ain)
Proposition de classement transmise par le préfet.

La Commission, sur le rapport de M. Selmersheim, considérant que l'édifice, très mutilé à diverses époques, ne présente plus un intérêt suffisant pour justifier le classement, émet l'avis de limiter cette mesure à deux inscriptions du XVe siècle, en marbre noir incrustées, l'une dans la paroi de la chapelle nord du choeur, l'autre dans la muraille du sanctuaire, et à deux pierres tombales du XVe et XVIIe siècles, qu'il y aurait lieu de relever contre la muraille pour en assurer la conservation.

Remparts d'Autun (Saône-et-Loire)
Demande de classement formée par le Conseil municipal.

Cette demande s'applique également à la tour de Marchaux et à la maison du XVIe siècle qui l'avoisine.

M. Selmersheim, rapporteur, conclut au classement de la tour et de la maison, sous la réserve pour celle ci du consentement du propriétaire. En ce qui concerne les remparts, il considère toute l'enceinte romaine comme digne d'être classée.

Relativement à l'enceinte du Moyen Âge il y aurait lieu de déterminer les parties encore assez intéressantes. Il propose, en conséquence, de charger un architecte du service de dresser un plan des deux enceintes et de figurer sur ce plan les parties susceptibles d'être classées au double point de vue de leur intérêt et du consentement des propriétaires intéressés.

Adopté.

Chapelle du château de Berzé-la-Ville (Saône-et-Loire)
Cette chapelle contient des 80/15/014/81 peintures du plus haut intérêt et paraissant remonter à la fin du XIIIe siècle.

M. Selmersheim, rapporteur, estime qu'il y a lieu d'en prononcer le classement ainsi que celui de la chapelle qui les contient. Il propose à cet effet, de s'entendre avec le propriétaire, qu'il sait être fort bien disposé, et de charger M. Sauvageot de faire enlever le plancher qui divise le vaisseau de la chapelle en deux étages, de compléter le débadigeonnage et de faire les consolidations nécessaires.

M. Rouillard qui a décrit ces peintures dans un mémoire détaillé, serait en outre chargé d'en faire un relevé pour les archives de la Commission.

Ces conclusions sont adoptées.

Clocher de l'église de Saint-Gengoux-le-National à Saint-Gengoux-de-Scissé (Saône-et-Loire)
Demande de classement.

Ce clocher réduit de quatre à trois étages, est couronné d'une flèche moderne de mauvaises propositions. Il remonte au milieu du XIIIe siècle et son état de conservation est satisfaisant.

M. Selmersheim, rapporteur, lui trouve un intérêt suffisant pour être classé, ainsi que le transept du XIIe siècle qui le supporte, le choeur, du XVe siècle, et la tour de l'horloge édifiée au droit de la 1ère travée du choeur, côté sud.

La Commission, sur le vu des photographies, ne se rallie pas à cette opinion.

Clocher de l'église de Boussières (Nord)

Conformément aux conclusions de M. Selmersheim, rapporteur, la Commission est d'avis qu'il n'y a pas lieu de prononcer le classement de cette construction dénuée d'intérêt artistique, classement sollicité par la Commune.

Église Notre-Dame à Dijon (Côte-d'Or)

Sur le rapport de M. Selmersheim, approbation du nouveau projet de buffet d'orgues 80/15/014/82 présenté par M. Suisse après modification dans le sens indiqué par la Commission.

La Commission, invitée à examiner l'opportunité d'une restauration des peintures murales de l'église Notre-Dame, exprime le désir d'être d'abord mise à même de connaître l'état de ces peintures au moyen d'un relevé, et désigne M. Yperman pour l'exécution de ce travail.

La séance est levée.

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