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1865
1864
1866
27 mars 1865
Le procès-verbal de la séance du 21 décembre 1864 est lu et approuvé.
M. de Nieuwerkerke, [surintendant], président. Présents à la séance : MM. Questel, Courmont, de Longpérier, de Guilhermy, du Sommerard, Millet, [Émile] Boeswillwald, Viollet-le-Duc et de Soubeyran.
Église de Champagne (Seine-et-Oise)

Certaines parties de cette église et notamment le transept méridional, la rosace de la façade principale et la première travée de la nef nécessitent des travaux dont il est impossible de différer l'exécution. M. Verdier, architecte, a rédigé un devis dans lequel la dépense prévue s'élève à 16 432 Francs 90.

Le rapporteur, M. [Émile] Boeswillwald, est d'avis d'approuver les travaux proposés et d'allouer une somme de 10 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques à la condition que la Commune s'engagera à parfaire le montant du devis, soit au moyen de ses propres ressources, soit en sollicitant un secours du ministère des Cultes.

Ces conclusions sont adoptées.

Église Saint-Maurice à Vienne (Isère)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, désapprouve les travaux proposés pour la réparation de la façade de cette église et pense qu'une reconstruction serait la seule mesure à proposer si l'on disposait des ressources suffisantes. Jusque là, il est d'avis de ne rien faire ou de ne prendre que des mesures préventives, telles que la dépose des clochetons les plus compromis et des pierres qui menacent ruine. D'ailleurs, c'est un travail d'entretien dont la dépense lui paraît devoir incomber exclusivement à la Commune.

La Commission adopte les conclusions du rapporteur.

Église d'Issoire (Puy-de-Dôme)

Il résulte d'un rapport adressé à Son Excellence par M. Mallay, architecte, que les travaux exécutés en 1859 pour la restauration de cette église ont nécessité un excédent de dépense de 6 179 Francs 77.

Le rapporteur, M. [Émile] Boeswillwald, propose de pourvoir au paiement de cette dépense supplémentaire en y faisant concourir l'État et la Commune dans une égale proportion. Toutefois, il est d'avis d'adresser un blâme à M. Mallay pour n'avoir pas signalé plus tôt à l'administration l'excédent des dépenses dont il s'agit et pour avoir exécuté sans autorisation certains travaux de peinture qui sont en partie la cause de cet excédent.

La Commission adopte les conclusions du rapporteur. 80/15/009/226

Église Saint-Pierre de Lisieux (Calvados)

La Ville de Lisieux a fait dresser un projet pour la reconstruction du perron de l'église Saint-Pierre et, à la demande de l'État, un secours de 7 034 Francs en vue de l'exécution de ce projet.

Sur l'avis du rapporteur, M. [Émile] Boeswillwald, la Commission conclut à l'ajournement de toute allocation nouvelle jusqu'à ce que la Ville ait rempli complètement l'engagement qu'elle avait pris de concourir à la restauration proprement dite de l'église jusqu'à concurrence d'une somme de 41 136 Francs. Or, les ressources qu'elle a déjà votées ne s'élevant qu'à 16 000 Francs, c'est encore une somme de 25 136 Francs qui reste à sa charge.

Église de Deuil (Seine-et-Oise)

Sur l'avis de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, la Commission est d'avis de rejeter en principe toute proposition qui tendrait à l'exécution de travaux pour la restauration de cette église. En l'état de ruine où se trouvent les parties de l'édifice, les seules mesures à prendre pour sa conservation devraient consister en de simples travaux d'entretien dont la dépense incombe exclusivement à la Commune.

Abbaye de Montmajour à Arles (Bouches-du-Rhône)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose d'accorder, si la situation du crédit des Monuments historiques le permet, une somme de 4 200 Francs nécessaire pour l'exécution de travaux à faire pour la conservation de la crypte, du cloître et de l'église de Montmajour, travaux compris d'ailleurs dans un devis qui a déjà été approuvé par la Commission en 1864.

La Commission conclut à l'allocation de cette somme sur l'exercice 1865.

Amphithéâtre d'Arles (Bouches-du-Rhône)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur.

Son Excellence avait décidé, sur l'avis de la Commission, que le tiers de la somme de 40 385 Francs, montant d'un devis de travaux urgents à exécuter à l'Amphithéâtre d'Arles, soit 13 465 Francs, serait alloué sur le crédit des Monuments historiques à la condition que la Ville et le département pourvoiraient aux deux autres tiers prévus.

Le Conseil municipal a souscrit à cette condition en votant une somme de 13 461 Francs mais le département ne peut actuellement fournir le contingent qui lui était demandé.

En présence de cette situation et vu l'urgence des travaux à exécuter, le rapporteur est d'avis d'extraire du devis un ensemble de travaux susceptibles d'être effectués au moyen des allocations de la Ville et de l'État s'élevant ensemble à 26 922 Francs. En conséquence, il propose d'une part, d'autoriser l'exécution des travaux compris dans les trois premiers chapitres du devis et présentant un total de 25 905 Francs et d'autre part, d'affecter les 1 000 Francs devant rester disponibles à la consolidation de la partie la plus compromise du dallage de la première galerie.

La Commission adopte ces propositions et consent à l'allocation de 13 461 Francs sur 1865. 80/15/009/227

Abbaye dans l'Ile Saint-Honorat à Cannes (Var)

M. de Longpérier, rapporteur, signale à la Commission l'état d'abandon dans lequel se trouvent les précieux restes de cette abbaye et il exprime le désir que l'administration puisse les préserver d'une ruine complète en faisant réparer les couvertures.

La Commission conclut à l'examen de cette affaire dans la séance prochaine.

Église de Sainte-Engrâce (Basses-Pyrénées)

Une somme de 10 000 Francs avait été affectée à la restauration de cette église, mais lorsque les travaux ont été engagés, on s'est aperçu que l'intérieur des maçonneries était beaucoup plus mauvais qu'on n'avait pu le prévoir et il en est résulté que la somme de 10 000 Francs n'a pas suffi pour achever la consolidation du monument. Les travaux restant à exécuter ont fait l'objet d'un nouveau devis s'élevant à 6 202 Francs dont 2 640 Francs prévus pour le dallage de l'église.

Le rapporteur, M. [Émile] Boeswillwald, propose d'allouer sur le crédit des Monuments historiques la somme de 3 762 Francs nécessaire pour assurer l'achèvement de la consolidation proprement dite, sauf à laisser à la charge de la Commune la dépense que nécessitera l'établissement du dallage.

La Commission adopte ces propositions et conclut à l'allocation conditionnelle de 3 562 Francs sur l'exercice 1865.

Église Saint-Quiriace de Provins (Seine-et-Marne)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, expose à la Commission la situation des travaux exécutés par M. Mimey. Il en ressort que, par suite de l'exécution de divers ouvrages non compris dans le devis et exécutés sur la demande de la Fabrique, cet architecte a été entraîné d'une part à un excédent de dépense de 5 402 Francs 90 et, d'autre part, à prévoir une somme de 12 142 Francs 50 pour la complète exécution des travaux urgents en vue desquels la Commission avait autorisé une dépense de 37 248 Francs.

Tout en proposant d'approuver l'excédent de dépense ainsi que le devis supplémentaire présenté par M. Mimey, le rapporteur est d'avis d'engager cet architecte à se renfermer à l'avenir dans le chiffre des dépenses autorisées, et à ne plus céder aux sollicitations des administrations locales.

La Commission approuve ces propositions et conclut à l'allocation d'une somme de 8 770 Francs, à la condition que la Commune s'impose une somme égale ou l'obtienne du ministère des Cultes afin de parfaire le montant de la dépense supplémentaire à laquelle il y a lieu de pourvoir.

Église Saint-Julien de Brioude (Haute-Loire)

M. Viollet-le-Duc, rapporteur, est d'avis, avant d'approuver les travaux proposés par M. Mallay pour l'achèvement de la restauration de cet édifice, d'inviter M. [Émile] Boeswillwald, Inspecteur général, à se rendre à Brioude lors d'une de ses prochaines tournées, afin d'examiner sur place les projets de cet architecte et de pouvoir éclairer la Commission sur leur degré d'urgence et d'utilité.

La Commission adopte les conclusions du rapporteur. 80/15/009/228

Église de Saint-Leu-d'Esserent (Oise)

M. Viollet-le-Duc, rapporteur, n'approuve pas le projet présenté par M. Verdier. Il serait imprudent, suivant lui, d'exécuter la réfection des charpentes des grands combles et celle des bas-côtés attendu que l'état des maçonneries de ce monument est tel que l'exécution projetée pourrait déterminer leur ruine et, par suite, occasionner en pure perte une dépense considérable puisqu'elle est évaluée à 74 000 Francs. En l'absence d'un devis général établi par catégories il est impossible de prendre une détermination et d'apprécier si l'administration est en mesure de faire face aux dépenses nécessaires.

La Commission partage l'opinion du rapporteur et conclut à l'ajournement de l'examen de cette affaire jusqu'à production d'un devis général.

Jubé de l'église Saint-Fiacre-au-Faöuet (Morbihan)

En considération de l'intérêt que présente ce monument et des sacrifices que la Commission a déjà faits pour sa conservation, M. Viollet-le-Duc, rapporteur, propose d'accorder sur le crédit des Monuments historiques le secours de 900 Francs sollicité pour l'achèvement de la restauration de ce jubé.

Conformément à cette proposition, la Commission conclut à l'allocation d'une somme de 900 Francs sur l'exercice 1865.

Église de Mouen (Calvados)

M. le préfet du Calvados soumet à la Commission un projet d'agrandissement du choeur de cette église.

Le rapporteur, M. Viollet-le-Duc, n'approuve pas ce projet qui détruirait, suivant lui, le caractère du monument et ne causerait, de fait, qu'un agrandissement illusoire. Il se trouve d'ailleurs, au sujet de cette affaire en parfaite communion d'idées avec M. l'abbé Le Petit, secrétaire de la Société d'archéologie, qui a signalé dans une lettre adressée à Son Excellence les inconvénients que présenterait l'exécution d'un tel projet.

Conformément à cet avis, la Commission conclut au rejet des propositions concernant l'agrandissement du choeur.

Église de Layrac (Lot-et-Garonne)

M. Viollet-le-Duc, rapporteur, approuve le projet préparé par M. Olivier, pour la reconstruction des murs de la nef et du transept sud de cette église. Quant aux observations présentées par la Commission d'architecture du département sur la manière dont il conviendrait d'exécuter les travaux, le rapporteur ne croit pas devoir les prendre en considération.

La Commission partage cette opinion et conclut à l'allocation d'une somme de 16 000 Francs équivalente au tiers de la dépense à faire, sauf à y mettre pour condition que la Ville devra réunir les ressources nécessaires pour parfaire la somme de 49 000 Francs.

Église de Pontigny (Yonne)

M. Viollet-le-Duc, rapporteur, est d'avis de ne poursuivre des travaux de restauration de ce monument 80/15/009/229 qu'autant que l'administration sera parfaitement éclairée sur la nature et l'étendue des dépenses par un architecte digne de sa confiance.

La Commission propose d'ajourner l'exécution des travaux proposés, attendu le peu de ressources restant encore disponibles.

Salle synodale à Sens (Yonne)

La Ville de Sens fait abandon des terrains formant les abords de la Salle synodale de Sens et demande que l'État fasse élever une grille afin que la façade du monument soit isolée du marché qui se tient sur ce point. M. Viollet-le-Duc a préparé un projet que la Commission approuve en principe.

M. le surintendant exprime le désir que l'architecte se rapproche, pour la hauteur à donner à cette grille, de celle qu'on donne ordinairement à Paris aux grilles qui entourent les squares.

La Commission propose d'allouer sur le crédit des Monuments historiques la somme que nécessitera l'établissement de cette clôture.

Monuments antiques à Fréjus (Var)

M. Questel, rapporteur, approuve le devis des travaux proposés par M. Révoil pour la consolidation de douze monuments antiques dont la conservation paraît fort intéressante. La dépense à faire est évaluée à 16 485 Francs et le rapporteur pense qu'elle est loin d'être exagérée en raison des résultats que les travaux projetés semblent devoir assurer.

En considération de cet avis, la Commission conclut à l'allocation de la moitié de cette somme sur le crédit des Monuments historiques à la condition que la Ville prenne l'autre moitié à sa charge.

Église de Sisteron (Alpes-Basses)

M. Questel, rapporteur, approuve en principe les travaux proposés par M. Laisné pour arrêter les infiltrations qui se produisent dans l'intérieur de cette église par suite des dégradations causées dans la couverture par la gelée ; toutefois il craindrait que les tuiles plates à recouvrement dont M. Laisné recommande l'emploi pour la couverture du monument ne donnassent à ce dernier un aspect trop moderne ; il est d'avis en conséquence de s'en tenir à l'emploi de la tuile creuse ordinaire qu'on est habitué à voir sur un grand nombre d'édifices contemporains de l'église de Sisteron.

La Commission adopte les conclusions du rapporteur. Le montant du devis étant de 12 123 Francs elle propose de faire concourir l'État à l'extinction des travaux dans la proportion du tiers de la dépense, soit 4 040 Francs à la condition que les deux autres tiers soient assurés par la Commune et le ministère des Cultes.

Église de Six-Fours (Var)

La Commission partage l'opinion de M. Questel, rapporteur, qui n'accorde à cet édifice qu'un très médiocre intérêt et propose de laisser à la charge de la Commune 80/15/009/230 les travaux dont M. Révoil signale l'utilité.

Église de Saint-Désiré (Allier)

Cette église a été récemment classée au nombre des Monuments historiques. Sa situation nécessite des travaux pour l'exécution desquels il a déjà été présenté un projet que la Commission a rejeté. L'auteur de ce projet en présente aujourd'hui un second, dans lequel M. Millet, rapporteur, signale les négligences qui lui semblent devoir engager l'administration à confier l'exécution des travaux à un autre architecte.

La Commission adopte ces conclusions qu'elle propose de faire connaître à l'autorité locale en l'invitant à charger l'un des architectes attachés à la Commission des Monuments historiques du soin de rédiger un nouveau projet.

Fouilles faites à Valentine et aux environs de Saint-Bertrand-de-Comminges (Haute-Garonne)

M. de Guilhermy, rapporteur, ne pense pas que les résultats produits par ces fouilles soient assez importants pour justifier l'allocation d'un secours sur le crédit des Monuments historiques et le pense d'autant moins que la découverte signalée a eu lieu sur une propriété privée et qu'on ignore jusqu'à quel point la suite des recherches pourrait être autorisée.

M. de Guilhermy propose, en conséquence, d'adresser des remerciements à l'auteur de cette communication en le priant de vouloir bien tenir l'administration au courant de toute découverte nouvelle qui pourrait intéresser les arts et l'histoire.

La Commission adopte les conclusions du rapporteur.

Fouilles projetées dans le château de Boulogne (Pas-de-Calais)

M. de Guilhermy, rapporteur, est d'accord avec l'administration pour reconnaître que l'état d'insuffisance du crédit des Monuments historiques ne permet pas d'allouer des fonds pour des travaux dont l'urgence n'est pas absolue et dont le résultat n'est, d'ailleurs, rien moins qu'assuré.

Substructions découvertes à Gennes (Maine-et-Loire)

M. de Guilhermy, rapporteur, propose d'accorder sur le crédit des Monuments historiques la somme de 500 Francs que sollicitent MM. Joly-Leterme et Godard-Faultrier pour opérer le déblaiement complet des restes d'un amphithéâtre antique récemment découvert dans la Commune de Gennes.

La Commission adopte ces conclusions.

Ruines romaines découvertes dans le collège d'Arles (Bouches-du-Rhône)

M. de Guilhermy, rapporteur, accorde un grand intérêt à la découverte faite dans le collège d'Arles, d'un édifice antique très curieux par sa forme et par son ornementation. Les recherches suspendues actuellement ne pouvant être reprises qu'à l'époque de l'exécution du projet de translation du collège dans un autre local, M. de Guilhermy propose de remercier M. Révoil, architecte attaché à la Commission, des dessins et photographies dont cette découverte a fait l'objet et de lui recommander de veiller à ce que rien ne vienne compromettre l'existence des précieux débris dont il s'agit.

La Commission approuve les propositions du rapporteur. 80/15/009/231

Arènes de Cimiez à Nice (Alpes-Maritimes)

M. de Guilhermy, rapporteur, propose d'accueillir la demande formée par la Société des lettres, sciences et arts de ce département dans le but d'obtenir le classement des Arènes de Cimiez au nombre des Monuments historiques.

La Commission conclut au classement proposé.

Champ de sépultures découvert dans la Commune de Chambois (Orne)

Les fouilles de Chambois n'ayant pas amené la découverte d'objets d'un intérêt exceptionnel M. de Guilhermy, rapporteur, propose de ne pas accorder la subvention que M. le marquis de Mammoury sollicite en vue de leur continuation.

Ces conclusions sont adoptées par la Commission.

Temple antique dit Maison carrée à Nîmes (Gard)

M. Aurès, ingénieur en chef du département du Gard, a adressé un rapport à Son Excellence à l'effet de signaler des erreurs qui auraient été commises en 1822 lorsqu'on a restauré la Maison carrée de Nîmes.

M. de Guilhermy, rapporteur, est d'avis de prendre en considération la demande formée par cet ingénieur à l'effet d'obtenir la suppression d'une assise indûment placée au-dessus du stylobate du temple dont il s'agit. Toutefois, comme c'est surtout sur place qu'il convient de résoudre la question, le rapporteur propose de communiquer la lettre de M. Aurès à l'architecte aujourd'hui chargé de l'entretien de la Maison carrée pour qu'il tienne compte, dans l'occasion, des observations qu'elle renferme.

La Commission adopte ces conclusions.

Proposition de pratiquer des fouilles sous le sol de l'ancienne église de Rezé (Loire-inférieure)

L'ancienne église de Rezé près Nantes étant sur le point d'être démolie, M. le préfet sollicite de l'État une subvention de mille à quinze cents francs pour faire fouiller le sol de cette église persuadé qu'on y découvrirait des objets précieux.

Quoique cette opinion soit motivée par la découverte, qu'on fit en 1854 sous le porche de ce monument, d'un fragment de sculpture gallo-romain, M. de Guilhermy, rapporteur, est d'avis d'ajourner toute allocation jusqu'à ce que des renseignements plus précis, qui résulteraient d'un commencement d'exploration, soient parvenus à la Commission.

Ces conclusions sont adoptées par la Commission.

Projet de dallage pour l'église de Lisieux (Calvados)

La Fabrique ayant le projet d'établir un nouveau dallage dans le choeur et le sanctuaire de cette église, soumet des dessins de carrelage à la Commission qui est unanime pour les désapprouver et pour engager la Fabrique à s'en rapporter, pour le choix de ce dallage, à l'opinion de l'architecte qui doit se rendre prochainement à Lisieux afin d'examiner la situation du monument dont il s'agit.

Mosaïque de l'église de Saint-Benoît-sur-Loire (Loiret)

M. Lisch a cru devoir relever cette mosaïque sur le papier avant d'exécuter le travail de restauration que nécessitera son déplacement. 80/15/009/232

La Commission, après avoir apprécié le soin et l'exactitude dont M. Lisch a fait preuve dans l'exécution de ce dessin, conclut à la nécessité de procéder à la restauration de la crypte sur laquelle cette mosaïque est située, et elle ajourne l'examen de cette affaire jusqu'à la production d'un projet qui sera demandé à M. Lisch.

Demande du titre d'inspecteur correspondant

1° par M. Robert dans la Haute-Loire,

2° par M. Thérin dans la Haute-Saône.

Après avoir examiné les titres des deux candidats la Commission est d'avis de prendre leurs demandes en considération et de les présenter à la sanction de Son Excellence.

Paiement de dessin (évaluation)

Avant de se retirer les membres de la Commission procèdent à l'évaluation de dessins exécutés pour les archives de la Commission. Ces dessins concernent :

1° La mosaïque de l'église de Saint-Benoît-sur-Loire dont le dessin est évalué à 600 Francs

2° Le Cabinet de Sully à la Bibliothèque de l'Arsenal 400 Francs

3° La maison du Grand-Veneur à Cordes (Tarn) ([sic : Hautes-Pyrénées]) à 250 Francs, soit 1 250 Francs.

Procès-verbal adopté. 80/15/009/233

3 juin 1865
Président, M. le comte de Nieuwerkerke, [surintendant]. Présents à la séance : MM. Mérimée, Millet, [Émile] Boeswillwald, Courmont, de Laborde, baron de Guilhermy, Questel, Viollet-le-Duc et du Sommerard.
Le procès-verbal de la séance du 27 mars 1865 est lu et approuvé.
Monastère de Lérins à Cannes (Var)

M. Mérimée, rapporteur, fait la description des divers monuments que renferme l'Ile Saint-Honorat, achetée il y a quelques années par l'évêque de Fréjus qui l'a louée à une communauté religieuse pour 99 ans. Il existe dans cette île trois églises intéressantes, mais dont le caractère a été de fait altéré par des travaux exécutés dans ces derniers temps. Il existe en outre un château du XIVe siècle dont la conservation paraît devoir intéresser beaucoup la Commission. La partie de ce château qui regarde l'Ouest est menacée de ruine et il devient indispensable de la consolider si l'on veut prévenir des dégradations très sérieuses.

Le rapporteur est d'avis qu'il serait possible d'obtenir quelques fonds du ministère de la Guerre et de la Marine parce que d'une part l'île Saint-Honorat serait en cas de guerre un point dont l'occupation serait importante et, parce que d'autre part le château de Saint-Honorat est un amer dont l'entretien intéresse le département de la Marine. En outre la Ville de Cannes étant voisine de l'île serait elle-même intéressée à prendre part à la conservation de ce monument qui attire les étrangers.

M. l'Inspecteur général a récemment visité ce château et il estime qu'une somme de 10 000 Francs devrait suffire pour l'exécution des travaux urgents.

Après avoir entendu le rapport de M. Mérimée et les appréciations de M. [Émile] Boeswillwald sur la dépense à prévoir, la Commission propose d'allouer en principe un secours sur le crédit des Monuments historiques et de solliciter le concours du ministère de la Guerre et du ministère de la Marine.

M. Gasnier, secrétaire de la Commission, propose de suspendre toute décision jusqu'à la production d'un devis estimatif de la dépense lequel pourrait être demandé à M. Révoil qui connaît parfaitement le monument. Cette proposition est adoptée.

Église du Montier à Thiers (Puy-de-Dôme)

M. Viollet-le-Duc, rapporteur, est d'avis que l'intérêt du monument ne justifierait pas une allocation de 22 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques. D'après son avis, il n'y aurait lieu d'entreprendre la restauration de cette église qu'autant que la Ville de Thiers pourrait réunir les 2/3 de la dépense prévue, soit 14 600 Francs.

M. Courmont appuie cette opinion en disant que la Ville de Thiers est assez riche pour prendre à sa charge la dépense tout entière.

La Commission conclut au rejet de la demande de secours. 80/15/009/234

Église de Gonesse (Seine-et-Oise)

M. Viollet-le-Duc, rapporteur, est d'avis qu'il n'y a pas lieu d'engager l'administration dans l'entreprise de l'achèvement de la restauration de ce monument avant d'avoir achevé des entreprises beaucoup plus importantes en cours d'exécution.

La Commission adopte ces conclusions.

Église de Chablis (Yonne)

M. Viollet-le-Duc, rapporteur, propose d'approuver le devis présenté par M. Lefort, architecte, pour l'achèvement des réparations de cette église et d'allouer sur le crédit des Monuments historiques la somme de 3 325 Francs 30 laquelle jointe aux ressources dont la Ville dispose permettrait de parfaire le montant du devis qui s'élève à 9 000 Francs.

La Commission adopte en principe les propositions du rapporteur, en concluant [sic] toutefois à l'allocation du secours dont il s'agit jusqu'à la répartition du crédit de l'exercice prochain.

Église d'Épinal (Vosges)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose d'autoriser la Ville à reconstruire la chapelle des Innocents élevée sur le flanc nord de l'église, sauf à s'engager à faire subir au projet quelques modifications indispensables et qui auraient pour objet :

1° d'allonger cette chapelle sur un point de manière à faire affleurer le parement de piles d'angle avec celui des contreforts anciens

2° d'autre part à rétrécir cette chapelle sur un autre point de manière à aligner le nu extérieur du mur avec le nu du mur du porche

3° de supprimer le caniveau ainsi que la balustrade projetés et de terminer la couverture en saillie sur la corniche de manière à prévenir toute infiltration dans les voûtes de la dite chapelle.

Les modifications proposées par le rapporteur sont adoptées et seront portées à la connaissance de l'autorité locale qui devra s'y conformer.

Théâtre antique d'Arles (Bouches-du-Rhône)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur.

Les maisons restant à acquérir pour opérer l'entier dégagement du Théâtre étant d'un prix très élevé, la Ville d'Arles demande l'autorisation de surseoir à l'engagement qu'on avait pris d'acquérir ces immeubles et d'affecter à la conservation des parties découvertes du théâtre la somme de 8 916 Francs dont elle dispose actuellement.

M. Courmont émet l'avis que plus on ajournera l'acquisition des maisons dont il s'agit, plus cette acquisition sera coûteuse. M. de Laborde pense qu'il serait regrettable d'accueillir la demande de la Ville par une fin de non-recevoir absolue.

La Commission prenant en considération les avis exprimés par ces deux membres propose d'insister auprès de la Ville pour le dégagement immédiat et complet du périmètre du Théâtre, sauf à lui promettre une augmentation de concours sur les fonds de l'État lorsque ce dégagement sera complètement effectué. 80/15/009/235

Église de Luxeuil (Haute-Saône)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, quoique le montant du devis des travaux proposés en principe pour assurer la conservation de cette église ait depuis longtemps été dépensé et ait été même suivi d'un excédent de dépense également couvert par la Ville et par l'État, l'administration municipale sollicite un secours de 5 000 Francs pour l'exécution de travaux restant à faire et devant s'élever à 10 200 Francs. Après l'examen du devis le rapporteur a la conviction que l'estimation des travaux proposés devrait s'élever à un chiffre bien supérieur aux 10 200 Francs dont il s'agit.

La Commission partage cette opinion et conclut au rejet de la demande en s'appuyant sur l'importance des sacrifices déjà faits pour cet édifice et qui ont dû suffire pour en assurer la conservation.

Église de Bénévent-l'Abbaye (Creuse)

M. Millet, rapporteur, n'approuve pas le projet présenté pour la restauration de l'église et propose, vu l'intérêt que présente ce monument, de demander un nouveau projet à l'un des architectes attachés à la Commission des Monuments historiques .

La Commission adopte cet avis et désigne M. Abadie comme étant, par la situation des monuments qu'il restaure, naturellement appelé à se charger de ce nouveau travail.

Église de Châtel-Montagne (Allier)

M. Millet, rapporteur, regarde ce monument comme étant l'un des plus intéressants du département de l'Allier et il est d'avis de venir en aide à la Ville pour l'exécution de travaux urgents de couverture devant s'élever à 3 243 Francs. Cette exécution devant être faite avec beaucoup de soin, M. Millet propose d'en confier la direction à un architecte expérimenté.

La Commission, adoptant les conclusions du rapporteur, propose d'allouer un secours de 3 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques et de charger M. Moreau, architecte, de la direction des travaux dont il s'agit.

Église de Namps-au-Val (Somme)

M. Millet, rapporteur, n'approuve pas le projet présenté à la Commission pour la restauration de cette église. Parmi les travaux proposés beaucoup sont inutiles et quelques-uns auraient pour effet de dénaturer le caractère du monument.

La Commission partage cette opinion et elle conclut au rejet de la demande de secours dont l'importance n'est pas d'ailleurs justifiée par l'intérêt que présente cette église.

Fin. 80/15/009/236

27 décembre 1865
Président, M. le comte de Nieuwerkerke, [surintendant]. Présents à la séance : MM. de Longpérier, de Boinvilliers, Courmont, des Vallières, Millet, de Guilhermy, du Sommerard, [Émile] Boeswillwald, Viollet-le-Duc, Labrouste et de Laborde.
Le procès-verbal de la séance du 3 juin 1865 est lu et approuvé.
Église de Poissy (Seine-et-Oise)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur.

Les travaux exécutés jusqu'à ce jour pour la restauration de cet édifice ont nécessité une dépense de 538 702 Francs 94 ainsi répartie :

264 164 Francs 60 alloués sur les fonds des Monuments historiques,

249 538 Francs 34 par la Ville,

25 000 Francs par le ministère de la Justice et des Cultes,

soit un total de 538 702 Francs 94.

Il résulte, d'un nouveau devis soumis à l'examen de la Commission, que l'achèvement complet de cette entreprise devra nécessiter encore une dépense de 258 806 Francs 36. La Ville de Poissy étant menacée de la suppression de son marché source principale de ses revenus, il importe de terminer l'entreprise avant cette suppression qui mettrait la Commune hors d'état de consacrer annuellement à l'exécution des travaux une somme de 15 000 Francs, sacrifice qu'elle s'impose depuis plusieurs années et qu'elle est disposée à s'imposer tant que son budget ne subira pas de réduction.

En présence de cette situation, le rapporteur est d'avis que les efforts de l'administration doivent tendre à effectuer l'achèvement de la restauration dans le plus bref délai possible et, dans ce but, il propose de porter de 15 000 Francs à 21 000 Francs l'allocation annuellement accordée sur les fonds des Monuments historiques.

M. Gasnier, secrétaire de la Commission, fait observer que ce serait peut-être le cas pour l'administration d'assurer un achèvement encore plus prompt en ne promettant d'abord l'augmentation de crédit proposée qu'autant que la Ville obtiendra du ministère des Cultes un secours au moins équivalent à cette augmentation.

La Commission approuve les conclusions du rapporteur en y joignant les propositions formulées par le secrétaire de la Commission.

Église d'Étretat (Seine-Inférieure)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur.

La Commune d'Étretat demande un secours pour la restauration du portail de son église. Les travaux proposés sont évalués à 2 634 Francs 90 mais, d'après l'avis du rapporteur, il y a lieu de retrancher du devis une somme de 1 200 Francs 80/15/009/237 prévue pour des ouvrages de sculpture qui ne sont pas nécessaires. Si cette réduction était approuvée par la Commission, le devis ne s'élèverait plus qu'à 1 434 Francs 90 et, comme les ressources réunies par la Commission en vue de l'exécution des travaux s'élèvent déjà à 766 Francs, il ne resterait plus à pourvoir qu'à 668 Francs 90 que le rapporteur propose d'allouer sur le crédit des Monuments historiques de l'exercice 1866.

Ces conclusions sont adoptées par la Commission.

Tours d'Ambérieux-en-Dombes (Ain)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, a visité ces tours et n'a pas jugé qu'elles fussent, comme l'annonçait M. le préfet du département, dans un état alarmant de dégradation. Les quelques restaurations qu'elles réclament sont de peu d'importance et, dans tous les cas, ne pourraient être mises à la charge du crédit des Monuments historiques, car les constructions dont il s'agit ne présentent aucun intérêt au point de vue de l'art.

Après les conclusions du rapporteur, la Commission propose de rassurer l'autorité locale au sujet des craintes qu'elle a exprimées et de l'informer en même temps que les tours dont il s'agit sont d'un intérêt trop secondaire pour être classées parmi les Monuments historiques.

Abbaye de Saint-Jean-des-Vignes à Soissons (Aisne)

Conformément au désir de la Commission, M. Maurice Ouradou a fait un rapport sur la situation de cette abbaye et a dressé un devis des travaux de consolidation qu'elle nécessiterait.

Le rapporteur, M. Viollet-le-Duc, approuve ce devis qui s'élève à 4 435 Francs et propose d'assurer l'exécution des travaux proposés en allouant une somme de 3 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques sous la condition que la Ville prendra le reste de la dépense à sa charge soit 1 435 Francs

Pont de Battant à Besançon (Doubs)

M. Viollet-le-Duc, rapporteur.

Conformément à la demande de Son Excellence, M. le préfet du département du Doubs a communiqué à l'administration les pièces nécessaires pour apprécier la nature des travaux dont serait l'objet ce pont de construction gallo-romaine, si le service des Ponts et Chaussées donnait suite au projet qu'il a de l'élargir. Après examen des divers projets mis en avant par l'administration locale et par M. l'ingénieur du département, le rapporteur signale comme lui paraissant avantageuse l'opération indiquée par M. le maire de Besançon qui aurait pour résultat d'élargir le pont du côté d'aval et de lui rendre son caractère primitif du côté d'amont.

La Commission adopte ces conclusions et propose de la faire connaître à l'autorité locale. 80/15/009/238

Église Saint-Nazaire de Carcassonne (Aude)

M. Viollet-le-Duc, rapporteur.

Le devis présenté pour l'achèvement de la restauration de cette église s'élève à 45 423 Francs. Une partie des travaux compris dans ce devis a déjà été exécutée et soldée au moyen de l'allocation de 6 000 Francs accordée sur le crédit des Monuments historiques de l'exercice 1864. Aujourd'hui, il resterait encore à pourvoir à une somme d'environ 40 000 Francs que le rapporteur propose de diviser en deux annuités de 20 000 Francs dont la Ville assurerait 1/2 comme par le passé. D'après ces prévisions le montant de chacune des deux annuités à prélever sur le crédit des Monuments historiques serait fixé à 18 000 Francs.

La Commission adopte les conclusions du rapporteur.

Église de Til-Châtel (Côte-d'Or)

M. Viollet-le-Duc, rapporteur, n'approuve pas le projet présenté pour la restauration de cette église. L'auteur de ce travail lui paraît ne pas s'être rendu compte des difficultés de l'entreprise et manquer de l'expérience suffisante pour diriger l'exécution de ces sortes de travaux. D'autre part, la dépense qu'exigerait cette entreprise lui paraissant hors de proportion avec l'importance du monument au point de vue de l'art, le rapporteur est d'avis de n'engager la restauration dont il s'agit qu'autant que la Commune assurerait une grande partie de la dépense et présenterait un projet sérieux.

La Commission adopte les conclusions du rapporteur.

Église de Saint-Paulien (Haute-Loire)

M. Viollet-le-Duc, rapporteur.

La façade de cette église est sur le point de subir certaines transformations que M. Robert, correspondant, a signalées comme devant porter atteinte au caractère du monument.

M. Mallay, architecte, a été chargé par Son Excellence de faire un rapport sur cette affaire. Après examen des pièces produites M. Viollet-le-Duc est d'avis que le monument ne justifie pas l'importance qu'on paraît attacher à la conservation des dispositions primitives. La porte dont la Fabrique a projeté l'élargissement est en effet fort étroite et elle est trop insignifiante pour que cette mesure ne soit pas autorisée.

Toutefois, le rapporteur propose d'interdire le percement d'une fenêtre au-dessus de la porte dont il s'agit attendu que cette dernière opération pourrait causer des désordres dans la construction du mur de face.

La Commission approuve la proposition du rapporteur.

Église de Saint-Leu-d'Esserent (Oise)

Les explications fournies par M. Verdier au sujet des travaux qu'il a proposés pour la réfection de la charpente de cette église ne paraissent, suivant le rapporteur, devoir rassurer complètement l'administration à l'endroit de la réussite de l'opération, et M. Viollet-le-Duc propose de ne rien décider avant que M. [Émile] Boeswillwald, Inspecteur général des Monuments historiques, se soit rendu sur les lieux et ait 80/15/009/239 exprimé son opinion au sujet de cette affaire.

La Commission approuve ces conclusions.

Église de Ferrières (Loiret)

M. Millet, rapporteur, approuve le projet de restauration en ce qui concerne les travaux compris dans la 1ère catégorie du devis, mais, s'il s'agissait d'entreprendre la restauration complète, il y aurait lieu suivant lui de demander un complément d'étude à l'architecte.

En conséquence, M. Millet propose d'autoriser dès à présent l'exécution des travaux de la 1ère catégorie compris au devis pour une somme de 34 995 Francs et de venir en aide à la Commune qui a déjà réuni 14 000 Francs.

M. le secrétaire de la Commission expose que la situation financière du département autorise à penser que le Conseil général est en mesure d'affecter à cette entreprise un supplément de ressources qui réduirait à 10 000 Francs environ la somme à laquelle l'administration aurait à pourvoir pour parfaire le montant de la dépense prévue.

La Commission propose d'avoir égard à cette considération et de promettre quant à présent un secours conditionnel de 10 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques sauf à revenir sur cette affaire dans le cas où le département n'accorderait pas ce qu'on attend de lui.

Église de Saint-Désiré (Allier)

Des deux projets présentés par M. Darcy, architecte, pour la restauration du monument, M. le rapporteur n'approuve que celui dans lequel l'architecte prévoit le rétablissement des dispositions primitives. Les travaux urgents auxquels entraînerait l'adoption de ce dernier projet sont évalués à 47 819 Francs et la Commune s'engage à concourir à leur exécution pour une somme de 10 000 Francs.

M. Millet, rapporteur, est d'avis d'autoriser en principe l'exécution de ces travaux, mais il regretterait que l'architecte supprimât, comme il paraît en avoir l'intention, les petites baies qui sont percées dans le mur ouest de la crypte et avaient pour objet de permettre aux fidèles d'apercevoir de l'église haute le corps du saint exposé dans cette crypte.

MM. [Émile] Boeswillwald et Viollet-le-Duc reprochent à l'auteur du projet d'avoir prévu des arcs doubleaux dans la restauration de la voûte du choeur. Cette disposition leur paraît tout à fait contraire à celle des piles du choeur, qu'elles portent des archivoltes avec tympan. L'existence de ces archivoltes et de ces tympans indique suffisamment que l'architecte du monument n'avait pas l'intention de placer des arcs doubleaux, mais simplement un berceau continu.

La Commission conclut à l'approbation des travaux proposés sous la réserve des observations 80/15/009/240 qui viennent d'être présentées et qui seront communiquées à l'architecte auteur du projet. Quant à la somme de 37 000 Francs, à laquelle il reste à pourvoir pour parfaire le montant de la dépense prévue pour l'exécution des travaux urgents, la Commission propose de l'accorder en deux annuités de 18 500 Francs accordées sur 1865 et 1866.

Église de Montbenoît (Doubs)

M. Millet, rapporteur, n'approuve pas les travaux proposés pour la restauration de cette église. Il est d'avis que le projet soumis à la Commission accuse une grande inexpérience de la part de l'architecte qui en est l'auteur. Cependant, si le monument dont il s'agit présente l'intérêt qu'on lui attribue et s'il devait, dans ce cas, être l'objet de travaux de restauration importants, il y aurait lieu, suivant le rapporteur, de charger l'un des architectes attachés à la Commission de faire un travail préparatoire à ce sujet.

La Commission étant dans l'incertitude relativement au degré d'intérêt que présente le monument, M. Boinvilliers propose de charger M. [Émile] Boeswillwald, Inspecteur général, de visiter l'église de Montbenoît lors de l'une de ses prochaines tournées et d'en faire l'objet d'un rapport sur lequel la Commission pourra s'appuyer pour statuer sur cette affaire.

La Commission adopte ces conclusions.

Église de Saint-Aignan (Loir-et-Cher)

Cette église, pour la restauration de laquelle l'État a déjà accordé d'importantes subventions, a fait l'objet d'un nouveau devis dont le montant est de 22 669 Francs. La Commune, disposant actuellement de 12 670 Francs qui sont le produit d'une souscription et d'un secours de 10 000 Francs accordé par M. le prince de Chalais, sollicite de l'État l'allocation d'une somme égale pour parfaire le montant du devis.

Le rapporteur, M. Millet, propose d'approuver le devis et d'accorder le secours demandé, mais il désirerait qu'on demandât à l'architecte ce qu'il entend par nettoyage et ragrément des murailles de l'intérieur du monument. M. Millet craint que ce travail produise un fâcheux effet, il regrette aussi que l'architecte n'ait pas fourni un projet d'ensemble, d'après lequel il eût été permis à la Commission d'apprécier l'importance des travaux restant à exécuter pour l'achèvement complet de la restauration.

La Commission adopte les conclusions du rapporteur et propose d'en faire part à M. de La Morandière, architecte qui dirige la restauration dont il s'agit. 80/15/009/241

Camp gallo-romain de Jublains (Mayenne)

M. de Guilhermy, rapporteur.

Les ruines de ce camp ont été sérieusement compromises par les infiltrations qui se sont produites dans les murs et il devient nécessaire de faire cesser cette cause de détérioration si l'on veut assurer la conservation de ce qui subsiste encore. Appelé à donner son avis sur ce qu'il conviendrait de faire en cette circonstance, l'architecte départemental a proposé certaines mesures que le rapporteur regretterait de voir adoptées avant que M. l'Inspecteur général des Monuments historiques ait pu étudier la question sur place.

La Commission adopte les conclusions du rapporteur.

Communication de M. Dusevel correspondant au sujet de poutres en chêne sculptées provenant du château de Pernois (Somme)

En l'absence de dessins pouvant donner une idée exacte de la valeur de ces anciennes boiseries, M. de Guilhermy, rapporteur, pense qu'il n'y a pas lieu de donner suite à la communication par laquelle M. Dusevel, correspondant du ministère pour le service des Monuments historiques, demande que ces débris soient acquis ou du moins moulés pour le Musée de Cluny.

La Commission adopte ces conclusions.

Peintures de l'église de Saint-Loup-sur-Cher (Loir-et-Cher)

M. de Guilhermy, rapporteur.

Le ministère de l'Instruction publique a transmis à M. le ministre de la Maison de l'Empereur et des Beaux-arts un rapport de M. de Martonne, correspondant du Comité des Travaux historiques, tendant à obtenir une subvention de l'État pour la conservation des peintures murales anciennes découvertes dans l'église de Saint-Loup sur Cher.

Il semble au rapporteur que ces peintures doivent composer un ensemble digne d'intérêt, mais en l'absence de renseignements sur le chiffre de la dépense qui pourrait être nécessaire. M. de Guilhermy propose de demander au préfet de Loir-et-Cher un rapport de l'architecte du département sur le mérite de ces peintures et sur l'importance des travaux à exécuter pour en assurer la conservation.

La Commission adopte ces conclusions.

Constructions gallo-romaines situées dans les départements du Gers, de la Haute-Garonne et des Hautes-Pyrénées

M. de Guilhermy, rapporteur.

Les constructions, dont il s'agit, sont des espèces de tours carrées, pourvues d'une large brèche sur la façade principale et terminée par un comble de pierre en pyramide. On n'est pas d'accord sur la destination de ces monuments, mais suivant l'avis du rapporteur il y a lieu pour la Commission de s'associer au désir qu'a examiné M. Cenac de Moncaux de voir ces monuments acquis, avec l'assistance de l'État, par les Communes dans le territoire desquelles ils se trouvent situés.

En conséquence, M. de Guilhermy propose de consulter les préfets pour savoir quel pourrait être le chiffre de la dépense et dans quelle proportion les Communes seraient disposées à y concourir.

Ces conclusions sont adoptées par la Commission. 80/15/009/242

Achat de relevés de l'église de Saint-Désiré (Allier) et de maisons à Rouen (Seine-Inférieure)

Avant de se retirer la Commission est appelée à donner son opinion sur les indemnités qu'il convient d'accorder d'une part à M. Darcy pour son travail concernant l'église de Saint-Désiré et d'autre part à M. Devrez pour son travail concernant le relevé d'anciennes maisons de Rouen.

En ce qui concerne le premier travail, la Commission est d'avis d'accueillir les propositions de M. Darcy qui évalue à 500 Francs par feuille l'exécution de ses dessins en tout 1 080 Francs. En ce qui concerne le second travail, la Commission l'évalue à la somme de 1 500 Francs qu'elle propose d'accorder comme indemnité à M. Devrez.

Fin de la séance du 27 décembre 1865. 80/15/009/243