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1895
1894
1896

80/15/014/215

18 janvier 1895
Présidence de M. Henry Roujon, directeur des Beaux-arts. Sont présents MM. de Baudot, Paul Boeswillwald, Courajod, Dreyfus, Dumay, [Jean-Camille] Formigé, Haraucourt, Kaempfen, Lameire, de Lasteyrie, [Jean-Juste] Lisch, Marcou, André Michel, de Mortillet, Saglio, Selmersheim, Vaudremer.
Le procès-verbal de la séance du 7 décembre 1894 est lu et adopté.
Ordre du jour :
Église de Saint-Amant-de-Boixe (Charente)

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, propose d'approuver un devis de 39 281 Francs 63 rédigé par M. l'architecte de Baudot en vue de la restauration de cet édifice, et d'allouer, vu son intérêt exceptionnel et la pénurie des ressources de la Commune, un secours conditionnel de 24 000 Francs.

M. de Lasteyrie demande à être renseigné sur la manière dont l'architecte entend cette restauration.

M. de Baudot donne les renseignements demandés qui sont déclarés satisfaisants.

La Commission adopte les conclusions du rapport.

Église de Mouthiers-sur-Boëme (Charente)
Demande d'un secours supplémentaire de 1 743 Francs 34 montant d'un déficit auquel il reste à pourvoir afin de pouvoir immédiatement commencer les travaux.

Sur la proposition du rapporteur, la Commission vote l'allocation de cette somme sur le crédit des Monuments historiques.

Église Saint-Porchaire de Poitiers (Vienne)

Conformément à la proposition de M. [Jean-Juste] Lisch, la Commission est d'avis d'approuver un devis de 1 606 Francs pour travaux urgents et d'allouer 80/15/014/216 conditionnellement une somme de 800 Francs sur le crédit.

Église de Tayac (Dordogne)
Demande de classement formée par la Commune.

Sur le rapport de M. [Jean-Juste] Lisch, la Commission émet un avis favorable et désigne M. l'architecte Rapine pour faire un relevé de l'édifice et dresser un devis des travaux urgents.

Église de Beaumont (Dordogne)

Le Conseil municipal demande le reclassement de cet édifice qui figurait autrefois sur la Liste des Monuments historiques et en avait été rayé à la suite de travaux malheureux exécutés sans autorisation. Il reconnaît les erreurs commises et sollicite l'envoi d'un architecte qui rétablirait l'édifice dans son état primitif.

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, ne croit pas qu'il soit possible de donner satisfaction à cette demande, une telle restitution devant entraîner des dépenses considérables. Il propose de limiter le reclassement à la façade, comprenant le porche et les deux tours. Il propose également l'envoi de M. Rapine pour la rédaction d'un devis. Ces propositions sont adoptées.

Église de Bénévent-l'Abbaye (Creuse)

La Commission estime qu'il y a lieu de demander une étude supplémentaire à l'architecte sur les moyens d'assurer l'écoulement des eaux entre la toiture et la coupole intérieure, et de l'autoriser d'ailleurs à faire les travaux nécessaires pour la protection des charpentes.

Verrières de Saint-Pierre-de-Fursac (Creuse)

M. [Jean-Juste] Lisch fait connaître que le Conseil municipal se refuse à céder les verrières à l'État et propose d'inviter le préfet à faire une nouvelle tentative, et, en cas d'insuccès, de procéder par voie d'expropriation.

La Commission croit qu'il est préférable de conserver les verrières sur place et de s'entendre sur place 80/15/014/217 en ce sens avec la Municipalité en vue d'une restauration.

M. de Lasteyrie exprime le voeu qu'à cette occasion on s'occupe de restaurer également diverses verrières dans la même région, notamment celles de l'église de Saint-Cyr-la-Roche.

Remparts de Carcassonne (Aude)

Conformément à la proposition de M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, la Commission est d'avis de porter de 20 000 à 30 000 Francs l'allocation annuelle de l'État pour la restauration des remparts, le Conseil municipal et le Conseil général ayant de leur côté, porté de 3 000 à 5 000 Francs la subvention annuellement affectée par eux à cette entreprise.

Château de Blois (Loir-et-Cher)

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, fait connaître que, dans sa dernière visite au Château de Blois, il a constaté que la pierre des lucarnes du bâtiment Louis XII était entièrement décomposée, et qu'il serait à propos de profiter des échafaudages actuellement dressés pour la pose des balustrades pour refaire ces lucarnes. Il considère comme également nécessaire la réfection du couronnement du pignon situé près de la chapelle et des cheminées qui y sont adossées.

Il propose en conséquence, d'approuver un devis de 51 149 Francs 75 dressé par M. de Baudot en vue de ces travaux, ainsi qu'un devis supplémentaire de 19 165 Francs 65 pour le remplacement des poutres des planchers dans le bâtiment de François Ier, travail qui n'avait pas été prévu dans le devis primitif avant l'établissement des échafaudages. Ces propositions sont adoptées.

Église d'Uzeste (Gironde)
Projet de restauration et de rétablissement à sa place primitive du tombeau du Pape Clément V.

La dépense devant résulter de cette double opération est évaluée par l'architecte à 14 731 Francs 15.

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, considère la restauration, telle que la propose M. Magne, c'est-à-dire comprenant le rétablissement des pieds et de la tête, comme une opération très délicate, il préférerait que l'architecte se bornât à relier 80/15/218 ensemble les morceaux brisés. Il préférerait également que le monument fût laissé dans sa place actuelle, et propose d'allouer une somme de 5 000 Francs pour l'entreprise.

Ces conclusions sont adoptées.

Remparts de Vannes (Morbihan)
Lecture d'un rapport de M. Paul Gout sur les moyens d'arriver au classement des fortifications de cette Ville.

Il résulte de l'étude faite sur place et des renseignements pris qu'il est à peu près impossible d'obtenir l'adhésion des propriétaires. Dans ces conditions le projet de classement est abandonné.

Palais des Ducs de Bourgogne à Dijon (Côte-d'Or)

Projet de restauration du grand logis du Palais, comprenant la restauration de la façade nord à l'extérieur et à l'intérieur, la restitution des grandes lucarnes détruites par l'incendie de 1502, le rétablissement du plancher haut de la salle des tombeaux et enfin la construction d'un comble neuf devant permettre d'installer dans un étage lambrissé deux salles nouvelles.

La Commission, sur le rapport de M. Selmersheim, est d'avis d'approuver ce projet dont les éléments ont été puisés dans le bâtiment lui-même, et notamment, après examen spécial, le rétablissement de l'ancien comble, sur les deux tiers seulement de la hauteur primitive, estimant que cette disposition donne des résultats, tant au point de vue des convenances intérieures que de l'aspect extérieur.

En ce qui concerne la part contributive de l'État, dans la dépense qui est évaluée à 171 800 Francs, M. le rapporteur propose de la fixer à la moitié.

La Commission, sur les observations de MM. Dreyfus et de Lasteyrie, estime que cette proportion pourrait être réduite au tiers. 80/15/014/219

Palais de Justice de Besançon (Doubs)

M. le rapporteur fait connaître que le Conseil général repousse la proposition de classement ou du moins ne serait disposé à l'accepter que si le service des Monuments historiques prenait à sa charge les frais d'entretien, sans d'ailleurs faire aucune réserve relativement au contrôle des travaux.

Conformément aux conclusions de M. Selmersheim, la Commission est d'avis qu'il n'y a pas lieu de donner suite au projet de classement.

Hôtel d'Écoville à Caen (Calvados)
Projet de restauration dressé par M. l'architecte de La Rocque, d'après lequel la dépense est évaluée à 124 144 Francs 28.

M. Selmersheim, rapporteur, propose de n'approuver que le premier chapitre, comprenant les travaux urgents et s'élevant à 89 006 Francs 30, et d'allouer conditionnellement sur le crédit 45 000 Francs à répartir en deux annuités.

Adopté.

Chapelle de l'Hôpital Saint-Brice à Chartres (Eure-et-Loir) [sic : Loir-et-Cher]

Sur la proposition de M. Selmersheim, rapporteur, la Commission est d'avis d'approuver un devis de 7 468 Francs rédigé par l'architecte des hospices pour la restauration des couvertures dont la dépense serait entièrement à la charge de l'administration hospitalière.

Église Saint-Pierre à Lisieux (Calvados)
Devis de 5 195 Francs en vue de travaux de réparations aux couvertures.

M. Selmersheim, rapporteur, propose l'approbation du projet avec allocation conditionnelle de 2 500 Francs.

Adopté.

Église du Fresne-Camilly (Calvados)

Conformément aux conclusions de M. Selmersheim, la Commission est d'avis d'approuver un devis de 7 386 Francs, dressé par M. de La Rocque, pour la réfection 80/15/014/220

du lambris couvrant la nef de l'église et d'allouer conditionnellement 1 000 Francs pour cette entreprise.

Église de Montataire (Oise)

Même rapporteur.

Conformément à ses conclusions, la Commission propose l'approbation d'un devis de 4 866 Francs 95, rédigé par M. Louzier en vue de l'achèvement des travaux de restauration et d'assainissement de l'édifice, avec allocation conditionnelle de 2 500 Francs sur le crédit.

Église d'Harfleur (Seine-Inférieure)
Projet de restauration comprenant diverses réparations au clocher et aux couvertures.

La dépense est évaluée à 16 000 Francs par M. l'architecte Lefort et les ressources réunies s'élèvent à 12 000 Francs.

M. Selmersheim, rapporteur, conclut à l'approbation du projet et à l'allocation de 2 000 Francs sur le crédit.

Adopté.

Église Notre-Dame à Senlis (Oise)
Projet de vitrail pour une des fenêtres hautes de la nef.

Ce projet(88) n'est pas approuvé.

Tapisseries de l'église Saint-Rémy à Reims (Marne)

M. Marcou a visité ces tapisseries dont le mauvais état constaté dès 1831 ne fait que s'aggraver et nécessite une réparation aussi prompte que possible. Afin de permettre à la Commission de se rendre compte de la dépense à prévoir, il a ménagé l'envoi à la Manufacture des Gobelins d'une des six pièces qui composent la série, choisie dans un état moyen de conservation. Suivant qu'on procéderait à une simple réparation qui suffirait à arrêter toute détérioration, ou que l'on procéderait à une restauration définitive qui remettrait la tenture dans un état voisin de son état primitif, on se trouverait 80/15/014/221 en présence d'une dépense approximative de 2 000 Francs, dans le premier cas, de 6 000 Francs dans le second. Bien que la seconde solution soit plus séduisante, M. le rapporteur croit devoir incliner vers la première comme plus économique.

Il propose en conséquence à la Commission de mettre en réparation la pièce actuellement déposée aux Gobelins et d'allouer 2 000 Francs sur le crédit pour ce travail, sauf à tenir compte de cette première allocation dans la répartition ultérieure des contributions respectives de l'État, de la Commune et de la Fabrique.

Ces conclusions sont adoptées.

La séance est levée. 80/15/014/222
15 février 1895
Présidence de M. Henry Roujon, directeur des Beaux-arts. Sont présents MM. Bardoux, de Baudot, Paul Boeswillwald, Courajod, Dreyfus, Dumay, Gonse, Haraucourt, [Jean-Juste] Lisch, Lameire, de Lasteyrie, Marcou, André Michel, Poubelle, Selmersheim, Saglio, Tétreau.
Le procès-verbal de la séance du 18 janvier est lu et adopté.
L'ordre du jour appelle la suite de la discussion de l'affaire relative aux monuments de la :
Place de la Concorde à Paris (Seine)

M. Selmersheim donne lecture de son rapport et fait connaître des extraits des lettres patentes du 21 juin 1757 et du cahier des charges de la vente des terrains et colonnades appartenant à la Ville, dont l'adjudication eut lieu le 9 mai 1775, desquels il résulte que rien ne peut être changé à l'ordonnance ni aux détails des bâtiments de la Place de la Concorde. Mais il n'en estime pas moins qu'il y a intérêt à les classer régulièrement pour leur assurer, en cas de réparation, leur unité d'aspect et les préserver contre des opérations fâcheuses, telles que grattages, badigeonnages, etc. Il propose d'assurer cette mesure au moyen d'une coopération financière de l'État qui pourrait être fixée au tiers de la dépense.

M. Tétreau fait ressortir le grand intérêt de la question à l'origine, l'État a donné à la Ville, par les lettres patentes de 1757, la propriété de la Place et des rues, il l'a substitué au Domaine. Par suite, à l'heure actuelle, la Ville a, seule, action sur les propriétaires des immeubles en question, action qui, suivant les cas, peut être une poursuite en contravention de grande voirie ou une action juridique pour leur faire exécuter les conventions du contrat. A défaut 80/15/014/223 d'un classement antérieur et considéré comme régulier, s'il avait été fait dans les conditions admises par la loi du 30 mars 1887, ou d'un classement postérieur à cette loi, accepté par les propriétaires, l'administration des Beaux-arts n'a pas d'action directe, elle ne pourrait agir que sur la Ville en la priant d'intervenir. Pour qu'elle eût une action directe, il faudrait que les immeubles fussent classés. Le sont-ils ? C'est la question à examiner. Régulièrement non, puisqu'il n'y a eu ni notification, ni allocation.

L'occasion se présente de les classer, en allouant une subvention aux propriétaires : l'acceptation de cette subvention par eux constituera le contrat prévu par la loi de 1887 et l'administration des Beaux-arts aura dès lors une action directe.

M. le directeur se demande s'il y a lieu de prendre un arrêté.

M. Tétreau croit préférable de n'en pas prendre. Il vaut mieux partir de ce principe que les propriétaires des immeubles, connaissant l'inscription de leur monument sur les Listes de classement antérieures à la loi et sur celles qui ont été dressées depuis, se prévalent de cette inscription pour solliciter une subvention de l'État. Il y a, de leur part, reconnaissance d'un état de fait ; si la Commission vote les conclusions du rapport, l'administration notifiera par une lettre la décision ministérielle à intervenir et l'acceptation écrite de la part des propriétaires constituera le contrat et régularisera définitivement le classement.

Après quelques observations formulées par divers membres, la Commission adopte les conclusions de M. Selmersheim.

Après ce vote, M. le directeur des Beaux-arts propose de charger M. Tétreau de rédiger l'avis dont le principe vient d'être adopté.

Basilique de Saint-Denis (Seine)

M. Selmersheim exprime ses appréhensions au sujet du projet d'établissement d'une paroisse dans la basilique.

M. le directeur des Cultes fait connaître la situation. Le projet existe en effet. En prévision de l'extinction du chapitre, pour maintenir à l'édifice son 80/15/014/224 caractère religieux, l'administration des Cultes s'est préoccupée d'y établir une paroisse dont la création était demandée depuis longtemps. La Basilique n'en restera pas moins confiée à l'architecte des Monuments historiques, et rien ne sera changé dans la situation.

M. Gonse estime que la Basilique a pris le caractère de musée : c'est le Musée de la sculpture française. Si on y établit une paroisse, il prévoit que ce Musée courra de grands dangers. Il se demande si, du moins, il ne sera pas possible de limiter l'exercice du culte à certaines parties de l'édifice.

M. le directeur des Cultes répond que l'affectation ne peut être que générale, mais que le curé a la police de l'église et que l'administration peut s'entendre avec lui pour prendre toute mesure de protection.

M. de Baudot observe que l'État en faisant restaurer Saint-Denis et ses monuments, n'a pas entendu en faire un musée fermé : une église ne doit pas être fermée au public parce qu'elle contient des objets d'art.

M. de Lasteyrie ne voit rien d'aussi dangereux que la non-affectation d'un monument. Il sera, suivant lui, plus facile de s'entendre avec un curé responsable qu'avec un chapitre.

M. Tétreau comprend les craintes exprimées au point de vue des prédications qui se font à certaines époques et du tumulte qu'elles peuvent entraîner.

M. le préfet de la Seine pense qu'on peut obvier à ces inconvénients en prenant de concert avec la Fabrique des mesures pour isoler dans certaines circonstances la partie qui renferme les monuments.

M. le directeur des Cultes déclare que le curé sera invité à s'entendre avec l'architecte à ce sujet.

M. Tétreau est d'avis que la Commission se transporte à Saint-Denis pour examiner sur place quelles mesures seraient à prendre.

Cette proposition est adoptée. 80/15/014/225

Église de la Major à Marseille (Bouches-du-Rhône)

M. Dreyfus fait connaître qu'il a vu récemment l'église de la Major et que les travaux qu'on a fait à cet édifice pour y installer la sacristie de la cathédrale l'ont déshonoré.

M. le directeur des Cultes répond qu'en utilisant l'église de la Major, son administration a cru prendre le meilleur moyen de la sauver.

M. de Baudot ajoute que les travaux exécutés n'ont porté aucune atteinte au monument. Ils consistent en cloisons qu'on peut enlever sans qu'il en reste de traces.

Suite de l'ordre du jour.

Rapport de M. Selmersheim sur :

Église d'Eu (Seine-Inférieure)

Conformément aux conclusions du rapport, la Commission est d'avis d'allouer une somme de 3 491 Francs 83 formant le complément des ressources à créer pour la restauration des toitures de la nef.

Église de La Celle-Bruère (Cher)

Même rapporteur.

Devis de 15 587 Francs 50 rédigé par M. Georges Darcy.

Sur la proposition de M. Selmersheim, la Commission vote l'approbation du devis avec allocation conditionnelle de 6 000 Francs.

Église d'Auxonne (Aube)

Demande de classement du portail de cet édifice formulé par la Commune.

La Commission est d'avis, sur la proposition de M. Selmersheim, de classer, en même temps que ce portail, la porte principale sise à l'ouest, ainsi que les verrières dont le classement a été proposé précédemment.

Église de Brienne-le-Château (Aube)

Demande de classement formulé par la Commune. Malgré les remaniements dont l'édifice a été l'objet, la Commission, conformément aux conclusions de M. Selmersheim, se prononce en faveur du 80/15/014/226 classement déjà proposé précédemment pour un retable de la Renaissance encastré dans le mur du collatéral sud et les verrières.

Église de Saint-Pierre-le-Moûtier (Nièvre)

M. Selmersheim, rapporteur, fait connaître que le Conseil municipal et le conseil de Fabrique se refusent à concourir à la dépense devant résulter des travaux de réparation de leur église. Il rappelle que ce monument a beaucoup perdu de son intérêt par suite de réparations mal entendues exécutées autrefois ; il conclut à ce que l'administration n'augmente pas le chiffre de sa subvention tant que les administrations locales n'auront pas apporté leur part contributive à la dépense de travaux reconnus de première nécessité.

Adopté.

Église de Varzy (Nièvre)

Projet d'établissement de gouttières et de tuyaux de descente pour les eaux pluviales.

Conformément aux conclusions de M. Selmersheim, la Commission est d'avis d'approuver.

Église de Tannay (Nièvre)

M. Selmersheim, rapporteur, propose d'approuver un devis de 8 850 Francs dressé par M. l'architecte de La Rocque et d'allouer conditionnellement 3 000 Francs sur le crédit.

Adopté.

Église de Boulogne-sur-Seine (Seine)

M. Selmersheim fait connaître que l'agrandissement projeté par la Fabrique répond à une nécessité justifiée par les chiffres du dernier recensement. Les critiques formulées par la Commission au sujet du projet subsistant, M. le rapporteur conclut à ce qu'il soit demandé à l'architecte de modifier ses propositions dans le sens des observations de la Commission. Plusieurs membres de la Commission 80/15/014/227 ayant exprimé l'avis qu'après les travaux dont elle a été l'objet, l'église de Boulogne devrait être déclassée, à l'exception du choeur, M. de Baudot fait entendre que les travaux dont il s'agit ont été exécutés sous la direction de la Commission, que l'architecte, M. Millet, s'est trouvé en présence de grandes difficultés, que son oeuvre présente une valeur sérieuse et que déclasser aujourd'hui l'édifice, ce serait désavouer l'oeuvre même de la Commission. Il demande en conséquence, que le classement soit maintenu à l'édifice tout entier.

La Commission se prononce dans ce sens et vote les conclusions du rapport de M. Selmersheim.

Église de Noyon (Oise)

Un devis de 171 437 Francs 66 divisé en trois chapitres a été rédigé par M. Selmersheim en vue de la restauration de cette ancienne cathédrale.

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, propose d'approuver ce devis et d'allouer une subvention égale aux deux tiers de la dépense, soit 96 000 Francs à répartir sur quatre exercices à la charge par la Ville de parfaire le chiffre de la dépense. Après une observation de M. de Lasteyrie sur la nécessité d'intéresser le département à l'entreprise, les conclusions du rapport sont adoptées.

Église Saint-Vulfran d'Abbeville (Somme)

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, fait connaître la situation de l'édifice pour la restauration duquel M. Danjoy a dressé un devis de 303 839 Francs. Mais les désordres constatés par M. l'Inspecteur général sont si considérables qu'ils lui font craindre que les travaux n'entraînent à des dépenses de beaucoup supérieures aux prévisions de l'architecte. Il croit nécessaire de pratiquer des sondages dans les parties sur lesquelles celui ci n'est pas encore suffisamment renseigné et propose qu'ensuite une délégation de la Commission soit désignée pour se rendre compte sur place de l'importance des travaux qu'il y aurait lieu d'exécuter.

Cette proposition est adoptée et un crédit de 2 000 Francs ouvert à l'architecte pour les opérations de sondage dont il s'agit. 80/15/014/228

Église de Saint-Denis-d'Oléron (Charente-Inférieure)
Demande d'autorisation formulée par la Fabrique d'ouvrir, au-dessus des toitures de la sacristie, deux oeils de boeuf destinés à éclairer l'autel.

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, estime que ces deux couvertures auraient pour effet de dénaturer le caractère du sanctuaire qui, d'ailleurs paraît suffisamment éclairé par les fenêtres actuelles.

Conformément à ces conclusions la demande est écartée.

Église de Charmant (Charente)

Sur la proposition de M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, la Commission est d'avis d'approuver un devis de 3 658 Francs, rédigé par M. l'architecte Warin et d'allouer conditionnellement 2 000 Francs sur le crédit.

Église du Mas-d'Agenais (Lot-et-Garonne)

Cet édifice étant signalé comme ayant besoin de réparations urgentes, M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, propose de désigner pour le visiter M. Gout déjà chargé de diriger des travaux dont plusieurs édifices de la région.

Adopté.

Église de Mareuil (Vendée)
Projet d'agrandissement de la sacristie attenant à l'église et demande de secours sur les fonds de l'État.

Conformément aux conclusions de M. [Jean-Juste] Lisch, la Commission est d'avis d'approuver le projet mais de n'accorder aucune subvention, la construction projetée étant uniquement nécessitée par les besoins du culte et ne constituant aucune amélioration pour l'édifice. Le dossier sera renvoyé à l'administration des Cultes.

Église de Parthenay-le-Vieux (Deux-Sèvres)

Demande d'autorisation formée par l'architecte de faire emploi de la deuxième annuité de 10 000 Francs accordée sur le crédit des Monuments 80/15/014/229 historiques pour les travaux de consolidation de cet édifice. Les autres travaux prévus au devis général seraient ajournés jusqu'à ce que l'édifice ait reçu une destination définitive.

Accordé, conformément aux conclusions du rapport.

Église de Saint-Calais (Sarthe)
Devis de 2 646 Francs 89 pour des travaux de reprise non prévus au devis et jugés nécessaires au cours de la restauration.

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, propose d'allouer 1 500 Francs conditionnellement.

Adopté.

Chapelle de Quelven à Guern (Morbihan)

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, fait connaître que la situation de l'édifice s'est aggravé tellement depuis la présentation du premier devis, en 1890, qu'il est nécessaire de remanier entièrement la couverture, ce qui entraîne, d'après les prévisions de l'architecte, une dépense supplémentaire de 9 948 Francs. La Commune et la Fabrique s'engageant à faire un nouvel apport de 1 500 Francs, M. l'Inspecteur général propose d'allouer 8 000 Francs sur le crédit pour les aider à combler le déficit.

Adopté.

Tour du Vieux-Poitiers à Naintré (Vienne)
Demande de classement formée par la Commune.

La Commission est d'avis que ces restes qui appartiennent vraisemblablement à un édifice romain, n'ont pas de valeur artistique et qu'au point de vue de la construction ils ne présentent pas un intérêt de nature à justifier le classement.

La séance est levée. 80/15/014/230
29 mars 1895
Présidence de M. Henry Roujon, directeur des Beaux-arts. Sont présents : MM. Antonin Proust, vice-président, [Émile] Boeswillwald, Paul Boeswillwald, de Baudot, Courajod, Dreyfus, [Jean-Camille] Formigé, Gonse, Haraucourt, Kaempfen, [Jean-Juste] Lisch, Lameire, Marcou, André Michel, de Mortillet, Poubelle, Saglio, Selmersheim, Vaudremer, Tétreau.
Lecture du procès-verbal de la séance du 15 février 1895. Le procès-verbal est adopté.
Place de la Concorde à Paris (Seine)

M. le directeur donne lecture de l'avis de M. Tétreau au sujet des monuments de la place de la Concorde.

Cet avis est adopté.

M. le directeur adresse à M. Tétreau des remerciements au nom de la Commission.

L'ordre du jour appelle la lecture du rapport de M. Selmersheim sur l' :
Église Saint-Eustache à Paris (Seine)

M. le rapporteur fait connaître qu'un devis de 200 000 Francs a été dressé par l'architecte de la Fabrique et que la Ville est disposée à concourir à la dépense pour une somme de 50 000 Francs. Mais il estime à une somme beaucoup plus considérable la dépense nécessaire pour remettre en état cet édifice, en évitant tout travail de luxe. Ce sont des travaux de cette nature qu'il constate parmi ceux qui ont été déjà accomplis.

Il constate également que l'architecte en conservant les formes apparentes du monument, n'en possède pas l'esprit quant à l'appareil. Les matériaux enfin ne lui paraissent pas présenter de qualités de durée. Généralisant la question en l'étendant aux autres édifices de Paris, M. le rapporteur est d'avis que la 80/15/014/231 Commission ne peut prêter son concours financier à leur restauration qu'autant qu'il serait entendu que tout travail de luxe, serait évité et que la direction des travaux appartiendrait à la Commission des Monuments historiques .

M. le préfet de la Seine expose l'état des négociations entre l'administration de la Ville de Paris et la Fabrique. La Ville avancerait 450 000 Francs que la Fabrique rembourserait en trente annuités. Il existe un devis de 600 000 Francs.

M. le préfet sollicite le concours de l'État pour aider la Ville à combler l'écart entre les 450 000 Francs dont elle ferait l'avance et les 600 0000 Francs du devis.

M. Gonse fait des réserves au sujet des garanties à demander en échange d'un concours pécuniaire.

M. [Jean-Juste] Lisch rappelle à M. le préfet de la Seine la démarche faite auprès de lui afin de faire rentrer dans le droit commun les Monuments historiques de la Ville de Paris.

M. Tétreau estime que les prétentions de la Ville de Paris sont contraires à la loi. Si la Ville demande une subvention, la Commission peut la voter, mais l'acceptation de cette subvention impliquera de la part de la Ville l'acceptation de certaines conditions établies par la loi.

M. de Baudot rappelle de quelle manière ont été restaurés les monuments de Paris. Ils ne l'ont pas été dans l'esprit de la Commission. Il explique quel est cet esprit : c'est celui qui a présidé à la construction de ces mêmes monuments. Les architectes de la Ville ne connaissent pas cet esprit. Dans ces conditions la communication des plans est à peu près inutile. Ce qui est nécessaire c'est de contrôler l'exécution. C'est ce droit de contrôle que la Commission revendique inutilement.

La Commission aura dirigé la restauration de tous les monuments français, ceux de Paris exceptés. Il en est résulté que l'esprit artistique qui a présidé à la construction du monument a disparu.

M. Tétreau souhaite qu'une entente s'établisse entre la Ville et le service des Monuments historiques 80/15/014/232 et indique comme mode d'entente les conditions dans lesquelles l'administration a traité avec les propriétaires des immeubles de la place de la Concorde.

La Commission adopte le principe du concours de l'État dans l'entreprise de restauration de l'église Saint-Eustache mais réserve la question du quantum de la subvention.

Église de Marnans (Isère)

Conformément aux conclusions de M. Selmersheim, la Commission est d'avis d'approuver un devis de 22 642 Francs 70 dressé par M. l'architecte Petitgrand et d'allouer conditionnellement 11 300 Francs pour la restauration de cet édifice.

Église de Saint-Gaudens (Haute-Garonne)

Même rapporteur.

Demande de secours supplémentaire formée par la Commune et communiquée par la direction des Cultes.

Devis de 11 287 Francs dressé par M. l'architecte Louzier pour la réfection du carrelage.

La Commission est d'avis d'approuver le devis et d'allouer sur le crédit une somme de 2 500 Francs égale à la moitié du déficit.

Église de Saint-Bertrand-de-Comminges (Haute-Garonne)

Même rapporteur.

Communication par la direction des Cultes d'une demande de secours supplémentaire, pour combler un déficit de 2 632 Francs 66.

La Commission conformément aux conclusions du rapport, vote un secours égal à la moitié du déficit. (1 316 Francs).

Église de Valréas (Vaucluse)

M. Selmersheim, rapporteur, propose d'approuver un devis de 12 323 Francs 26 rédigé par M. l'architecte Révoil en vue de la restauration de cet édifice et d'allouer conditionnellement 4 200 Francs pour cette entreprise.

Adopté. 80/15/014/233

Ancienne [sic] cathédrale de Laon (Aisne)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, communique une demande du ministre de la Guerre en vue d'obtenir l'autorisation d'établir pendant deux mois de chaque année un poste de télégraphie optique sur l'une des tours de l'ancienne cathédrale, et propose d'accorder cette autorisation sous la condition que l'installation du poste sera faite sous la surveillance de l'architecte du service des Monuments historiques.

Adopté.

Église Saint-Siffrein à Carpentras (Vaucluse)

M. l'architecte Révoil présente une nouvelle étude de clocher. Il a choisi pour emplacement la première chapelle à droite, en entrant dans la nef. Pour le style, il s'est inspiré du clocher de l'église Saint-Martial d'Avignon. La dépense devant résulter de l'entreprise s'élèverait à 55 997 Francs sur lesquels 25 000 Francs sont déjà votés par la Fabrique.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose d'approuver ce projet et d'allouer 18 000 Francs sur le crédit.

M. de Baudot fait observer que le modèle choisi par l'architecte ne présente pas les qualités de simplicité désirables et entraînerait à reproduire des détails de décoration inutiles et coûteux.

La Commission se rallie à cette opinion et exprime le désir que l'architecte rédige un projet beaucoup plus simple, dans lequel, tout en restant dans le caractère du XVe siècle, il s'inspirerait de spécimens plus sobres de l'architecture de cette époque dans la région.

Enceinte d'Altimurium à Murviel-lès-Montpellier (Hérault)

M. [Émile] Boeswillwald fait connaître que le président du Félibrige latin a provoqué le classement de ces remparts et considère que cette mesure sera d'une application difficile étant donné [barré dans la minute : l'état des ruines] le morcellement de la propriété de ces constructions qui, pour la plupart, ne sont 80/15/014/234 plus qu'à l'état de ruines. Il est d'avis, en conséquence, d'ajourner la solution de l'affaire jusqu'à ce que le maire ait fait connaître les dispositions des propriétaires.

Adopté.

Tour de Saint-Amand (Nord)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, expose que M. Danjoy, chargé d'étudier un projet de réparation à faire à cette tour, a constaté que la Ville avait fait exécuter dans la tour et dans l'Hôtel de ville des travaux qui ont modifié fâcheusement les dispositions de ces deux édifices classés ; cet architecte a reçu du maire l'assurance que ces travaux auraient été autorisés par le préfet, alors que le ministre a précédemment refusé cette autorisation, par l'intermédiaire du préfet et chargé M. Danjoy de l'étude d'un projet.

M. [Émile] Boeswillwald conclut à ce que des éclaircissements soient demandés au préfet sur cette affaire.

Adopté.

Ruines romaines de Tipaza (Algérie)
Demande formée par le Conseil municipal à l'effet d'obtenir que la surveillance des ruines des monuments antiques situés sur la concession Trémeaux(89) soit confiée à la Municipalité.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, estime qu'il n'y a pas lieu de donner suite à cette demande, qui n'est nullement fondée et fait observer d'ailleurs que les ruines, dont il s'agit, et les objets découverts dans les fouilles sont entretenus avec le plus grand soin par le propriétaire qui ne refuse à personne l'autorisation de les visiter et de les étudier.

M. Albert Ballu est introduit dans la salle des séances pour donner lecture de son rapport sur les travaux de fouilles et de consolidation des ruines de Timgad exécutés en 1894 par le service 80/15/014/235 des Monuments historiques. Lecture du rapport. Un certain nombre d'objets provenant des fouilles rapportés par M. Ballu sont placés sous les yeux de la Commission.

M. le directeur adresse au nom de la Commission des remerciements et des félicitations à M. Ballu.

La Commission émet le voeu que des mesures soient prises pour assurer la conservation des objets découverts dans les fouilles.

M. le directeur écrira au Gouverneur général pour lui exposer l'importance de plus en plus grande des découvertes de Timgad et pour lui demander quelles mesures conservatrices il compte prendre pour les sauvegarder.

En ce qui concerne les objets qu'elle a sous les yeux, la Commission est d'avis que M. Ballu se mette en rapport avec MM. Heuzey et Héron de Villefosse pour déterminer ceux qu'il y aurait lieu de retenir pour le Louvre.

Église de Turny (Yonne)

M. Paul Boeswillwald donne lecture d'un rapport sur l'église de Thury, dont le classement est demandé par la Municipalité.

Conformément aux conclusions de son rapporteur et sur le vu des photographies, la Commission est d'avis que l'édifice ne présente pas un intérêt suffisant pour être classé.

La séance est levée. 80/15/014/236
3 mai 1895
Présidence de M. Henry Roujon, directeur des Beaux-arts. Sont présents : MM. Antonin Proust, vice-président, de Baudot, [Émile] Boeswillwald, Paul Boeswillwald, Courajod, Dreyfus, Dumay, [Jean-Camille] Formigé, Gonse, Haraucourt, Kaempfen, [Jean-Juste] Lisch, de Mortillet, Saglio, Selmersheim.
Le procès-verbal de la séance du 29 mars 1895 est lu et adopté.
Répartition du crédit des Monuments historiques de l'Algérie en 1895

M. [Émile] Boeswillwald donne lecture de ses propositions pour la répartition des crédits ; il fait connaître en même temps les observations présentées par M. l'architecte Ballu relativement à ce projet.

Conformément aux conclusions de M. [Émile] Boeswillwald, la Commission est d'avis d'écarter la proposition de M. Ballu tendant à poursuivre sans interruption la restauration du praetorium de Lambèze, et de maintenir les deux chantiers en consacrant la moitié de l'année aux travaux de Timgad et l'autre moitié à ceux du praetorium.

Église Saint-Vulfran d'Abbeville (Somme)

M. [Jean-Juste] Lisch donne lecture d'une communication de M. l'architecte Danjoy sur le résultat des sondages opérés par lui dans les fondations de l'église.

La Commission prend jour pour la visite qui sera faite de l'édifice par une délégation composée de MM. les inspecteurs généraux, de MM. de Baudot, Paul Boeswillwald et Gonse.

Église de Bazas (Gironde)

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, propose d'approuver un devis de 96 606 Francs, rédigé par 80/15/014/237 M. l'architecte Magne en vue de la restauration de cet édifice et d'allouer à titre conditionnel 40 000 Francs pour cette entreprise.

La Commission n'accorde au monument qu'une valeur secondaire et exprime le désir d'ajourner son avis jusqu'à production par l'architecte d'une coupe de l'édifice et d'une indication de l'état des arcs-boutants.

Église de Brantôme (Dordogne)

Conformément à la proposition de M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, la Commission est d'avis d'approuver un devis de 986 Francs rédigé par M. l'architecte Rapine en vue de l'assainissement du parvis de cet édifice et d'allouer 400 Francs pour l'exécution de ce travail.

Église de Tourtoirac (Dordogne)
Demande de classement formée par la Commune.

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, est d'avis que l'édifice a perdu la plus grande partie de son intérêt à la suite de nombreuses mutilations et transformations qu'il a subies et qu'il n'y a pas lieu d'en prononcer le classement.

Adopté.

Église Notre-Dame-des-Miracles à Mauriac (Cantal)

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, fait connaître la situation de l'édifice et propose d'approuver un devis de 42 397 Francs dressé par M. l'architecte Chaine. La Fabrique ayant déjà voté 10 000 Francs et la Commune 1 000 Francs, M. le rapporteur est d'avis, en raison de l'importance de leur sacrifice et de l'intérêt du monument, de leur allouer 20 000 Francs à la charge par eux de parfaire le devis en s'adressant à l'administration des Cultes.

Adopté.

Église de Semblançay (Indre-et-Loire)
Demande de secours formée par la Fabrique pour la restauration de ses verrières. 80/15/014/238

Sur la proposition de M. [Jean-Juste] Lisch, la Commission est d'avis d'envoyer à Semblançay un artiste du service pour se rendre compte de l'importance du travail, prendre les mesures préservatrices et au besoin déposer les verrières et les remplacer provisoirement par du verre blanc.

Cette proposition est adoptée et M. Bonnot est désigné pour la mission dont il s'agit.

Tour Saint-Martin à Tours (Indre-et-Loire)

Demande de secours formée par la Commune en vue de restaurer la tour.

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, propose de charger M. l'architecte Bruneau de rédiger un devis et de s'entendre avec les autorités locales au sujet des ressources.

Adopté.

Église de Verrines-sous-Celles (Deux-Sèvres)

Sur la proposition de M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, la Commission est d'avis d'approuver un devis de 8 201 Francs rédigé par M. l'architecte Devérin pour divers travaux de restauration et d'assainissement à effectuer à cet édifice, et d'allouer à titre conditionnel 4 000 Francs pour cette entreprise.

Église d'Aubazines (Corrèze)

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, propose d'approuver un devis de 6 673 Francs 32 rédigé par M. de Baudot pour l'achèvement de la restauration de l'église d'Aubazines et d'allouer conditionnellement 3 000 Francs sur le crédit.

Adopté.

Église du Vigan (Lot)

M. l'architecte Paul Gout, chargé d'étudier un projet de la restauration des combles, 80/15/014/239 propose le rétablissement des dispositions anciennes.

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, estime que ces dispositions ne sont pas favorables à l'écoulement des eaux et doivent créer des centres d'humidité nuisibles à la conservation du monument. Il est d'avis en conséquence, d'inviter l'architecte à dresser un nouveau projet dans le sens du maintien des dispositions actuelles et conçu de la manière la plus simple et la plus économique.

Adopté.

Porte des Augustins à Poitiers (Vienne)

Conformément aux conclusions de M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, la Commission est d'avis de classer la Porte de l'ancienne église des Augustins de Poitiers, dont la Société des antiquaires de l'Ouest vient d'obtenir la cession des propriétaires, et d'allouer 1 000 Francs pour la réédification de cette porte dans le Musée des Augustins, à la condition que l'opération sera effectuée sous la direction de l'architecte du service.

Église d'Andrésy (Seine-et-Oise)
Demande de classement formée par la Municipalité.

M. Selmersheim, rapporteur, estime que l'édifice a perdu, à l'intérieur, beaucoup de sa valeur par suite du grattage à vif dont il a été l'objet, et qu'à l'extérieur, enclavé dans des propriétés particulières, sa situation nécessitera tôt ou tard des expropriations d'immeubles dont la Commune ne pourra supporter la charge. Dans ces conditions, M. le rapporteur ne croit pas devoir proposer le classement et serait d'avis de limiter cette mesure aux verrières de la Renaissance garnissant quelques fenêtres de l'abside et des collatéraux.

Adopté.

Église de Beaumont-sur-Oise (Seine-et-Oise)

M. Selmersheim, rapporteur, fait connaître la situation de cet édifice qui a été déclassé à la suite d'importants travaux de restauration exécutés 80/15/014/240 sans autorisation par la Fabrique. La Municipalité sollicite aujourd'hui le reclassement de la tour qui est restée intacte.

M. le rapporteur est d'avis qu'il y a lieu de faire droit à cette demande et d'étendre cette faveur à l'église elle-même qui n'a, en somme, été atteinte que dans des parties sans intérêt par les travaux de la Fabrique.

La Commission partage cette manière de voir et désigne M. Nodet pour étudier le devis des travaux à exécuter à la tour.

Église de Vienne-en-Bessin (Calvados)

Projet de restauration du sommet de la flèche.

M. Selmersheim propose d'approuver le devis et d'allouer conditionnellement 1 000 Francs sur une dépense de 2 872 Francs.

Adopté.

Église de Rouy (Nièvre)

Projet de restauration des toitures.

Sur la proposition de M. Selmersheim, la Commission est d'avis d'approuver le devis d'après lequel la dépense est évaluée à 1 502 Francs et d'accorder conditionnellement 750 Francs sur le crédit.

Église de Chambornay-lès-Bellevaux (Haute-Saône)
Mont-Saint-Michel (Manche)

Voeu du conseil d'arrondissement d'Avranches tendant à obtenir l'autorisation d'ouvrir une poterne au bout de la digue, pour permettre aux voyageurs d'accéder au Mont même pendant les grandes marées.

Conformément aux conclusions 80/15/014/241 de M. Selmersheim, rapporteur, la Commission est d'avis de rejeter ce voeu.

Mosaïque de Serrières (Ardèche)
Demande de secours formée par un propriétaire pour continuer des fouilles qui ont amené la découverte de mosaïques et de divers objets gallo-romains.

La Commission, sur l'avis de son rapporteur, M. Selmersheim, estime que le crédit des Monuments historiques ne peut être affecté à subventionner des fouilles dans le terrain d'un particulier, et que d'autre part, elle ne dispose pas d'un emplacement assez vaste pour acquérir la mosaïque dont la reproduction est placée sous ses yeux et qui ne présente pas un intérêt de premier ordre. La demande en question est renvoyée au Comité des Travaux historiques.

Église de Gisors (Eure)
Projet de restauration des couvertures.

M. Selmersheim, rapporteur, propose d'approuver l'ensemble du devis qui s'élève à 56 409 Francs et se divise en trois chapitres, suivant l'urgence. Il est d'avis de limiter quant à présent l'exécution au 1er chapitre s'élevant à 25 142 Francs et d'allouer conditionnellement pour cette partie de l'entreprise 6 500 Francs.

Adopté.

Église de Saint-Marcel-lès-Châlon (Saône-et-Loire)

M. l'architecte Sauvageot chargé d'étudier la restauration de la partie de façade qui s'est écroulée a soumis à l'approbation au ministre un devis de 30 000 Francs dont 20 000 pour la restauration de la façade et 10 000 pour la réfection des couvertures.

M. Selmersheim propose l'approbation de ce devis et l'allocation de 15 000 Francs pour cette entreprise.

M. de Baudot fait observer 80/15/014/242 que la partie qu'il s'agit de réédifier ne présente pas d'intérêt, qu'il n'y a pas lieu pour la Commission de contribuer à la dépense devant résulter de ce travail, et que c'est à la Commune de faire cette reconstruction si bon lui semble.

M. Selmersheim répond que la Commune et la Fabrique offrent un concours de 10 000 Francs mais qu'elles retireront vraisemblablement cette offre si la partie écroulée de l'édifice, qui lui servait de dépôt et de magasin, n'était pas réédifiée.

La Commission est d'avis de demander à l'architecte un nouveau devis ne comprenant que la consolidation des parties subsistantes.

Église de Ouistreham (Calvados)
Projet de beffroi en charpente à édifier aux frais de la Commune.

Conformément aux conclusions de M. Selmersheim, la Commission est d'avis d'adopter.

Palais du Duc Jean à Bourges (Cher)

Les restes de ce palais ont été signalés par la Société des antiquaires du Centre comme étant menacés de disparaître dans les travaux projetés en vue de l'agrandissement des bâtiments de la préfecture.

M. Paul Boeswillwald fait connaître qu'il serait facile d'en ménager la conservation dans les aménagements projetés. Il en propose le classement qui est adopté.

Trésor de l'église de Conques (Aveyron)

M. Marcou qui s'est rendu à Conques avec M. [Jean-Camille] Formigé, pour étudier les mesures à prendre afin d'assurer la conservation du trésor, propose l'établissement de trois vitrines en fer, sur le modèle de celles qui renferment au Musée de Cluny les couronnes de Guarraras. Ces vitrines seraient installées pour le moment dans la salle du Trésor. Mais des travaux exécutés 80/15/014/243 au presbytère ayant mis à jour un certain nombre de nouvelles arcades du mur de l'ancien cloître, et des fouilles ayant fait reconnaître les substructions des parties détruites, M. le rapporteur est d'avis qu'il serait facile de rétablir le cloître, au moyen des nombreux éléments subsistant, et d'adosser à la Galerie sud une petite construction qui serait affectée à l'installation du Trésor dans des conditions de sécurité qui ne laisseraient rien à désirer. Il propose, en conséquence :

1° de faire exécuter des vitrines,

2° de charger M. [Jean-Camille] Formigé d'étudier un projet de construction de salle nouvelle auquel se relierait le rétablissement du cloître. Ces propositions sont adoptées.

La séance est levée.

mardi 14 mai 1895
Visite à Abbeville (Somme)

La délégation de la Commission des Monuments historiques s'est rendue à Abbeville.

Etaient présents, M. le directeur des Beaux-arts, MM. [Émile] Boeswillwald, [Jean-Juste] Lisch, Selmersheim, de Baudot, Paul Boeswillwald.

Après un examen approfondi de l'édifice la sous-commission décide de se réunir à nouveau pour arrêter les termes du rapport qu'elle adressera au ministre sur la situation. 80/15/014/244

17 mai 1895
Présidence de M. Henry Roujon, directeur des Beaux-arts. Sont présents : MM. Proust, vice-président, de Baudot, [Émile] Boeswillwald, Paul Boeswillwald, Bardoux, Courajod, Dreyfus, Gonse, Kaempfen, Haraucourt, [Jean-Juste] Lisch, Lameire, Saglio, Selmersheim.
Lecture du procès-verbal du 3 mai 1895.
Observations à propos du procès-verbal.
Église de Saint-Marcel-lès-Châlon (Saône-et-Loire)

M. Selmersheim fait connaître que la somme de 10 000 Francs que la Commune de Saint-Marcel s'engageait à fournir pour le rétablissement de la partie écroulée de son église devait être le produit de souscriptions, et que, faute de ce rétablissement, les souscriptions feront vraisemblablement défaut. Il en résultera pour la Commission, au lieu d'une économie, une augmentation de dépense.

Église des Augustins de Poitiers (Vienne)

M. [Jean-Juste] Lisch fait connaître qu'il a reçu, au sujet du déplacement de la porte de l'ancienne église des Augustins, nombre d'articles de journaux demandant que cette porte soit placée sur la rue Victor Hugo et non dans la cour du Musée.

M. [Jean-Camille] Formigé sera invité à étudier la question dans ce sens. Le procès-verbal est adopté.

L'ordre du jour appelle la lecture du rapport de M. Selmersheim sur l' :
Église de Thaon (Calvados)

Projet dressé par M. l'architecte Bénouville, que M. le rapporteur propose d'approuver en le ramenant toutefois aux prévisions strictement 80/15/014/245 nécessaires devant entraîner une dépense de 8 338 Francs 99.

Conformément aux conclusions du rapport, la Commission vote une allocation des deux tiers de la dépense soit 6 000 Francs.

Clocher de l'église de Luc-sur-Mer (Calvados)
Devis en deux chapitres comprenant le premier, des travaux de reprises et de jointoiement, le deuxième, la réfection du dallage de couverture, la construction d'abat-sons et travaux d'amélioration divers.

M. Selmersheim, rapporteur, est d'avis de s'en tenir à l'approbation du premier chapitre montant à 891 Francs 60 sur lesquels il serait alloué 500 Francs sur le crédit.

Adopté.

Église de Saint-Pierre-sur-Dives (Calvados)

Conformément aux conclusions de M. Selmersheim, la Commission est d'avis d'approuver un devis de 531 Francs 66 pour travaux urgents et d'allouer 300 Francs pour cette dépense.

Église de Rouvres-en-Plaine (Côte-d'Or)

Devis dressé par M. l'architecte Suisse, que M. le rapporteur Selmersheim propose d'approuver, sous la réserve des observations suivantes : restriction des travaux de réparation intérieure de la chapelle du XVe siècle réduction de l'importance du jointoiement général, emploi des économies devant en résulter à la consolidation des bras du transept, à l'exécution de reprises en plein mur des lézardes constatées et à la substitution de pierre du pays à la pierre de Branvillers prévue au devis.

Le chiffre du devis qui est de 27 746 Francs ne devant guère être modifié, M. le rapporteur propose d'allouer pour cette entreprise 10 000 Francs sur le crédit, à la charge par la Commune de se procurer les ressources complémentaires.

Adopté. 80/15/014/246

Mont-Saint-Michel (Manche)
Proposition d'établissement d'un droit d'entrée à l'ancienne abbaye et demande d'affermage des produits de cette contribution moyennant une redevance au profit de l'État.

M. Selmersheim, rapporteur, s'en référant au principe de gratuité d'entrée dans les Musées et édifices publics qui ne peut être modifié sans une loi, estime qu'il y a lieu de rejeter la proposition dont il s'agit.

Adopté.

Ancien couvent des Bernardins à Paris (Seine)
Communication d'un projet de remaniement de la caserne des sapeurs-pompiers installée dans l'ancien réfectoire du couvent des Bernardins.

Les modifications prévues nécessitées par les besoins du service, paraissent à M. Selmersheim pouvoir être approuvées, sous les conditions suivantes : reculement des cloisons suivant les indications portées au plan, conservation des meneaux et réseaux des baies éclairant les bureaux et conservation des piédroits chanfreinés des autres baies.

Les conclusions du rapport sont adoptées.

Église Saint-Nazaire à Béziers (Hérault)

Conformément aux conclusions de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, la Commission est d'avis d'approuver un devis de 26 097 Francs 69 pour la restauration de l'église et du cloître et d'accorder conditionnellement une somme de 8 700 Francs sur le crédit.

Église Saint-Nizier à Lyon (Rhône)
Projet de réparations à la toiture et aux flèches présenté par la Fabrique.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, établit que les travaux projetés ne répondent pas aux 80/15/014/247 véritables besoins de l'édifice et considère que l'auteur du devis, qui, d'ailleurs n'appartient pas au service des Monuments historiques, n'offre pas les garanties nécessaires pour être chargé de sa restauration, il propose en conséquence de confier la rédaction d'un devis à M. Nodet, l'un des architectes attachés récemment à la Commission.

Adopté.

Église Saint-Paul à Lyon (Rhône)
Projet de réparations aux couvertures.

Cette affaire se présente dans les mêmes conditions que la précédente et M. le rapporteur propose les mêmes conclusions qui sont adoptées.

Tour de Saint-Jean-le-vieux à Avignon (Vaucluse)

M. le préfet du Vaucluse a transmis une délibération par laquelle le Conseil municipal s'oppose absolument au classement, qu'il ne considère comme poursuivi que dans le but d'entraver l'exécution des travaux de reconstruction des halles.

En présence de cette opposition formelle et considérant que la tour en question a déjà été presque entièrement rebâtie par la Ville qui semble, d'ailleurs se proposer de la conserver.

M. le rapporteur est d'avis qu'il n'y a pas lieu d'insister pour le classement.

Adopté.

Église d'Augerolles (Puy-de-Dôme)

Conformément aux conclusions de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, la Commission est d'avis de laisser à la Fabrique la responsabilité de la construction de la sacristie, qu'elle projette d'élever à ses frais, sous la réserve de diverses modifications à apporter au projet qu'elle a présenté.

Église Saint-Maurice à Épinal (Vosges)

Cette affaire est ajournée faute de documents suffisants. 80/15/014/248

Église Saint-Léger à Soissons (Aisne)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, considère comme indispensables les travaux projetés par M. l'architecte Paul Gout, mais le devis lui paraît dressé trop sommairement et de plus incomplet. Il indique un certain nombre de travaux qu'il y aurait lieu de prévoir et propose de demander à l'architecte un complément d'étude avec des détails graphiques nécessaires pour établir l'urgence. Ce devis devrait être divisé par chapitres en commençant par le pignon du transept.

Adopté.

Église de Neuvy-en-Champagne (Sarthe)

M. le préfet de la Sarthe a transmis en l'appuyant une demande de secours formée par la Commune à l'effet de l'aider à payer des travaux de restauration qu'elle a fait exécuter sans autorisation, dans son église. La dépense s'élève à 11 030 Francs et le déficit à 8 630 Francs.

M. le préfet insiste pour que M. le ministre accueille favorablement la demande de la Commune de Neuvy qui est appuyée de l'avis conforme de la Commission départementale.

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, propose de renvoyer le dossier à M. le préfet, en l'informant que la demande de la Commune ne peut être acceptée, en raison de la violation de la loi du 30 mars 1887, et en lui exprimant le regret qu'il ait laissé exécuter des travaux à un monument classé, contrairement à cette loi et sans en informer l'administration supérieure, ces travaux pouvant être de nature à dénaturer le caractère de l'édifice et par suite d'entraîner son déclassement.

Adopté.

Église de Guingamp (Côtes-du-Nord)
Projet de déplacement et de réfection de buffet d'orgues présenté par la Fabrique. 80/15/014/249

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, propose de renvoyer le projet comme insuffisant et d'inviter la Fabrique à s'adresser à l'architecte chargé de la conservation de l'édifice qui se rendra compte de l'utilité d'un déplacement du buffet et, dans le cas de l'affirmative, étudiera un projet de tribune dans le caractère de l'édifice.

Adopté.

Chapelle Saint-Esprit à Rue (Somme)

Conformément aux conclusions de M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, la Commission est d'avis d'approuver un devis de 2 384 Francs pour compléter les précédents travaux et d'allouer 284 Francs 07, montant du déficit, les ressources locales assurant le paiement du reste de la dépense.

Église à Sainte-Croix-de-Beaumont (Dordogne)

La Commune, après avoir fait procéder au dégagement de son église, a fait rédiger par l'architecte des Monuments historiques un devis en vue des travaux de restauration. Ce devis s'élève à 9 781 Francs.

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, propose en raison des sacrifices importants déjà faits par la Commune de lui allouer 5 000 Francs à la charge pour elle de parfaire le devis avec le concours de l'administration des Cultes.

Adopté.

Chapelle de l'ancien prieuré de Merlande (Dordogne)

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, fait connaître l'état de l'édifice dans lequel se sont manifestés des désordres considérables. Les travaux proposés par l'architecte pour le sauver de la ruine s'élèvent à 14 467 Francs.

M. le rapporteur les considère comme indispensables et propose d'allouer 10 000 Francs pour leur exécution, à la charge par la Commune de 80/15/014/250 compléter le devis en s'adressant au besoin au département.

La Commission considérant que la somme qui lui est demandée est relativement considérable et que, d'autre part, la Commune aura peine à la compléter pour un édifice sans destination, considérant également qu'il s'agit d'un édifice déjà restauré, est d'avis de demander à l'architecte un projet restreint dans lequel il s'en tiendrait à l'emploi de chainages pour arrêter le déversement.

Église Saint-Bruno à Bordeaux (Gironde)

Projet de restauration de peintures murales, dont la dépense est évaluée par M. l'architecte Magne à 34 000 Francs.

La Fabrique et la Municipalité s'étant engagées à concourir chacune pour un tiers de la dépense, M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, propose à la Commission d'accorder une subvention de 11 335 Francs égale au déficit.

Cette proposition est adoptée.

Église Saint-Christophe à Suèvres (Loir-et-Cher)

M. le rapporteur regarde comme absolument insuffisant le projet présenté par la Commune et propose de renvoyer le dossier au préfet qui donnera connaissance à la Municipalité des lois et décrets concernant les Monuments historiques et l'engagera à demander un projet à l'architecte des Monuments historiques que M. le ministre désignera à cet effet.

La Commission propose de désigner M. Grenouillot, architecte à Blois.

Église de Saint-Jouin-de-Marnes (Deux-Sèvres)

M. [Jean-Juste] Lisch fait connaître la situation de l'édifice d'une part, et d'autre part, l'état des négociations entamées par M. l'architecte Devérin pour l'acquisition des terrains sur lesquels les travaux de consolidation de l'édifice doivent être exécutés. Il conclut à ce que M. Devérin soit autorisé à poursuivre 80/15/014/251les négociations et à s'entendre avec le maire afin d'obtenir la cession dans les conditions les plus avantageuses, les terrains qui seront acquis étant destinés à devenir la propriété de la Commune.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de Saint-Denis (Seine)

M. le directeur donne lecture du décret, en date du 1895, qui érige en cure l'ancienne église abbatiale de l'église. Rendez-vous est fixé au mardi 21 mai, 2 heures, pour visiter l'église en vue d'aviser aux mesures à prendre pour assurer la conservation des tombeaux.

La séance est levée. 80/15/014/252
7 juin 1895
Présidence de M. Henry Roujon, directeur des Beaux-arts. Membres présents : MM. de Baudot, [Émile] Boeswillwald, Paul Boeswillwald, Courajod, Dreyfus, [Jean-Camille] Formigé, Kaempfen, Gonse, [Jean-Juste] Lisch, Marcou, Haraucourt, André Michel, Saglio, Selmersheim, Vaudremer.
Lecture du procès-verbal de la séance du 17 mai 1895.
Chapelle du lycée de Rouen (Seine-Inférieure)

M. Courajod fait part de l'émotion qui se serait produite à Rouen au sujet de la destruction projetée de la chapelle du lycée. Il demande que, dans le cas où cette chapelle présenterait un intérêt artistique suffisant, la Commission intervînt pour la sauver en la classant.

M. le directeur se propose d'écrire à son collègue de l'Enseignement secondaire pour lui demander si l'extension des services universitaires nécessite la démolition de la chapelle.

M. de Baudot se charge de veiller sur cette affaire qui sera sans doute soumise à l'examen du Comité des Lycées, et de demander que le directeur des Beaux-arts soit saisi de la délibération de ce comité.

Ordre du jour
Église Saint-Barnard à Romans (Drôme)

Sur le rapport de M. [Émile] Boeswillwald, la Commission en raison de l'impossibilité dans laquelle se trouve la Commune de Romans de combler le déficit de 9 518 Francs qui lui reste à se procurer pour la restauration de son église, propose l'allocation conditionnelle d'une somme de 4 750 Francs égale à la moitié du déficit.

Église Saint-Nazaire à Béziers (Hérault)

M. [Émile] Boeswillwald propose 80/15/014/253 d'approuver un projet de beffroi en fer destiné à contenir une nouvelle sonnerie offerte à l'église Saint-Nazaire en remplacement de l'ancien beffroi, aujourd'hui hors de service, et de laisser la totalité de la dépense à la charge de la Fabrique et de la Ville.

Adopté.

Même édifice : projet d'isolement et de restauration des contreforts.

M. l'architecte Révoil signale la nécessité de restaurer les bases des contreforts de l'abside et de se préoccuper, pour compléter la restauration de l'édifice, d'isoler l'abside du côté de l'intérieur de la cour de la sous préfecture.

M. le rapporteur partage cette opinion et propose de charger M. Révoil de dresser un plan de la situation des divers immeubles que devrait atteindre l'isolement projeté afin de permettre à l'administration des Beaux-arts de faire des propositions aux divers intéressés.

Adopté.

Remparts d'Avignon (Vaucluse)
Projet de restauration.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose d'approuver les deux premiers chapitres du devis présenté par l'architecte, comprenant,

le 1er, la restauration de la courtine entre la deuxième tour et la cinquième échauguette, dont les derniers restes de crénelage viennent de s'écrouler, soit une dépense de 7 905 Francs

le 2e, la restauration de la courtine entre la septième et la huitième échauguette, dont le crénelage menace ruine, soit une dépense de 11 069 Francs.

Un 3e chapitre, relatif à des réparations à la septième échauguette après la Porte Saint-Michel, pourrait être ajourné.

M. le rapporteur propose d'allouer une somme égale à la moitié de la dépense des travaux autorisés, soit 9 487 Francs.

Adopté. 80/15/014/254

Le maire d'Avignon a transmis d'autre part, un projet d'élargissement de la Porte Limbert, faisant partie des remparts : ce projet, dressé par le directeur des travaux municipaux, comprend la démolition complète de la Porte et son remplacement par un passage pur et simple de 8 mètres de largeur dans les murs du rempart.

M. le rapporteur fait observer que le dossier de l'affaire ne contient aucun rapport ni pièce explicative de nature à justifier le projet. Il considère que la Porte Limbert, bien qu'ayant été modifiée du côté de la Ville, offre encore un grand intérêt au point de vue de l'architecture militaire du Moyen Âge, et que sa disparition porterait une atteinte considérable à un ensemble de fortifications comme est celui des remparts d'Avignon. Il propose à la Commission de rejeter le projet d'élargissement élaboré par la Municipalité.

M. le directeur fait observer qu'il faut tenir compte des besoins de la Ville et de la nécessité pour elle de s'agrandir, il estime qu'il y a lieu de chercher dans quelle limite on peut la satisfaire.

M. [Émile] Boeswillwald ne croit pas que la nécessité pour la Ville de s'agrandir soit démontrée. Mais il lui paraît qu'on pourrait établir une demi-lune devant la Porte Limbert, ainsi qu'il a été fait pour la Porte Saint-Lazare. L'établissement de cette place de garage devant sans doute occasionner des expropriations, l'État pourrait venir en aide à la Ville en prenant à sa charge une part des frais.

La Commission se ralliant à cette idée, se déclare insuffisamment renseignée sur les raisons majeures qui motivent le projet de la Ville, mais prête à examiner les moyens de faciliter [barré : les communications] son développement, s'oppose à la destruction de la Porte Limbert, mais est disposée à venir en aide à la Ville dans le cas où celle ci adopterait le projet d'établissement d'une demi lune devant cette porte. 80/15/014/255

Église Saint-Just à Narbonne (Aude)

Conformément aux instructions qui lui ont été adressées, M. l'architecte Révoil a rédigé un rapport sur la situation de l'édifice, dans lequel il propose de déposer la charpente actuelle, de surélever les murs pour laisser passer les entraits de la nouvelle charpente, de construire un contrefort d'angle plus épais et de couper les lézardes au moyen d'assises en pierre de taille.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, est d'avis d'adopter ces propositions sous quelques réserves indiquées dans son rapport.

M. de Baudot se demande s'il ne serait pas possible de conserver la charpente actuelle au moyen de moises, ce qui éviterait de surélever les murs.

M. [Émile] Boeswillwald se range à cette opinion qui est également adoptée par la Commission.

Chapelle de l'ancien couvent des Célestins à Avignon (Vaucluse)

L'administration de la Guerre avait indiqué cette chapelle comme monument historique pouvant être laissé sous le contrôle de l'administration des Beaux-arts.

M. l'architecte Nodet l'a récemment visitée : il a constaté que les peintures qui la décoraient n'étaient plus même en état d'être relevées : l'intérêt du monument se borne à quelques sculptures supportant les retombées des nervures de la voûte et endommagées par des tirants de fer.

Dans ces conditions, M. [Émile] Boeswillwald estime qu'il n'y a pas lieu de conserver cette construction sur la Liste des Monuments historiques.

Adopté.

Remparts d'Altiminium à Murviel-lès-Montpellier (Hérault)

M. le maire de Murviel-lès-Montpellier fait parvenir au ministre l'adhésion de la 80/15/014/256 Commune et celle de sept propriétaires au classement des remparts.

M. le rapporteur fait observer que ces propriétaires demandent qu'il soit pris, pour les parties extérieures du sol, toutes mesures de préservation de conservation et de sauvegarde, il serait nécessaire de leur rappeler que ces mesures ne sauraient être prises qu'avec leur concours financier.

Adopté.

Église Saint-Vulfran d'Abbeville (Somme)

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, fait connaître le résultat de l'examen auquel s'est livré sur place la sous-Commission des Monuments historiques relativement aux moyens à employer pour arrêter le mouvement de déversement de la partie sud-ouest de l'église Saint-Vulfran.

Le moyen proposé par l'architecte serait la reprise en sous-oeuvre des contreforts du portail de la façade et ceux de l'angle de la tour sud. Le travail serait exécuté par parties sous chaque contrefort à l'aide de cuves en tôle remplies de béton reposant sur le bon sol et sur lesquelles seraient établis de puissants éperons en brique empêchant tout nouvel affaissement de se produire dans la plate-forme.

M. le rapporteur estime que la solution présentée par l'architecte doit être approuvée en principe et [barré dans la minute : faire l'objet du 1er chapitre du devis général] propose de l'inviter à produire un devis détaillé de la consolidation des fondations du portail, dont [minute : le1/3] la dépense pourrait être imputée sur le crédit des Monuments historiques.

M. de Baudot s'étonne que M. le rapporteur, n'ait pas signalé dans son rapport le désaccord qui s'est manifesté à Abbeville. Il signale le danger que présente un travail de la nature de celui qu'on projette, dans un terrain tourbeux. La plate-forme sur laquelle repose la façade est fendue parce que lui-même est établi sur un terrain 80/15/014/257 savonné par l'eau. A vouloir le soutenir sur trois points seulement on risque de le faire basculer.

M. de Baudot croit qu'il faut aller à la cause du mal, c'est-à-dire empêcher l'eau d'arriver, assécher le terrain. Il va au devant d'une objection qui consiste à dire que les bois des pilotis pourriront par le fait de la suppression de l'eau. Il croit que ces bois sont déjà pourris, mais qu'en cet état ils ont la même consistance que la tourbe. Il conclut en conséquence à l'assèchement auquel il serait procédé en pratiquant un tunnel, en vue de l'établissement d'une cloison étanche, tout autour de l'empattement des tours.

M. [Jean-Camille] Formigé exprime une crainte : c'est que l'assèchement produise un retrait de la tourbe. Il croit qu'un système de quinconces de piliers résoudrait la question.

M. [Jean-Juste] Lisch fait observer que, si le savonnage était aussi actif que le suppose M. de Baudot, les pilotis se seraient inclinés : or, ils ont conservé la position verticale. Le tassement provient de ce qu'ils n'ont pas été enfoncés jusqu'au bon sol.

M. l'Inspecteur général doute de l'efficacité des moyens proposés par M. de Baudot et d'autre part, il craint que ces moyens n'entraînent d'une dépense considérable. [ barré dans la minute : en raison de la profondeur du sol.

M. de Baudot ne le croit pas. Il expose comment il faudrait procéder pour établir une cloison étanche]

M. le directeur, en présence de la divergence d'opinions des architectes se demande si l'ajournement de tout travail serait menaçant pour la sécurité et si l'on pourrait s'en tenir à la surveillance du monument.

M. de Baudot ne croit pas au danger immédiat, mais il estime que la Commission se doit à elle-même de donner un avis à la Municipalité.

La Commission, sur la proposition de M. le directeur, prie MM les Inspecteurs Généraux et les architectes de poursuivre l'étude de la question.

La séance est levée. 80/15/014/258
5 juillet 1895
Présidence de M. Henry Roujon, directeur des Beaux-arts.Sont présents : MM. Proust, vice-président, de Baudot, [Émile] Boeswillwald, Paul Boeswillwald, Courajod, [Jean-Camille] Formigé, Gonse, Kaempfen, [Jean-Juste] Lisch, Marcou, André Michel, de Mortillet, Saglio, Selmersheim.
Le procès-verbal de la séance du 7 juin est lu et adopté.
Lecture du rapport de M. [Jean-Juste] Lisch sur l' :
Église Saint-Vulfran d'Abbeville (Somme)

M. le rapporteur rend compte des résultats du nouvel examen auquel se sont livrés les architectes de la Commission sur les moyens de consolider les fondations de l'édifice. Le moyen proposé par M. [Paul] Boeswillwald consiste à bloquer en béton les excavations, en laissant les fondations dans leur disposition actuelle, et à remailler toutes les parties hautes des tours et du portail où des fissures ont pu se manifester.

L'opinion de M. de Baudot est que l'on obtiendrait un résultat beaucoup plus certain en isolant les fondations au moyen d'une cloison étanche de manière à empêcher les infiltrations qui pourraient, dans l'avenir, entraîner le glissement. La majorité de la sous-commission dans la crainte que cette opération ne provoque de nouveaux désordres dans l'assiette de l'édifice, placé, par suite du dessèchement, dans un autre milieu, s'est prononcée dans le sens des propositions de M. [Paul] Boeswillwald.

M. le rapporteur propose à la Commission de les adopter à son tour, d'approuver le nouveau devis de 311 258 Francs rédigé par l'architecte, et d'allouer sur le crédit 80/15/014/259 des Monuments historiques une somme de 100 000 Francs payable en quatre annuités.

M. de Baudot explique les raisons de sa persistance. Les lézardes des parties hautes étant le résultat des désordres des parties basses, si on laisse le sol dans les mêmes conditions, il se demande si les travaux qu'on exécute dans les parties supérieures auront une utilité réelle.

M. [Paul] Boeswillwald expose les raisons qu'il a de croire à l'efficacité des travaux de remaillage. Suivant lui, les fondations sont bien établies, les lézardes sont anciennes et auraient eu pour cause une explosion remontant à près d'un siècle.

Suivant M. [Jean-Camille] Formigé, le mouvement serait du à l'inégalité des charges du plateau, et pourrait remonter à la date de la construction.

M. [Jean-Juste] Lisch fait connaître qu'il a consulté des ingénieurs ; que, d'après leur avis, on n'est jamais sûr de la durée des constructions sur un terrain tourbeux ; que l'assèchement n'est pas possible parce que l'infiltration se produit en dessous, et que, si l'on pouvait assécher, il y aurait danger, en raison du changement de milieu et de la diminution du volume de la tourbe.

M. de Baudot répond aux observations de M. [Jean-Juste] Lisch. Le fait sur lequel on est d'accord, c'est que le sol ne vaut rien, parce qu'il travaille. La question est de savoir si on peut l'empêcher de travailler par des procédés de la science moderne. Il cite l'exemple de la cathédrale de Bayeux où des travaux analogues ont réussi par la compression du sol.

Les conclusions du rapport de M. [Jean-Juste] Lisch, mises aux voix, sont adoptées.

Église de Talmont (Charente-Inférieure)

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, propose d'approuver le projet présenté par M. l'architecte Ballu en vue de la consolidation de la falaise sur laquelle est bâtie l'église de Talmont et d'accorder pour les 80/15/014/260 frais de ce travail qui sont évalués à 3 258 Francs une somme de 2 000 Francs sur le crédit.

Adopté.

Église de Saint-Maixent (Deux-Sèvres)

M. le rapporteur signale un mouvement qui s'est produit dans le mur du chevet et propose d'autoriser l'architecte à prendre des mesures d'urgence et de l'inviter à préparer un projet de consolidation du mur, de la rose et des contreforts menacés.

M. l'Inspecteur général est également d'avis de demander à l'administration de la Guerre la cession d'une bande de trois mètres de terrain dans la cour de la caserne pour isoler le monument.

Adopté.

Église de Saint-Marc-la-Lande (Deux-Sèvres)

La Commission, conformément à l'avis de son rapporteur, est d'avis d'écarter la proposition de l'architecte consistant à rétablir le clocher, et de l'inviter à présenter un projet et un devis comprenant seulement les travaux nécessaires à la conservation de l'édifice en conservant les dispositions actuelles.

Château d'Angers (Maine-et-Loire)
Demande d'autorisation d'établir un réservoir d'eau dans l'une des tours du château.

Cette demande adressée par la Ville à l'administration de la guerre est soumise par celle ci à l'examen de l'administration des Beaux-arts.

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, estime que la demande de la Ville ne peut être acceptée en raison des dégradations qui pourraient se produire dans les maçonneries du château et compromettre la conservation du monument.

La Commission adopte les conclusions du rapport. 80/15/014/261

Clocher de Bournan (Indre-et-Loire)
Demande de classement formée par la Commune.

Conformément aux conclusions de M. le rapporteur, la Commission est d'avis que ce clocher ne présente pas un intérêt suffisant pour être classé.

Église de Namps-au-Val (Somme)

L'architecte propose d'établir des abat-sons dans la grande fenêtre sud-ouest du premier étage du clocher.

M. l'Inspecteur général [Jean-Juste] Lisch regarde ce travail comme indispensable en raison de la grande dimension des fenêtres. La dépense s'élèverait à 766 Francs, et il serait d'avis d'allouer cette somme sur le crédit des Monuments historiques, déduction faite d'un reliquat de 188 Francs sur la précédente entreprise.

MM. de Baudot et Selmersheim s'élèvent contre la proposition d'établir des abat-sons, dont l'effet serait de perdre le caractère du beffroi et d'alourdir l'aspect du clocher.

M. le rapporteur croit à leur grande utilité, mais il pense qu'un terrasson en ciment avec gargouille pourrait suffire.

La Commission se prononce dans ce sens.

Église de Vigeois (Corrèze)
Demande de secours formée par la Commune.

La Commission, sur la proposition de M. [Jean-Juste] Lisch, est d'avis de charger M. l'architecte Chaine de rédiger un devis des travaux urgents.

Château du Plessis-Bourré (Maine-et-Loire)

M. [Jean-Juste] Lisch fait connaître le résultat de sa visite au château du Plessis Bourré, où l'existence d'un curieux plafond du XVe siècle avait été signalée. 80/15/014/262

Ce plafond composé de vingt-huit caissons décorés de peintures à la détrempe, présente un ensemble très complet, mais il est dans un tel état de vétusté que sa dépose entraînerait probablement sa ruine et qu'une restauration lui enlèverait tout son caractère. Dans ces conditions, M. le rapporteur estime qu'il est désirable de le voir rester dans le milieu qu'il occupe, mais qu'on pourrait demander à la propriétaire, Mme la comtesse d'Osenbray, l'autorisation d'en faire faire un relevé pour les archives de la Commission.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de Champmotteux (Seine-et-Oise)

M. Selmersheim, rapporteur, s'est rendu à Champmotteux pour examiner les mesures à prendre en vue de sauvegarder le tombeau du Chevalier Michel de L'Hospital, menacé dans sa conservation, par suite du mauvais état de la chapelle qui le renferme. Cette chapelle a été, en 1836, l'objet d'une transformation malheureuse consistant dans l'ouverture d'une arcade dans le mur sud, la construction d'une absidiole circulaire, le déplacement et l'installation du mausolée dans cette absidiole éclairée par un jour demi-circulaire pratiqué dans la voûte.

M. le rapporteur considère les dispositions actuelles comme des causes perpétuelles de dégradation pour le monument et pense que le meilleur parti à prendre serait de rétablir la chapelle dans son état primitif. Il propose de charger un architecte du service des Monuments historiques (M. Nodet) de rédiger un projet dans ce sens.

La Commission avant de se prononcer, réclame la production d'une photographie

Église Notre-Dame à Mantes (Seine-et-Oise)
Projet de tribune d'orgues.

M. Selmersheim, rapporteur, regrette que l'architecte n'ait pas produit l'étude du buffet, car il est difficile de se prononcer sur la valeur de la tribune sans connaître 80/15/014/263 le tracé du meuble principal. Il voit d'autre part, un grand inconvénient à placer la tribune projetée contre le mur ouest de la nef, ainsi que le propose l'architecte. L'effet serait de masquer la belle ordonnance et la décoration de cette paroi, et de cacher tout l'étage des fenêtres. Il lui paraîtrait bien préférable de lui chercher une place dans une des nombreuses travées de la galerie du 1er étage où elle ne masquerait aucun détail d'architecture.

La Commission se prononce en ce sens d'une manière absolue.

Église de Saint-Philbert-sur-Risle (Eure)

Des peintures murales ayant été signalées dans cet édifice, M. Selmersheim, s'est rendu sur place et a constaté que ces fresques, remontant du XVe siècle, n'étaient pas sans valeur et pourraient être classées ; il proposerait en ce cas, de charger un artiste compétent de l'enlèvement des enduits qui les recouvrent encore en partie d'en exécuter le relevé, et d'en assurer la conservation en les recouvrant d'un léger glacis à la cire.

M. le rapporteur propose de classer également, dans le même édifice, une pierre tombale du XVe siècle, encastrée dans le mur ouest de la nef, deux figures en pierre de la même époque, représentant saint Philbert et saint Nicolas, et un fragment de vitrail du XVIe siècle garnissant la fenêtre du transept sud.

Adopté.

Église de Deux-Jumeaux (Calvados)

Le refus de la Commune de consentir au classement de son église fait craindre à M. le rapporteur que la Municipalité ne projette de modifier ou de détruire les restes de l'ancien prieuré. Il est d'avis en conséquence, de profiter de l'appui du Conseil général et du conseil d'arrondissement pour poursuivre le classement d'office conformément à l'article 4 du décret du 3 janvier 1889, après avoir tenté une nouvelle démarche amiable auprès de la Commune.

Adopté. 80/15/014/264

Église de Saint-André-les-Vergers (Aube)

Conformément au rapport de M. Selmersheim, la Commission est d'avis d'approuver un projet de réparations urgentes à exécuter aux couvertures, dont la dépense est évaluée à 3 084 Francs et d'allouer conditionnellement 1 000 Francs sur le crédit.

Église de Montaron (Nièvre)

M. Selmersheim, rapporteur, ne pense pas qu'il y ait lieu d'inscrire sur la Liste des Monuments historiques, en raison de leur absence de caractère les peintures murales du XVe siècle dont l'existence a été signalée dans l'église de Montaron. Peut-être suffirait-il d'un avis donné par le préfet à la Fabrique pour les sauver de la destruction dont elles sont menacées.

La Commission adopte cette manière de voir.

Église de Voulton (Seine-et-Marne)

Conformément aux conclusions de M. Selmersheim, la Commission est d'avis d'approuver un devis de 65 451 Francs 35 rédigé par M. l'architecte Nodet et d'allouer conditionnellement sur le crédit des Monuments historiques une somme de 20 000 Francs pour l'exécution des travaux du 1er chapitre, évalués à 31 021 Francs.

Église de La Noël-Saint-Martin à Villeneuve-sur-Verberie (Oise)

M. Selmersheim, rapporteur, propose d'approuver un devis de 6 648 Francs 25 rédigé par M. l'architecte Chaine pour la conservation de cet édifice, et, en raison du peu de ressources de la Commune et de l'impossibilité de recourir soit à la Fabrique de l'église paroissiale, soit à l'administration des Cultes, d'allouer 5 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques.

La Commission adopte ces propositions ainsi que la réserve faite par M. Gonse pour l'emploi des moellons au lieu de briques autour des baies. 80/15/014/265

Porte de Ville à Cambrai (Nord)
Demande de classement formée par la Commission historique du Nord, en vue d'assurer la conservation de ce reste des fortifications de Cambrai, dont le Conseil municipal a voté la destruction.

Conformément aux conclusions de M. [Émile] Boeswillwald et sur la présentation des photographies, la Commission se prononce à l'unanimité en faveur du classement.

Église de Montier-en-Der (Haute-Marne)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, fait connaître que la Fabrique et la Municipalité ont décidé de substituer à l'étage en charpente un étage en pierre, ce qui porte la dépense des travaux de réparations évaluée d'abord à 18 800 Francs, à 46 910 Francs. La Municipalité ayant voté pour cette entreprise une nouvelle allocation de 5 000 Francs et le conseil de Fabrique s'étant engagé pour 12 000 Francs, M. l'Inspecteur général propose d'accorder sur le crédit des Monuments historiques une allocation supplémentaire de 8 000 Francs, laissant subsister un déficit de 3 141 Francs qui seraient demandés à l'administration des Cultes.

La Commission en raison de la grande amélioration que constitue l'entreprise et des sacrifices faits par les administrations locales, adopte les conclusions du rapport.

Enceinte romaine de Venasque (Vaucluse)

Conformément aux propositions de M. [Émile] Boeswillwald, la Commission est d'avis d'approuver un devis de 5 221 Francs 39 dressé par M. [Jean-Camille] Formigé en vue de travaux urgents de simple conservation et, vu l'urgence et vu le défaut absolu de ressources locales, d'accorder cette somme sur le crédit.

Tapisseries de la Cathédrale de Reims (Marne)

M. Marcou fait l'historique de la tapisserie dite de la Vie de Jésus-Christ conservée à la 80/15/014/266 cathédrale et propose de les transporter des réserves de la sacristie, où elles sont roulées, dans la grande salle de l'archevêché, aujourd'hui vide et sans emploi, où elles pourraient être exposées.

M. le rapporteur propose également de monter dans cette même salle, où il serait mis en valeur, le tombeau de Sorin actuellement déposé dans la salle basse de l'archevêché. Ces propositions sont adoptées.

M. Marcou expose l'état d'avancement des réparations exécutées à la Manufacture des Gobelins, à la tapisserie de saint Rémy de Reims. Il avise la Commission que, de ce chef, il y a lieu de prévoir un supplément de dépense d'environ 1 200 Francs, qu'il avait d'ailleurs fait pressentir tout d'abord. Il engage la Commission à se transporter à la Manufacture pour se rendre compte de l'exécution de ce travail.

Palais de Justice de Poitiers (Vienne)

M. [Jean-Camille] Formigé, invité à dresser un état des empiètements commis sur les bâtiments du Palais de Justice, a rédigé ce travail de concert avec l'agent-voyer en chef du département de la Vienne. Il conclut à la nécessité de poursuivre les auteurs de ces usurpations et fait part des assurances du préfet de la Vienne et du maire de Poitiers, qui mettent toutefois à leur concours cette condition que l'État prendra à sa charge les frais de justice. Le Palais de Justice ressortissant au ministère de l'Intérieur, le ministre des Beaux-arts saisira de l'affaire son collègue à ce département.

Retable et objets déposés dans la Basilique à Saint-Denis (Seine)

M. Saglio fait connaître qu'il a vu le retable déposé dans la sacristie de Saint-Deins et dont M. le directeur propose le transfert au Musée de Cluny. Il en a constaté tout l'intérêt et fait observer que cet effet ne se rattache en rien à l'histoire de la Basilique.

M. Courajod réclame pour 80/15/014/267 le Musée du Louvre une statue de Thomas Bourdin qui est déposée dans la crypte.

M. [Jean-Camille] Formigé signale des stalles et des sculptures sur bois reléguées dans les magasins.

M. le directeur charge MM. Saglio, Courajod et Michel de s'entendre avec l'administration des Cultes pour la remise de ces divers objets, dont M. Darcy ferait préalablement l'inventaire assisté de M. Marcou.

En ce qui concerne le retable, M. le directeur invite M. Saglio à en prendre possession après avoir fait une démarche officieuse auprès de M. Dumay.

La séance est levée. 80/15/014/268
20 juillet 1895
Présidence de M. Henry Roujon, directeur des Beaux-arts. Sont présents ; MM. Saglio, André Michel, Paul Boeswillwald, [Jean-Camille] Formigé, Vaudremer, Lameire, Émile Boeswillwald, [Jean-Juste] Lisch, Selmersheim.
Le procès-verbal de la séance du 5 juillet est lu et adopté.
Tombeau de Michel l'Hospital dans l'église de Champmotteux (Seine-et-Oise)

La Commission adopte définitivement les propositions faites par M. Selmersheim, rapporteur, dans la précédente séance, de rétablir en son état primitif la chapelle qui renferme le tombeau du chancelier Michel de l'Hospital et de confier ce travail à M. Nodet.

Église de Saint-Hilaire (Aude)

La Commune de Saint-Hilaire ayant l'intention de reconstruire le clocher de son église soumet un projet dressé par un architecte de Carcassonne.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, critique l'architecture de ce projet qui lui paraît prétentieuse et nullement en harmonie avec le caractère de simplicité de cette église.

La Commission partage cette opinion et pense comme son rapporteur qu'il y a lieu en cette circonstance de se conformer au décret du 26 janvier 1892 en demandant l'étude d'un nouveau projet d'un architecte du service. Elle désigne M. Nodet.

Église Saint-Étienne à Bar-le-Duc (Meuse)

Sur la proposition de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, la Commission adopte un nouveau projet présenté pour la réfection du comble de l'édifice. Ce projet a l'avantage d'être d'une exécution 80/15/014/269 plus facile que le précédent sur lequel il réalise une économie de 140 Francs.

Théâtre d'Orange (Vaucluse)

Les travaux de consolidation de la deuxième rangée de gradins étant terminés, l'architecte M. [Jean-Camille] Formigé propose de poursuivre l'entreprise par l'exécution des ouvrages de consolidation à faire sur les côtés est et ouest. La dépense est évaluée à 53 362 Francs.

La Commission adopte la proposition de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, d'affecter quant à présent à ces travaux une première somme de 20 000 Francs à la condition que la Municipalité ajoutera à cette subvention une somme au moins égale aux bénéfices qu'elle a réalisés en 1894 sur les représentations données dans le théâtre.

Hôtel de ville de Verdun (Meuse)

Sur la proposition de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, la Commission approuve le devis de 119 212 Francs, dressé par M. Roy pour la restauration de l'Hôtel de ville de Verdun récemment incendié. Le cadran de l'horloge sur la façade devra être rétabli à la place qu'il occupait avant l'incendie. Le campanile projeté devra faire l'objet d'une nouvelle étude pour laquelle l'architecte devra s'entendre avec l'Inspecteur général.

En ce qui concerne la part contributive de l'État dans le paiement de la dépense, la Commission propose de la fixer à la moitié du montant des ressources qui resteront à réaliser lorsque la Ville aura reçu les indemnités d'assurances auxquelles elle a droit.

Palais de Constantin à Arles (Bouches-du-Rhône)

Le Palais de Constantin, à Arles, exige encore des travaux de consolidation ayant un caractère d'urgence et évalués à 10 000 Francs.

Le rapporteur, M. [Émile] Boeswillwald, 80/15/014/270

fait la proposition qui est acceptée, d'approuver le devis des travaux projetés et de faire concourir l'État à leur exécution pour la moitié de la dépense.

Château de Vitré (Ille-et-Vilaine)

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, propose d'approuver un devis de 68 047 Francs, présenté par M. Darcy pour la continuation des travaux de consolidation du Château de Vitré et d'affecter à cette entreprise une somme de 45 365 Francs qui représente environ les deux tiers de la dépense, l'autre tiers étant assuré par la Commune et le département.

Cette proposition est adoptée par la Commission.

Chapelle du Creisker à Saint-Pol-de-Léon (Finistère)

Les toitures du bas-côté de cette chapelle ont été endommagées par les derniers ouragans, et il devient urgent de remanier la charpente et de refaire la couverture. Les travaux sont évalués à 19 997 Francs par M. Gout architecte.

Sur la proposition de M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, la Commission est d'avis d'y affecter une somme de 10 000 Francs à la condition que la Commune réunira le complément des ressources nécessaires pour assurer la complète exécution du devis.

Tombeau de Le Gonidec au Conquet (Finistère)

La Commission des Monuments historiques est unanime pour proposer le rejet de la demande de classement de ce tombeau qui a été élevé en 1840 et n'a aucune valeur artistique.

Découverte de constructions gallo-romaines à Oisseau-le-Petit (Sarthe)

M. [Jean-Juste] Lisch qui a découvert les substructions découvertes par ces fouilles, est d'avis de diriger les nouvelles recherches sur la partie qui renferme le théâtre, c'est-à-dire sur le point où sont les restes les 80/15/014/271 plus complets et de l'accès le plus facile. Si la Commune se décidait à acquérir le terrain, sur lequel les restes du théâtre sont situés, M. Darcy pourrait être désigné pour la direction des fouilles.

La Commission adopte ces propositions.

Église de Monsempron-Libos (Lot-et-Garonne)

Sur le rapport de M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, la Commission approuve un devis de 8 252 Francs 99 dressé par M. Gout pour la restauration de cet édifice et propose d'allouer 4 000 Francs sur le crédit pour l'exécution de ces travaux complémentaires. 80/15/014/272

22 novembre 1895
Présidence de M. Henry Roujon, directeur des Beaux-arts. Sont présents : MM. Kaempfen, Tétreau, Saglio, André Michel, [Jean-Camille] Formigé, Dreyfus, [Émile] Boeswillwald, [Jean-Juste] Lisch, Selmersheim, Paul Boeswillwald, Marcou, Gonse, de Baudot, Courajod, Haraucourt, de Caix de Saint-Aymour, Vaudremer, Lameire.
Le procès-verbal de la séance du 20 juillet 1895 est lu et adopté.
Départ de M. Viollet-le-Duc remplacé par M. Paté comme secrétaire

M. le directeur des Beaux-arts exprime son regret du départ de M. Viollet-le-Duc. Et il espère encore, appuyé maintenant par le voeu unanime de la Commission, triompher de sa trop scrupuleuse modestie et le décider à venir siéger en qualité de membre à ces séances auxquelles, pendant si longtemps comme secrétaire, il a apporté le concours de son expérience. C'est aujourd'hui M. Paté qui remplace M. Viollet-le-Duc. Les membres de la Commission connaissent assez M. Paté pour ne pas douter que les intérêts de cet important service sont en de bonnes mains et que ses heureuses traditions ne se perdront pas.

Après avoir présenté le nouveau secrétaire adjoint à la Commission, M. le directeur des Beaux-arts donne la parole à M. Marcou.

Statues de l'Hôtel de ville de Joinville (Haute-Marne)

M. Marcou donne lecture de son rapport. Par arrêté du 1er août 1894 suivant l'avis émis par la Commission, les deux statues provenant du tombeau des Ducs de Lorraine et actuellement déposés à l'Hôtel de ville de Joinville avaient été classées parmi les Monuments historiques, par délibération en date du 18 mai 1894, le Conseil Municipal de Joinville invité au préalable à faire connaître s'il donnait son consentement à ce classement, avait déclaré adhérer. Aujourd'hui, la Municipalité sollicite le déclassement dans le but non 80/15/014/273 dissimulé de pouvoir aliéner ces statues, dont, prétend-elle elle ne connaissait pas primitivement toute la valeur. En présence de cette réclamation, M. le directeur des Beaux-arts avait d'abord songé à donner satisfaction aux intérêts de la Ville de Joinville en assurant aux Musées nationaux la possession de ces statues. Mais devant les prétentions émises, il avait fallu renoncer à toute entente et, la Municipalité de Joinville ayant de nouveau insisté pour obtenir le déclassement pur et simple, M. Marcou propose :

1er de donner un avis nettement défavorable sur la réclamation de la Commune de Joinville,

2e de demander au ministre de l'Intérieur de transmettre au ministre des Beaux-arts ses observations sur la réclamation de cette Commune, afin de les joindre au dossier,

3e d'adresser ensuite l'affaire au Conseil d'État qui aura à statuer dans la forme prévue par l'article 9 de la Loi du 30 mars 1887.

M. Tétreau considère que cette réclamation de la Municipalité de Joinville est pour la Commission une occasion exceptionnelle d'établir le point de droit tranchant les litiges de cette nature. Il est trop clair que la Commune qui avait d'abord accepté avec reconnaissance le classement ne change aujourd'hui d'avis que parce que le classement a eu pour effet de faire hausser le prix de vente de ces statues. Il y a là comme une sorte de spéculation et le Conseil d'État qu'on doit saisir sans retard ne manquera pas d'opposer un refus formel aux prétentions émises par la Municipalité.

M. Tétreau appuie les conclusions du rapport de M. Marcou. Il ajoute même que l'administration n'était pas tenue à demander au préalable l'avis de la Ville de Joinville pour prononcer le classement : aux termes de l'article 9 de la loi, ces statues, comme objets mobiliers pouvaient être classées d'office.

Après quelques observations présentées par M. Courajod qui met la Commission au 80/15/014/274 courant des agissements de nombre de marchands pour la cession de divers fragments de ces statues, la Commission estime avec M. le directeur des Beaux-arts qu'il importe seulement pour l'instant, en maintenant le classement, d'obtenir que ces statues restent en France et émet l'avis qu'il y a lieu de procéder suivant la manière indiquée par M. Marcou et approuvée par M. Tétreau.

Tour de la Gardette à Sisteron (Hautes-Alpes)

La suppression de la Tour de la Gardette est demandée par les ingénieurs et par les officiers du Génie afin de permettre l'achèvement d'un chemin de grande communication entre Gap et Vinon. Des diverses tours de l'ancienne enceinte de Sisteron, l'administration des Beaux-arts, sur l'avis de la Commission, a sauvé de la destruction toutes celles qui offraient un intérêt soit au point de vue de l'architecture, soit au point de vue de l'art militaire au Moyen Âge.

M. [Émile] Boeswillwald estime que la Tour de la Gardette, de construction médiocre peut être supprimée.

Adopté.

Ruines de la Cité des Baux (Bouches-du-Rhône)

M. [Émile] Boeswillwald indique les mesures qu'il y aurait à prendre pour le classement des ruines qui méritent encore d'être sauvegardées :

- classement de toutes les ruines creusées dans le roc et de celles remontant à la fin du XVIe siècle non comprises dans la Liste annexée à la loi de 1887

- classement des ruines du château et du mamelon surtout dans lequel se trouvent creusées des tombes mérovingiennes

- procéder à une enquête sur les titres de propriété des terrains et des maisons.

Approbation du devis soumis par l'architecte.

M. [Émile] Boeswillwald insiste en outre pour que la Municipalité des Baux soit invitée 80/15/014/275 à s'occuper du projet de réparations à exécuter à l'église et à s'adresser à l'administration des Cultes pour obtenir un secours qui compléterait le montant du devis de 3 902 Francs.

La Commission adopte les conclusions du rapport ainsi qu'une motion de M. [Jean-Camille] Formigé tendant à obtenir du service vicinal un plan cadastral des ruines.

Mosaïque de Saint-Paul-Trois-Châteaux (Drôme)

La Commission est d'avis que la mosaïque trouvée au cours des travaux entrepris par la Compagnie du PLM soit attribuée au Musée de Clermont-Ferrand, comme étant le Musée le plus important de cette région.

Pont à Pont-Saint-Esprit (Gard)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, fait connaître qu'une compagnie de navigation a réclamé la suppression de deux arches du Pont-Saint-Esprit. Les Académies de Vaucluse et de Nîmes ont émis l'avis que l'intégrité du monument fût respectée et transmis ce voeu à l'administration des Beaux-arts.(90)

Le rapporteur est d'avis d'inscrire d'urgence le Pont Saint-Esprit sur la Liste des Monuments historiques.

La Commission à l'unanimité adopte cette proposition. 80/15/014/276

Église de Saint-Nicolas-de-Port (Meurthe-et-Moselle)

M. l'architecte Schuler a dressé un devis des travaux les plus urgents nécessaires pour la restauration de l'église Saint-Nicolas-de-Port.

M. [Émile] Boeswillwald est d'avis d'approuver ce devis qui se monte à 43 172 Francs. L'administration accorderait une subvention de 20 000 Francs sous la condition pour la Fabrique et la Commune de réunir les ressources nécessaires pour parfaire la dépense totale.

Adopté.

Église de Saint-Gaudens (Haute-Garonne)

L'exécution de la reprise des piliers de l'église Saint-Gaudens a révélé un écrasement beaucoup plus considérable que ce qui a pu être prévu. Il en est résulté un excédent de dépense de 4 908 Francs 94.

M. [Émile] Boeswillwald propose d'accorder sur le crédit des Monuments historiques une somme de 1 091 Francs 21 et d'inviter le conseil de Fabrique à solliciter de l'administration des Cultes les 1 000 Francs qui seraient nécessaires pour subvenir à la dépense, le reste des frais se trouvant couvert par un reliquat de 1 025 Francs 73 sur l'entreprise de réparation des couvertures et par une somme de 1 800 Francs votés par le conseil de Fabrique.

Adopté.

Église de Fleurance (Gers)

A l'époque où a été entreprise la restauration de l'église de Fleurance, le manque d'échafaudages et l'impossibilité, faute d'étaiements, de faire procéder à des fouilles en vue de reconnaître l'état des fondations, n'ont pas permis de prévoir exactement l'importance des dégradations de cette construction. Le devis supplémentaire, dressé par M. Chancel, architecte, est de 10 662 Francs 87.

M. [Émile] Boeswillwald propose d'accorder une allocation de 5 000 Francs, à la charge 80/15/014/277 pour la Commune et la Fabrique de se procurer les ressources nécessaires pour assurer la complète exécution des travaux en sollicitant au besoin le concours de l'administration des Cultes.

Adopté.

Église de Jaillans à Beauregard-Baret (Drôme)

La Municipalité de Beauregard par délibération du 11 août 1895, demande le classement de l'église de Jaillans. Il résulte du rapport de l'architecte que cette église qui date du XIIe siècle, a perdu son caractère par suite des transformations qui y ont été opérées et des réfections maladroites qui y ont été faites.

M. [Émile] Boeswillwald est d'avis de refuser le classement.

Adopté.

Tour du château d'Albon (Drôme)

La Municipalité d'Albon, par délibération du 15 juin 1895, demande le classement de la tour. Il résulte du rapport de l'architecte que cette tour, qui, seule reste encore debout d'un ensemble de fortifications du Moyen Âge, consiste en un simple cube en maçonnerie sans disposition spéciale et n'offre pas un intérêt suffisant pour que le classement en soit prononcé.

Adopté.

Fontaine de Chas (Puy-de-Dôme)

Par délibération en date du 10 juillet 1895, le Conseil municipal de Chas a demandé le classement de cette fontaine, monument très intéressant de la fin du XVIe siècle.

M. [Émile] Boeswillwald est d'avis de prononcer le classement et de demander à M. l'architecte Petitgrand un devis des travaux.

Adopté.

Hôtel de ville de Beaugency (Loiret)

Il s'agit d'assurer la 80/15/014/278 restauration à l'intérieur du monument. Suivant le devis dressé par M. l'architecte, une somme de 15 040 Francs 41 est nécessaire.

Etant donné qu'il reste comme ressources disponibles une somme de 9 135 Francs 88, M. [Jean-Juste] Lisch propose d'accorder une allocation de 3 904 Francs 53, ce qui ne nécessiterait plus pour la Commune qu'un nouveau sacrifice de 2 000 Francs.

En ce qui concerne les tapisseries anciennes sur la valeur desquelles la Municipalité demande à être éclairée, M. Marcou pourrait être chargé de fournir un rapport sur la question.

Adopté.

Château de Saumur (Maine-et-Loire)
La Municipalité de Saumur demande à transformer en Musée le donjon du château de Saumur.

M. [Jean-Juste] Lisch s'est rendu à Saumur avec M. Magne, architecte, et a examiné quels étaient les travaux qui seraient nécessaires et pour la restauration du monument et pour l'installation du Musée. Sans songer à rendre au château son aspect primitif, il serait possible, par quelques travaux de consolidation dont la dépense ne dépasserait guère 10 000 Francs de sauver de la ruine cet intéressant édifice. Quant aux travaux d'appropriation pour le Musée dans le bâtiment faisant face à la tour, il serait possible également de les mener à bien. On demanderait au ministère de la Guerre de renoncer à son profit à la cession du monument aux Domaines et d'en faire la remise à l'administration des Beaux-arts. Celle-ci le louerait pendant 99 ans à la Municipalité de Saumur, moyennant une légère redevance et à la condition qu'elle participerait à la dépense qu'entraînerait la restauration des locaux affectés au Musée.

La Commission adopte et demande en outre que M. Magne soit invité à établir un devis sommaire de la dépense. 80/15/014/279

Église de Saint-Martin-des-Champs à Paris (Seine)

M. le directeur des Beaux-arts saisit la Commission du projet qu'il aurait de profiter des travaux d'alignement de la rue Réaumur pour obtenir le dégagement du côté gauche de l'église Saint-Martin-des-Champs et au besoin faire établir une grille autour de l'abside, afin de mettre en lumière un monument d'un intérêt artistique considérable, jusqu'à présent masqué pour ainsi dire aux regards. La dépense d'appropriation serait environ de deux millions, ainsi qu'il résulte des pourparlers engagés précédemment avec la Ville par les Bâtiments civils, et pour cette dépense, on solliciterait un crédit extraordinaire des Chambres. Dans l'hypothèse du crédit obtenu, les travaux auraient été faits bien entendu sous le contrôle de la Commission des Monuments historiques .

M. Selmersheim pourrait aller voir le colonel Laussedat et se mettre d'accord avec lui.

M. de Baudot répond que le monument a été dénaturé. Il n'est pas certain qu'on soit aujourd'hui en face d'un chef d'oeuvre tel qu'il mérite une si grosse dépense. En tout cas, il demande à revoir le monument dont la restauration aurait jusqu'ici échappé aux Monuments historiques.

Après une observation de M. [Jean-Juste] Lisch qui rappelle que c'est l'architecte Vaudoyer qui a préparé les plans de restauration de l'édifice, M. Gonse insiste à son tour pour que la Commission tienne la main à ce que tous les travaux qui devront être faits au monument soient opérés sous sa surveillance. Il ajoute qu'à l'heure actuelle, ce qui reste encore du monument lui semble du plus haut intérêt, le côté sud de l'abside notamment n'ayant pas été touché.

Après une nouvelle observation de M. de Baudot qui craint que la restauration de l'architecte n'échappe malgré tout à la Commission, celle-ci adopte la proposition de M. le directeur des Beaux-arts, de prier M. Selmersheim de s'entendre au préalable avec M. Laussedat.

Question des peintures murales anciennes intéressant les origines de la peinture française 80/15/014/280

Le Comité consultatif des Musées nationaux avait demandé que la Commission consentît à la mise au dépôt au Louvre des peintures murales anciennes intéressant les origines de la peinture française.

M. Haraucourt insiste pour que ces travaux demeurent au Trocadéro, qui doit être un Musée de copies où nombre de visiteurs viennent travailler.

La Commission et M. le directeur des Musées nationaux lui-même se rangent à l'avis de M. Haraucourt.

Église de Saint-Denis (Seine)

M. Selmersheim demande que la Commission se réunisse à Saint-Denis relativement à la question de l'entretien des tombeaux de la basilique.

Adopté.

Tapisseries de l'église Saint-Rémy à Reims (Marne)

D'après les frais nécessités par les réparations des deux tapisseries envoyées aux Gobelins, il faut prévoir pour chacune des dix pièces qui forment la série, une moyenne de 3 500 Francs soit 35 000 Francs pour l'ensemble.

M. Marcou propose de prendre 150 000 Francs à la charge de la Commission, sur lesquels 3 200 Francs déjà payés, le reste pouvant être fourni par la Municipalité pour une somme de 5 000 Francs et par la Fabrique pour une somme de 15 000 Francs.

Il y a lieu d'ajouter, fait observer M. Marcou, que l'ensemble de la dépense se trouvera répartie sur une dizaine d'exercices.

La Commission adopte.

Palais du Duc Jean à Bourges (Cher)

M. Paul Boeswillwald informe 80/15/014/281 la Commission que la préfecture de Bourges, tendant à s'agrandir, aurait besoin de disposer d'une partie de la Grande salle du Palais du Duc Jean. Il y aura lieu pour ces travaux d'opérer une ouverture pour faire une fenêtre. Mais on ne touchera qu'à la grande salle et la Commission n'a pas à craindre que le monument soit abîmé dans aucune de ses parties.

La Commission approuve.

7 décembre 1895
Réunion de la Commission à Saint-Denis (Seine)
Présidence de M. Henry Roujon, directeur des Beaux-arts. Membres présents : MM. A. Proust, Gonse, Courajod, Saglio, Dreyfus, André Michel, Paul Boeswillwald, Lameire, [Jean-Juste] Lisch, Selmersheim.
M. Darcy architecte du monument assiste à la séance ainsi que M. le curé de l'église et le président et le trésorier du conseil de Fabrique.

M. le directeur des Beaux-arts, après avoir indiqué qu'il eut préféré le maintien de l'ancien état de choses en ce qui concerne la sauvegarde des oeuvres d'art placées dans l'église, expose que, puisqu'on se trouve aujourd'hui en présence d'un fait accompli, il ne s'agit plus pour la Commission que de proposer les mesures les plus efficaces en vue de la conservation de ces oeuvres d'art et il demande à chacun des membres présents d'indiquer son avis à ce sujet.

M. Selmersheim regretterait de voir les tombeaux entourés de barrières fixes. Il faudrait selon lui, que l'entrée du choeur restât seulement fermée.

M. [Jean-Juste] Lisch qui se range en partie à l'avis de son collègue, propose de faire une clôture dans toute la largeur de l'église, clôture réunissant les piles qui limitent les doubles bas-côtés des transepts 80/15/014/282 et qui consisterait en une grande grille avec porte centrale, et au lieu d'entourer chaque groupe d'une façon fixe, on placerait autour des tombeaux une balustrade mobile. Avec cette disposition de grille, on arriverait ainsi à faire une sorte de délimitation entre la partie paroisse et la partie Musée des monuments.

MM. Paul Boeswillwald et Darcy souhaiteraient seulement la protection par groupe, par des grilles mobiles, afin de permettre à ceux qui auraient à en faire des photographies de s'approcher des tombeaux.

MM. Lameire, Saglio, André Michel, Courajod, Dreyfus et Marcou, appuient l'opinion de MM. [Jean-Juste] Lisch et Selmersheim. MM. Proust et Gonse également.

M. Proust insistant pour qu'on déplace du choeur le dais qui s'y trouve et M. Gonse demandant en outre que le dessin de la grille de séparation soit soumis à la Commission. Il souhaiterait aussi que le dais qui se trouve à droite des stalles fut employé à la place de celui qui sert actuellement.

La Commission, sur la motion de M. le directeur des Beaux-arts, émet en outre l'avis qu'il soit établi une sorte de cahier des conditions pour régler les autorisations données au public d'entrer dans le choeur, mais elle estime qu'il y a lieu dès maintenant d'en proscrire les processions du soir. Seront réglées également par la suite les conditions de participation de l'administration dans les frais de chauffage.

M. Marcou sur sa demande, est chargé de procéder à une révision des étiquettes et sur la proposition de M. Saglio.

La Commission décide que deux croix seront prises au trésor pour figurer au Musée de Cluny. 80/15/014/283

13 décembre 1895
Présidence de M. Henry Roujon, directeur des Beaux-arts. Sont présents : MM. A. Proust, Dreyfus, Saglio, Haraucourt, Vaudremer, Paul Boeswillwald, [Jean-Camille] Formigé, de Mortillet, de Baudot, Lameire, Moyaux, [Émile] Boeswillwald, [Jean-Juste] Lisch, Selmersheim, Courajod, Gonse, Daumet, Bardoux, Pascal, Marcou, André Michel.
Accueil des Inspecteurs généraux des Bâtiments civils comme membre de droit de la Commission

M. le directeur des Beaux-arts en ouvrant la séance, souhaite la bienvenue à MM. les inspecteurs généraux des Bâtiments civils qui maintenant font partie, comme membres de droit, de la Commission des Monuments historiques . A présent que les deux services sont dépendants du même ministre, il se félicite de voir que certain des monuments classés qui échappaient à la Commission vont relever d'elle désormais.

Lecture est faîte du procès-verbal qui donne lieu aux observations suivantes :
Vente des statues de Joinville (Haute-Marne)

M. Courajod demande qu'il soit insisté sur les agissements des marchands pour la vente de certains fragments des statues de Joinville.

Objets de Saint-Denis (Seine)

M. Gonse rétablit les termes exacts de la proposition faite par MM. Paul Boeswillwald et Darcy en vue de la protection des tombeaux de Saint-Denis et M. Saglio prie qu'on indique au procès-verbal le choix fait par la Commission de deux croix du trésor de Saint-Denis qui devront figurer au Musée de Cluny.

Au sujet des mesures qui devront être prises pour la sauvegarde des tombeaux à Saint-Denis, M. de Baudot demande dans quelles conditions le public pourra s'en approcher. Sera ce seulement ceux qui paieront ? Il lui est répondu que l'accès sera donné à tout le monde.

Église d' Yzeures-sur-Creuse (Indre-et-Loire)

M. de Mortillet signale à 80/15/014/284 la Commission l'église. En détruisant l'ancienne église, on a trouvé des soubassements romains.

Bien que le monument ne soit pas classé, la Commission estime qu'il convient d'envoyer sur place un architecte qui adressera à l'administration un rapport sur la question.

Église de Saint-Jouin-de-Marnes (Deux-Sèvres)

Informé que le déversement de la façade septentrionale de l'église de Saint-Jouin-de-Marnes s'accentuait de plus en plus, M. [Jean-Juste] Lisch s'est transporté sur place et a prescrit immédiatement les mesures nécessaires afin d'éviter tout accident. Mais il est indispensable de procéder au plus tôt, entre autres travaux, à la consolidation générale du mur du collatéral qui est fendu dans toute sa longueur. Pour l'exécution de ces travaux, la Commune allouerait 3 500 Francs et le département continuerait ses subventions annuelles.

M. [Jean-Juste] Lisch demande à la Commission d'avoir à cet effet à l'architecte un crédit de 1 000 Francs et de s'entendre avec la Commune pour l'acquisition de la parcelle de terrain sur laquelle sont élevés les cloîtres et il pense que l'on pourrait obtenir la cession des constructions, plus une bande de terrain nécessaire à leur isolement pour une somme de 10 000 Francs. Il estime que l'indemnité payée par l'État ne devrait pas dépasser ce prix.

M. de Baudot demande pourquoi l'acquisition du cloître est jugée nécessaire. Il voit là une question de principe. Chaque fois qu'une restauration est à faire à un monument classé, va-t-on acheter les constructions voisines, si cette restauration ne peut s'opérer sans qu'on les achète ? C'est là un précédent dangereux et qui offre l'inconvénient de rendre à l'avenir extrêmement coûteuses les restaurations de ce genre. Ne vaudrait-il pas mieux s'entendre avec le propriétaire et lui payer une indemnité pour les travaux qu'on viendrait faire chez lui ? 80/15/014/285

Après une observation de M. [Jean-Camille] Formigé qui explique les inconvénients qu'il a éprouvés lui-même d'une entente de ce genre avec un propriétaire, M. [Jean-Juste] Lisch fait connaître à la Commission qu'il faudra, si l'on ne fait pas d'arcs-boutants, établir des contreforts énormes. Ce seront là des travaux considérables et qui coûteront plus cher que l'acquisition du cloître. D'ailleurs, ajoute-t-il, on se trouve chez un particulier et le monument jette par terre les constructions de ce particulier. Pour opérer les travaux nécessaires de consolidation, il n'y a d'autre moyen que de se rendre acquéreur de la construction.

M. le directeur des Beaux-arts appuie l'opinion de M. [Jean-Juste] Lisch. Il s'agit, dit-il, d'être maître chez soi ou de rendre la Commune maîtresse sur elle, afin de pouvoir faire la restauration nécessaire.

M. Moyaux ayant demandé si l'on ne pourrait invoquer la question de sécurité publique, M. Daumet signale le danger d'incendie. Il y a lieu une question majeure qui entraîne la nécessité d'aboutir et écarte l'inconvénient d'un précédent à créer. D'ailleurs, dit M. Daumet, l'église Saint-Pierre de Vienne a été isolée dans les mêmes conditions et pour le même motif.

M. Proust ajoute qu'il connaît le monument et il estime que, si l'acquisition du cloître et du terrain peut être faite pour 10 000 Francs, ce ne sera pas là une dépense exagérée pour l'administration.

M. le directeur des Beaux-arts met aux voix l'adoption des conclusions du rapport de M. [Jean-Juste] Lisch qui sont adoptées à l'unanimité.

Palais de Justice de Poitiers (Vienne)

Le préfet de la Vienne a transmis un voeu par lequel le Conseil général demande que des études soient faites en vue d'arriver au dégagement du donjon du Palais de Justice de Poitiers, suivant les plans de Viollet-le-Duc. L'administration avait, en 1892, accordé pour cet objet une allocation conditionnelle de 15 000 Francs, mais l'affaire 80/15/014/286 n'avait pu avoir de suite, par le refus du Conseil municipal de Poitiers de participer à la dépense. Aujourd'hui le maire pressenti, étant disposé à proposer à son Conseil une large subvention, M. [Jean-Juste] Lisch estime qu'il convient pour l'administration, avant de commander l'étude d'un projet, d'être assurée du concours pécuniaire de la Ville et du département et il propose d'écrire en ce sens au préfet.

Adopté.

Hôtel de la Prévôté à Poitiers (Vienne)

Les toitures et les charpentes de l'Hôtel de la Prévôté, monument qui appartient au diocèse, nécessitent une réparation immédiate. L'évêque offre de contribuer pour 2 000 Francs aux travaux de restauration dont le devis, dressé par M. l'architecte [Jean-Camille] Formigé se monte à 6 887 Francs 56.

M. [Jean-Juste] Lisch propose à la Commission d'accorder une allocation conditionnelle de 3 500 Francs et de prier l'évêque de faire un nouveau sacrifice pour compléter la somme prévue au devis.

Adopté.

Église de Cercles (Dordogne)

Le mauvais état des charpentes qui, contrairement aux prévisions de l'architecte, n'ont pu être utilisés pour les travaux de restauration de l'église de Cercles, donne lieu à une dépense supplémentaire de 1 790 Francs 35.

M. [Jean-Juste] Lisch propose à la Commission d'allouer 1 000 Francs à condition pour la Commune de compléter la somme en s'adressant aux Cultes.

Adopté.

Église de Sarlat (Dordogne)

La direction des Cultes a transmis à la direction des Beaux-arts une demande de la Commune de Sarlat tendant à 80/15/014/287 l'obtention d'un secours supplémentaire pour l'achèvement des travaux de restauration de son église.

M. [Jean-Juste] Lisch estime que les travaux projetés sont nécessaires pour compléter la restauration de cet édifice intéressant, mais, étant donné que deux subventions ont déjà été accordées par l'administration, il propose de n'allouer que le tiers de la dépense prévue au devis de 2 830 Francs 85, soit 1 000 Francs et de prier le directeur des Cultes de compléter la différence.

Adopté.

Église de Marignac (Charente-Inférieure)

M. [Jean-Juste] Lisch qui a fait relever les plans de l'église de Marignac signale à la Commission l'intérêt que présente cet édifice. Il propose à la Commission de procéder à son classement et de désigner M. l'architecte Nodet pour dresser un devis des quelques réparations qu'il y aurait lieu d'y exécuter.

Adopté.

Église de Fenioux (Charente-Inférieure)

En 1891, la Commission avait accordé une allocation conditionnelle de 7 000 Francs pour les travaux d'achèvement du clocher de l'église de Fenioux, dont la dépense, suivant devis dressé par M. l'architecte Ballu, s'élevait à 15 000 Francs. Or 13 000 Francs seulement ont pu être réunis.

La Commune et la Fabrique qui sont pauvres, ne peuvent s'imposer plus qu'elles n'ont fait et M. [Jean-Juste] Lisch propose, ni l'intérêt que présente le monument d'allouer une subvention complémentaire de 2 000 Francs.

Adopté.

Abbaye de Noirlac à Bruère-Allichamps (Cher)

L'ancienne abbaye de Noirlac, naguère transformée en "fiancais", est devenue aujourd'hui un orphelinat industriel et agricole. Le propriétaire actuel, M. l'abbé Paillu, croyait le monument déclassé et, bien 80/15/014/288 qu'en dehors de la Commission, y a fait exécuter des travaux qu'il y a lieu de louer. Il semble aujourd'hui disposé à accepter le contrôle de la Commission, pour peu qu'il trouve chez elle un appui financier.

Dans ces conditions, M. Selmersheim propose de régulariser la question du classement, de prier M. l'architecte Georges Darcy de dresser un devis des travaux à entreprendre et de faire savoir dès maintenant à M. l'abbé Paillu que l'administration s'engage à concourir aux frais de réparation de l'édifice, dans une proportion qui sera déterminée ultérieurement.

Adopté.

Ruines de Drevant (Cher)

La Commission est d'avis de répondre par une fin de non-recevoir à la demande du Conseil municipal de Drevant, au sujet de la restauration de ruines romaines situées sur un terrain communal.

Colonne milliaire à Bruère-Allichamps (Cher)

La Municipalité de Bruère-Allichamps demande, en même temps qu'une allocation pour les restaurations à y opérer, le classement d'une borne milliaire trouvée dans le vieux cimetière gallo-romain d'Alliscamps. Le monument, dont la seule partie intéressante est un monolithe formé d'un bloc calcaire à section rectangulaire, est en très mauvais état et la Municipalité ne semble solliciter son classement que pour être affranchie de son entretien.

M. Selmersheim estime qu'il n'y a pas lieu d'accueillir la demande.

Conclusions adoptées.

Chapelle de l'Hôpital de Sens (Yonne)

Les frais de restauration 80/15/014/289 de la chapelle de l'Hôpital de Sens s'élèvent suivant devis dressé par M. l'architecte Louzier à 16 910 Francs 34.

La Commission administrative des hospices de Sens est disposée à contribuer pour moitié à la dépense en quatre annuités et demande en outre à bénéficier du rabais qui pourrait être fait par l'entrepreneur.

M. Selmersheim propose à la Commission d'accorder une allocation de 8 500 Francs, soit moitié également de la dépense et de décider que le rabais dont il s'agit sera partagé au prorata de l'apport de chacune des administrations.

Adopté.

Église de Vieux-Pont-en-Auge (Calvados)

Pour la restauration de cette église, M. [Victor] Ruprich-Robert, architecte a dressé un devis se montant à 7 501 Francs 22.

M. Selmersheim estime qu'il peut être réduit à 7 004 Francs 37 par suite de la différence de prix des vitraux à employer pour garnir trois fenêtres de l'édifice, et il propose d'accorder une allocation de 2 000 Francs, sous la condition pour la Commune et la Fabrique de compléter les ressources nécessaires, en sollicitant au besoin un secours de l'administration des Cultes.

Adopté.

Vitrail dans l'église d'Héricy (Seine-et-Marne)

La Commune d'Héricy a demandé une subvention pour la restauration d'un vitrail garnissant une des fenêtres de son église.

M. Selmersheim, qui a vu ce vitrail, oeuvre remarquable de l'époque de Henri II, estime qu'il convient de répondre à la demande de la Commune et de demander à M. Louzier, architecte, et à un peintre verrier, agrée par l'administration, de dresser un devis des travaux nécessaires. Il y aurait lieu en conséquence de procéder au classement de ce vitrail, comme aussi à celui d'un petit autel 80/15/014/290 en pierre, de la Renaissance, édifié à la première travée nord de la nef.

Adopté.

Église de Pouilly-en-Auxois (Côte-d'Or)

La Commission des antiquités de la Côte d'Or demande le classement d'un sépulcre en pierre qui se trouve dans l'église de Pouilly-en-Auxois.

Ce monument qui comprend dix figures grandeur naturelle est, quoiqu'un peu théâtral dans certaines de ses parties, une oeuvre fort intéressante de la fin du XVIe siècle.

M. Selmersheim en propose le classement. Quant à l'église elle-même, qui est aussi un monument intéressant et renferme en outre une jolie chaire à prêcher en bois, de la fin du XVe siècle, et un diptyque intéressant de la fin de la Renaissance, il y aura lieu sans doute d'en prononcer le classement, mais il est préférable d'attendre l'envoi des photographies promises par M. Suisse, architecte.

Adopté.

Abbaye du Mont-Saint-Michel (Manche)

M. Petitgrand, architecte, a dressé un devis s'élevant à 111 189 Francs 12 pour l'établissement d'un comble avec flèche destiné à couronner la tour centrale de l'église abbatiale du Mont-Saint-Michel. Dans ce devis, l'architecte a réalisé une économie provenant de ce que la valeur du comble avait été prévue au devis général approuvé en 1893 et de ce que l'importance des travaux de reprises en sous-oeuvre a été considérablement diminuée.

M. Selmersheim propose à la Commission d'adopter le projet de M. Petitgrand, sauf en ce qui concerne l'établissement des pentes qu'il voudrait voir égales sur les quatre faces du comble, ce qui peut s'établir sans changer l'économie générale du projet. Il insiste en outre pour que les bois employés aient au moins trois ou quatre ans 80/15/014/291 de coupe, pour que tous ces bois, recouverts de plomb, soient peints au préalable à deux ou trois couches à l'huile et enfin pour que les plombs de revêtement soient complètement disposés en petites tables, multipliant les joints, lesquels seront soigneusement agrafés.

M. de Baudot se range à l'avis de M. Selmersheim en ce qui concerne les pentes du comble. Il faut à tout prix que ces pentes soient égales. C'est pour lui une question de doctrine plus encore que d'aspect. Et après une motion de M. Selmersheim tendant à obtenir de l'architecte qu'il fasse la preuve de la qualité de ses bois et de la provenance de leur coupe, il ajoute qu'il ne conviendrait pas de faire une adjudication pour les charpentes et les plombs. On traiterait seulement de gré à gré.

M. le directeur des Beaux-arts met aux voix la question d'adjudication ou de traité de gré à gré.

A l'unanimité, la Commission adopte le traité de gré à gré ou tout au moins la soumission restreinte et approuve les conclusions du rapport de M. Selmersheim.

Église Saint-Eustache à Paris (Seine)

Par délibération du 1er juillet 1895, le Conseil municipal de Paris a voté 60 000 Francs pour les travaux nécessaires à la restauration de l'église Saint-Eustache. La Fabrique doit rembourser la Ville à raison de 30 annuités de 15 000 Francs à partir du 15 juillet 1895. Mais les versements ne devant atteindre qu'à 450 000 Francs, c'est donc une dépense de 150 000 Francs qui reste à son compte, et le préfet demande à la commission d'alléger les charges de la Ville en lui accordant pour cet objet un concours aussi large que possible. Etant donné que la direction des travaux qui doivent être effectués dans un délai de six années appartient, aux termes de la délibération ci-dessus mentionnée, à la Ville de Paris, M. Selmersheim, en rappelant à la Commission la discussion qui a eu 80/15/014/292 lieu le 29 mars dernier relativement à la part de direction qui serait octroyée au service des Monuments historiques dans cette restauration, propose de réserver le quantum de la subvention. Il propose en outre à la Commission de n'approuver le projet et de ne fixer la proportion de l'allocation, qu'après communication du dit projet et reconnaissance par la Ville, du principe de contrôle que la loi attribue à la Commission.

M. de Baudot n'est pas de cet avis. Il estime que les travaux seront toujours faits, contrairement aux idées de la Commission et il voudrait qu'on répondît par un refus pur et simple. Après une observation de M. Daumet qui a lieu de croire que l'architecte du monument fera tous ses efforts pour rentrer dans les principes de la Commission.

M. Proust émet l'avis qu'il convient, comme le propose M. Selmersheim, de demander au préfet communication des plans et, d'après ces plans, de décider s'il y a lieu de s'y intéresser ou non.

M. Selmersheim croit alors devoir lire le texte de la délibération du Conseil municipal, annexée à la lettre du préfet et où il est nettement stipulé que tous les travaux devront être faits sous le contrôle de la Ville.

M. le directeur des Beaux-arts, malgré cela, estime qu'il serait préférable de répondre que, le concours de l'État étant toujours subordonné au caractère des travaux à exécuter, il y a lieu d'attendre, pour prendre une décision, d'avoir communication du projet.

M. de Baudot proteste contre cette façon d'opérer qui, selon lui, rend inutiles les concours d'architectes institués par la Commission.

M. le directeur des Beaux-arts, d'accord avec M. Proust, fait observer que le concours d'architectes a été justement institué 80/15/014/293 afin que l'on cessât de dire que le corps des Monuments historiques était un corps fermé. De plus, il y a dans tous les milieux des architectes que l'administration doit chercher à amener à elle et son rôle doit être d'ouvrir la porte, la plus large possible à tout le monde.

M. de Baudot approuve cette façon de voir et admet bien que la Commission appelle à elle tous les architectes, mais à condition qu'ils passent le concours. A cela, M. le directeur des Beaux-arts répond qu'il peut pourtant y avoir tels artistes dont la situation fasse qu'ils ne puissent pas prendre part au concours et il estime que, si l'on a d'abord demandé communication des plans et devis, le refus ultérieur, s'il est décidé, sera plus facile.

M. Gonse et M. Proust sont de l'avis de M. le directeur des Beaux-arts.

Après une réponse de M. de Baudot qui fait remarquer que le projet qui pourra être communiqué à l'administration des Beaux-arts ne sera jamais qu'un devis, car il est impossible d'exiger un devis graphique, M. Pascal demande s'il est d'usage pour la Commission d'imposer à un artiste attaché à un édifice, un adjoint des Monuments historiques.

M. de Baudot fournit à M. Pascal les explications qu'il désire et M. le directeur des Beaux-arts résume la question. Dans bien des cas, cette surveillance se borne à un simple contrôle. Quand il arrive qu'un architecte n'offre pas toute garantie, c'est souvent la Commune elle-même qui demande l'adjonction d'un architecte des Monuments historiques. Si, au contraire, l'architecte en place fait l'affaire, la Commission lui laisse toute liberté. Dans aucun cas d'ailleurs, on ne déplace un architecte et les difficultés se trouvent toujours aplanies. 80/15/014/294

20 décembre 1895
Château de Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise)
Réunion de la Commission à Saint-Germain
Présidence de M. le directeur des Beaux-arts. Membres présents : MM. Gonse, Vaudremer, Dreyfus, Selmersheim, [Émile] Boeswillwald, Paul Boeswillwald, Courajod, André Michel, Proust, Moyaux, [Jean-Juste] Lisch, de Mortillet, Daumet.

M. Daumet donne connaissance à la Commission des plans dressés en vue de l'ouverture de la rose du pignon ouest de la chapelle.

Après une observation de M. Paul Boeswillwald qui ne croit pas qu'il soit indispensable de faire apparaître la rose dans la Salle François Ier, M. le directeur des Beaux-arts demande s'il ne conviendrait pas plutôt d'essayer de reconstituer le bâtiment tel qu'il était du temps de François Ier.

MM. Paul Boeswillwald et Gonse sont de l'avis de M. le directeur des Beaux-arts et insistent sur les inconvénients de mélanger deux styles, alors qu'au contraire on peut les compléter chacun.

M. le directeur des Beaux-arts souhaiterait qu'on se bornât à reconstituer la Salle de Mars dans l'aspect qu'elle avait sous François Ier, y compris le pan-coupé, quitte à ne pas exposer la Colonne Trajane.

M. Gonse préconise la solution indiquée par M. le directeur des Beaux-arts et la Commission d'accord avec M. Daumet, lui-même, émet l'avis qu'il y a lieu de conserver les dispositions résultant des adjonctions de la Renaissance, c'est-à-dire de laisser subsister le mur construit au XVIe siècle devant la rose, en le 80/15/014/295 consolidant de telle sorte que le réseau puisse être restauré et dégagé à moitié de son épaisseur, comme cela a été fait pour les deux fenêtres aveugles du chevet. Elle a émis en outre le voeu que les deux dernières travées de la Salle de Mars soient restaurées en rétablissant le pan coupé marqué sur le plan de Androuet du Cerceau, c'est-à-dire en supprimant l'équarrissement de la pièce exécutée sous Louis XIV, quand on construisit le pavillon occupé aujourd'hui par le personnel du Musée.

Second projet : restauration de la porte du XIIIe siècle, enclavée dans la tourelle de la Renaissance.

M. le directeur des Beaux-arts(91) voudrait que pour la discussion de ce second projet, la Commission se plaçât sur le même terrain que pour la discussion du premier.

M. Gonse demande si l'on peut parvenir à dégager la porte.

M. Selmersheim répond qu'on peut la dégager mais pas s'en servir. D'ailleurs, ajoute t il, déjà à la Renaissance, on avait supprimé la porte ancienne.

Après une observation de M. [Émile] Boeswillwald qui estime qu'il convient de laisser la porte ancienne telle quelle, en se contentant de la consolider, M. le directeur des Beaux-arts consulte la Commission qui émet l'avis que la baie dont il est question doit être consolidée, mais non pas restaurée, attendu que, vu son état, une restauration équivaudrait à une reconstruction. Elle sera murée et la restauration de la tourelle sera faite en dégageant autant que possible cette substruction afin qu'elle puisse être vue et étudiée par les visiteurs et les artistes.


88[barré dans la minute : donne lieu à diverses observations]

89[barré dans la minute : et rayés de la liste des Monuments historiques le 18 août 1887 soient rétablis sur cette liste et que la surveillance]

90Barré dans la minute : Le corps des Ponts a aussi projeté la démolition de deux arches du Pont-Saint-Esprit. En présence de ce projet, les Académies d'Avignon et de Nîmes adressent une protestation à l'administration, la démolition de ces deux arches n'étant pas indispensables pour la navigation à laquelle on peut apporter encore des améliorations en utilisant heureusement les arches du Pont et en enlevant les atterrissements de la rive gauche. Église Saint-Jean-Baptiste à Chaumont (Haute-Marne)]

91Minute barré : demande