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1949
1948
1950
25 février 1949
MM. Perchet, président, directeur de l'architecture, Paquet, vice-président, Inspecteur général honoraire des Monuments historiques, le directeur de l'administration départementale et communale au ministère de l'Intérieur, le directeur général de l'Urbanisme et de l'habitation, le directeur des Musées de France, Rabut, Inspecteur général des Ponts-et-Chaussées, Lapeyre, sous-directeur des Monuments historiques, Verdier, Inspecteur général des Monuments historiques, Verrier, idem, Herpe, idem, Huignard, idem, Chauvel, idem, Planchenault, idem, Lestel, idem, Gélis, adjoint à l'inspection générale des Monuments historiques 80/15/033/1 Trouvelot, adjoint à l'inspection générale des Monuments historiques, Bray, idem, Prieur, idem, Jean-Pierre Paquet, idem, Pontremoli, Inspecteur général honoraire des Bâtiments civils, membre de l'Institut, Sallez, Inspecteur général honoraire des Monuments historiques, Brunet, idem, Marcel Aubert, conservateur en chef du département de la sculpture au musée du Louvre, membre de l'Institut, Bollaert, directeur général honoraire des Beaux-arts, président de la Ligue urbaine et rurale, 80/15/033/2 de Ségogne, maître des requêtes au Conseil d'État, Paul Deschamps, conservateur en chef du musée des Monuments français, membre de l'Institut, Gasquet, président du Touring club de France, Lavedan, professeur à la Faculté des lettres de Paris, Paul Léon, directeur général honoraire des Beaux-arts, membre de l'Institut, Madame de Maillé, vice-présidente de La Sauvegarde de l'art français, Raval, président du comité directeur de la Ligue urbaine et rurale, Vallery-Radot, conservateur du département des Estampes à la Bibliothèque nationale, Vendryes, doyen honoraire de la Faculté des lettres de Paris, de Lestang, sous-directeur des Bâtiments, palais et ordonnances urbaines. 80/15/033/3
Calvados - Caen - Hôtel d'Escoville

Rapporteur : M. Huignard.

Construit de 1535 à 1541 pour Nicolas le Valois d'Escoville, l'hôtel d'Escoville à Caen était une des oeuvres les plus remarquables de la Renaissance.

Après avoir été en possession de Moisant de Brieux, cette belle demeure devint l'hôtel de Ville ; puis co-propriété de la Ville et d'un commerçant ; enfin la Chambre de Commerce installe ses services dans les bâtiments sur cour tandis que des commerçants utilisèrent le bâtiment sur la place Saint-Pierre.

Ces occupations diverses entraînèrent un certain nombre de modifications : construction de nouveaux planchers pour augmenter le nombre des étages, ouverture de boutiques dans la façade principale, transformation de toutes les fenêtres du 1er étage et en partie de celles du second, dans ces baies suppression de tous les croisillons en pierre et peut-être démolition au-dessus du portail d'entrée de la lucarne ou du motif de couronnement etc., modifications qui eurent pour effet de dénaturer assez radicalement l'aspect de la façade.

Cet hôtel a été très gravement endommagé pendant la guerre. De la façade sur la place il ne reste que le portail d'entrée et les socles des colonnes du rez-de-chaussée ; les façades sur la cour sont heureusement encore debout et peuvent être sauvées.

La question se pose de savoir si la façade principale doit-être reconstituée

- sans exactitude d'ailleurs car les documents des archives ne sont pas complets et ne permettent pas une reconstitution absolument fidèle de la façade primitive

- ou si au contraire on doit lui substituer une oeuvre architecturale, respectant les grandes lignes de la composition et qui, conçue avec l'esprit de notre époque pourrait être extrêmement intéressante.

Le comité des Inspecteurs généraux dans une récente séance s'est prononcée en faveur de la seconde solution mais la Chambre de Commerce a élevé de vives protestations et a fait part de son désir de voir réaliser la reconstitution de la façade ancienne.

M. Huignard après avoir exposé la situation présente un projet établi par M. Poutaraud en vue de la construction d'une façade moderne.

M. Paul Léon fait remarquer qu'il y a trente ans, à la suite 80/15/033/4 de la guerre de 1914, la même question s'est posée à propos des églises endommagées et il ne semble que l'on ait à regretter la décision prise alors de faire une reconstitution fidèle des monuments presque détruits.

M. Pontremoli, appuyé par MM. de Ségogne et Cornu, observent qu'il s'agit ici d'un édifice civil et pensent au contraire qu'il serait préférable de faire une façade moderne, car une reconstitution dans le cas présent nous obligerait à faire un pastiche.

Mais alors est-ce notre rôle de procéder à ce travail ?

M. Paul Léon ne le croit pas tandis que M. Paquet estime qu'étant donné qu'il faut faire une construction qui soit en harmonie avec les parties subsistantes sur cour de l'hôtel et avec le caractère de la Place, il appartient au service des Monuments historiques d'établir les projets et de diriger leur réalisation.

La majorité des membres de la Commission se prononce pour la façade moderne, d'autant plus que nous ne pourrions dans la seconde hypothèse faire une reconstitution absolument fidèle puisque les documents des archives ne sont pas complets.

En conclusion, la Commission émet le voeu qu'une façade nouvelle soit reconstruite sur la place Saint-Pierre ; cette façade devra être en harmonie avec le cadre de la place et annoncer la façade intérieure ; cette dernière beaucoup moins endommagée sera évidemment rétablie dans son état ancien.

Le projet de la façade sur la place devra être soumis à la Commission.

En ce qui concerne l'étude faite par M. Poutaraud, l'assemblée estime qu'elle est insuffisante. Cet architecte étant très chargé, l'on pourrait envisager soit de lui adjoindre un jeune architecte qui l'aiderait dans ce travail soit de ne laisser à sa charge que les édifices religieux de Caen et de confier à un autre architecte les édifices civils.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/5

Calvados - Caen - église du Vieux-Saint-Sauveur

Rapporteur : M. Huignard.

La Commission dans sa séance du deux mai 1947 avait émis un avis défavorable au classement de l'ancienne église du Vieux Saint-Sauveur à Caen désaffectée depuis très longtemps et très endommagée par la guerre ; l'intérêt secondaire de ce monument et la dépense très lourde qu'entraînerait sa restauration avaient motivé cette position.

Le conseil municipal a exprimé ses regrets que notre service abandonne cet édifice et a demandé que la question du classement soit à nouveau examinée. D'autre part depuis cette année, le M.R.U. met à notre disposition des crédits destinés à la reconstruction des monuments endommagés par la guerre. Une part de ces crédits pourrait être réservée à l'église du Vieux Saint-Sauveur.

M. Vallery-Radot estime que cet édifice au point de vue archéologique est très intéressant ; il porte la marque des différents styles qui se sont succédé dans cette région ; à son avis il serait tout à fait souhaitable de le conserver et d'en prononcer le classement.

M. Paquet partage ce point de vue et pense que ce serait faillir à notre mission que d'abandonner cette église surtout au moment où le M.R.U. nous offre une aide financière.

M. Perchet fait remarquer sur ce dernier point que la reconstruction nous donne un crédit global et que si nous distrayons 50 millions au profit de l'église Saint-Sauveur, ce sera au détriment d'édifices pouvant présenter un intérêt plus grand. C'est à la Commission qu'il appartient de dire s'il convient au point de vue historique et archéologique de faire un effort en vue de la conservation de l'église.

M. Paquet propose de ne faire que les consolidations indispensables pour rendre cet édifice utilisable ; nous ne le remettrions pas à neuf mais garderions le plus longtemps possible les éléments les plus intéressants.

M. Huignard craint que si nous commençons à faire des consolidations, nous ne soyons entraînés, étant donné l'état du 80/15/033/6 monument, à engager des dépenses beaucoup plus élevées que nous pouvons le prévoir.

La Commission, après une longue délibération estime qu'il serait regrettable de laisser tomber en ruines l'église Saint-Sauveur et souhaiterait que l'on puisse faire les travaux de couverture et de clôture nécessaires pour rendre utilisable le monument. Mais avant de prendre une décision définitive, il convient de demander à l'architecte en chef un projet sommaire de conservation de l'édifice et une évaluation approximative de la dépense.

Des renseignements devront également nous être donnés sur l'affectation qui sera donnée à l'église ainsi que sur les constructions qui s'élèveront aux abords.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/7

Calvados - Vierville - église

Rapporteur : M. Huignard.

De l'église de Vierville, le clocher élevé contre la façade nord, seul, était classé. En 1944, il a été comme l'église elle-même, en grande partie, détruite pas les tirs d'artillerie ; la flèche en pierre et une partie de l'étage des cloches n'existent plus ; une grande brèche s'ouvre dans l'angle nord et le reste d'un intérêt secondaire est plus ou moins endommagé.

La Municipalité serait désireuse que le service des Monuments historiques procède à la reconstruction du clocher et demande également que le reste de l'église soit classé.

La Commission, après avoir entendu le rapport de M. Huignard, considérant que la restauration du clocher équivaudrait à une véritable reconstruction estime qu'il n'appartient pas au service des Monuments historiques de prendre à sa charge cette opération ; la mesure de protection dont bénéficie cet édifice devra toutefois être maintenue.

En ce qui concerne l'ensemble de l'église, l'assemblée estime qu'il ne présente pas un intérêt suffisant pour être classé.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/8

Eure - Le Theil-Nolent - grange dîmière

Rapporteur : M. Huignard.

Sans avoir sollicité l'autorisation de l'administration, le propriétaire de la grange dîmière du Theil Nolent a entrepris la démolition de cet édifice inscrit sur l'Inventaire supplémentaire.

Il s'agit d'un édifice d'un intérêt secondaire et la Commission des Monuments historiques n'avait pas cru devoir en prononcer le classement et avait laissé il y a plusieurs années le propriétaire libre d'employer le matériau de son choix pour la réfection de la couverture de la grange.

Ce qu'il reste aujourd'hui de l'édifice est en grande partie découvert, les maçonneries des murs et des contreforts subsistants sont très désorganisés et les travaux de restauration à prévoir s'élèveraient à environ 4 millions.

La Commission estime avec son rapporteur que l'intérêt secondaire de ce bâtiment ne permet pas d'en envisager le classement et la remise en état.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/9

Aude - Carcassonne - cité (aménagement)

Rapporteur : M. Chauvel.

La Cité de Carcassonne, monument d'intérêt national, nécessite d'importants travaux d'aménagement. Les difficultés financières actuelles ne nous permettent pas d'entreprendre dès maintenant tous les travaux indispensables à la remise en état de cet ensemble mais il serait bon toutefois d'envisager cette année de procéder à l'appropriation des lieux et de préparer le programme complet de mise en valeur du monument.

M. Chauvel propose aujourd'hui un certain nombre de mesures qui permettront d'obtenir dès cette année une meilleure présentation et en même temps d'amorcer des opérations plus importantes dont l'exécution pourrait être entreprise en 1950

- suppression des couvertures en poivrière sur quelques tours de l'enceinte extérieure

- achèvement de la restauration de la façade de la maison Danjard

- démolition de la maison Julien contre la barbacane gauche du château

- aménagement de la salle des visiteurs

- travaux préparatoires à l'aménagement du musée situé dans le château Comtal

- présentation de la cour d'entrée

- protection des fouilles gallo-romaines

- étude nécessaire à l'aménagement de l'agence des Bâtiments de France, lequel ne serait réalisé que l'année prochaine

- présentation du terre plein au nord des tours Saint-Nazaire et Saint-Martin

- amélioration d'aspect dans les lices sud-ouest

M. de Ségogne fait remarquer que, puisqu'il s'agit d'un édifice rentable, la Caisse des Monuments historiques se doit de verser une subvention pour la réalisation des travaux proposés.

M. Perchet fait connaître que le conseil d'administration de la Caisse est favorable à cette proposition.

La Commission approuve le programme de travaux présenté par M. Chauvel.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/10

Haute-Savoie - Lanslebourg - Hospice du Mont-Cenis

Rapporteur : M. Chauvel.

Les bâtiments de l'Hospice du Mont-Cenis qui comprennent la caserne, la chapelle, le prieuré et l'hospice proprement dit, l'ensemble étant entouré par un mur d'enceinte, présentent actuellement un aspect d'abandon et de dévastation auquel il conviendrait de remédier le plus rapidement possible.

M. Perchet souligne l'intérêt qui s'attache à ce que des travaux de nettoyage soient entrepris rapidement afin d'éviter l'impression pénible qui se dégage actuellement de cet ensemble situé sur une route touristique très fréquentée. Nous manquons de crédits pour faire la restauration proprement dite de ces bâtiments et d'autre part il ne semble pas possible d'engager des sommes importantes dans cette opération car les services de l' Électricité de France envisage de construire au Mont-Cenis un barrage à grande capacité qui s'il était réalisé entraînerait la disparition sous les eaux de l'Hospice. D'après l'enquête effectuée, la construction de ce barrage est encore hypothétique et en tout cas ne serait entreprise que dans un délai très lointain. Il semble dans ces conditions que nous devons procéder au déblaiement des décombres et à une meilleure appropriation des lieux.

M. Chauvel estime que les travaux de nettoyage entraîneront une dépense d'environ un million ½ ; la restauration du mur d'enceinte classé une dépense d'environ 4 millions qui serait échelonnée sur plusieurs annuités.

La Commission estime avec M. le directeur de l'architecture qu'il est nécessaire d'envisager une meilleure présentation de cet important ensemble et donne un avis favorable à la réalisation immédiate des travaux les plus urgents. Elle donne également un avis favorable à l'exécution des travaux de remise en état du mur d'enceinte qui seront réalisés par tranches successives.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/11

Puy-de-Dôme - Orcines - Temple de Mercure

Rapporteur : M. Jean-Pierre Paquet

Le sommet du Puy-de-Dôme est l'un des plus beaux sites de France. Malheureusement l'impression des touristes est des plus mauvaises en raison de l'état déplorable dans lequel se trouvent les ruines romaines du Temple de Mercure.

Afin de remédier à cette situation, M. Creuzot a établi un devis qui correspond aux travaux d'appropriation et d'aménagement les plus indispensables.

La Commission approuve le programme proposé.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/12

Bas-Rhin - Reichshoffen - château

Rapporteur : M. Prieur.

Pendant la guerre, au cours de son occupation par les troupes françaises, le château de Reichshoffen a subi d'importants dégâts provoqués par un incendie, qui détruisit ses toitures et l'intérieur du bâtiment principal.

Le classement qui jusqu'alors avait été jugé inutile en raison du soin apporté par le propriétaire à l'entretien de son château, fut prononcé pour permettre une protection légale.

Des travaux provisoires ont été effectués en 1940 et ont permis de sauver de la ruine le gros oeuvre des bâtiments.

L'incendie ayant été provoqué par les troupes françaises, les réparations ne pouvaient être imputées aux dommages de guerre, mais sur les crédits du ministère de la Guerre, qui n'a reconnu qu'après de longues négociations sa responsabilité. Actuellement la discussion est engagée sur l'application du coefficient à appliquer au devis.

Il serait équitable d'arrêter le montant de l'indemnité à la valeur des travaux au jour de la restauration. Cette thèse, qui est plaidée actuellement devant le Conseil d'État par l'avocat de M. de Leusse, serait près d'être admise si le ministère de l'Éducation nationale se prononçait sur l'intérêt et l'opportunité de la restauration de la partie détruite.

M. Prieur, dans son rapport, souligne l'intérêt que présente ce château qui l'une des plus belles demeures construites en Alsace au XVIIIe siècle ; c'est un édifice très pur et très distingué dû à l'architecte Ixnard ; ses façades ont été sauvées et sa restauration est tout à fait possible.

La Commission partage entièrement le point de vue de son rapporteur et émet le voeu que le château de Reichshoffen soit restauré dans son état ancien.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/13

Isère - Herbeys - château

Rapporteur : M. Verrier.

Le 22 janvier dernier, M. Verrier avait déposé un rapport concluant au classement de certaines parties et notamment du grand salon à l'italienne, dit le Dôme du château d'Herbeys.

Depuis lors des doutes se sont élevés sur l'authenticité des peintures décoratives et particulièrement de celles du dôme.

M. Verrier rend compte aujourd'hui de l'examen qu'il a fait sur place : il résulte des constatations faites que dans son ensemble la décoration murale est demeurée telle qu'elle fut conçue à la fin du XVIIe siècle. Lors des restaurations qui ont eu lieu en 1902, le peintre chargé de cette restauration, n'a pas recouvert l'ancienne couche mais l'a rehaussée de traits accusant ombres et reliefs, avec une technique personnelle qui n'a malheureusement tenu aucun compte de la facture de l'oeuvre originale. Ces apports gouachés n'ont qu'un encollage très faible et peuvent être aisément décapés.

La restauration effectuée a simplement altéré le caractère artistique de l'oeuvre et a été opérée d'une manière telle qu'elle peut donner l'impression d'une réfection complète. Or il n'en est rien ; une restauration conduite selon les méthodes modernes rendrait à ces fresques leur charme suranné et ferait de cette oeuvre originale un ensemble d'une réelle valeur artistique et décorative.

Le rapporteur estime en conclusion que le classement doit être poursuivi, mais il signale que cette mesure ne manquera pas de soulever des difficultés administratives et financières. Le château d'Herbeys en effet vient d'être vendu à une oeuvre de secours qui veut y installer un sanatorium et a saisi l'administration d'un projet de transformation qui ne laisse rien subsister de la disposition si particulière du grand salon central puisque deux planchers seront passés dans sa hauteur et ses murs peints 80/15/033/14 au ripolin pour en faire des lavabos et des dortoirs. Le classement ne pourrait donc se faire que par décret en Conseil d'État.

M. de Ségogne partage l'avis du rapporteur et souhaite vivement que l'administration prenne toutes mesures utiles pour assurer la conservation de cette oeuvre.

M. Perchet ayant posé la question de savoir si s'agissait [sic] d'une oeuvre de tout 1er ordre, M. Verrier fait connaître qu'il existe des peintures en trompe l'oeil de meilleure qualité mais que nous avons là l'ensemble le plus important qu'il y ait en France.

La Commission, après délibération, donne un avis favorable au classement et s'il y a lieu au classement d'office. Le projet présenté par les nouveaux propriétaires devra être refusé puisque incompatible avec la conservation de l'oeuvre.

L'assemblée demande qu'une instance de classement soit ouverte en cas de nécessité.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/15

Seine-et-Oise - Montmorency - Maison de Jean-Jacques Rousseau

Rapporteur : M. Herpe.

De la maison de Montlouis occupée par Jean-Jacques Rousseau il ne reste qu'un petit corps de bâtiment englobé dans un immeuble moderne ; celui-ci est complètement abandonné depuis longtemps tombe peu à peu en ruine. De très importantes modifications ont été apportées dans les parties que Jean-Jacques Rousseau a connues, aussi que l'intérêt que ces parties auraient pu avoir a été considérablement diminué.

La Commission, conformément aux conclusions de son rapporteur estime que cet édifice ne présente pas un intérêt suffisant pour être protégé au titre des Monuments historiques.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/16

Calvados - Canapville - manoir

Rapporteur : M. Huignard.

La Commission, conformément aux conclusions de son rapporteur, donne un avis favorable au classement du manoir de Canapville.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/17

Aude - Tuchan - Fort d'Aguilar

Rapporteur : M. Chauvel.

La Commission, conformément aux conclusions de son rapporteur, donne un avis favorable au classement comme ruines du fort d'Aguilar à Tuchan.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/18

Aude - Villerouge-Termenès - château

Rapporteur : M. Chauvel.

La Commission, conformément aux conclusions de son rapporteur, donne un avis favorable au classement comme ruines du château de Villerouge Termenes.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/19

Vendée - Olonne-sur-Mer - château de Pierre-Levée

Rapporteur : M. Trouvelot.

La Commission à l'unanimité donne un avis favorable au classement du château de Pierre Levée à Olonne sur Mer.

Pour extrait conforme - la secrétaire -G. Vauquelin 80/15/033/20

Nord - Cambrai - Béguinage

Rapporteur : M. Herpe.

Dans sa séance du 19 mars 1948 la Commission avait donné un avis favorable au classement du béguinage de Cambrai.

La commission administrative du Bureau de bienfaisance de Cambrai, propriétaire, vient de faire part de son refus d'adhésion au classement.

Y-a-t-il lieu d'envisager un classement d'office ?

MM. Verrier et Herpe ainsi que M. de Ségogne soulignent l'intérêt que présente cet ensemble que nous est parvenu avec toutes ses dispositions originales et qui est le seul béguinage qui subsiste en France.

La Commission estime qu'il y a lieu de prescrire le classement d'office.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/21

Hautes-Alpes - Saint-Sauveur - église

Rapporteur : M. Chauvel.

L'église de Saint-Sauveur dont la silhouette se détache très heureusement sur un beau paysage montagneux est un édifice très simple mais intéressant et qui présente, surtout dans son clocher, des éléments assez particuliers.

La Commission estime qu'il y a lieu de classer le clocher et d'inscrire l'église sur l'Inventaire supplémentaire.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/22

Meurthe-et-Moselle - Toul - remparts

Rapporteur : M. Prieur.

La Commission, conformément aux conclusions de son rapporteur, donne un avis favorable au classement des vestiges des remparts gallo-romain de Toul.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/23

29 avril 1949
Liste des présents :
MM. Perchet, président, directeur de l'architecture, Paquet, vice-président, Inspecteur général honoraire des Monuments historiques, le directeur général de l'Urbanisme et de l'habitation, Rabut, Inspecteur général des Ponts-et-Chaussées, Lapeyre, sous-directeur des Monuments historiques, Verdier, Inspecteur général des Monuments historiques, Verrier, idem, Herpe, idem, Huignard, idem, Chauvel, idem, Planchenault, idem, Lestel, idem, Gélis, adjoint à l'inspection générale des Monuments historiques 80/15/033/24 Trouvelot, adjoint à l'inspection générale des Monuments historiques, Bray, idem, Prieur, idem, Jean-Pierre Paquet, idem, Gabriel Faure, Inspecteur général honoraire des Monuments historiques, Marcel Aubert, conservateur en chef du département de la sculpture au musée du Louvre, membre de l'Institut, 80/15/033/25 de Ségogne, maître des requêtes au Conseil d'État, Paul Deschamps, conservateur en chef du musée des Monuments français, membre de l'Institut, Debidour, Inspecteur général des services de protection historique et esthétique de Paris, Gasquet, président du Touring-club de France, Paul Léon, directeur général honoraire des Beaux-arts, membre de l'Institut, Madame de Maillé, vice-présidente de La Sauvegarde de l'art français, MM. Vendryes, doyen honoraire de la Faculté des lettres de Paris, Sorlin, chef du bureau des travaux et classements, de Lestang, sous-directeur des bâtiments, palais et ordonnances urbaines, de Saint-Jean, contrôleur général des travaux d'Architecture. 80/15/033/26
Marne - Reims - cathédrale

Rapporteur : M. Herpe.

La Commission dans sa séance du 17 décembre a examiné l'important problème que pose la réfection de la sculpture de la façade de la cathédrale de Reims.

Elle a décidé à ce sujet l'exécution de répliques des statues du gâble du portail royal et la réalisation de statues nouvelles pour le gâble du portail sud.

La sous-commission chargée de surveiller les travaux qui seront entrepris s'est réunie le 11 avril dernier pour procéder au choix des sculpteurs.

M. Herpe, rapporteur, donne lecture du procès-verbal de cette réunion et en résume les propositions :

M. Saupique serait chargé de l'exécution des répliques du portail central,

MM. Saupique, Raymond Martin et Niclausse seraient chargés de la sculpture du gâble sud

ces trois artistes seraient invités à préparer une maquette et travailleraient indépendamment jusqu'à la présentation de cette première étude ; mais la maquette définitive serait exécutée dans le même atelier.

La désignation de M. Saupique pour l'exécution des répliques du portail central ne semble pas devoir soulever d'objection, mais en ce qui concerne la réalisation des nouvelles sculptures du gâble sud, M. de Ségogne estime que nous devrions faire un appel beaucoup plus large.

M. Paquet expose alors le point de vue de la sous-commission il rappelle que dans le travail que nous demandons aux sculpteurs, la composition existe, les volumes et les gestes doivent rester les mêmes et que la seule innovation que nous leur permettions réside dans certains détails et dans l'expression des visages ; les artistes n'ont pas tellement à concevoir mais à exécuter. Le point essentiel est donc que les sculpteurs travaillent dans le même esprit, avec la même méthode et en collaboration très étroite, afin d'obtenir une oeuvre qui présente toute l'unité voulue. C'est pourquoi il fallait choisir des artistes de talent et qui soient d'une certaine école. D'autre part, il était nécessaire de trouver des artistes qui consentissent à travailler ensemble. 80/15/033/27

M. de Ségogne croyait au contraire qu'on laisserait aux artistes beaucoup plus de liberté, que le thème leur serait donné, qu'ils tiennent le plus grand compte du cadre mais qu'ils seraient libres de se fier dans l'exécution de la statuaire à leur inspiration sans que leur soit imposé une composition extrêmement rigoureuse.

M. Paquet pense qu'il serait dangereux de laisser trop de liberté aux sculpteurs ; l'ensemble de l'oeuvre ne doit pas être sensiblement modifiée ; la question a déjà été étudiée les artistes précédents au point de vue des masses, les noirs et les lumières ont été voulues ; à son avis nous devons respecter l'ancienne composition et ne laisser de liberté à nos sculpteurs que dans les détails.

M. Paul Léon partage cet avis ; en ce qui concerne la désignation des sculpteurs, il lui paraît qu'il serait désastreux de faire un concours d'idées où toutes les tendances seraient représentées. A son avis, il conviendrait même de confier à M. Saupique, seul, la charge de toute la statuaire qui sera restaurée et que ce soit lui qui s'adjoigne les deux autres artistes. Au point de vue administratif, il serait souhaitable qu'il n'y ait qu'un seul responsable si nous désignons officiellement MM. Martin et Niclausse nous aurons des réclamations d'autres sculpteurs qui sont disposés à poser leur candidature.

M. Perchet fait remarquer que si nous ne désignons qu'un seul sculpteur nous donnerons à cet homme une bien redoutable mission. M. le directeur préfèrerait que nous désignions trois noms en précisant peut-être que MM. Martin et Niclausse travailleront avec M. Saupique sur la demande de ce dernier.

Madame de Maillé prend alors la parole pour signaler qu'elle récemment à l'église Saint-Pierre de Neuilly des oeuvres de l'école de M. Saupique qui ne semblent pas selon elle pouvoir donner sa et elle émet la crainte que le travail réalisé à la cathédrale de Reims par cet artiste ne nous déçoive.

Elle rappelle à ce propos qu'elle maintient son avis de ne faire que des moulages et de ne pas courir le risque de faire une médiocre.

Cet avis donné sur M. Saupique n'est pas partagé du tout par M. Jean-Pierre Paquet qui pense au contraire que le travail de cette école présente un intérêt certain.

Comme il s'agit et la discussion engagée le témoigne d'une question d'ordre subjectif, M. Perchet propose que nous allions affaire par étapes et que nous demandions aux trois sculpteurs pressentis de faire des essais ; rien ne sera définitif et l'administration sera dégagée de toute obligation vis-à-vis des artistes en.

La Commission adopte le point de vue de M. le directeur : réserver toute décision et ne faire que des oeuvres en plâtre. La Commission sera tenue au courant dès que les premières études auront faites par les sculpteurs désignés et jugera de la suite à donner.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/28

Seine-et-Marne - Provins - église Saint-Quiriace

Rapporteur : M. Herpe.

M. l'architecte en chef Bray prévoit la remise en état du dôme de l'église de Saint-Quiriace. Il présente à cet effet plusieurs études et demande s'il ne faudrait pas profiter de la circonstance pour améliorer l'aspect du dôme et du lanterneau.

Madame de Maillé signale que ce dôme n'existe que depuis le XVIIe siècle et pense qu'il n'est pas souhaitable de le refaire mais de revenir au contraire à la disposition ancienne d'un aspect beaucoup plus heureux.

Au point de vue de la doctrine du service, c'est là un problème très grave comme le soulignent MM. Perchet et Paquet. Peut-on supprimer des parties d'édifices construites au XVIIe siècle pour rétablir l'état ancien. Nous risquons d'être entraînés à faire des modifications d'une importance considérable et de créer des précédents dangereux.

Sur le plan doctrinal comme sur le plan financier il ne semble pas possible d'adopter ce point de vue.

MM. Verrier et Bray font remarquer que dans le cas présent nous ne heurterions certainement à une vive réaction locale car la population est très attachée à la silhouette actuelle de l'église.

Les membres de la Commission estiment après discussion qu'il y a lieu de refaire le dôme existant.

Deux questions se posent :

- avec quel matériau doit-on refaire la couverture ?

- doit-on refaire exactement le dôme qui existait au XVIIe siècle ou bien doit-on en améliorer l'aspect ?

La 1ère question, après l'exposé de M. Herpe, se trouve résolue par l'accord de tous les membres de l'assemblée sur l'emploi de l'ardoise.

En ce qui concerne le dôme, seul M. Dupont se montre partisan de refaire exactement ce qu'il y avait avant, tandis que MM. Paquet, de Ségogne et Paul Léon soulignent l'intérêt, étant donné l'importance de ce dôme dans le site de la ville de faire quelque chose d'esthétique.

La Commission, après examen des études établies par M. Bray, 80/15/033/29 à l'unanimité, M. Dupont ayant retiré son opposition, donne un avis favorable à la réalisation du projet n°4.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/30

Calvados - Caen - Hôtel d'Escoville

Rapporteur : M. Huignard.

Dans sa séance du 25 février dernier, la Commission avait émis le voeu qu'une façade nouvelle, de style moderne et en harmonie avec le cadre de la Place Saint-Pierre, soit prévue lors de la remise en état de l'hôtel d'Escoville.

La Chambre de Commerce vient de faire connaître son refus d'adhésion à un tel projet et demande que la question soit reconsidérée ; au cas où l'administration refuserait de reconstruire cette façade dans son état ancien la Chambre de Commerce envisagerait d'installer ses services dans un autre bâtiment.

Les membres de la Commission estiment qu'il y a lieu de maintenir la position prise précédemment et que seule une façade moderne peut être envisagée.

En effet, étant donné l'absence d'éléments anciens et l'insuffisance des documents d'archives, il est impossible de "reconstruire" l'hôtel dans son état primitif. Il est à noter d'ailleurs que l'édifice avait subi des remaniements importants. On ne pourrait dans ces conditions, que se fonder sur des hypothèses et réaliser une "reconstitution" qui ne correspondrait peut-être pas à l'état ancien. Le service des Monuments historiques ne saurait accepter une telle solution.

Il est bien entendu que la façade moderne devra être étudiée de manière à s'harmoniser avec les proportions et le caractère des édifices avoisinants.

Le projet Poutaraud ne donnant pas satisfaction sur ce point, il y a lieu de désigner un autre architecte qui procèdera à une étude dans l'esprit indiqué ci-dessus.

Sur la proposition de M. Perchet, la Commission demande que cette étude soit confiée à M. Dorian.

M. Paquet et M. Verdier signalent qu'il serait indispensable de connaître la position de la Ville de Caen, propriétaire de l'hôtel.

M. Sorlin donne alors lecture d'une récente lettre du maire par laquelle celui-ci demande, en vue de saisir le Conseil municipal, que lui soient communiqués les plans concrétisant les deux solutions possibles. 80/15/033/31

La Commission demande que la Chambre de Commerce et la Ville soient informées du maintien de la position prise précédemment ainsi que de notre décision de faire procéder à une nouvelle étude du projet. 80/15/033/32

Manche - Lessay - église abbatiale

Rapporteur : M. Huignard.

Les parties occidentales de l'église abbatiale de Lessay ont fait depuis 1948 l'objet de travaux de restauration et sont aujourd'hui à peu près terminées.

M. Froidevaux a établi un devis en vue de la poursuite de la restauration de ce monument.

La Commission, conformément aux conclusions de son rapporteur, donne un avis favorable à l'exécution de ce devis ; l'assemblée demande que des félicitations soient adressées à l'architecte en chef pour la qualité de son oeuvre, la conscience et le goût dont il a fait preuve dans la conduite de ces travaux.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/33

Eure - Gisors - Hôtel de ville

Rapporteur : M. Huignard.

L'hôtel de Ville de Gisors installé avant la guerre dans l'ancien couvent des Carmélites a été incendié au début des hostilités.

Tels qu'ils se présentaient après le sinistre, les bâtiments ont fait l'objet de divers examens qui aboutirent en 1941 au classement de l'ensemble constitué par la chapelle, les bâtiments conventuels et les galeries du cloître.

En 1944 la Municipalité étant d'accord avec l'administration des Beaux-arts pour réinstaller les services de l'hôtel de Ville dans le même édifice, quelques travaux de consolidation furent exécutés par le service des Monuments historiques.

Mais par la suite le point de vue de la Municipalité se modifie et estime maintenant que ces bâtiments ne peuvent convenir aux services communaux et a exprimé le désir formel de reconstruire un hôtel de ville entièrement neuf. Il considère, d'autre part, dans le cas où les Beaux-arts décideraient la restauration du monument que l'hôtel de Ville devrait être reconstruit à un autre emplacement et qu'il en résulterait un bouleversement dans le plan d'urbanisme déclaré d'utilité publique et un retard considérable dans sa réalisation. La Municipalité demande aujourd'hui l'autorisation de procéder au dérasement de l'édifice en vue de sa reconstruction.

M. Perchet souligne la gravité de la question : nous nous trouvons devant une Municipalité intransigeante, nous arrêtons la réalisation du plan d'urbanisme et d'autre part, au cas où la Municipalité maintiendrait son point de vue, que ferions-nous de cet édifice pour lequel nous serions obligés d'engager des crédits très importants, sans pouvoir toucher de dommages de guerre puisque la ville propriétaire ne serait pas consentante.

M. de Ségogne signale que l'argument principal de la Ville est que la construction d'un Hôtel de ville neuf coûtera moins cher que la restauration des bâtiments anciens. Il faudrait donc lui montrer que c'est inexact et pour cela faire établir des devis précis.

M. Prieur insiste non seulement sur l'intérêt qui s'attache à la conservation de l'ancien hôtel de Ville mais également sur l'effet déplorable que pourrait faire dans le site de la ville un immeuble neuf. Dans le paysage de Gisors, les questions de couleur et de 80/15/033/34 silhouette comptent beaucoup ; l'hôtel des Postes qui vient d'être construit jette déjà une note discordante dans le site et il serait regrettable de continuer dans cette voie.

La Commission, après discussion estime qu'il y a lieu de demander à la ville un devis indiquant très précisément le montant de la dépense nécessaire à la construction d'un hôtel de ville neuf (comprenant également les services de la Justice de Paix) afin que nous puissions comparer avec le devis établi par M. Merlet. Lorsque nous aurons cette documentation nous enverrons sur place la délégation.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/35

Isère - Pontcharra - Château Bayard

Rapporteur : M. Chauvel.

M. Chauvel rappelle tout l'historique de l'affaire et dans un rapport très détaillé montre les avantages et les inconvénients des différents projets qui ont été présentés en vue de l'installation personnelle du propriétaire dans le château Bayart.

A son avis, trois solutions sont possibles :

- installation dans la ferme au prix de travaux très onéreux

- habitation dans la poterne

- acquisition par l'État

L'acquisition par l'État étant pour le moment impossible, M. Chauvel pense que l'installation du propriétaire dans la poterne serait un moindre mal ; le château retrouverait de la vie et il serait possible de faire visiter le musée.

M. Verdier, après avoir rappelé les pourparlers qui ont eu lieu depuis 1940 avec M. Escarpail souligne l'intérêt d'aboutir rapidement et estime que l'on peut donner satisfaction à ce propriétaire qui a toujours fait preuve d'une très bonne volonté et a dépensé des sommes importantes pour aménager le musée.

M. de Ségogne fait remarquer que ce château du point de vue archéologique et artistique ne présente pas un intérêt bien grand ; sa valeur vient surtout des souvenirs historiques qu'il renferme ; il estime que dans ces conditions rien ne s'opposerait à ce que le propriétaire s'installât dans la poterne d'entrée et même à son avis, nous ne devrions pas lui imposer des servitudes trop sévères.

La Commission après discussion estime qu'il y a lieu d'autoriser le propriétaire à utiliser pour sa demeure personnelle le bâtiment situé entre les deux tours d'entrée.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/36

Var - Le Thoronet - ancienne abbaye

Rapporteur : M. Chauvel.

M. Colas a établi un projet en vue de la consolidation du pignon du dortoir des convers de l'ancienne abbaye du Thoronet.

Ces travaux comprennent :

La constitution d'un radier en gros béton pour canaliser les eaux du terrain.

La consolidation du pignon nord isolé avec reprise des fondations très dégradées par les eaux du torrent.

La reconstruction des trois arcs qui relieront le pignon au bâtiment.

Enfin, sur le bâtiment lui-même, remise en état des murs latéraux.

M. Marcel Aubert souligne l'intérêt que présente l'achèvement de ces travaux de restauration de l'abbaye du Thoronet, commencés il y a plusieurs années, et qu'il importe de poursuivre.

M. Perchet fait part de son inquiétude quant aux lourdes charges financières que ces travaux vont entraîner.

La Commission, unanime estime qu'il y a lieu de faire un effort tout particulier dans ce monument d'intérêt national et qu'il est nécessaire d'autoriser la réalisation du devis présenté qui permettra le sauvetage de l'abbaye du Thoronet.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/37

Aveyron - Nant - ancienne église Sainte-Marie-des-Cuns

Rapporteur : M. Bray.

L'ancienne église Sainte Marie des Cuns à Nant nécessite d'importants travaux de restauration. Mais il semble impossible d'obtenir un fonds de concours des propriétaires pour cette opération car la situation domaniale de cet édifice est particulière : il n'appartient pas à la commune mais à l'ensemble des habitants, qui l'utilise actuellement comme grange.

La question se pose de savoir si nous devons prendre à notre charge seule ces travaux.

M. Deschamps ainsi que M. Bray estiment qu'il serait tout à fait souhaitable de sauver de la ruine ce monument qui présente un intérêt certain.

La Commission, après une intervention de M. Perchet, montrant les difficultés auxquelles nous nous heurterons si nous nous substituons aux propriétaires défaillants estime, étant donné l'intérêt de la chapelle, qu'il y a lieu de donner un avis de principe favorable à l'exécution des travaux prévus, mais laisse à l'administration le soin de juger s'il est possible de réserver les crédits nécessaires.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/38

Lot - Catus - église

Rapporteur : M. Bray.

M. Mastorakis a établi un devis en vue de la restauration du clocher de l'église de Catus. Le montant de ce devis s'élève à plus de 10 millions et la Municipalité offre de participer à la dépense pour une somme de 50 000 Francs.

La question se pose de savoir si l'on peut entreprendre des travaux aussi importants avec une participation aussi faible.

M. Perchet demande s'il ne serait pas possible d'ajourner l'ensemble de la restauration et de ne procéder pour le moment qu'aux étaiements nécessaires pour empêcher l'effondrement du clocher.

La Commission partage le point de vue de M. le directeur et propose qu'il soit demandé à M. Mastorakis d'établir un devis de consolidation uniquement. La restauration complète du clocher étant ajournée.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/39

Vosges - Saint-Dié - cathédrale

Rapporteur : M. Prieur.

M. Prieur présente le programme de travaux établi par l'architecte en chef en vue de la poursuite des travaux de restauration de la cathédrale de Saint-Dié, gravement endommagée par la guerre, et fait part des observations d'ordre technique que soulève de sa part l'examen du devis.

Les membres de la Commission sont unanimes pour considérer qu'il y a lieu de poursuivre les travaux entrepris. Mais Madame de Maillé pose la question de savoir si l'on doit refaire les chapelles du XVe siècle qui ont été rajoutées et qui répondaient à l'époque à des accroissements de population ; il semble, à son avis, qu'actuellement elles pourraient être supprimées.

MM. Deschamps et Paquet font remarquer au contraire qu'il s'agit ici d'une cathédrale et que les nécessités du culte dans un édifice de cette nature demandent un nombre plus important d'autels.

d'autre part, ce serait le 1er exemple d'amputation que l'on ferait subir à un édifice appartenant à l'État.

La Commission, après discussion estime qu'il y a lieu de reconstruire cette église dans son état ancien, et donne un avis favorable à l'exécution du programme de M. Texier, sous les réserves d'ordre technique formulées par M. Prieur dans son rapport.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/40

Loire-Inférieure - Nantes - Hôtel Lelasseur

Rapporteur : M. Trouvelot.

La Commission, conformément aux conclusions de son rapporteur, donne un avis favorable au classement des façades et des toitures de l'hôtel Lelasseur, ainsi qu'au classement de la chapelle (intérieur et extérieur).

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/41

Maine-et-Loire - Jarze - chapelle de Montplacé

Rapporteur : M. Trouvelot.

La Commission, conformément aux conclusions de son rapporteur, donne un avis favorable au classement de la chapelle de Montplacé ainsi qu'au classement de son décor intérieur et de son mobilier.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/42

Indre-et-Loire - Lerne - église

Rapporteur : M. Trouvelot.

M. Trouvelot, dans son rapport estime que la restauration de cette église serait souhaitable mais signale que l'édifice n'est pas d'un intérêt de 1er ordre. A son avis, nos crédits étant déjà insuffisants pour assurer la réparation de nos grands monuments, il ne lui semble pas possible de protéger cet édifice autrement que par l'inscription à l'Inventaire supplémentaire.

La Commission partage le point de vue de son rapporteur et estime qu'il y a lieu de maintenir l'église de Lerne sur l'Inventaire.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/43

Allier - Barberier - ancienne église

Rapporteur : M. Jean-Pierre Paquet

L'église de Barberier présente un très grand intérêt mais elle nécessite malheureusement des travaux de sauvetage qui se monteront à environ 4 à 5 millions. Le propriétaire consentirait à verser une participation de 500 000 Francs.

M. Jean-Pierre Paquet pense qu'il nous est très difficile actuellement d'imputer une somme aussi importante sur nos crédits. Mais il estime qu'il serait souhaitable de faire procéder pour le moment à des travaux uniquement confortatifs ; quand la situation financière de l'État sera meilleure, la restauration définitive pourrait être entreprise.

M. Verrier souligne l'intérêt que présente ce monument : c'est un des rares exemples dans le département d'église dont l'abside ait subsisté d'une manière aussi complète ; de plus, l'église possède une fresque romane qu'il importerait de conserver sur place.

La Commission estime que la valeur archéologique de cette église justifie son classement et les mesures de sauvegarde indispensables.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/44

27 mai 1949
Liste des présents :
MM. Perchet, président, directeur de l'architecture, le président de la section de l'Intérieur au Conseil d'État, Paquet, vice-président, Inspecteur général des Monuments historiques, le directeur de l'administration départementale et communale au ministère de l'Intérieur, Rabut, Inspecteur général des Ponts-et-Chaussées, Lapeyre, sous-directeur des Monuments historiques, Verdier, Inspecteur général des Monuments historiques, Verrier, idem, Herpe, idem, Huignard, idem, Chauvel, idem, Gélis, adjoint à l'inspection générale des Monuments historiques, 80/15/033/45 Trouvelot, adjoint à l'inspection générale des Monuments historiques, Bray, idem, Prieur, idem, Jean-Pierre Paquet, idem, Dupont, idem, Bitterlin, Inspecteur général des Bâtiments civils, Haffner, idem, Pontremoli, Inspecteur général honoraire des Bâtiments civils, membre de l'Institut, Bonnet, Inspecteur général honoraire des Bâtiments civils, membre de l'Institut, G. Faure, idem, Brunet, idem, Marcel Aubert, conservateur en chef du département de la sculpture au musée du Louvre, membre de l'Institut, 80/15/033/46 de Ségogne, maître des requêtes au Conseil d'État, Paul Léon, directeur général honoraire des Beaux-arts, membre de l'Institut, Madame de Maillé, vice-présidente de La Sauvegarde de l'art français, MM. Vallery-Radot, conservateur du département des Estampes à la Bibliothèque nationale, Vendryes, doyen honoraire de la Faculté des lettres de Paris, Sorlin, chef du bureau des travaux et classements, de Lestang, sous-directeur des bâtiments, palais et ordonnances urbaines, de Villenoisy, chef du bureau des Bâtiments civils, de Saint-Jean, contrôleur général des travaux d'Architecture. 80/15/033/47
Seine - Paris - Palais du Louvre
Restauration de la statuaire

Rapporteur : M. Bonnet.

M. Bonnet, après avoir souligné la nécessité de procéder à la restauration de la statuaire établie sur les portiques du Louvre et sur divers autres couronnements, insiste sur le fait que ces travaux exigent une préparation technique rationnelle comportant des études successives, l'exécution d'esquisses, de modèles grandeur lorsqu'il y a lieu à composition de morceaux plus ou moins importants et l'examen après chaque étude des solutions proposées jusqu'à décision de l'exécution.

M. Perchet propose qu'une délégation de la Commission se rende sur place afin d'établir une doctrine et d'arrêter le programme des travaux à exécuter.

M. Pontremoli ajoute qu'il serait nécessaire qu'un praticien se joigne à cette délégation.

La Commission approuve la proposition de M. le directeur. Il y aura lieu d'établir le plus rapidement possible la liste des personnalités qui devront faire partie de cette délégation et à laquelle devront assister un praticien et un technicien du moulage.

Restauration des façades

Le programme établi par M. Haffner devra être soumis à la délégation chargée d'examiner le problème de la statuaire.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/48

Seine - Paris - Jardin des Tuileries - Théâtre de verdure

Rapporteur : M. Bitterlin

Le problème de la reconstruction du théâtre de verdure du Jardin des Tuileries, détruit par un incendie au mois d'août 1948, a fait l'objet d'études de la part de M. Sonrel, architecte et spécialiste des questions scéniques près la direction générale des Arts et lettres.

M. Bitterlin, dans son rapport, ne pense pas qu'il faille considérer le dossier établi par M. Sonrel comme constituant un véritable programme approuvé par la direction générale des arts et lettres mais simplement comme l'exposé de quelques idées particulières.

M. Haffner, architecte en chef des Bâtiments civils, en l'attente du programme a présenté trois études. L'architecte, dans ces études, a été guidé par le souci de ne pas altérer le jardin des Tuileries et de concevoir un théâtre s'harmonisant le mieux possible avec la composition générale qui ne l'avait pas prévu et avec quinconce qui s'en accommode a priori assez mal.

M. Perchet souligne l'intérêt qui s'attache à ce que ce théâtre qui constitue un accident dans le parti général du jardin soit aussi discret que possible et s'adapte au tracé du quinconce. M. le directeur, d'autre part, pense qu'il serait souhaitable que ce soit l'État qui entreprenne la reconstruction de ce théâtre.

La Commission partage le point de vue de M. Perchet, le théâtre devra être reconstruit tel qu'il était avant l'incendie et de manière à s'adapter au tracé du jardin. Le plan n°1 et l'élévation n°3 établis par M. Haffner sont approuvés. L'architecte en chef est invité un projet définitif sur ces bases.

La reconstruction du théâtre sera faite par l'État. Un bail sera cédé au concessionnaire de chaises en vue de l'amortissement des sommes investies.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/49

Seine-et-Oise - Versailles - Palais

Rapporteur : M. Bitterlin

Après lecture par M. de Villenoisy du procès-verbal de la séance tenue le 23 mars 1949 au château de Versailles par une délégation de la Commission, M. Perchet expose brièvement le programme des travaux qui s'imposent :

d'une part, réfection des couvertures et mesures de sécurité (chauffage, téléphone) qui doivent passer en priorité,

d'autre part, présentation du château et du domaine (réfection des intérieurs, remise en état de la pièce d'eau des Suisses).

Ces travaux de première nécessité se montent à 1 milliard et demi ; M. Japy fera exécuter cette année une partie de ce programme dans la limite des 80 millions de Francs qui lui ont été alloués.

M. Bitterlin, rapporteur, indique ensuite avec précision les travaux à entreprendre dans les différentes parties du château et du domaine : chambre de la Reine, salon de Vénus, appartements Louis XV, galerie des Glaces, grandes et petites Ecuries, hameau de la Reine, pièce d'eau des Suisses, plantation des allées Nepveu.

A propos des restaurations entreprises dans les appartements Louis XV, M. Bonnet formule certaines réserves. Il a constaté que le décapage des gypses des plafonds était dangereux et donnait un caractère de sécheresse très fâcheux. Il recommande beaucoup de prudence dans ce genre d'opération et insiste sur l'intérêt qui s'attache à faire une restauration et non pas une restitution. Il y aurait lieu également de se méfier des documents écrits que nous pouvons retrouver et qui ne sont pas tous très exacts.

M. Perchet se faisant l'interprète des membres de la Commission fait remarquer que les travaux entrepris jusqu'ici pas M. Japy ont donné d'excellents résultats. Il est entendu que les Inspecteurs généraux chargés de Versailles veilleront à ce que ces travaux soient poursuivis dans le même esprit et avec la plus grande prudence, comme le conseille M. Bonnet.

La question de la restauration des petites et grandes Ecuries retient ensuite l'attention de la Commission. Ces édifices, comme le témoignent les photographies présentées à l'appui du rapport de M. Bitterlin, nécessitent des travaux 80/15/033/50 très urgents : les couvertures et les façades sont dans un état lamentable et leur restauration entrainera une dépense très importante.

M. Perchet signale que le problème de l'affectation de ces immeubles soulève de grandes difficultés, l'on avait envisagé d'y installer l'école d'administration, mais ce projet ne semble pas réalisable en raison des frais considérables qu'il entraînerait.

M. de Villenoisy estime qu'il serait très souhaitable d'installer dans les petites et grandes Ecuries la cité administrative que l'on doit créer à Versailles. Cette solution aurait l'avantage de nous permettre d'obtenir une participation financière aux travaux de restauration du monument.

La Commission demande que le problème de l'affectation fasse l'objet d'une étude particulière. En attendant qu'une solution puisse intervenir, il y a lieu de commencer les travaux de consolidation absolument nécessaires pour assurer la stricte conservation des bâtiments et d'intervenir à nouveau auprès des militaires qui les occupent actuellement afin d'obtenir un fonds de concours.

En ce qui concerne le hameau de la Reine, la Commission estime qu'il est nécessaire de remettre en état les couvertures en chaume. Il est suggéré de faire appeler pour cette opération un spécialiste breton qui pourrait travailler en régie.

Pièce d'eau des Suisses : 24 millions sont nécessaires pour la mise en eau de l'étang qui pourrait être réalisée dans un délai très court si nous avions les crédits suffisants. M. Perchet fait remarquer que cette opération est considérée par le ministre des Finances comme une opération de caractère somptuaire.

La Commission unanime insiste sur l'intérêt que présente cette pièce d'eau, élément extrêmement important pour la présentation du château de Versailles, et demande qu'un effort particulier soit fait pour que cette partie du domaine soit enfin remise en état. Au point de vue technique, M. Bonnet recommande que des sondages très sérieux soient exécutés dans les fondations avant de poursuivre les travaux.

Galerie des Glaces : M. Bitterlin signale que les travaux vont être activés afin de laisser les échafaudages le moins longtemps possible. Il indique que l'opération pourrait être terminée dans un délai de 3 ans au lieu des 5 années prévues.

Plantation des allées Nepveu : la Commission, conformément aux propositions qui lui sont présentées estime indispensable de refaire les plantations de ces allées, afin d'en améliorer l'aspect.

La question financière est ensuite évoquée par M. le directeur qui signale que nous sommes obligés chaque année de 80/15/033/51 réduire notre activité par suite du manque de crédits.

A la demande de M. Michel qui propose d'établir des clôtures dans le domaine et de multiplier ainsi le nombre des droits d'entrée, M. Perchet fait connaître que la Ville y est absolument opposée.

d'autre part, l'augmentation des tarifs ne semble pas pouvoir être envisagé : ceux-ci sont fixés par une loi et si le Gouvernement accepte de les relever il imposera en compensation un jour ou même deux jours de gratuité, ce qui en fait reviendrait à diminuer très sensiblement les recettes.

M. de Ségogne estime qu'il conviendrait d'intervenir pour qu'une augmentation exceptionnelle de tarif soit obtenue à Versailles, en signalant l'importance des crédits qui nous sont nécessaires pour remettre en état le château. Il conviendrait également de demander que la totalité des recettes du droit d'entrée soit versée à la Caisse des Monuments historiques.

Les services administratifs sont invités à étudier le problème des ressources qui proviennent de la visite du domaine ainsi que les propositions faites par M. de Ségogne.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/52

Seine-et-Oise - Versailles - Fontaine du Buffet de Mansart

Rapporteur -M. Bitterlin

La Commission donne un avis favorable à la réalisation du programme présenté par M. Bitterlin en vue de la restauration de la Fontaine du Buffet de Mansart.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/53

Marne - Reims - Porte de Paris

Rapporteur : M. Herpe.

La Municipalité de Reims fait connaître à nouveau qu'elle est décidée à procéder à l'enlèvement des vestiges de la Porte de Paris qui font obstacle à la circulation sur la R.N. n°51.

Cette porte serait transférée dans une allée des Basses-Promenades.

M. Herpe, dans son rapport, fait remarquer que l'emplacement actuel du monument n'est pas son emplacement original et que par conséquent l'autorisation demandée par la ville pourrait être accordée. Il signale de plus que le nouvel emplacement n'est pas mal choisi.

La Commission donne un avis favorable au déplacement de la Porte de Paris.

Il est entendu que cette opération sera exécutée aux frais de la Municipalité.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/54

Calvados - Caen - église du Vieux-Saint-Sauveur

Rapporteur : M. Huignard.

Lors d'une précédente séance, la Commission avant de statuer sur le classement éventuel de l'église du Vieux Saint-Sauveur à Caen, avait demandé quel serait le montant du devis de restauration et quelle serait l'affectation donnée à l'édifice.

M. Poutaraud estime que la dépense nécessitée pour la remise en état de l'édifice s'élèverait environ à 60 200 000 Francs.

d'autre part, la Municipalité envisage d'affecter le monument à l'usage de musée lapidaire.

M. Michel pose la question de savoir s'il convient d'entreprendre cette opération dont nous ne sommes pas assurés qu'elle donnera des résultats satisfaisants ; en effet, nous n'allons réparer que les dommages de guerre alors que les dégâts dûs à la vétusté sont également très importants.

MM. Paquet et Paul Léon pensent que nous ne remplirions pas notre rôle si nous abandonnons ce monument intéressant au point de vue historique et archéologique.

M. Huignard signale d'autre part que le plan d'urbanisme prévoit le maintien de cette église.

La Commission se montre très hésitante en raison des charges exceptionnellement lourdes qu'entraînera le classement de l'église du Vieux Saint-Sauveur et de l'incertitude des résultats que nous obtiendrons. Il conviendrait, afin de permettre à l'assemblée de prendre une décision en toute connaissance de cause, de compléter le dossier par les renseignements suivants :

- estimation des dépenses pour

- a réparation des dommages de guerre

- la réparation des dégâts dus à la vétusté

- la restauration des fenestrages et les vitreries.

- assurance que la Ville de Caen ne demandera pas les dommages de guerre dus pour cet édifice pour reconstruire une halle au beurre (ancienne affectation de l'église) à un autre emplacement.

Lorsque ces renseignements nous serons parvenus 80/15/033/55 une délégation de la Commission se rendra sur place.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/56

Seine-maritime - Rouen - Porte Guillaume-Lion

Rapporteur : M. Chauvel.

La Porte Guillaume-Lion devant être déplacée a été complètement déposée.

Deux solutions pouvaient être envisagées :

Ou bien la protection sur place des matériaux déposés à l'aide d'une couverture provisoire,

Ou bien la reconstruction immédiate de la Porte.

Pour des raisons budgétaires et d'opportunité, l'administration, avant de prendre une décision, a estimé qu'il convenait auparavant de demander quel était le sentiment de la Municipalité à ce sujet. Celle-ci vient de faire connaître qu'elle serait très désireuse que la Porte fût immédiatement reconstruite à son nouvel emplacement.

M. Perchet estime qu'il y a lieu de suivre le désir de la Municipalité mais, afin d'éviter que des critiques soient adressées à notre service, il conviendrait d'informer l'opinion publique des exigences que cause la protection des pierres déposées, exigences qui nous conduisent à reconstruire immédiatement.

La Commission donne un avis favorable à la repose de la Porte Guillaume-Lion.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/57

Manche - Mont-Saint-Michel - Maison de la Coquille

Rapporteur : M. Huignard.

L'immeuble de "La Coquille" est un des plus anciens immeubles à pans de bois du Mont-Saint-Michel ; la propriétaire ayant l'intention de moderniser son immeuble avait établi un projet dont la réalisation aurait dénaturé l'aspect de l'édifice.

M. Herpe qui avait été chargé d'entrer en relations avec Madame Ridel fait connaître que celle-ci accepterait le classement de son immeuble sous certaines réserves : maintien du magasin dans ses dispositions actuelles, toiture extérieure en forme d'auvent établie au pourtour du bâtiment et au-dessus du rez-de-chaussée pour abriter les éventaires.

MM. Huignard et Herpe estiment qu'il y aurait intérêt à profiter des bonnes dispositions actuelles de l'intéressée, car il ne faudrait pas trop compter dans l'avenir avoir une occasion aussi favorable de classer la maison de la Coquille.

La Commission, conformément aux conclusions de son rapporteur, donne un avis favorable au classement de cette maison.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/58

Nièvre - La Charité-sur-Loire - ancien prieuré

Rapporteur : M. Gélis.

M. Gélis propose le classement des parties suivantes de l'ancien Prieuré de la Charité sur Loire :

- les 5 travées de la salle capitulaire déjà inscrite sur l'Inventaire supplémentaire

- le logis du prieur parcelles 141 et 143)

- la porterie (parcelle n°108)

- les restes des travées du bas-côté nord de l'église (parcelles 104, 145 et 147)

La Commission approuve les conclusions de son rapporteur.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/59

Aube - Auxon - église

Rapporteur : M. Prieur.

La Municipalité d'Auxon demande le classement de son église parmi les Monuments historiques.

Le très beau portail de la Renaissance qui se trouve au milieu de la façade sud est déjà classé ; sont classés également les vitraux anciens qui ornent les fenêtres du chevet et des bas-côtés du choeur.

M. Prieur, dans son rapport, donne un avis favorable au classement. Il signale que la Municipalité a toujours entretenu cet édifice avec soin et qu'elle est disposée à participer aux dépenses futures.

M. Verrier fait remarquer que de toute façon nous serons amenés à faire des travaux dans cette église en vue d'assurer la protection des statues et des vitraux qui sont classés.

La Commission estime qu'il y a lieu de classer l'église d'Auxon.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/60

Haute Vienne - Bersac - église

Rapporteur : M. Jean-Pierre Paquet

Le principal intérêt de l'église de Bersac réside dans le pittoresque de sa silhouette extérieure. Le clocher de l'édifice a été endommagé par la foudre et sa restauration entraînera une dépense importante.

La Commission, après examen des photographies estime que cet édifice ne présente pas un intérêt suffisant pour être classé et doit être maintenu sur l'Inventaire supplémentaire.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/61

Côte-d'Or - Dijon - Hôtel de la Préfecture

Rapporteur : M. Gélis.

M. Perchet fait connaître à la Commission que le service des Transmissions de l'Intérieur à Dijon a demandé l'autorisation d'établir 4 mâts-supports d'antennes radioélectriques sur le bâtiment de l'hôtel de la préfecture de Dijon.

Le service local d'Architecture a obtenu que deux de ces mâts soient transférés sur des bâtiments voisins, mais il paraît impossible d'obtenir que les deux autres mâts soient également transférés.

La Commission se montre nettement défavorable à cette installation et demande qu'une nouvelle intervention soit faite. Il conviendrait également de suggérer au département intéressé de faire des recherches en vue d'obtenir un service de transmissions sans l'aide d'antennes aussi importantes.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/62

24 juin 1949
Liste des présents :
MM. Perchet, président, directeur de l'Architecture, Paquet, vice-président, Inspecteur général honoraire des Monuments historiques, Lapeyre, sous-directeur des Monuments historiques, Lestang, sous-directeur des Bâtiments, Palais et ordonnances urbaines, Herpe, inspecteur général des Monuments historiques, Huignard, idem, Lestel, idem, 80/15/033/63 Trouvelot, adjoint à l'inspection générale des Monuments historiques, Prieur, idem, Pontremoli, Inspecteur général honoraire des Bâtiments civils, Dupont, Inspecteur principal des Monuments historiques, G. Faure, Inspecteur général honoraire des Monuments historiques Sallez, idem, Marcel Aubert, conservateur en chef du département de la Sculpture au Musée du Louvre, membre de l'Institut, 80/15/033/64 Paul Deschamps, conservateur en chef du Musée des Monuments historiques, membre de l'Institut, Lavedan, professeur à la Faculté des lettres de Paris, Paul Léon, directeur général honoraire des Beaux-arts, membre de l'Institut, Madame de Maillé, vice-présidente de La Sauvegarde de l'art français, Vallery-Radot, conservateur du département des Estampes à la Bibliothèque nationale, de Ségogne, maître des requêtes au Conseil d'État. 80/15/033/65
Haute-Savoie - Clermont - château

Rapporteur : M. Chauvel.

L'intérêt du château lui-même est secondaire sauf pour son escalier du début du XVIe siècle ; mais en revanche la cour, bordée de portiques à trois étapes et sa très belle porte, sont tout à fait remarquables.

La Commission donne un avis favorable au classement ; les travaux qui seront entrepris dans ce château devront être limités à la stricte conservation du monument.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/66

Sarthe - Fillé - Manoir de la Beunèche

Rapporteur : M. Trouvelot.

Le manoir de la Beunèche est l'une de ces charmantes demeures rurales des XVe, XVIe, XVIIe siècles qui nombreuses autrefois dans le Maine et l'Anjou disparaissent avec une rapidité accrue depuis quelques années.

C'est un manoir complet qui a subi peu de transformations qui est en bon état et admirablement tenu par l'exploitant agricole qui l'occupe.

M. Perchet pense que nous devons faire un effort particulier pour ce genre d'édifice menacés de disparition. Dans le cas présent où le propriétaire est disposé à entretenir son bien il semble qu'il soit possible de procéder au classement.

La Commission donne un avis favorable au classement de ce manoir.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/67

Vienne - Coussay - château

Rapporteur : M. Trouvelot.

Le château de Coussay, rebâti par le cardinal de Brigonnet au début du XVIe siècle, devint prieuré de Richelieu qui y fit de nombreuses retraites forcées et momentanées. C'est une de ces charmantes demeures de la Renaissance à demi fortifiées mais disposées pour en rendre le séjour agréable.

La Commission, conformément aux conclusions de son rapporteur donne un avis favorable au classement de ce château ; cette mesure devra comprendre :

-les façades et toitures du pavillon de la Fontaine, du porche du corps de garde, ainsi que l'escalier qui se trouve à l'intérieur du pavillon de la Fontaine

-les façades et toitures du château proprement dit, avec ses douves et les pavillons d'angles, ainsi que l'oratoire de Richelieu, à l'intérieur du château.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/68

Allier - Vallon-en-Sully - château du Creux

Rapporteur : M. Jean-Pierre Paquet

Le château du Creux est un édifice d'imposantes proportions dont l'architecture simple et juste ne manque pas de grandeur.

La composition de sa cour d'honneur a également belle allure et les bâtiments qui l'encadrent ne manquent pas d'intérêt.

Le monument est en bon état, son classement n'entraînera pas de frais importants tout au moins pour le moment.

La Commission, conformément aux conclusions de son rapporteur, donne un avis favorable au classement des façades et toitures du château et des bâtiments entourant la cour d'honneur, de la cour d'honneur elle-même et de l'allée d'accès plantée d'arbres taillés. A l'intérieur l'escalier et sa rampe devront également être classés.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/69

Indre - Azay-le-Ferron - château

Rapporteur : M. Jean-Pierre Paquet

Place fortifiée au Moyen Âge, gravement endommagée pendant la guerre de Cent ans, le château d'Azay le Ferron fut remis en état une première fois en 1422 puis à la fin du XVe siècle restauré à nouveau et transformé. En 1629, le propriétaire fit construire un corps de bâtiment entre le donjon carré et la tour ronde tandis qu'à une date imprécisée de la 1ère moitié du XVIIe siècle avaient été élevés, à gauche de la façade du château, un pavillon et une aile basse. En 1714 fut construit un pavillon à côté du donjon carré à l'opposé de la tour ronde. Enfin l'ensemble du château fut en 1936 restauré par le propriétaire actuel sous la direction de M. Rigaud, architecte des Monuments historiques à Loches.

Tous ces bâtiments présentent un vif intérêt surtout en raison du remarquable ensemble qu'ils constituent bien qu'élevés à des époques différentes.

Certains membres de la Commission estiment qu'il ne faut classer que les parties anciennes de l'édifice mais M. Perchet fait remarquer qu'il nous est possible de classer les parties modernes afin d'assurer une protection plus efficace des parties anciennes.

La Commission, après délibération estime qu'il y a lieu de classer l'ensemble du château ainsi que le parc. L'architecte en chef devra être invité à nous adresser un rapport pour délimiter exactement les parties anciennes dont le service assurera la conservation et les parties modernes dans lesquelles nous ne ferons pas de travaux.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/70

Haute-Vienne - Nedde - château

Rapporteur : M. Jean-Pierre Paquet

Le château de Nedde est un manoir de la fin du XVIe siècle d'un très joli caractère. Le volume des bâtiments est particulièrement heureux et si l'on considère le charme des matériaux rustiques, granit pour les murs et essente pour les toits, et l'intérêt des détails des fenêtres, lucarnes et cheminées, il est indéniable que nous nous trouvons devant un édifice exceptionnel. Malheureusement cet édifice nécessite des travaux de restauration urgents et le propriétaire ne pourra certainement pas participer aux dépenses.

M. Perchet rappelle les difficultés que nous rencontrons pour assurer la conservation des châteaux appartenant à des propriétaires qui n'ont pas la possibilité de verser les fonds de concours que nous demandons. Cette situation pourrait s'améliorer si les négociations que nous avons entamées en vue d'obtenir la possibilité de prendre une hypothèque en compensation de l'aide financière que nous apportons aux propriétaires et de la plus-value qui en résulte pour l'édifice.

MM. Deschamps et de Ségogne insistent sur l'intérêt que présente le château de Nedde situé dans une région peu riche en monuments de ce genre.

La Commission, après délibération, donne un avis favorable au classement de ce château. Les travaux devront être limités à la stricte consolidation du château.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/71

Côte-d'Or - Commarin - château

Rapporteur : M. Dupont

Le château de Commarin entouré d'eaux vives et d'un très beau parc se compose de trois corps de logis à angle droit qui se terminent sur la cour d'honneur par deux tours. Celles-ci datent, comme la chapelle du XVIe siècle ; au début du XVIIe siècle. Charles de Vienne rebâtit l'aile droite du château, son petit-fils reconstruisit au début du XVIIIe la façade sud et toute l'aile gauche ainsi que le bâtiment qui relie la tour de l'est à la grande écurie.

M. Dupont propose le classement du château, des douves, des communes, du parc. Il estime qu'il n'y a pas lieu de classer l'allée d'arbres qui mène au château, car les arbres en question dépérissent actuellement et la propriétaire sera certainement obligée de les abattre prochainement. De plus l'on peut faire confiance à Madame de Voguë qui entretient parfaitement son château et veillera sûrement à ce que cette allée soit remise en état.

M. Herpe propose de classer le sol de l'allée ce qui éventuellement nous donnerait le droit d'intervenir.

La Commission donne un avis favorable au classement du château, des douves, des communs, du parc et du sol de l'allée.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/72

Seine - Paris - Hôtel de Clermont - 69 rue de Varenne

L'hôtel de Clermont sis à Paris, 69 rue de Varenne, qui date du XVIIIe siècle est actuellement affecté au Haut-commissariat à l'Energie atomique.

M. Dautry, administrateur général des services de l'Energie atomique, demande le classement de cet hôtel, mesure qui permettrait d'en sauvegarder le caractère et d'éviter que les réparations nécessités par l'état de certaines parties non classées soient faites de façon qui risquerait d'en déduire l'harmonie.

Madame de Maillé signale que l'hôtel a été très restauré et que les parties anciennes se limitent à la façade sur jardin et la décoration de la salle à manger.

M. Paquet estime que nous ne pouvons classer les parties de l'édifice qui ne présente pas d'intérêt au point de vue de l'histoire ou de l'art et qu'en prononçant le classement d'ensemble de cet édifice nous risquons de créer un précédent dangereux.

M. de Ségogne fait remarquer que cet hôtel, s'il n'est pas très intéressant par lui-même joue un rôle important dans le quartier et qu'il serait désastreux de le voir subir des transformations fâcheuses. A son avis, il est nécessaire de profiter de l'occasion qui se présente et qui fait que c'est l'affectataire lui-même qui demande le classement. Rien ne nous 80/15/033/73 assure qui M. Dautry est appelé à cesser ses fonctions, le nouvel administrateur n'envisagerait pas d'établir de nouvelles constructions de nature à dénaturer non seulement le caractère de l'hôtel mais également l'aspect de cette rue qu'il importe de sauvegarder. A ce moment là, si nous voulons classer, nous serons obligé de payer une indemnité très lourde.

M. Lestel suggère de ne classer que la façade ancienne et le sol de l'ensemble de la propriété, immeuble et jardin.

M. Paul Léon serait également partisan de cette clôture.

M. Perchet fait observer que classer la totalité du terrain pour assurer la protection de la façade ancienne pourrait paraître un artifice de notre part sur la nature duquel personne ne se tromperait. A son avis, il serait peut-être préférable, si la Commission en juge ainsi, de prononcer le classement d'ensemble de l'hôtel et du jardin, et de préciser que nous voulons protéger de cette façon non seulement les parties anciennes même, mais aussi leur cadre qui joue particulièrement dans le présent un rôle très important.

La Commission, après délibération se range à l'avis émis par M. le directeur. Elle propose le classement de l'ensemble de l'hôtel de Clermont (façades et toitures et décoration de la salle à manger) ainsi que du jardin, mesure qui permettra d'assurer la sauvegarde des parties anciennes du monument, la conservation de son cadre et la possibilité de s'opposer à l'édification des constructions nouvelles de nature à nuire à l'aspect du quartier.

La Commission, d'autre part, émet le voeu qu'une meilleure protection soit envisagée à l'égard de l'hôtel voisin en vue de sauvegarder de ce quartier.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/74

Ille-et-Vilaine - Saint-Malo - prison

Rapporteur : M. Huignard.

Les services de l'urbanisme demandent l'autorisation de démolir la prison de Saint-Malo qui gène considérablement l'aménagement de ce quartier.

M. Paquet fait remarquer que cet édifice au point de vue architectural n'a pas une très grande valeur mais qu'il présente un intérêt certain du point de vue pittoresque. C'est de plus l'une des premières prisons construites spécialement à cet usage. Cependant nous devons nous rendre compte que la Ville de Saint-Malo a besoin de tous les espaces libres pour pouvoir loger ses habitants aussi serait-il peut-être souhaitable de ne pas nous montrer trop intransigeants en cette affaire.

M. Huignard ajoute que si nous autorisons cette démolition nous pourrons obtenir que les immeubles construits sur le front de mer pourront être réduits d'un étage, ce qui serait une amélioration considérable.

La Commission, après délibération estime qu'il y a lieu de rayer la prison de Saint-Malo de la liste des monuments inscrits sur l'Inventaire supplémentaire.

Il conviendrait de faire faire des relevés de l'édifice et d'établir une documentation photographique complète avant la démolition.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/75

Eure - Thibouville - église

Rapporteur : M. Huignard.

La Commission, avant de statuer sur la proposition de déclassement qui lui est présentée, demande qu'une documentation soit établie sur l'intérieur de l'édifice qui aurait un certain intérêt ; cette documentation devra comprendre des renseignements archéologiques et des photographies.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/76

Seine - Paris - 51, 53 rue Saint-Louis

Rapporteur : M. Paquet.

La Commission donne un avis favorable au classement de la porte d'entrée sur rue de l'hôtel Chenizot à Paris ainsi que de l'étage qui la surmonte dont le balcon et le fronton sont très intéressants. Le classement devra comprendre également l'escalier et sa rampe.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/77

Loiret - Malesherbes - château

Rapporteur : M. Herpe.

Parmi les bâtiments qui composent le château de Malesherbes, il faut mentionner outre le château proprement dit qui a été abominablement ravalé, le bâtiment des grands greniers dont la tour édifiée au milieu de la façade a du caractère et le pavillon du gardien.

Toutefois, M. Herpe estime que ces bâtiments ne présentent pas un intérêt suffisant pour être classés et propose d'inscrire sur l'Inventaire supplémentaire :

- les façades et les toitures du grand grenier

- la façade sur le parc et la toiture du pavillon du gardien

- la façade et la toiture sur la vallée du château ; il y aurait lieu également d'inscrire sur l'inventaire des Sites le parc du château.

La Commission approuve les propositions de son rapporteur.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/78

Oise - Courteuil - Calvaire de l'abbé Prévost

Rapporteur : M. Herpe.

La Commission, conformément aux conclusions de son rapporteur, donne un avis favorable au classement du calvaire de l'abbé Prévost sis à Courteuil.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/79

Oise - Senlis - ancien Quartier-général du maréchal Foch

Rapporteur : M. Herpe.

L'hôtel de Mme Labouret à Senlis a été occupé à la fin de l'année 1918 par l'État-Major du maréchal Foch. Cet hôtel ne présente aucun intérêt artistique et ne retient l'attention que pour le souvenir de cette occupation.

La Commission estime qu'il n'y a pas lieu d'envisager le classement de cet hôtel ni même les salons qui ont été utilisés par le Maréchal et sa suite mais seulement de faire apposer une plaque sur la façade qui rappellerait que c'est de cet immeuble que le maréchal Foch est parti le 11 novembre 1918 pour recevoir en forêt de Compiègne la capitulation allemande.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/80

Oise - Senlis - 23 rue de Beauvais

Rapporteur : M. Herpe.

M. Herpe propose le classement du portail d'entrée de l'immeuble sis 23 rue de Beauvais à Senlis.

La Commission donne un avis favorable au classement de ce portail et demande qu'une étude soit faite en vue de la protection de l'ensemble de l'hôtel. Il conviendrait également de faire le recensement de tous les vieux hôtels de cette ville résidentielle.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/81

Morbihan - Saint-Caradec-Trégomel - Ossuaire et calvaire

Rapporteur : M. Huignard.

La Commission, conformément aux conclusions de son rapporteur, donne un avis favorable au classement de l'ossuaire et du calvaire de Saint-Caradec Trégomel.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/82

Ardèche - Saint-Jean-de-Muzols - église

Rapporteur : M. Chauvel.

L'église de Saint-Jean de Muzols se compose d'une nef unique charpentée et d'une abside semi-circulaire voûtée en cul-de-four.

M. Vallery-Radot souligne l'intérêt que présente ce petit édifice ; sa façade et ses fenêtres géminées tréflées montrent qu'il s'est trouvé sous l'influence de l'architecture romane du Velay. C'est un témoin de tout un style qu'il importe de sauvegarder. A l'intérieur l'arcature pleine qui fait partie du style de la région retombe sur des chapiteaux frustes d'aspect mais très intéressants.

La Commission avant de prendre une décision demande que l'architecte en chef fasse une estimation de la dépense nécessaire pour assurer la conservation de cet édifice. Des photographies plus précises de l'extérieur et de l'intérieur devront nous être communiquées.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/83

Dordogne - Sainte-Trie - abbaye de Dalon

Rapporteur : M. Chauvel.

Les restes de l'abbaye de Dalon se composent d'un corps de logis du 17è, de deux chapelles paraissant remonter au XIIIe siècle et situées à la suite du corps de logis, des restes d'ne chapelle au nord dont les parties sculptées sont très intéressantes, et d'n pigeonnier.

M. Chauvel propose l'inscription à l'Inventaire supplémentaire

1) du corps de logis et de la salle voûtée dite salle capitulaire

2) du pigeonnier

il propose d'autre part le classement comme ruines :

-1 des restes des chapelles situées à la suite du corps de logis

-2 des restes de la chapelle située au nord.

La Commission approuve les conclusions de son rapporteur.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/84

Savoie - Chambéry - chapelle du lycée de garçons

Rapporteur : M. Chauvel.

La façade de la chapelle du lycée de garçons à Chambéry a été édifiée en 1726. M. Chauvel en propose le classement.

La Commission donne un avis favorable au classement proposé.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/85

Savoie - Chamousset - église

Rapporteur : M. Chauvel.

L'église de Chamousset est construite sur plan tréflé sur un carré central, couvert d'une voûte d'arêtes, s'ouvrent 4 chapelles semi-circulaires avec voûtes en cul-de-four dans lesquelles des pénétrations permettent aux baies de se développer.

M. Vallery-Radot souligne l'intérêt que présente cette église témoin de l'influence italienne dans cette région.

La Commission donne un avis favorable au classement.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/86

Savoie - Marthod - portail de l'église

Rapporteur : M. Chauvel.

L'église de Marthod construite au XVIIIe siècle a conservé un portail qui paraît remonter au XIIe siècle.

M. Chauvel, dans son rapport, fait remarquer que les éléments architecturaux de cette époque sont rares dans la région et qu'il serait souhaitable de prononcer le classement de ce portail.

La Commission, conformément aux conclusions de son rapporteur, donne un avis favorable au classement.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/87

Savoie - Montmélian - Mairie

Rapporteur : M. Chauvel.

La plus grande partie de la mairie de Monmélian est de construction moderne ou a été fortement remaniée si bien qu'il ne reste que les deux façades sur cour et un escalier à vis logé dans une cage sensiblement carrée.

La Commission estime que ces éléments ne présentent pas un intérêt suffisant pour être classés et propose que les deux façades sur cour et l'escalier soient inscrits sur l'Inventaire supplémentaire.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/88

Charente-maritime - Villars-les-Bois - église

Rapporteur : M. Trouvelot.

Le choeur de l'église de Villars les Bois est classé. La Municipalité demande que cette mesure soit étendue à la nef et fait connaître qu'elle est décidée à faire un gros effort financier pour arriver à fournir une participation de 50% à la dépense qu'entraînerait la restauration de cette partie de l'édifice.

La Commission, conformément aux conclusions de son rapporteur, donne un avis favorable au classement de la nef de cette église.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/89

Indre-et-Loire - Beaulieu-lès-Loches - église

Rapporteur : M. Trouvelot.

L'ancienne église paroissiale de Beaulieu les Loches est un édifice très intéressant, possédant un beau clocher, une nef couverte de voûtes angevines et qui n'a pas subi de restaurations fâcheuses.

M. Vallery-Radot fait connaître que le congrès de la Société française d'archéologie a visité l'année dernière cette église et en a souligné tout l'intérêt ; à son avis il serait très souhaitable d'en prononcer le classement.

La Commission unanime donne un avis favorable au classement.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/90

Indre-et-Loire - Sonzay - Château de La Motte-Sonzay

Rapporteur : M. Trouvelot.

La Commission, conformément aux conclusions de son rapporteur, donne un avis favorable au classement de ce château.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/91

Deux-Sèvres - Parthenay - Le Marchioux

Rapporteur : M. Trouvelot.

Construite vers 1800, la propriété du Marchioux à Parthenay est un hôtel particulier ou plutôt une demeure bourgeoise entre cour et jardin. La construction est sobre, pas de luxe à l'extérieur, d'une apparence discrète comme un presbytère ou une maison de notaire de belles proportions.

La Commission, après examen des photographies estime que cet édifice ne présente pas un intérêt suffisant pour être classé et propose que celui-ci soit maintenu sur l'Inventaire supplémentaire.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/92

Dordogne - Fleurac - église

Rapporteur : M. Jean-Pierre Paquet

La Commission, avant de donner son avis sur la proposition de classement qui lui est soumise demande que des renseignements complémentaires lui soient communiqués : photographies de l'intérieur de l'église ; plan ; étude archéologique.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/93

Haute Loire - Le Puy-en-Velay - Chapelle capitulaire

Rapporteur : M. Jean-Pierre Paquet

La salle capitulaire au Puy est un fort joli morceau d'architecture aux voûtes élégantes retombant sur deux points d'appui fort élancés.

d'importants travaux sont en cours pour assainir l'ensemble de l'édifice et la salle capitulaire périodiquement inondée en bénéficiera au premier chef.

La Commission, conformément aux conclusions de son rapporteur, donne un avis favorable au classement.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/94

Aude - Villalier - Tombeau de Barbès

Rapporteur : M. Chauvel.

Dans sa séance du 30 juillet dernier, la Commission a émis le voeu que le tombeau d'Armand Barbès soit classé parmi les Monuments historiques.

La propriétaire refuse de donner son adhésion au classement.

La Commission estime qu'il y a lieu de poursuivre le classement d'office de ce monument.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/95

Seine-et-Oise - Rambouillet - Laiterie de Marie-Antoinette

Rapporteur : M. Verrier.

M. Démaret, architecte en chef des Bâtiments civils, demande l'autorisation de faire une exposition de dessins anciens dans l'antichambre précédant le salon du Roi à la laiterie de la Reine dans le domaine national de Rambouillet.

M. Verrier pense que cette autorisation peut être accordée. Il signale d'autre part qu'il existait autrefois dans la laiterie de petits bas-reliefs représentant les différents travaux de la laiterie, des tableaux de chasse, etc. Ces bas-reliefs se trouvent actuellement en Angleterre. Il y a quelques années les musées nationaux avaient reçu l'offre de racheter des morceaux d'architecture ; il y aurait intérêt, souligne M. Verrier, à ce que des négociations soient à nouveau entamées avec le propriétaire afin de récupérer ces bas reliefs et les remettre à leur emplacement primitif.

Le comité [sic] approuve les conclusions de son rapporteur. M. Démaret est autorisé à faire l'exposition des dessins anciens qu'il propose à condition toutefois que M. Dupont soit associé à l'opération. Le programme proposé par M. Verrier reçoit une approbation de principe et devra être réalisé selon nos disponibilités financières. Des négociations devront être entamées dès que possible avec le propriétaire anglais intéressé en vue du rachat des bas-reliefs signalés.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/96

29 juillet 1949
M. le président de la section de l'Intérieur au Conseil d'État, Rabut, Inspecteur général des Ponts-et-Chaussées, Herpe, Inspecteur général des Monuments historiques, Huignard, idem, Verdier, idem, Verrier, idem, Trouvelot, adjoint à l'inspection générale des Monuments historiques, Bray, idem, 80/15/033/97 Chauvel, idem, Prieur, idem, Jean-Pierre Paquet, idem, Bitterlin, Inspecteur général des Bâtiments civils, Dupont, Inspecteur principal des Monuments historiques, G. Faure, Inspecteur général honoraire des Monuments historiques, 80/15/033/98 Lavedan, professeur à la Faculté des lettres de Paris, Paul Léon, directeur général honoraire des Beaux-arts, membre de l'Institut, Vallery-Radot, conservateur du département des Estampes à la Bibliothèque nationale, Sorlin, chef du bureau des travaux et classements. 80/15/033/99
Vaucluse - Avignon - Immeuble boulevard Raspail

Rapporteur : M. Verdier.

Etant donné les difficultés auxquelles se heurtent les services chargés du relogement des sinistrés en Avignon, l'administration avait décidé de renoncer provisoirement à poursuivre l'exécution de l'opération qui avait été décidée en ce qui concerne le dérasement des quatre étages supérieurs de l'immeuble sis boulevard Raspail à proximité des remparts.

Le M.R.U. [ministère de la reconstruction et de l'urbanisme]- demande aujourd'hui que l'administration renonce définitivement au dérasement en question.

M. Bollaert estime qu'il faut se montrer dans le cas de l'espèce extrêmement ferme et qu'il faut maintenir notre décision dont la réalisation devra intervenir dès que les circonstances le permettront. Il est indispensable surtout en Avignon où l'on constate une indifférence générale à l'égard des monuments d'être très énergiques et de protester véhémentement contre le maintien de ces étages.

La Commission unanime partage le point de vue de M. Bollaert et estime qu'il y a lieu de refuser la demande présentée.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/100

Gard - Aigues-Mortes - abords des remparts

Rapporteur : M. Chauvel.

La cave coopérative qui a été construite contre notre gré près de remparts d'Aigues-Mortes nuit considérable à l'aspect de ces fortifications.

Or l'administration vient d'être saisie d'une demande tendant à obtenir l'agrandissement de ladite cave.

Le rapporteur estime qu'il y a lieu de donner un avis nettement défavorable à cette demande ; il conviendrait d'essayer de réparer l'erreur commise et non de l'aggraver par une nouvelle autorisation d'agrandissement. Il signale cependant que cette question risque d'entrainer beaucoup de difficultés en raison des intérêts importants qui sont engagés dans cette affaire mais qu'il importe absolument de se montrer très ferme.

La Commission approuve entièrement les conclusions de son rapporteur et estime qu'il y a lieu d'interdire tout agrandissement de cette cave. M. Floutier devra étudier sur place cette question et nous fournir les renseignements demandés par M. Chauvel dans son rapport.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/101

Oise - Compiègne - abords du domaine national

Rapporteur : M. Bitterlin.

M. Legendre, député-maire de Compiègne sollicite l'autorisation de faire édifier un bassin de natation avec bains-douches au bord de l'Oise entre cette rivière et le canal aux Glaces.

M. Bitterlin dans son rapport estime que l'installation projetée notamment en ce qui concerne les tribunes nuirait considérablement à l'aspect des abords du domaine et compromettra gravement la vue que l'on a de la terrasse nord des remparts.

La Commission, unanime, partage l'avis émis par son rapporteur. Il y a lieu de refuser l'autorisation demandée et d'inviter la Municipalité à rechercher un autre emplacement pour l'installation envisagée.

L'assemblée émet le voeu qu'une nouvelle intervention soit faite auprès de la ville en vue de l'aménagement du canal aux Glaces que la Municipalité s'était engagée à réaliser suivant le programme établi par M. Bitterlin.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/102

Seine-et-Oise - Chambourcy - Désert de Retz

Rapporteur : M. Herpe.

Des constructions qui s'élevaient dans le "Désert de Retz" ; il ne reste plus que le pavillon chinois presque totalement en ruines et un bâtiment d'habitation très curieux ayant extérieurement l'apparence d'une base de colonne cannelée de dimensions colossales ainsi que ses dépendances.

M. Herpe, dans son rapport, souligne l'intérêt qui s'attache à ce que des mesures urgentes soient prises pour sauver ce qui peut encore l'être de ces bâtiments.

En ce qui concerne le pavillon chinois, il semble que rien ne puisse être envisagé pour empêcher sa ruine ; construit entièrement en bois, mais ruiné par des infiltrations d'eau que l'on n'a pas su aveugler, il est actuellement à la veille d'un écroulement. Avant sa ruine complète il conviendrait de faire faire des photographies et un relevé de ce bâtiment et de demander à l'administration des musées de faire déposer et mettre à l'abri les motifs décoratifs les plus intéressants.

Le bâtiment dit "la colonne" peut être sauvée mais les mesures de consolidation les plus urgentes nécessiteront une dépense d'environ deux millions, outre la dépense assez minime et qui doit être faite immédiatement pour réviser le vitrage qui éclaire et protège l'escalier central.

M. Lavedan, qu'appuie M. Verrier, souligne l'intérêt de ce parc à fabriques dont nous n'avons plus aujourd'hui que des exemples très rares et pense qu'il faut faire un effort particulier pour le sauver.

Le propriétaire se désintéressant complètement de son domaine la question se pose de savoir si l'on doit engager une telle somme sans participation et être amenés dans la suite à ouvrir de nouveaux crédits très importants pour la remise en état plus complète et pour l'entretien du monument.

La Commission, à l'unanimité estime que l'on doit sauver ce parc. Elle donne un avis favorable à l'ouverture d'un crédit de deux millions pour la consolidation de "la colonne" et demande que le vitrage du monument soit immédiatement exécuté sur les crédits d'entretien. Devant la carence du propriétaire actuel, il conviendrait que 80/15/033/103 l'administration étudie la possibilité d'envisager une expropriation. Si cela était possible, il y aurait lieu de rechercher une affectation à ce domaine, actuellement laissé à l'abandon. Sur ce point la Commission prend note de la suggestion faite par M. de Villenoisy et tendant à l'installation d'un lycée divisé en petits pavillons qui seraient construits à différents emplacements dans le parc et de façon à ne pas détruire le parti général de celui-ci.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/104

Yonne - Tanlay - Château

Rapporteur : M. Herpe.

Poursuivant le programme de restauration du château de Tanlay, M. Trouvelot présente un devis se montant à 11 millions environ et concernant des travaux extrêmement urgents et absolument indispensables pour empêcher autant que possible la ruine de l'édifice.

M. Sorlin signale que le propriétaire vient de s'engager à verser 450 000 Francs par an de participation aux travaux de sauvetage de son château ce qui représentante environ le dixième de la dépense qu'il faudra engager pour que la sauvegarde du monument soit assurée.

La Commission estime qu'étant donné la valeur exceptionnelle de cet édifice d'intérêt national nous devons poursuivre notre effort et autoriser ce nouveau devis.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/105

Pyrénées-Orientales - Perpignan - ancienne église des Carmes

Rapporteur : M. Chauvel.

La chapelle des Carmes à Perpignan est un édifice de même conception que l'ancienne église Lamourguié à Narbonne. Ce sont les deux seuls exemples qui subsistent en France.

La Commission, en 1947, avait estimé qu'il n'y avait pas lieu de procéder à la restauration de ce monument très endommagé par un incendie pendant la guerre.

M. Chauvel venant récemment de faire une visite sur place a constaté que les murs de l'édifice étaient encore très solides et qu'il restait tous les éléments importants pour restaurer cette église. Il demande que la Commission veuille bien reconsidérer la question et propose pour sa part que soit entreprise dès maintenant la consolidation des parties subsistantes.

M. Verrier souligne l'intérêt que présente cette église qui est un exemple rare d'architecture méridionale complète. Sa remise en état ne présentant pas de difficultés techniques particulières puisque nous conservons encore les éléments importants, il serait très souhaitable de reconstruire les parties détruites.

L'affectation du monument pose un problème délicat. La chapelle est actuellement propriété du ministère de la Guerre, qui l'utilisait comme dépôt.

M. Verdier pense qu'il conviendrait de demander à la Guerre d'abandonner cet édifice et de le céder à la Ville.

M. Verrier signale qu'en ce cas l'on pourrait installer dans cette église un musée où seraient réunis tous les objets d'art religieux, notamment des retables, qui se trouvent dans de nombreuses petites chapelles de la montagne et que nous ne pouvons pas entretenir.

La Commission, après examen des photographies estime qu'il y a lieu de revenir sur la décision prise antérieurement et donne un avis favorable à la restauration de cet édifice. Le devis présenté par M. Stym-Popper est approuvé ; des négociations devront être entamées en vue d'une cession par la Guerre de ce monument.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/106

Seine-maritime - Rouen - Halle aux Toiles

Rapporteur : M. Chauvel.

Seule la façade nord du bâtiment de la halle aux toiles à Rouen a été sauvée du désastre. Encore est-elle très endommagée et son parement intérieur est calciné ; cependant elle subsiste et forme en arrière de la Fierté une "toile de fond" qu'il faut absolument conserver.

M. Chauvel présente aujourd'hui un projet de façade établi par M. Jullien.

Il donne un avis favorable à la réalisation de ce projet sous réserve d'une étude plus poussée du détail.

Le montant de la dépense serait d'environ 18 millions qui pourraient être répartis sur deux annuités.

La Commission, après examen du projet en question, approuve les conclusions de son rapporteur.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/107

Mayenne - Saint-Quentin - Château de Mortiers-Crolles

Rapporteur : M. Trouvelot.

En juin 1948 la Commission avait donné un avis favorable à l'exécution des travaux de restauration du château de Mortiers-Crolles même sans participation du propriétaire en raison de l'intérêt exceptionnel de cet édifice.

L'assemblée est saisie aujourd'hui d'un 1er programme de travaux se montant à 3 millions et demi environ et intéressant la restauration des toitures du pavillon d'entrée, la réparation sommaire des maçonneries, la réfection des lucarnes et parties de maçonnerie dégradées.

La Commission après avoir entendu le rapport de M. Trouvelot estime qu'il y a lieu d'approuver le devis présenté. Etant donné qu'il est impossible d'obtenir une participation du propriétaire, l'assemblée émet le voeu qu'une subvention soit demandée à la Caisse des Monuments historiques.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/108

Gironde - La Brède - château

Rapporteur : M. Huignard.

Si le château de La Brède a subi au cours des siècles d'importantes modifications, le plus souvent regrettables, il n'en présente pas moins, de par sa situation et sa masse imposante, un intérêt certain.

La Commission, conformément aux conclusions de son rapporteur, donne un avis favorable au classement des façades et toitures du château, à l'intérieur de la chambre de Montesquieu, du salon et de la bibliothèque, enfin du châtelet, des douves et du parc.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/109

Hérault - Castries - château

Rapporteur : M. Chauvel.

Le château de Castries est une vaste construction assez intéressante, mais déparée par une couverture en tuiles mécaniques établie au cours de la restauration effectuée au XIXe siècle. L'édifice est entouré d'un très beau parc bien entretenu.

Un aqueduc construit au XVIIe siècle sur les plans de l'ingénieur Riquet alimente encore aujourd'hui en eau le château et le parc.

C'est une oeuvre importante et digne d'intérêt.

M. Chauvel propose l'inscription à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques du château et du parc et le classement de l'aqueduc.

La Commission approuve les conclusions de son rapporteur.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/110

Hérault - Loupian - église

Rapporteur : M. Chauvel.

L'église de Loupion offre les caractéristiques des croisées d'ogives, profils, chapiteaux et bases du XIVe siècle. C'est un édifice très intéressant qui mérite d'être conservé ; la réparation des dommages qu'il a subis pendant la guerre entraînera une dépense d'environ 12 millions.

La Commission, après avoir entendu le rapport de M. Chauvel, donne un avis favorable au classement de cet édifice.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/111

Nord - Lille - église Saint-André

Rapporteur : M. Herpe.

La construction de cet édifice commencée en 1701, interrompue par les guerres de la succession d'Espagne et celle de 1740, ne fut terminée qu'en 1758. Tout l'édifice est bien construit, ses proportions sont bonnes et il a un beau caractère.

La Commission, conformément aux conclusions de son rapporteur, donne un avis favorable au classement de cette église.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/112

Aude - Montbrun-des-Corbières - église

Rapporteur : M. Chauvel.

Cet édifice très simple mais ayant beaucoup de caractère présente un intérêt certain ; malheureusement il se trouve en assez mauvais état et une dépense de plus de 500.000 Francs sera nécessaire pour exécuter les travaux les plus urgents.

La Commission, suivant l'avis émis précédemment par le Comité, donne un avis de principe favorable au classement sous réserve que la Municipalité consente à verser 50% de la dépense qu'entraînera la restauration du monument et qu'elle s'engage à fournir chaque année un fonds de concours pour l'entretien de l'édifice.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/113

Aude - Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse - porche de l'église

Rapporteur : M. Chauvel.

La Commission, conformément aux conclusions de son rapporteur, donne un avis favorable au classement du porche de l'église de Saint-Laurent de la Cabrerisse.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/114

Aude - Padern - vieux pont sur le Torgan

Rapporteur : M. Chauvel.

La Commission, conformément aux conclusions de son rapporteur, donne un avis favorable au classement du vieux pont sur le Torgan à Padern.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/115

Bouches-du-Rhône - Barbentane - château

Rapporteur : M. Chauvel.

M. Chauvel propose le classement du château de Barbentane de son parc y compris les plantations et les éléments d'architecture et de sculpture qui le décorent et des bâtiments composant la basse-cour.

La Commission, après examen des photographies présentées, approuve les conclusions de son rapporteur. Elle émet d'autre part le voeu que le mobilier et la décoration intérieure du château fassent l'objet d'une étude particulière en vue de leur classement éventuel parmi les objets mobiliers.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/116

Seine-maritime - Harfleur - le Prieuré

Rapporteur : M. Chauvel.

Le Prieuré d'Harfleur présente un intérêt certain ; malheureusement il se trouve en très mauvais état et sa restauration entraînera une dépense importante.

La Commission donne un avis de principe favorable au classement de cet édifice sous réserve que soient versés des fonds de concours locaux.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/117

Indre-et-Loire - Tours - Tour, sise 8 rue Baleschoux

Rapporteur : M. Trouvelot.

De l'ancienne enceinte de la Martinopole à Tours, subsistent des vestiges englobés avant-guerre dans des constructions qui furent détruites pendant la guerre. Ces vestiges très défigurés ont perdu toute valeur artistique ; seul subsiste l'intérêt archéologique qui s'attache à une partie d'enceinte fortifiée d'une ville du haut Moyen Âge.

Les milieux archéologiques souhaitent vivement le classement de ces restes mais les services du remembrement sont opposés à cette mesure car les vestiges en question gênent considérablement la construction des maisons neuves à cet endroit.

Pour permettre de conserver quelques éléments de cette enceinte, M. Trouvelot propose le classement de la Tour A du plan située au milieu des jardins de l'îlot S, et la partie du mur hors l'alignement postérieur des maisons dans l'îlot U.

M. Verrier insiste sur l'intérêt archéologique de ces restes et pense que c'est notre rôle de manifester notre désir de les conserver.

La Commission, après délibération, approuve les conclusions de M. Trouvelot.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/118

Indre-et-Loire - Tours - Maison sise place du Grand-Marché

Rapporteur : M. Trouvelot.

Cette maison, la mieux conservée et la plus intéressante du groupe d'immeubles anciens formant le fond de la place du Grand Marché, est inscrite sur l'Inventaire. Son classement est demandé en vue de garder à la ville de Tours un fond de place conservant son caractère ancien et fort pittoresque.

La Commission, conformément aux conclusions de son rapporteur, donne un avis favorable au classement de cette maison.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/119

Indre-et-Loire - Courcelles - Château de Chantilly

Rapporteur : M. Trouvelot.

La Commission, conformément aux conclusions de son rapporteur estime qu'il y a lieu d'inscrire sur l'Inventaire supplémentaire les façades et les toitures du château de Chantilly et de classer le plafond peint des salles du rez-de-chaussée.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/120

Maine-et-Loire - Durtal - Porte de Véron

Rapporteur : M. Trouvelot.

La Commission, conformément aux conclusions de son rapporteur, donne un avis favorable au classement de la Porte de Véron à Durtal.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/121

Corrèze - Collonges - Maison du XVIe siècle

La maison de la Sirène à Collonges bien que d'aspect modeste est par sa situation dans le village l'une de celles qui présente le plus d'intérêt.

La Commission, conformément aux conclusions de son rapporteur, donne un avis favorable au classement de cette maison.

L'assemblée émet le voeu qu'une protection générale du village de Collonges soit étudiée.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/122

Dordogne - Belvès - église Notre-Dame de Moncucq

Rapporteur : M. Jean-Pierre Paquet

M. Jean-Pierre Paquet, dans le rapport qu'il a établi sur l'église Notre-Dame de Moncuq à Belvès fait remarquer que l'intérêt principal de cet édifice réside dans ses façades extérieures. Tout en reconnaissant que l'église présente un caractère de pittoresque qui ne manque pas de retenir l'attention, il constate cependant que son intérêt archéologique est des plus modeste.

La Commission, après examen des photographies présentées estime que l'église de Moncuq ne présente pas un intérêt suffisant pour justifier une mesure de classement et pense que l'inscription sur l'Inventaire supplémentaire est une protection suffisante.

L'assemblée toutefois appelle l'attention sur la chaire à prêcher qui se trouve à l'intérieur du monument et qui est très intéressante elle émet le voeu que celle-ci fasse l'objet d'un classement parmi les objets mobiliers.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/123

Dordogne - Fleurac - église

Rapporteur : M. Jean-Pierre Paquet

La Commission examine les documents complémentaires qui ont été demandés à l'architecte en chef en vue d'une protection éventuelle de l'église de Fleurac.

L'intérêt de cet édifice réside uniquement dans sa silhouette extérieure.

L'assemblée, après discussion estime qu'il nous est impossible d'étendre l'effet des mesures de protection dont nous disposons aux édifices dont le seul intérêt est de cette nature et ne donne pas un avis favorable au classement de l'église de Fleurac.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/124

Dordogne - Villars - abbaye de Boschaud

Rapporteur : M. Jean-Pierre Paquet.

Les ruines qui subsistent de l'ancienne abbaye de Boschaud comprennent les vestiges de l'église du XIIe siècle et ceux du bâtiment oriental du cloître de la même époque.

La Commission, conformément aux conclusions de son rapporteur, donne un avis favorable au classement comme ruine des restes de l'abbaye de Boschaud.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/125

28 octobre 1949
Acomptes d'honoraires demandés par M. Donzet

La réalisation d'un certain nombre de projets établis par M. Donzet ne pouvant être entreprise que dans un délai assez important, cet architecte en chef présente une demande en vue de l'octroi d'acomptes d'honoraires sur les devis suivants approuvés par le comité :

Allier : Souvigny : église, devis n°1.594/47 de 4.584.034 à 11/2% -68.760 Francs

Ain : Nantua : église, devis n°221.049 de 5.189.465 Francs à 11/2% - 77.840 Francs

Total : 146.600 Francs

La Commission estime qu'il y a lieu de donner une suite favorable à la demande présentée.

Pour extrait conforme - la secrétaire. 80/15/033/126

Communication de M. le directeur sur les perspectives financières du service, pour l'année 1950

Après l'exposé de M. Perchet dont ci-joint copie, sur la situation financière du service et sur les conséquences qu'elle entraîne, la discussion s'ouvre sur les diverses propositions présentées par M. le directeur.

M. Gasquet demande tout d'abord s'il est possible d'espérer une aide de l'Unesco.

M. Verrier, représentant de la France dans cet organisme rend compte des travaux des dernières conférences : la création d'un comité analogue à celui qui a été créé pour les musées a été décidée. On a de plus arrêté le principe de la création d'un fonds international mais son fonctionnement ne peut être immédiat. Il n'est pas question pour le moment d'avoir la possibilité de demander à l'Unesco une somme annuelle qui nous permettrait d'augmenter nos dispositions budgétaires ; ce fonds d'ailleurs ne pourra être utilisé que pour la conservation d'un monument d'intérêt vraiment mondial.

M. de Ségogne estime que l'aggravation de notre situation financière exige que nous reprenions en considération les mesures qui avaient été proposées :

- reprise du projet de loi sur les dépenses obligatoires des communes

- programme d'affectation ; un recensement très sérieux doit être fait

- réforme fiscale qui permettrait un dégrèvement fiscal des propriétaires.

M. Perchet fait connaître où en est l'étude de ces différentes propositions :

- pour la participation des communes, un projet de loi a été déposé et il semble qu'il pourra être adopté sans trop de difficultés

- pour la participation des propriétaires privés, un projet de loi a été soumis à la Chancellerie qui est en principe d'accord ; l'on peut penser que cette affaire évoluera favorablement

- pour les questions fiscales, nous intervenons auprès des Finances pour les cas particuliers qui nous sont signalés et nous obtenons en général de bons résultats mais il semble difficile d'obtenir une décision générale

- en ce qui concerne l'affectation des monuments nous avons adressé des circulaires aux préfets, aux administrations et aux collectivités 80/15/033/127 locales ; nous devons poursuivre notre action en ce en adoptant un système plus rigoureux.

M. Vallery-Radot signale qu'à partir de 1950 les propriétaires d'immeubles de rapport devront affecter 15% de leurs revenus à l'entretien de leur immeuble. Peut-être pourrions-nous obtenir des Finances que les propriétaires d'immeubles classés soient dégrevés de 15% du montant de leurs impôts et que la somme représentant les dits 15% soit obligatoirement versée pour les travaux de restauration de leur édifice.

M. Perchet prend la meilleure note de cette proposition qui devra faire l'objet d'une étude particulière.

En ce qui concerne les dommages de guerre, la Commission est d'accord pour que les édifices dits fonctionnels fassent l'objet des restaurations le plus rapidement possible ; la répartition des crédits devra être effectuée en tenant compte de ce facteur.

Enfin la repose des vitraux et la clôture des édifices religieux devra également faire partie des travaux devant être exécutés en priorité.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/128

Seine-et-Marne - Coulommiers - église Saint-Denis

Rapporteur : M. Herpe.

Une nouvelle église ayant été édifiée, l'église Saint-Denis de Coulommiers est devenue sans emploi. La Municipalité a toujours refusé de donner son adhésion au classement et le classement a du être prononcé d'office par décret en Conseil d'État le 28 décembre 1926. Depuis lors toutes les municipalités qui se sont succédées ont demandé la démolition du monument.

Une fois de plus la Municipalité demande aujourd'hui le déclassement de l'église et sa démolition ; le motif invoqué est le même que précédemment c'est-à-dire la difficulté de la circulation sur le côté sud de l'édifice. La délégation qui s'est rendue sur place a reconnu l'intérêt que présente l'église et a estimé qu'il y avait lieu de maintenir notre position, c'est-à-dire refuser la démolition. M. Herpe toutefois signale que des travaux assez importants sont à entreprendre et qu'évidemment nous ne pouvons attendre aucun fonds de concours de la Municipalité.

M. Perchet pose la question de savoir si l'intérêt de l'église de Coulommiers est suffisant pour que nous prenions à notre charge exclusive les travaux de conservation qui s'imposent.

M. Huisman insiste sur le côté psychologique grave que présente cette affaire ; dans les circonstances actuelles il ne nous sera pas facile de justifier une telle opération surtout contre la volonté de la Municipalité et de la population locale.

M. Paquet souligne l'intérêt certain que présente le monument surtout à l'intérieur et fait remarquer que sa démolition ne résoudra pas le problème d'urbanisme.

M. Perchet pense que nous ne pourrons prendre une décision que lorsque le plan d'urbanisme nous aura été présenté afin d'avoir tous les éléments du problème.

La Commission partage cet avis ; décision ajournée jusqu'à présentation du plan d'urbanisme.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/129

Pyrénées-Orientales - Perpignan - Palais des Rois de Majorque

Rapporteur : M. Chauvel.

M. Stym-Popper vient de rendre compte des récentes décisions intervenues concernant la cession du Palais des Rois de Majorque par l'Autorité militaire.

Deux solutions sont possibles :

- cession au ministère de l'Éducation nationale avec affectation au département

- cession directe du monument par la Guerre au département.

C'est cette dernière solution qui serait maintenant envisagée par le Conseil général.

M. Trouvelot, en l'absence de M. Chauvel, présente le programme d'aménagement et de mise en valeur établi par M. Stym-Popper. Les travaux prévus se décomposent comme suit :

- travaux conservatoires de l'ordre de 40 millions

- travaux d'aménagement de l'ordre de 80 millions (ces chiffres n'ayant qu'une valeur indicative).

Lecture est ensuite donnée des conclusions adoptées par le comité lors de l'examen récent de cette affaire et dont la teneur est la suivante :

- avis favorable à la cession du Palais du département

- l'État restera tout de même propriétaire des locaux réservés à la future agence et la direction de l'Architecture en serait affectataire.

- en ce qui concerne les travaux conservatoires intéressant le clos et le couvert, la participation de l'État serait au maximum de 50%.

- pour les aménagements intérieurs des locaux présentant un intérêt historique ou archéologique, les circonstances actuelles ne nous permettent pas pour le moment de prendre aucun engagement

- les autres aménagements resteront à la charge du département

- en ce qui concerne le montant annuel des crédits que l'État pourra réserver à ces opérations, cette question ne pourra être résolue qu'en fonction de nos disponibilités budgétaires.

La Commission estime qu'il y a lieu d'adopter les propositions faites par le comité.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/130

Eure - Thevray - Tour

Rapporteur : M. Huignard.

La Tour de Thevray est un édifice intéressant qui n'a subi à l'extérieur aucune restauration regrettable et dont les maçonneries en brique et pierre sont bien conservées. Mais les intérieurs présentent un aspect d'abandon lamentable ; d'autre part les toitures sont en très mauvais état et il est indispensable de prévoir à très bref délai leur réfection si l'on veut assurer la conservation du monument.

Malheureusement le propriétaire se désintéresse complètement de cette tour et les demandes de fonds de concours qui lui ont été adressées sont restées sans réponse.

M. Verrier présente les photographies du monument et insiste sur son intérêt ; il serait vraiment regrettable qu'un édifice de cet ordre tombe en ruines à cause de la carence de son propriétaire.

M. Perchet pense qu'il y a lieu de faire une démarche directe auprès de ce propriétaire et une mission spéciale devra être donnée pour cela à l'architecte en chef.

M. Paquet estime qu'en attendant que la loi sur le gage soit promulguée, il serait peut-être possible dans ce cas particulier et avec le consentement du propriétaire de prendre une hypothèque qui serait récupérable à la première mutation.

La Commission, après délibération estime qu'étant donné l'intérêt que présente cette tour il y a lieu d'entreprendre le plus rapidement possible les travaux de conservation les plus urgents. L'administration devra prendre toutes dispositions utiles pour obtenir un fonds de concours après démarche auprès du propriétaire avec qui l'architecte en chef devra se mettre en rapport.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/131

Oise - Senlis - Enceinte fortifiée

Rapporteur : M. Herpe.

Senlis possède une enceinte fortifiée de la fin du IIIe siècle ou du début du IVe siècle qui peut être considérée, parmi celles qui existent encore, comme l'une des plus belles et des mieux conservées. Seule une tour, dite de l'hôtel de Vermandois, est classée.

Toute cette enceinte ne nous est pas parvenue intacte ; pendant des siècles elle a été mutilée par les habitants très nombreux qui se sont servis de ces sol des murailles pour y adosser de nouvelles constructions. Il importe d'empêcher que de nouvelles atteintes soient portées à ces belles ruines et leur classement est pour cela indispensable.

Actuellement une petite partie de l'enceinte a été partiellement démolie pour permettre la reconstruction d'une maison n°2 rue du Châtel.

La Commission va examiner successivement la question de la protection générale de l'enceinte d'une part, d'autre part la question de la reconstruction de l'immeuble deux rue du Châtel.

En ce qui concerne la 1ère question l'accord est unanime.

Après l'intervention de M. Huisman qui souligne l'intérêt qui s'attache à conserver tous les éléments qui font de Senlis une ville exceptionnelle au point de vue Monuments historiques, M. Grenier prend ensuite la parole pour souligner la valeur archéologique des restes de l'ancienne enceinte : peu de villes ont conservé un tel ensemble ; de nombreuses parties sont encore visibles et malgré les mutilations subies au cours de siècles il est possible encore de suivre le pourtour de l'enceinte. C'est un document archéologique de 1er ordre qu'il importe absolument de conserver. Il est donc nécessaire de s'opposer à tout projet de construction qui en ferait disparaître une partie et de protéger efficacement l'ensemble de ces vestiges.

La Commission unanime donne un avis favorable au classement de tous les vestiges de l'enceinte gallo-romaine de Senlis.

En ce qui concerne la partie litigieuse, M. Jean-Pierre Paquet est invité à faire l'historique de la question. Faute de liaison entre l'association syndicale à qui l'architecte en chef avait donné toutes instructions utiles et le M.R.U., une démolition d'une partie de la fortification a été effectuée. D'après les renseignements obtenus, il semble impossible 80/15/033/132 de trouver un autre emplacement pour l'édification de la maison en question.

M. Bruand, architecte urbaniste, confirme les informations données par M. Jean-Pierre Paquet. Le M.R.U. n'a pas eu connaissance des accords passés avec l'Association syndicale et a prévu dans le plan d'aménagement la conservation des vestiges de l'enceinte à l'exception de cette petite partie sise rue du Châtel. Etant donné l'impossibilité de reconstruire ailleurs, M. Bruand demande si l'administration accepterait d'autoriser la démolition de la partie de cette muraille qui a déjà été mutilée et dont il ne reste que le bourrage présentant un moindre intérêt. L'on pourrait, en compensation, demander au propriétaire d'abaisser le niveau de la cour de la maison afin de laisser apparentes les fondations en gros appareil du rempart situées en avant du bourrage et dont la conservation présente un intérêt certain.

M. Grenier pense que cette solution pourrait être adoptée. Les archéologues présents sont également de cet avis.

La Commission, après discussion, adopte le même point de vue. Elle propose, en conclusion, le classement de l'ensemble des remparts de Senlis et en ce qui concerne la partie litigieuse l'assemblée estime que l'on peut accepter la suppression du bourrage mais qu'il convient de laisser apparentes les fondations en gros appareil de l'ancien rempart. Il y a lieu en conséquence d'exiger que le sol de la cour de la maison en reconstruction soit abaissé jusqu'au niveau de la partie supérieure de ces fondations.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/133

Haute-Marne - Fresnoy - Porterie de l'ancienne abbaye de Morimond

Rapporteur : M. Prieur.

La Commission, conformément aux conclusions de son rapporteur estime qu'il y a lieu de déclasser la porterie de l'ancienne abbaye de Morimond.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/134

Seine-et-Marne - Coulommiers - Église Saint-Denis

Rapporteur : M. Herpe.

Une nouvelle église ayant été édifiée, l'église Saint-Denis de Coulommiers est devenue sans emploi. La Municipalité a toujours refusé de donner son adhésion au classement et le classement a du être prononcé d'office par décret en Conseil d'État le 28 décembre 1926. Depuis lors, toutes les Municipalités, qui se sont succédées, ont demandé la démolition du monument.

Une fois de plus, la Municipalité demande aujourd'hui le déclassement de l'église et sa démolition ; le motif invoqué est le même que précédemment c'est-à-dire la difficulté de la circulation sur le côté sud de l'édifice. La délégation qui s'est rendue sur place a reconnu l'intérêt que présente l'église et a estimé qu'il y avait lieu de maintenir notre position c'est-à-dire refuser la démolition. M. Herpe toutefois signale que des travaux assez importants sont à entreprendre et qu'évidemment nous ne pouvons attendre aucun fonds de concours de la Municipalité.

M. Perchet pose la question de savoir si l'intérêt de l'église de Coulommiers est suffisant pour que nous prenions à notre charge exclusive les travaux de conservation qui s'imposent.

M. Huisman insiste sur le côté psychologique grave que présente cette affaire ; dans les circonstances actuelles il ne nous sera pas facile de justifier une telle opération surtout contre la volonté de la Municipalité et de la population locale.

M. Paquet souligne l'intérêt certain que présente le monument surtout à l'intérieur et fait remarquer que sa démolition ne résoudra pas le problème d'urbanisme.

M. Perchet pense que nous ne pourrons prendre une décision que lorsque le plan d'urbanisme nous aura été présenté afin d'avoir tous les éléments du problème.

La Commission partage cet avis ; décision ajournée jusqu'à présentation du plan d'urbanisme.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/135

23 décembre 1949
M. Perchet, président, directeur de l'architecture, M. Paquet, vice-président, Inspecteur général des Monuments historiques, M. le président de la section de l'Intérieur au Conseil d'État, M. Lapeyre, sous-directeur des Monuments historiques, M. le directeur des Musées de France, M. Rabut, Inspecteur général des Ponts-et-Chaussées, M. Herpe, Inspecteur général des Monuments historiques, M. Huignard, idem, M. Verdier, idem, M. Verrier, idem, M. Planchenault, Inspecteur général des Monuments historiques, Inspecteur général des Monuments historiques, M. Trouvelot, adjoint à l'inspection générale des Monuments historiques, 80/15/033/137 M. Bray, idem, M. Chauvel, idem, M. Prieur, idem, Jean-Pierre Paquet, idem, M. Dupont, idem, M. Sallez, Inspecteur général honoraire des Monuments historiques, M. Brunet, idem, M. [Jules] Formigé, idem, membre de l'Institut, M. Marcel Aubert, conservateur en chef du département de la Sculpture au Musée du Louvre, membre de l'Institut, M. Paul Deschamps, conservateur en chef du Musée des Monuments historiques, membre de l'Institut, M. Gasquet, président du Touring club de France, M. Lavedan, professeur à la Faculté des lettres de Paris, 80/15/033/138 M. Paul Léon, directeur général honoraire des Beaux-arts, membre de l'Institut, Madame de Maillé, vice-présidente de La Sauvegarde de l'art français, M. Vallery-Radot, conservateur du département des Estampes à la Bibliothèque nationale, M. Vendryes, doyen honoraire de la Faculté des lettres de Paris, M. Sorlin, chef du bureau des travaux et classements, M. Brichet, chef du bureau de la documentation générale, fouilles et antiquités, M. Lestang, sous-directeur des Batiments, Palais et Ordonnances urbaines, M. de Villenoisy, chef du bureau des batimesnts civils, M. de Ségogne, maître des requêtes au Conseil d'État. 80/15/033/139
Programme des travaux à soumettre à la Caisse nationale des Monuments historiques

M. Perchet fait part à la Commission d'une proposition tendant à demander à la Caisse nationale des Monuments historiques un certain nombre de subventions en vue de l'exécution de travaux dont il n'est pas possible d'imputer le montant sur les crédits de l'administration. Les travaux en question peuvent se diviser en 3 catégories :

- travaux de conservation de monuments d'intérêt national et pour lesquels les propriétaires ne peuvent verser aucun fonds de concours

- travaux en vue d'une meilleure présentation des grands monuments appartenant à l'État

- travaux de dégagement d'édifices particulièrement importants.

Pour ces deux dernières catégories, seule une subvention de la caisse peut permettre la réalisation des travaux envisagés, l'administration n'ayant aucun crédit à sa disposition pour de telles opérations.

M. Sorlin donne ensuite lecture du programme des travaux prévus et le montant de la subvention demandée. En vertu du statut de la Caisse nationale des Monuments historiques, en effet, les demandes faites à la caisse doivent faire l'objet de propositions présentées par la Commission. 80/15/033/140

Il s'agit des édifices suivants :

1

Château de Mortiers-Crolles 3.500.000 Francs

Château de Tanlay 3.000.000 Francs

Tour de Thevray 2.450.000 Francs

Chapelle de Montmoreau 2.117.000 Francs

Saint-Brice, église de Châtres 2.300.000 Francs

Château de Puivert 1.900.000 Francs

Château de Pocé à Distré 1.500.000 Francs

Abbaye de fontaine Guérard 2.000.000 Francs

Saint-Riquier église 2.000.000 Francs

Souillac, église Sainte-Marie 2.000.000 Francs

Abbaye la Sauve-Majeure 1.000.000 Francs

2

Cité de Carcassonne 1.000.000 Francs

Palais des Papes 2.000.000 Francs

Château de Carouges 500.000 Francs

Château de Mertainville 1.000.000 Francs

Château d'Oiron 1.000.000 Francs

Villeneuve-lès-Avignon 2.000.000 Francs

3

La Turbie, Trophée d'Auguste 2.000.000 Francs

Église de Corneilla-de-Conflent 250.000 Francs.

M. le président Michel appelle l'attention de M. le directeur sur les travaux envisagés dans les édifices appartenant à des particuliers et sur l'avantage considérable dont vont bénéficier les propriétaires intéressés. Il serait utile de prévoir un moyen nous donnant la possibilité de récupérer les sommes engagées ou tout au moins la part que le propriétaire devrait normalement être appelé à verser.

M. Perchet fait remarquer que cette question est à l'étude depuis de longues années et qu'un projet de loi en ce sens a été préparé.

Lecture est donnée du texte qui permettrait à l'État de prendre une hypothèque sur les immeubles réparés entièrement par l'État ou avec une participation insuffisante.

M. Michel qu'appuie M. de Ségogne pense qu'il ne faut pas établir un texte trop rigoureux, car si certains propriétaires ont la possibilité de contribuer mais s'y refusent d'autres au contraire sont de bonne foi et n'ont pas réellement les moyens de verser les fonds de concours souvent très élevés que l'administration leur demande.

M. Perchet fait connaître que l'étude de ce projet de loi va être poursuivie dans un sens beaucoup moins rigide.

M. de Ségogne signale d'autre part qu'il serait souhaitable d'ajouter au programme de travaux qui sera soumis à la caisse les travaux intéressant la présentation du château de Maison-Lafitte dont les abords immédiats sont actuellement dans un état lamentable.

Cette question intéressant le service des Bâtiments civils ne peuvent figurer sur la liste des propositions de la Caisse.

M. de Villenoisy signale d'autre part que plus d'un million de francs viennent d'être engagés pour assurer la clôture du domaine. Quand ces travaux seront terminés, toutes mesures utiles seront prises pour la présentation du monument. 80/15/033/141

La Commission approuve le programme de travaux à soumettre à la Caisse nationale des Monuments historiques pour 1950 et demande que la liste des propositions présentées aujourd'hui soient portées à la connaissance du Conseil d'administration de cet organisme le plus rapidement possible.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/142

Seine -Paris - Palais-Royal

L'attention de la Commission est appelée sur le très mauvais état des caissons des portiques du Palais Royal.

La question se pose de savoir si l'on doit refaire cette décoration.

M. Seassal fait connaître que la remise en état des caissons en staff entraînerait une dépense de 5 à 600.000 Francs mais cette opération ne peut être réalisée efficacement que si l'étanchéité de la galerie est assurée, opération qui se montera à 7 millions.

La décoration refaite en ciment pierre et sans que l'étanchéité soit refaite coûtera environ deux millions. Enfin la suppression de la décoration nécessitera une somme de 600.000 Francs.

M. Paquet donne un avis nettement défavorable à la réalisation d'une décoration en ciment pierre ; la sécurité n'en sera pas mieux assurée, bien au contraire et si l'étanchéité n'est pas réalisée ce matériau ne donnera pas de meilleurs résultats.

A son avis, de toute façon il y a lieu de refaire l'étanchéité du dallage de la galerie avant toute opération.

M. [Jules] Formigé partage entièrement ce point de vue.

M. Perchet fait remarquer que cette opération va entraîner une très grosse dépense et comme il s'agit d'un passage public et qu'il n'y a pas de locaux à protéger, il est difficile dans les circonstances actuelles d'engager à cet effet des sommes importantes.

Il propose en conséquence la solution d'attente suivante : refaire les caissons dans les parties où l'étanchéité est assurée ; dans les autres parties, l'architecte en chef devra procéder à une enquête et rechercher les causes du manque d'étanchéité ; des renseignements très précis devront être fournis à l'administration ainsi que le montant exact des dépenses qu'il serait nécessaire d'engager.

La Commission se prononce pour le maintien de la décoration qui existait et approuve la proposition de M. le directeur.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/143

Somme - Amiens - Cathédrale - abords

Rapporteur : M. Herpe.

Avant d'autoriser la construction de l'îlot AZ du plan d'aménagement d'Amiens, M. Leconte fait part du scrupule qu'il éprouve à faire édifier l'îlot en question qui dissimulerait la vue que l'on a actuellement sur l'angle nord-ouest. de la cathédrale.

M. Herpe, dans son rapport estime qu'il y a lieu de construire cet îlot. En effet si cet îlot était transformé en jardin ou en plantations d'arbres il prolongerait le bas parvis déjà aménagé en jardin et le vaste espace ainsi créé viendrait dégager d'une manière trop importante l'édifice.

M. Dufournet, représentant M. le directeur général de l'Urbanisme partage également ce point de vue.

La Commission, conformément aux conclusions de son rapporteur estime que la reconstruction de l'îlot AZ est nécessaire.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/144

Seine-et-Oise - Vétheuil - Église - vitraux

Rapporteur : M. Verrier.

La question, qui se pose à Vétheuil pour le remplacement des vitraux détruits par la guerre et qui se posera dans maints édifices, est de savoir si l'on doit ou si l'on peut chercher à faire exécuter, même pour des églises aussi importantes un vaste ensemble de verrières à personnages dont le prix de revient élevé ne permettra qu'une exécution sur un très long laps de temps ou si l'on doit étudier des verrières plus simples où les éléments géométriques entreront pour une part importante tout en comportant des représentations figurées que réclament le clergé et les fidèles, coûteront sensiblement moins cher et pourront par suite être exécutés avant de trop longs délais.

M. Verrier estime que l'on doit dans bien des cas adopter cette dernière solution. C'est d'ailleurs celle dans le passé a prévalu aux époques de pauvreté comme la nôtre, pendant la guerre de Cent Ans, par exemple où l'on n'a pas hésité dans une église comme Saint-Ouen de Rouen à fermer par économie les immenses fenêtres de l'édifice par des verrières où les grisailles et les architectures simples entrent pour une grande partie et où les personnages se réduisent à une zone qui est à peine le ¼ de la hauteur des fenêtres.

Le projet de M. Lorin prévoit dans le choeur de l'église de Vétheuil qui est du XIIe siècle des vitraux géométriques sauf pour la fenêtre d'axe qui comporte une figure dont la couleur dominante rouge et bleue doit convenir dans une telle architecture ; le rapporteur, toutefois estime que les tonalités un peu trop claires et légèrement criardes devraient être réétudiées à l'exécution.

Dans les fenêtres du XVIe siècle, des grands personnages, souvent isolés, où le jaune domine comme il convient dans une architecture de cette époque, sur des fonds très légers, bleuâtres, grisâtres, jaunâtres, etc…d'une géométrie très sobre et régulière.

Le rapporteur termine son exposé en faisant connaître que le prix de revient de ces vitraux ressort aux environs de 20 000 Francs le m2 soit à peine le double de ce que coûterait un losange impersonnel, banal, monotone et finalement fâcheux pour l'édifice. Le clergé se propose d'apporter une participation substantielle à la réalisation de cette oeuvre.

Madame de Maillé formule des réserves sur le projet présenté. A son avis, il conviendrait de ne pas faire de vitraux à personnages mais uniquement des vitraux géométriques. Nous ne sommes pas 80/15/033/145 qualifiés, pense-t-elle, pour juger de la qualité des vitraux qui nous sont présentés et nous risquons dans quelques années d'être très vivement critiqués ; aussi serait-il préférable d'adopter des solutions très prudentes et de ne faire que des vitraux simples à figures géométriques.

M. Verrier ne partage pas du tout ce point de vue. Il signale en outre que les fidèles réclament des vitraux à personnages et que nous n'accédons pas à leur désir, nous ne pourrons pas nous opposer à la réalisation de vitraux qui risquent d'être mauvais ou tout au moins de ne pas convenir au caractère de l'édifice et que le clergé fera exécuter à l'aide de donations.

La Commission se range à l'avis émis par le rapporteur. Elle approuve le principe de rechercher dans les circonstances actuelles une formule simple et bon marché mais qui permette néanmoins d'éviter l'établissement de vitreries losangées.

Le projet de M. Lorin est également approuvé sous les réserves formulées par M. Verrier dans son rapport.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/146

Finistère - Gouesnou - église

Rapporteur : M. Huignard.

L'église de Gouesnou a été gravement endommagée pendant la guerre ; c'était un très bel édifice des XVIIe et XVIIIe siècles dont il reste heureusement des éléments suffisants pour pouvoir en entreprendre la restauration.

A cet effet, M. Cornon a établi un important projet qui prévoit les travaux nécessaires à la remise en état de l'ensemble de l'édifice, projet qui est aujourd'hui soumis à l'examen de la Commission.

M. Huisman, à la vue des photographies de l'édifice après les destructions qu'il a subies pendant la guerre, pose la question de savoir s'il est bien dans notre rôle de reconstruire ce monument dans son état ancien. Ne serait-il pas préférable de laisser faire une église neuve ?

M. Huignard fait remarquer que, contrairement à ce que pourraient laisser penser les photographies en question, il reste un grand nombre d'éléments et l'intérêt de ce qui subsiste est suffisant pour justifier l'importance des travaux nécessaires à la restauration des dommages. Il précise que tous les murs ont été conservés et que l'état de ruine que semble avoir l'édifice vient du fait qu'il a perdu toutes ses toitures.

M. Paquet estime également qu'il nous appartient de restaurer ce monument dont il souligne l'intérêt et le rôle important qu'il tient en Bretagne.

La Commission donne un avis favorable à la reconstruction de l'église de Gouesnou et approuve le projet présenté par M. Cornon.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/147

Ille-et-Vilaine - Redon - église

Rapporteur : M. Huignard.

La nef de l'église de Redon, important édifice classé, est protégée par une toiture en forme de carène dont la charpente est constituée par des planches assemblées suivant le système dit à la "Philibert Delorme".

L'année dernière de graves fissures dues à un affaissement de la charpente en question sont apparues dans la voûte en plâtre. Des travaux d'étaiement ont été aussitôt exécutés et M. Cornon présente aujourd'hui un devis des travaux indispensables pour réparer ces graves désordres.

Diverses solutions ont été proposées pour la restauration de cette charpente. Le Comité, après examen des différentes propositions, a retenu la solution consistant en une reconstitution des fermes actuelles en conservant leur écartement et en intercalant entre celles-ci des fermes intermédiaires composées au besoin avec trois cours de planches. Cet ensemble étant complété par des chevrons et par un voligeage constitué par deux épaisseurs de voliges de 15 m/m posées en diagonales. La couverture serait en ardoises épaisses de Bretagne, celles existantes pouvant être récupérées dans la proportion des 2/3. La voûte serait enduite comme sur le transept et les bas-côtés.

La Commission confirme l'avis émis par le Comité et donne son approbation au programme de travaux proposés par la restauration de la charpente de Redon.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/148

Morbihan - Merlevenez - église

Rapporteur : M. Huignard.

M. Huignard présente le projet établi par M. Cornon en vue de la restauration de l'église de Merlevenez endommagée pendant la guerre. Ce projet comprend la reconstruction des parties détruites avec une seule modification à l'état ancien, concernant la sacristie qui, pour améliorer l'aspect de l'église sera reportée du sud au nord du choeur.

La Commission donne un avis favorable à la réalisation du projet établi par M. Cornon.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/149

Bouches-du-Rhône - Marseille - chapelle et hospice de la Vieille Charité

Rapporteur : M. Chauvel.

M. Chauvel, dans son rapport, souligne le très grand intérêt que présente l'ensemble de l'hospice de la Vieille Charité à Marseille.

L'édifice malheureusement se trouve dans un état lamentable et des travaux de remise en état devront être entrepris assez rapidement.

La question de l'utilisation du monument semble difficile à résoudre. Le rapporteur estime qu'il conviendrait d'entrer en contact avec la ville de Marseille et lui demander si elle ne pourrait faire de cet ensemble un centre administratif.

M. Chauvel précise que dans ce cas il faudrait autoriser la Municipalité à faire percer des fenêtres pour assurer un éclairement suffisant des bureaux qui pourraient y être créés.

La Commission donne un avis favorable au classement de la chapelle et de l'hospice de la Vieille Charité. Des pourparlers devront être engagés le plus rapidement possible en vue de trouver une affectation à ce monument.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/150

Haut Rhin - Natzwiller - camp du Struthof

Rapporteur : M. Prieur.

En vue d'assurer la protection au titre des Monuments historiques du camp du Struthof à Natzviller, M. Prieur propose les mesures suivantes :

-classement du sol de l'ancien camp (partie située à l'intérieur des clôtures actuelles) du baraquement du four crématoire et du bâtiment de ferme utilisé comme chambre à gaz, avec leurs installations intérieures.

-la jouissance des terrains extérieurs serait rendue à la commune de Natzviller et l'on prononcerait, si nécessaire, l'expropriation des terrains situés à l'intérieur des clôtures

-classement, après étude de certains terrains aux abords du camp et de la route d'accès afin de pouvoir légalement s'opposer à des projets de construction ayant pour objet des affaires commerciales.

-il conviendrait de prévoir tout de suite les crédits nécessaires à la remise en état et à la conservation des deux bâtiments à classer.

En cas de refus de classement, il serait souhaitable de prononcer des classements d'office.

La Commission, à l'unanimité, approuve les mesures proposées.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/151

Rhône - Ternand - crypte et choeur de l'église

Rapporteur : M. Chauvel.

L'église de Ternand est en partie du XVe siècle en partie moderne. Ce qui est visible de la nef dont les murs sont enduits ne présente pas d'intérêt ; mais sous l'abside existe une crypte, ou plutôt "confession" extrêmement intéressante. Elle est aujourd'hui dégagée des décombres qui y avaient été déposés et des peintures murales ont été mises à jour. Une table d'autel a été retrouvée ainsi qu'un fragment de couvercle mérovingien et un banc de pierre.

M. Deschamps qui vient de se rendre sur place, après avoir signalé l'intérêt que présente la "confession", ajouté que des sondages récemment effectués dans le choeur ont permis de découvrir 4 colonnes supportant des chapiteaux de l'extrême début de l'époque romane et un appareil décoratif situé au-dessus desdits chapiteaux.

La Commission estime qu'il y a lieu de classer la crypte et le choeur de l'église de Ternand.

Pour extrait conforme, la secrétaire, G. Vauquelin. 80/15/033/136