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1866
1865
1867
26 janvier 1866
Président, Son excellence Vaillant], M. le maréchal Vaillant, [ministre de la Maison de l'Empereur]. Présents à la séance : MM. du Sommerard, [Émile] Boeswillwald, Courmont, Millet, Questel, de Guilhermy, Vaudoyer et Viollet-le-Duc.
Le procès-verbal de la séance du 27 décembre 1865 est lu et approuvé.
Salle des États de France dite la Diana à Montbrison (Loire)

Après l'examen de la demande formée par M. le préfet du département en vue d'obtenir le classement de cet édifice au nombre des Monuments historiques et l'allocation d'un secours pour sa restauration, la Commission émet l'avis que les dispositions anciennes de la voûte de cette salle présente un intérêt qui peut justifier la mesure de classement et l'allocation d'une somme de 20 000 Francs.

Église de La Souterraine (Creuse)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur.

Le transept sud de cette église menace ruine et la reprise de cette partie du monument est une opération de première urgence. En conséquence le rapporteur est d'avis qu'il y a lieu d'assurer l'exécution de ces travaux au moyen des ressources actuellement disponibles et qui consistent :

1° en une allocation conditionnelle de 48 500 Francs promise sur le fonds des Monuments historiques

2° en une somme de 38 716 Francs votée par la Ville pour le dégagement du monument. L'administration municipale sera invitée à ajourner les dépenses d'isolement de l'église et à affecter les fonds dont elle dispose à l'exécution des réparations du transept sud.

La Commission approuve les conclusions du rapporteur et propose de demander à M. Abadie, architecte, de comprendre dans un devis spécial les travaux que nécessitera la reprise de ce transept.

Église et cloître Saint-Trophime d'Arles (Bouches-du-Rhône)

M. Questel, rapporteur, propose de laisser à la charge de la Ville les quelques travaux d'entretien que nécessite l'état de cette église et qui fait l'objet d'un devis de 810 Francs.

La Commission adopte ces conclusions.

Église Saint-Honorat des Aliscamps à Arles (Bouches-du-Rhône)

M. Questel, rapporteur, propose d'allouer sur le crédit des Monuments historiques la somme de 2 250 Francs nécessaire pour assurer la réparation de ce monument qui est fort intéressant mais qui n'est d'aucune utilité pour la Ville et dont la conservation incombe par cela même plus spécialement à l'État. 80/15/009/244

La Commission partage l'avis émis par le rapporteur.

Obélisque antique à Arles (Bouches-du-Rhône)

M. Questel, rapporteur, est d'avis qu'avant de statuer sur la demande de secours pour l'exécution des travaux projetés pour la conservation de ce monument, il y a lieu de demander à M. Révoil son opinion personnelle sur l'efficacité des moyens indiqués par le Conseil municipal pour la conservation de l'obélisque, moyens qui ont déterminé la modification du devis qu'il avait primitivement adressé à l'administration au sujet de ces travaux.

La Commission adopte ces conclusions et propose de mettre à la charge du crédit des Monuments historiques la dépense que nécessitera l'entreprise de restauration proprement dite, sauf à extraire du devis les travaux concernant les abords du monument, au paiement desquels la Ville devra pourvoir.

Bassin de jaugeage de Nîmes (Gard)

M. Questel, rapporteur.

La Maison centrale de Nîmes, qui est contiguë au Bassin romain de jaugeage de l'ancien aqueduc de cette Ville, demande l'autorisation d'établir pour son service des égouts à droite et à gauche des maçonneries antiques, qui forment l'emplacement de ce bassin.

Conformément aux conclusions du rapporteur, la Commission propose d'autoriser l'établissement suivant les projets qui lui sont soumis de ces égouts dont l'existence ne présente aucun inconvénient et aura même l'avantage de faire exercer une surveillance sur les constructions antiques ; la Commission propose en même temps d'exiger de l'administration de la Maison centrale l'adoption de toutes les mesures nécessaires pour assurer le libre accès du visiteur dans ces constructions.

Église de Pontigny (Yonne)

M. Viollet-le-Duc, rapporteur, est d'avis que la Commission ne peut statuer sur la demande de secours dont ce monument fait l'objet sans connaître auparavant l'importance des travaux à exécuter.

La Commission partage cet avis et conclut à la demande d'un rapport à M. [Émile] Boeswillwald, Inspecteur général, sur l'état de l'édifice et l'importance de ses besoins.

Église de Saint-Martin-aux-Bois (Oise)

Conformément aux conclusions présentées par M. Viollet-le-Duc, rapporteur, la Commission propose de venir en aide à la Commune en allouant une somme de 10 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques et d'inviter le Conseil municipal à solliciter du ministère des Cultes un secours de 5 000 Francs pour parfaire le montant du devis qui est de 21 000 Francs.

Église de Marigny (Calvados)

M. Millet, rapporteur, fait observer que le devis présenté pour la restauration de ce monument ne renferme que des ouvrages tout à fait secondaires au point de vue de la consolidation et ne peut dès lors servir de base à l'appréciation de la véritable situation du monument qui passe pour être menacé d'une ruine complète.

La Commission conclut à la demande d'un nouveau devis dans lequel l'architecte devra comprendre spécialement 80/15/009/245 les travaux qui intéressent la consolidation du monument.

Église de Namps-au-Val (Somme)

M. Millet, rapporteur, est d'avis que les observations fournies par l'architecte auteur du projet de restauration de ce monument ne sont pas de nature à faire revenir la Commission sur les conclusions qu'elle a déjà présentées au sujet de cette affaire.

La Commission partage l'avis du rapporteur et conclut de nouveau au rejet de la demande de secours.

Fouilles exécutées dans la Commune de Souzy-la-Briche (Seine-et-Oise)

M. de Guilhermy, rapporteur, est d'avis que les mosaïques dont ces fouilles ont amené la découverte ont dû faire partie de la décoration d'une villa assez importante et il propose de communiquer à la Commission de la carte des Gaules les pièces concernant cette affaire.

La Commission adopte ces conclusions.

Fin de la séance du 26 janvier 1866. 80/15/009/246

5 mars 1866
Présidence de M. le comte de Nieuwerkerke, [surintendant des Beaux-arts]. Présents à la séance : MM. [Émile] Boeswillwald, Boinvilliers, Courmont, Duban, de Guilhermy, Millet, Questel, de Soubeyran, des Vallières et Viollet-le-Duc.
Le procès-verbal de la séance du 26 janvier 1866 est lu et approuvé.
Église de Morlaàs (Basses-Pyrénées)

Après avoir étudié de nouveau la restauration du porche de cette église, M. [Émile] Boeswillwald propose d'abandonner le projet approuvé pour la construction d'un nouveau porche en saillie sur l'ancien. Il y aurait, suivant cet architecte, avantage, au point de vue de l'économie, comme au point de vue de la commodité des abords du monument, à borner les travaux à la restauration de l'ancien porche. En conséquence, M. [Émile] Boeswillwald soumet le devis de la dépense que nécessiterait la dite opération ; le devis s'élève à 64 681 Francs dont 25 336 Francs comprend l'exécution des travaux de 1ère urgence.

Sur l'avis émis par M. le secrétaire de la Commission que les ressources dont la Commune paraît pouvoir disposer actuellement, en y ajoutant une subvention de 7 000 Francs qui lui permettrait d'entreprendre les travaux compris dans le premier chapitre du devis [sic], la Commission propose d'en autoriser dès à présent l'exécution, sauf à revenir sur cette affaire lorsqu'il s'agira d'assurer les voies et moyens devant permettre l'exécution de la seconde partie de l'entreprise.

Église de Quimperlé (Finistère)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, fait les observations suivantes au sujet des travaux proposés pour l'achèvement de l'entreprise de reconstruction :

1° Des deux partis proposés par le couronnement de la façade, il y a lieu de préférer celui qui comprend la suppression de la corniche et l'établissement d'un pignon.

2°Des deux modes de couverture présentés en ce qui concerne l'abside, le second est préférable.

3° La construction, au centre de l'église d'une hauteur servant de clocher, serait en désaccord avec le caractère du monument.

Ces observations sont approuvées par la Commission, le devis de la dépense s'élevant à 106 000 Francs, déduction faite des 17 000 Francs prévus pour la construction d'une lanterne.

La Commission propose de venir en aide à la Ville pour la moitié de la dépense, soit pour une somme de 53 000 Francs répartie sur trois exercices et à laquelle viendrait encore s'ajouter une somme de 18 000 Francs qui reste due sur les premiers travaux.

Église des Andelys (Eure)

Conformément à l'avis de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, la Commission propose de ne pas donner suite à la demande formée pour la suppression de la chapelle de la Vierge et d'approuver les travaux proposés par M. Durand, architecte, en vue d'ajourner [sic] cette chapelle.

Église de Rouffach (Haut-Rhin)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, approuve l'ensemble du projet présenté par M. Mimey pour l'achèvement de la restauration de ce monument. Suivant lui, la seule partie de l'entreprise dont il y ait lieu de s'occuper maintenant comprend les travaux de restauration générale et l'achèvement de la façade principale. Des deux projets présentés pour cet achèvement, le rapporteur préfère celui qui comporte la reconstruction de tours sans flèches. M. Viollet-le-Duc émet l'avis que, dans le cas où la Ville se déterminerait à construire une flèche, il y aurait lieu de demander à l'architecte un projet plus étudié, celui actuel ne lui paraissant pas satisfaisant au point de vue des proportions à donner aux parties supérieures projetées par rapport à celui du soubassement qui existent [sic].

La Commission approuve en principe le projet de M. Mimey sous la réserve des précédentes observations et, en présence des sacrifices considérables que la Ville paraît consentir à s'imposer pour donner à ce monument une grande importance, elle propose d'allouer sur les fonds des Monuments historiques la partie de la dépense qui intéresse la restauration proprement dite et qui s'élève à 125 000 Francs c'est-à-dire au 1/7 environ de la dépense totale, à la condition que la Ville parfera le montant de cette dépense.

Église Notre-Dame-du-Port à Clermont (Puy-de-Dôme)

Conformément aux observations présentées par M. Viollet-le-Duc, rapporteur, la Commission conclut au rejet de la demande qu'a faite la Fabrique de l'église Notre-Dame-du-Port d'ouvrir des fenêtres dans les absidiales de la crypte de ce monument.

Église d'Athies (Somme)

Conformément aux conclusions de M. Viollet-le-Duc, rapporteur, la Commission propose d'allouer sur le crédit des Monuments historiques la somme de 1 000 Francs demandée par la Commune pour la restauration de la façade de ce monument mais d'engager l'architecte à ne faire subir aucun raccord aux sculptures des bas-reliefs de ce portail et de se contenter d'un débadigeonnage.

Amphithéâtre de Nîmes (Gard)

M. Viollet-le-Duc, rapporteur, propose d'autoriser M. Révoil à établir en certains points de l'Arène, où existent des parties intéressantes et susceptibles de se détériorer, un mode de couverture provisoire qui devra préserver de l'humidité les parties dont il s'agit.

La Commission adopte les conclusions du rapporteur. 80/15/009/248

Église de Saint-Gilles (Gard)

Restauration de la crypte.

M. Questel, rapporteur.

Le devis de la dépense à laquelle devra donner lieu cette restauration s'élève à 5 453 Francs et les ressources locales réunies en vue de son exécution atteignent 2 000 Francs.

En considération de l'intérêt que présente ce monument la Commission propose d'allouer une somme de 1 700 Francs sur le crédit des Monuments historiques pour la restauration dont il s'agit, à la condition que la Commune obtiendra du ministère des Cultes un secours équivalent qui est nécessaire pour parfaire le montant du devis.

Obélisque antique d'Arles (Bouches-du-Rhône)

M. Questel, rapporteur, propose d'autoriser les travaux proposés par M. Révoil pour la restauration de ce monument et d'allouer une somme de 1 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques pour l'exécution des travaux.

Église de Nieul-sur-l'Autise (Vendée)

M. Millet, rapporteur, approuve le projet de restauration complémentaire de cette église et propose d'autoriser dès à présent l'exécution de la partie des travaux qui concernent le choeur et qui semblent ne pouvoir être ajournés. Un seul point lui paraît être critiquable dans le projet, c'est le mode d'appareil proposé pour la construction des arcs de la tourelle d'escalier qui flanque la façade ; ces arcs devraient, suivant l'avis du rapporteur, être appareillés sans sommiers présentant des coupes en sus de charge.

La Commission adopte ces conclusions et propose, en ce qui concerne les voies et moyens d'exécution, d'autoriser uniquement, quant à présent, les travaux du clocher et d'allouer pour cette entreprise une somme de 7 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques, allocation, qui, jointe au secours de 3 700 Francs accordé par le ministère de la Justice et des Cultes, parfera le montant des travaux compris dans le 1er chapitre du devis. La Commune devra prendre à sa charge les autres travaux qui seront ajournés jusqu'au moment où elle aura pu réunir des ressources en vue de leur exécution.

Église de Saint-Benoît-sur-Loire (Loiret)

Conformément aux conclusions de M. Millet, rapporteur, la Commission propose de ne pas engager l'administration dans l'exécution des nouveaux travaux de restauration projetés par M. Lisch, architecte, avant que ce dernier ait adressé un devis spécial pour les ouvrages supplémentaires à exécuter ainsi qu'un rapport détaillé sur la situation de l'entreprise tant au point de vue de l'état d'avancement des travaux qu'au point de vue de l'emploi des fonds alloués jusqu'à ce jour.

Fin de la séance du 5 mars 1866. 80/15/009/249

30 avril 1866
Président, M. le comte de Nieuwerkerke, [surintendant des Beaux-arts]. Présents à la séance : MM. Mérimée, Millet, Labrouste, Courmont, Questel, Vaudoyer, du Sommerard, [Émile] Boeswillwald, de Longpérier, de Guilhermy et Viollet-le-Duc.
Le procès-verbal de la séance du 5 mars 1866 est lu et approuvé.
Église de Villeneuve-sur-Yonne (Yonne)

M. Viollet-le-Duc, rapporteur, approuve le devis dressé par M. Lefort, architecte, pour l'achèvement de la restauration de ce monument et propose d'assurer dès à présent l'exécution des travaux urgents qui figurent au devis pour une somme de 49 700 Francs et auxquels la Ville est en mesure d'affecter un reliquat de 11 000 Francs.

La Commission conclut à l'allocation d'un secours de 20 000 Francs imputable sur deux exercices, à la condition que la Ville obtiendra du ministère des Cultes l'allocation d'une pareille somme afin d'être en mesure de parfaire, et au-delà, les 49 700 Francs dont elle a besoin pour l'exécution des travaux urgents.

Église de Fontaine-le-Comte (Vienne)

M. Viollet-le-Duc, rapporteur.

Cette église tombant en ruines et ne présentant pas un intérêt suffisant pour motiver une dépense aussi considérable que celle à laquelle entraînerait sa restauration, le rapporteur propose d'accorder à la Commune l'autorisation qu'elle demande de démolir cette église afin de pouvoir se servir des matériaux pour en construire une autre.

La Commission adopte les conclusions du rapporteur.

Église Saint-Julien de Brioude (Haute-Loire)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, n'approuve pas les dispositions adoptées dans la reconstruction des charpentes et des couvertures des bas-côtés de cette église, et il signale les remaniements auxquels ce travail lui semble devoir donner lieu.

En ce qui concerne les travaux proposés pour la continuation de la restauration, le rapporteur est d'avis de les ajourner jusqu'à ce que la Ville ait assuré les moyens de les entreprendre avec fruit, en dégageant et nivelant les abords du monument.

La Commission adopte ces conclusions.

Église de Carentan (Manche)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose d'accorder à la Commune un secours de 1 500 Francs pour la restauration de son église à la condition qu'elle s'engage à parfaire au moyen de ses propres ressources le montant de la dépense qui devra s'élever à 3 500 Francs.

Ces conclusions sont adoptées par la Commission. Temple d'Auguste et de Livie et église Saint-Pierre à Vienne (Isère)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose, en ce qui concerne le Temple d'Auguste et de Livie, de poursuivre l'achèvement de la restauration en autorisant l'exécution du second chapitre du devis et d'allouer à cet effet la somme de 33 801 Francs en deux exercices.

Quant à la restauration de l'église Saint-Pierre, l'architecte 80/15/009/250 n'a pu la pousser assez activement pour faire emploi en temps utile de la totalité des crédits ouverts pour cette entreprise ; il a laissé périmer d'une part la somme de 2 408 Francs 05 sur 1862 et d'autre part celle de 11 806 Francs sur 1865, soit un total de 14 214 Francs dont il a besoin pour l'achèvement de la restauration et que le rapporteur propose de reporter sur l'exercice 1866.

La Commission adopte les propositions du rapporteur.

Église de Saint-Leu-d'Esserent (Oise)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, expose la situation du monument qu'il a récemment visité. Il y a lieu, selon lui, d'approuver dès à présent la réfection de la charpente et de la couverture de la nef, de demander à M. Verdier un projet pour la reprise des piliers et la consolidation de la grande salle au-dessus du porche.

La Commission adopte ces conclusions.

Église de Murbach (Haut-Rhin)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur.

Le devis présenté pour l'achèvement de la restauration de cette église s'élève à 33 137 Francs 43 somme que le rapporteur propose de répartir par moitié entre l'État et la Commune qui ont déjà concouru dans une égale proportion à l'exécution des précédents travaux.

La Commission adopte cette proposition.

Église de Saint-Benoît-sur-Loire (Loiret)

M. Millet, rapporteur, propose d'autoriser l'exécution des travaux compris dans le devis de 26 407 Francs présenté par M. Lisch et d'y affecter une allocation de 18 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques, à la condition que la Commune réunira les ressources nécessaires pour parfaire le montant du devis.

La Commission adopte cette proposition.

Église de Germigny-des-Prés (Loiret)

Conformément aux conclusions de M. Millet, rapporteur, la Commission approuve en principe le projet de restauration présenté par M. Lisch et propose d'en ajourner l'exécution jusqu'à ce que cet architecte ait fait subir à son devis les réductions qu'il comporte, et notamment en ce qui concerne la maçonnerie des piles et la charpente de la couverture qui sont susceptibles d'être exécutées beaucoup plus économiquement. Quant aux ressources, en raison du peu d'importance de la Commune dont le budget est insignifiant, l'État prendra à sa charge les deux tiers de la dépense de restauration.

Église de Mézin (Lot-et-Garonne)

M. Millet, rapporteur, est d'avis que l'architecte auteur du projet rédigé pour la restauration de ce monument ne paraît pas avoir l'expérience nécessaire pour diriger une opération de cette nature.

La Commission partage cette opinion et, dans l'état actuel du crédit des Monuments historiques, elle ne croit pas devoir engager l'administration pour la restauration de ce monument dont l'intérêt d'ailleurs ne justifierait pas la grande dépense que nécessiterait cette entreprise.

Arènes de Senlis (Oise)

M. de Guilhermy, rapporteur, propose d'accorder au Comité d'archéologie de Senlis l'allocation qu'il sollicite pour poursuivre les fouilles qui ont amené la découverte 80/15/009/251 de ces Arènes. Toutefois le rapporteur est d'avis de s'enquérir auparavant auprès du préfet :

1° de la propriété du sol à fouiller,

2° du concours que la Commune ou le département seraient disposés à prêter à la continuation des fouilles.

Amphithéâtre de Saintes (Charente-Inférieure)

M. de Guilhermy, rapporteur, en considération des sacrifices que la Ville s'est imposés pour l'acquisition de l'emplacement de cet Amphithéâtre, le rapporteur propose d'accueillir la demande de secours formée par le Conseil municipal pour le déblaiement des arènes.

MM. Mérimée, Vaudoyer et Courmont sont d'avis que les déblaiements projetés paraissent devoir être trop importants pour concerner seulement le dégagement des ruines en chargeant M. Abadie, architecte, d'évaluer sur place cette importance et de s'enquérir officieusement de la dépense que nécessiterait cette opération.

Monument de Lysicrate à Athènes (Grèce)

La Commission propose d'accueillir la demande de M. le ministre de France à Athènes qui sollicite une allocation de 1 000 Francs afin de pourvoir à la conservation de ce monument. Cette somme serait accordée à titre de subvention et transmise par Son Excellence [Vaillant], M. le ministre de la Maison de l'Empereur et des Beaux-arts, à Son Excellence, M. le ministre des Affaires étrangères, afin que la difficulté de produire des pièces justificatives ne soit pas, comme cela s'est déjà présenté, un obstacle à l'exécution des travaux.

Château de Saint-Honorat de Lérins à Cannes (Var)

La Commission approuve le devis présenté par M. Révoil pour la consolidation de ce monument et propose d'allouer une somme de 7 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques afin de pourvoir dès à présent à l'exécution des travaux les plus urgents.

Proposition d'acquisition d'une collection de faïences persanes.

M. de Longpérier signale à la Commission l'occasion qui se présente d'enrichir le Musée de Cluny d'une collection très précieuse en faisant l'acquisition des faïences persanes rapportées récemment par M. Salzmann.

Cette acquisition lui paraît d'autant plus désirable que la somme demandée par le propriétaire, 20 000 Francs, est peu élevée eu égard à la richesse et à la quantité des objets dont on serait en possession. La Commission partage cette opinion et propose d'allouer une somme de 20 000 Francs en deux exercices pour l'acquisition dont il s'agit.

Fin de la séance du 30 avril 1866. 80/15/009/252

12 juillet 1866
Président, M. Vaudoyer, d'abord, et M. Mérimée, ensuite. Présents à la séance : MM. Millet, Courmont, Questel, des Vallières, de Guilhermy, de Longpérier, du Sommerard et [Émile] Boeswillwald.
Le procès-verbal de la séance du 30 avril est lu et approuvé.
Église Notre-Dame-la-Grande à Poitiers (Vienne)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur.

La Ville de Poitiers demande un secours pour l'aider dans la restauration de l'église Notre-Dame, la construction de nouvelles sacristies et l'établissement d'une grille autour de l'édifice.

Refusant toute participation à la construction des sacristies et des grilles qui ne peuvent intéresser le service des Monuments historiques, le rapporteur propose de mettre à la charge de l'État les dépenses de restauration évaluées à 20 000 Francs. Il critique l'emplacement nouveau des sacristies, demande leur maintien dans l'emplacement actuel et la réduction des constructions qui lui paraissent excéder les besoins. Avant d'accorder les 20 000 Francs proposés il demande que l'architecte soit invité à compléter son travail en comprenant au devis la réparation du clocher qui a été omise.

Conclusions adoptées.

Église d'Abondance (Haute-Savoie)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur.

En considération de l'urgence des travaux à exécuter pour la restauration de cette église, le rapporteur propose d'en assurer dès à présent l'exécution en allouant sur les fonds des Monuments historiques la somme de 13 759 Francs laquelle jointe aux ressources locales parferait le montant du devis qui est de 18 629 Francs.

Conformément à ces conclusions, la Commission propose d'accorder cette somme de 13 759 Francs en deux exercices à partir de 1866.

Tour d'Oudon (Loire-inférieure)

Conformément à l'avis exprimé par M. Viollet-le-Duc, rapporteur, la Commission conclut au classement de cette tour au nombre des Monuments historiques.

Église de Cunault à Chênehutte-Trèves-Cunault (Maine-et-Loire)

M. Viollet-le-Duc, rapporteur, exprime l'avis que la restauration de cette église présente un véritable caractère d'urgence et qu'il y a lieu de la part de l'administration d'en assurer l'exécution concurremment avec l'administration des Cultes en allouant sur le crédit des Monuments historiques la somme de 5 650 Francs représentant la moitié du montant du devis.

La Commission adopte ces conclusions.

Église d'Autheuil (Orne)

M. Viollet-le-Duc, rapporteur, est d'avis que l'excédent de dépense auquel ont donné lieu les travaux de restauration exécutés jusqu'à ce jour est pleinement justifié et qu'il importe d'achever la restauration de cette église dans un délai assez rapproché. 80/15/009/253

La Commission, partageant cet avis, propose d'allouer sur le crédit des Monuments historiques une somme de 4 881 Francs représentant l'excédent de dépense, et de promettre l'allocation d'un secours équivalent à la moitié des fonds [pour les travaux] restant à faire pour assurer l'achèvement de la restauration, soit 6 000 Francs environ à la condition que la Commune pourvoira au complément de la dépense.

Église de Sainte-Sabine (Côte-d'Or)

La Commission approuve les conclusions de M. Viollet-le-Duc, rapporteur, en ce qui concerne la proposition de venir en aide à la Commune, mais elle est d'avis d'exiger auparavant de l'administration locale la production d'un devis estimatif de la dépense à faire.

Église Saint-Ouen de Rouen (Seine-Inférieure)

M. Viollet-le-Duc, rapporteur, est d'avis qu'après les importants sacrifices déjà faits par l'État en faveur de la conservation de ce monument, il y a lieu de laisser à la Commune et au département le soin de pourvoir à l'exécution des nouveaux travaux proposés qui, d'ailleurs, concernent exclusivement l'entretien et sont motivés par des dégradations dont la responsabilité incombe à la Commune.

La Commission adopte ces conclusions.

Château d'Entremont (Isère)

M. Viollet-le-Duc, rapporteur, ne croit pas devoir appuyer la demande de classement formée en faveur du château qui ne lui paraît présenter aucun intérêt au point de vue de l'art.

La Commission partage cet avis et conclut à rejeter la demande de classement.

Château de Loches (Indre-et-Loire)

M. Viollet-le-Duc, rapporteur.Ce château étant sur le point d'être affecté à la sous préfecture et, par suite, d'être l'objet de travaux importants, le rapporteur est d'avis qu'en la circonstance l'administration doit se borner à recommander expressément à l'autorité locale de ne faire subir à ce monument aucun changement qui serait de nature à en altérer le caractère.

La Commission adopte cet avis.

Église de Roë (Mayenne)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, désapprouve le projet proposé pour la restauration de ce monument qu'il regarde, d'ailleurs, comme étant d'un trop médiocre intérêt pour être l'objet d'une allocation sur le crédit des Monuments historiques.

La Commission adopte ces conclusions.

Arènes de Senlis (Oise)

M. des Vallières, rapporteur, propose d'accorder à titre d'encouragement une somme de 500 Francs sur le crédit des Monuments historiques au Comité archéologique de Senlis dont les recherches ont amené déjà des découvertes fort intéressantes.

La Commission adopte les conclusions du rapporteur.

Statues de Monestier (Tarn)

M. des Vallières, rapporteur, désapprouve le projet formé par la Commune de restaurer la petite chapelle dans laquelle sont renfermées ces statues et qui lui paraît trop insignifiante pour justifier la dépense à laquelle entraînerait cette restauration. Il y a lieu, suivant lui, de donner à la Commune le conseil de transporter ces statues dans l'église paroissiale où elles seraient d'ailleurs beaucoup mieux. 80/15/009/254

La Commission partage cet avis et propose en outre d'engager la Commune à ne pas donner suite non plus au projet qu'elle a de remettre en couleur les statues dont il s'agit, l'exécution de ce projet lui paraissant comporter de très grandes difficultés et devant produire un fâcheux plutôt qu'un heureux résultat.

Fontaine Saint-Lazare à Autun (Saône-et-Loire)

M. de Guilhermy, rapporteur, conclut au rejet de la demande formée par le Conseil municipal d'Autun a l'effet d'obtenir un secours de l'État pour la reconstruction de cette fontaine qui menace ruine.

La Commission conclut dans le même sens.

Collégiale de Saint-Quentin (Aisne)

M. de Guilhermy, rapporteur, propose de ne pas autoriser les fouilles projetées dans la nef de la collégiale attendu qu'elles ne seraient pas, comme celles pratiquées dans le choeur, entreprises dans un but et dans une direction déterminés, et que d'ailleurs l'occasion de les faire se présentera d'elle-même quand le moment sera venu d'exécuter les travaux de consolidation de la nef.

Fouilles projetées à Saint-Rémy (Bouches-du-Rhône)

Avant de donner suite à la demande par laquelle le Comité archéologique de Saint-Rémy sollicite une subvention pour faire exécuter des fouilles autour des monuments antiques de cette ville, M. de Guilhermy, rapporteur, propose de s'éclairer auprès de M. Révoil, architecte, sur l'opportunité des recherches projetées.

La Commission adopte cette proposition.

Crypte de Jouarre (Seine-et-Marne)

M. Millet, rapporteur, est d'avis que l'exécution des travaux proposés par M. Mimey, pour l'assainissement de cette crypte aurait l'inconvénient de changer les dispositions anciennes et qu'au lieu de creuser un fossé autour du monument pour obtenir le résultat cherché, il serait préférable de construire un canal voûté en contre bas du sol de la crypte. Quant à la tour attenant à cette crypte, le rapporteur est d'avis qu'il n'y a pas lieu de donner suite à la demande de classement dont elle est l'objet.

La Commission adopte les conclusions émises par le rapporteur sur l'une et l'autre question et propose d'inviter M. Mimey à étudier un nouveau projet d'assainissement pour la crypte en tenant compte des observations qui précèdent.

Ancien Hôtel de ville d'Orléans (Loiret) : Projet de restauration et d'agrandissement.

Le Conseil municipal de la Ville d'Orléans soumet à l'examen de la Commission un avant-projet dressé par M. Lisch, architecte, tant pour la restauration de l'ancien Hôtel de ville aujourd'hui affecté aux musées de la ville que pour l'agrandissement de ce monument devenu insuffisant pour sa destination actuelle.

Le rapporteur, M. Vaudoyer, approuve en principe cet avant-projet, mais il craint que les percements et les dégagements qui vont isoler le monument sur plusieurs faces ne lui soient défavorables en 80/15/009/255 mettant ses abords dans des conditions qui ne comportent pas le caractère et l'échelle de son architecture.

La Commission partage cet avis et propose d'insister auprès du Conseil municipal d'Orléans, pour qu'il rectifie les alignements et les percements projetés de manière à conserver au monument et à ses abords les rapports de masse dans lesquels ils ont été jusqu'à ce jour ; cette relation étant d'ailleurs indispensable si l'on ne veut pas dénaturer le caractère que présente l'architecture de l'ancien Hôtel de ville.

Église de Gourdon (Saône-et-Loire)

M. Millet, rapporteur, est d'avis que ce monument présente beaucoup d'intérêt, que le travail dont il a été l'objet de la part de M. Narjoux est digne d'attirer l'attention de la Commission. Après examen du travail, la Commission est d'avis qu'il y a lieu d'inviter M. Narjoux à faire une étude complète du monument.

Adopté. 80/15/009/256

27 novembre 1866
Président, M. le comte de Nieuwerkerke, [surintendant], sénateur. Présents à la séance : MM. Gautier, secrétaire général, [Émile] Boeswillwald, de Guilhermy, Millet, de Soubeyran, du Sommerard, Tournois, des Vallières et de Longpérier.
Le procès-verbal de la séance du 12 juillet est lu et approuvé.
Église Sainte-Croix de Quimperlé (Finistère)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose d'approuver les nouvelles propositions de M. Bigot en ce qui concerne la construction d'un campanile sur le pignon de la façade principale pour la suspension des cloches, mais il est d'avis d'inviter cet architecte à prévoir un larmier en pierre dans le recouvrement du pignon et dans le campanile le long du rampant de la couverture. D'autre part, en ce qui concerne les modifications apportées par M. Bigot à son projet de restauration de l'abside sur la demande de la Commission, le rapporteur est d'avis qu'il y a lieu de réduire le nombre de pannes prévu pour la charpente de cette abside, de manière à donner aux chevrons la portée ordinaire de 2 m 30 environ.

Abbaye d'Abondance (Haute-Savoie)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur.

Après avoir examiné les conditions dans lesquelles se trouve aujourd'hui placé le cloître de cette abbaye vis-à-vis des constructions qui l'environnent ou qui occupent une partie de sa surface, la Commission est d'avis de ne donner suite au projet d'acquisition du cloître qu'autant que le propriétaire actuel consentirait à en céder la totalité. Elle croit que pour arriver à ce résultat il y aurait lieu d'intéresser la Ville à l'acquisition projetée et de l'y faire participer en lui proposant d'affecter le cloître à un service municipal.

Église cathédrale de Vaison-la-Romaine (Vaucluse)

Suivant l'opinion de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, le devis, dressé pour les réparations de l'église et du cloître de Vaison, ne comprend pas tous les travaux urgents à exécuter et la façon dont il est rédigé conduit à penser que les prévisions de l'architecte seraient dépassées et que ce dernier ne possède pas l'expérience nécessaire pour diriger des travaux de cette nature.

La Commission partage cette opinion et propose de charger M. Révoil d'examiner la situation du monument et de rédiger lui-même le devis des travaux les plus urgents. En même temps pour assurer dès à présent l'exécution des travaux que comprend le devis qui lui est soumis et qui s'élève à 14 500 Francs, la Commission propose d'ajouter aux ressources de la Commune une subvention de 8 500 Francs en excluant toutefois des ouvrages projetés la réfection du dallage. 80/15/009/257

Église de Joinville (Haute-Marne)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, est d'avis que ce monument aux trois-quarts démoli ne présente plus aucun intérêt au point qu'il n'y a pas lieu de concourir à sa reconstruction et qu'il pourrait être retranché de la liste des Monuments historiques.

La Commission adopte les conclusions du rapporteur.

Église de Montbenoît (Doubs)

Sur l'avis de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, la Commission exprime à l'égard de ce monument la même opinion qu'à l'égard du précédent. Le peu d'intérêt que présente cette église sous le rapport de l'art ne justifiait pas son inscription sur la liste des Monuments historiques et il y a lieu de l'en retrancher.

Église de Creisker à Saint-Pol-de-Léon (Finistère)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur.

La Commission approuve les modifications que le rapporteur propose de faire subir tant au projet de la restauration du clocher de cette église qu'à celle de l'établissement d'un beffroi dans ledit clocher. Réserve de ces modifications étant faite, elle approuve ces projets et conclut à l'allocation sur le crédit des Monuments historiques, d'un secours de 3 675 Francs, soit la moitié de la dépense prévue, à la condition que la Commune s'imposera une somme équivalente de manière à parfaire le montant du devis.

Église de Saint-Yrieix (Haute-Vienne)

M Viollet-le-Duc, rapporteur, approuve le projet rédigé pour la restauration de ce monument et propose d'autoriser dès à présent l'exécution des travaux compris dans la 1ère catégorie du devis et s'élevant à 203 780 Francs.

La Commission partage cette opinion, mais elle est d'avis qu'en votant une somme de 55 000 Francs pour cette entreprise la Ville n'a pas mesuré l'importance de ses sacrifices à celle de la dépense à faire, qu'il serait impossible, d'autre part, de mettre à la charge du crédit des Monuments historiques plus du quart de cette dépense et qu'il y a lieu dès lors pour l'administration de ne promettre un concours de cette importance qu'autant que la Ville s'imposera de nouveaux sacrifices de manière à pourvoir au complément des ressources nécessaires en sollicitant le concours du ministère de la Justice et des Cultes.

Chapelle du château de Vincennes (Seine)

M. Viollet-le-Duc, rapporteur.

La restauration complète de ce monument devrait, d'après le devis dressé par M. Viollet-le-Duc, architecte, nécessiter une dépense de 733 581 Francs 71 et le département de la Guerre est disposé à concourir à cette entreprise pour une somme de 72 000 Francs à répartir en six annuités égales de 12 000 Francs.

La Commission propose d'assurer l'exécution des travaux les plus urgents jusqu'à concurrence de 300 000 Francs et d'allouer dans ce but sur le crédit des Monuments historiques une somme de 228 000 Francs laquelle, jointe aux 72 000 Francs du département de la Guerre et répartie de même en six annuités égales, porterait à 50 000 Francs le chiffre annuel des ressources affectées à l'entreprise. Dans ces conditions, l'administration serait en mesure de poursuivre activement l'exécution des travaux les plus urgents, 80/15/009/258 à pourvoir, après cette exécution, aux ressources nécessaires pour l'achèvement de l'entreprise.

D'après ces considérations, la Commission est d'avis de demander à l'architecte un extrait de son devis général comprenant des travaux urgents jusqu'à concurrence de 300 000 Francs. En conséquence, et dans le but d'être fixé sur le montant de la subvention susceptible d'être accordée sur le crédit des Monuments historiques pour atteindre ce résultat, la Commission propose d'inviter M. Viollet-le-Duc à scinder son devis de manière à comprendre, dans une première série de travaux, tous ceux dont l'exécution est essentielle pour la conservation du monument.

Église de Chambly (Oise)

Conformément aux conclusions de M. Viollet-le-Duc, rapporteur, la Commission propose d'ajourner la restauration de ce monument jusqu'au jour où la Commune sera en mesure de pourvoir à la moitié de la dépense que nécessiterait cette entreprise.

Église Saint-Maclou de Rouen (Seine-Inférieure)

Suivant l'avis de M. Viollet-le-Duc, rapporteur, le projet de couronner la tour de la lanterne élevée sur le transept de cette église par une flèche en pierre est appuyé d'un travail trop sommaire pour pouvoir être utilement examiné par la Commission. Les indications fournies par l'architecte ne permettent pas de se prononcer sur la qualité de son projet. D'autre part la construction projetée ne présente aux yeux du rapporteur aucun caractère d'utilité et ne peut contribuer en rien à la conservation du monument.

La Commission adopte les conclusions du rapporteur et conclut au rejet de la demande de secours formée par la Ville.

Sainte-Chapelle de Riom (Puy-de-Dôme)

M. Questel, rapporteur.

La Commission n'est pas d'avis d'autoriser l'exécution des travaux projetés pour la construction d'une tribune dans la Sainte-Chapelle de Riom. Les monuments du caractère de cette chapelle ne comportent pas de tribunes et la construction projetée ne serait d'ailleurs pas justifiée par les besoins du culte.

D'après ces considérations la Commission conclut à l'abandon du projet.

Abbaye de Sylvacane à La Roque-d'Anthéron (Bouches-du-Rhône)

En présence du grand intérêt que présente l'église de cette abbaye et eu égard à l'impossibilité où se trouve la Commune de concourir à sa restauration qui est devenue très urgente, M. Questel, rapporteur, propose de mettre à la charge du crédit des Monuments historiques la somme de 12 098 Francs 80, montant du devis des travaux les plus urgents.

La Commission adopte ces conclusions.

Église de La Trinité à Caen (Calvados)

M. Millet, rapporteur, appuie les réclamations de l'architecte chargé de la restauration de ce monument au sujet des dégradations et des conséquences fâcheuses résultant, d'une part, de certains aménagements opérés sans sa participation par la Fabrique et, d'autre part, de l'existence aux abords du choeur de l'église, 80/15/009/259 d'une cheminée produisant une fumée intense qui recouvre d'une épaisse couche de suie cette partie du monument.

Le rapporteur propose de faire droit à ces réclamations en invitant la Fabrique à enlever les objets et à réparer les dégradations occasionnées, sauf à elle à s'entendre avec l'architecte pour trouver à ces objets une place convenable, s'ils doivent faire partie du mobilier de l'église. En second lieu, le rapporteur propose, dans le cas où l'on ne pourrait obtenir le déplacement de la cheminée voisine du choeur, de réclamer au moins la surélévation du tuyau afin d'éloigner la fumée des murs du monument.

La Commission adopte les conclusions du rapporteur.

Église d'Ussel (Corrèze)

M. Millet, rapporteur, critique le projet présenté pour la restauration de cette église et rappelle à la Commission que ce monument peu remarquable à l'origine a perdu tout intérêt par suite des agrandissements successifs dont il a été l'objet.

La Commission partage l'opinion du rapporteur et, de plus, est d'avis de rayer l'église d'Ussel de la liste des Monuments historiques. Les conclusions du rapporteur relatives au déclassement sont adoptées.

Église de Gourdon (Saône-et-Loire)

Suivant l'avis de M. Millet, rapporteur, le travail adressé par M. Narjoux, architecte, sur l'état actuel de ce monument est bien rédigé, mais il ne présente pas assez de précision dans les tracés et devra être l'objet de certaines rectifications avant d'être classé dans les Archives des Monuments historiques.

La Commission adopte cet avis et propose d'inviter M. Narjoux à faire les rectifications demandées.

Fouilles au Puy d'Issolud (Lot)

En considération de l'intérêt que présente la continuation de ces fouilles qui ont permis de fixer définitivement l'emplacement d'Uxellodunum, l'un des derniers remparts de l'indépendance gauloise, M. de Guilhermy, rapporteur, propose d'accorder sur le crédit des Monuments historiques la somme de 1 200 Francs estimée nécessaire pour compléter l'exploration.

La Commission adopte les conclusions du rapporteur.

Fouilles de Saint-Rémy (Bouches-du-Rhône)

Conformément à l'avis de M. de Guilhermy, rapporteur, la Commission conclut :

1° à l'opportunité des fouilles projetées par le Comité archéologique de Saint-Rémy pour la recherche des fragments de la partie supérieure de l'arc de triomphe et pour le déblaiement des ruines d'un édifice antique dont la destination n'est pas connue

2° à l'utilité des travaux projetés pour la consolidation de l'arc triomphal et dont la dépense est évaluée à 600 Francs.

En conséquence elle propose d'assurer l'exécution de ces travaux en accordant sur le crédit des Monuments historiques une somme de 600 Francs à la condition que le Comité archéologique s'engagera à faire face à la dépense des fouilles projetées.

Fin du procès-verbal de la séance du 27 novembre 1866. 80/15/009/260

21 décembre 1866
Président, Son excellence [Vaillant], Monsieur le maréchal [Vaillant], ministre de la Maison de l'Empereur et des Beaux-arts. Présents à la séance : MM. de Nieuwerkerke, surintendant des Beaux-arts, Gautier, secrétaire général, [Émile] Boeswillwald, de Guilhermy, Labrouste, de Longpérier, Millet, Questel, du Sommerard, de Soubeyran, Tournois, des Vallières et Viollet-le-Duc.
Le procès-verbal de la séance du 27 novembre est lu et adopté.
Église Notre-Dame de Dijon (Côte-d'Or)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, expose à la Commission en quoi consistent les travaux proposés pour la continuation de la restauration de ce monument. Le devis, déduction faite du dernier chapitre qui renferme des travaux pouvant être ajournés sans inconvénient, s'élève à 283 151 Francs 87, laquelle somme peut être divisée en trois sections correspondant chacune à la restauration d'une partie distincte du monument.

La Commission propose de poursuivre l'une après l'autre la restauration de chacune de ces parties et d'y faire concourir l'État pour les deux tiers de la dépense soit 188 767 Francs 90 en laissant le troisième tiers à la charge de la Commune.

Bas-relief placé dans l'église de La Trinité à Caen (Calvados)

M. [V.] Ruprich-Robert, architecte chargé de la restauration de ce monument, a placé dans le tympan de la porte principale de cette église un bas-relief représentant la sainte Trinité sous la figure de trois personnes humaines. Ce bas-relief ayant fait l'objet de la réclamation du chapitre qui paraît vouloir en demander la suppression.

M. Viollet-le-Duc, architecte, a été invité à émettre son avis sur la représentation adoptée par M. [V.] Ruprich-Robert.

M. Viollet-le-Duc rappelle que la sainte Trinité a été fréquemment représentée de la même manière aux XIIe et XIIIe siècles, et il est d'avis qu'on doit restaurer les monuments du Moyen Âge avec les attributs de l'époque par la même raison qu'on restaure un monument antique avec les attributs de l'antiquité païenne.

La Commission partage cette opinion.

Demande de classement du clocher de l'église d'Hazebrouck (Nord)

Le clocher de cette église ne présentant aucun intérêt, M. Viollet-le-Duc, rapporteur, conclut au rejet de la demande de classement formée par le Conseil municipal d'Hazebrouck.

La Commission adopte ces conclusions.

Église de Til-Châtel (Côte-d'Or)

M. Viollet-le-Duc, rapporteur, approuve le projet présenté pour la restauration de ce monument et propose de mettre à la charge de l'État une partie notable de la dépense qui est évaluée à 29 008 Francs. 80/15/009/261

La Commission est d'avis que la moitié de cette somme soit 14 504 Francs peut être accordée sur le crédit des Monuments historiques à la condition que la Commune réunira des ressources équivalentes de manière à parfaire le montant du devis.

Revendication par l'Angleterre des quatre tombes que renferme l'abbaye de Fontevraud (Maine-et-Loire)

et qui sont celles de Henri II, comte d'Anjou et roi d'Angleterre, d'Éléonore de Guyenne sa femme, de Richard Coeur de Lion et d'Isabelle d'Angoulême

La Commission émet l'avis que le gouvernement ne peut faire droit à cette revendication attendu que ces tombes sont la propriété de l'État, sont l'oeuvre d'artistes français et perpétuent des souvenirs historiques. En conséquence la Commission conclut à leur maintien dans la chapelle de Fontevraud sauf à proposer à l'Angleterre la remise de la reproduction exacte des tombes dont il s'agit.

Église de Montbenoît (Doubs)

M. le président rappelle à la Commission que, dans sa séance du 27 novembre dernier, elle a été d'avis, non seulement de refuser une allocation pour les réparations de l'église de Montbenoit, mais de retrancher cet édifice de la liste des Monuments historiques en raison du peu d'intérêt qu'il présente.

M. le président fait part des vives réclamations qui lui ont été adressées à l'occasion de cette mesure et demande si la Commission croit devoir persister dans son premier avis qui serait basé sur des renseignements incomplets.

M. [Émile] Boeswillwald, Inspecteur général, rend compte de la visite qu'il a faite à Montbenoît le 1er novembre dernier. Il expose les motifs qui justifient les conclusions de son rapport adopté par la Commission. Au point de vue de l'art, l'église ne présente aucun intérêt. Les réparations qu'elle exige consistent en travaux d'entretien à la charge exclusive de la Commune, à laquelle un crédit spécial ouvert au budget des Cultes est destiné à venir en aide, en cas d'insuffisance des ressources locales.

La Commission des Monuments historiques d'après ces considérations, persiste dans son premier avis tendant au déclassement de l'église de Montbenoît.

Le procès-verbal est adopté. 80/15/010/1