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1872
1871
1873
7 janvier 1872
M. Vitet préside la séance à laquelle assistent MM. Saint-René Taillandier, Quicherat, Millet, Charles Blanc, de Cardaillac, Questel, Gautier, Vaudoyer, Labrouste, des Vallières, du Sommerard, Ferdinand de Lasteyrie, Viollet-le-Duc, de Longpérier, Abadie, de Soubeyran et [Émile] Boeswillwald.
Le procès-verbal de la séance du 10 décembre 1871 est lu et adopté.
Cité de Carcassonne (Aude)

M. Viollet-le-Duc expose à la Commission les résultats obtenus à l'aide des ressources affectées jusqu'à ce jour à la restauration de la Cité de Carcassonne. Le montant du devis général étant de 591 292 Francs et les allocations accordées s'élevant à 179 525 Francs, il resterait encore à pourvoir à une dépense de 411 767 Francs pour le complet achèvement des travaux. M. Viollet-le-Duc propose d'assurer, quant à présent, l'exécution de ceux de ces travaux qui sont les plus urgents, notamment la restauration de la tour de Trésau et des parties de l'enceinte extérieure du front méridional qui menaçait ruine.

La Commission adopte cet avis et propose de répartir sur 4 exercices la somme de 128 000 Francs que nécessiterait l'exécution des ouvrages urgents. M. de Cardaillac ajoute qu'il serait fort à désirer qu'on pût donner une destination aux bâtiments faisant partie des fortifications de la Cité afin que l'entreprise de restauration eût un caractère d'utilité en même temps qu'un intérêt d'art. Pour répondre à cette observation, M. Viollet-le-Duc présente à la Commission les considérations qui semblent devoir faire admettre que l'administration de la Guerre reprendra possession des fortifications de la Cité pour y établir un dépôt.

Église de Layrac (Lot-et-Garonne)

Suivant l'avis de M. Viollet-le-Duc, rapporteur, l'église de Layrac est un de ces monuments qui, dans l'état présent des ressources du budget, ne doivent pas être maintenus sur la Liste des Monuments historiques. D'ailleurs il résulte de l'examen du devis des travaux projetés que les ressources locales sont plus que suffisantes pour l'exécution des ouvrages réellement utiles.

La Commission adopte les conclusions du rapporteur.

Église de Brantôme (Dordogne)

La Commune de Brantôme a voté une somme de 2 970 Francs pour la restauration du clocher de son église et demande que l'État lui vienne en aide pour cette restauration qu'elle suppose devoir s'élever à 6 000 Francs.

M. Abadie, rapporteur, pense qu'avant de faire une proposition à ce sujet, la Commission voudra être complètement édifiée sur l'importance des travaux à exécuter par la production d'un devis de la dépense.

La Commission partage cet avis et demande que M. Abadie soit chargé de la réduction de ce devis. Cet architecte appelle l'attention de la Commission sur la construction de ce clocher qui lui paraît être d'une époque antérieure à celle de l'église qui est du XIe siècle et avoir dû faire partie autrefois de l'ancien monastère de Brantôme construit sous Charlemagne. Cela lui parait résulter de l'appareil des voûtes de la crypte du dit clocher, lesquelles, au lieu d'être construites en coupole suivant la forme qu'on retrouve dans tous les monuments de la même contrée bâtis au XIe siècle, sont plates et dénotent par la construction des tâtonnements qui seraient inexplicables de la part des constructeurs du XIe siècle.

M. Viollet-le-Duc fait observer qu'on doit à M. Révoil de pouvoir établir aujourd'hui d'une manière incontestable que tel monument appartient ou n'appartient pas à l'époque carolvingienne [sic]. En effet il résulte de preuves irréfutables fournies par architecte que dans tous les monuments de cette époque la taille des pierres a une façon toute particulière qui permet de les reconnaître. On pourrait donc par l'examen de parements du clocher de Brantôme pouvoir dire s'il appartient à l'époque carolingienne. M. Abadie est prié de mettre ces indications à profit lorsqu'il visitera ce clocher.

Église de Saint-Riquier (Somme)

Suivant M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, le devis présenté pour la restauration de cet édifice est trop sommaire pour que la Commission puisse se rendre compte de la nature des travaux proposés. En conséquence il conclut à la demande d'un devis détaillé et de dessins ou de photographies faisant connaître l'état actuel du monument et permettant d'apprécier l'opportunité des restaurations projetées.

Église de Léoncel (Drôme)

Conformément à l'avis de M. [Émile] Boeswillwald, la Commission croit que cet édifice présente assez d'intérêt pour être l'objet d'un secours sur le crédit des Monuments historiques ; mais, avant de statuer sur le chiffre du secours à proposer, elle est d'avis d'attendre que le Conseil général 80/15/10/71 dont la prochaine session aura lieu en avril, ait fait connaître ses dispositions à l'égard du monument et ait ainsi mis l'administration des Cultes à même d'examiner de son côté quelle part de la dépense elle pourrait prendre à sa charge.

Église de Champagne (Seine-et-Oise)

Avant de poursuivre la restauration de cet édifice M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, est d'avis qu'il y a lieu de limiter la dépense des travaux précédemment exécutés, et d'inviter à cet effet l'architecte à produire sans retard les conclusions de ces travaux.

La Commission partage cet avis et se réserve d'examiner, après la liquidation, s'il y a lieu d'approuver les nouveaux travaux proposés.

Église de Saint-Leu-d'Esserent (Oise)

Conformément à l'avis de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, la Commission croit qu'il n'y a pas lieu d'autoriser l'architecte à entreprendre la reconstruction de la charpente de l'église avant d'avoir achevé complètement la consolidation de la nef. Elle propose d'ailleurs, sur un seul exercice, la somme de 16 012 Francs nécessaire pour l'achèvement de cette consolidation afin de hâter son exécution et de pouvoir entreprendre prochainement la reconstruction de la charpente, pour laquelle il conviendrait de s'assurer le concours de la Commune et de l'administration des Cultes.

Église de Saint-Savin (Hautes-Pyrénées)

La Commune de Saint-Savin demande l'autorisation d'exécuter dans son église certains travaux d'appropriation et d'ornementation intérieure évalués 2 800 Francs et qu'elle prend à sa charge.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose d'approuver ces travaux à l'exception toutefois d'un autre projet dont la composition n'est pas en harmonie avec le style du monument et qu'il propose de modifier suivant un dessin qu'il soumet à la Commission.

La proposition du rapporteur est adoptée.

Chapelle d'Agos (Hautes-Pyrénées)

Suivant l'avis exprimé par M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, le nouveau projet présenté pour la restauration de cette chapelle ne pourrait être approuvé que sous certaines réserves, en ce qui concerne les nouvelles dispositions projetées pour la couverture ; mais en tout état de cause, il y aurait lieu d'ajourner cette approbation jusqu'au jour où l'administration locale aura pu effectuer le dégagement de cette chapelle, qui est enterrée jusqu'à une certaine hauteur sur trois de ses faces et dont on ne peut, pour cette raison, reconnaître l'état des maçonneries.

La Commission adopte ces conclusions et pense qu'il y lieu d'appeler l'attention du Conseil général sur cette affaire.

Église de Saint-Aignan (Loir-et-Cher)

Sur la demande de la Commission et par l'intermédiaire de M. Millet, M. de La Morandière a été invité à présenter un nouveau projet pour la surélévation de la tour du narthex de l'église de Saint-Aignan, en vue de l'établissement d'un beffroi.

M. Millet, rapporteur, après avoir examiné 80/15/10/72 les propositions renfermées dans le nouveau projet, émet l'avis, conjointement avec MM. [Émile] Boeswillwald et Viollet-le-Duc, que la dépense de 39 000 Francs à laquelle entraîneraient les travaux projetés serait hors de proportion avec le résultat proposé, lequel paraît pouvoir être obtenu plus économiquement.

La Commission partage cette opinion mais, avant d'émettre un avis définitif au sujet de cette affaire, elle croit utile de savoir si M. le prince de Chalais, qui a provoqué l'étude d'un premier projet de surélévation de la tour en promettant d'en assurer l'exécution, serait disposé à prendre l'entreprise à sa charge, quel que soit d'ailleurs le chiffre de la dépense. Elle demande en conséquence que M. [Émile] Boeswillwald soit chargé de pressentir les instructions de M. le prince de Chalais à ce sujet. 80/15/10/73

11 février 1872
M. Vitet préside la séance à laquelle assistent MM. Saint-René Taillandier, Millet de La Motte, Quicherat, Millet, Charles Blanc, de Cardaillac, [Émile] Boeswillwald, Viollet-le-Duc, des Vallières, Gautier, Laisné, Labrouste, de Longpérier, de Soubeyran, du Sommerard et Abadie.
Le procès-verbal de la séance du 7 janvier est lu et adopté.
Décès de M. Vaudoyer

A l'ouverture de la séance, M. Viollet-le-Duc se fait l'interprète du sentiment partagé par tous les Membres de la Commission en demandant que le procès-verbal renferme l'expression des regrets causés par la mort récente de M. Vaudoyer. M. le président rend hommage aux grandes qualités qui distinguaient l'éminent artiste et l'homme aimable qu'on vient de perdre.

Église d'Issy (Seine)

Sans contester l'opportunité des travaux proposés pour la restauration de cet édifice qui a beaucoup souffert pendant le siège, M. Viollet-le-Duc est d'avis que cette entreprise ne peut-être l'objet d'un secours sur le crédit des Monuments historiques, attendu que l'église d'Issy ne présente aucun intérêt au point de vue de l'art ou des souvenirs historiques.

La Commission adopte ces conclusions.

Église de Gassicourt (Seine-et-Oise)

M. Viollet-le-Duc, rapporteur, est d'avis d'approuver les travaux proposés pour l'achèvement de la restauration de cet édifice qui est un des monuments les plus intéressants du département de Seine-et-Oise. Cet achèvement lui paraît d'autant plus désirable que la Commune vient de s'imposer d'importants sacrifices pour le dégagement de l'édifice et a réuni conjointement avec la Fabrique des ressources s'élevant ensemble à 1 290 Francs.

La dépense devant s'élever à 10 484 Francs 76, il resterait à pourvoir à un déficit de 9 234 Francs dont le rapporteur propose d'allouer la moitié sur le crédit des Monuments historiques. M. Millet de La Motte faisant observer que l'administration des Cultes serait dans l'impossibilité de concourir à cette entreprise, la Commission propose conformément à l'avis de M. de Cardaillac de mettre la somme de 9 234 Francs tout entière à la charge des crédits des Monuments historiques.

Demande par M. Révoil d'une mission dans le Midi de la France et en Italie

M. Viollet-le-Duc expose que la mission demandée par M. Révoil permettrait à cet architecte de compléter les études archéologiques qu'il a entreprises sur la construction des monuments carolingiens et qu'une première mission sur les bords du Rhin lui a déjà facilitées.

La Commission est d'avis d'accueillir la demande de M. Révoil et de le mettre à même de poursuivre son travail. Les frais de cette mission évaluée, comme ceux de la première, à une somme de 3 000 Francs seraient supportés moitié par le budget des Monuments historiques et moitié par le budget spécial des Missions dont dispose l'Instruction publique.

Église de Vivoin (Sarthe)

Il résulte d'un rapport de M. Darcy sur la restauration de l'église de Vivoin que la mise à exécution des travaux a fait reconnaître, d'une part, l'insuffisance des prix portés au devis et d'autre part, la nécessité d'apporter certaines modifications dans les dispositions proposées pour la restauration du transept nord. De là, des imprévus qui devront, suivant les évaluations de l'architecte, entraîner un excédent de dépense de 23 020 Francs sur l'ensemble du devis ; mais comme M. Darcy propose d'ajourner l'exécution des ouvrages du 3° chapitre qui ne sont pas urgents, le déficit auquel il y aurait lieu de pourvoir quant à présent, serait seulement de 9 820 Francs.

Conformément à l'opinion exprimée par M. Millet, rapporteur, la Commission est d'avis d'approuver les propositions de M. Darcy et d'allouer sur le crédit des Monuments historiques une somme de 9 820 Francs pour faire face au supplément de dépense dont il s'agit.

Église de Saint-Désiré (Allier)

Sur la demande de la Commission, M. Darcy a dressé un nouveau projet pour l'achèvement de la restauration de l'église de Saint-Désiré en conservant le clocher actuel à l'aide de travaux de consolidation. La dépense est évaluée à 29 000 Francs.

Suivant la conclusion de M. Millet, rapporteur, la Commission propose d'approuver ce projet et d'allouer 24 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques, à la condition que la Commune réunira le complément de ressources nécessaires pour parfaire le devis.

Château de Pierrefonds (Oise)

M. Viollet-le-Duc expose que pour assurer la conservation de certains ouvrages avancés qui dépendaient autrefois du château de Pierrefonds, il conviendrait de fermer complètement cette propriété de l'État dont les murs de clôture présentent des solutions de continuité sur une longueur de 200 m environ. Cette opération nécessiterait une dépense de 11 295 Francs qui s'ajouterait à la dépense d'entretien évaluée à 3 750 Francs pour l'année 1872.

La Commission propose d'allouer sur le crédit des Monuments historiques la somme de 15 797 Francs 25 qui représente le montant des travaux proposés, y compris les honoraires de l'architecte.

La Commission s'entretient incidemment de la collection d'armes qui était installée dans le château de Pierrefonds et qui est actuellement déposée au Louvre où elle restera jusqu'à ce qu'il ait été statué sur cette propriété de la Liste civile.

M. de Longpérier fait observer à ce sujet que les armes qui ont été distraites des musées de l'État 80/15/10/75 pour être jointes à cette collection ne sauraient être confondues avec une autre collection.

Église de La Charité-sur-Loire (Nièvre)

La Commission est saisie d'un rapport de M. Narjoux, architecte, sur les dégradations que la foudre a occasionnées en tombant sur la flèche du clocher de cette église.

Avant de statuer sur cette affaire, la Commission est d'avis d'attendre que M. l'Inspecteur général [Émile] Boeswillwald ait visité le monument et ait fait un rapport sur l'état de conservation des parties qui sont encore debout et sur l'importance des dégradations signalées.

Palais ducal de Nancy (Meurthe)

Avant de se séparer la Commission est saisie par M. Quicherat d'une communication qui lui a été faite par le conservateur du Musée lorrain de Nancy et d'où il résulterait qu'il existe un projet d'alignement dont l'adoption entraînerait la destruction d'une partie des bâtiments de l'ancien Palais ducal de cette Ville.

M. [Émile] Boeswillwald, qui est allé récemment à Nancy pour l'étude d'un projet de restauration dudit Palais, ne pense pas que cette éventualité soit à craindre et se propose d'ailleurs d'entretenir prochainement la Commission des travaux projetés pour la restauration du Palais ducal. 80/15/10/76

10 mars 1872
M. Vitet préside la séance à laquelle assistent MM. de Cardaillac, de La Motte, Ferdinand de Lasteyrie, Quicherat, Laisné, Millet, Abadie, [Émile] Boeswillwald, Viollet-le-Duc, des Vallières, Gautier, de Longpérier, de Soubeyran et Abadie.
Le procès-verbal de la séance du 11 février est lu et adopté.
Abbaye de Montmajour à Arles (Bouches-du-Rhône)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, est d'avis que les travaux proposés par M. Révoil pour la restauration du cloître de cette abbaye n'ont pas tous un caractère d'urgence ; il conviendrait, suivant lui, de se borner, quant à présent, à rétablir le dallage et à reprendre des couvertures et quelques parties de murs avant d'entreprendre des travaux ; il y aurait lieu d'obtenir de la Ville qu'à l'avenir elle fermât le monument et n'y laissât pénétrer les visiteurs que sous la surveillance d'un gardien de manière à mettre l'édifice à l'abri des dégradations dont il est journellement l'objet.

La Commission adopte ces conclusions.

[Théâtre d'Arles (Bouches-du-Rhône)]

M. de Cardaillac rappelle à cette occasion qu'il y a [sic] tels monuments pour l'histoire de l'art qui sont exposés à toutes les mutilations faute de surveillance et de mesures préservatrices ; le Théâtre d'Arles où le public a libre accès est dans ce cas. L'administration ne devrait, suivant lui, reculer devant aucun sacrifice pour préserver de tels monuments.

La Commission partage cette opinion et propose, en ce qui concerne le Théâtre d'Arles, que M. Révoil soit invité à dresser un devis de la dépense que nécessiterait l'établissement d'une grille continue autour de ces ruines. Quant à ce qui est des moyens d'action dont dispose l'administration pour décider les villes à faire clore et respecter leurs monuments en ruine, le plus efficace c'est de les menacer de suspendre toute allocation en faveur de ces monuments.

Amphithéâtre de Nîmes (Gard)

D'après un nouveau devis dressé par M. Révoil, les travaux urgents à exécuter devraient donner lieu à une dépense de 20 741 Francs 93 que M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, est d'avis d'autoriser.

La Commission adopte ces conclusions et propose de venir en aide à la Ville pour une somme de 19 169 Francs 38 et de classer à sa charge le reste de la dépense.

Église de Champagne (Seine-et-Oise)

Conformément à la demande de la Commission, les travaux effectués jusqu'à ce jour pour la restauration de cet édifice ont été arrêtés et réglés. Les ouvrages restant à exécuter pour l'achèvement de cette entreprise sont l'objet d'un nouveau devis s'élevant à 23 773 Francs 01.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose de les 80/15/10/77 approuver ; mais il est d'avis que les réparations du clocher comprises dans le 2e chapitre de ce devis sont les premiers ouvrages à effectuer, attendu les dégradations que leur exécution pourra occasionner aux autres parties de l'édifice. En outre, il ne croit pas que l'état du clocher justifie l'établissement du chômage [sic] projeté par l'architecte.

La Commission adopte les observations du rapporteur, et propose d'allouer une part importante de la dépense sur le crédit des Monuments historiques, soit une somme 16 387 Francs 72 à la condition que la Commune réunira le complément des ressources nécessaires. Elle est d'avis toutefois de ne pas attendre que cette condition soit remplie, pour autoriser la mise en cours d'exécution des travaux qui devront, à cause de leur caractère d'extrême urgence, être effectués cette année.

Église Notre-Dame de Saint-Omer (Pas-de-Calais)
Chapelle-Sainte Suzanne

Suivant M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, il est nécessaire de supprimer cette chapelle qui n'a plus aujourd'hui aucun intérêt et qui est un obstacle au complet dégagement de l'église. En effet, c'est à la condition de la faire disparaître que la démolition projetée d'une partie du Palais de Justice dégagera suffisamment l'église Notre-Dame du côté nord.

La Commission partage cette opinion et propose d'autoriser la démolition de la chapelle Sainte Suzanne sous la condition que le département procédera en même temps à la démolition de la partie du Palais de Justice qui touche aux chapelles absidiales.

Abbaye du Mont-Saint-Michel (Manche)

Le Conseil général demande que l'État prenne soin de l'entretien de cette abbaye en attendant qu'on puisse affecter des fonds à restaurer. M. Viollet-le-Duc, rapporteur, expose la situation actuelle des bâtiments du célèbre monastère. A son avis avant de rien entreprendre dans un édifice de cette étendue, il est nécessaire d'avoir un relevé très exact de toutes ses parties, afin que la Commission puisse, avec une parfaite connaissance des choses, indiquer la marche à suivre tant pour l'entretien que pour la restauration du bâtiment. Ce relevé devrait, suivant le rapporteur, être confié à un architecte parfaitement au fait des travaux de cette nature.

La Commission partage cet avis et, sur la proposition de M. le président, MM. [Émile] Boeswillwald et Viollet-le-Duc sont invités à se concerter sur le choix de l'architecte à proposer à M. le ministre. L'examen de cette question sera mis à l'ordre du jour de la prochaine séance.

Église de Pernes-les-Fontaines (Vaucluse)

M. Viollet-le-Duc, rapporteur, est d'avis que l'église de Pernes présente assez d'intérêt pour justifier l'allocation, sur le crédit des Monuments historiques, de la somme de 11 944 Francs que nécessiterait l'exécution des travaux les plus urgents. 80/15/10/78

La Commission adopte ces conclusions en exprimant le désir que l'architecte soit invité à relever le monument dont l'administration ne possède aucun dossier.

Tours de Saint-Jean-des-Vignes à Soissons (Aisne)

En condition de l'intérêt qu'offrent ces tours et des sacrifices importants que la Ville est prête à s'imposer pour leur consolidation, M. Viollet-le-Duc, rapporteur, propose d'allouer sur le crédit des Monuments historiques la somme de 14 044 Francs 50 montant du déficit auquel il reste à pourvoir pour assurer la complète exécution des travaux évalués à 25 800 Francs.

Église de Saint-Loup-de-Naud (Seine-et-Marne)

M. Mimey, architecte, a reconnu pendant l'exécution des travaux de restauration de cet édifice des désordres qu'il n'avait pas prévus et d'où sont résultés des excédents de dépense qui portent à 30 608 Francs 95 la somme qui serait encore nécessaire pour achever l'entreprise.

Sur la proposition de M. Millet, rapporteur, la Commission est d'avis d'allouer cette somme sur le crédit des Monuments historiques.

L'un des membres de la Commission ayant fait remarquer que cet édifice renferme des peintures intéressantes à conserver. M. Gasnier rappelle que M. Denuelle a été chargé de relever ces peintures qui figureront dans les archives de la Commission.

Église Saint-Martin d'Étampes (Seine-et-Oise)

Suivant M. Millet, rapporteur, le projet présenté par M. Blondel pour la restauration de cet édifice n'est pas susceptible d'être approuvé. En effet les travaux proposés seraient complètement insuffisants pour arrêter la ruine du monument ainsi que cela résulte d'ailleurs de rapports adressés par M. l'Inspecteur général [Émile] Boeswillwald et par M. Lisch, architecte, qui a été récemment chargé par l'administration de reconnaître l'importance et la cause des désordres. D'autre part, le monument ne présente pas assez d'intérêt pour justifier la dépense considérable que nécessiterait une restauration sérieuse qui équivaudrait d'ailleurs à une restauration partielle.

Pour ces motifs, M. Millet est d'avis de déclasser l'église Saint-Martin d'Étampes et d'éclairer la Ville sur les considérations qui motivent le rejet du projet de M. Blondel.

La Commission adopte les conclusions du rapporteur.

Église de La Souterraine (Creuse)

Il résulte d'un rapport de M. des Vallières que l'église de La Souterraine nécessite des travaux de consolidation que leur caractère d'urgence ne permet pas de différer plus longtemps. La Ville venant de s'imposer des sacrifices considérables pour effectuer le dégagement de cet édifice, le rapporteur propose de mettre à la charge du crédit des Monuments historiques la somme de 44 702 Francs 60 que nécessiterait l'exécution des travaux urgents.

La Commission adopte cette proposition. 80/15/10/79

Mosaïque de Lillebonne (Seine-Inférieure)

M. de Longpérier soumet à la Commission des photographies qui sont la reproduction réduite des calques d'une mosaïque très belle et de grandes dimensions découverte à Lillebonne en 1870. Il propose de faire faire la reproduction complète de cette mosaïque alors qu'elle est encore intacte et de confier ce travail à M. Fleury, architecte du Havre, et auquel on doit les calques qui ont servi à prendre des photographies.

La Commission adopte cette proposition et émet le voeu que l'État puisse acquérir cette mosaïque qui lui paraît en tout état de cause devoir être classée parmi les Monuments historiques.

Église Notre-Dame de Dijon (Côte-d'Or)

M. Laisné présente un projet de flèche pour le couronnement de la Tour de l'église Notre-Dame de Dijon. Il est décidé que ce projet fera l'objet d'un rapport avant d'être examiné par la Commission. 80/15/10/80

20 avril 1872
M. Vitet préside la séance. Assistent MM. Saint-René Taillandier, Charles Blanc, [Émile] Boeswillwald, de Cardaillac, Gautier, de Guilhermy, Labrouste, Laisné, de Lasteyrie, de Longpérier, Millet, de La Motte, Questel et des Vallières.
Le procès-verbal de la séance du 10 mars est lu et adopté.
Église de Mogneville (Oise)

Suivant M. Viollet-le-Duc, rapporteur, les travaux qu'on propose d'exécuter à cet édifice n'ont pas un caractère sérieux de conservation et il y aurait lieu de demander à l'architecte des explications sur les constructions projetées d'une tourelle d'escalier qu'il n'a pas figurée sur ses plans et qui pourrait altérer les dispositions primitives du clocher.

La Commission partage cet avis et demande que M. l'Inspecteur général [Émile] Boeswillwald se rende compte sur place de la situation et des besoins du monument.

Église de Saint-Michel-en-Thiérache (Aisne)

Après la lecture du rapport de M. Viollet-le-Duc sur les travaux projetés pour la restauration de ce monument, la Commission est d'avis que ces travaux seraient fort insuffisants et ne produiraient pas de résultats sérieux. Elle propose en conséquence de ne pas autoriser la Ville à faire emploi des ressources dont elle dispose avant que l'architecte ait produit un projet complet de restauration permettant d'embrasser la marche à suivre pour procéder utilement et sûrement à cette entreprise.

Église de Namps-au-Val (Somme)

La Commission propose d'approuver le devis des réparations projetées ; mais elle ne croit pas que cette église présente assez d'intérêt pour être l'objet d'un secours sur le crédit des Monuments historiques.

Service des Missions en Algérie

Demande adressée par M. Duthoit à l'effet d'obtenir une mission en Algérie. La Commission accueille favorablement cette demande.

M. de Longpérier, qui signale l'importance des relevés qu'on pourrait faire en Algérie et notamment à Tlemcen, qui fut autrefois un centre d'art très prospère, est prié de préparer un programme ou exposé des recherches sur lesquelles il conviendrait d'appeler particulièrement l'attention de M. Duthoit.

Avant de statuer sur le chiffre de la subvention qui pourrait être affectée à cette mission, la Commission est d'avis de demander à M. Duthoit un devis définitif [des dépenses] qui sont à prévoir en pareille circonstance. 80/15/10/81

Église de Saint-André-de-Bâgé (Ain)

Conformément à la proposition de M. Questel, rapporteur, la Commission est d'avis d'autoriser la mise en cours d'exécution des travaux projetés, sauf à renfermer la dépense dans la limite des ressources disponibles. En raison de la situation particulière de l'édifice qui n'est pas consacré au culte et qui, par suite, se trouve en temps ordinaire dans un état d'abandon très préjudiciable à sa conservation, la Commission demande que l'administration veille à son entretien et prenne, à cet effet, les dispositions nécessaires pour être toujours tenu au courant de la situation et des besoins du monument.

Amphithéâtre d'Arles (Bouches-du-Rhône)

Après s'être rendu compte sur place du degré d'utilité des travaux de consolidation proposés par M. Révoil pour l'Amphithéâtre d'Arles, M. [Émile] Boeswillwald est d'avis de n'autoriser que ceux de ces travaux qui présentent un caractère d'urgence. Les réparations ayant ce caractère figurent dans le devis pour une somme de 21 448 Francs 64, dont le rapporteur propose de mettre les deux-tiers à la charge du crédit des Monuments historiques, soit 14 299 Francs 09 à la condition que la Ville réunira le complément des ressources nécessaires.

La Commission approuve cette répartition de la dépense, mais elle exprime l'avis que, dans le cas où la Ville ne voterait pas la somme laissée à sa charge ou n'en réunirait seulement qu'une partie, il y aurait lieu, eu égard à l'importance du monument, de parfaire le montant de la dépense à l'aide d'une allocation supplémentaire sur le crédit des Monuments historiques.

Cloître de Montbenoît (Doubs)

Suivant M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, ce cloître présente assez d'intérêt pour justifier la dépense de 21 282 Francs 11 que nécessiterait la restauration ; quelques membres de la Commission et notamment M. de Cardaillac expriment un avis contraire qui leur paraît motivé par les altérations et les déformations qu'a subies la construction primitive.

M. [Émile] Boeswillwald faisant observer que la restauration aurait pour effet de rétablir les anciennes dispositions du cloître, la Commission conclut en faveur de la restauration et propose d'allouer sur le crédit les fonds nécessaires à cet effet, non toutefois sans demander à la Commune et au département de concourir pour une part à la dépense.

Église des Saintes-Maries-de-la-Mer (Bouches-du-Rhône)

Suivant la proposition de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, la Commission est d'avis d'allouer sur le crédit le secours de 2 000 Francs sollicité par la Commune et qui, joint aux ressources déjà réunies, permettra l'entière exécution du devis des travaux projetés qui s'élève à 10 000 Francs. 80/15/10/82

Église de Mareil-Marly (Seine-et-Oise)

La Commission approuve le projet présenté par M. Millet pour la restauration de cet édifice. Elle propose d'autoriser l'exécution des travaux de première urgence qui figurent au devis pour une somme de 57 000 Francs et d'y affecter une allocation de 40 000 Francs répartie sur deux exercices

Église Notre-Dame de Dijon (Côte-d'Or)

Projet de flèche présenté par M. Laisné pour le couronnement de la tour de l'église Notre-Dame de Dijon. Les dispositions proposées pour le couronnement de cette tour donnent lieu à quelques observations de la part de la Commission qui demande à l'architecte de lui soumettre une nouvelle étude.

Acquisitions : de la Maison de La Fontaine à Château-Thierry (Aisne)
et de la Maison de Descartes à La-Haye (Indre-et-Loire)

M. Charles Blanc, directeur des Beaux-arts, saisit la Commission de deux demandes qui ont été adressées à l'administration par des Sociétés historiques et archéologiques du département à l'effet d'obtenir la somme de l'État pour l'acquisition de la Maison de La Fontaine à Château-Thierry et pour celle de Descartes à La-Haye.

La Commission est d'avis que ces deux immeubles n'ont pas un caractère d'art et n'ont qu'un caractère purement historique. Elle propose en conséquence de transmettre ces deux demandes au département de l'Instruction publique qui examinera, s'il y a lieu, d'y donner suite.

Abbaye du Mont-Saint-Michel (Manche)

Sur l'avis de MM. Viollet-le-Duc et [Émile] Boeswillwald, la Commission décide que M. Corroyer, architecte, sera proposé au choix de M. le ministre pour recevoir mission d'exécuter un relevé complet des constructions du Mont-Saint-Michel, suivant ce qui a été résolu à la dernière séance. 80/15/10/83

1er juin 1872

M. Vitet préside la séance à laquelle assistent MM. Saint-René Taillandier, Abadie, Charles Blanc, [Émile] Boeswillwald, de Cardaillac, Gautier, de Guilhermy, Laisné, Ferdinand de Lasteyrie, de Longpérier, Millet de La Motte, Questel, Quicherat, de Soubeyran, des Vallières et Viollet-le-Duc.

Le procès-verbal de la séance du 20 avril est lu et adopté.
Église de Léoncel (Drôme)

Sur la proposition de M. [Émile] Boeswillwald, la Commission est d'avis de porter de 4 500 Francs à 6 000 Francs l'allocation accordée sur le crédit des Monuments historiques pour la restauration de cet édifice. Cette somme jointe à celle de 3 000 Francs accordée par l'administration des Cultes parfera le montant du devis des travaux projetés.

Église de Morlaàs (Basses-Pyrénées)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur.

La consolidation du porche de cette église est terminée, mais elle laisse à l'État l'épandage d'une grande quantité de pierres dont la sculpture entraînerait une dépense de 52 675 Francs.

La Commission examinant la question de savoir si un pareil travail est susceptible d'être considéré comme une restauration se réserve de statuer définitivement lorsqu'elle aura été mise à même de juger mieux de la nature de ce travail par une photographie de l'état du porche.

Église de Loc-Maria à Quimper (Finistère)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur.

L'architecte qui dirige la restauration de cet édifice a rencontré, dans le cours des travaux, des imprévus qui nécessiteront une dépense supplémentaire de 11 550 Francs en vue de laquelle la Commune a déjà réuni 5 050 Francs. Il reste donc à pourvoir à un déficit de 6 500 Francs dans la prévision qu'un secours de 3 000 Francs pourra être accordé par l'administration des Cultes.

Église d'Avioth (Meuse)

Sur la proposition de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, la Commission est d'avis de mettre à la charge du crédit une somme de 6 318 Francs 47 montant d'un excédent de dépense auquel a donné lieu la restauration de cet édifice.

Église de La Charité-sur-Loire (Nièvre)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur.

La foudre en tombant sur le clocher de cette église a causé des dégâts dont la réparation est évaluée à 6 500 Francs y compris l'établissement d'un paratonnerre dont le rapporteur propose d'armer la flèche du dit clocher. L'administration des Cultes affectant un secours de 2 000 Francs à l'exécution de ces travaux, il resterait à pourvoir à un déficit de 4 500 Francs que la Commission propose de mettre à la charge du crédit [des Monuments historiques]. 80/15/10/84

Église Notre-Dame de Mantes (Seine-et-Oise)

D'après un nouveau devis de M. Durand, architecte, l'achèvement complet de la restauration de cet édifice nécessiterait encore une somme de 53 343 Francs. La Ville étant, quant à présent, hors d'état de concourir au paiement de cette dépense. M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose de n'autoriser que l'exécution des travaux indispensables qui figurent au devis pour 27 163 Francs 50 et d'allouer cette somme sur le crédit.

La Commission adopte les conclusions du rapporteur.

Hôtel de ville de La Rochelle (Charente-Inférieure)

M. Abadie, rapporteur, propose d'approuver le projet dressé par M. Lisch pour la restauration de cet Hôtel de ville et d'affecter à cette entreprise une subvention de 100 000 Francs sur la condition que la Ville réunira le complément de ressources nécessaires pour parfaire le montant du devis qui est de 310 697 Francs.

MM. Questel et Quicherat regrettent que le projet ne comprenne pas le rétablissement d'une tribune extérieure, bien que la tribune actuelle remonte seulement au commencement du siècle, elle a dû remplacer une disposition ancienne qui avait le même objet.

M. de Guilhermy appuie cette opinion en rappelant que les événements qui ont marqué le siège de La Rochelle font foi de l'existence d'une tribune de laquelle on pouvait au besoin parler à une foule assemblée.

M. Viollet-le-Duc ajoute que cette disposition devrait se marier à celle du nouvel escalier qui est destiné à donner accès à la grande salle. La place à laquelle l'architecte propose de construire cet escalier lui paraît mal choisie parce qu'elle ne permet pas d'avoir un vestibule précédant la grande salle ; d'ailleurs sa construction ne rappellerait en rien les dispositions originales par lesquelles on distingue l'escalier dans les anciens hôtels de Ville.

La Commission adopte les observations qui précèdent et propose d'inviter M. Lisch à modifier son projet dans le sens de ces observations. Elle est d'avis de fixer à 100 000 Francs la part contributive de l'État dans cette entreprise de restauration.

Château de Vitré (Ille-et-Vilaine)

La Commission propose d'entreprendre immédiatement les travaux de restauration approuvés et d'allouer à cet effet une somme de 50 000 Francs sur le crédit. Cette allocation, jointe aux 12 000 Francs votés par le Conseil municipal et aux ressources qu'on est en droit d'attendre du Conseil général, devra permettre d'effectuer la restauration du Châtelet qui figure au devis pur une somme de 69 291 Francs 73.

Église de Condom (Gers)

La Commission considérant que les travaux projetés à cet édifice ont un caractère d'entretien propose de transmettre à l'administration des Cultes la demande de secours formée par la Commune. 80/15/10/85

Château de Blois (Loir-et-Cher)

La Commission est d'avis d'autoriser M. de La Morandière à faire disparaître du bâtiment de Gaston les cuisines qui n'ont aucune raison d'être et les cloisons supérieures, qui masquent la coupole de Mansart, et sont d'une époque récente.

Église de Berteaucourt-les-Dames (Somme)

La Commission propose d'approuver les travaux projetés pour la restauration du portail de cette église et dont la direction serait confiée à M. Duthoit, architecte.

Église Notre-Dame de Dijon (Côte-d'Or)

Sur la proposition de M. Millet, rapporteur, la Commission est d'avis d'approuver un nouveau devis de 209 269 Francs 73 comprenant l'achèvement de travaux en cours d'exécution et d'allouer 100 000 Francs pour ces travaux auxquels la Fabrique doit affecter une somme égale.

M. Viollet-le-Duc, qui a récemment visité l'église Notre-Dame, appelle l'attention de la Commission sur des désordres très graves qu'il a constatés sur la façade occidentale et auxquels il faut remédier sans retard, sous peine de voir ces désordres s'aggraver au point d'entraîner la reconstruction de cette partie du monument.

La Commission adopte les conclusions de M. Viollet-le-Duc tendant à ce que la restauration de ladite façade soit entreprise aussitôt après l'achèvement des travaux en cours d'exécution.

Église de Braine (Aisne)

M. Millet, rapporteur, est d'avis d'approuver le projet de sacristie présenté par M. Ouradou en invitant toutefois cet architecte à examiner s'il ne serait pas possible de mettre la construction projetée en communication directe avec l'église par l'ouverture d'une porte dans le bas-côté nord.

La Commission adopte cet avis, mais elle ne croit pas qu'une partie de la dépense dont il s'agit puisse être imputée sur le crédit. Elle propose, en conséquence, de renvoyer à l'administration des Cultes la demande de secours formée par la Commune.

Église de Bourg-Saint-Andéol (Ardèche)

Suivant M. Questel, rapporteur, les travaux proposés pour la restauration extérieure de cette église sont susceptibles d'être approuvés, à l'exception toutefois de l'enduit en ciment dont l'architecte veut revêtir le clocher. En ce qui concerne les voies et moyens de pourvoir à la dépense qui est évaluée à 31 061 Francs 56, le rapporteur propose de mettre le tiers de cette dépense soit 10 353 Francs 85 à la charge du crédit sous la condition que la Commune réunira les deux autres tiers.

La Commission adopte ces conclusions. 80/15/10/86

29 juillet 1872
Vitet préside la séance à laquelle assistent MM. Saint-René Taillandier, secrétaire général, Abadie, [Émile] Boeswillwald, Laisné et des Vallières.
Le procès-verbal de la précédente séance du 1er juin 1872 n'a pas été lu.
Château de Thouars (Deux-Sèvres)

L'administration pénitentiaire se propose d'établir un dépôt de condamnés dans le château de Thouars qui est déjà parmi les Monuments historiques, mais avant de donner suite à ce projet, M. le ministre de l'Intérieur a voulu connaître l'avis de son collègue, M. le ministre de l'Instruction publique, des Cultes et des Beaux-arts.

M. l'Inspecteur général [Émile] Boeswillwald, qui a été chargé par l'administration de se rendre à Thouars afin de présenter un avis motivé sur l'instruction projetée, considère le château de Thouars comme ne présentant en lui-même aucun intérêt d'art et comme devant être déclassé. La chapelle au contraire lui paraît avoir une grande valeur et tout à fait digne d'être restaurée.

M. Vitet croit que, tout en laissant le ministre de l'Intérieur donner suite à son projet, l'administration des Beaux-arts aurait tort de se désintéresser complètement à l'endroit d'un monument qui présente un intérêt historique de premier ordre et dont l'une des dépendances, la chapelle, est appelée à faire l'objet d'allocation sur le crédit.

La Commission partage cet avis et propose de ne mettre aucun obstacle à la réalisation du projet de l'administration pénitentiaire, mais de maintenir le château sur la Liste des Monuments historiques.

Église Saint-Trophime à Arles (Bouches-du-Rhône)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, est d'avis d'approuver les travaux projetés par M. Révoil pour le rétablissement des dispositions primitives du clocher de Saint-Trophime. Il propose, en outre, d'allouer sur le crédit des Monuments historiques la somme de 14 822 Francs que nécessiteront ces travaux et de laisser à la Commune le soin de pourvoir à la construction d'un beffroi dont la dépense est évaluée à 8 411 Francs 83.

La Commission adopte ces conclusions, mais elle se réserve de proposer l'allocation de 14 822 Francs après examen du projet de beffroi, sous la condition que la Commune réalisera les ressources nécessaires pour l'établissement de ce beffroi.

Abbaye de Montmajour à Arles (Bouches-du-Rhône)

Suivant M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, le devis de 14 025 Francs présenté par M. Révoil pour la restauration 80/15/10/87 de ce cloître est susceptible d'être réduit à 11600 Francs en bornant la restauration aux travaux réellement utiles, c'est-à-dire en conservant telle quelle la partie du cloître qui a été refaite au XVIIe siècle et en ne remplaçant que les colonnettes et chapiteaux qui ne peuvent plus porter la charge transmise par les arcs.

La Commission ayant voté pour ces travaux une somme de 2 320 Francs, le rapporteur propose de mettre à la charge du crédit des Monuments historiques le déficit de 9 280 Francs auquel il reste à pourvoir. La Commission adopte ces conclusions.

Chapelle d'Agos (Hautes-Pyrénées)

Sur la proposition de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, la Commission est d'avis de rendre définitive l'allocation de 6 000 Francs qui a été réservée pour la restauration de cette chapelle. Elle croit devoir insister toutefois pour que l'architecte soit invité de nouveau à suivre scrupuleusement les indications qui lui ont été fournies précédemment pour l'exécution de la couverture de la dite chapelle.

Église de Morlaàs (Basses-Pyrénées)

Après examen des photographies de l'état actuel du porche de Morlaàs depuis sa reconstruction, la Commission demeure convaincue que la sculpture et la statuaire de ce porche sont extrêmement [sic] à refaire et elle est d'avis que les ressources du crédit des Monuments historiques ne sauraient être appliquées à un tel travail sans être détournées de leur destination. Elle propose, en conséquence, de transmettre à l'administration des Cultes la demande de secours formée par la Commune.

Église de Montmorency (Seine-et-Oise)

Avant d'examiner s'il y a lieu d'accueillir la proposition faite par M. Mahert, architecte, de copier pour les archives des Monuments historiques les relevés que feu M. Paccard a faits des vitraux de l'église de Montmorency, la Commission est d'avis d'attendre que M. [Émile] Boeswillwald ait examiné les relevés et ait fait un rapport sur la proposition de M. Mahert.

Dessins de la Porte de Brest à Dinan (Côtes-du-Nord)

Travail demandé à M. Corroyer, architecte. La Commission regrette que M. Corroyer, au lieu de renfermer ce travail dans les limites qui lui avaient été assignées lui ait donné l'importance d'une monographie. Bien que les dessins de cet architecte lui paraissent motiver certaines critiques, elle propose de les acquérir au prix de 1200 Francs.

Quant aux dessins de la Porte du Jerzual qui fait aussi partie des remparts de Dinan et que M. Corroyer a cru devoir joindre aux précédents, sans qu'ils lui aient été commandés, la Commission n'est pas d'avis de les acquérir. 80/15/10/88

3 août 1872
M. Vitet préside la séance à laquelle assistent MM. Abadie, [Émile] Boeswillwald, de Cardaillac, Gautier, de Guilhermy, de Longpérier, Millet et Quicherat.
Le procès-verbal de la séance du 29 juillet 1872 est lu et adopté.
Église d'Oiron (Deux-Sèvres)

M. Millet, rapporteur, est d'avis d'approuver les travaux projetés pour la restauration de cet édifice. Toutefois l'arrangement proposé par l'architecte pour la consolidation de la charpente lui paraît devoir être simplifié pour une disposition dont il donne la description.

La Commission partage cet avis et propose de fixer à 7 000 Francs la part contributive de l'État dans cette entreprise, dont la dépense est évaluée à 23 000 Francs.

Église de Pouzauges-le-Vieux (Vendée)

M. Millet, rapporteur, est d'avis que cet édifice ne présente pas assez d'intérêt pour être l'objet d'une allocation sur le crédit des Monuments historiques. Il propose en conséquence de rejeter la demande de secours formée par la Commune et de déclasser le monument.

La Commission adopte ces conclusions.

Ancienne cathédrale de Toul (Meurthe)

M. [Émile] Boeswillwald présente un devis dans lequel il évalue à 221 760 Francs la dépense à faire pour réparer les dégâts occasionnés par le bombardement.

La Commission propose d'approuver ce devis et d'allouer pour l'exécution des travaux une somme de 100 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques à la condition que la Ville réunira le reste de la dépense, sauf pour cela à solliciter le concours du département et de l'administration des Cultes. La Commission croit devoir insister en outre pour que l'ensemble des ressources mises annuellement à la disposition de l'architecte soit d'au moins 50 000 Francs, somme nécessaire pour exécuter les travaux dans de bonnes conditions.

Fouilles faites au Mans (Sarthe)

M. [Émile] Boeswillwald, Inspecteur général, a été chargé d'examiner sur place les résultats obtenus par M. Chaplain-Duparc en pratiquant des fouilles au Mans sur un point de l'ancienne enceinte où les Ponts-et-Chaussées font exécuter des travaux. Le rapporteur rend compte de ces résultats à la Commission et propose d'affecter 2 000 Francs à la continuation de ces recherches.

La Commission est d'avis de ne pas accorder plus de 1000 Francs et se réserve d'examiner lorsqu'il aura été fait 80/15/10/89 emploi de cette somme s'il y a lieu de poursuivre la recherche.

Palais Ducal de Nancy (Meurthe)

M. [Émile] Boeswillwald présente un projet comprenant d'une part la restauration de ce qui subsiste de l'ancien Palais ducal et d'autre part la reconstruction d'un bâtiment qui dépendait de cette résidence mais qui avait été remanié au XVIIe siècle.

La Commission est d'avis que de ces deux opérations la première, dont le devis s'élève à 291 000 Francs, est la seule à laquelle les ressources du crédit des Monuments historiques peuvent être affectées. Elle propose de fixer à 100 000 Francs la part contributive de l'État dans cette partie de l'entreprise dont la Ville devra poursuivre le complet achèvement à l'aide de ses propres ressources et de 100 000 Francs dont l'Empereur d' Autriche lui a fait don. 80/15/10/90

5 octobre 1872
M. Vitet préside la séance à laquelle assistent MM. Abadie, [Émile] Boeswillwald, Labrouste, Millet, Questel, du Sommerard, de Soubeyran, des Vallières et Viollet-le-Duc.
Le procès-verbal de la séance du 3 août est lu et adopté.
Église de Saint-Antoine (Isère)

Suivant M. Questel, rapporteur, cet édifice présente un réel intérêt, mais il est, par suite de ses grandes dimensions, d'un entretien trop onéreux pour la Commune qui ne peut le maintenir en bon état de conservation à l'aide de ses faibles ressources. Il en résulte que les restaurations effectuées il y a une vingtaine d'années sont à recommencer aujourd'hui.

Le rapporteur est d'avis qu'avant d'entreprendre de nouveaux travaux l'administration des Beaux-arts devrait se concerter avec l'administration des Cultes pour assurer l'entretien du monument.

M. Gasnier, secrétaire de la Commission, fait observer que d'autres monuments sont dans le même cas et seront menacés de ruine tant que l'administration ne disposera pas d'un fonds spécial pour leur entretien.

Quant à la suite qui pourrait être donnée à la demande de secours formée par la Commune, la Commission exprime le désir d'être complètement édifiée sur les connaissances de l'architecte autour du projet dont elle ne connaît pas les travaux. Elle demande en conséquence, que M. Questel soit chargé de prendre les informations nécessaires à ce sujet.

Église de Villeneuve-lès-Avignon (Gard)

M. Questel, rapporteur, propose d'approuver les travaux complémentaires proposés pour la restauration de cet édifice et d'y faire contribuer les crédits des Monuments historiques dans la proportion d'un tiers, ainsi qu'elle l'a fait pour les précédents travaux. La dépense étant évaluée à 8 792 Francs, il propose de fixer à 3 000 Francs l'allocation à mettre à la charge du Crédit.

La Commission adopte ces conclusions.

Église de Bourg-Saint-Andéol (Ardèche)

Après avoir entendu le rapport de M. Questel, la Commission est d'avis de ne pas augmenter le chiffre de l'allocation conditionnelle réservée sur le crédit pour la restauration de cette église et qui représente le tiers de la dépense réalisée à 31 061 Francs. Avant d'entreprendre la restauration du clocher, qui est aujourd'hui la seule partie du monument vraiment intéressante, il y aura lieu d'inviter l'architecte à examiner 80/15/10/91 si les piliers de ce clocher sont en état de supporter le poids de la restauration.

Église de Til-Châtel (Côte-d'Or)

En présence de l'impossibilité où se trouve la Commune de s'imposer de nouveaux sacrifices pour la restauration de son église M. Viollet-le-Duc, rapporteur, propose de mettre à la charge du crédit des Monuments historiques la somme de 10 936 Francs 10 nécessaire pour l'achèvement de cette entreprise.

La Commission adopte ces conclusions.

Remparts d'Avignon (Vaucluse)

Projet d'agrandissement et de restauration de la Porte Saint-Lazare.

La Commission est d'avis d'approuver les dispositions préparées par M. Viollet-le-Duc pour l'agrandissement et la restauration de cette porte. Elle invite cet architecte à présenter son devis des travaux proposés et attendre la production de ce devis pour examiner quelle part de la dépense pourra être mise à la charge du crédit des Monuments historiques.

Etude archéologique sur l'ancienne église abbatiale de [Saint-Rémi] à Reims (Marne)

Sur la proposition de M. Viollet-le-Duc, rapporteur, la Commission est d'avis d'accueillir la demande faite par M. Leblan, architecte, d'être chargé d'une étude archéologique ayant pour objet de reconnaître les dispositions que présente cet édifice au XIe siècle et les adjonctions qui lui furent faites à la fin du XIIe siècle.

Ce travail devra être renfermé dans certaines limites qui sont déterminées par le rapporteur.

Église Saint-Martin de Clamecy (Nièvre)

M. Viollet-le-Duc, rapporteur, considère comme insuffisants et mal entendus les travaux proposés pour la restauration de cette église. Suivant lui, ces travaux loin d'arrêter ne pourraient que hâter la ruine du monument, qui est d'ailleurs aujourd'hui très compromis et ne lui paraît pas susceptible d'être restauré. Il propose en conséquence d'ajourner toute décision jusqu'à ce que la Commission soit renseignée sur l'état des constructions par un travail très sérieusement étudié.

La Commission adopte ces conclusions.

Anciennes cuisines du Palais Ducal à Dijon (Côte-d'Or)

Conformément à la proposition de M. Viollet-le-Duc, rapporteur, la Commission est d'avis d'approuver un devis supplémentaire de 6 029 Francs 68 présenté pour l'achèvement de la restauration de ces cuisines et de mettre cette somme à la charge du crédit des Monuments historiques. La Commission exprime en même temps le désir que la Ville de Dijon fasse de ces cuisines une annexe à son Musée dont les bâtiments sont voisins.

Projet de dégagement de la sacristie de l'église Saint-Étienne d'Auxerre (Yonne)

Suivant la proposition de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, la Commission est d'avis d'approuver les travaux projetés pour le dégagement de cette sacristie et d'imputer la dépense, qui est évaluée à 1 470 Francs, sur le crédit de 10 000 Francs ouvert en 1872 pour la restauration de l'église Saint-Étienne. 80/15/10/92

Église de Saint-Leu-d'Esserent (Oise)

Il s'agit aujourd'hui de pourvoir à la reconstruction de la charpente et à la réfection de la couverture de cet édifice, travaux dont la dépense est évaluée à 25 162 Francs 55 et au paiement de laquelle la Commune ne peut participer que pour 4 000 Francs ; il reste donc à pourvoir un déficit de 21 162 Francs 55 que le rapporteur propose de mettre tout entier à la charge du crédit des Monuments historiques, dans le cas où l'administration des Cultes ne pourrait pas prêter son concours à l'entreprise.

La Commission adopte ces conclusions, sous réserve de la démarche à faire auprès de l'administration des Cultes pour obtenir son concours.

Église de Saint-Gaudens (Haute-Garonne)

Avant d'examiner s'il y a lieu de donner suite aux travaux projetés pour l'achèvement de cette église, la Commission est d'avis, sur la proposition de M. Millet, rapporteur, de demander à l'architecte auteur du projet une étude plus complète des besoins du monument. L'administration municipale devra être invitée à faire connaître ses intentions en ce qui concerne le dégagement de l'église, lequel est indispensable pour la restauration.

Église de Bénévent-l'Abbaye (Creuse)

Avant d'examiner la nouvelle demande de secours formée par la Commune pour la restauration de cet édifice, la Commission croit utile d'attendre que l'architecte qui dirige cette entreprise ait fait connaître quels sont les travaux exécutés et quels sont ceux restant à faire.

Fouilles de Bapteste à Moncrabeau (Lot-et-Garonne) près de Nérac

Sur la proposition de M. des Vallières, rapporteur, la Commission est d'avis d'affecter une somme de 2 000 Francs à la continuation de ces fouilles qui lui paraissent bien dirigées et dont les résultats sont fort intéressants. 80/15/10/93

1er décembre 1872
M. Vitet préside la séance à laquelle assistent MM. Abadie, [Émile] Boeswillwald, Gautier, de Guilhermy, Labrouste, de Lasteyrie, de Longpérier, Millet, de La Motte, Quicherat, du Sommerard, des Vallières et Viollet-le-Duc.
Le procès-verbal de la séance du 5 octobre est lu et adopté.
Église de Ferrières (Loiret)

Suivant la proposition de M. Millet, rapporteur, la Commission est d'avis d'approuver un devis de 22 904 Francs 48 présenté pour la continuation de la restauration de cette église. L'allocation à mettre à la charge du crédit des Monuments historiques ne devra pas dépasser la moitié de cette dépense soit une somme de 11 452 Francs 24 laquelle devra être exclusivement affectée aux travaux urgents afin que l'exécution de ces travaux soit d'abord assurée, dans le cas où la Commune ne parviendrait pas à réunir complètement les ressources auxquelles il reste à pourvoir. Les ouvrages projetés une fois effectués, la conservation du monument pourra être considérée comme assurée et la subvention proposée est la dernière qu'il y ait lieu de mettre à la charge du crédit.

Chapelle de l'Hospice de Ménigoute (Deux-Sèvres)

M. Millet, rapporteur.

Le Conseil général sollicite un secours de l'État pour la restauration de cet édifice.

La Commission croit devoir maintenir à cette occasion l'avis qu'elle a déjà exprimé, à savoir que la chapelle de Ménigoute présente trop peu d'intérêt pour être l'objet d'une allocation sur le crédit des Monuments historiques.

Église de Saint-Généroux (Deux-Sèvres)

M. Millet, rapporteur, la Commission ne croit pas devoir proposer d'autoriser les travaux projetés. Elle n'attache d'intérêt à la conservation de cet édifice qu'autant qu'on pourrait l'obtenir en consolidant la partie qui menace ruine et non pas en la reconstruisant comme le demande l'architecte.

En conséquence, la Commission est d'avis d'ajourner toute proposition jusqu'à ce que M. l'Inspecteur général [Émile] Boeswillwald ait visité le monument et ait examiné s'il est ou non susceptible d'être consolidé.

Église d'Ébreuil (Allier)

Les travaux urgents restant à exécuter sont évalués à la somme de 26 875 Francs. Les ressources locales s'élèvent à 4 000 Francs ; mais dans cette somme figurent 9 862 Francs 16 qui sont un reliquat des fonds affectés aux précédents travaux, de sorte que, par le fait, le concours offert par la Commune se réduit à 2 137 Francs 84.

Sur la proposition de M. Millet, rapporteur, la Commission est d'avis d'approuver les travaux 80/15/10/94 projetés, de réclamer de la Commune un concours réel de 4 000 Francs et de mettre à la charge du crédit des Monuments historiques la somme de 13 012 Francs 84, montant du déficit auquel il resterait à pourvoir, étant donnée l'éventualité d'un secours de 8 000 Francs que la Commune peut attendre de l'administration des Cultes.

Reliquat disponible : 1 862 Francs 16

Concours demandé à la Commune : 4 000 Francs

Secours des Cultes : 8 000 Francs

Allocation sur le crédit : 13 012 Francs 84

Total : 26 875 Francs

Église de Saint-Benoît-sur-Loire (Loiret)

Suivant le rapport de M. [Émile] Boeswillwald, la Commission propose d'approuver une somme de 45 000 Francs comprenant les travaux urgents à exécuter pour la continuation de la restauration de cet édifice. Les ressources locales s'élevant à 3 000 Francs et l'administration des Cultes devant contribuer à l'entreprise pour 10 000 Francs, il resterait à pourvoir à un déficit de 32 000 Francs que la Commission propose de mettre à la charge du crédit.

Amphithéâtre de Nîmes (Gard)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur.

Le Conseil municipal de Nîmes ayant été invité à faire connaître quelle serait la part contributive de la Ville dans les travaux urgents restant à faire et dont la dépense est évaluée à 61 710 Francs s'est réservé, dans une délibération du 9 août dernier, de statuer sur cette proposition jusqu'à ce qu'elle se soit renseignée sur la nature et la partie des ouvrages projetés. L'administration attend encore la réponse du Conseil municipal.

Bien que cette manière d'agir semble pouvoir être interprétée comme un refus déguisé de pendre part à la dépense, la Commission ne croit pas que le concours de la Ville doive être exigé comme une condition sine qua non de la continuation de la restauration. Toutefois elle propose d'arrêter momentanément les travaux afin que l'administration locale puisse être plus efficacement mise en demeure de prendre un parti.

Projet de beffroi pour le clocher de Saint-Trophine à Arles (Bouches-du-Rhône)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose de demander à M. Révoil d'apporter à son projet certaines modifications qui auront pour effet de donner une plus grande rigidité à l'ensemble des pièces formant ce beffroi.

La Commission adopte ces modifications et demande que M. [Émile] Boeswillwald soit chargé de les indiquer à M. Révoil par un croquis.

Église de Saint-Nicolas-de-Port (Meurthe-et-Moselle)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, est d'avis de ne pas différer plus longtemps l'exécution de travaux urgents, qui sont évalués à 36 100 Francs. Les ressources locales devront atteindre 12 312 Francs et l'administration des 80/15/10/95 Cultes devant contribuer à l'entreprise pour 11 000 Francs, il resterait à pourvoir un déficit de 12 788 Francs que le rapporteur propose de mettre à la charge du crédit.

Ces conclusions sont adoptées à la Commission.

Église de La Charité-sur-Loire (Nièvre)

Sur la proposition de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, la Commission est d'avis d'approuver un devis supplémentaire de 3 849 Francs 65 présenté pour l'achèvement des réparations du clocher, et d'allouer cette somme sur le crédit des Monuments historiques.

Restauration des verrières de la chapelle du château de Vincennes (Seine)

M. Oudinot a préparé la restauration de l'une de ces verrières et en a terminé la peinture. Avant de procéder à la cuisson, cet artiste demande que son travail soit examiné par la Commission.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, fait observer que M. Oudinot doit, aux termes du cahier des charges, présenter les cartons des parties restaurées des verrières. Une telle condition lui paraît une mesure de précaution nécessaire, surtout lorsqu'il s'agit de vitraux de l'importance de ceux de la chapelle de Vincennes, car elle permet, s'il y a lieu, de faire des corrections toujours faciles sur le papier et qu'on ne saurait exécuter sans frais lorsque le sujet est déjà peint sur verre.

En conséquence, le rapporteur est d'avis de s'en tenir à la stricte exécution du cahier des charges.

M. Viollet-le-Duc croit que dans la circonstance présente l'exécution d'un carton n'est pas indispensable. Les conditions dans lesquelles M. Oudinot présente un travail à l'examen de la Commission lui paraissent permettre, peut-être encore mieux que la présentation d'un carton, de juger l'oeuvre de restauration, et n'excluant pas d'ailleurs la faculté de faire subir à cette oeuvre les corrections ou les modifications qui pourraient sembler nécessaires.

Ces considérations déterminent la Commission à ne pas rejeter la demande de M. Oudinot et à exprimer le désir qu'une sous-commission composée MM. Abadie, [Émile] Boeswillwald et Viollet-le-Duc, soit chargée d'examiner le travail du peintre verrier et d'en rendre compte dans un rapport.

M. Viollet-le-Duc soulève ensuite une autre question : par suite d'une mesure de l'administration qui a limité d'abord le travail de M. Oudinot à la restauration d'une seule verrière, il ne sera pas possible de faire emploi pendant l'exercice 1872 de la totalité de la somme allouée sur cet exercice pour l'ensemble de l'entreprise. M. Viollet-le-Duc propose d'autoriser l'architecte à reporter sur la restauration du monument lui-même la partie des fonds qui sera disponible. 80/15/10/96

M. Gasnier, secrétaire de la Commission, fait observer que les travaux, auxquels l'architecte appliquerait ces fonds figurent dans la partie du devis général dont l'exécution n'a pas encore été autorisée. Il demande en conséquence s'il ne conviendrait pas d'ajourner l'examen de cette question jusqu'à ce qu'un rapporteur ait pu examiner le degré d'utilité des travaux compris dans cette partie du devis général.

M. Viollet-le-Duc est d'avis qu'une interruption des travaux, ne serait-elle que momentanée, aurait le grave inconvénient d'immobiliser en pure perte un important matériel de chantier.

La Commission partage cet avis et propose d'autoriser l'architecte à poursuivre les travaux de restauration, mais en se bornant, quant à présent, à exécuter ceux dont l'opportunité est naturellement indiquée par la situation et les ressources actuelles du chantier.

Église Saint-Jacques de Dieppe (Seine-Inférieure)

D'après un devis dressé par M. Lance, la restauration du choeur de cet édifice nécessiterait une dépense de 211 636 Francs 61 ; les ressources locales s'élevant à 130 000 Francs 00, il resterait à pourvoir à un déficit de 81 636 Francs 61

M. Viollet-le-Duc, rapporteur, est d'avis d'approuver les travaux projetés, à l'exception de ceux concernant les collatéraux et les chapelles du chevet. Le mode de couverture proposé n'ajournerait pas convenablement l'écoulement des eaux et aurait l'inconvénient de modifier d'une manière fâcheuse l'aspect primitif de cette partie de l'édifice.

La Commission partage cet avis et approuve les modifications que le rapporteur propose d'apporter au mode de couverture. Elle ajoute que, en présence des sacrifices faits par la Ville et le département pour la restauration, on peut fixer à 80 000 Francs la part contributive de l'État dans cette entreprise.

Église de Saint-Siffren (Vaucluse)

La Commune sollicite un secours de l'État pour la reconstruction de ce clocher qui est aujourd'hui dérasé jusqu'au premier étage.

Suivant le rapport de M. Viollet-le-Duc le soubassement de la tour présente seule quelque intérêt et ne paraît pas d'ailleurs en état de supporter la construction projetée. En conséquence, il n'y aurait lieu de venir en aide à la Commune qu'autant qu'elle abandonnerait son projet de reconstruction pour se borner à restaurer le soubassement du clocher.

La Commission adopte ces conclusions.

Église d'Ennezat (Puy-de-Dôme)

Sur la proposition de M. Viollet-le-Duc, rapporteur, la Commission est d'avis d'allouer une somme de 15 476 Francs 75 pour la continuation de la restauration de cet édifice en ajoutant que ces fonds devront être exclusivement consacrés aux travaux de la nef. 80/15/10/97

Église de Brantôme (Dordogne)

D'après un devis présenté par M. Abadie, la restauration du clocher de cet édifice doit donner lieu à une dépense de 9 559 Francs 88 que la Commission propose de mettre à la charge du crédit des Monuments historiques.

Église de Bénévent-l'Abbaye (Creuse)

La Commission propose d'approuver un devis de 30 346 Francs présenté par M. Abadie pour l'achèvement de la restauration de cet édifice. Elle ajoute qu'une somme de 20 000 Francs pourrait être allouée sur le crédit dans le cas où la Commune, qui ne peut s'imposer de nouveaux sacrifices pour cette entreprise, obtiendrait de l'administration des Cultes une somme égale au déficit auquel il reste à pourvoir.

Église de Fenioux (Charente-Inférieure)

M. Abadie signale cet édifice à la Commission comme offrant un très grand intérêt et propose d'en assurer la conservation. Les ressources locales étant nulles il n'ose pas demander une restauration, laquelle exigerait une dépense de 70 à 80 000 Francs, mais il émet le voeu qu'un architecte soit chargé de relever le monument pour les archives et de dresser un devis des travaux indispensables de consolidation.

M. le président ainsi que M. Millet expriment l'avis que, du moment où l'édifice mérite une restauration, l'importance de la dépense à prévoir et le manque de ressources locales ne sont pas des considérations suffisantes pour faire renoncer à l'entreprise.

La Commission adopte cet avis et conclut à la demande d'un projet de restauration. 80/15/10/98