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80/15/026/1

13 février 1925 [Vendredi]
Présidence de M. Paul Léon, directeur des Beaux-arts, membre de l'Institut. Membres présents : MM. Boeswillwald, Cagnat, Cartault, Chifflot, Defrasse, Faure, Génuys, Hallays, Haraucourt, Krafft, Louzier, Marcou, Maringer, Moreau-Nélaton, Nénot, Neveux, Nodet, Perdreau, Puthomme, Verdier, Vitry.
Assistaient également à la séance : MM. Paquet, Ruprich-Robert et Sallez, architectes en chef, adjoints à l'Inspection générale des Monuments historiques ainsi que M. Gadave, chef de bureau, adjoint au directeur des Beaux-arts.
Palais du Louvre à Paris (Seine)

Adoptant les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Nénot, la Commission est d'avis que le projet de plaque commémorative établi par M. l'architecte en chef Lefèvre peut être suivi d'exécution. Cette plaque sera apposée derrière la statue de Victoire antique qui se trouve dans le vestibule de l'entrée principale du Louvre.

Elle y rappellera le souvenir des fonctionnaires et agents des Musées nationaux morts pour la France au cours de la dernière guerre.

Porte de l'ancien évêché d'Orléans (Loiret)

M. Boeswillwald signale à la Commission que M. le maire d'Orléans serait disposé à accepter pour la 80/15/026/2 clôture de l'ancien palais épiscopal la solution consistant à maintenir la porte monumentale telle qu'elle existe, avec ses vantaux de bois, et à remplacer le mur plein par un mur bahut surmonté d'une grille. Malgré l'avis précédemment émis par le Conseil municipal, le maire se ferait fort d'obtenir un revirement de cette assemblée pourvu qu'il puisse s'appuyer sur une délibération très nette de la Commission des Monuments historiques . En ce qui le concerne, M. Boeswillwald estime que, sans être excellente, cette façon de terminer l'affaire est néanmoins acceptable. Après en avoir délibéré, la Commission s'y rallie à l'unanimité des membres présents, moins M. André Hallays, qui maintient d'une façon très énergique les observations qu'il a déjà présentées au sujet du remaniement projeté de l'entrée de l'ancien évêché d'Orléans.

Ancien Hôtel de Sens à Paris (Seine)

L'Hôtel de Sens, ancienne résidence des archevêques de Sens à l'époque où l'évêque de Paris n'était que suffragant de ces derniers prélats, a soulevé par son mauvais état l'émotion des archéologues et des amateurs d'architecture médiévale. Saisie de la question par le Touring-Club de France l'administration des Beaux-arts a prié M. Boeswillwald de procéder à une enquête sur la situation du monument.

S'étant rendu sur place, M. Boeswillwald rend compte de ses constatations Les mutilations qu'il déplore ne sont, dit-il, malheureusement pas nouvelles. Elles consistent principalement dans l'altération du caractère des couvertures, naguère d'ardoises, de zinc aujourd'hui, dans la disparition des meneaux de fenêtres, le déplacement des appuis, le bouleversement des dispositions intérieures du logis. L'Hôtel de Sens, en résumé, depuis plus d'un siècle, a été traité 80/15/026/3 avec mépris et barbarie par ses propriétaires successifs et par ses occupants, les photographies de l'immeuble donnant une impression très fidèle de sa misère. Ces documents sont examinés avec un très vif intérêt par les différents membres de la Commission.

Malheureusement l'assemblée se sent impuissante à remettre l'Hôtel de Sens en état. La dépense à réaliser à cet effet serait considérable et il ne s'agit pas d'un immeuble domanial, mais d'une propriété municipale. Cependant la Commission est unanime à déclarer que cette maison l'une des rares demeures moyenâgeuses qui subsistent dans la capitale ne doit pas être laissée à l'abandon. Elle émet le voeu à l'unanimité que des démarches soient faites auprès de M. le préfet de la Seine pour que la Ville de Paris se préoccupe davantage du sort de cette construction qui lui appartient et qui est si intimement liée à son passé et à son histoire par le souvenir de la résidence du cardinal Duprat, de Louis de Bourbon, du cardinal de Lorraine et de la reine Marguerite de Valois.

La Commission demande en outre que des pourparlers qui seront engagés avec la Ville portent principalement sur les points suivants :

nécessité de supprimer les logements insalubres établis dans l'Hôtel de Sens,

de préparer l'évacuation de l'immeuble,

d'établir un plan d'utilisation des locaux qu'il renferme, qui pourraient être transformés, par exemple, en dépôt d'archives.

Ancien Hôtel du Grand-Veneur à Évreux (Eure)

MM. Nodet et Paul Vitry remarquent que la nef qui a valu son nom à l'immeuble est, selon toute vraisemblance, une oeuvre apocryphe avant de donner son avis sur la démolition 80/15/026/4 projetée de l'Hôtel du Grand-Veneur.

La Commission demande que la Municipalité fasse connaître, avec plans à l'appui, l'étendue qui serait donnée à cette démolition.

Clocher de l'ancienne église Saint-Martin aujourd'hui mairie de Souillac (Lot).

Classement adopté.

Ancienne abbaye de Blasimon (Gironde)

Classement adopté.

Beffroi de Beaune (Côte-d'Or)

La Commission, examinant de nouveau la question des abords du beffroi classé de Beaune, charge M. l'Inspecteur général Defrasse, de la résoudre au mieux des intérêts de l'édifice avec la Ville de Beaune.

Église de Gy-l'Évêque (Yonne)

Ayant entendu lecture du rapport de M. Ruprich-Robert, la Commission limite le classement de l'église de Gy-l'Évêque à celui du portail XIIIe siècle et de ses corbeaux.

Fragments provenant du Musée des Monuments français disposés à Paris dans la cour de l'École des Beaux-arts.

M. Paul Vitry rend compte que la délégation, chargée de se rendre à l'École des Beaux-arts, a examiné le 2 décembre dernier les mesures prises ou à prendre pour la protection et la conservation des fragments de sculpture provenant du Musée des Monuments français et disposés dans les cours, jardins et locaux divers de l'École. La délégation a estimé que, dans l'ensemble, l'ordonnance créée par Duban dans la cour 80/15/026/5 d'honneur devait être respectée et les travaux exécutés par M. l'architecte en chef Marcel avaient sensiblement amélioré la protection et la présentation des fragments qui y étaient réunis. Toutefois, elle a considéré que pour assurer plus efficacement encore la conservation de certains des morceaux les plus précieux, menacés par l'humidité et la poussière, il y aurait lieu de les remplacer par des fac-similés en ciment et de les joindre aux collections de sculptures originales des musées nationaux, où ils retrouveraient, suivant un voeu bien souvent exprimé, d'autres fragments provenant des mêmes édifices originaires qu'ils complèteraient très heureusement.

Les fragments auxquels pourrait être appliqué ce traitement spécial, sont les suivantes :

Dans la cour en hémicycle, 1er panneau à gauche ; le Génie armé de l'épée de connétable provenant d'Écouen ; dans la même cour, 5e panneau à gauche, le bas-relief XVe siècle ; toujours dans la même tour, 1er et 5e panneau à droite ; 4 pilastres et un tympan provenant de la chapelle funéraire de la famille de Commynes ; même emplacement, 2e et 4e panneaux à droite ; deux panneaux de pierre avec médaillon de marbre, provenant de Gaillon ; même emplacement, 3e panneau à droite et 3e panneau à gauche deux fragments de frise formant soubassement et provenant de Gaillon.

Beaucoup d'autres fragments, ajoute M. Paul Vitry, notamment deux frises de Gaillon, qui auraient peut-être mérité plus tôt d'être préservées, sont aujourd'hui dans un tel état qu'il n'y a plus qu'à les laisser achever de mourir sur place. Il ne paraît pas utile non plus, de l'avis de M. Vitry, de faire revenir du Louvre, les morceaux de réception à l'Académie des sculptures de Poirier et Cornu qui avaient été incorporées jadis à cet ensemble et dont les marbres noircis et rongés feraient piteuse figure à côté de ceux que le Louvre a reçus directement des anciennes collections académiques, ces marbres ont du reste été abrités 80/15/026/6 dans un vestibule de l'École.

Par contre, il a paru opportun à la délégation et notamment à M. Koechlin, président du Conseil des musées nationaux, de signaler l'intérêt qu'il y aurait à joindre aux collections de sculpture du Moyen Âge et de la Renaissance du Louvre deux fragments originaux provenant du Musée des Monuments français et isolés au milieu des moulages de la chapelle où ils pourraient être remplacés sans inconvénient par des moulages à pièces plus typiques et plus utiles à l'enseignement.

Ce sont : un fragment de voussure de la fin du XIIe siècle représentant Abraham ; un bas relief XIVe siècle représentant deux saintes dans une arcature. On pourrait leur joindre un morceau de frise du XVIe siècle, déposé sous un arbre du jardin et qui fait partie du décor d'un haut relief attribué à Jehan Soulas (Louvre, n° 303) qui demeure sans lui incomplet.

En ce qui concerne la vasque du lavabo du cloître de Saint-Denis, dont la dégradation s'accentue de jour en jour, il se pose une question assez délicate à résoudre. Cette magnifique vasque mérite d'être mise à l'abri et préservée d'une destruction maintenant certaine. Mais d'autre part, elle joue un rôle important et traditionnel dans l'ensemble décoratif créé par Duban. La reproduction qu'on en pourrait faire entraînerait une dépense assez élevée, néanmoins, une solution est apparue possible à la délégation. Ce serait, dit M. Paul Vitry, d'étudier la possibilité de la transférer dans l'abbatiale de Saint-Denis et de la remplacer par une vasque identique.

M. Paul Léon remercie vivement M. Vitry de sa communication. Sur la proposition de M. le directeur des Beaux-arts, la Commission demande que l'architecte en chef de la basilique de Saint-Denis soit chargé d'étudier, d'accord avec son confrère M. 80/15/026/7 Marcel, les conditions de transfert de la vasque, ainsi que la question de son remplacement. Elle émet en outre le voeu que, conformément à la demande de M. André Hallays, les fragments restant à l'École des Beaux-arts soient désormais mieux nettoyés et mieux entretenus, que des inscriptions enfin, judicieusement placées, renseignent sur la provenance de ces précieux morceaux de sculpture le public et les élèves de l'école qui viennent les étudier.

Église de Magesq (Landes)

La Commission revient à nouveau sur le classement de l'église de Magescq qu'elle a déjà examiné au cours de l'une de ses précédentes séances ; ayant entendu lecture du rapport de M. Ruprich-Robert et après en avoir délibéré, elle ajourne sa décision définitive jusqu'à ce que la Commune ait fait connaître si elle accepterait le classement de l'abside fortifiée et du clocher et qu'elle ait indiqué, le cas échéant, la combinaison qu'elle adopterait pour les incorporer dans l'église qu'elle se propose d'édifier, étant entendu qu'elle aurait toute liberté pour modifier le reste de l'église en vue de son agrandissement.

Château de La Mothe-Saint-Héray (Deux-Sèvres)

M. Ruprich-Robert fait connaître à la Commission que l'Orangerie du château de La Mothe-Saint-Héray, proposée pour le classement a déjà subi un commencement de démolition, en vue d'être transféré à Royan et reconstruit selon ses plans et sa disposition primitive par son propriétaire, M. Arnaud. Cette opération, interrompue par l'instance de classement ouverte au sujet du bâtiment, n'est pas sans soulever sur place une très vive émotion dont MM. Goirand et Chollet, députés, qui assistent à la séance, se font les interprètes. 80/15/026/8

Plus particulièrement, M. Goirand dépeint le tableau navrant de l'Orangerie dans son état actuel. Il s'unit à M. Chollet pour demander que l'administration des Beaux-arts agisse par tous les moyens dont elle peut disposer pour que la construction demeure à l'emplacement pour lequel elle a été conçue et où elle a été édifiée.

M. Paul Léon répond que la Commission est animée des mêmes sentiments, mais que les frais qu'entraînerait cette conservation sur place paraissent devoir être considérables, de plus de 100 000 Francs vraisemblablement.

En raison de la pénurie de ses ressources, le budget des Beaux-arts ne peut prendre cette dépense à sa charge. Il faudrait, au moins, qu'une partie importante des crédits nécessaires fût fournie par les administrations locales ou réunie au moyen de souscription de fêtes de charité pour que le Service des Monuments historiques intervienne utilement dans la question.

MM. Goirand et Chollet répondent qu'il y aurait intérêt à ce qu'une somme puisse être mise le plus tôt possible à la disposition de l'administration pour permettre de protéger contre les intempéries les parties dépourvues de toiture de l'édifice. En outre, pour parer à toute éventualité, il propose à la Commission d'adopter en principe le classement de l'Orangerie, même transférée à Royan. Cette manière de faire assurerait la conservation de l'édifice quoi qu'il puisse arriver, et par exemple les prévisions du devis de restauration sur place qui va être demandé à l'architecte si les exigences du propriétaire étaient telles qu'il fut impossible de donner suite à la solution demandée par les représentants de La Mothe-Saint-Héray et qui est, en effet, de toutes, la préférable.

La Commission adopte à l'unanimité cette proposition de M. le directeur des Beaux-arts. 80/15/026/9

14 février 1925 [Samedi]
Présidence de M. Boeswillwald, Inspecteur général des Monuments historiques. Membres présents : MM. Aubert, Brutails, Enlart, Faure, Génuys, Hallays, Louzier, Marcou, Moreau-Nélaton, Nodet, Perdreau, Perrault-Dabot, Puthomme, Verdier, Vitry.
Assistaient également à la séance : MM. Paquet, Ruprich-Robert, Sallez, architectes en chef, adjoints à l'Inspection Générale des Monuments historiques et M. Gadave, chef de bureau, adjoint au directeur des Beaux-arts.
Église Notre-Dame-du-Paradis à Hennebont (Morbihan)

M. Paquet soumet à la Commission le projet établi par M. l'architecte en chef Marcel en vue de la reconstitution des balustrades qui devaient couronner autrefois les murs des bas-côtés de l'église d'Hennebont.

L'assemblée estime que ce serait courir le risque d'une restauration malheureuse que de donner suite à ce projet. Aussi charge-t-elle son rapporteur de se mettre en relation avec M. Marcel et de lui fournir les indications nécessaires à la préparation d'un nouveau dessin.

Pour étudier ce dernier, M. Marcel pourrait s'inspirer du portail de la chapelle de Saint-Herbot, dans le Finistère, dont l'architecture présente une grande analogie avec celle de Notre-Dame du Paradis. 80/15/026/10

Monastère de La Grande-Chartreuse à Saint-Pierre-de-Chartreuse (Isère)

Devis de 185 051 Francs 80 prévoyant les travaux d'aménagement et d'habitabilité à effectuer au Pavillon des Étrangers pour recevoir et loger les étudiants de la Faculté de Grenoble.

Adoptant les conclusions du rapport de M. Sallez, la Commission émet un avis favorable à l'exécution de cette entreprise dont les frais, y compris ceux de direction, seront couverts par le département de l'Isère.

Vieille maison, Place de l'Église, à Locronan (Finistère)

Adoptant les conclusions du rapport de M. Paquet, la Commission adopte le classement des immeubles inscrits au plan cadastral sous les numéros 82, 84, 85, 86, 103, 161, 162, 163, 167, 171, 172, 176, 177, 180, 183, 183 bis, et 200 ainsi que celui de la place et du puits communal.

Maison Schaeffer à Pérouges (Ain)

L'assemblée adopte les conclusions du rapport de M. Ruprich-Robert.

Elle ne voit pas d'inconvénient à ce que M. Schaeffer effectue à l'immeuble qui lui appartient sur la grande place de Pérouges les modifications dont il a soumis le projet à l'administration des Beaux-arts. Ce propriétaire devra seulement patiner les parties neuves de sa maison pour qu'elles ne présentent pas avec les autres de contraste discordant.

La Commission émet, en outre, le voeu que l'ensemble de la place soit inscrit à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques avec les immeubles qui l'entourent. 80/15/026/11

Église de Champigny (Seine)

Restauration du clocher et des deux façades latérales de l'église, prévus par un devis de 69 741 Francs 48.

La Commission émet un avis favorable à la réalisation de ce devis.

Les travaux qui y sont prévus devront être exécutés en deux annuités avec la participation de la Commune.

Cathédrale d'Orléans (Loiret)

Devis de 198 528 Francs 77 ayant pour objet la réfection de deux groupes de pinacles adossés à la face nord de la tour nord et d'un pinacle adossé, façades ouest, à l'angle nord-ouest de cette tour.

Conformément aux conclusions du rapport de M. Boeswillwald, l'exécution de ce devis est approuvée en plusieurs annuités.

Cathédrale de Chartres (Eure-et-Loir)

Devis de 263 356 Francs 94, prévoyant la suite de la restauration des arcs-boutants du nord et de la nef.

M. Boeswillwald signalant l'urgence de ce travail, la Commission émet un avis favorable à l'exécution de l'entreprise.

Bâtiments de l'École Militaire à Paris (Seine)

Devis de 874 993 Francs 06 concernant la restauration des façades de l'édifice donnant sur le Champ de Mars.

C'est le pavillon central qui réclame les soins les plus urgents, et c'est par lui que devront commencer les travaux décrits par M. Roy et dont l'exécution nécessitera plusieurs années. Telles sont les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Boeswillwald. La 80/15/026/12 Commission les adopte et émet un avis favorable à l'exécution du devis.

Église de Valognes (Manche)

Le Conseil Municipal de Valognes, dans une délibération du 28 octobre 1923, a demandé la suppression d'une chapelle située en avant de la façade septentrionale de la nef de l'église paroissiale.

M. l'architecte en chef Mâlençon a étudié le montant de la dépense nécessaire à l'opération. Cette dernière reviendrait à 50 000 Francs.

La Commission estime que ses fonds seraient employés plus utilement à la réparation de certaines parties de l'édifice, meneaux de fenêtres, verrières, balustrades qui sont actuellement dans un état déplorable.

Remparts de Sainte-Suzanne (Mayenne)

Devis de 15 526 Francs 22, prévoyant la restauration d'une partie de ces constructions.

La Commission estime qu'il y a lieu d'exécuter ce devis auquel le budget des Beaux-arts pourra être appelé à contribuer jusqu'à concurrence de 10 000 Francs, si la situation des crédits le permet. Le surplus de l'entreprise devra être doté par le propriétaire de la section en cause de l'ancienne enceinte de Sainte-Suzanne et par le département de la Mayenne.

M. André Hallays profite de l'occasion pour demander que les édifices du genre des remparts de Sainte-Suzanne fassent désormais l'objet d'une surveillance très méticuleuse, notamment au point de vue du menu entretien.

Château du Val en forêt de Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise)

La Commission compte le classement des façades du château et de son salon, y compris les boiseries décorant cette pièce, qui devront être considérées comme morceau d'immeuble intérieur. Elle adopte également le classement général du 80/15/026/13 domaine entourant l'habitation et elle demande que des mesures soient prévues pour qu'en cas de lotissement l'aspect historique et très particulier du parc enclavé dans la forêt de Saint-Germain soit entièrement préservé.

Le cas échéant, un membre de la Commission des Monuments historiques pourrait être désigné pour suivre les travaux de la commission locale de lotissement, nouvellement instituée, et y soutenir le point de vue de l'administration des Beaux-arts.

Port de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine)

M. Paquet rappelle que ce n'est pas la première fois que la Commission des Monuments historiques est appelée à examiner la question du port et des quais de Saint-Malo par rapport à l'esthétique des remparts classés de la ville. Reprenant la genèse de l'affaire et donnant lecture des correspondances échangées, M. Paquet signale que les changements apportés au projet d'extension et d'amélioration du port de Saint-Malo remettent cette affaire en cause. Alors qu'il avait été entendu que désormais nulle construction ne serait plus élevée entre l'arête des quais et le corps de rempart, l'administration des Travaux publics voudrait maintenant conserver la possibilité complète d'utiliser à son gré et sans condition la partie des accostages entre les bassins et la chaussée.

Cette liberté, si elle était laissée à l'administration précitée, ne manquerait pas de comporter des conséquences pour la conservation de l'aspect des remparts. En effet, dès que le port sera aménagé en eau profonde, il recevra de gros bateaux qui y déverseront d'énormes quantités de marchandises qu'il faudra abriter. En raison du peu d'espace disponible, c'est en hauteur qu'il sera nécessaire de loger les arrivages ; des hangars et des docks appropriés s'imposeront alors rapidement. 80/15/026/14

Comme il n'est pas douteux que le port de Saint-Malo se développera sérieusement dans l'avenir, de grandes bâtisses en fer ou en ciment armé de trois ou quatre étages s'élèveront bientôt et, derrière ses constructions modernes. Ces remparts et la silhouette des maisons des corsaires qui les dominent disparaîtront entièrement. Ce sera la destruction d'une partie du beau panorama que forme Saint-Malo vu de la nef, si impressionnant lorsqu'on arrive en bateau de Dinard, si curieux lorsqu'on le regarde du quai de Saint-Servan.

Pour ces raisons, la Commission des Monuments historiques confirme, sur la proposition de son rapporteur, et à l'unanimité des membres présents, les réserves qu'elle a déjà approuvées et qui ont été transmises à M. le ministre des Travaux publics. Elles comprennent, en effet, le maximum de concessions que puisse faire, en la circonstance, l'administration des Beaux-arts. D'ailleurs, la Commission estime que si des difficultés venaient à se soulever, il y aurait lieu pour les résoudre de réunir une commission spéciale où le problème serait envisagé par des représentants des différentes administrations intéressées.

Cession à la Ville de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) des terrains provenant des fortifications déclassées.

Lorsque le ministre des Finances et le ministre de la Guerre donnèrent leur adhésion de principe au projet de cession amiable à la Ville de Saint-Malo de tous les immeubles militaires déclassés, inutiles aux services des Finances et des Travaux publics, l'inspecteur principal de l'Enregistrement et des Domaines fut chargé de préparer le projet de convention à intervenir entre la Ville et l'État.

Avant d'engager des pourparlers avec le maire, 80/15/026/15 ce fonctionnaire désirerait connaître avec le plus de précision possible les restrictions que voudrait voir apporter l'administration des Beaux-arts à la libre disposition de quelques emplacements qui, bien que faisant partie intégrante des fortifications, pourraient devenir pour la Ville une source d'opérations lucratives, soit en y faisant élever elle-même des constructions, soit en les revendant à des particuliers.

Parmi ces emplacements se trouvent :

1 Le jardin public situé à l'ouest du casino de Saint-Malo,

2 l'emplacement de l'ancien casino et le terrain y attenant actuellement occupé par les bains chauds.

3 Les terrains extérieurs du château côté nord (lavoir et séchoirs publics).

4 Le terrain situé entre la porte Saint-Thomas et la courtine 57, actuellement occupé par le gymnase municipal.

5 Les fossés du cavalier 54 et les terrains situés à l'intérieur du cavalier, actuellement jardins potagers de la gendarmerie.

M. Paquet estime facile de répondre à la question de l'inspecteur des Domaines puisque la Commission des Monuments historiques a déjà examiné en 1921 les mesures à prendre pour sauvegarder l'aspect de Saint-Malo, après son déclassement comme place de Guerre. A cet effet, elle a étendu, alors, le classement non seulement aux remparts et au château, mais à tous les terrains du domaine militaire de la fortification, depuis la Pointe du château jusqu'au Môle des Noires, du côté de la mer. Il en résulte que le terrain contigu au château du côté nord, celui situé entre la pointe Saint-Thomas et la 80/15/026/16 courtine 57, les fossés et le cavalier 54, enfin, sont régulièrement classés et qu'aucune modification ne peut être apportée à leur disposition actuelle sans le consentement du ministre des Beaux-arts. Quant au jardin public attenant au Casino actuel et à l'emplacement de l'ancien casino occupé par les bains chauds, ces terrains, étant situés en dehors des fortifications et faisant partie de la nouvelle ville qui s'étend vers l'est, ils [sic] ne sont pas classés.

Néanmoins, M. Paquet estime qu'il y aura lieu d'imposer à la ville de maintenir en bon état le jardin précité et de frapper d'une servitude non aedificandi le terrain des bains chauds.

La Commission adopte également à l'unanimité cette proposition.

Ancien prieuré de Croixval à Ternay (Loir-et-Cher)

La Commission, considérant l'intérêt présenté par les vestiges de l'ancien prieuré de Croixval à Ternay, où Pierre de Ronsard fit de nombreuses retraites et composa la majeure partie de son oeuvre poétique, demande que cet immeuble soit inscrit, au besoin d'office, sur la Liste des Monuments historiques.

Classement de cheminées sarrasines dans la Bresse

Cheminée sarrasine avec mitre de Pérignat à Saint-Étienne-sur-Reyssouze (Ain)

Classement adopté.

Cheminée sarrasine avec mitre de la ferme du Mont à Chevroux (Ain)

Classement adopté.

Cheminée sarrasine avec mitre de Grandval, à Saint-Trivier-de-Courtes (Ain)

Classement adopté. 80/15/026/17

Cheminée sarrasine avec mitre de La Nouvière à Bévy, commune de Marsonnas (Ain)

Classement adopté.

Cheminée sarrasine avec mitre de Saint-Romain à Romenay (Saône-et-Loire)

Classement adopté.

Cheminée sarrasine avec mitre des Chanées à Romenay (Saône-et-Loire)

Classement adopté.

Pavillons de Porterie du château de Blérancourt (Aisne)

Classement adopté.

Pile gallo-romaine de La Montjoie à Roquebrune (Gers)

La Commission estime que ce monument ne présente pas un intérêt archéologique suffisant pour justifier son classement et qu'il devra simplement être inscrit sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques.

Église de Vandré (Charente-Inférieure)

Devis de 12 450 Francs 39 prévoyant l'achèvement de la restauration de l'église (cerclage de l'abside, consolidations extérieures et intérieures). Adoptant les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Louzier, la Commission est d'avis que l'exécution de ce devis peut être approuvée.

Église de La Villedieu-du-Clain (Vienne)

La Commission fait siennes les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Louzier. Elle est d'avis que l'église de La Villedieu-du-Clain ne peut être modifiée. En conséquence, elle demande que l'autorisation d'édifier un clocher soit refusée à la Commune propriétaire de l'édifice. 80/15/026/18

Église de Claunay (Vienne)

La Commission réserve jusqu'à plus ample information son avis sur la proposition de classement concernant cet édifice.

Église de Curzay (Vienne)

La Commission, considérant comme non fondées les objections faites par la Municipalité de Curzay au classement de l'église de la Commune, demande que cette mesure soit poursuivie d'office devant le Conseil d'État. Elle maintient l'engagement, précédemment pris dans sa séance du 25 octobre 1924, de ne pas s'opposer à l'agrandissement de l'édifice par l'adjonction d'une travée du côté du choeur.

Église de La Charité-sur-Loire (Nièvre)

Devis de 108 914 Francs 90 concernant la restauration de l'extérieur du clocher, des portails et des contreforts. Ayant entendu lecture du rapport de M. l'Inspecteur général Nodet, la Commission émet un avis favorable à l'exécution de ce devis qui devra être réparti sur plusieurs exercices.

La Commission demande que, si la situation des crédits le permet, une subvention de 25 000 Francs soit allouée à la Commune, pour l'aider à réaliser le chapitre 1er s'élevant à 37 203 Francs 97.

Église de Nasbinals (Lozère)

M. l'Inspecteur général Nodet signale que l'église de Nasbinale n'est plus assez vaste pour les besoins de la population de la Commune, qui atteint maintenant 1 100 habitants. L'édifice ne comporte pas de sacristie ; c'est l'absidiole méridionale qui en tient lieu, aussi, le curé de la paroisse s'est-il adressé à son confrère M. l'abbé Laurent, dont la Commission a déjà pu apprécier le talent d'architecte 80/15/026/19 pour faire établir un projet d'agrandissement. La réalisation de ce projet est impossible, de l'avis de M. l'inspecteur général, car elle entraînerait la substitution de l'ancienne nef, qui serait démolie, à une nef accompagnée de deux bas-côtés, qui allongerait le monument de deux travées du côté du couchant. Sans insister davantage, M. Nodet demande à la Commission de s'opposer à cette opération que la Commune ne pourrait, d'ailleurs, pas réaliser par ses propres moyens. Etant donné l'impérieuse nécessité d'agrandir l'église, il propose la solution suivante :

Une place assez vaste s'étend au Nord du monument. Son sol est supérieur de 1 m 50 environ au dallage de l'église. Ce serait de ce côté seulement, et au détriment du presbytère, qu'il faudrait remanier, que l'on pourrait procéder aux agrandissements désirés, mais à la triple condition que les adjonctions soient faites très simplement et sans recherche de style, de manière à ne pas se confondre avec les parties anciennes classées ; que ces parties soient entièrement respectées et qu'un saut de loup aménagé autour d'elles assure leur complet assainissement.

La Commission adopte cette manière de voir.

Maison des Frères ou Maison Mazot à Rocamadour (Lot)

Classement adopté.

Maison de la Paumette à Rocamadour (Lot)

L'adoption du classement de la maison des frères fournit à M. André Hallays l'occasion de protester contre l'état de malpropreté répugnante d'un autre immeuble ancien de Rocamadour, la Maison de la 80/15/026/20 Pommette, qui figure déjà sur la Liste des Monuments historiques.

M. Verdier répond que l'administration prendra sans délai des mesures pour réprimer ce scandale et il remercie vivement M. Hallays d'avoir bien voulu le signaler.

Église de Sainte-Radegonde (Aveyron)

Classement adopté.

Palais des Papes à Avignon (Vaucluse)

Devis de 60 000 Francs 75 relatif à l'achèvement de la restauration de la grande salle à manger de l'aile de l'Orient.

La Commission émet un avis favorable à l'exécution de ce devis, mais elle limite à la somme maxima de 20 000 Francs la contribution de l'État à l'entreprise.

Église de Saint-Pierre-sur-Dives (Calvados)

Adoptant les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Nodet, la Commission est d'avis qu'il n'y a pas lieu d'autoriser le transfert dans la salle capitulaire du mobilier garnissant la sacristie ordinaire de l'église de Saint-Pierre-sur-Dives.

Ancienne cathédrale d'Auxerre (Yonne)

Devis de 99 713 Francs 90 prévoyant la remise en plomb des verrières du XIIIe siècle décorant le déambulatoire autour du choeur.

La Commission est d'avis que l'ensemble de l'entreprise peut être approuvé, sous réserve d'une participation de moitié fournie par la Municipalité et les autorités locales.

Enceinte gallo-romaine d'Angers (Maine-et-Loire)

La Commission ne voit pas d'inconvénient à ce que les vestiges de l'enceinte 80/15/026/21 gallo-romaine d'Angers, récemment découverts, soient remplacés pourvu que la Municipalité indique l'emplacement par un tracé dans le pavé.

Théâtre romain de Vienne (Isère)

M. l'Inspecteur général Marcou fait connaître que, grâce à la subvention de 20 000 Francs fournie en 1924 par l'administration des Beaux-arts et à un concours de 10 000 Francs réuni par la Ville et par le département de l'Isère, M. l'architecte Formigé a pu porter son effort sur la partie supérieure des gradins de droite du Théâtre romain de Vienne.

Il serait nécessaire de poursuivre l'entreprise et, à cet effet, le rapporteur demande à ses collègues de se prononcer sur le renouvellement de la subvention précédemment accordée et qu'il estime, pour sa part, indispensable à la bonne marche des travaux.

Après en avoir délibéré, la Commission émet un avis favorable au renouvellement en 1925 de cette subvention de 20 000 Francs. 80/15/026/22

17 mars 1925
Présidence de M. Paul Léon, directeur des Beaux-arts, membre de l'Institut. Membres présents : MM. Aubert, Boeswillwald, Chifflot, Defrasse, Enlart, Faure, Génuys, Hallays, Haraucourt, Humblot, Krafft, Laloux, Maringer, Moreau-Nélaton, Nénot, Neveux, Nodet, Perrault-Dabot, Perdreau, Verdier, Vitry.
Assistaient également à la séance : MM. Paquet, Ruprich-Robert et Sallez.
Fortifications de Lille (Nord)

Adoptant les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Génuys, la Commission émet un avis favorable au classement des parties suivantes des anciennes fortifications de la ville de Lille :

Porte de Gand avec les remparts voisins et son avancée limitée à deux fossés, le tout compris dans un terrain de deux cents mètres de largeur

Porte de Roubaix, ainsi que le fossé devant cette porte et les remparts voisins compris dans un terrain de 115 mètres de largeur

Porte de Fives ; citadelle (enceinte, ouvrages avancés, jusques et y compris le fossé extérieur, sa contrescarpe et une partie du glacis à délimiter d'accord avec la ville.

La Commission ajoute que, si elle se prononce de nouveau pour le classement de la Porte de Fives, c'est qu'elle considère que le maintien dans l'agglomération 80/15/026/23 urbaine de cet intéressant vestige du XIVe siècle ne peut être un obstacle à la circulation. La délimitation exacte du classement qui le concerne ne pourra être faite que lorsque la Porte de Fives sera complètement dégagée.

Château neuf de Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise)

Ayant entendu lecture du rapport de M. Boeswillwald, la Commission en adopte les conclusions. Elle se prononce pour la délimitation suivante des bâtiments du château de Saint-Germain-en-Laye.

Doivent être considérés comme classés :

Le Pavillon Henri IV (façade et dôme) et sa grotte ; le grand mur de soutènement en pierre et en brique du temps de Henri IV, décoré de bossages vermiculés et de médaillons, qui surplombe la route du Pecq.

La façade et les deux grottes de l'ancienne galerie dorique avec les deux rampes et la terrasse qui les surmontent.

Les façades du pavillon dénommé Pavillon de Sully, avec les terrasses et galeries voutées qui sont des vestiges des anciens jardins.

Église de Saint-Denis-le-Ferment (Eure)

La Commission ne croit pas pouvoir émettre un avis favorable au classement de cet édifice. Par contre, elle demande que la croix XVIe siècle placée devant l'église et dont le sommet a été réparé récemment soit inscrite sur la Liste des Monuments historiques. Elle émet en outre le voeu que : les deux portes en menuiserie de l'église ; la statuette de Vierge placée dans la niche du porche moderne 80/15/026/24 soient signalées aux mêmes fins à la Commission des Antiquités et Objets d'art.

Église et Place Saint-Pierre à Caen (Calvados)

La Commission entend lecture du rapport de M. l'Inspecteur général Nodet, relatif à l'aménagement de la Place Saint-Pierre à Caen. Elle juge inutile d'envoyer à Caen une délégation de ses membres pour examiner sur place la question, qui se réduit en définitive à celle de l'emplacement à donner au kiosque d'attente des transepts. Ce kiosque devra être placé au milieu du refuge et, pour sa construction, la Ville de Caen devra prendre modèle sur les édicules du même genre adoptés par la Ville de Paris. La toiture devra être excessivement simplifiée.

Église de Carentan (Manche)

Devis de 36 872 Francs 50, décrivant les travaux à exécuter en vue de la restauration des couvertures de la haute nef.

La Commission émet un avis favorable à l'exécution de cette entreprise, sous réserve d'une participation de moitié de la Ville.

Cathédrale de Montpellier (Hérault)

La Commission ne voit pas d'inconvénient à ce que la demande de Monseigneur Mignen reçoive satisfaction. La chapelle Saint-Vincent pourra donc être affectée à la sépulture des évêques de Montpellier. Le retable Louis XVI qui masque la fenêtre de cette chapelle sera déplacé et les travaux, exécutés aux frais de l'évêque, seront placés sous la surveillance du service d'architecture des Monuments historiques de l'Hérault. 80/15/026/25

Palais-Royal à Paris (Seine)

De l'avis de M. Nénot, il n'y a pas d'inconvénient à ce que M. Rivière, posticheur, demeurant 1 et 2 Galerie Montpensier, au Palais-Royal, fasse placer une enseigne luminaire sur la façade de sa boutique donnant rue Montpensier.

La Commission adopte cette manière de voir.

Château de Compiègne (Oise)

La Commission reconnaît l'intérêt que pourrait présenter la reconstitution de la salle de billard Premier Empire du château de Compiègne. Mais elle range cette entreprise au nombre des travaux somptuaires et elle en demande l'ajournement jusqu'à l'amélioration de la situation financière actuelle.

Cathédrale de Soissons (Aisne)

Adoptant les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Génuys, la Commission est d'avis que la plaque commémorative, dont le projet lui est présenté, peut être placée sans inconvénient dans la cathédrale de Soissons.

Château de Brécy (Calvados)

Après en avoir délibéré, la Commission demande à l'unanimité que la délimitation du classement du château de Brécy soit, dorénavant, établie comme suit :

Château de Brécy, parties classées : le portail formant entrée de la cour, le corps de logis, les dispositions architectoniques et décoratives du jardin, ses deux pavillons isolés et le mur de clôture qui encadre le jardin.

Thermes romains d'Aix-les-Bains (Savoie)

Sur la proposition de M. l'Inspecteur général Marcou, la Commission émet un avis favorable au renouvellement de l'allocation de 4 500 Francs déjà allouée à la ville d'Aix-les-Bains pour la fouille 80/15/026/26 des Thermes romains découverts dans les substructions de la Maison de Lamartine.

Fouilles de Bavay (Nord)

La Commission émet également un avis favorable à l'ouverture d'un crédit de 3 117 Francs 50 égal à celui précédemment accordé pour la continuation des fouilles entreprises à Bavai, particulièrement sur le terrain des Sablières.

Fouilles d'Alésia à Alise-Sainte-Reine (Côte-d'Or)

M. Marcou expose les résultats fournis par les fouilles précédemment engagées à l'emplacement de l'antique Alésia. Il demande qu'un crédit de 6 000 Francs soit accordé cette année à la Société des Sciences Historiques et Naturelles de Semur, qui en assume le soin.

La Commission émet un avis favorable à l'allocation de cette subvention.

Église de Marans (Charente-Inférieure)

La Commission ne partage pas l'avis de l'architecte en chef et de l'architecte ordinaire des Monuments historiques de la Charente-Inférieure. Le clocher de l'église de Marans peut être conservé, mais, pour le sauver, il faudra démolir ce qui reste de la toiture, refaire sur le dessus des murs une chape en ciment grillagé et rejointoyer le glacis en pierre qui couronne la tourelle de l'escalier. Sur la proposition de M. Ruprich-Robert, l'assemblée demande que M. l'architecte en chef Gauthier soit invité à présenter un devis en vue de ces travaux.

Conservatoire des Arts et Métiers à Paris (Seine)

Ayant entendu lecture du rapport de M. l'Inspecteur général Laloux, la Commission 80/15/026/27 émet un avis favorable à l'exécution du projet de grille qui lui est soumis pour clore, sur la rue Réaumur, l'ancien prieuré de Saint-Martin-des-Champs.

Église d'Itteville (Seine-et-Oise)

Devis de 74 593 Francs 31, prévoyant la démolition d'une sacristie, la remise en état de l'abside et des toitures de l'édifice.

La Commission est d'avis que ces travaux devront être répartis sur plusieurs exercices et exécutés par ordre d'urgence. La Commune devra y participer dans une proportion aussi élevée que possible.

Hôtel-Dieu de Beaune (Côte-d'Or)

Devis de 11 245 Francs 97 décrivant les travaux à exécuter en vue de l'ouverture des fenêtres et d'une ancienne porte de la salle des adjudications au premier étage.

Adoptant les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Ruprich-Robert, la Commission approuve l'exécution de ce devis, qui permettra de remettre en valeur certaines dispositions intéressantes de l'édifice. Elle est d'avis qu'une subvention de 4 000 Francs pourra être allouée à l'entreprise, à la condition que les Hospices de Beaune prennent la différence à leur charge.

Sainte-chapelle du château de Vincennes (Seine)

Devis de 175 129 Francs 26 concernant la restauration des charpentes et des couvertures.

Suivant le rapport de M. Boeswillwald, la Commission émet un avis favorable à l'exécution de l'entreprise qui devra être répartie sur deux annuités. 80/15/026/28

Crédit d'entretien et de restauration des Monuments historiques de l'Algérie

Après un devis délibéré, la Commission approuve le projet de répartition suivant, présenté pour l'emploi du crédit de 312 000 Francs afférent à la restauration et à l'entretien des Monuments historiques de l'Algérie :

A Budget ordinaire :

Tombeau de la Chrétienne : rétribution du gardien : 150 Francs

Cherchell : continuation des fouilles, transfert au musée : 7 000 Francs

Tipaza : fouilles de la colline des temples : 7 000 Francs

Oran : entretien de la mosquée de Mohamed El Kébir 1 000 Francs

Tlemcen : entretien de Sidi Aboul Hacen : 500 Francs

Mansourah : entretien de l'enceinte et des tours en pisé : 1 000 Francs

Djemila : continuation des déblais du Capitole, consolidation 40 000 Francs

Timgad : fouilles de la partie sud-est : 25 000 Francs

Lombese : entretien des ruines et chaperons des murs : 3 000 Francs

Constantine : réparation à la vieille Médersas et au Palais d'Ahmed-Bey : 800 Francs

Biskra : fouilles diverses et recherches, réservoir antique à dégager : 4 800 Francs

Service archéologique : relevés, photographies : 4 000 Francs

Réserves : 2 550 Francs.

B Redevance de la Banque de l'Algérie.

Tombeau de la Chrétienne : fouilles, consolidations, dégagement de la plateforme : 20 000 Francs

Cherchell : 17 000 Francs

Tipaza : 17 000 Francs ; Madoure : 5 000 Francs

Djemila : 72 000 Francs

Timgad : 13 000 Francs

Tigzirt : entretien et sondages : 800 Francs

Kroubs : continuation du remontage des pierres : 10 000 Francs

Guelma : participation à la construction d'un logement du gardien : 10 000 Francs

Bône - Hippône : continuation des fouilles : 8 000 Francs

Philippeville : entretien du Théâtre antique : 500 Francs

Tibessa : fouilles au sud de la ville, enlèvement de mosaïques : 6 000 Francs

Région de Tébessa : étude de nécropoles indigènes : 2 000 Francs

Commune mixte de Belezma : fouilles et sondages : 2 500 Francs

Constantine : réparations aux balustrades du Palais d'Ahmed Bey : 2 000 Francs

Recueil des inscriptions latines : 1 000 Francs

Archéologie musulmane : 3 000 Francs

Objets ethnographiques (mission en Hoggar ; achat d'objets sahariens) : 8 000 Francs 80/15/026/29

El Kantara : développement de la collection lapidaire : 800 Francs

Réserve : 1 400 Francs.

Total général : 312 000 Francs.

Monument commémoratif devant la cathédrale de Châlons-sur-Marne (Marne)

Suivant l'avis exprimé par M. Génuys dans son rapport, la Commission ne s'oppose pas à l'érection de ce monument aux abords de la cathédrale. Toutefois les attitudes des personnages figurant dans la composition devront être légèrement modifiées et rendues plus correctes. Le groupe qui le compose nécessitera une exécution en pierre d'un ton neutre, afin de ne pas nuire par une tache trop blanche à l'aspect de l'église voisine.

Hôtel Jacques Coeur à Bourges (Cher)

Devis de 40 929 Francs 91 prévoyant la réfection de la balustrade.

La Commission est d'avis que ce devis peut être exécuté.

Église Notre-Dame-la-Grande à Poitiers (Vienne)

Devis de 70 043 Francs 68 ayant pour objet l'établissement d'un revers de grés au pourtour de l'église et la continuation de la grille de protection sur les côtés ouest et nord suivant le modèle en fer forgé antérieurement adopté et déjà partiellement posé.

Conformément aux conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Ruprich-Robert, la Commission estime qu'en raison de la situation financière, il y a lieu d'apporter des réductions sérieuses à ces travaux. Il faudrait se contenter de caniveaux en pavé sur béton, conduisant les eaux de chaque tuyau de descente à l'extérieur de la grille. Quant aux bahuts supportant la grille, il conviendrait de les laisser en place et de refaire tout simplement 80/15/026/30 la clôture qui les surmonte. Le sol serait relevé, simplement bétonné entre les caniveaux et recouvert de gravillon.

M. l'architecte en chef Goubert devra donc être invité à remanier son devis, en se préoccupant du montant de la participation de la Ville et en se basant à cet égard sur le chiffre probable de la contribution de l'État, qui ne pourra pas excéder le ¼ de la dépense totale.

Château de Fontainebleau (Seine-et-Marne)

Conformément aux conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Laloux, la Commission émet un avis favorable à la répartition suivante, proposée par M. l'architecte en chef Bray,

A en vue de l'emploi du crédit de 80 000 Francs inscrit au budget de 1925, pour l'entretien et la restauration du château de Fontainebleau :

1 réparation des couvertures de l'Aile des ministres sur la partie entre le passage du Jardin de Diane et la cour des Mathurins et l'un des campaniles de la chapelle Saint-Saturnin : 60 000 Francs

2 réfection des parties de pavage de la Cour des Adieux : 20 000 Francs.

B Emploi de la Donation Rockefeller

C'est d'un devis de 125 670 Francs 59 qu'il s'agit et M. l'Inspecteur général Laloux fait connaître que les travaux qu'il envisage consistent :

dans la réfection d'enduits sur les façades du Jeu de Paume et des grands appartements de la cour ovale

en rejointoiements et reprises à l'Escalier du fer-à-cheval et aux petits pavillons - corps de garde du parterre

dans la réfection de lucarnes en bois et le remplacement de diverses fenêtres à l'aile Louis XIV, au gros pavillon, à la chapelle de la Trinité, au pavillon du Tibre, 80/15/026/31 sur la cour ovale, aux petits appartements sur le Jardin de Diane, aux pavillons, corps de garde du parterre.

A ces différents ouvrages, viennent s'ajouter la peinture et la vitrerie des fenêtres et lucarnes de l'aile Louis XV, de la façade est de la Cour des Adieux, des façades ouest et nord de la Cour des Fontaines, de parties de façades sur la Cour ovale, des pavillons, corps de garde, des parterres, ainsi que la peinture de la grande grille de la Cour des Adieux et des grilles sur la rue Demecourt. Toutes ces entreprises, de quelque genre qu'elles soient, présentent un caractère indéniable d'urgence.

Approuvant les conclusions du rapport qui lui est présenté, la Commission émet un avis favorable à la réalisation intégrale du devis qui les concerne.

Immeubles 44, 46, 48, 50 et 52 Grande Rue à Lille (Nord)

Classement des façades et des toitures adopté.

Domaine de Versailles et de Trianon (Seine-et-Oise)

Répartition du crédit d'entretien

Un crédit de 500 000 Francs est inscrit au budget de 1925 pour la continuation des travaux de réfection et de restauration à effectuer dans le Domaine de Versailles et de Trianon. Les propositions de M. Bonnet architecte en chef prévoient la mise à exécution des opérations suivantes : 80/15/026/32

1 Réfection de la chaussée de l'Avenue de Trianon

(Partie de l'opération) 150 000 Francs. Cette avenue, dont la longueur, entre les grilles de l'Octroi et le Grand-Trianon, mesure environ 800 mètres, est dans un état déplorable. De vives réclamations se sont élevées de la part du public qui vient, en automobile ou en autocar, visiter Trianon après avoir payé la taxe à laquelle sont soumis tous les véhicules pénétrant dans le Domaine.

Quelles que soient les causes de délabrement de cette route, fort malmenée pendant la guerre, par les autos et les camions de l'Armée, on ne peut différer davantage une réfection complète qui s'impose. Divers systèmes ont été étudiés parmi lesquels nous croyons devoir recommander le revêtement par pénétration en utilisant la fondation constituée par la route actuelle.

Le prix de revient total est évalué à 355 000 Francs et la réfection, ainsi comprise, est garantie pour une période de 5 années, sans qu'il y ait à envisager aucune dépense annuelle d'entretien.

2 Achèvement de la salle 34 : 12 000 Francs.

La salle 34 est située au rez-de-chaussée du corps central au Palais de Versailles (côté sud de la Cour royale) La plus grande partie des travaux d'appropriation a été faite au cours des exercices précédents ; son achèvement complet sera obtenu après l'exécution des travaux de peinture et de tenture qui font l'objet de la présente proposition.

3 Achèvement de l'Attique nord : 70 000 Francs.

Les travaux de gros oeuvre sont maintenant achevés sauf la couverture dont l'exécution vient d'être entreprise au moyen des ressources de la Donation Rockefeller. Restent les intérieurs : menus travaux de maçonnerie, menuiserie, serrurerie, fumisterie, peinture et vitrerie, nécessaires pour mettre les locaux à la disposition des services du musée. La mise en place des trophées, actuellement en oeuvre dans l'atelier du Palais, n'est pas comprise dans le programme de 1925, la sous-commission, chargée du contrôle des travaux dans le Domaine de Versailles, ayant demandé que ce travail soit provisoirement ajourné. 80/15/026/33

4 Restauration des cours intérieures du Palais de Versailles : 80 000 Francs.

Le programme Rockefeller ne prévoit pas la réfection des enduits au plâtre des cours dont il s'agit. Ces travaux sont toutefois indispensables pour faire disparaître l'impression fâcheuse que produisent, vues de l'intérieur des locaux fréquentés par le public, ces façades intérieures pour la plupart en fort mauvais état.

5 Restauration des treillages des jardins : 50 000 Francs.

On ne peut songer à entreprendre, en ce moment du moins, une opération d'ensemble qui entraînerait une dépense considérable, mais il est désirable, nécessaire même, au point de vue de la présentation des jardins, de restaurer de suite les treillages qui circonscrivent les bosquets situés dans le voisinage du Palais.

6 Restauration ou réfection d'un groupe de sculpture couronnant la façade du Pavillon français : 10 000 Francs.

L'état actuel de ce sujet décoratif nécessite des soins immédiats. La tête et le pectoral de l'un des enfants qui constituent le groupe ont disparu et l'on est en droit de penser que l'état de la pierre pour le reste est en voie de destruction. Le chiffre de la dépense, inscrit ci-dessus, prévoit la réfection complète du groupe ; toutefois, si l'examen des parties paraissant intactes est satisfaisant et si la Commission en décide ainsi, on pourra limiter l'opération au remplacement des parties manquantes.

7 Réparation de la charpente et réfection des couvertures en chaume du Hameau : 60 000 Francs.

La plupart des constructions du Hameau sont en très mauvais état, les bâtiments les plus gravement atteints, dont la restauration est prévue au présent programme sont : la Maison de la Reine, un pavillon de la Maison du Seigneur et le Réchauffoir.

8 Restauration des rivières de Trianon : 68 000 Francs.

Il s'agit de continuer des travaux qu'il importe de poursuivre, sans interruption, jusqu'à complet achèvement. L'exécution de la tranche prévue en 1925 limitera les opérations futures à la remise en état des cascatelles, du grand lac et des déversoirs.

Total : 500 000 Francs. 80/15/026/34

Conformément aux conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Chifflot, la Commission adopte cette répartition.

Elle ajoute que des opérations envisagées, deux lui semblent particulièrement urgentes. L'une est la réfection de la route de Trianon, l'autre la continuation des travaux en cours pour la restauration des rivières de Trianon. Elle estime qu'il y aurait le plus grand intérêt à mettre immédiatement ces travaux en train sans attendre la production de devis détaillés, leur révision et l'engagement des dépenses, quitte à ouvrir, le cas échéant, un crédit provisionnel.

Dans ce cas, les travaux pourraient être achevés dans le courant de mai, c'est-à-dire avant la période de l'affluence du public. On éviterait ainsi des protestations.

En ce qui concerne plus particulièrement la réfection de l'avenue de Trianon, la Commission, considérant que la dépense totale à prévoir est(153) de 350 000 Francs, émet le voeu que, dès que le vote du budget par le Sénat et l'affectation à la Caisse des Monuments historiques de la taxe de circulation dans le domaine seront acquis, une avance de 200 000 Francs soit faite par la Caisse pour permettre d'achever l'opération, si possible, en une fois. 80/15/026/35

28 mars 1925
Présidence de M. Boeswillwald, Inspecteur général des Monuments historiques. Membres présents : MM. Aubert, Enlart, Faure, Génuys, Marcou, Nodet, Pottier, Perdreau, Ruprich-Robert, Verdier, Vitry.
Assistaient également à la séance : MM. Paquet, Rattier et Sallez, adjoints à l'Inspection Générale des Monuments historiques.
[Avis favorable au classement d'édifices]

Conformément aux conclusions de ses rapporteurs, et après en avoir délibéré, la Commission adopte le classement des édifices ou parties d'édifices suivants, situés dans les localités ci-après désignées :

Chapelle des Hospices civils à Arles (Bouches-du-Rhône) sous réserve d'une participation importante de la Ville aux travaux que nécessite à l'heure actuelle la construction de l'immeuble.

Hôtel de ville à Beaucaire (Gard)

Arènes romaines à Besançon (Doubs)

Pont Saint-Laurent à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire)

Vieilles Halles à La Côte-Saint-André (Isère)

Maison XVIe siècle au Faou (Finistère) appartenant à Madame Thomas, sous réserve de la participation aux travaux de réfection que nécessite l'état actuel de l'immeuble. Au cas où ce fonds de concours ne pourrait être assuré, le classement serait abandonné.

Petit manoir XVIe siècle et porte d'entrée du château à Fervaques (Calvados) 80/15/026/36

Choeur de l'église de Germigny (Yonne)

Château du Grand-Jardin à Joinville (Haute-Marne)

Église à Jou-sous-Montjoue (Cantal)

Église à La Garde-Guérin à Prévenchères (Lozère)

Église à Lagrasse (Aude)

Château de Bois-Thibaut à Lassay (Mayenne)

Église à Montebourg (Manche)

Église à Montfaucon (Lot) : sauf l'étage moderne du clocher

Porche de la chapelle Sainte-Noyale à Noyal-Pontivy (Morbihan)

Maison de la Toison d'Or à Noyers-sur-Serein (Yonne) : mur de clôture sur rue et façades situées en arrière à l'exception des toitures.

Ruines du château à Oppède (Vaucluse)

Logis des Caradas à Rouen (Seine-Inférieure)

Saint-Antonin (Tarn-et-Garonne) : façade d'une maison, XIVe siècle, rue des Grandes Boucheries à l'exclusion du deuxième étage.

Saint-Cirq-Lapopie (Lot) : Immeuble XIVe siècle appartenant à M. Bessac.

Sully (Saône-et-Loire) : façade du château, du côté de l'entrée, les quatre pavillons et façades sur la cour.

Chapelle du lycée à Tournon (Ardèche)

Inscription sur la liste supplémentaire d'édifices

Estimant que les constructions suivantes ne présentent pas un intérêt suffisant pour figurer sur la Liste des Monuments historiques, la Commission demande qu'elles soient simplement inscrites sur l'Inventaire supplémentaire de ces monuments.

Cette décision concerne :

Le parc Saint-Hilaire à Chartres (Eure-et-Loir) ; le bâtiment principal du château de Fervaques (Calvados) ; l'église de Portbail (Manche) ; les immeubles, 19 et 21 Place Saint-Martin, à Lille (Nord) 80/15/026/37

Le manoir de Pierrefontaine à Sainte-Gemmes-le-Robert (Mayenne) ; la chapelle Sainte-Noyale à Noyal-Pontivy (Morbihan) à l'exception du porche classé. Le château de Sully (Saône-et-Loire) à l'exception des parties classées.

Église de Campoussy (Pyrénées-Orientales)

Le classement de cet édifice est rejeté.

Église de Huismes (Indre-et-Loire)

Adoptant les conclusions du rapport de M. Paquet, la Commission demande à l'unanimité que la Municipalité de Huismes, à laquelle défense avait été faite d'installer sa bascule du marché à proximité de l'église classée de la Commune, soit invitée à transporter d'urgence et à ses frais les poids publics à un autre emplacement.

Église de Kergrist-Moëlou (Côtes-du-Nord)

Adoptant les conclusions du rapport de la façade, la Commission émet un avis favorable au classement par décret en Conseil d'État des vestiges du cimetière désaffecté, autour de l'église de Kergrist-Moëlou.

Église Saint-Just à Arbois (Jura)

Devis de 139 853 Francs 16, prévoyant la reprise des parements en pierre de la corniche et des contreforts de la face sud et de la face ouest du clocher.

Conformément aux conclusions du rapport de M. Sallez, la Commission émet un avis favorable à l'exécution de ce devis qui pourra être exécuté en deux annuités, avec le concours financier de la Ville d'Arbois. 80/15/026/38

Remparts de Prats-de-Mollo (Pyrénées-Orientales)

Suivant avis de M. Sallez, la Commission déclare qu'elle ne s'oppose pas aux aménagements que le Conseil municipal de Prats de Mollo désire effectuer aux remparts classés de la ville.

Ces aménagements consistent : dans le percement de trois portes, de part et d'autre de la porte de France ; l'ouverture de baies entre les meurtrières du parapet et la transformation en promenade du chemin de ronde ; dans le dérasement partiel du rempart au-dessus du sol de la rue longeant le front sud du corps de rempart ; dans le percement d'une porte sur le front ouest du dit corps ; enfin, dans le percement d'une porte donnant directement accès au lavoir municipal.

Il est spécifié que ces dernières parties ne devront pas avoir plus de 1 m 20 de largeur.

Église de Roye (Somme)

Ayant entendu le rapport de M. l'Inspecteur général Génuys, la Commission déclare qu'elle ne voit pas d'inconvénient à ce que le choeur et l'abside classés de l'église de Roye soient complétés par une nef moderne, d'après le projet d'ensemble présenté par MM. Duval et Gonse, architectes, qui devront cependant rechercher quelques simplifications de détail.

Hôtel des Invalides à Paris (Seine)

Sur le rapport de M. Boeswillwald, la Commission admet en principe que le monument aux généraux morts au cours des opérations de guerre soit placé dans la 80/15/026/39 chapelle Saint-Vincent-de-Paule de l'église des Invalides, mais elle demande qu'un dessin lui soit présenté, afin d'apprécier en toute connaissance de cause comment l'artiste, auquel l'exécution de ce monument doit être commandée, utilisera l'emplacement choisi pour encadrer son oeuvre.

Dépendance du château abbatial de Vézelay (Yonne) (Propriété Disquemare)

Ayant entendu lecture du rapport de M. Rattier, la Commission approuve le lotissement des terrains situés sur le versant de la colline de Vézelay au sud de l'église Sainte-Madeleine. Ce lotissement a été arrêté d'accord entre le rapporteur, le propriétaire de son terrain, M. Dicquemare, et son représentant, maître Mouchoux, notaire à Avallon. 80/15/026/40

30 mars 1925
Noyon (Oise)

Visite à Noyon le 30 mars 1925 d'une délégation de la 1ère section de la Commission des Monuments historiques . Présidence de M. Paul Léon, directeur des Beaux-arts, membre de l'Institut. Membres présents : MM. Boeswillwald, Génuys, Enlart, Hallays, Paquet, Ruprich-Robert, et Verdier, auxquels se joignent MM. Collin, architecte en chef, et Perret, architecte ordinaire des Monuments historiques de l'Oise.

Une délégation de la Commission des Monuments historiques présidée par M. Paul Léon, directeur des Beaux-arts, membre de l'Institut, s'est rendue à Noyon, le 30 mars 1925. Le but de ce déplacement était d'examiner sur place, avec le Conseil municipal, les questions concernant la reconstruction de l'Hôtel de ville incendié et ruiné lors de la seconde reprise de la ville, au mois de septembre 1918.

L'édifice, construit à la fin du XVe siècle et au début du XVIe siècle, avait été remanié, principalement dans ses parties hautes, au cours des deux siècles suivants. Aujourd'hui il n'en reste plus que la façade principale sur la grande place, sur la cour, que la tourelle d'escalier à pans coupés et des vestiges de bâtiments sans importance. Les locaux de la mairie font grandement défaut au Conseil municipal qui a dû porter le lieu de ses séances dans une salle du collège, où il ne possède qu'une installation excessivement précaire. 80/15/026/41

La délégation qui est reçue par M. Noël, sénateur, maire, et par les représentants locaux, s'en rend compte de visu. Aussi bien, fait connaître M. le directeur des Beaux-arts à M. Noël, est-ce pour aider la Ville à sortir de cette pénible situation, que la Commission des Monuments historiques a prié divers de ses membres d'examiner sur les lieux mêmes les différentes solutions entre lesquelles il conviendra d'opter.

Remerciant M. Paul Léon, M. Noël expose brièvement les nécessités auxquelles la ville a obéi au lendemain de sa destruction et des plans qu'en conséquence elle a dû adopter. Le désir de la population, celui de la Municipalité est de rendre à Noyon son aspect historique, de maintenir chaque fois qu'il sera possible ses anciens alignements. Mais avec ses administrés, M. le maire estime que le culte du passé ne peut entraver certaines transformations réclamées depuis longtemps par les exigences de la vie moderne. Notamment plusieurs rues, suffisantes pour la circulation modérée d'avant guerre, se trouvent aujourd'hui trop étroites et trop incommodes pour être maintenues. D'autre part, certains emplacements sont devenus exigus pour les besoins des marchés, des réunions en plein air. Tel est le cas de la place de l'Hôtel de ville. Cette place demande à être nettement agrandie. Or, pour l'agrandir, on ne possède de ressources de terrain qu'aux abords même de la mairie. Il faudrait faire table rase des deux maisons qui lui sont adjacentes et récupérer la surface qu'elles occupent une fois qu'elle serait devenue vacante. Cette extension de la place permettrait celle de l'Hôtel de ville. Il ne vient pas à la pensée de M. Noël de jeter bas ce qui subsiste du monument. Au contraire, il désire, et les Conseillers municipaux présents désirent plus que quiconque, conserver ces précieux vestiges, en les englobant dans des bâtiments nouveaux d'un style nettement 80/15/026/42 moderne. Ne pourrait-on pas reprendre le projet jadis établi par M. Selmersheim ? M. Noël ne dissimule pas que cette solution agrée à la Ville et c'est dans cet esprit que cette dernière a invité ses architectes à procéder à l'établissement d'un plan. Aucune décision n'a encore été prise. Puisque l'Hôtel de ville brûlé était classé, il ne sera pas pris de détermination, sans entente préalable avec l'Administration des Beaux-arts.

M. Paul Léon se félicite des dispositions de la Ville de Noyon et il est persuadé que l'entente pourra se faire sur le terrain au maintien et de la restauration de l'ancienne mairie bombardée. Néanmoins, il a quelques légères objections à présenter. En premier lieu, M. le directeur tient à faire remarquer à M. Noël que le projet de M. Selmersheim, auquel il fait allusion tout à l'heure, n'est qu'une pure fantaisie d'artiste. Jamais il n'a été examiné par la Commission des Monuments historiques . Jamais sa réalisation n'a été envisagée. D'autre part, M. Léon émet des doutes sérieux sur l'effet que produirait l'Hôtel de ville séparé des deux immeubles qui joignent sa façade sur la place. Il y a là une proportion établie, qu'il faut se garder de détruire à la légère.

Pour sa part, M. Léon croit, et tel est également l'avis de MM. Enlart, Génuys et André Hallays, que ce ne serait pas seulement l'aspect de la mairie qui serait fâcheusement transformé, mais aussi l'économie de la place qui subirait une altération irréparable. D'ailleurs, puisque la Municipalité s'est fait un principe de maintenir l'aspect historique de Noyon, qu'elle veuille bien réfléchir à ceci : il existe dans la partie mitoyenne de l'Hôtel de ville et de la maison XVIIe siècle qui lui est accolée des communications naguère aveuglées. Dégagées par les bombardements 80/15/026/43 des communications établissent la présomption qu'à l'origine la maison commune était munie d'une aile dès longtemps disparue mais qui devait occuper en masse la même surface que la demeure en instance de démolition. L'existence d'une tourelle d'angle ajoute à cette présomption.

M. le directeur des Beaux-arts sait très bien que c'est là un point de vue purement archéologique. Mais l'archéologie se mêle ici à l'esthétique et à la pratique ; c'est pourquoi il insiste. Particulièrement, la monotonie d'une façade sans interruption de lignes lui paraît redoutable sur une place agrandie. A tout le moins, faudrait-il un élément d'architecture pour accrocher le regard, pour fournir un repos à la vision.

M. Génuys parle d'un redan.

M. Enlart d'un mur.

M. Léon propose une tourelle d'angle.

M. le sénateur Noël répond que la Ville ne sera pas opposée à une saillie. Elle consentirait à des façades absolument neutres pour les nouveaux bâtiments. Elle ne verrait même pas d'inconvénient à ce que celui des bâtiments nouveaux qui se trouverait à droite du vieux corps, sur la place, soit nettement séparé par une ruelle et par un passage afin d'éviter toute confusion de part. Ce que la Ville désire avant tout, c'est de pouvoir mettre les travaux en train et de les conduire à bien au fur et à mesure des ressources disponibles.

Sur ces paroles, séance est levée En prenant congé du Conseil municipal, M. le directeur des Beaux-arts remercie les membres présents de cette assemblée de leur esprit de conciliation. Il tient à le répéter : il a maintenant le sentiment qu'une solution pourra incessamment intervenir, conforme à la fois aux intérêts locaux et aux intérêts différents que l'administration des Beaux-arts a pour charge de défendre. 80/15/026/44

La délégation profite alors de sa présence à Noyon pour visiter les différents monuments atteints par les évènements de guerre. Au passage elle émet le voeu que le budget des Monuments historiques subvienne s'il est possible à la restauration encore réalisable de l'ancien évêché. Mais qu'elle n'est que sa surprise en apercevant au débouché de la cathédrale une construction d'un blanc éclatant, en forme de pain de sucre tronqué au sommet.

S'étant approché de cet étrange édicule elle reconnaît en lui avec stupéfaction un monument aux Morts.

Interpellé, M. Collin, architecte en chef des Monuments historiques de l'Oise, guide de la délégation, répond qu'il n'a pas eu connaissance du projet de ce monument commémoratif.

On lui fait remarquer que, cependant, une maison de pierre de cette importance surmontant une crypte chapelle et assez considérable pour masquer la vue du bras sud du transept de l'ancienne cathédrale n'a pas été élevée du jour au lendemain.

Ce n'est qu'un cri : il faut déraser la partie haute que MM. Enlart, Boeswillwald et André Hallays taxent d'indécence sans que personne les conteste, réduire le monument à la crypte bien suffisante pour perpétrer le souvenir des soldats de Noyon tombés sur les champs de bataille. Sinon, comment rétablir l'harmonie d'antan, l'ensemble si français constitué par la masse imposante de Notre-Dame, la place arrondie où s'érigent les maisons des chanoines et les tâches de verdure, mises çà et là par les arbres des jardins environnants ? Par contre, l'examen des travaux de la cathédrale donne toute satisfaction.

Plus particulièrement le remontage du jubé dans une des anciennes sacristies retient l'attention des membres présents de la Commission des Monuments historiques M. Enlart demande que l'on recherche le moyen de préserver la délicate polychromie de cette belle oeuvre. La délégation examine ensuite 80/15/026/45 avec le plus vif intérêt les incrustations de cuivre de la dalle funéraire d'un chanoine retrouvée dans les substructions du choeur et M. Collin montre dans la salle haute du Trésor différents objets provenant des fouilles de la cathédrale. En leur nombre, on remarque le mobilier de la tombe de François de Clermont-Tonnerre, évêque et comte de Noyon, membre de l'Académie française, décédé en 1701. Il est entendu qu'un inventaire sera dressé, en temps utile de tous ces objets.

Un parcours effectué dans les rues de la Ville conduit la délégation à l'ancien Hôtel-Dieu. Certes, l'Hospice a bien souffert. Il n'est plus que ruine, mais il serait déplorable que son petit cloître, relativement épargné dans l'ensemble délabré ou abattue ne trouve pas une place dans le dispositif des bâtiments à reconstruire.

Tel est le voeu de la délégation qui tout à l'heure, s'est émue à la pensée que la courbe de la place Notre-Dame pourrait être complétée sans respect pour la disposition ancienne que l'on respecte l'oeuvre du passé demande avec insistance M. André Hallays.

Comme l'on traverse une deuxième fois la Place de l'Hôtel de ville, il fait encore remarquer le cadre qu'elle constitue. Rien n'y est de premier ordre ; tout cependant y est à sa juste place, mesuré, harmonieux. La maison XVIIe siècle dont la suppression est envisagée par la Municipalité n'est rien en elle-même, mais elle prolonge bien l'Hôtel de ville. Elle donne sa proportion à l'ensemble. Elle complète heureusement le paysage urbain. On n'a pas le droit de la supprimer davantage que la Pyramide écornée de la Petite fontaine élevée en 1770 en l'honneur du Dauphin Louis et de Marie-Antoinette. Et de cette dernière à son avis, il conviendrait de ne pas reconstituer les figures de plomb, les médaillons royaux, les 80/15/026/46 guirlandes de fleurs et de fruits, les coquilles et les monstres marins. Une simple inscription suffirait à rappeler sur l'une de ses faces et les fastes de la Ville et les circonstances de sa dévastation.

M. André Hallays pense que c'est un devoir pour la Commission que d'inviter la Commune à bien réfléchir avant de prendre à l'égard de la Place des mesures qu'elle regrettera plus tard. Sans doute pourrait-elle trouver d'autres emplacements pour ses marchés et pour ses foires.

C'est en songeant aux sentiments traditionnels si forts, témoignés par le sénateur-maire et le Conseil municipal que M. Hallays prie M. le directeur des Beaux-arts et ses collègues d'insister dans toute la mesure du possible pour que l'économie architecturale de l'Hôtel de ville de Noyon et du décor qui l'environne ne soit pas entamée par des travaux maladroits et fâcheux. 80/15/026/47

15 mai 1925
Visite à Carcassonne (Aude)
Construction d'un hôtel dans la Cité de Carcassonne
Au nom de la délégation chargée d'examiner sur place le projet de construction d'un hôtel à voyageurs dans la cité de Carcassonne.
M. l'Inspecteur général Perdreau donne lecture du rapport suivant, dont les conclusions sont adoptées à l'unanimité : Les membres de la Commission des Monuments historiques désignés par M. le ministre pour se rendre compte sur place des mesures que comporte le projet de construction d'un nouvel hôtel à voyageurs dans la Cité de Carcassonne, à proximité des remparts, se sont rendus sur les lieux le 15 mai 1925.
Etaient présents : MM. André Hallays, Perdreau, Nodet et Sallez. MM. Nodet fils, architecte en chef des Monuments historiques et Vassas, architecte ordinaire, assistaient à la visite. La délégation a constaté ce qui suit :

Le nouveau bâtiment doit servir d'annexe à celui qui a été construit il y a une dizaine d'années par la Société de l'Hôtel de la Cité, derrière la tour wisigothe et la tour de l'Inquisition. Il sera séparé de ce bâtiment par la rue qui descend de l'église Saint-Nazaire à la Porte de l'Aude. Un corridor souterrain de service, autorisé présentement par la Municipalité, reliera l'annexe au corps principal.

Ainsi que l'indique le plan ci-joint, cette annexe, située sensiblement à l'est de la première construction, se trouve un peu plus en recul par rapport aux remparts. Elle comportera, comme elle, un rez-de-chaussée et deux étages terminés par une terrasse. Par suite de la moindre hauteur des étages, elle est plus basse d'environ 2 m 50. Cette différence ressort de la coupe comparative ci-annexée, dont M. Vassas a pris copie dans le dossier de M. Mondange, l'architecte constructeur.

Les travaux sont commencés sur toute la surface ; les murs atteignent le niveau du plancher bas entre sous-sol et rez-de-chaussée, c'est-à-dire un mètre au-dessus du sol extérieur le plancher bas du rez-de-chaussée est prêt à être posé. 80/15/026/54

Ainsi, une fois de plus, l'État se trouve placé devant un fait accompli ; la situation n'est plus entière.

A la demande de l'administration des Beaux-arts une silhouette en planches avait été disposée, indiquant :

d'une part, la ligne du sommet de la façade projetée (c'est-à-dire deux étages sur rez-de-chaussée, soit une hauteur de 12 m 77 par rapport au niveau de la rue de l'église entre les deux constructions),

d'autre part, la hauteur, du sommet en supposant la construction diminuée de l'étage supérieur, et réduite ainsi à 8 m 77.

La délégation a examiné cette silhouette en se plaçant successivement sur le Pont Neuf et sur le Pont Vieux, puis à pied d'oeuvre.

A l'unanimité, elle déclare inacceptable la construction à toute hauteur, qui aggraverait d'une façon désastreuse l'encombrement déplorable résultant de la première construction car elle prolongerait considérablement vers la gauche du spectateur la masse cubique qui a déjà si gravement altéré la ligne générale de la Cité telle qu'elle se profilait sur le ciel.

La délégation constate que, diminuée d'un étage, la construction modifierait beaucoup moins sensiblement la silhouette de la Cité. Devant l'impossibilité d'interdire la continuation de la construction commencée, un classement d'office devant entraîner le paiement d'une lourde indemnité, sans parler de toutes celles dont les autres propriétaires de la Cité, tentés par ce précédent, ne manqueraient pas de rechercher l'occasion, elle est d'avis qu'il y a lieu, vu les circonstances présentes d'exiger la suppression de l'étage supérieur et d'enlever en partie à la façade étudiée par M. Mondange tout ce qui accentue son caractère moderne, but qui pourrait être atteint par les moyens suivants :

Suppression de l'attique et de la corniche 80/15/026/55 Les remplacer par une génoise formant point de départ d'une couverture partielle en tuiles creuses de pays (en vieilles tuiles si possible) à pente d'environ 0 m 30 par mètre, qui régnerait sur toutes les façades sans exception. Cette couverture s'arrêterait au point où son niveau atteindrait 1 mètre au-dessus du sol de la terrasse qui serait constitué par le plancher haut du premier étage.

Coloration de toutes les façades dans la tonalité générale des remparts les plus voisins, à la suite d'échantillonnages qui seront soumis à l'architecte en chef des Monuments historiques.

Suppression des balcons.

Enfin, il conviendrait d'ajouter les deux stipulations suivantes :

- rétablir, conformément aux indications du projet, la génoise et la couverture en tuiles creuses de la tourelle ancienne située en arrière du bâtiment

- interdiction absolue d'apposer aucune pancarte ni enseigne quelle qu'en soit la nature soit sur les façades, soit sur les toitures, cette interdiction s'appliquant à tous les bâtiments de l'hôtel, existants ou futurs.

En formulant ses propositions, la délégation ne se dissimule pas que cette solution ne constitue qu'un pis-aller, qui se borne à limiter le mal. Elle croit devoir appeler toute l'attention de l'administration sur la nécessité d'empêcher le retour de faits de même nature, rendu malheureusement probable par le développement continu du tourisme. A cet effet, il conviendrait à son avis d'intervenir immédiatement auprès du ministre de l'Intérieur pour qu'il mette la Ville de Carcassonne en demeure d'établir d'urgence le projet d'extension et d'aménagement ordonné par la Loi du 14 mars 1919 pour les villes comptant au 80/15/026/56 moins 10 000 habitants. Ce projet comporte en effet (art.1er paragraphe 2 de la loi) "un programme déterminant les servitudes hygiéniques, archéologiques et esthétiques ainsi que toutes les autres conditions y relatives et en particulier les espaces libres à réserver, la hauteur des constructions, etc…".

L'administration des Beaux-arts, représentée dans la Commission supérieure qui fonctionne auprès du ministère de l'Intérieur et qui donne son avis sur les projets, pourra formuler d'utiles indications en ce qui concerne la Cité de Carcassonne. On ne voit guère d'autre moyen efficace de couper court à ses abus qui menacent de se multiplier. La délégation émet le voeu que le projet soit communiqué au ministre des Beaux-arts avant son approbation. 80/15/026/57

29 mai 1925
1ère Section - Monuments historiques.
Présidence de M. Paul Léon, directeur des Beaux-arts, membre de l'Institut. Membres présents : MM. Aubert, Boeswillwald, Brutails, Cagnat, Cartault, Defrasse, Enlart, Faure, Gadave, Génuys, Hallays, Haraucourt, Krafft, Marcou, Nénot, Neveux, Nodet, Perdreau, Ruprich-Robert, Verdier, Vitry.
Assistaient également à la séance : MM. Paquet, Rattier, Sallez, architectes en chef, adjoints à l'Inspection Générale des Monuments historiques.
Orangerie de l'ancien château de La Mothe-Saint-Héray (Deux-Sèvres)

Après avoir entendu lecture du rapport de M. l'Inspecteur général Ruprich-Robert, la Commission émet l'avis que, devant l'opposition formée par le propriétaire, et en raison des frais qu'entraînerait le classement d'office de l'Orangerie ainsi que sa remise en état, ce classement bien que désirable, ne devra être poursuivi que dans le cas où les autorités locales participeront à ces différentes dépenses dans de larges proportions.

Château de Fontainebleau (Seine-et-Marne)

En l'absence de M. Laloux, M. l'Inspecteur général Defrasse donne lecture du rapport de ce dernier, concernant différents travaux à entreprendre aux couvertures et façades au Pavillon de Sully. Adoptant les conclusions de ce rapport, la Commission émet un avis favorable à la réalisation du devis de 80/15/026/48 46 800 Francs prévoyant la réparation des dégâts signalés. Ainsi qu'il est demandé "in fine" des conclusions de M. Laloux, l'administration militaire, affectataire du bâtiment, devra être appelée à participer dans une importante mesure à sa remise en état.

Église Saint-Pierre-le-Jeune à Strasbourg (Bas-Rhin)

M. André Hallays fait remarquer combien l'édifice a été altéré par des restaurations indiscrètes et grossières qui lui ont fait perdre une grande partie de son caractère. A son avis, il n'est plus digne de figurer sur la Liste des Monuments historiques. Il convient de le déclasser et de ne maintenir le classement qu'en ce qui concerne les admirables boiseries qu'il renferme. Après en avoir délibéré, la Commission adopte cette manière de voir. Dans ces conditions, elle ne voit pas d'objection à ce que le Conseil paroissial fasse procéder à l'intérieur de l'édifice à tous les aménagements qu'il désire, notamment en ce qui concerne les orgues.

Cathédrale de Strasbourg (Bas-Rhin)

1er pilier de la nef et orgues

Le devis présenté par M. Danis concerne l'achèvement des travaux du premier pilier de la nef, et les opérations à effectuer, à la suite de cette entreprise, pour remonter les orgues de Silbermann. Les ouvrages de maçonnerie, charpentes et serrurerie y sont chiffrés pour 52 991 Francs 36. Les mesures spéciales concernant les orgues atteignent un total de 295 625 Francs.

Sur la proposition de M. l'Inspecteur général Boeswillwald la Commission approuve l'ensemble du devis dont il s'agit. Elle émet l'avis que l'État pourra contribuer 80/15/026/49 à l'entreprise pour une somme de 112 116 Francs 36, concernant d'une part l'achèvement du pilier ; d'autre part, les frais de remontage du buffet à son emplacement primitif. Le surplus de la dépense devra être supporté par le budget spécial de l'Oeuvre Notre-Dame.

Achèvement de la restauration du pilier sud-est de la tour nord.

Ayant délibéré de la question, la Commission approuve le devis de l'entreprise, qui s'élève à la somme de 484 434 Francs 77. Elle demande que l'on fasse connaître à l'Oeuvre Notre-Dame que si elle contribue à la dépense pour une somme de 160 000 Francs, la différence sera mise à la charge du budget des Beaux-arts.

Caserne du Cloître, rue Saint-Marcel, à Metz (Moselle)

La Commission émet un avis favorable au classement du vieux mur du couvent des Ursulines sur la rue Saint-Marcel. Elle déclare que le classement de ce vestige ne saurait, le cas échéant, constituer un obstacle à son déplacement.

Église Saint-Léger de Guebwiller (Haut-Rhin)

Adoptant les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Boeswillwald, la Commission laisse à la ville de Guebwiller la liberté de choisir entre les deux projets présentés par M. l'architecte en chef Gélis en vue du remplacement de la grande porte de la nef de l'église Saint-Léger.

Église de Niederhaslach (Bas-Rhin)

La Commission s'oppose à l'unanimité à l'exécution du projet présenté pour la décoration du tympan qui se trouve au-dessus de l'arc triomphal de l'église de Niederhaslach. Elle déclare vouloir ainsi réagir contre les abus des décorations peintes, qui ont trop 80/15/026/50 trop souvent dénaturé l'aspect des églises alsaciennes depuis 1870. Elle entend donner à cette décision la valeur d'un avis de principe.

Maison des bains à Kaysersberg (Haut-Rhin)

Devis de 112 542 Francs 91 prévoyant la restauration générale du bâtiment.

La Commission, considérant la nécessité des travaux à effectuer à cet édifice, est d'avis d'accorder à la Commune en deux annuités la subvention de 40 000 Francs qu'elle sollicite pour réaliser l'entreprise.

Ancienne église romane de Vensat (Puy-de-Dôme)

Le propriétaire de cette très intéressante église ancienne a refusé de consentir au classement, sous prétexte "qu'il veut conserver l'édifice pour son libre usage". La Commission, ne pouvant admettre cette raison, émet le voeu que le classement soit poursuivi d'office.

Château de Najac-en-Rouergue (Aveyron)

Classement adopté.

Château de La Roche-Lambert (Haute-Loire)

Classement adopté.

Maison Mazet à Châteaurenard (Loiret)

Devis de 63 250 Francs établi en vue de la remise en état de l'édifice.

La Commission émet un avis favorable à l'exécution de ce devis, qui pourra être doté jusqu'à concurrence de 30 000 Francs sur les fonds du budget des Beaux-arts.

Maison du Grand Veneur à Évreux (Eure)

Conformément aux conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Nodet, la Commission déclare renoncer au classement de cet édifice. Elle prend acte, simplement, de la décision de la Ville d'Évreux, qui 80/15/026/51 s'est engagée à conserver la partie centrale de l'ensemble, suivant les indications du plan transmis à l'administration des Beaux-arts par M. le préfet de l'Eure.

Monuments historiques de l'Algérie
La Commission entend lecture du rapport présenté par M. l'Inspecteur général Boeswillwald sur les travaux exécutés en 1924 aux Monuments historiques de l'Algérie. L'Assemblée exprime ses félicitations à son rapporteur pour les renseignements qu'il lui fournit sur les édifices des départements d'Oran, d'Alger et de Constantine et l'état d'avancement des fouilles entreprises sur les différents points du territoire du Gouvernement général.
Église de Magescq (Landes)

M. Ruprich-Robert fait connaître qu'il s'est rendu à Magescq avec M. Brutails, membre de l'Institut, de la Commission des Monuments historiques, pour examiner sur place la question du classement de l'église de la localité. A son collègue et à lui-même l'édifice a paru suffisamment intéressant pour que des pourparlers puissent être engagés avec la Commune en vue de sa sauvegarde tout au moins partielle. Les meilleures parties de l'église de Magescq sont le choeur et l'abside, très facilement susceptibles d'être raccordés à une construction moderne puisque la Commune désire, de façon formelle, construire une nouvelle église plus en rapport avec les besoins de la population. Malheureusement, les conversations liées avec les autorités locales pour les amener à admettre ce point de vue, sont demeurées absolument inefficaces. Le maire et le clergé, qui disposent d'importantes ressources sont des adversaires déterminés de cette solution, qui permettrait pourtant de conserver l'aspect le plus caractéristique de l'une des rares églises de la région des Landes subsistant aujourd'hui.

Aussi, en présence de l'opposition rencontrée, M. Ruprich-Robert estime-t-il que le 80/15/026/52 classement d'office de l'abside et du choeur de l'église de Magescq pourrait être poursuivi devant le Conseil d'État.

La Commission partage à l'unanimité cette manière de voir. Elle émet un avis favorable à l'introduction devant la haute assemblée de la procédure envisagée.

Ancienne église de Souillac (Lot)

Adoptant les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Nodet, la Commission émet à l'unanimité un avis défavorable au classement de l'ancienne église de Souillac, aujourd'hui Hôtel de ville.

Cathédrale de Reims (Marne)

M. l'Inspecteur général Génuys rappelle que S.M. l'Impératrice Eugénie a, par testament, disposé d'une somme de cent mille francs au profit de la cathédrale de Reims. Il propose que, sur le montant de ce legs, une somme de cinquante mille francs soit consacrée à la restauration proprement dite d'une partie de la cathédrale restant à déterminer et que le solde soit réservé à l'acquisition d'un objet important du culte également à déterminer. Cette proposition est adoptée.

Cathédrale de Soissons (Aisne)

Devis de 197 478 Francs 96 relatif à la mise en état des parties supérieures de la façade nord du transept du monument. L'assemblée émet un avis favorable à l'exécution de ce devis, dont la dotation sera assurée au moyen du don de dix mille dollars fait par Madame Murray Dike.

Ancienne église du couvent des Soeurs grises à Amiens (Somme)

Classement adopté, y compris celui de la façade dissimulée derrière le pan de bois du pignon et celui des caves.

Cité de Carcassonne (Aude)

Devis de 71 608 Francs 05, concernant des travaux urgents de préservation et de consolidation au château comtal et aux enceintes.

Suivant le rapport de M. Boeswillwald, la Commission approuve les propositions contenues dans ce devis Les travaux pourront être effectués en deux annuités et commencés par les ouvrages décrits dans les articles 14 à 56.

30 mai 1925
Présidence de M. Génuys, doyen des Inspecteurs Généraux, présent à la séance, suppléant M. Boeswillwald, vice-président empêché. Membres présents : MM. Aubert, Hallays, Krafft, Marcou, Nodet, Perdreau, Perrault-Dabot, Ruprich-Robert, Verdier.
Assistaient également à la séance : MM. Paquet, Rattier et Sallez, architectes en chef, adjoints à l'Inspection générale des Monuments historiques.
Classements adoptés :

Château et puits de l'Hospice de Gayette à Montoldre (Allier)

Galerie du cloître, faces nord et ouest de la salle capitulaire de l'ancienne abbaye de Souvigny (Allier)

Église Notre-Dame-des-Pauvres à Aubrac (Aveyron)

Église de Villeneuve (Aveyron)

Église de Perpezac-le-Blanc (Corrèze)

Église de Comps (Drôme)

Vieux pont de Nyons (Drôme)

Ruines de l'ancien prieuré de Saint-André-de-Rosans (Hautes-Alpes)

Porte Renaissance de la Maison Thivillier à Saint-Galmier (Loire)

Abside et les deux colonnes du choeur de l'église de Cavagnac (Lot)

Ruines de la Tour de Teyssieu (Lot)

Ruines du couvent des Cordeliers à Reims (Marne)

Ruines du vieux château de Brie-Comte-Robert (Seine-et-Marne)

Porte fortifiée de Varen (Tarn-et-Garonne). 80/15/026/58

Classement refusé :

Église de Saint-Quirc (Ariège)

Inscription à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques :

Fontaine des Boucheries à Reims (Marne)

Église d'Aix-Noulette (Pas-de-Calais)

M. l'Inspecteur général Génuys rappelle à la Commission que le clocher de l'église d'Aix-Noulette a été presque entièrement détruit au cours de la guerre. Le moment étant venu de procéder à sa restauration, il appartient à l'assemblée de se prononcer sur le projet établi en vue des travaux par M. l'architecte Paquet. Ce projet, qui améliore certaines dispositions défectueuses existant avant les hostilités dans les parties supérieures de l'édifice, est approuvé par la Commission des Monuments historiques .

Cathédrale de Montpellier (Hérault)

Conformément aux conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Boeswillwald, la Commission émet un avis favorable à la mise en place dans la cathédrale de Montpellier du tombeau du cardinal de Cabrières, sculpté par M. Magrou.

Cathédrale de Saint-Flour (Cantal)

La Commission ne s'oppose pas à la mise en place dans la cathédrale de Saint-Flour du vitrail dédié à Jeanne d'Arc, dont le projet est présenté par M. Tournel. Toutefois, l'assemblée spécifie qu'à l'exécution, les scènes représentées devront être simplifiées et certaines attitudes des personnages modifiées. Sous ces réserves, elle émet un avis favorable à l'installation de la verrière dans le monument. 80/15/026/59

Palais des Papes à Avignon (Vaucluse)

M. l'Inspecteur général Nodet donne lecture à la Commission d'une lettre du docteur Colombe, conservateur du Palais des Papes à Avignon. La première partie de cette lettre, relative à divers aménagements à effectuer dans le "Musée du Vieil-Avignon", ne soulève pas d'objections particulières. Mais dans la seconde moitié de sa communication, le docteur Colombe demande le bouchement des quatre fenêtres ouvertes au XIXe siècle dans la paroi occidentale de la tour des anges. Sur ce point, l'assemblée est d'avis qu'une décision serait prématurée et elle décide de surseoir jusqu'à nouvel ordre à l'étude de la question.

Musée des plans-reliefs à l'Hôtel des Invalides à Paris (Seine)

M. l'Inspecteur général Marcou signale à la Commission qu'en raison de la pénurie de locaux dont souffrent ses services, le ministère de la Guerre songe à libérer une partie des galeries occupées au quatrième étage de l'Hôtel des Invalides par la collection des plans-reliefs des places de guerre. Cette administration s'est demandé s'il ne conviendrait pas dès lors, d'entreprendre une étude en vue de provoquer l'abandon à diverses villes de province de ceux de ces plans qui peuvent avantageusement figurer dans un musée local ou régional, et elle demande à l'administration des Beaux-arts de lui fournir son avis sur la question.

M. Marcou a étudié l'affaire ; il s'est rendu sur place, il a examiné les plans dont il s'agit, qui présentent on le sait, le plus haut intérêt. Ils représentent en effet l'état minutieusement figuré des principales villes fortes et villes frontières de la France et de quelques unes de l'étranger à la fin du XVIIe siècle et dans le courant du XVIIIe siècle. 80/15/026/60

Ces plans sont des documents admirables au point de vue historique et au point de vue urbain. Puisque la Commission a été appelée à se prononcer à leur sujet, il semble au rapporteur qu'elle ne saurait envisager sans appréhension leur enlèvement et leur dispersion. Cette collection, conclut M. Marcou, l'administration des Beaux-arts n'en ignorait pas et de longue date, toute la valeur. Si elle s'est abstenue d'en provoquer l'inscription sur la Liste des Monuments historiques, la raison en est que le caractère conservatoire qu'elle se croyait en droit d'attribuer à l'établissement préposé à sa garde lui paraissait de nature à écarter toute possibilité de dispersion de la collection.

En présence des projets actuels de l'administration de la Guerre, n'y aurait-il pas lieu d'envisager aujourd'hui l'éventualité du classement total des plans-reliefs. Tel est l'avis de l'assemblée. Elle émet à l'unanimité le voeu que des pourparlers soient engagés immédiatement avec M. le ministre de la Guerre en vue de classement de ces précieux documents. 80/15/026/61

24 juillet 1925
Présidence de M. Boeswillwald, Inspecteur général des Monuments historiques. Membres présents : MM. Aubert, Brutails, Enlart, Humblot, Hallays, Marcou, Maringer, Nodet, Perdreau, Perrault-Dabot, Puthomme, Ruprich-Robert, Verdier.
Assistaient également à la séance : MM. Rattier et Sallez, architectes en chef adjoints à l'Inspection générale des Monuments historiques.
Cathédrale du Mans (Sarthe)

L'évêque du Mans, désirant dégager le choeur de la cathédrale de cette ville, a demandé que l'orgue d'accompagnement placé dans cette partie de l'édifice, soit reculé le plus possible, afin que le groupement des chanteurs autour de l'instrument ne cache plus dorénavant aux fidèles la célébration des offices. A cet effet, l'évêque propose de reculer le positif de l'orgue dans les stalles. Pour que ces dernières (dont le rang se terminait autrefois par une courbe aujourd'hui disparue avec le jubé auquel elle s'adossait) s'harmonisent avec l'état actuel du choeur, il suggère que les deux stalles extrêmes de chaque premier rang du côté de la nef, derniers vestiges de l'ancienne courbe, soient la première enlevée, la seconde redressée.

Ayant examiné la question sur place, M. Rattier est d'avis que le positif de l'orgue soit reculé le plus possible vers le second rang des stalles, sans que ces stalles subissent cependant de modification. 80/15/026/62

Quant aux stalles elles-mêmes, il estime que leur aménagement donnerait toute satisfaction si la première stalle, côté nef de chaque premier rang, était enlevée et transportée avec sa courbe à la suite de la dernière stalle, côté nef, du deuxième rang qu'elle complèterait ainsi. La joue extérieure de cette stalle, qui était restée telle que l'avait laissée la coupure, lors de la destruction du jubé, et la jouée extérieure nouvelle, créée au premier rang par le transport d'une stalle au deuxième rang seraient garnies de jouées anciennes sculptées, déposées actuellement dans les combles. Ces joues reprendraient pour ainsi dire, leur place.

La Commission approuve la manière de voir de M. Rattier. Elle demande que l'architecte en chef Vorin soit invité à s'y conformer et à préparer en conséquence, un projet de modification des dispositions du choeur de la cathédrale du Mans.

Église de Saint-Bris-le-Vineux (Yonne)

Devis de 83 618 Francs 83, prévoyant la restauration des fenestrages et des vitraux.

Conformément aux conclusions du rapport de M. Ruprich-Robert, l'exécution de ce devis, en deux ou trois annuités, fait l'objet d'un avis favorable de l'assemblée.

Cathédrale d'Auch (Gers)

Devis de 11 803 Francs 18 prévoyant la suppression d'une arcade dans la salle capitulaire.

La Commission est unanime à s'associer à M. Ruprich-Robert pour écarter l'exécution de ce projet, qui ne présente aucune urgence.

Maison des Ménétriers à Ribeauvillé (Haut-Rhin)

Adoptant les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Boeswillwald, la Commission est d'avis que l'oriel 80/15/026/63 de cet immeuble, ainsi que la fenêtre qui l'accompagne, devront être classés d'office parmi les Monuments historiques, si le propriétaire se refuse à leur classement amiable.

Ancienne Prévôté à Poitiers (Vienne)

A l'égard de cet immeuble, la Commission est d'avis :

1 de classer la double fenêtre sur la rue de la Prévôté avec les bandeaux qui l'entourent

2 d'inscrire sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques la totalité de la façade sur la rue de la Prévôté, appartenant à M. Welsche, conseiller à la Cour d'appel et à M. Lebrun, demeurant tous deux à Poitiers.

Ancien Moulin de Blasimon (Gironde)

La Commission ayant entendu lecture du rapport de M. Ruprich-Robert, adopte le classement au besoin d'office de cet ancien moulin.

Monument reliquaire de Sainte Victoire-Maroze à Poitiers (Vienne)

Classement adopté.

Église de Chaunay (Vienne)

Classement du clocher et de l'abside adopté sous réserve

1 que l'État ne participera jamais aux travaux à venir que pour une somme maxima égale à la moitié de la dépense à effectuer pour la restauration de ces parties de l'édifice

2 que la Commune contracte une assurance suffisante pour les garantir contre tout risque éventuel d'incendie.

Croix du Cimetière d'Auxey-le-Grand (Côte-d'Or)

Classement adopté. 80/15/026/64

Croix à Baigneux-les-Juifs (Côte-d'Or)

La Commission demande que cette croix soit, jusqu'à nouvel ordre, simplement inscrite sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques.

Croix dite de Mâchefer à Dijon (Côte-d'Or)

Classement adopté.

Maison de Descartes à Châtellerault (Vienne) 126 rue Bourbon

La Commission émet un avis favorable en principe au classement de cet immeuble. Mais l'on devra auparavant s'assurer par des recherches d'archives s'il est réellement celui où Descartes naquit en 1596.

Croix du Cimetière d'Athie (Côte-d'Or)

Classement adopté.

Église de Creysse (Lot)

Classement adopté.

Couvent de Sainte-Claire au Puy-en-Velay (Haute-Loire)

La Commission ajourne provisoirement l'examen du classement du couvent de Sainte-Claire au Puy, qui sera inscrit jusqu'à nouvel ordre à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques.

Église de Jouy-le-Moutier (Seine-et-Oise)

Devis de 112 830 Francs 49 prévoyant la réparation du clocher.

La Commission émet un avis favorable à l'exécution de ce devis que le budget des Beaux-arts devra subventionner dans une mesure aussi importante que possible, en raison de la faible importance de la Commune, qui ne compte que 726 habitants. 80/15/026/65

Ancien château de Dunois à Beaugency (Loiret)

Classement adopté.

Vieux pont à Pont-Saint-Esprit (Gard)

Après en avoir délibéré, la Commission des Monuments historiques demande que soit poursuivi d'office, par voie de décret pris en Conseil d'État, le classement du vieux pont de Pont-Saint-Esprit.

Hôpital du Val-de-Grâce à Paris (Seine)

Conformément aux conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Boeswillwald, la Commission adopte le classement des pavillons de butée de la grille d'entrée de l'Hôpital du Val-de-Grâce, aujourd'hui propriété particulière, mais qui font partie de la composition d'ensemble de l'architecte Lemercier.

Elle adopte également le classement des façades ouest et nord sur le grand jardin ainsi que celui du petit pavillon situé d'autre part de la cour Broussais et dont la partie supérieure était autrefois aménagée en réservoir des eaux d'Arcueil pour l'alimentation du monastère.

Maison Bastide, sise Grande Rue, à Largentière (Ardèche)

Classement de la tour avec son escalier et de la façade ancienne complétant cette tour sur le côté gauche, avec la porte d'accès au dehors sur le dit escalier, adopté.

Maison, rue des Grandes Boucheries, à Saint-Antonin (Tarn-et-Garonne)

La Commission considère que cette vieille maison est loin de réaliser un type exceptionnel d'architecture dans le département de Tarn-et-Garonne et elle se borne à demander son inscription sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques. 80/15/026/66

Fort de Brégançon à Bormes (Var)

Adoptant les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Nodet, la Commission est unanime à penser que le classement parmi les Monuments historiques de cet ancien fort n'est nullement nécessaire. Elle considère, en effet, que son classement actuel comme site suffit à assurer la préservation de cette forteresse.

Portail d'entrée de l'église Saint-Valier à Saint-Girons (Ariège)

Classement adopté.

Église de Saint-Geniès (Dordogne)

Classement de l'abside adopté.

Église de Peyrilles (Lot)

La Commission ne peut statuer sur le classement de cet édifice, faute de documents photographiques. Elle demande son inscription sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques jusqu'à ce que la constitution d'un dossier suffisant lui permette de prendre une décision définitive au sujet de l'église de Peyrilles.

Église d'Ajat (Dordogne)

La Commission considère qu'il n'est pas actuellement possible de classer un édifice présentant un intérêt aussi limité que l'église d'Ajat et elle demande sa simple inscription sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques.

Ancienne abbaye de Saint-Denis (Seine)

M. Justin Maquol, propriétaire d'un immeuble voisin de l'ancienne abbaye de Saint-Denis demande l'autorisation de surélever cet immeuble d'un étage ce qui portera la hauteur du chéneau à quinze mètres au dessus du sol au lieu de douze mètres. 80/15/026/67

La Commission adoptant sur cette question les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Boeswillwald est d'avis que l'autorisation sollicitée peut être accordée pourvu que la couverture de la partie surélevée soit de même nature que celle existant actuellement.

Château de Bioule (Tarn-et-Garonne)

Conformément aux conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Nodet, la Commission adopte le classement de la chapelle et de l'escalier de l'aile nord de l'ancien château de Bioule. Elle demande, en outre, l'inscription sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques de la salle du premier étage de l'aile nord, avec sa cheminée, de la salle du premier étage de l'aile sud avec ses fenêtres, de la salle des Tournois au rez-de-chaussée de la même aile, de la porte d'entrée nord du château et de la tourelle voisine.

Église d'Issigeac (Dordogne)

La Commission réserve son avis sur le classement de l'église d'Issigeac jusqu'à ce que M. l'Inspecteur général Nodet ait pu l'examiner au cours d'une de ses plus prochaines tournées.

Elle demande, en attendant, que cet édifice soit inscrit sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques.

Immeuble sis à Châteaudun (Eure-et-Loir) à l'angle des rues de la Cuirasserie et des Huileries

Classement adopté.

Mairie de Beauregard (Lot) et vieille maison voisine

La Commission remet de statuer sur le classement de ces deux édifices, jusqu'à ce que lui ait été transmise une documentation photographique permettant d'en apprécier le véritable 80/15/026/68 intérêt.

Maison diamantée, 13 rue de la Prison à Marseille (Bouches-du-Rhône)

Classement de la façade et de l'escalier adopté.

Église de Lagraulière (Corrèze)

Classement de l'édifice à l'exception du choeur, adopté.

Ancien Hôtel Lalande à Bordeaux (Gironde)

Après avoir entendu les explications fournies par M. Brutails, la Commission émet à l'unanimité un avis favorable au classement comme immeubles des boiseries anciennes qui décorent les appartements de l'Hôtel Lalande à Bordeaux.

Cathédrale du Mans (Sarthe)

La Commission examine les deux panneaux que M. Chappée soumet à l'administration des Beaux-arts, avant d'entreprendre l'exécution des verrières de l'histoire de Jeanne d'Arc qu'il désire offrir à la cathédrale du Mans.

Tout en reconnaissant l'intérêt très grand de ses vitraux, l'assemblée estime que M. Chappée aurait intérêt à se mettre en rapport avec M. Rattier, architecte en chef adjoint à l'Inspection générale, qui pourrait lui faire part de quelques critiques sur des points de détail des compositions dont il s'agit.

Ex-voto dans les églises de la ville du Mans et du département de la Sarthe

Indirectement la question des vitraux de la cathédrale du Mans amène celle des "ex-votos"et "memoranda" de plus en plus nombreux, placée sans autorisation dans les églises classées du département de la Sarthe.

La Commission charge M. Rattier de lui fournir un rapport à ce sujet. Il devra 80/15/026/69 envisager dans ce rapport, les moyens de réprimer l'abus de cette pratique de piété sans blesser les sentiments religieux de la population(154).

Tombeau du cardinal Amette à Notre-Dame de Paris (Seine)

La Commission délègue, pour examiner les questions relatives au classement du tombeau du cardinal Amette dans la cathédrale de Paris, MM. Aubert, Boeswillwald, Génuys, André Hallays, Rattier, Verdier et Vitry.

Un rapport sur cette affaire sera ultérieurement présenté par M. l'Inspecteur général Boeswillwald au nom de la délégation.

Église Saint-Martin à Moissac (Tarn-et-Garonne)

La Commission entend lecture du rapport de M. Nodet. Elle est d'avis qu'avant de statuer sur cette affaire, il serait bon d'engager des négociations avec la Compagnie des Chemins de fer du Midi, pour l'amener à rectifier le talus qui domine l'église Saint-Martin. Il faudrait s'assurer, d'autre part, que les autorités locales, civiles et ecclésiastiques, renoncent à l'usage religieux du monument. Ces points une fois éclaircis, la Commission pourra envisager les moyens à adopter pour remettre la construction en bon état et, le cas échéant, la transformer en musée lapidaire, annexe de celui existant déjà dans le cloître Saint-Pierre. 80/15/026/70

25 juillet 1925
Présidence de M. Paul Léon, directeur des Beaux-arts, membre de l'Institut. Membres présents : MM. Aubert, Boeswillwald, Brutails, Enlart, Génuys, Hallays, Marcou, Nénot, Nodet, Perdreau, Pottier, Puthomme, Ruprich-Robert, Verdier.
Assistaient également à la séance : MM. Paquet, Rattier et Sallez.
Palais du Louvre à Paris (Seine) :

Installation d'un chauffage au ministère des Finances.

M. Nénot fait connaître qu'il a été saisi d'un projet d'installation de chauffage au ministère des Finances et que, quand il s'est rendu sur place pour vérifier les conditions d'installation des appareils, il a trouvé ces derniers en état de fonctionner.

M. l'Inspecteur général s'empresse d'ajouter que l'installation réalisée est très satisfaisante, mais il n'en prie pas moins la Commission d'émettre un voeu de principe tendant à rappeler aux administrations installées dans des bâtiments classés que ce n'est pas après, mais avant d'effectuer des travaux dans ces bâtiments qu'il convient de soumettre au ministre des Beaux-arts les plans des entreprises.

La Commission adopte cette manière de voir. Elle vote ce voeu à l'unanimité. 80/15/026/71

Installation d'appareils de signalisation pour la circulation des voitures, aux guichets du Louvre

Adoptant les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Nénot, la Commission est d'avis que les appareils proposés sont inacceptables et qu'ils devront être remplacés par de simples lanternes lumineuses adaptées aux becs de gaz existant déjà aux guichets du Louvre.

Chapelle de l'hôpital de la Salpétrière à Paris (Seine)

Classement de la chapelle et des orgues, adopté.

Ministère de la Marine à Paris (Seine)

Devis de 130 781 Francs 05 prévoyant le remplacement complet du trophée d'angle de la façade principale, du côté de la rue Saint-Florentin.

En raison de la situation financière actuelle, la Commission est d'avis d'ajourner cette restauration qui ne présente aucun caractère d'urgence.

Église Saint-Sernin à Toulouse (Haute-Garonne)

Devis de 1 722 Francs 28, ayant pour objet l'installation d'un autel du XIIe siècle dans le transept nord de l'édifice.

Conformément aux conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Boeswillwald, la Commission émet un avis favorable à l'exécution de ce devis.

Cathédrale de Rouen (Seine-Inférieure)

Devis de 20 709 Francs 73, présenté en vue de la restauration du vitrail de la rose du portail sud.

La Commission est à l'unanimité d'avis que la clôture de cette rose devra être assurée provisoirement par de la 80/15/026/72 vitrerie ordinaire. Elle écarte jusqu'à nouvel ordre l'examen du projet qui lui est présenté en vue de sa restauration.

Château du Haut-Koenigsbourg (Haut-Rhin)

M. Boeswillwald fait part à la Commission d'une demande de M. Schaeffer, président de la Section viticole de Saint-Hippolyte qui désirerait installer au pied même du château du Haut-Koenigsbourg un pavillon de dégustation de vins d'Alsace pour les touristes qui visitent l'édifice. Cette buvette serait importante, puisqu'elle ne mesurerait pas moins de trente-huit mètres de long sur cinq mètres cinquante de large. Placée à la porte du château, elle ne présenterait pas un aspect particulièrement esthétique.

Après discussion, la Commission est d'avis que l'autorisation sollicitée ne pourrait être accordée qu'à une construction beaucoup moins importante. Elle tolérerait au plus un ou deux pavillons démontables, où l'on consommerait debout les vins d'Alsace et dont l'administration pourrait, le cas échéant, exiger la suppression immédiate.

Chapelle de l'Hôtel des Invalides à Paris (Seine)

Monument aux généraux morts aux champs d'Honneur.

La Commission émet, en principe, un avis favorable à l'exécution du projet présent. Elle statuera définitivement après examen de l'effet produit par la composition du sculpteur Feitu, dont le plâtre sera mis en place pour permettre cette appréciation.

Église de Châteaurenard (Loiret)

Adoptant les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur 80/15/026/73 général Boeswillwald, la Commission émet l'avis que le déclassement de l'église de Chateaurenard soit poursuivi dans les formes prescrites par la loi. Il est en effet impossible de maintenir sur la Liste des Monuments historiques un édifice d'intérêt à peu près nul et qui, de plus, tombe en ruines, Seuls, le clocher et la porte principale pourront rester classés.

Église de Raix (Charente)

Devis de 55 366 Francs 20, relatif à divers travaux à effectuer au monument.

La Commission émet un avis favorable à l'exécution de ce devis. Elle émet le voeu que le budget des Beaux-arts participe, si possible, à sa dotation pour 36 000 Francs en deux annuités.

Château de Nérac (Lot-et-Garonne)

Devis de 184 759 Francs 76, concernant la restauration des façades, charpentes et couverture ainsi que l'aménagement intérieur de l'édifice.

Considérant les sacrifices déjà consentis par la ville pour la mise en valeur du château, la Commission émet un avis favorable à l'exécution de ce devis et demande que le budget des Beaux-arts participe jusqu'à concurrence de 70 000 Francs à la dotation du chapitre 7, qui s'élève à 101 394 Francs. Le second chapitre ne sera réalisé qu'ultérieurement.

Chapelle Notre-Dame-de-la-Clarté à Baud (Morbihan)

La Commission ne s'oppose pas à l'agrandissement de la chapelle Notre-Dame de la Clarté, à Baud, inscrite sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques. Elle estime, en effet que cet édifice ne présente pas un intérêt 80/15/026/74 suffisant pour mériter le classement.

Fouilles d'Alésia à Alise-Sainte-Reine (Côte-d'Or)

Sur la proposition de M. l'Inspecteur général Marcou, la Commission émet un avis favorable à l'allocation d'une subvention de 2 000 Francs, destinée à faciliter à M. le Commandant Espérandieu, membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres l'exécution des travaux de fouille qu'il a entrepris au Mont Auxois, sur le territoire de la Commune d'Alise-Sainte-Reine. Toutefois, la Commission entend subordonner cette allocation aux conditions suivantes :

Conservation à découvert des monuments ou vestiges de monuments remis au jour par M. Espérandieu, cette conservation devant être assurée par l'architecte en chef des Monuments historiques de la Côte-d'Or ; acceptation par M. Espérandieu du classement de ces Monuments ou vestiges de monuments ; attribution au Musée d'Alésia ou, à titre exceptionnel, au Musée des Antiquités nationales de Saint-Germain-en-Laye des objets retrouvés dans des fouilles.

Musée de sculpture comparée du Trocadéro

La Commission, saisie par M. Enlart de propositions relatives à l'emploi d'un crédit disponible de 13 000 Francs émet le voeu que cette somme soit affectée à l'estampage des monuments de sculpture médiévale ci-après énumérés :

Musée des Augustins à Toulouse, groupe XIIe siècle, signum leonis ;signum ariétis. partie de la table d'autel sculpté de 1096 à Saint-Sernin de Toulouse.

Trois des bas-reliefs du XIe siècle au pourtour du choeur de la même église. 80/15/026/75

Cinq chapiteaux romans du début du XIIe siècle (1104), provenant de la crypte de l'ancienne cathédrale de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), morceau de corniche XIIIe siècle, provenant du même monument, tête XIVe siècle au musée de Boulogne-sur-Mer,

fonts baptismaux provenant de Wiery-Effroy, conservés dans le même musée. Chapiteau de la salle basse du château de Boulogne-sur-Mer.

Le surplus du crédit précité de treize mille francs sera employé à l'emballage et au port des moulages des sculptures XIIIe siècle du cloître d'Abondance (Haute-Savoie) mis à la disposition du Musée de sculpture comparée par M. l'architecte en chef Balleyguier.

Délégation d'un membre de la Commission au Conseil d'Administration de la Caisse nationale des Monuments historiques

Sur la proposition de M. Paul Léon, la Commission délègue à l'unanimité M. André Hallays pour la représenter au sein du conseil d'administration de la Caisse nationale des Monuments historiques.

Acquisition de Monuments pour les Archives de la Commission des Monuments historiques

La Commission examine les relevés présentés par M. Gustave Moreau, demeurant à Blois, 3 rue du Chant des Oiseaux.

Retenant les planches relatives au château de Fougères-sur-Bièvre (Loir-et-Cher) et à l'église de Noyers (Loir-et-Cher), elle décide d'affecter à leur acquisition une somme de 1 200 Francs.

Stations de Tourisme

Port-Louis (Morbihan) : classement adopté

Isigny (Calvados) : classement rejeté

Beauvezer (Basses-Alpes) : classement rejeté. 80/15/026/76

Nécropole d'Ensérune (Hérault)

Sur le rapport verbal de M. Edmond Pottier, la Commission émet un avis favorable à l'acceptation par l'administration des Beaux-arts de la nouvelle donation de terrains faits par M. Mouret à l'État français pour assurer à ce dernier la possession intégrale de l'admirable champ de fouilles qu'est la nécropole antique d'Ensérune.

Ancien Hôtel Chambon à Poitiers (Vienne)

Sur le rapport de M. l'Inspecteur général Perdreau, la Commission des Monuments historiques émet un avis de principe favorable au démontage de la façade classée de l'ancien Hôtel Chambon, 9 rue du Marché, à Poitiers, et à son transfert dans la cour de l'Hôtel Fumey, édifice classé, situé dans la même ville et occupé par la Faculté des Lettres.

Aménagement de la Cité de Carcassonne (Aude)

La Commission est unanime à adopter les termes du rapport de M. l'Inspecteur général Nodet concernant l'aménagement de la Cité de Carcassonne. Elle demande que M. le préfet de l'Aude ainsi que les autorités municipales soient saisis de sa teneur dans un délai aussi court que possible.

Ce rapport est le suivant :

"Conformément à votre invitation, je me suis rencontré le 24 juin avec M. Combeléran afin de préciser avec lui les servitudes qu'il était nécessaire d'incorporer dans le plan d'aménagement et d'extension de la Ville de Carcassonne (loi du 14 mars 1919) et dont il avait la veille entretenu vos services ainsi que M. l'Inspecteur général Ch. Perdreau. La mise au point de ses servitudes ayant pour but essentiel de protéger les aspects de la Cité de Carcassonne est d'autant plus urgente qu'à la suite de l'émotion soulevée 80/15/026/77 par la construction d'une annexe de l'hôtel de la Cité, la Municipalité a demandé à M. Jaussely, architecte du Gouvernement chargé de dresser le plan, de s'occuper tout d'abord de la Cité, c'est-à-dire d'une partie du plan général puisque la loi permet de procéder ainsi. Il est nécessaire de fournir à l'architecte les éléments de son travail, il ne l'est donc pas moins que l'administration des Beaux-arts et la Commission des Monuments historiques donnent leur avis en appuyant de leur autorité des mesures de protection que l'on voudrait voir aussi étendues et précises que possible.

Dans sa séance du 1er octobre 1920, à laquelle assistaient l'architecte en chef et l'architecte ordinaire des Monuments historiques, la commission de la Cité avait sur le rapport de M. Combeléran lui-même, admis la création de quatre zones de protection, savoir :

Une 1ère zone, qui comprendrait les fossés, glacis, en un mot les abords immédiats et par conséquent le cimetière situé près de la porte Narbonnaise. Une 2e zone, contiguë à la première, dans laquelle seraient prescrites certaines servitudes et certaines précautions. Une 3e zone, dite zone des points de vue étendant et renforçant les prescriptions contenues dans la seconde zone. Une 4e zone relative à la Cité proprement dite comprise dans l'enceinte fortifiée.

Cette quatrième zone étant à la fois la plus urgente et la plus importante nous commencerons par elle et la qualifions de :

1ère zone : la question secondaire était de fixer la règle à appliquer en cas de surélévation d'immeuble ; la commission de la Cité avait proposé que la surélévation ne pourrait dépasser une ligne de visée tirée de certains points déterminés et passant par le sommet des anciens de l'enceinte : votre administration 80/15/026/78 avait jugé que cette façon de procéder serait d'abord trop imprécise, ensuite inacceptable par-ce que trop variable suivant les points de visée ; c'est ainsi que le point de visée du Pont Vieux accorderait une tolérance bien supérieure à celle que permettrait la visée partant de la voie ferrée et elle avait estimé que la servitude non ultius tollendi devrait être établie pour tous les immeubles compris dans l'enceinte.

M. Combeléran m'a confirmé qu'il se ralliait à cette solution ; il m'a de plus raconté le fait suivant qu'il importe de retenir ; la Municipalité de Carcassonne a ignoré le projet de construction d'annexe de l'hôtel parce que cette construction devant être édifiée non en bordure d'une rue, mais dans un jardin, le Conseil d'Administration avait jugé inutile de demander une autorisation quelconque et soumettre ses plans.

Il faut donc ajouter une seconde servitude non aedificandi qui grèvera spécialement les espaces libres. Dans la cité les rues sont étroites et tortueuses, c'est ce qui donne le caractère de vieille ville moyenâgeuse ainsi que certains détails des maisons, notamment les encorbellements du 1er étage. Par conséquent, il faut stipuler qu'on ne pourra modifier ni les alignements, et les façades en aucune manière sans autorisation ; c'est au règlement à rappeler s'il existe déjà et à renforcer impérativement.

Une commission comprenant des représentants de la Municipalité, de la commission de la Cité et de l'administration des Monuments historiques aura qualité pour instruire toutes les demandes de surélever, de modifier les immeubles existants et d'en construire de nouveaux. Elle pourra imposer certains détails de construction notamment pour les toitures, interdire certaines tuiles et proposer également la réglementation de la circulation automobile dans la 80/15/026/79 la Cité, mesure qui s'imposera à bref délai.

2ème zone : Il est nécessaire de ranger en seconde zone les abords immédiats. Dans cette zone seraient compris les glacis, les fossés, tous les terrains non construits qui sont contigus aux maisons du faubourg au couchant et au nord, le champ, complanté en vigne, qui rejoint la rue de la Trivalle et toute la porte qui dévale au midi et se trouve limitée par le fond du ravin et la route de Saint-Hilaire.

Dans cette zone les servitudes seraient les suivantes :

1° interdiction de construire

2° de modifier les constructions qui existent

3° d'élever des murs de clôture en matériaux durs pouvant masquer la vue

4° de planter des arbres de haute futaie

5° de transformer les plantations actuelles.

La jurisprudence du Conseil d'État autant qu'il n'est dû aucune indemnité pour un préjudice éventuel ; seul y donne droit le préjudice matériel et immédiat. Du moment que le propriétaire du champ de vignes près la rue Trivalle conserve ses vignes il ne peut rien réclamer.

Le cimetière est compris dans cette seconde zone ; la Ville voudrait l'agrandir et le rapprocher de la porte Narbonnaise ; il serait bien que la Commission des Monuments historiques insiste pour que ce projet n'ait pas de suite. L'agrandissement peut se faire à l'opposé. Bien entendu les propriétaires des terrains ainsi frappés devront produire leurs titres de propriété.

3e zone : L'étendue de cette zone est fort délicate à fixer parce qu'elle comprend le faubourg situé entre la rivière d'Aude, la route Nationale et la limite de la seconde zone, des cheminées et des maisons à étages remplaçant les maisons basses, mais cette seconde zone 80/15/026/80 comprend en outre au levant et au midi des champs sur lesquels actuellement n'existent que de petites maisonnettes avec enclos, quelques arbres. Pour le moment le danger est de l'autre côté, mais il peut, un jour ou l'autre, se propager fort loin du côté du Levant et du Midi.

Mais si l'on réglemente les approches de la Cité par les mêmes servitudes que la Cité elle-même en risque de gêner bien des intérêts ; la Municipalité en fonction en 1920 s'en préoccupa et fixa à 150 mètres la largeur de cette zone.

Cette largeur est insuffisante puisqu'elle ne va pas jusqu'à la rivière ; faut-il fixer 500 mètres ? Cette largeur serait insuffisante à l'est et au midi. Nous croyons qu'il n'y a pas d'inconvénient à réglementer la hauteur et le caractère des constructions existantes et à élever les clôtures et les plantations si la même commission, dont nous avons parlé, intervient avec modération et équité dans l'appréciation des cas d'espèce. La teinte rose indique sur le plan les limites que proposait la commission de la Cité pour cette zone qui porte le n° 2 dans le rapport de M. Combeléran.

4e zone : Si, pour aboutir à une solution sur l'étendue de la zone précédente, il est nécessaire d'en arriver à la réduire en largeur, principalement du côté du couchant, la zone dite des points de vue (zone 3 du rapport Combeléran) peut remédier d'une façon sérieuse aux inconvénients que la réduction de la protection des approches de la Cité ne manquerait pas d'amener. Le plan n° 2 que nous avons dressé d'après les indications du rapport Combeléran en montre graphiquement l'artifice et les résultats ; il dispense de longues explications. Les départs de points de vue à ménager seraient situés : 80/15/026/81

Pour le voyageur en chemin de fer :

Dépression de La Madeleine. Voie ferrée de l'extrémité est du pont jusqu'au Poste 4.

Pour les touristes suivant la route Minervoise :

Partie de cette route comprise entre le poste d'octroi et le barrage de Saint-Jean.

Pour le touriste suivant la route Nationale :

Partie de cette route comprise entre la bifurcation du chemin de Montlegun (K.52.4) et le point kilométrique 53 K4.

Pour les visiteurs en général :

Le sommet du Pont Vieux - l'entrée du Pont Neuf côté ville basse - Charlemagne route de Saint-Hilaire - la Place d'Armes.

C'est sur cette place que se groupe la masse du public quand il y a embrasement de la Cité.

Il ne faut pas néanmoins se dissimuler qu'une telle extension des servitudes sera très combattue et qu'il faudra en rabattre ; il faut toutefois essayer et, pour cet ensemble de mesure de protection, un avis favorable de la Commission des Monuments historiques sera un appoint précieux pour ceux qui discuteront sur place.

Il est essentiel également que l'Administration des Beaux-arts soit représentée dans toutes les commissions et sous-commissions qui auront à l'avenir à trancher les points litigieux, à instruire les demandes des propriétaires et à proposer la solution correspondante. 80/15/026/82

Construction d'un hôtel de voyageurs dans le périmètre de l'agglomération classée

M. l'Inspecteur général Perdreau fait connaître à l'assemblée que, par une lettre du 13 juillet, M. Sarrand, président du conseil d'administration de la Société dite "de la Cité de Carcassonne" a demandé que l'Administration des Beaux-arts renonce au programme tracé par la Commission des Monuments historiques en ce qui concerne les modifications à apporter, dans l'intérêt de l'aspect de la Cité, au bâtiment dont la construction est commencée à proximité des remparts et qui doit servir d'annexe à l'hôtel déjà existant.

Cette démarche est inattendue, déclare M. l'Inspecteur général, car M. Jordy, directeur de l'hôtel, avait acquiescé à ce programme. Il avait, il est vrai, exprimé le désir de retrouver dans un bâtiment bas, à édifier dans ce jardin et à droite de l'hôtel principal, les dix chambres dont le prive la suppression du deuxième étage de l'annexe en construction. Il avait même communiqué à l'Administration un projet sommaire que M. l'architecte en chef Nodet avait jugé acceptable et l'on était en droit de penser que le conseil d'administration ne remettrait pas toute l'affaire en question.

La Société, sans même faire mention de ce projet, ajoute qu'au cas où, par impossible, l'État maintiendrait ses exigences, elle espère recevoir de lui des propositions tendant à réparer le préjudice qu'elle éprouverait. Telle n'est pas l'intention de l'assemblée. Ayant écouté avec la plus grande attention l'exposé de son rapporteur, elle est d'avis qu'il lui est impossible de rendre carte blanche à la Société de la Cité de Carcassonne en revenant sur une détermination précédemment prise à l'unanimité, conformément aux vues de la délégation qui avait étudié sur place les données de l'affaire. Elle décide d'ouvrir en temps opportun une instance de classement, non seulement pour 80/15/026/83 l'annexe, mais également pour l'hôtel principal, son jardin et ses dépendances et de ne pas s'arrêter aux conséquences pécuniaires de cette procédure.

Vieille église Saint-Denis à Coulommiers (Seine-et-Marne)

Invité par M. le directeur des Beaux-arts à renseigner la Commission sur la situation de l'église Saint-Denis à Coulommiers, M. Génuys fait connaître qu'il fournira bientôt un rapport détaillé sur la question. D'ores et déjà, il indique qu'à son avis la démolition de cette vieille église n'est nullement nécessaire.

M. Génuys pense, en effet, que la ville pourrait revenir sur la décision qu'elle a prise à ce sujet si certaines satisfactions lui étaient accordées et si elle avait la certitude que l'État mît l'édifice en position d'être utilisé par la Commune. 80/15/026/84

13 novembre 1925
Présidence de M. Paul Léon, directeur des Beaux-arts, membre de l'Institut. Membres présents : MM. Aubert, Boeswillwald, Bonnier, Brutails, Cartault, Defrasse, Enlart, Faure, Génuys, Hallays, Haraucourt, Krafft, Laloux, Marcou, Nénot, Neveux, Nodet, Perdreau, Pontremoli, Ruprich-Robert, Verdier, Vitry.
Assistaient également à la séance : MM. Paquet, Rattier et Sallez architectes en chef, adjoints à l'Inspection générale des Monuments historiques.
Théâtre de la Comédie Française à Paris (Seine)

La Commission ne voit aucun inconvénient à ce que le médaillon de Mounet-Sully, oeuvre du sculpteur Bacqué, soit placé sur la façade du Théâtre, sous la galerie de l'aile en retrait, du côté de la rue Montpensier.

Château des Mesnuls (Seine-et-Oise)

Classement rejeté.

Église de Vienne-le-Château (Marne)

La Commission adoptant les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Génuys, s'oppose à l'unanimité au déplacement des 80/15/026/85 retables XVIIe siècle existant dans l'église de Vienne-le-Château et à leur utilisation pour le monument commémoratif des morts de la guerre projeté dans l'édifice.

Château de Courcelles (Sarthe)

La Commission estime qu'il n'y a pas lieu de poursuivre le classement du château. Elle délègue MM. Boeswillwald, Rattier et Paul Vitry pour examiner sur place si les fragments que M. Chrissovelonni, propriétaire, se propose de transporter au château des Menuls (Seine-et-Oise) méritent d'être classés dans ce dernier édifice.

Tombeau du cardinal Amette à Notre-Dame de Paris (Seine)

M. l'Inspecteur général Boeswillwald informe la Commission qu'il a reçu la visite de M. Hippolyte Lefèbvre, statuaire, membre de l'Institut, et que ce dernier a pris l'engagement de refaire la figure du tombeau du cardinal Amette dans des proportions s'accordant avec celles de la chapelle de la cathédrale de Paris où ce monument funéraire doit être disposé.

Panthéon national à Paris (Seine)

Devis de 67 574 Francs 48 concernant la restauration d'un quart de la colonnade supérieure du Panthéon et de son entablement.

Ayant entendu lecture du rapport de M. l'Inspecteur général Laloux, la Commission émet un avis favorable à l'exécution de ce devis.

Construction d'un stand de tir à proximité de la Pièce d'eau des Suisses à Versailles (Seine-et-Oise)

Ce nouveau stand serait situé à proximité de la Pièce d'eau 80/15/026/86 des Suisses, en vue du Château et de la Terrasse de l'Orangerie, M. Pontremoli signale que les baraquements qui occupent à l'heure actuelle cet emplacement sont dissimulés par un rideau d'arbres mais qu'il n'en irait pas de même des constructions projetées, car ces dernières comporteraient un étage. Une fois édifiées, elles dépareraient immanquablement le site admirable du domaine de Versailles et de ses abords.

La Commission émet une protestation très vive contre l'élévation d'un stand de tir dans ses conditions. Elle est unanime à demander que le nouveau stand de la Fédération des Sociétés de tir de France se réduise à un bâtiment ne comprenant qu'un rez-de-chaussée de cinq mètres de hauteur au maximum. Elle demande, en outre, que toutes dispositions soient prises par l'administration des Domaines en vue d'introduire dans l'acte de cession ou de location de terrain une clause concernant les rideaux d'arbres ou les arbres isolés qui y sont situés. Ces arbres devront être entretenus et, le cas échéant, remplacés par la Fédération, car il est indispensable de maintenir son aspect à la perspective si noble que l'on découvre des terrasses du Palais de Versailles.

Château de Puyguilhem à Villars (Dordogne)

Ayant entendu lecture du rapport dans lequel M. l'Inspecteur général Nodet signale le lamentable état du château de Puyguilhem la Commission émet le voeu que l'architecte en chef des Monuments historiques de la Dordogne prépare dans le plus court délai un devis en vue de la Conservation de l'édifice. Les prévisions de ce devis devront se rapporter aux réparations les plus urgentes. Le montant de la dépense à envisager ne pourra, en raison des circonstances, excéder cent mille francs.

Hôtel d'Albertas à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône)

La Commission ayant entendu lecture du rapport de 80/15/026/87 M. l'Inspecteur général Boeswillwald, admet le transfert au château de Lasserre près de Sarlat (Dordogne), de la rampe de fer forgé de l'Hôtel d'Albertas à Aix-en-Provence.

Cette rampe sera classée au dit château de Lasserre. Elle figurera sur les inventaires de classement sous la dénomination d'ancienne rampe de l'Hôtel d'Albertas.

Parc de Saint-Cloud (Seine) : Parcelle de la Porte Jaune

Ayant entendu lecture du rapport de M. l'Inspecteur général Pontremoli, la Commission demande que les questions relatives à l'installation d'un remisage électrique sur le terrain de la Porte Jaune, dans le parc de Saint-Cloud, soient soumises à une commission composée de représentants des ministères des Travaux publics et des Beaux-arts et de délégués de la Compagnie des Chemins de fer de l'État et des grandes associations touristiques auxquels voudra bien s'adjoindre M. Cartault, avocat-conseil de l'administration des Beaux-arts.

M. Cornudet, sénateur, président de la Société pour la protection des paysages de France pourra être sollicité également de prendre part aux travaux de cette commission.

Église Saint-André-le-Bas à Vienne (Isère)

Ayant examiné le nouveau projet présenté par M. l'architecte Formigé en vue de l'agrandissement de l'église Saint-André-le-Bas à Vienne, la Commission n'est pas d'avis d'autoriser l'exécution d'un arc en ciment armé imitant la pierre.

M. Formigé devra donc modifier ses prévisions, soit en supprimant simplement cet arc, soit en exécutant un arc en pierre, dont l'ouverture serait suffisamment réduite pour s'équilibrer sur des contreforts intérieurs.

Ancienne cathédrale de Sarlat (Dordogne)

Le service des Monuments historiques a été saisi d'une 80/15/026/88 demande en autorisation de construire sur un terrain particulier, à deux mètres vingt de l'ancienne cathédrale de Sarlat. Cette demande a été présentée par M. Boyer, demeurant dans la Commune.

La Commission est d'avis de rejeter cette requête. Elle émet en outre le voeu que M. Boyer soit invité à justifier de ses droits de propriété sur le terrain dont il s'agit, qui est enclavé entre la cour publique des Pénitents et l'église elle-même.

Église de Mont-Saint-Martin (Meurthe-et-Moselle)

Sur le rapport de M. Génuys, la Commission est d'avis d'autoriser l'exécution du jardin projeté autour de l'église classée de Mont-Saint-Martin à la condition que les travaux soient effectués sous la surveillance de M. l'architecte ordinaire Le Bourgeois.

Ce dernier devra, en outre être invité à négocier avec le maire la simplification du monument aux Morts placé dans l'ancien cimetière. Enfin, la Commission demande que la Commission départementale des sites de Meurthe-et-Moselle soit saisie de la question du classement des vieux tilleuls plantés dans l'enclos de ce cimetière.

Vieux pont de Toulouse (Haute-Garonne) dit Pont-Neuf

Sur la proposition de M. Pol Neveux, la Commission émet un avis favorable au classement au besoin d'office du Vieux pont de Toulouse, dont les proportions et le bel aspect sont menacés par les travaux que le service des Ponts-et-Chaussées se propose d'y entreprendre.

Pavillon du Cerf à Versailles (Seine-et-Oise)

La Commission ne voit pas d'inconvénient à ce que la demande présentée par M. Lazare Weiller en vue de la location du Pavillon du Cerf à Versailles, reçoive une suite favorable. 80/15/026/89

M. l'Inspecteur général Perdreau est chargé d'examiner les conditions dans lesquelles pourrait être établi le bail accordant cette location.

Hôtel de Cluny à Paris (Seine)

Devis de 43 756 Francs 72 concernant l'installation de l'éclairage électrique dans les locaux du Musée de Cluny.

La Commission émet un avis favorable à la réalisation de cette entreprise. Les fils devront être isolés sous tubes Bergmann. Les tableaux de distribution prévus seront en marbre et enfermés dans des armoires.

Château-Gaillard aux Andelys (Eure)

Ayant examiné des questions relatives aux terrains avoisinant le Château-Gaillard et, plus particulièrement, celles concernant l'exploitation de carrières aux abords mêmes de l'ancien château-fort, la Commission est d'avis de maintenir à tout prix l'aspect de ce magnifique ouvrage d'architecture militaire. En conséquence, elle adopte le principe du classement de tous les terrains qui l'environnent et elle charge M. l'Inspecteur général Perdreau d'entreprendre auprès du carrier, M. Loisel, les démarches nécessaires pour obtenir son adhésion au classement de ses propriétés.

Cité de Carcassonne (Aude)

Ayant entendu lecture du rapport de M. l'Inspecteur général Perdreau, la Commission est d'avis d'autoriser l'exécution des deux derniers projets qui lui sont soumis en vue de la construction de "l'hôtel de la Cité", à Carcassonne. Le premier de ses projets prévoit l'établissement d'un nouveau garage. Le second est relatif à la construction d'un étage de 80/15/026/90 chambres, à la suite du salon rotonde, côté sud. Les seules restrictions que l'assemblée apporte à la mise en oeuvre de ces entreprises sont les suivantes :

L'aspect industriel du garage devra être atténué, soit par un enduit apposé sur ses façades, soit par une garniture de plantes grimpantes dissimulant ces mêmes façades. Les façades des nouvelles constructions à usage d'habitation seront d'une coloration de même tonalité que celle des remparts et pour toutes les couvertures prévues en tuiles-canal, il sera fait usage de tuiles d'un rouge très atténué, ou, mieux encore, s'il est possible, de vieilles tuiles.

Cloître de Tulle (Corrèze)

Devis de 67 931 Francs 40 envisageant la reconstruction du 2e étage en pans de bois du bâtiment du cellier.

La Commission entend lecture du rapport présenté sur cette affaire par M. l'Inspecteur général Nodet, Puis elle examine le projet auquel le devis se rapporte. Ce projet lui paraît soulever les observations suivantes, dont M. l'architecte en chef Mayeux devra être invité à tenir compte.

1 L'emploi de la brique, pour la tête des deux murs extrêmes, paraît des plus fâcheux à l'assemblée.

La Commission estime préférable de monter ces deux têtes en moellons taillés.

2 Le pan de bois devra, conformément à la tradition, être établi en encorbellement sur des corbeaux non-posant, pour le gain d'un peu de place à l'intérieur que pour l'ombre portée dont l'effet serait heureux à l'extérieur.

3 L'aspect des fenêtres nécessite une modification complète des fenêtres qui sont, en effet, trop nombreuses, trop régulièrement espacées, et trop séparées par des trumeaux étroits, et la Commission remarque que cette multiplicité d'ouvertures rendrait inutilisable 80/15/026/91 tout un côté de la salle qu'elles sont destinées à éclairer, et qui est, en principe, affectée à l'usage de musée de peinture. Pour ces diverses raisons, la Commission réclame une nouvelle étude du projet soumis à une approbation.

Observations présentées par M. André Hallays au sujet des classements à effectuer dans les villes d'Avignon et d'Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône)

M. André Hallays qui ne pourra prendre part à la séance du samedi 14 novembre, tient avant que l'assemblée se sépare aujourd'hui, à appeler l'attention de la Commission des Monuments historiques sur la nécessité d'étudier les classements très nombreux à faire dans les villes d'Avignon et d'Aix-en-Provence. Ces deux communes possèdent de nombreux hôtels anciens, encore dotés de leurs ferronneries et de leurs boiseries anciennes. Il faut éviter que les richesses qu'ils renferment soient dispersées et quittent le territoire national.

La Commission partage le sentiment de M. André Hallays. Elle émet le voeu que les classements dont la possibilité a été évoquée devant elle soient poursuivis dans le plus court délai.

Hôtel d'Albertas à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône)

Le classement de la façade de ce bel immeuble, proposé par M. André Hallays, est adopté aussitôt par la Commission, en conséquence du voeu qu'elle a émis.

La séance est levée à midi. 80/15/026/92

14 novembre 1925
Présidence de M. Paul Léon, directeur des Beaux-arts, membre de l'Institut. Membres présents : MM. Boeswillwald, Brutails, Faure, Enlart, Génuys, Marcou, Neveux, Nodet, Pontremoli, Verdier, Vitry.
Assistaient également à la séance MM. Paquet, Rattier et Sallez, architectes en chef, adjoints à l'Inspection générale des Monuments historiques.
Château du Haut-Koenigsbourg (Haut-Rhin)

Le Syndicat des viticulteurs de Saint-Hippolyte, pour répondre au désir précédemment exprimé par la Commission, présente deux nouveaux projets en vue de l'installation de la buvette de dégustation qu'il désire établir au Haut-Koenigsbourg au bas du glacis qui porte le mur de première enceinte du château.

Sur la proposition de M. l'Inspecteur général Boeswillwald, la Commission adopte la disposition du kiosque désigné par la lettre B sur les projets soumis. Le président du Syndicat des viticulteurs devra s'entendre avec M. l'architecte Danis sur l'emplacement exact à donner à cet édicule, le terrain sera concédé pour neuf ans au syndicat. 80/15/026/93

Pont-Neuf à Toulouse (Haute-Garonne)

Apprenant que le Pont-Neuf à Toulouse risque d'être prochainement l'objet d'importantes modifications, la Commission émet à l'unanimité un avis tendant au classement, au besoin d'office, de cet ouvrage d'art, qui fait partie intégrante du paysage urbain de Toulouse.

Oeuvre Notre-Dame à Strasbourg

La Commission adopte à l'unanimité le rapport fourni par M. l'Inspecteur général Perdreau sur le fonctionnement de l'Oeuvre Notre-Dame.

L'assemblée avant de se prononcer elle-même sur les délicates questions qui y sont examinées, demande que l'administration des Beaux-arts en saisisse pour avis le service d'Alsace et de Lorraine institué auprès de la Présidence du Conseil.

Ancienne église Saint-Martin à Souillac (Lot)

Devis de 231 793 Francs 33 prévoyant la réparation de l'édifice et son aménagement en salle de spectacles cinématographiques.

Bien que l'ancienne église Saint-Martin ait été classée malgré son avis, la Commission consent à titre exceptionnel à mettre à la charge du budget des Beaux-arts la totalité des dépenses prévues au premier chapitre de ce devis, concernant la remise en état de l'édifice. Par contre, elle est unanime à déclarer qu'elle ne peut allouer de subvention aux ouvrages décrits dans le deuxième chapitre, des travaux échappant entièrement à sa compétence.

Maison dite de François Ier à Abbeville (Somme)

Adoptant les conclusions du rapport de M. Génuys, la Commission émet l'avis que soient inscrites à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques les parties suivantes 80/15/026/94 de la vieille maison de François Ier, sise à Abbeville, 29 rue de la Tannerie : façade et toitures du bâtiment sur rue ; façade et toitures du bâtiment en aile, à gauche sur la cour.

Caserne des Minimes à Paris (Seine)

Conformément aux conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Boeswillwald, la Commission déclare ne pas faire d'objection à la démolition des restes du cloître de l'ancien couvent des Minimes, actuellement enclos dans la caserne de ce nom.

Des photographies de ces vestiges devront être prises pour conserver leur souvenir documentaire.

Maison du Pilier-Saint-Étienne à Chinon (Indre-et-Loire)

Adoptant les conclusions du rapport de M. Paquet, la Commission renonce à poursuivre le classement d'office de cette maison. Elle se borne à demander l'inscription à l'Inventaire supplémentaire de son poteau-cornier où est sculptée une scène figurant la lapidation de Saint-Étienne.

Moulages à effectuer à la Bibliothèque de Versailles (Seine-et-Oise)

Sur la demande de M. Enlart, la Commission autorise le directeur du Musée de sculpture comparée du Trocadéro à faire mouler pour cet établissement les objets suivants conservés à la Bibliothèque municipale : un buste de Charles-Quint, empereur d'Allemagne, deux plaquettes de Pajou, un buste de femme, par Caffieri.

Délimitation du classement du Palais de Justice de Dijon (Côte-d'Or)

Sur la proposition de M. Rattier, la Commission détermine comme suit les parties du Palais de Justice de Dijon, qui doivent 80/15/026/95 être considérées comme classées parmi les Monuments historiques :

Façades, murs, voûtes, charpentes, combles et couvertures de la grande salle des pas-perdus ; son porche et son perron extérieurs placés contre la face nord et la petite chapelle intérieure pratiquée dans le mur sud ; Salle des Assises (entre le mur est de la Salle des pas-perdus et son angle sud). Le classement de cette Salle, portant sur les murs, le plafond avec sa charpente, les combles et les couvertures de la salle elle-même et des couloirs qui, à l'extérieur, longent ses côtés nord-est et sud.

Murs, lambris, plafonds, charpente des combles et couverture de la Chambre civile, ainsi que les couloirs qui, au nord et au sud, longent les côtés nord et sud de cette Chambre.

Murs, plafonds, combles et couvertures des bâtiments renfermant les salles ci-dessous dans le prolongement et à l'ouest de la Chambre civile :

1° dégagement,

2° vestibule avec cheminée et plafond à poutres et solives apparentes peintes :

3° deuxième vestibule décoré de pilastres conduisant à la Bibliothèque dont le plafond a été peint par Revel en 1633. Ce deuxième vestibule et cette bibliothèque sont bordés au Nord par la rue Bonnier et sont éclairés au sud par une cour intérieure.

Façades des bâtiments sur la cour intérieure au sud du vestibule précité et de la bibliothèque.

Murs, planchers, combles et couvertures du vestibule de la salle du Conseil des Avocats. Murs, cheminée, planchers, combles et couvertures de la salle du Conseil des Avocats.

Délimitation du classement de l'Hôtel de ville de Dijon (Côte-d'Or)

Conformément aux conclusions du rapport de M. Rattier, la Commission délimite comme suit les parties de l'Hôtel de ville de Dijon qui doivent être considérées comme classées parmi les Monuments historiques :

1° Combles, façades, couvertures sur rue et cours des bâtiments de l'Hôtel de ville, à l'exception des façades des petits bâtiments portant les numéros 34, 35, 36, 37, 38, 39, 40, 41, 42, 43, 44, 45, 46, 47, 58, 61, 63, 64, 66 et qui sont situés au nord de la mairie, entre l'aile de bâtiment en bordure de la Place des Ducs de Bourgogne, les constructions du XVe siècle, l'aile 80/15/026/96 nord et la Cour d'honneur, la chapelle des Condé et la rue des Forges.

2° Tour du Logis du Roi : tour de Bar, escalier de Bellegarde attenant à la tour de Bar, cuisines, grande salle de l'ancien palais du XVe siècle, vestibule et grand escalier, salle d'Ebé, ancienne chapelle des Condé, guérites et grille formant au sud la Cour d'honneur.

3° Rez-de-chaussée des parties de construction du XVe siècle dans la partie ouest du corps de bâtiment nord, dit "Bâtiment de l'Horloge". Vestibule d'entrée et salles contigües à l'est.

4° Premier étage et rez-de-chaussée du pavillon est à fronton et à colonnes, élevé sur la place d'armes, à l'entrée de la Cour d'Honneur.

5° Salles situées au premier étage de la partie ouest du corps de bâtiment nord de la Cour d'Honneur et situées au-dessus des locaux numérotés 48, 49, 50, 51, 52, 53, 57 sur le plan du rez-de-chaussée.

6° Salles situées au premier étage de l'aile de bâtiment au nord de la Cour de Flore, en bordure de la rue des Forges et situés au-dessus des locaux numérotés 1, 2, 3, 18, 19, 20, 21, 22, 23 du plan du rez-de-chaussée de l'Hôtel de ville.

Château de l'Escoublère à Daon (Mayenne)

La Commission subordonne le classement de cet édifice aux renseignements qui lui seront donnés par l'Architecte, après visite sur place, sur les dépenses à réaliser pour assurer sa conservation.

Vieille maison 39 rue Chevroterie à Charlieu (Loire)

Devis de 36 407 Francs 02 prévoyant diverses consolidations à effectuer à cet immeuble. Adoptant les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Nodet, la Commission demande que l'architecte, M. Chauliat procède à une nouvelle étude des travaux envisagés.

Église de Saint-Perdoux (Lot)

La Commission ajourne le classement de cet édifice, dont elle 80/15/026/97 demande l'inscription jusqu'à nouvel ordre sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques.

Vieille halle de Saint-Sozy (Lot)

Considérant l'intérêt très particulier qui s'attache à ce genre de constructions, chaque jour moins nombreuses en France, la Commission est unanime à demander que le classement de la vieille halle de Saint-Sozy soit poursuivi au besoin d'office.

Église d'Ajat (Dordogne)

Classement adopté.

Église du Moustier, à Peyzac-de-Montignac (Dordogne)

Conformément aux conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Nodet, la Commission estime qu'il n'y a pas lieu de classer actuellement cet édifice, qui devra toutefois être inscrit à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques.

Église de Saint-Michel-de-Bannières (Lot)

Classement adopté.

Porte de ville de Jonzac (Charente-Inférieure)

La Commission émet un avis favorable au classement de cet édifice et à une participation de l'État à son achat par la Ville de Jonzac.

Cathédrale de Bayeux (Calvados)

Devis de 30 360 Francs 28 prévoyant l'aménagement du sol sur la face sud de la cathédrale, entre l'édifice et la clôture extérieure. Ce devis envisage également la peinture de la grille de clôture.

Conformément aux conclusions du rapport de M. l'inspecteur 80/15/026/98 général Nodet, la Commission demande que M. l'architecte Herpe procède à une mise au point de l'entreprise. Cette dernière ne devra porter que sur la réparation des caniveaux pavés (chapitre II) et les frais de préparation du sol et de semis de lierre, le gravillon inutile étant repris en compte par l'entrepreneur.

Église désaffectée de Saint-Sabin (Lot-et-Garonne)

Classement adopté.

Cathédrale de Nice (Alpes Maritimes)

La Commission approuve le projet de la plaque aux Morts de la guerre destinée à la cathédrale Sainte-Reparate à Nice sous réserve des observations suivantes :

1° Les caractères de l'Inscription "A nos morts" paraissent d'une dimension exagérée sur le projet à 0, 10 mètre par mètre. Après tracé sur place, on sera certainement amené à se rapprocher de l'indication que donne l'ensemble destiné à 0, 02 mètre par mètre et M. l'architecte Dalmas pourrait en profiter pour donner un peu plus d'air au bas-relief.

2° Ce bas-relief représente une victoire et le fond sur lequel elle se détache figure ses ailes. Il est fâcheux que cette victoire soit peu harmonieuse et d'une anatomie aussi ingrate.

3° Les deux gaines latérales appuyant le cadre proprement dit pourraient être prolongées jusqu'au socle.

Avant l'exécution, l'architecte en chef des Monuments historiques des Alpes-Maritimes devra examiner la maquette du bas-relief. Il lui appartiendra de faire rectifier la forme des lettres projetées, d'un choix vraiment singulier dans une région d'architecture classique et pour un édifice XVIIIe siècle, tel que la cathédrale Sainte-Réparate. 80/15/026/99

Ancien Hôtel du Cardinal de Giffon à Villeneuve-lès-Avignon (Gard)

La Commission ajourne le classement de cet édifice dont elle demande seulement l'inscription à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques.

Cours Mirabeau à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône)

M. l'Inspecteur général Marcou fait connaître que M. Aude, conservateur des Antiquités et Objets d'Art des Bouches-du-Rhône, vient de l'informer que la ville d'Aix-en-Provence se propose de mutiler la Fontaine des neuf canons sur le cours Mirabeau pour améliorer la circulation sur cette fameuse promenade et éviter le retour d'accidents mortels tels que ceux qui se sont récemment produits sur la voie du tramway.

La Commission demande que des démarches soient, si possible encore, entreprises auprès de la Municipalité pour l'inviter à soumettre son plan d'aménagement du cours Mirabeau. L'assemblée estime en outre qu'il y a lieu de classer la Fontaine des neuf canons.

Église de Varennes-en-Argonne (Meuse)

Conformément aux conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Génuys, la Commission approuve le projet présenté par la Commune de Varennes-en-Argonne en vue de la reconstruction de son église.

Remparts de Saint-Martin-de-Ré (Charente-Inférieure)

La Commission ne voit pas d'inconvénient aux fouilles que la ville de Saint-Martin-de-Ré désire effectuer dans le mur oriental de la citadelle en vue de rétablir l'ancienne porte de la contregarde du bastion 4, au lieu dit "la Porte de Bon Secours", Toutefois, cette porte ne pourra être rouverte qu'après établissement d'un projet soigneusement étudié. Ce projet devra être soumis pour approbation 80/15/026/100 à la Commission des Monuments historiques et l'architecte sera invité à veiller à ce que sa présentation soit accompagnée d'une documentation graphique et photographique rendant compte de l'aspect des murs et de la poterne après exécution des fouilles. 80/15/026/101

4 décembre 1925 [Vendredi]
Séance sur place à l'Hôtel des Invalides à Paris (Seine)
Présidence de M. Maringer, président de Section au Conseil d'État, membre de la Commission.
Assistaient à la séance : MM. Aubert, Enlart, Hallays, Marcou, Nodet, Pol Neveux, Pontremoli, Verdier, Vitry ainsi que MM. Paquet et Sallez, adjoints à l'Inspection générale des Monuments historiques.

Le but de la réunion est d'apprécier l'effet produit dans l'église Saint-Louis par le Monument aux généraux morts pour la France et de statuer définitivement sur l'autorisation de le mettre en place, cette autorisation n'ayant fait l'objet d'un avis favorable qu'en principe seulement. Pour répondre au désir exprimé par la Commission dans sa séance du 25 juillet, un modèle en plâtre, grandeur d'exécution, a été installé dans la petite chapelle du bas-côté sud. Un modèle montre en haut relief une figure de Victoire couronnée et ailée, très banale et très froide, sur un soubassement où l'on a tenté d'associer les motifs d'un autel de la Patrie et la forme traditionnelle d'un autel chrétien. Bien que la Commission des Monuments historiques ne veuille pas porter de jugement sur la valeur esthétique de 80/15/026/102 cet ensemble, elle fait cependant remarquer que les attributs de la figure de la Victoire (drapeau et palme) font maladroitement saillie sur les parties verticales de l'arcature de la chapelle et que cette arcature se trouve incomplètement bouchée dans sa partie supérieure.

Mais, ce qui paraît beaucoup plus grave à la Commission, c'est que le monument de M. Feitu supprime entièrement la petite chapelle de Saint-Vincent-de-Paul, faisant pendant à une chapelle identique ménagée dans l'autre bas-côté de l'église, dont les lignes architecturales se trouvent ainsi détruites.

En conséquence, la Commission estime, à l'unanimité, qu'il lui est impossible d'autoriser l'installation du haut-relief présenté dans le monument. En prenant cette décision, elle n'entend pas seulement et spécialement viser la stèle qu'elle a sous les yeux. La mesure qu'elle arrête est d'ordre général. C'est en toute conscience qu'elle s'oppose à l'introduction d'aucune sculpture en haut-relief dans le sanctuaire militaire, oeuvre simple et forte de Libéral Bruand, dont la sobriété ne peut être rompue par l'adjonction arbitraire de statues ou de groupes décoratifs en bronze ou en marbre, qu'ils y soient fixés à perpétuelle demeure ou simplement conservés à titre de dépôt de l'État.

Faisant connaître sa manière de voir à M. le général Mariaux, commandant l'Institution nationale, spécialement convoqué, elle ajoute qu'elle se sent néanmoins en plein accord avec l'autorité militaire pour voir dans l'église Saint-Louis le seul lieu convenant à la commémoration des officiers généraux des Armées de Terre et de Mer, morts pendant la campagne. Elle est la première à s'associer à ce geste de patriotique gratitude, mais elle estime qu'une plaque du genre de celles qui existent déjà dans la chapelle et s'harmonisent si 80/15/026/103 bien avec son architecture serait le meilleur moyen de réaliser cette pensée. Les illustres soldats qui reposent dans le caveau des gouverneurs n'ont pas d'autres épitaphes, qu'ils se soient appelés Jourdan, Mouton ou Mortier, Bessières, Sérurier, Bugeaud, Sébastiani ou Saint-Arnaud. Le maintien de cette tradition apparaît ici de haute convenance.

d'autre part, la Commission prie le général-commandant de renoncer aux inscriptions, peu heureuses d'aspect, tracées à l'entrée de la chapelle du Soldat inconnu, chapelle qui a ici son entière raison et ne doit pas être autrement modifiée.

La Commission des Monuments historiques termine sa visite par l'église du Dôme.

Observant que les peintures à fresque de Michel Corneille, qui ornent la voûte de la chapelle de Saint-Grégoire-le-Grand et celles de Nicolas Coypel qui décorent les hauts du sanctuaire ovale présentent des signes d'altération, elle invite M. l'architecte Hulot à dresser un échafaudage d'exploration pour examiner de près la nature du mal et les moyens d'y remédier. 80/15/026/104

18 décembre 1925 [Vendredi]
Présidence de M. Paul Léon, directeur des Beaux-arts, membre de l'Institut. Membres présents : MM. Aubert, Bonnier, Defrasse, Enlart, Gadave, Génuys, Hallays, Haraucourt, Humblot, Krafft, le Chanoine Müller, Nénot, Neveux, Perdreau, Perrault-Dabot, Pontremoli, Puthomme, Ruprich-Robert, Verdier, Vitry.
Assistaient également à la séance : MM. Paquet et Sallez, Architectes en chef adjoints à l'Inspection générale des Monuments historiques.
Puits de Ferrières à Saint-André-de-l'Eure (Eure)

Classement adopté.

Vieille église Saint-Martin à Moissac (Tarn-et-Garonne)

Adoptant les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Nodet, la Commission émet à l'unanimité l'avis qu'il n'y a pas lieu de déclasser la vieille église Saint-Martin à Moissac. L'assemblée considère en effet, que l'intérêt très grand de cette antique construction ne peut être sacrifié à des convenances locales, qu'il semble d'ailleurs possible de satisfaire autrement.

Château de Vitré (Ille-et-Vilaine)

Devis de 109 512 Francs 12 envisageant la restauration de différentes parties du château (courtine nord, tour de la Madeleine, Châtelet, courtine sud est, etc.…).

De tous ces travaux, seuls ceux qui concernent le 80/15/026/105 Châtelet apparaissent nécessaires.

Se ralliant à l'avis de M. Paquet, la Commission estime que les autres ouvrages proposés par M. Marcel peuvent être ajournés sans inconvénient et elle demande que l'architecte soit invité à remanier son devis en conséquence.

Château de Vitré (Ille-et-Vilaine)

Devis de 39 953 Francs 25 supplémentaire au devis de 128 216 Francs 66, approuvé le 9 mars 1921 en vue de la réfection de la couverture en ardoises des deux tours du châtelet d'entrée.

M. Paquet rappelle que le devis primitif approuvé en 1921 avait paru, au moment de son examen, très largement établi, et que des recommandations avaient été faites à l'architecte M. Marcel, au sujet de sa mise en oeuvre.

Or, ce n'est pas dans l'esprit préconisé par la Commission des Monuments historiques que M. Marcel a exécuté les travaux. Il a effectué des ouvrages sans urgence au lieu de se préoccuper avant tout de la remise en état des couvertures, comme l'exigeait la situation de ses dernières. Les mesures prises par lui ont épuisé les crédits ; d'où nécessité du nouveau devis aujourd'hui présenté à la Commission.

L'assemblée, prenant connaissance par la voix de son rapporteur, de ses propositions nouvelles, approuve entièrement les conclusions de M. Paquet. Puisque l'architecte en chef du château de Vitré se trouve dans l'obligation de présenter un devis supplémentaire pour la couverture du châtelet, il ne faut pas qu'il se borne à la réfection des deux tourelles, alors que les grands pans de tourelles qui les réunissent sont en bien plus mauvais état, surtout celui sur cour. Ce dernier est si mauvais que pour préserver la bibliothèque placée sous son versant, on a dû établir une 80/15/026/106 couverture provisoire en tôle ondulée dans la pièce située au-dessous du grenier. Une réparation générale s'impose donc et il y a lieu d'inviter M. Marcel à comprendre dans sa nouvelle étude la totalité des opérations à réaliser pour mettre en bon état la totalité de la couverture de Châtelet au sujet de laquelle le maire de Vitré a raison de s'alarmer.

Bornes frontière entre la Franche-Comté et le Bugey dans les départements de l'Ain et du Jura

Classement adopté.

Potager de La Quintinie à Versailles (Seine-et-Oise) dit Potager du Roi servant aujourd'hui de jardin à l'École d'horticulture

Classement adopté.

Ancien parc de la comtesse de Balbi attenant à l'ancien potager du Roi à Versailles.

Classement adopté.

Palais-Royal à Paris (Seine)

Adoptant les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Nénot, la Commission fait connaître qu'elle ne voit pas d'inconvénient à ce que M. Thiény ainé, négociant, 11 Galerie de Valois, remplace par une grille articulée les anciennes fermetures en tôle ondulée de son magasin.

Couvent des Soeurs Grises à Amiens (Somme)

Adoptant les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Génuys, la Commission décide de ne pas poursuivre le classement de cet édifice.

Musée du Louvre à Paris (Seine)

Aménagement de nouvelles salles de vente de moulages du Musée du Louvre.

La Commission adoptant les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Nénot émet un avis favorable à l'aménagement des nouvelles salles de vente et de l'atelier des moulages dans les locaux de la Cour Visconti, au Palais du Louvre. 80/15/026/107

Pressoir communal à Beaulieu-en-Argonne (Meuse)

Classement adopté.

Église de Bois-Normand (Eure)

Devis de 49 024 Francs 87 concernant la remise en état de l'édifice, non compris la reconstruction de la flèche détruite.

La Commission est d'avis que rien ne s'oppose à l'exécution de ce devis, dont la réalisation devra être répartie sur plusieurs exercices.

Conformément à l'avis de M. l'Inspecteur général Nodet, l'assemblée émet le voeu que l'Administration des Beaux-arts participe si possible en temps et lieu à la dépense pour une somme de 22 000 Francs.

Église de Châtel-Montagne (Allier)

La Commission ne voit pas d'inconvénient à ce qu'une horloge communale soit placée au-dessus de l'oculus de la façade du transept sud de l'église.

Château de Lesdiguières à Vizille (Isère)

1° Devis de 220 990 Francs 50 prévoyant la réfection des couvertures

2° Devis de 47 779 Francs 72, relatif à la reprise de diverses parties de maçonneries de soubassement et de clôture. Ces deux devis constituent un programme, dont la Commission approuve la réalisation au fur et à mesure des ressources dont l'Administration pourra disposer.

Château de Chambord (Loir-et-Cher)

Devis de 61 682 Francs 99 présenté en vue de la réfection de la coupole en pierre de l'escalier dit de Henri II et de parties de couverture entre cet escalier et la chapelle.

Suivant avis de M. Paquet, la Commission approuve ces travaux dont l'urgence est indéniable et à la dotation desquels l'administrateur-séquestre du Domaine de Chambord participera pour 30 000 Francs. 80/15/026/108

Hôtel des Invalides à Paris (Seine)

La Commission entend lecture du procès-verbal de la séance tenue le 4 décembre dernier dans l'église Saint-Louis des Invalides. Elle en approuve entièrement les termes et délègue, auprès du général Gouverneur, MM. Nénot et Vitry pour l'entretenir de la question du Monument à la mémoire des officiers généraux morts pour la France pendant la guerre. La mission de MM. Nénot et Vitry doit être d'expliquer au général Mariaux le sens exact de la délibération prise par l'assemblée et de rechercher avec lui un terrain d'entente.

La Commission proteste encore de son entière compréhension du but poursuivi par le Comité du monument. Elle est, d'ailleurs, persuadée qu'il sera aisé de concilier les intérêts esthétiques et moraux en présence et de parvenir à une solution également satisfaisante pour les familles des défunts et pour l'administration des Beaux-arts.

Décision de principe concernant les monuments à édifier dans les constructions classées de quelque nature qu'elles soient

L'affaire du Monument aux généraux morts pour la France destiné à l'église Saint-Louis-des-Invalides ayant rendu, une fois de plus, manifeste l'inconvénient de commander des figures ou des groupes aux sculpteurs, sans souci du talent de ces derniers et de l'emplacement à donner à leurs oeuvres, la Commission décide à l'unanimité de se refuser à l'avenir à ce détestable procédé.

Dorénavant, chaque fois qu'un comité se proposera d'élever un monument, si minime soit-il, à l'intérieur d'un édifice classé, ce comité devra, auparavant, faire agréer par la Commission des Monuments historiques l'artiste auquel il désirera confier le travail.

Délégation du conseil d'administration de la Caisse nationale des Monuments historiques

La Commission désigne à l'unanimité 80/15/026/109 MM. André Hallays et M. Boeswillwald pour la représenter au conseil d'administration de la Caisse nationale des Monuments historiques.

Galerie Vivienne à Paris (Seine)

Après échange de diverses observations, la Commission déclare renoncer à l'inscription sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques de la Galerie Vivienne sise à Paris entre la rue de la Banque et la rue Vivienne.

Elargissement du Pont de la Concorde à Paris (Seine)

Répondant à une question de M. le directeur des Beaux-arts, M. Bonnier fait connaître qu'il ne possède pas encore les éléments nécessaires pour renseigner la Commission sur les projets d'élargissement du Pont de la Concorde. Il va procéder à une enquête personnelle sur cette affaire. Il soumettra ensuite à l'assemblée un rapport circonstancié.

Chapelle du lycée d'Avignon (Vaucluse)

La Commission demande l'inscription immédiate sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques de cette chapelle et elle charge M. l'Inspecteur général Nodet de négocier avec la Ville, en vue d'obtenir son adhésion au classement définitif.

Église Saint-Paul à Rouen (Seine-Inférieure)

Classement adopté.

Château-Gaillard aux Andelys (Eure)

La Commission ayant entendu lecture du rapport de M. l'Inspecteur général Perdreau sur les mesures à prendre en vue de la protection du Château-Gaillard, demande à l'unanimité qu'une instance de classement soit ouverte au sujet de la parcelle portant le numéro 41 du plan cadastral du Petit-Andely, situé en bordure du chemin d'intérêt commun n° 127, de Vernon aux Andelys. En ce qui concerne les travaux de remblaiement 80/15/026/110 exécutés par l'Entreprise Loisel dans le bras mort de la Seine, au lieu dit "le Hamel", la Commission est d'avis que l'administration des Beaux-arts n'est pas qualifiée pour intervenir. Le bras du Hamel est trop éloigné du Château-Gaillard pour que l'on puisse invoquer les nécessités du dégagement ou d'isolement par lesquelles la loi de 1913 motive le classement. C'est une question de protection du paysage, du ressort de la Commission départementale des Sites.

Par contre, l'assemblée envisage le classement ultérieur des parcelles cadastrales, situées dans la direction du Petit-Andely, au-delà de la parcelle 41, dont elle vient de se préoccuper et elle émet le voeu que des renseignements soient pris d'urgence sur place, en vue de la réalisation rapide de cette mesure. Ce classement, dans son esprit, doit faire partie d'un ensemble de mesures du même ordre, destiné à assurer aussi largement qu'il sera possible la protection des abords immédiats du Château Gaillard, conformément au voeu formulé le 20 mai 1925 par le Conseil général de l'Eure.

Toutefois, comme ces classements entraîneront pour l'État des frais considérables, il semble à la Commission des Monuments historiques que le département de l'Eure, qui est directement intéressé, pourra être invité à participer à leur réalisation dans une large mesure.

Orangerie de l'ancien château de La Mothe-Saint-Héray (Deux-Sèvres)

M. l'Inspecteur général Perdreau donne connaissance d'une lettre par laquelle M. Arnaud indique qu'il céderait l'Orangerie de l'ancien château de La Mothe-Saint-Héray au prix de trois cent mille francs. Le rapporteur rappelle qu'au moment du classement de l'édifice, qui ne présente qu'un intérêt restreint pour le service des Monuments historiques, il avait été convenu 80/15/026/111 que son acquisition éventuelle serait réalisée par la Commune.

Dans ces conditions, c'est au maire de La Mothe-Saint-Héray qu'il appartient d'engager des négociations avec M. Arnaud. Tout au plus, l'administration des Beaux-arts pourrait-elle, si les pourparlers étaient suivis de succès, allouer à la Municipalité une subvention de vingt-cinq-mille francs, égale aux ressources déjà réunies en vue de la conservation sur place de l'Orangerie.

En cas d'échec, l'édifice ne serait pas maintenu sur la Liste des édifices classés, les ressources du service des Monuments historiques étant trop restreintes pour que ce service puisse entretenir une construction aussi délabrée et d'un intérêt archéologique et historique contestable.

A l'unanimité, la Commission adopte les conclusions du rapport verbal de M. Perdreau.

Église de Beaulieu (Corrèze)

Devis de 47 384 Francs établi en vue de la reprise du pilier sud-ouest de cet édifice.

La Commission est d'avis que ce devis peut être exécuté si elle s'associe à M. l'Inspecteur général Nodet pour demander qu'en attendant la dotation de l'entreprise, le pilier endommagé soit immédiatement fretté et étayé.

Château et Fort Saint-Georges à Chinon (Indre-et-Loire)

M. Paquet tient à informer l'assemblée qu'au cours de l'une de ses dernières tournées d'inspection dans le département d'Indre-et-Loire il a remarqué que l'on élevait une construction sur l'ancien rempart situé à l'extrémité sud de la douve séparant le Fort Saint-Georges du château de Chinon.

Ainsi placée sur l'une des terrasses dominant la ville, cette construction ne peut être que d'un effet déplorable. Elle est également d'un voisinage dangereux pour le château, car c'est à l'usage de restaurant que son propriétaire, M. Chevalier, se propose de l'affecter 80/15/026/112 des protestations justifiées s'étant élevées sur place et au sein des grandes associations touristiques, le Conseil Municipal a pris une délibération demandant le classement du Fort Saint-Georges et de ses abords et l'administration des Beaux-arts a ouvert à leur sujet une instance de classement.

Conformément aux conclusions de son rapporteur, la Commission approuve cette instance et adopte le classement du Fort et des terrains qui l'environnent.

Elle charge M. Perdreau de débattre avec M. Chevalier les questions d'intérêt que soulèvera la réalisation du classement envisagé.

Porte Saint-Jean à La Souterraine (Creuse)

Adoptant les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Boeswillwald, la Commission fait connaître qu'elle ne voit aucun inconvénient à ce que M. Lagorce fasse reconstruire à La Souterraine contre la porte Saint-Jean l'immeuble dont il est propriétaire.

Acquisition de dessins

La Commission émet le regret de ne pouvoir acquérir pour ses archives les projets de restauration de la grande salle du palais Granvelle à Besançon, présentés par M. Balleyguier. Cette restauration est trop hypothétique et les archives des Monuments historiques ne peuvent accueillir que des documents certains. Toutefois la Commission reconnaît l'ingéniosité déployée par M. Balleyguier.

d'autre part, l'assemblée décide de s'assurer la propriété des documents établis par MM. Herpe et Grenouillot, architectes en chef. Elle demande qu'une indemnité de 2 000 Francs soit allouée à chacun d'eux pour les dédommager de leur travail. 80/15/026/113


153Barré : étant

154Manuscrit.