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1867
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25 mars 1867
M. le surintendant des Beaux-arts, [le comte de Nieuwerkerke], président. Présents à la séance : MM. Gautier, secrétaire général, [Émile] Boeswillwald, de Guilhermy, de Longpérier, Millet, du Sommerard, Tournois, des Vallières, Vaudoyer et Viollet-le-Duc.
Le procès-verbal de la séance du 21 décembre 1866 est lu et approuvé.
Église de Saint-Jean-aux-Bois (Oise)

M. Viollet-le-Duc, rapporteur, propose d'approuver le devis des travaux urgents à exécuter pour la conservation de ce monument et de mettre à la charge du crédit des Monuments historiques la moitié de la dépense évaluée à 10 637 Francs 50 sauf à inviter la Commune à solliciter un secours du Ministère des Cultes pour parfaire le montant du devis.

Château de Blois (Loir-et-Cher)

Conformément à l'opinion émise par M. Viollet-le-Duc, rapporteur, la Commission adopte les propositions de M. Duban, architecte, relatives à la restauration de la chapelle de ce château et à la restitution de la colonnade extérieure du bâtiment de Gaston ; mais elle est d'avis de ne pas engager quant à présent l'administration au-delà de ces deux opérations qui nécessiteront une somme de 112 970 Francs 97. (49)

En ce qui concerne la proposition de M. Duban tendant au déplacement de la bibliothèque installée dans les combles du bâtiment de François Ier et à sa translation dans les bâtiments de Louis XII restaurés, la Commission prend en considération les motifs invoqués en faveur de cette mesure, mais ne croit pas devoir se prononcer sur l'opportunité de cette question, attendra la destination spéciale du château de Blois depuis que la Ville en a fait hommage à son Altesse Impériale.

Église de Saint-Père-sous-Vézelay (Yonne)

M. Viollet-le-Duc, rapporteur, est d'avis d'entreprendre la restauration du clocher de cette église et d'y faire concourir l'administration pour les deux tiers de la dépense qui est évaluée à 27 000 Francs.

La Commission propose de ne promettre, quant à présent, qu'un secours conditionnel de 9. 000 Francs sauf à l'augmenter dans le cas où la Commune se trouverait dans l'impossibilité de pourvoir au déficit restant à couvrir, tant au moyen de ses propres ressources qu'à l'aide d'un secours du Ministère des Cultes dont elle devra être invitée à solliciter le concours. 80/15/010/2

Restes de l'abbaye de Saint-Mathieu (Finistère)

M. Viollet-le-Duc, rapporteur, est d'avis que les restes de cette abbaye sont assez intéressants pour justifier l'allocation d'une somme de 1 381 Francs qui est nécessaire pour assurer leur conservation.

La Commission adopte ces conclusions.

Église Notre-Dame de Wassy (Haute-Marne)

Conformément à l'avis de M. Viollet-le-Duc, rapporteur, la Commission propose d'autoriser l'exécution des travaux de restauration projetés par la Fabrique.

Tours de l'abbaye de Saint-Éloi près d'Arras (Pas-de-Calais)

La Commission conclut au rejet de la demande de secours fondée pour la restauration de cette église qui lui paraît être totalement dépourvue d'intérêt au point de vue de l'art.

Église Saint-Étienne de Caen (Calvados)

M. Viollet-le-Duc, rapporteur, est d'avis que les réclamations élevées contre les dispositions adoptées par M. [V.] Ruprich-Robert pour l'établissement d'une croix en pierre au sommet de cette église ne sont pas fondées et qu'il y a lieu d'approuver les propositions de cet architecte pour concilier les réclamations du clergé avec les nécessités de l'archéologie et de la construction.

La Commission adopte ces conclusions.

Église Saint-Martin d'Argentan (Orne)

Suivant l'avis de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, la Commission regarde la restauration des vitraux de cette église comme une entreprise indispensable et propose de mettre la moitié de la dépense à la charge du crédit des Monuments historiques à la condition que la Commune parfera le montant du devis qui s'élève à 7 156 Francs 16.

La Commission adopte ces conclusions.

Église de Saint-Leu-d'Esserent (Oise)

Suivant l'avis de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, les travaux projetés pour la reprise des piliers de cette église sont une opération fort délicate qui nécessitera des étaiements. Or ces derniers travaux n'étant pas prévus dans le devis soumis à l'examen de la Commission, le rapporteur propose d'inviter l'architecte à revoir et à compléter son travail.

La Commission adopte ces conclusions.

Église de Carentan (Manche)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose d'accorder une allocation supplémentaire de 1 500 Francs sur le crédit des Monuments historiques de l'exercice 1868 pour faire face à l'augmentation de dépense que nécessitera la restauration de cette église.

Camp gallo-romain de Jublains (Mayenne)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, évalue à 6 000 Francs ou 7 000 Francs les travaux de consolidation à présenter pour la conservation des bâtiments formant le camp dont il s'agit. Cette évaluation dépasse les ressources dont dispose la Société Archéologique de la Mayenne, le Conseil général n'ayant voté qu'une somme de 4 500 Francs pour ces travaux.

D'après ses estimations, le rapporteur propose d'allouer le complément de la dépense sur le crédit des Monuments historiques c'est-à-dire une somme de 3 000 Francs environ.

La Commission adopte les conclusions du rapporteur, et propose une allocation de 3 000 Francs 80/15/010/3

Église de Montrésor (Indre-et-Loire)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose d'accueillir la demande formée par la Commune pour obtenir l'allocation définitive des 11 000 Francs réservés sur le crédit des Monuments historiques, sauf à la mettre en demeure ultérieurement de remplir la condition mise à cette allocation.

La Commission adopte ces conclusions.

Église Notre-Dame de Saint-Omer (Pas-de-Calais)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, expose à la Commission la situation de ce monument et le caractère d'urgence que présente sa restauration. L'ensemble des travaux à exécuter est estimé à la somme de 555 000 Francs dont 179 000 Francs pour les ouvrages d'extrême urgence. Les ressources de la Ville s'élevant à 104 000 Francs, il resterait à pourvoir à une somme de 75 000 Francs pour assurer l'exécution de ces derniers travaux.

La Commission propose de mettre la moitié de cette somme à la charge du crédit des Monuments historiques en le répartissant sur plusieurs exercices et à la condition que la Commune s'engagera à parfaire le montant du devis des travaux urgents, sauf à solliciter, pour cela, une somme du Ministère des Cultes.

Peintures découvertes dans l'église de Saint-Désiré (Allier)

Suivant l'avis de M. Millet, rapporteur, le relevé de ces peintures fait honneur au talent de l'architecte qui en est l'auteur ; mais il n'y a pas lieu de donner suite au projet de restitution de cette décoration, attendu l'insuffisance des éléments qu'on possède pour la poursuite de ce résultat.

La Commission adopte les conclusions du rapporteur.

Église de Bénévent-l'Abbaye (Creuse)

M. Millet, rapporteur, expose la situation du monument pour la restauration duquel M. Abadie, architecte, a présenté un devis s'élevant à 112 588 Francs et d'après lequel les travaux urgents à exécuter sont évalués à 85 000 Francs.

Conformément à l'avis du rapporteur, la Commission propose de mettre les deux tiers de cette somme à la charge du crédit des Monuments historiques, soit 56 000 Francs, à la condition que la Commune réunira des ressources équivalentes à l'autre tiers.

Crypte de Jouarre (Seine-et-Marne)

La Commission approuve le nouveau projet présenté par M. Mimey pour l'assainissement de cette crypte et elle adopte la proposition émise par M. Millet, rapporteur, d'allouer pour cette entreprise une somme de 7 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques à la condition que la Commune parfera le montant du devis qui s'élève à 10 395 Francs.

Église de Châteauponsac (Haute-Vienne)

Conformément à l'avis de M. Millet, la Commission conclut au rejet de la demande tendant au classement de cette église parmi les Monuments historiques.

Église de La Chapelle-sur-Crécy (Seine-et-Marne)

La Commission approuve les travaux proposés par M. Mimey pour la restauration de cette église et adopte les conclusions de M. Millet, rapporteur, qui est d'avis d'allouer pour cette entreprise une somme de 10 000 Francs, imputable sur le crédit des Monuments historiques, sous la réserve que la Commune parfera le montant du devis qui s'élève à 17 113 Francs. 80/15/010/4

Projet d'ameublement concernant l'église Saint-Paul à Issoire (Puy-de-Dôme)

M. Millet, rapporteur, émet l'avis que le projet dont il s'agit n'est pas suffisamment étudié pour qu'il soit possible à la Commission d'émettre une opinion sur les travaux proposés.

La Commission partage cette opinion et conclut à l'ajournement de l'examen de cette affaire jusqu'à la production d'un travail plus complet.

Tour de César à Provins (Seine-et-Marne)

M. Millet, rapporteur, est d'avis d'apporter quelques modifications aux propositions de M. Mimey, architecte, en ce qui concerne les mesures à prendre pour mettre la partie supérieure de cette tour à l'abri des dégradations causées par les eaux.

Suivant M. Viollet-le-Duc, les baies supérieures de cette tour devraient être pourvues d'une tablette en pierre avec coupe-larmes et de plus elles devraient être munies d'abat-sons intérieurs.

La Commission conclut à l'adoption de ces mesures et propose d'allouer une somme de 4 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques tant pour cette exécution que pour les réparations à faire à la tour.

Église de Nieul-sur-l'Autise (Vendée)

Conformément à la proposition de M. Millet, rapporteur, la Commission est d'avis d'allouer sur le crédit des Monuments historiques l'excédent de dépense de 1 888 Francs auquel ont donné lieu les travaux exécutés pour la restauration de cette église.

Hôtel-Dieu d'Angers (Maine-et-Loire)

M. de Guilhermy, rapporteur, conclut à l'opportunité des travaux projetés par l'administration hospitalière, pour la restauration de la grande salle de cet Hôtel-Dieu ; mais il est d'avis que le classement de cet édifice parmi les Monuments historiques conduit naturellement à charger l'un des architectes attachés à la Commission à émettre une opinion sur le mérite du projet.

La Commission adopte la conclusion du rapporteur, qui propose de confier cette mission à M. Joly-Leterme.

Tumulus découvert à Argenteuil (Seine-et-Oise)

M. des Vallières, rapporteur, lit à la Commission un rapport sur cette découverte ; il ne croit pas devoir engager l'administration à allouer des fonds pour la conservation du monument.

M. de Longpérier est d'avis que ce tumulus présente une disposition toute particulière, dont on ne trouve d'exemples qu'en Bretagne. Il serait à désirer, suivant lui, que la Commission s'efforçât d'obtenir du propriétaire du terrain sur lequel on a fait cette découverte, qu'il laissât réparer les dégradations causées par les fouilles et qu'il s'engageât, moyennant certains avantages qui lui seraient proposés, à laisser arriver les visiteurs jusque là.

La Commission partage cette opinion et propose d'inviter M. Viollet-le-Duc à faire un rapport à ce sujet lorsqu'il aura examiné sur place les moyens d'atteindre ce résultat. 80/15/010/5

Vierge de Germain Pilon dans la chapelle de Saint-Cyr (Seine-et-Oise)

M. de Guilhermy signale à la Commission l'existence d'une Vierge de Germain Pilon dans la chapelle de l'école de Saint-Cyr. Cette statue qui provient de la Sainte-Chapelle devrait, suivant l'avis de ce membre de la Commission, être transportée au Louvre où sa place est en quelque sorte toute marquée.

La Commission partage cet avis et soumet à M. le surintendant des Beaux-arts la proposition de faire auprès de Son Excellence, M. le ministre de la Guerre, des démarches tendant à obtenir d'elle l'abandon de cette statue au musée, sauf à lui proposer d'indemniser l'école par la remise d'un autre objet d'art.

Statues des Plantagenêts Abbaye de Fontevraud (Maine-et-Loire)

M. le chef de la division des Beaux-arts fait connaître à la Commission que la question de translation en Angleterre des quatre tombeaux des Plantagenêts placés dans l'abbaye de Fontevraud a reçu une solution conforme au voeu exprimé par la Commission. Ces tombes resteront à Fontevraud et M. [Émile] Boeswillwald, Inspecteur général, est chargé d'examiner les mesures à prendre pour les placer dans une situation convenable. 80/15/010/6

11 mai 1867
Le chef de la division des Beaux-arts, président. Présents à la séance : MM. Questel, [Émile] Boeswillwald, Viollet-le-Duc, de Guilhermy, des Vallières et de Longpérier.
Le procès-verbal de la séance du 25 mars est lu et approuvé.
Tumulus découvert à Argenteuil (Seine)

Sur le désir de la Commission, M. Viollet-le-Duc (sic) ce tumulus à l'effet d'examiner s'il pourrait être rendu accessible aux visiteurs et quelle serait la dépense à prévoir pour la remise à leur place des grandes dalles de recouvrement, dont les fouilles ont occasionné la chute dans le tumulus.

Le rapporteur répond affirmativement sur le premier point, mais il estime, quant à la remise des pierres tombées, que cette opération ne sera pas sans causer des frais assez considérables, eu égard à la distance qui sépare le tumulus de toute habitation et vu l'absence de voies de communication pour arriver jusque là. M. de Longpérier pense qu'il y aurait avantage à tous les points de vue, à charger de ce travail les ouvriers que l'administration des Musées s'est attachés pour l'opération d'ouvrages de la même nature et qu'elle a toujours à sa disposition.

La Commission partage cette opinion et propose de la soumettre à M. le surintendant des Beaux-arts.

Camp gallo-romain de Jublains (Mayenne)

M. [Émile] Boeswillwald exprime à la Commission la crainte que les travaux projetés pour la réparation de ce camp soient mal exécutés si la direction n'en est pas confiée à un architecte ayant beaucoup d'expérience. Il propose en conséquence de confier cette direction à M. Darcy, architecte, qui est chargé de travaux dans des localités voisines.

Église Saint-Léger à Guebwiller (Haut-Rhin)

Les travaux de restauration que réclame ce monument ont fait l'objet d'un devis qui s'élève à 36 137 Francs 64 et dans lequel les travaux urgents à exécuter figurent pour une somme de 21 858 Francs. Les ressources de la Commune s'élèvent à 12 000 Francs.

Conformément aux conclusions de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, la Commission propose d'assurer l'exécution des travaux urgents en accordant à la Commune un secours de 9 800 Francs à répartir sur plusieurs exercices.

Sainte-Chapelle de Riom (Puy-de-Dôme)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, désapprouve les travaux proposés en ce qui concerne le remplacement de l'escalier droit devant la porte d'entrée par un escalier à double rampe, le percement d'une rosace au-dessus de cette porte et la construction d'un orgue, d'autant pour ce dernier que sa place n'existe pas et qu'un orgue portatif remplirait aussi le but qu'on se propose.

En ce qui concerne les travaux proposés pour la peinture de la nef et l'établissement d'une porte sculptée pour la sacristie, 80/15/010/7 le rapporteur est d'avis d'en ajourner l'examen jusqu'à la production d'un projet permettant d'apprécier le caractère que l'architecte veut leur donner.

La Commission adopte ces conclusions.

Église de Lisieux (Calvados)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, Inspecteur général, signale le caractère d'urgence que présentent les travaux à entreprendre pour la restauration de cette église et en vue de l'exécution desquels la Ville a voté une somme de 100 000 Francs. Il propose de mettre une part importante de la dépense à la charge de l'État, à la condition toutefois que la Fabrique cessera d'intervenir comme par le passé dans l'exécution des travaux dont la direction sera confiée à un architecte attaché à la Commission des Monuments historiques .

La Commission adopte ces conclusions et désigne M. Millet comme l'architecte devant être chargé de la direction des travaux.

Église de Tréguier (Côtes-du-Nord)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose d'allouer une somme de 6 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques afin de poursuivre, concurremment avec l'administration des Cultes, l'opération des réparations les plus urgentes qui consistent en la réfection des corniches et sont évaluées à 14 000 Francs.

La Commission adopte ces conclusions.

Église Notre-Dame de Senlis (Oise)

Le devis dressé pour la restauration de cette église s'élève à 112 897 Francs dont 47 666 Francs concernent l'exécution des travaux urgents. M. [Émile] Boeswillwald propose de mettre le tiers de cette somme soit 16 000 Francs à la charge du crédit des Monuments historiques, à la condition que la Commune réunira les deux autres tiers en sollicitant au besoin un examen du Ministère des Cultes.

La Commission adopte ces conclusions.

Église de Vaison-la-Romaine (Vaucluse)

Le nouveau devis dressé par M. Révoil, architecte, pour la restauration de ce monument s'élève à 19 592 Francs 79 et présente une augmentation de dépenses de 5 000 Francs environ, sur le premier devis qui s'élevait à 14 500 Francs.

Suivant l'opinion de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, il y a lieu de faire subir une modification au projet en ce qui concerne les moyens proposés pour maintenir la poussée des voûtes du bas-côté nord. Au lieu de construire trois contreforts en remplacement de celui des galeries du cloître qui a été détruit, M. [Émile] Boeswillwald préférerait voir remonter cette galerie. Au point de vue de la consolidation, le résultat serait le même, et de plus, on conserverait au cloître son aspect primitif sans augmenter beaucoup la dépense.

La Commission partage cette opinion et propose de pourvoir aux ressources supplémentaires dont les nouveaux devis ont démontré l'utilité, en augmentant de 3 000 Francs, la subvention de 8 500 Francs précédemment accordée sur le crédit des Monuments historiques et en laissant à la charge de la Commune le déficit restant. 80/15/010/8

Chapelle de Vincennes (Seine)

Conformément aux conclusions de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, la Commission approuve le devis partiel dressé par M. Viollet-le-Duc pour l'exécution des travaux de restauration les plus urgents jusqu'à concurrence d'une somme de 300 000 Francs et propose de donner suite à la décision déjà prise en principe de pourvoir à l'exécution de ces travaux au moyen d'annuités de 50 000 Francs dont 12 000 Francs accordés sur les fonds de la Guerre et 38 000 Francs sur les Monuments historiques.

Abbaye de Saint-Jean-des-Vignes à Soissons (Aisne)

M. Viollet-le-Duc, rapporteur, propose de faire concourir l'État pour un tiers de la dépense à la consolidation de la flèche sud de cette église qui est évaluée à 5 875 Francs 93 et pour laquelle la Commune s'est imposé d'importants sacrifices.

La Commission adopte ces conclusions.

Château de Vitré (Ille-et-Vilaine)

M. Viollet-le-Duc, rapporteur, est d'avis que l'administration ne doit laisser exécuter aucuns travaux pour la consolidation de ce château sans être bien sûre qu'ils seront dirigés par un architecte très compétent. Il propose de confier, soit à M. Darcy, soit à M. Ouradou la mission d'examiner l'état de construction du château.

La Commission adopte ces conclusions et propose d'admettre qu'aucun travail de restauration ne pourra être entrepris par l'administration tant que le département de la Guerre n'aura pas fait l'abandon de la partie du château qui sert de poudrière.

Tour d'Oudon (Loire-inférieure)

M. Viollet-le-Duc, rapporteur.

En l'absence de données suffisantes pour apprécier la valeur de ce monument, la Commission propose d'ajourner l'examen des travaux de consolidation proposés, jusqu'à ce que M. [Émile] Boeswillwald l'ait visité et ait adressé un rapport sur le caractère de son architecture et l'état de sa construction.

Tour de Constance à Aigues-Mortes (Gard)

M. Viollet-le-Duc, rapporteur, est d'avis que cette tour présente le plus haut intérêt et qu'il y aurait lieu de la part de l'administration de pourvoir à l'exécution des travaux de conservation proposés par M. Révoil, sous la réserve toutefois que l'administration de la Guerre ou l'un des services auquel la tour est affectée laisserait à cet architecte l'entière direction des travaux.

La Commission adopte ces conclusions et propose d'inviter M. Révoil à dresser un devis estimatif des travaux dont il a prévu l'exécution dans son rapport. C'est sur la production de ce devis que l'administration examinerait quelle part de la Dépense elle pourrait prendre à sa charge.

Église de Saint-Loup-de-Naud (Seine-et-Marne)

M. Millet, rapporteur.

Le devis des travaux proposés pour la restauration de ce monument s'élève à 57 114 Francs dont 39 113 Francs sont appréciables à l'exécution d'ouvrages de 1ère urgence.

La Commission approuve le devis et propose de mettre à la charge du crédit des Monuments historiques la moitié de la dépense prévue pour l'exécution des travaux urgents 80/15/010/9 soit 18 556 Francs à la condition que la Commune réunira des ressources équivalentes à l'autre moitié, sauf, pour cela, à solliciter au besoin un secours du Ministère des Cultes.

Église de Nieul-sur-l'Autise (Vendée)

M. Millet, rapporteur, propose d'allouer 6 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques pour la restauration de ce monument, à la condition que la Commune réunira le complément de ressources nécessaires pour parfaire le montant du devis qui s'élève à 13 630 Francs 15.

La Commission adopte ces conclusions.

Église de Saint-Désiré (Allier)

M. Millet, rapporteur.

M. Darcy, architecte, chargé de diriger la restauration de ce monument signale certains travaux qu'il n'avait pu prévoir avant la mise en cours d'exécution de l'entreprise et qui auront pour effet de causer une augmentation de dépense de 7 000 Francs.

La Commission propose d'allouer un secours supplémentaire de 4 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques et de laisser le complément à la charge de la Commune.

Église de Saint-Maixent (Deux-Sèvres)

Ce monument réclame des travaux de consolidation qui sont évalués à 55 421 Francs et pour l'exécution finale desquels la localité a réuni des ressources qui s'élèvent à 19 421 Francs.

Conformément aux conclusions du rapporteur, M. Millet, la Commission propose de mettre ce déficit à la charge du crédit des Monuments historiques et de demander à l'architecte les dessins d'un projet de restauration en y comprenant ceux d'un état actuel du monument.

Le procès-verbal est adopté. 80/15/010/10

20 juin 1867
M. le surintendant des Beaux-arts, [le comte de Nieuwerkerke], président. Présents à la séance : MM. Gautier, secrétaire général, Mérimée, Tournois, Chef de la division des Beaux-arts, de Guilhermy, de Longpérier, Millet, Questel, Vaudoyer, des Vallières et Viollet-le-Duc.
Le procès-verbal de la séance du 11 mai 1867 est lu et approuvé
Église de Mézin (Lot-et-Garonne)

Suivant l'opinion de M. Millet, rapporteur, le nouveau projet dressé pour la restauration de cette église a sur le premier l'avantage d'être mieux conçu ; mais il accuse toutefois un certain manque d'habitude de la restauration des constructions du Moyen Âge. Bien qu'étant d'avis d'autoriser les travaux projetés, le rapporteur conclut, comme l'a déjà fait la Commission dans une précédente séance, au sujet de la demande de secours formée par la Commune, en motivant ce sujet par le peu d'intérêt que présente l'église au point de vue de l'art.

La Commission partage l'opinion du rapporteur et confirme ses premières appréciations.

Église d'Ébreuil (Allier)

M. Millet, rapporteur, est d'avis de donner suite au désir exprimé par la Commune d'Ébreuil, en chargeant l'un des architectes attachés à la Commission des Monuments historiques de visiter l'église de cette Commune et de faire un rapport sur l'état du monument et sur les travaux que nécessiterait sa restauration.

La Commission adopte ces conclusions du rapporteur et propose de confier le travail dont il s'agit à M. Darcy.

Église de Niort (Deux-Sèvres)

M. Millet, rapporteur, reproche à l'auteur du projet de restauration de cette église de n'avoir pas respecté les dispositions primitives du monument et de n'avoir pas joint à son travail des dossiers ou des photographies de l'état actuel.

M. Mérimée est du même avis, mais il ne pense pas, comme le rapporteur, que l'administration doive s'abstenir de prendre part à la restauration de cette église, en se fondant pour cela sur l'intérêt secondaire du monument. Suivant lui, les sacrifices que s'impose la Commune et les bonnes intentions dont elle a fait preuve, en demandant à l'administration de lui désigner un architecte pour l'étude d'un projet de restauration, méritent d'être pris en sérieuse considération et lui paraissent devoir être encouragés.

La Commission partage cette opinion et propose d'ajourner l'examen de cette question jusqu'au jour où l'architecte aura fait subir à son projet les modifications qu'il comporte.

Église de Fécamp (Seine-Inférieure)

La Commune et la Fabrique affectent à la restauration de cette église des ressources formant ensemble une somme de 25 000 Francs qui est répartie sur dix exercices. Elles demandent 80/15/010/11 à l'État une somme de 15 000 Francs pour parfaire le montant du devis qui s'élève à 40 000 Francs.

La Commission est d'avis que la restauration ne pourrait être utilement entreprise qu'autant que l'ensemble des ressources locales serait disponible dans un délai beaucoup plus rapproché. En conséquence, elle propose de ne faire concourir l'État au paiement de la dépense qu'à cette condition. Dans ce cas, la moitié de la somme à laquelle il reste à pourvoir pourrait être mise à la charge du crédit des Monuments historiques.

Château d'Arques (Seine-Inférieure)

Conformément à l'avis de M. Viollet-le-Duc, rapporteur, la Commission verrait avec regret que l'État laissât échapper l'occasion qui se présente pour lui de devenir propriétaire du château d'Arques. Cette acquisition assurerait la conservation de l'un des plus intéressants monuments militaires de la France et permettrait de pratiquer des fouilles dont les résultats pourraient éclairer bien des points de l'histoire de la fortification.

La Commission, partageant l'opinion du rapporteur, ne croit pas qu'en estimant la propriété de ce château à 60 000 Francs, le propriétaire en exagère la valeur ; et elle propose d'allouer cette somme sur le crédit des Monuments historiques en le répartissant sur six exercices.

Projet de clocher pour l'église Saint-Maclou à Rouen (Seine-Inférieure)

M. Viollet-le-Duc, rapporteur, est d'avis d'autoriser ce travail quoique n'étant pas exempt de critiques fondées, sous la réserve de certaines observations.

La Commission ne partage pas cet avis et demande que l'architecte soit invité à faire une nouvelle étude de son projet dans lequel il ne s'est pas assez pénétré des principes de structure qui régissent l'architecture des monuments de cette époque. Le système du tracé qui appartient en propre aux architectes du XVe siècle n'est observé ni dans le dessin, ni dans les profils de la flèche projetée qui est bien plus une oeuvre de fantaisie qu'une conception dérivée, comme elle devait l'être, du caractère du monument.

La Commission propose de charger M. Viollet-le-Duc de donner à l'architecte les instructions nécessaires pour l'étude d'un nouveau projet.

M. de Longpérier signale à cette occasion l'intention qu'aurait l'autorité diocésaine de restaurer la statue de Henri I qui existe dans la cathédrale de Rouen en lui remettant une tête. Il y aurait lieu, suivant ce membre de la Commission, d'interdire cette restauration pour l'exécution de laquelle on ne possède aucun élément authentique. Si la restitution projetée devait être jamais réalisée, elle devrait l'être sur une reproduction de l'original, reproduction qu'on pourrait d'ailleurs mettre au lieu et place de cet original qui serait alors déposé dans le Musée de la Ville. 80/15/010/12

La Commission partage cette opinion et propose de la soumettre à Son Excellence [Baroche] le ministre de la Justice et des Cultes.

Église de Rieux (Haute-Garonne)

La Commission est d'avis de ne pas donner suite à la demande formée par la Commune à l'effet d'obtenir le classement du clocher de cette église au nombre des Monuments historiques. Il existe dans la même contrée un certain nombre de clochers qui ont un caractère analogue mais qui présentent beaucoup plus d'intérêt.

Le procès-verbal est adopté. 80/15/010/12bis
12 juillet 1867
M. le surintendant des Beaux-arts, [le comte de Nieuwerkerke], président. Présents à la séance : MM. Mérimée, [Émile] Boeswillwald, Millet, Tournois et du Sommerard.
Le procès-verbal de la séance du 20 juin 1867 est lu et adopté.
Église de Locmaria à Quimper (Finistère)

D'après un devis dressé par M. Bigot, architecte, la restauration de ce monument doit donner lieu à une dépense de 23 763 Francs. Les ressources locales s'élevant à 10 300 Francs, il reste à pourvoir à un déficit de 13 463 Francs.

Conformément à l'avis de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, la Commission reconnaissant l'utilité des travaux projetés propose de mettre la moitié de ce déficit soit 6 700 Francs à la charge du crédit des Monuments historiques, à la condition que la Ville parfera le montant des ressources qui lui sont nécessaires en demandant au besoin le concours de M. le ministre de la Justice et des Cultes.

Église Notre-Dame-la-Grande à Poitiers (Vienne)

En présence de l'intérêt de ce monument au point de vue de l'art et des sacrifices que s'est imposés la Ville pour le dégager des constructions qui l'entouraient, M [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose de mettre à la charge du crédit des Monuments historiques, sauf à la répartir en plusieurs exercices, une somme de 45 000 Francs, nécessaire pour l'achèvement de la consolidation et de la restauration de l'église. La Ville resterait chargée de la construction de la sacristie projetée et de la grille à établir autour du monument. La sacristie sera placée derrière l'abside et le projet en sera simplifié conformément aux instructions qui ont été données sur place à l'architecte par M. l'Inspecteur général des Monuments historiques.

La Commission adopte ces conclusions.

Statues des Plantagenêts dans l'église de Fontevraud (Maine-et-Loire)

Après avoir examiné sur place quelles mesures étaient les plus propres à assurer la conservation de ces statues et à rendre d'un accès facile l'endroit où elles seraient déposées, M. [Émile] Boeswillwald propose de les replacer dans le transept de l'église qui serait, ainsi que le choeur, distrait de la Maison centrale pour être affectée au public.

Cette partie de l'église serait mise en communication avec l'intérieur au moyen d'une galerie couverte passant sous le chemin de ronde de la Maison centrale ; et une grille la séparerait de la nef qui resterait affectée aux détenus.

Dans le cas où ces mesures seraient adoptées, le rapporteur est d'avis que la restauration du transept, la dépose et la mise en place des statues devraient être mis à la charge du crédit des Monuments historiques, tandis que la construction du chemin couvert devrait incomber au Ministère de l'Intérieur.

La Commission partage cette opinion et propose de faire sur cette affaire un rapport à Son Excellence. 80/15/010/13

Salle de La Diana à Montbrison (Loire)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, expose les motifs qui lui paraissent devoir être invoqués pour ne pas accueillir la demande d'un nouveau secours de 20 000 Francs pour le paiement des dépenses auxquelles a donné lieu cette salle.

M. Mérimée partage l'opinion du rapporteur, mais il est d'avis de motiver le rejet de la demande en disant qu'un secours de 20 000 Francs était la somme la plus considérable qu'on pouvait mettre à la charge du crédit des Monuments historiques pour la restauration d'un monument dont toute la valeur au point de vue de l'art se trouve être dans une voûte en bois ornée de caissons.

La Commission est d'avis qu'il y a lieu de formuler en ces termes le rejet de la demande dont il s'agit.

Église de Marmoutier (Bas-Rhin)

Suivant l'avis émis par M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, le projet rédigé pour la restauration de ce monument concerne des travaux qui la plupart n'intéressent pas la restauration proprement dite. Or, en l'état de dégradation où se trouve cette église, il y a lieu de songer avant tout à sa consolidation. En conséquence, le rapporteur propose d'inviter l'architecte à étudier un projet répondant mieux aux besoins du monument.

La Commission adopte les conclusions du rapporteur.

Église de Saint-Leu-d'Esserent (Oise)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, signale le caractère d'urgence des travaux de reprise et de consolidation que réclame cette église et dont la dépense est évaluée à 27 989 Francs.

La Commission propose de mettre la moitié de cette somme à la charge du crédit des Monuments historiques, à la condition que la Commune réunira les ressources nécessaires pour parfaire le montant du devis.

Sainte-Chapelle de Riom (Puy-de-Dôme)

La Commission est d'avis que le buffet d'orgues projeté pour cette chapelle manque complètement de caractère et qu'il y a lieu de prier M. l'Inspecteur général de faire un croquis auquel on se reporterait pour la construction de ce buffet d'orgues.

Église d'Issoire (Puy-de-Dôme)

La Commission propose d'autoriser l'établissement de la grille projetée pour la clôture du choeur, mais elle est d'avis que les stalles et le buffet d'orgues projetés produiraient un très fâcheux effet et qu'il y a lieu de les soumettre à une nouvelle étude.

Église de Preuilly-sur-Claise (Indre-et-Loire)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, expose à la Commission l'état dans lequel se trouve ce monument par suite de l'écroulement du clocher. Il signale les travaux qu'il y aura lieu d'entreprendre, mais il propose d'ajourner l'examen de cette affaire jusqu'à la production du travail qui a été demandé à M. Mercier à ce sujet.

Musée à Villeneuve-lès-Avignon (Gard)

M. Mérimée signale à la Commission l'intention qu'a manifestée la Ville de Villeneuve-lès-Avignon de réunir dans un musée les objets d'art et les fragments intéressants que cette Ville se trouve avoir en sa possession par suite du rôle important qu'elle a joué autrefois.

M. Mérimée regarde la création de ce musée comme étant fort à souhaiter et il est d'avis que l'administration devrait exprimer au Conseil municipal de Villeneuve-lès-Avignon tout l'intérêt qu'elle prend à cette création. 80/15/010/14

17 août 1867
M. Mérimée, président. Présents à la séance : MM. [Émile] Boeswillwald, des Vallières, Millet, Duban, Vaudoyer, Tournois, Labrouste, Viollet-le-Duc et du Sommerard.
Le procès-verbal de la séance du 12 juillet est lu et approuvé.
Hôtel Carnavalet à Paris (Seine) (50)Projet de restauration.

Avant d'examiner les différentes propositions auxquelles ce projet a donné lieu de la part de l'administration de la Ville, la Commission a cru devoir entendre les observations que l'un de ses membres, M. Duban, a exprimé le désir de lui présenter au sujet de la question.

Ces observations entendues, la Commission s'est appliquée à bien déterminer la nature et l'objet des propositions qui lui étaient soumises, et il lui a paru que ces propositions correspondaient à trois parties distincts pouvant être ainsi définis :

Le premier consisterait à conserver l'aspect que devait présenter l'Hôtel Carnavalet au XVIIe siècle, alors que ses dispositions primitives (celles du XVIe siècle) avaient été modifiées par la surélévation du bâtiment renfermant l'entrée et celle des deux ailes. D'après ces dispositions, le bâtiment et les deux ailes dont il s'agit, jusque et y compris les petits pavillons en retour du logis principal, porteraient un deuxième étage sans comble en brésis et avec fenêtres à la mansarde, tandis que le logis principal conserverait ses dispositions du XVIe siècle et, par conséquent, serait couvert par un comble à deux pentes avec lucarnes du XVIe siècle.

Le second parti consisterait dans l'adoption d'une hauteur de comble à peu près égale pour chacun des quatre bâtiments entourant la cour de l'Hôtel. Dans ce cas le bâtiment du fond de cette cour, le seul qui ait eu deux étages au XVIe siècle, serait comme les trois autres, couvert par un comble en brésis. 80/15/010/15

Dès lors, ce logis principal ne se distinguerait en aucune façon des ailes, et présenterait avec celles-ci une disposition de comble semblable.

Enfin, le troisième parti consisterait dans le maintien des dispositions qui résultent des remaniements opérés au XVIIe siècle, mais permettrait cependant de distinguer ces remaniements d'après les dispositions du XVIe siècle. Dans ces conditions, le bâtiment de l'entrée serait couvert par des combles en brésis, les bâtiments des ailes seraient couverts en terrasse, non compris les petits pavillons en retour du grand logis, pavillons dont on rétablirait les couronnements primitifs. On rendrait alors au bâtiment principal le caractère qu'il avait au XVIe siècle et qu'il avait conservé très probablement au XVIIe siècle. On le couvrirait par un comble à deux pentes avec lucarnes du XVIe siècle et avec chéneau sans balustrade.

Après avoir examiné chacun de ces trois partis ; après avoir entendu M. Parmentier, architecte auteur du projet de restauration, M. Le Bon-Poisson, président du Comité des Travaux historiques de la Ville de Paris, et MM. Baltard et Rend, membres de ce Comité, la Commission des Monuments historiques a cru devoir se prononcer en faveur de l'adoption du troisième parti pour les raisons suivantes : restauré suivant les conditions de ce parti, l'Hôtel Carnavalet présenterait les dispositions qui sont de nature à faire le mieux comprendre son histoire. En effet, on embrasserait l'importance et la nature des remaniements qu'il a subis au XVIIe siècle pour être approprié à une nouvelle destination, en même temps qu'on pourrait reconnaître les dispositions du XVIe siècle qui correspondaient à sa destination primitive.

La question d'art serait résolue de la façon la plus satisfaisante en ce sens que le caractère propre à chacune des parties de l'édifice serait respecté. Les considérations relatives à l'utilisation de la surface de l'Hôtel pour l'approprier à un musée ne sont pas de nature à pouvoir exercer une influence contre l'adoption de ce dernier parti, attendu la faculté qu'aurait la Ville, dans le cas où l'agrandissement du musée deviendrait nécessaire, de construire sur les terrains qui dépendent de l'Hôtel. Parmi les travaux de restauration à prévoir pour la restauration de l'Hôtel, suivant le parti auquel la Commission a donné la préférence, aucun d'eux ne pourrait présenter d'obstacles sérieux à la réalisation des dispositions proposées. En effet, s'il est vrai, comme le fait remarquer M. Baltard, architecte, directeur du service 80/15/010/16 des travaux d'architecture de la Ville, qu'en rétablissant le petit pavillon de gauche, on serait conduit à le faire porter sur des arcs ou sur des poitraux établis sur des murs de face, il y a lieu d'observer que le peu d'importance du pavillon permettrait et justifierait même l'adoption de cette mesure.

Les conclusions qui précèdent ont été adoptées par la Commission à l'unanimité de ses membres.


49La minute (80/16/2) renvoie à une note pour le ministre.

50La minute (80/16/2) renvoie à "Lettre au préfet du 30 septembre 1867 (Archives)"